DOUBLE-COMPTE : fernando & louis. MESSAGES : 1576 ARRIVÉE : 10/06/2012 LOCALISATION : arrowsic, le p'tit trou.
Sujet: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Jeu 14 Juin - 21:27
Ma virée shopping est bientôt terminée. Je soupire. Je dégaine ma carte de crédit avec laquelle je m'apprête à payer mon nouveau sac Chanel. J'aimais plus l'ancien, y m'fallait d'la nouveauté. Ma mère va encore péter un plomb mais je m'en fous. J'suis majeure, c'est ma thune et je l'entretiens. C'est plus moi sa mère maintenant, c'est plus à moi de lui dire quand un truc me plait pas. Je lui ramènerai des boucles d'oreilles pour la peine, tiens. Je sors du magasin, mon sac à la main, arborant un merveilleux sourir. Je vois un paparazzi planqué dans un coin, au bout de la rue. Je vois un appareil photo braqué sur moi. C'est au moins le quinzième que je vois aujourd'hui. Je lui fais un signe de la main avec un grand sourire. Je joue la fille rayonnante, bien qu'en réalité je suis plus que blasée. C'est ça ma vie, c'est un jeu.
J'ai rendez-vous chez mon psy. J'ai rendez-vous avec lui chaque semaine depuis quelques temps, c'est ma mère qui m'y a obligé. Au début, je voulais pas, mais comme elle sait très bien comment je fonctionne, elle m'a servi l'argument de mon père. « Si les photographes te voient aller à l'hôpital, ça va faire parler de toi, tu passeras pour la pauvre petite Jona, ça devrait te plaire... » Ca m'avait choqué, que ma mère me dise ça, qu'elle comprenne le fond de mes pensées et que, quelque part, elle me soutienne. Je savais pas trop si j'aimais ça ou pas. Mais j'ai rien dit, j'ai simplement acquiessé. J'y suis simplement allée. Parce que je sais que ma mère pense que c'est bien pour moi. Moi, je trouve ça complètement inutile. J'ai pas besoin de psy, j'ai besoin de mon père. Mais ça, elle veut pas le comprendre. Elle veut pas l'imaginer, je crois. J'y vais, parce que je veux lui faire plaisir. Au début, la première fois où j'ai rencontré mon psy, monsieur jonar je crois - fin comme moi mais avec un R, du moins c'est ce que j'ai retenu - j'ai pas trop compris ce que cet espèce d'indien mal rasé venait faire dans un bled pareil. Evidemment, j'ai été hostile. J'ai annoncé la couleur directement: pas de question, pas de révélation. Et il a été cool, il a pas insisté. On s'est assis, j'ai lu mes magasines, et il a fait je ne sais quoi - en fait je m'en foutais un peu - et c'était fini. Et ça a recommencé chaque autre fois de la même façon. Quand je rentre chez moi je dis toujours à ma mère qu'on a beaucoup parlé, que c'était enrichissant et bla bla bla.
J'appelle un taxi et je lui indique l'adresse de l'hôpital d'Arrowsic. J'me suis bougée loin pour mon shopping tellement les boutiques de la ville sont pourries. J'serais surement un peu en retard à mon rendez-vous mais tant pis, j'suis pas du genre à me soucier de la ponctualité. Le temps me semble long durant le voyage, du coup, je me sens obligé de gueuler un coup contre le conducteur prétextant que je n'ai pas envie d'être en retard alors qu'en fait, je ne supporte tout simplement pas d'être enfermée. Je suis claustrophobe. Je ne sais pas d'où ça me vient, mais j'ai tendance à paniquer quand je suis trop longtemps dans un petit espace clot. D'où mon amour pour les limousines hummer.
J'arrive devant l'hôpital, je paye le type sans lui donner de pourboire et je claque la porte de la bagnole d'un air méprisant. Je me hâte dans tous les sens, je cherche son cabinet, je me dépêche car les regards insistants des patients que je croise me mettent mal à l'aise. Même ici, même à Arrowsic tout le monde - ou presque - sait qui je suis. C'est ce que je voulais, certes, mais ça me dérange parfois, surtout quand je vais chez le psy. J'ai pas envie qu'on me traite de folle. J'atteins enfin la petite salle d'attente de son espace. Les gens me regardent et je les fusille du regard. La porte est ouverte, de toute évidence Monsieur Jonar m'attend déjà. « Bonjour m'sieur. » Je m'affale sur le canapé - pas très joli et qui sent mauvais - du psy et je choisis un magasine people pour commencer mes lectures. Je ne prends même pas la peine de regarder l'homme qui se tient devant moi, d'ailleurs la plupart du temps j'évite son regard car j'ai trop peur qu'il réussisse à me percer à jour.
Sur l'index, il y a un sujet qui retient particulièrement mon attention: « P.37 : Jaimie Kimbane déverse son venin sur sa fille. Je fais les gros yeux et je feuillete les pages jusqu'à tomber sur celle qui m'intéresse. C'est un interview en fait. « Notre Jaimie national en a plus que mal du comportement capricieux de sa fille biologique Jona Coppola. Il nous dit enfin toute la vérité sur le lien qui les unit, il nous explique comment sa venue au monde a gâché sa vie. Rien que ça ! Hé oui, il n'est décidément pas si sympathique notre cher Jaimie... » J'ose pas lire la suite, j'ose pas continuer. J'sais pas quoi faire, je sais pas comment gérer ça, j'sais que ça va me faire mal, j'me prends pour une dure, mais c'est pas l'cas et j'le sais très bien. Tout s'explique, voilà pourquoi y avait particulièrement beaucoup de paparazzi qui m'épiait aujourd'hui, voilà pourquoi ils me guettaient tous. Ils voulaient ma réaction à ce putain d'interview. Et moi, comme une conne, je lance un grand sourire. Pauvre truite. Je relève les yeux vers mon psy. Il me regardait en fait, lui aussi il m'observait. Peut-être qu'il sait ? Non, il a pas l'air de lire ce genre de magasine, du moins je l'espère pas. « Je crois... Je crois que je vais parler aujourd'hui. » dis-je d'une voix mal assurée. Je tremble un peu, pas assez pour que ça se voit, mais je suis inquiète. Très inquiète. Et si je ne pouvais pas lui faire confiance au psy, et si il allait vendre tout ce que je lui disais à la presse. Au final, j'ai peur.
Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Ven 15 Juin - 0:24
Il effleurait les pages de ce livre comme si c'était la dernière fois. Le regard lourd, il se perd dans ses idées, il s'enfonce dedans en espérant peut-être qu'un jour que le monstre allait trouver la réponse à sa peine en regardant dans les yeux d'une personne encore plus désespéré que lui.
« - Nous reprendrons cette séance mercredi, à 15h. » dit-il affichant ce sourire qu'il détestait tant, serrant la main d'une de ses patientes interné à l'hôpital pour démence chroniques. La pauvre femme souffrait d'hallucination. Ce qui a la base n'était que des images floues et incompréhensibles s'étaient changées en image claire et net qui intervenait visiblement quotidiennement dans son esprit. Chose qui s'était étrangement accentué depuis la mort de son mari et de ses enfants dans un accident de voiture. Sa personnalité n'avait pas été affectée, par conséquent elle était encore dans un stade où il suffisait à Imran de l'aider à « effacer » peu à peu ses illusions. Malheureusement, depuis qu'elle a tenté de tuer sa voisine en la prenant pour un homme du diable, elle avait été enfermée et c'est pour le moment très dur d'arriver à faire des progrès avec elle. En tout cas, les médicaments qu'elle prenait l'affaiblissaient mentalement, évitant ainsi les visions de la jeune femme.
Deux infirmiers accompagnèrent la patiente d'Imran alors que celui-ci avait fermé la porte de son bureau. Il n'avait pas beaucoup de temps avant l'arrivée des autres patients. Debout devant sa fenêtre, il fixa l'extérieur. L'hôpital de la vile n'était pas très grand, mais de là où Imran était, il avait une petite belle vue sur la rue. Il se laissa ainsi porté par son imagination et suivit un groupe de jeune du regard. Ils allaient probablement vers le parc où chez eux jouer et profiter de la vie, comme lui à leurs âges. Qu'est-ce qu'il pouvait être con à leurs âges. Ce qui avait de bon avec ce métier, c'était sans doute le fait que tout soit cadré. Parfaitement bien organisé, à la seconde prêt. Imran, toujours les manches de sa chemise blanche rebrousser, se dirigea vers une étagère. Posant ainsi le dossier de la patiente précédente à sa place, avant de retourner de nouveau devant sa fenêtre tant aimé. Il lui arrivait parfois de vraiment vouloir aider les gens. Psychiatre, ce n'était pas un métier pour crétin inutile. C'était de belle année de médecine avec cette spécialisation particulière. Mais parmi ses années d'étude sérieuse, il y avait ce double-cursus trop facile - pour l'ancien écrivain - la psychologie. L'éternelle guerre entre psychiatre et psychologue n'avait pas arrêté Imran qui avait décidé de faire les deux. Dans le genre bosseur, il n'y avait pas mieux. D'ailleurs, ses diplômes trônent sur le mur de son bureau. Dire qu'après ses études, les diplômes en poche, Imran avait passé presque trois ans à rien foutre du tout. Dans le genre spécial, on ne pouvait pas tomber sur pire. Surtout avec ce dédain naturel qu'il affiche. De quoi faire paniquer chaque nouveau patient qui passe par cette porte.
En parlant de nouveau patient, cela ne faisait pas longtemps que la prochaine personne qui allait s'asseoir devant Imran venait. Elle était muette, mais pas vraiment. On va dire qu'elle s'autoproclamait muette parce qu'elle n'avait pas envie de parler d'elle. Mais un simple coup d'oeil sur son dossier et Imran l'avait accueilli les bras ouverts. Peu avant qu'Imran débarque à Arrowsic, il se baladait dans le monde faisant tout et n'importe quoi. Et il se souvient d'avoir lu quelque chose sur Jona Coppola. Alors oui, elle pouvait se permettre de le payer une certaine sommes pour ne rien dire. De l'argent en plus dans les caisses d'un ancien écrivain célèbre, pseudo businessman d'une entreprise de textile de luxe et toujours psy suceur de patient à cuillère en argent dans la bouche. Il entendait les sons des pièces tombaient dans ses poches à chaque fois qu'il avait une patiente riche et débile dans les bras. Toujours le regard vers l'extérieur, il aperçut un taxi en bas. Et puis elle était là, la petite Jona. Il se retourna et d'un geste rapide sortie de son tiroir quelques magazines peoples qu'il avait acheté ce matin. Il les posa sur la table avant de se contenter d'aller ouvrir la porte et d'attendre non-loin. En réalité, il regardait dans la bibliothèque ce qu'il allait lire. Peut-être devrait-il profitait de ce moment pour manger un truc. Peu importe. Alors qu'il parcourait les titres des vieux livres, il senti que quelqu'un passait derrière lui. Sans doute Jona.
« - Bonjour. »
Il referma alors la porte derrière elle et prit un livre au hasard avant de s'asseoir sur son fauteuil, près du canapé où Jona s'était précipité sur les journaux. Il ouvrit alors le livre qu'il venait de prendre, un petit livre écrit par Franz Kafka au titre de Lettre au père. C'était certes son boulot d'aider ses patients, mais pour le moment Jona n'avait pas l'air d'en avoir besoin et ce n'était pas lui qui allait lui dire qu'elle en avait besoin. C'était une chose qu'elle devrait décider par elle-même, sinon la thérapie était inutile. Une voix alors brisa le silence et Imran leva les yeux vers Jona.
« - Vous en êtes sur ? » dit-il alors. C'était cool si elle voulait parler, il n'était pas contre, mais maintenant qu'il avait commencé à relire Kafka, il avait bien envie de boire cette longue lettre d'un trait sans s'interrompre dans sa lecture. Il ferma alors son livre, le gardant en main. Il avait vraiment cette air de je-m'en-foutisme qui devait en énervé plus d'un. Heureusement qu'il y avait des choses dans ce métier qui lui plaisait sinon voilà longtemps qu'il aurait laissé tomber. Imran posa alors ses yeux sur Jona. Visiblement, elle n'avait pas l'air à l'aise. Qui le serait face à un psychiatre à qui on est censé parler depuis un moment, mais qu'on ignore ? Elle avait sans doute besoin qu'il dise quelque chose. Oh, Imran savait ce qu'il avait à dire. « - Je suis tenu par le secret médical, si cela peut vous aider, Miss Coppola. »
Tant qu'elle ne lui raconte pas qu'elle a tué quelqu'un, ça devrait aller. Mais Imran se doute que ce qu'elle risque de dire et soit un rapport avec son père biologique, soit un rapport avec son vernis à ongle. Dans tous les cas, espérons qu'Imran pourrait attraper vite son bloc note et faire des dessins si jamais elle se met à divaguer sur une marque de haute couture qui lui aurait refusé une robe faite sur-mesure. En tout cas, Imran savait ce que c'était. D'être épié par les paparazzis. D'être constamment suivi et rien que ce matin, il avait entendu son nom en zappant la télé. Oh, elle était loin l'époque où les photographes mitraillaient Imran l'écrivain, l'homme qui était devenu fou après la mort de sa femme. Oh oui, ça datait de janvier.
« - Je peux vous faire du thé et même vous proposez des gâteaux. 0% de matière grasse, promis. » Il lui proposait, mais en réalité quoi qu'elle dise, il irait se chercher un verre. Il ne buvait du café que lorsqu'il avait besoin d'être réveillé, le thé s'était sa boisson. Et si Jona disait oui, elle risquait de recracher la boisson puisque naturellement, le thé d'Imran n'avait rien à avoir avec le thé anglais.
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Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Sam 16 Juin - 21:29
J’entre dans la pièce et le psychiatre me salue d’un simple « Bonjour. » Il est cool M’sieur Jonar. Même si j’ai jamais vraiment parlé avec lui finalement, j’l’aime bien. Rien que pour le fait qu’il accepte que je me taise. Moi quand j’ai vu son nom, j’m’attendais à un vieux gros avec une barbe longue jusqu’au pied, mais non. C’est un type plutôt pas mal, certes plus vieux que moi, mais plutôt pas mal. Et pour moi le physique est important. Si la personne présente bien, j’accepte de la côtoyer. Et c’est le cas de Jonar. En plus, à c’qui parait il était célèbre avant, en tant qu’écrivain j’crois. Donc bon, même si les livres c’est plutôt chiant, peut-être qu’il me comprend un peu. Peut-être.
Je prends un magasine au hasard et je commence ma lecture. Certaines phrases concernant mon père m’interpelle donc je tourne les pages pour atteindre l’article en question. Et là, je vois que ça parle de moi. Ca parle de moi dans des propos pas très élogieux. Et j’sais que ça va m’faire mal. Et j’ai pas envie de flancher devant le psychiatre. Donc je laisse tomber le magasine. Et j’interromps Jonar dans sa lecture, j’lui dis simplement que j’aimerais bien parler pour une fois, du moins essayer. Je le dis sans être sûre que c’est réellement ce que je veux. J’sais pas si c’est une bonne idée, mais je sens que j’en ai besoin tout à coup. « Vous en êtes sur ? » Je réponds pas. Je laisse le silence prendre place dans la salle, parce que j’hésite. J’hésite à parler. Parce que là, je vais dire des choses, des choses que je ne veux pas voir dans le magasine people de demain matin, j’ai peur qu’il balance donc j’ose pas. Tout simplement. Et comme s’il entendait mes pensées, il rétorque : « Je suis tenu par le secret médical, si cela peut vous aider, Miss Coppola. » Je fais un signe de la tête. « D’accord. » Et je prends une profonde inspiration. « Je suppose que vous connaissez un peu mon histoire ? Si c’est pas le cas, sachez que je ne compte pas vous faire un résumé de ma vie. J’ai juste besoin d’un conseil. »
Il semble sentir que je ne suis pas à l’aise, que je suis sur la retenue. C’est amusant comme je n’ai aucun scrupule à étaler ma vie dans les magasines, comme j’ai l’air d’avoir confiance en moi, comme je transpire l’assurance tous les jours que Dieu fait. Mais pourtant, mais pourtant… Rien n’est pareil dans ma tête. Et ça, personne ne le sait. Personne ne sait jamais réellement le fond de ma pensée. Et là, je serai pratiquement prête à me livrer à quelqu’un que je ne connais presque pas. Alors qu’au fond qui sait qui est réellement le docteur Inram Jonar. Qui sait… « - Je peux vous faire du thé et même vous proposez des gâteaux. 0% de matière grasse, promis. » Je ris. « J’men fous d’mon poid vous savez, je suis pas aussi superficielle que ça. Du thé, ça ira bien. » J’ai cette image, de fille superficielle. C’est normal, je suis blonde, jeune, belle, riche. Et je me comporte comme n’importe quel petite starlette. Du coup, je comprends le jugement de mon psychiatre. Ce jugement qui est le même pour à peu près tout le monde. « Je devine que vous ne lisez pas tellement les magasines. Vot’ genre ça a plus l’air d’être les livres genre Baudelaire, Shakespeare et les autres. Mais j’aimerais quand même votre avis sur un truc que je viens de lire. Du moins que je n’ai pas osé lire en entier. » Et je lui balance le magasine avec l’interview de mon père. « P.37 ». Et il l’attrape, et il se met à lire.
Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Dim 17 Juin - 14:06
Il effleurait les pages de ce livre comme si c'était la dernière fois. Le regard lourd, il se perd dans ses idées, il s'enfonce dedans en espérant peut-être qu'un jour que le monstre allait trouver la réponse à sa peine en regardant dans les yeux d'une personne encore plus désespéré que lui.
C'était une journée comme les autres après tout. Lui, derrière son bureau. Eux, en face. Le retour des journées organisées à la seconde près. Il pensait avoir perdu l'habitude, mais non. A croire qu'être psychiatre était que faire du vélo. Quand on décidé d'en refaire, c'était comme si ça n'avait jamais quitté notre petit cerveau. Trop facile. C'était maintenant partie pour une séance calme, limite une pause. Un break dans la journée où Imran pouvait même se permettre d'ouvrir son ordinateur et de lancer un film. Jona Coppola venait de débarquer dans son bureau et elle sauta sur les magazines qu'Imran avait posé sur la table. Et puis soudain, alors que le calme avait pris place dans la pièce elle parla. C'était une chose étonnante, mais peut-être que les séances d'Imran si généreusement payait aller enfin servir à quelque chose ? Qui sait ? Il retira le livre sous ses yeux pour se concentrer sur la jeune fille. Lui posant ainsi une question, en était-elle sur. Voulait-elle vraiment parler où avait-elle décidait de faire une blague à son cher ami le psychiatre ?
Il lui avoue qu'il était tenu par le secret médical, sachant qu'elle avait surement besoin d'être rassuré. Parce qu'à son âge, on a du mal à faire confiance et quand en plus on a les journaux au cul, c'était encore plus difficile de pouvoir parler librement à quelqu'un en se disant que ce qu'on pouvait dire ne finirait pas à la une d'un magazine. Elle lui fit signe de la tête, visiblement il se sentait un peu rassurait de savoir que si jamais Imran disait quoi que ce soit, elle pourrait le prendre en justice pour faute professionnelle. Ce qu'Imran n'oserait jamais faire, il tient beaucoup trop à l'argent qu'il gagne et qu'il ne gaspille pas pour faire une telle erreur et devoir on ne sait combien à la demoiselle. Il posa le livre qu'il tenait dans les mains sur la table base, détournant son regard de celui de la demoiselle pour laisser échapper.
« - Vous avez raison, ce serait inutile. » C'est vrai, sa vie il savait déjà tout ce dont il avait besoin de savoir. Son dossier médical en disait pas mal, comme le magazine posait devant elle. D'ailleurs il posa ses yeux sur les magazines devant Jona, puis sur elle. Il était plus du genre à lire des romans psychologiques plutôt que des magazines peoples, mais quand le nom de sa patiente y figure, la curiosité l'emporte toujours sur le professionnalisme. Ce qui étonna cependant Imran, c'était sa dernière phrase.
Lui demandait un conseil. Le psychiatre était loin d'être le mieux placé pour ce genre de choses. Un conseil, c'était ce qu'on demandait à un ami, à un collègue. Quelqu'un qui nous connait et Imran n'avait pas encore eu la chance de découvrir qui était vraiment Jona Coppola. Qui était vraiment cette jeune fille qui préférait se mettre du vernis sur les doigts plutôt que de parler à son psychiatre. Mais ce n'était pas grave, au moins elle allait parler. C'était déjà ça. Il lui fit une proposition déguisé qui allait juste lui permettre d'aller s'empiffrer de gâteau et de thé. Sa remarque fit rire Jona qui argumenta qu'elle n'était pas superficielle. Elle accepta alors du thé. Et visiblement, aujourd'hui elle allait vraiment parler. Elle lui avoua qu'elle avait besoin de son avis et tout en lui indiquant qu'elle n'avait pas osé tout lire, elle lui indiqua également quelle page. Imran prend le magazine et se lève pour chercher le thé.
« - Pourquoi ne pas avoir « osé » tout lire ? » dit-il alors qu'il tournait les pages se dirigeant vers la commode derrière son bureau où se trouvaient le thé et le gâteau sec. Il plia le magazine alors, de manière à n'avoir que la fameuse page devant lu et commença à remplir deux verres avec un liquide marron. Du thé indien, où du tchai comme on dit. Alors qu'il termina de versait du tchai dans le verre de Jona, son regard parcourut l'interview de Jaimie Kimbane. Visiblement son père biologique étalé à la presse ô combien la venue au monde se sa fille avait gâché sa vie. Bah voyons.
« - Il est désespéré. » lança Imran qui coinça le magazine sous son bras ramenant le plateau avec lui. Il posa le tout au centre de la table base et reprit sa place initialle, continuant à lire. « - Parce que de tel révélation, on ne les fait pas à un magazine sans une idée derrière la tête. » Il posa le magazine devant lui, attrapant un gâteau sec. « - Mais ce n'est que mon avis. » Parce que oui, Jaimie verse son venin sur sa fille et parle d'elle comme la plus belle erreur de toute sa vie. Il détestait Jona. C'était ce qu'Imran comprenait en lisant, mais dans son métier on apprend à ne jamais trop en dire. Tout ça, ce magazine, n'avait qu'un but, faire réagir Jona. La faire réagir pour qu'elle arrête de vouloir quoi que ce soit de lui. Cette interview était la réponse à une question, la réponse au fait qu'il ne sera jamais son père. Qu'il ne le deviendra jamais.
DOUBLE-COMPTE : fernando & louis. MESSAGES : 1576 ARRIVÉE : 10/06/2012 LOCALISATION : arrowsic, le p'tit trou.
Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Dim 24 Juin - 13:41
Aujourd'hui, je parle. Aujourd'hui, je ne me fonds pas dans mon mutisme habituel. C'est peut-être une mauvaise idée, un écart à mon plan, mais je m'en fous. C'est ma vie et je devrai la vivre comme je l'entends. Or, rien n'est comme je le souhaite, presque rien. Y a quand même deux ou trois choses qui me satisfassent. Y a quand même des gens qui m'aiment, des gens pour qui je compte, mais il me manque l'essentiel à mes yeux. Une famille. Unie. Ma mère tient les deux rôles, elle veut montrer qu'elle peut suffire, elle veut montrer que l'amour qu'elle peut me donner est encore plus fort que celui de deux parents, mais elle a tord. Elle ne comprendra jamais, ce que je vis, ce que je veux. Alors oui, j'compte aborder mon problème à ce Jonar. Parce que malgré le fait que je ne fasse confiance à personne, lui, il sait me mettre à l'aise. Lui, il semble tellement peu porter sur toutes ces conneries que ça me permet de croire en lui. En fait, je ne sais pas encore si je vais me livrer, si je vais vider mon coeur. J'sais pas, peut-etre pas. En tout cas, j'ai besoin d'un conseil, à propos de cet interview, de cet article. J'ai besoin d'un avis. Donc j'lui dis simplement que je suis pas là pour raconter ma vie. « - Vous avez raison, ce serait inutile. » Contente de te l'entendre dire Jonar ! Je hoche la tête simplement avant de lui balancer le magasine en lui soufflant la page en question.
« - Pourquoi ne pas avoir « osé » tout lire ? » Je me mords la lèvre, ça sonne comme une question piège pour moi. Il s'éloigne pour me servir une tasse de thé et je souffle doucement: « Parce que j'ai pas envie d'offrir au paparazzi qui m'attendent dehors la réaction qu'ils veulent que j'aie... » Je l'observe parcourir l'article des yeux. Il hausse parfois les sourcils, mais sinon, pas de réaction flagrante. J'essaye de deviner ce qu'il pense. J'essaye de deviner le jugement qu'il porte à notre relation. J'essaye de deviner s'il est de ceux qui se rangent du côté de Jaimie en affirmant que je ne suis qu'une petite peste capricieuse qui cherche à faire parler d'elle par tous les moyens ou alors s'il est de ceux qui pensent que mon père n'aurait jamais du me traiter comme une sous merde, que malgré lui nous sommes liés et par ce lien de sang, il me doit un minimum de reconnaissance. Je crois que je préfère penser qu'il est de mon côté. Je préfère me dire que le mec avec qui je m'apprête à prendre le thé ne va pas me faire un coup bas, qu'il va m'écouter et m'aider. Je crois que c'est ce dont je dois me persuader. « - Il est desespéré. » Je grimace, peu satisfaite de cette réponse énigmatique. Que veut dire Jonar ? « - Parce que de tel révélation, on ne les fait pas à un magazine sans une idée derrière la tête. » Oui, ça je suis plus que bien placée pour le comprendre. C'est ce que je fais sans cesse. « C'est un message... » je murmurre. Un message pour moi. Un énième supplice pour me demander d'arrêter. Un essai pour avoir le dernier mot. Il veut être le gagnant du dernier round, il veut me donner le dernier coup. C'est ce que je comprends à travers les paroles de Jonar. « C'est si grave que ça ? J'veux dire, ce qu'il dit ? » J'ai du mal à imaginer mon père méchant. Jusqu'ici, il s'était toujours montré agacé, lassé ou encore irité. Mais jamais il n'avait été franchement méchant, frachement dur dans ses propos sur moi. Il avait plutôt misé sur l'indifférence. « Y a une faille dans son jeu... Tout ça le touche. » Et c'est peut-être ça finalement mon but, qu'il montre des sentiments, qu'il cesse de faire comme s'il s'en fichait. Parce que je sais que c'est faux. Je le sais au plus profond de mon être. Parce que j'ai son sang qui circule dans mes veines, parce que j'ai son sang qui fait battre mon putain de coeur. Voilà pourquoi.
Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Mer 27 Juin - 13:52
Il effleurait les pages de ce livre comme si c'était la dernière fois. Le regard lourd, il se perd dans ses idées, il s'enfonce dedans en espérant peut-être qu'un jour que le monstre allait trouver la réponse à sa peine en regardant dans les yeux d'une personne encore plus désespéré que lui.
Ce besoin, de se taire. Imran le comprenait mieux que quiconque. Oh il se fichait pas mal du problème de Jona, du moins c'est ce que l'on comprenait quand on le voyait agir. Mais au fond, il était toujours un bon psychiatre. Peu importe la version de lui qui avait pris place dans sa tête. Peu importe si c'était le doublement diplômé et intelligent gamin riche qu'il était en sortant de son école, le mec de 27 ans sans mémoire qu'il fut ou encore l'écrivain meurtri. Peu importe si aujourd'hui, il était devenu encore plus horrible qu'avant, crachant à la figure de tout le monde, se plaisant à marcher sur leur tête à claque et parlant d'eux comme de la pire chose créer dans ce monde. Parce que pour lui, il n'y avait plus rien à perdre. Et ce sentiment, de ne pas vouloir parler de peur de se rendre compte de la stupidité de tout ça, il le connaissait. Jona n'avait jamais voulu parler. Elle s'était contentée d'entrer, de dire ce qui allait se passer et s'était assis. Elle avait préféré se taire parce qu'elle savait sans doute au fond d'elle-même que la personne devant elle pourrait surement lui faire comprendre des choses qu'elle préfère pour le moment niait. C'était un moyen comme un autre de se protéger de soi. Imran le savait. C'est lui qui devrait aller voir un psy, pour toutes ses choses qui le rongent de l'intérieur, pourrissant chaque parcelle de son être.
Assise, se jetant sur le premier magazine soigneusement posé par le psychiatre, elle se décide enfin à briser ce silence qu'elle avait jadis si bien installé. Imran est surpris, mais pas tant que ça. Il savait qu'elle, plus que les autres petits ignorants qui venait s'asseoir sur ce canapé, finirait par se servir de ses séances et parleraient véritablement. D'autres de ses patients, prétendaient ne vouloir rien dire et en un rien de temps, buvait du thé avec Imran et racontait leurs problèmes tellement insignifiant que la réponse pour eux était simple à diagnostiquer. Il avait besoin d'un ami, une personne de confiance. Quelqu'un qui n'irait pas parler derrière leurs dos. Elle voulait alors lui demander quelque chose. Un conseil et Imran se prend au jeu. Magazine en main, il se leva en même temps. Lisant les quelques lignes présentes là et servant le thé. Comme si le bureau s'était alors transformé en petit salon. Un salon de thé, en Inde. Il ne manquait plus qu'une petite musique d'atmosphère. Vraiment. Il envoya sa question d'une manière anodine, n'attendant pas vraiment de réponse de la part de la jeune fille. Elle lui répond alors. Il haussa les épaules, lisant ce qui se baladait sous ses yeux. Son père, le vrai. C'était loin d'être quelqu'un de gentil. Elle ne veut pas donner la réaction que les paparazzis veulent avoir d'elle. Bien répondu.
« - Vous ne pensez pas qu'au contraire, en lisant tout, vous saurez exactement quoi leur montrait ? » C'est vrai. Elle aurait ainsi toutes les cartes en main pour faire un joli coup de poker et offrir au chien de paparazzi exactement le contraire de tout ça. Pouvant ainsi jouer avec ça. Dire que ce qu'il pense ne l'intéresse pas, qu'il n'a jamais eu une grande importance dans sa vie et que donc, ce qu'il peut dire il peut aller se le mettre où il le pensait. Mais en même temps, tout le problème de Jona était là. Son père, elle voulait un père. Tellement. Il tourne une page, terminant cette interview stupide. Après un moment, il lance une remarque. « Il est désespéré » brise le silence de la pièce comme une horrible musique qui nous réveille le matin. C'est son avis, c'est tout. Il rajoute alors que Jaimie veut surement faire passer un message. Elle répond alors en murmurant. Visiblement, elle réfléchit. Elle tente d'analyser la situation. De prendre en compte chaque paramètre possible. Ce qui intrigue Imran. Elle lui pose l'ultime question. Est-ce que c'est grave. Il n'hésite pas et répond alors.
« - Je pense que, tout parent qui se respecte, verrait en cette interview le visage d'un véritable connard. » Imran ne mâchait pas ses mots, il était toujours très franc avec les autres. Même en psychiatre. Ça ne lui avait jamais posé problème. « - Un naissance, peu importe qu'elle soit illégitime, reste un cadeau de dieu. Jaimie essaye peut-être de vous toucher avec ça - il agita le magazine un moment - mais au final, il se ridiculise. » Il avala le gâteau sec, attrapant ensuite son verre et buvant quelque gorgée.
Cet homme était tout de même monstrueux. Dévoilé de telles choses dans la presse. Il jouait la carte de l'honnête. Je déteste m'a fille illégitime et je vais vous dire pourquoi. Il voulait que les gens s'apitoient sur son sort, qu'ils aient pitié de lui pour qu'ils excusent sa manière d'être avec Jona. Il but une gorgée, alors que la jeune fille laissa échapper une phrase.
« - ça ne le touche pas. » lança-t-il d'une voix sec. « - Cet homme n'attend qu'une chose de vous, que vous disparaissiez de sa vie. Tout ce qu'il fait la dedan, c'est faire semblant d'avouer toute la vérité et rien que la vérité. » Il s'approcha un peu plus de Jona, afin de rien manqué à sa réaction, tout en restant bien assis sur son fauteuil. « - Afin qu'on l'excuse de vous haïr et d'être odieux avec vous. »
Il savait que son métier le poussait à être plus subtil. Mais Jona, elle n'avait pas à être cuisinée. Elle avait besoin d'êtreen face d'un type qui parle franchement et clairement. Qui ne pose pas 36 milles questions pour faire ensuite un minable bilan à la fin de la séance. Non. La preuve était là. Elle avait demandé un conseil à Imran. Un avis. Si il avait laissé sa tête guidée ses réponses de manière-t-elle qu'elles soient trop évasif, Jona aurait compris qu'il cachait des choses. Imran n'avait pas besoin de poser de question à Jona pour le moment, il savait qu'elle était son problème. Le besoin.
Spoiler:
Pardon si Imran va trop loin, ce son a un problème je crois si y'a un souci, je changerai !
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Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Sam 30 Juin - 17:51
Mon père. Mon père. Mon père. Ca fait deux ans que je sais, ça fait deux ans que je connais son identité, ça fait deux ans que je peux mettre un nom, un visage sur mes sentiments. Et quel nom ! Avant, je ne pouvais qu’imaginer ses traits, imaginer sa vie, imaginer sa manière d’être. Ce n’était que des rêves d’enfants. J’imaginais le père parfait. Il m’avait abandonné pour une bonne raison, mais au fond, il m’aimait. Il m’aimait très fort. J’avais ce besoin de savoir, ce besoin de mettre un visage sur mes sentiments. Mais j’avais tord. Parfois, il vaut mieux ne rien savoir, parfois, il vaut mieux vivre avec ses rêves, parce que c’est toujours plus beau que la réalité. Toujours. Patrick, il aurait presque pu être le père de mes rêves, il aurait presque pu faire de nous une famille. Presque, si il n’avait pas eu ce petit besoin d’aller voir ailleurs. Il me manque. Oui. C’est ça, il me manque.
Au fond de moi, j’admets toutes ces choses. Au fond, j’en suis consciente. Et je vis avec un masque. Et ma vie est un rôle. C’est toute ma vie le cinéma. C’est le cas de le dire. Ca fait parti de moi le jeu, c’est moi. Mon père, celui qui n’a rien du père parfait, celui qui ne fait pas parti de mes rêves, le vrai en quelque sorte, crache sur mon nom avec un plaisir non dissimulé. Mon nom, oui, celui qu’il a choisi. Donc je n’ose pas lire l’article dans le magasine. Normal ? Peut-être pas. « - Vous ne pensez pas qu'au contraire, en lisant tout, vous saurez exactement quoi leur montrait ? » En fait, j’ai rien envie de leur montrer à ces journalistes. J’ai juste envie qu’il disparaisse de ma vie. Enfin non, enfin oui. Je mérite l’attention de mon père. Je mérite que tout le monde sache à quel point il n’est pas parfait. Il a cette image, et pourtant non, il est loin du père de mes rêves. Il m’a abandonné par choix, il ne voulait pas de moi. Du moins, c’est ce qu’il dit. Et ça, je peux pas l’accepter. Jamais. « Peut-être… J’crois surtout que j’ai pas envie de souffrir de ses mots. » Et bam, je le sors cash. Sans hésitation. En toute confiance. Comme si c’était normal que je me livre. Comme si je devais à se Jonar toute la vérité. Jamais je ne me livre. Jamais je ne parle de mes sentiments. Du moins, de mes vrais sentiments. Jamais. « - Je pense que, tout parent qui se respecte, verrait en cette interview le visage d'un véritable connard. » Il marque une courte pause. « - Un naissance, peu importe qu'elle soit illégitime, reste un cadeau de dieu. Jaimie essaye peut-être de vous toucher avec ça mais au final, il se ridiculise. » Je ne sais pas si il le dit parce qu’il le pense, ou alors si c’est simplement ce que je veux entendre, mais en tous les cas, ça sonne merveilleusement bien à mes oreilles. Jonar est de mon côté. Même s’il n’y va pas par quatres chemins, il prend position fermement. Et c’est ce qu’il me fallait. « - ça ne le touche pas. » Il est sec, aucune pitié, aucun sentiment. Je n’ai pas besoin de pitié toute façon, j’en ai déjà assez pour moi-même, beaucoup de gens en ont déjà pour moi. « - Cet homme n'attend qu'une chose de vous, que vous disparaissiez de sa vie. Tout ce qu'il fait la dedan, c'est faire semblant d'avouer toute la vérité et rien que la vérité. » Non, ce n’est pas toute la vérité. J’en suis certaine. Persuadée même. « - Afin qu'on l'excuse de vous haïr et d'être odieux avec vous. »
Ca fait mal, certes. Je ne peux pas le nier. Mon cœur se serre. Une boule se forme dans mon ventre. Tous les signes physiques se manifestent. Ca m’fait mal. Mais je laisse rien paraître. Rien. Je joue toujours aussi bien mon rôle. Je suis cette merveilleuse petite blonde. Je suis une peste. Je suis folle, dépensière, égoïste, insensible, méchante. Je ne suis pas moi. Je ne suis pas sensible, je ne suis pas meurtrie par mon père. Non. Allez Jona, tu es Jona Coppola, tu es une star. C’est à ça que je me raccroche, c’est comme ça que je tiens. Un peu d’autopersuasion suffit. « Il y a une chose… Une chose qu’aucun magasine ne sait. C’est ma dernière arme contre lui. » Je vois mon psychiatre soudainement bien intéressé par ce que je dis. « Donc je compte sur vous pour garder ça secret aussi. » Et j’attrape ma tasse de thé, et j’en bois une gorgée. Du thé indien, le meilleur. Je laisse planer le silence, le suspens. Encore un peu. Encore un tout petit peu. « C’est lui, c’est lui qui a choisi mon prénom. Il m’a appelé Jona… » Pour moi, c’est quelque chose d’essentiel, quelque chose qui trahi son intérêt pour moi. Du moins, l’intérêt qu’il a eu un jour pour moi. Parce qu’on ne donne pas un prénom au hasard. Parce qu’un prénom, on le porte toute une vie, il nous représente. Et moi, mon prénom, c’est mon père imparfait qui me l’a donné.
Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Lun 2 Juil - 13:58
Il effleurait les pages de ce livre comme si c'était la dernière fois. Le regard lourd, il se perd dans ses idées, il s'enfonce dedans en espérant peut-être qu'un jour que le monstre allait trouver la réponse à sa peine en regardant dans les yeux d'une personne encore plus désespéré que lui.
Imran avait l'habitude. Il avait l'habitude d'être là, à son bureau, à écouter. C'était les seuls moments dans cette vie qui était sienne où il ne pensait plus à Elle. Il pensait à eux. A ses gens tout aussi tourmenté dans la vie qu'il l'était. La seule différence, c'était que lui personne ne pouvait l'aider alors qu'eux, il y avait une lueur d'espoir qu'il s'en sorte. Qu'il ressorte plus fort de toute ça, qu'il continue à vivre parce qu'il y avait encore des tas de choses qu'ils ignoraient de la vie. Jona était sous les projecteurs à chaque seconde de sa vie. A la une des magazines, on ne parlait que d'elle. Etrangement, le problème n'était pas là. Ce n'était pas qu'elle soit entourée constamment de paparazzi et de caméra. C'était un monde troublant que le monde des peoples. De quoi vous perturbé pendant un temps quand d'un coup ils ne sont plus là pour vous. Pour le moment, le problème de Jona n'était pas sa vie, puisqu'au fond Imran était persuadé qu'elle adorait ça. Jouer un rôle devant l'appareil photo et parler aux journalistes. Le problème de Jona, c'était ce besoin maladif d'être reconnue comme fille. Elle avait besoin qu'un homme dans sa vie se déclare comme son père. Elle avait besoin d'une figure paternel.
Ce n'était pas une chose aisée à comprendre et encore moins à aider. Puisque le rôle d'Imran serait, petit à petit, d'aider Jona à s'éloigner de ce besoin. De s'en écarter et d'arriver à être une jeune fille normal. Parce qu'il était évident que ce besoin devait la ronger. Imran a le magazine entre les doigts. Il n'hésita pas longtemps avant de demander à Jona pourquoi ne pas tout lire. Mais au final, elle répond très rapidement et naturellement qu'elle n'a pas envie de souffrir. La preuve de cet attachement sans faille qu'elle porte à cet homme qui, se fait un plaisir à dire du mal sur elle. Elle était sans doute consciente de la manière dont elle le mettait en valeur par rapport aux autres, aussi ignoble soit-il. Tout simplement parce que c'était son vrai père. Ce qui expliquait pourquoi elle ne voulait pas lire. Parce que souffrir signifiait qu'il avait de l'importance à ses yeux, souffrir signifiait qu'elle ne pourrait pas le détester. Qu'elle ne pourrait pas le haïr et pourtant, elle devrait. Cela aurait été naturel. Au moins, Imran pouvait noter le fait que Jona arrivait à parler et à se livrer. Ce qui était une très bonne chose. Alors qu'il reprend sa place, qu'il s'assoit, il expose son avis. Ses impressions et le tout après sa lecture et sans la moindre compassion. Imran parlait souvent d'une voix calme, impassible. C'était son problème, il ne montrait jamais ses sentiments. Cependant, il était sincère. Il y avait une chose qu'il avait apprise dans ce métier, c'était qu'il ne pouvait mentir à ses patients.
Il but alors une gorgée de thé, il venait de dire ce qu'il pensait répondant honnêtement à la question de la demoiselle. Il était certes très cru dans ses mots, mais au moins Jona avait sa réponse, elle avait le point de vue honnête d'un parfait étranger. Le point de vue de quelqu'un qui n'avait rien dans cette histoire, ce qui est parfois très utile. Jona ne laisse rien paraitre. Elle écoute Imran, attentive, mais pas le moindre signe. Alors qu'Imran avait le nez dans son thé, Jona décide à reprendre la parole face à tout ce que le psychiatre venait de dire.
Elle parla alors d'arme. Imran comprenait donc qu'elle voulait à n'importe quel prix que cet homme adepte une chose : Qu'il l'aime. Plus que le besoin qu'il affirme être son père, elle avait besoin qu'il lui dise qu'il l'aime. C'était presque touchant. Oui, presque si Imran s'intéressait vraiment à tout ça. Elle lui sort alors qu'elle comptait sur lui pour garder le secret. Il fit signe de la tête qu'elle n'avait pas à s'inquiéter. Finalement, elle boit même le thé d'Imran et semble apprécié. Cool. Le silence s'installe un moment. Imran attrape un autre biscuit. Et les mots sortent enfin. Jona, c'était le prénom qu'il lui avait donné. Ce qui expliquait sans doute pourquoi la jeune Coppola avait tant de certitude sur l'amour que lui porterais son véritable père. Et elle n'avait pas tort.
« - Je voit. » admet Imran. « - On choisit souvent de donner le prénom à son enfant comme une marque de soi-même. Consciemment, on lui offre un héritage familial. Parfois, c'est aussi une manière de créer une rupture avec le passé et donc, on recherche l'originalité. Dans tous les cas, c'est un prénom choisi parmi d'autres, c'est un prénom pour lequel ont réfléchi. » Il avala le reste de gâteau dans la main, marquant un léger silence avant de reprendre : « - Depuis des années et peu importe la culture où l'époque, donner un prénom à son enfant est une étape par laquelle on passe tous. Avec son importance, aussi différente soit-elle. On veut toujours transmettre quelque chose. »
Imran se leva, allant chercher quelque chose dans la bibliothèque derrière lui. Il avait lu pas mal de choses sur l'importance du nom chez l'être humain. Le fait que le nom pouvait apporter une certaine satisfaction aux couples. Tout en attrapant un livre, il relit quelque passage d'un psychologue puis reviens s'asseoir. Imran était souvent poussé à faire ça quand il travaillait. Il laissait son âme et son esprit le guider. Il avait toujours eu une mémoire exceptionnelle, pas pour rien qu'il était doublement diplômé. Il ferma alors le livre pour regarder Jona dans les yeux.
« - S'il vous a donné votre prénom pour ensuite disparaitre, ça peut être très bien jugé comme un moyen pour lui de vous faire comprendre que peu importe où vous êtes, il est là. C'était lui qui vous a créé, c'est lui qui vous a nommé, mais... » Puis il secoua la tête négativement reprenant sa tasse. « - Le problème ici, c'est que votre père il n'était pas là pour que cettte affection qu'il aurait pu avoir pour vous quand tout à commencer, évolue. Quitter son enfant et le choix le plus difficile qu'un homme pusse faire, mais à l'instar d'une mère, il n'a commencée à vous aimer qu'au moment où ses yeux se sont posé sur vous. J'imagine qu'il y a peu de chance qu'il ait accompagné votre mère durant les étapes de la grossesse et qu'il soit donc passé par l'épade de l'imagination. »
Ce moment où le père devient impatient et imagine à chaque instant le bébé alors qu'il n'est pas encore là. Il marqua une petite pause. Il lui arrivait parfois de trop se laisser porter parce qu'il comprenait. Son côté psychologue sans doute. En tout cas, une chose était évidente, Jona ne devait pas se baser que sur ça. Nommer avait sa valeur, mais ce n'était pas ce qui comptait le plus.
« - Il faut comprendre, Miss Coppola, que parfois, nos sentiments disparaissent. Il a une famille, par conséquent je ne doute pas qu'il sait parfaitement ce qu'être père signifit. Mais s'il vous aimait vraiment, il n'aurait pas vu en vous un fardeau, mais un cadeau de la vie. » Il se gratta la tête, il regarda son bureau. C'était peut-être le moment de noté tout ça ou d'enregistrer tout ça. « - Il est possible qu'il vous ait donné ce prénom juste parce qu'il a senti le besoin de le faire, parce qu'il est juste humain et non parce qu'il vous aime. » Il reposa ses yeux sur Jona.
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Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Sam 7 Juil - 22:47
L’histoire de ma naissance, c’est un peu comme l’histoire d’un crime. C’est comme un accident de voiture où le fautif se barre à toute hâte, laissant les blessés en plan, se débrouiller ou crever. Mon père c’était le fautif. Et ma mère et moi, nous sommes les blessées. On est toujours blessées. On s’est jamais remise. Faut pas croire le contraire. Même elle, surtout moi. Balafrées à vie. Mais pour ce crime, il y a une preuve, une pièce à conviction, quelque chose que j’ai gardé près de moi bien longtemps et que je n’hésite pas le moins du monde à révéler à mon psy. Parce que je considère qu’il peut m’aider. À mes yeux, il est ce super flic qui peut résoudre toutes les affaires, celui que tous les criminels craignent et que toutes les victimes s’arrachent. J’veux que mon père craigne la force que ce type peut m’apporter. Parce que j’en avais de la force, avant. Mais c’est comme l’essence dans une voiture, au bout d’un moment, y en a plus quand on a trop roulé. Et faut faire le plein. Ben moi, là je suis sur la réserve, et j’vais bientôt tombée en panne. J’ai besoin d’un plein, c’est ça, d’un plein de force.
« - Je vois. » dit-il d’abord. « - On choisit souvent de donner le prénom à son enfant comme une marque de soi-même. Consciemment, on lui offre un héritage familial. Parfois, c'est aussi une manière de créer une rupture avec le passé et donc, on recherche l'originalité. Dans tous les cas, c'est un prénom choisi parmi d'autres, c'est un prénom pour lequel on réfléchit. » J’acquiesse simplement, comprenant qu’il n’a pas fini. « - Depuis des années et peu importe la culture où l'époque, donner un prénom à son enfant est une étape par laquelle on passe tous. Avec son importance, aussi différente soit-elle. On veut toujours transmettre quelque chose. »
Il se lève, se dirige vers son bureau et va chercher un livre qu’il feuillete, surement à la recherche d’information sur le sujet. Du moins, c’est ce que je me dis. Je resterai bien là, silencieuse, à attendre qu’il continue, mais je ne peux m’empêcher de réagir. « C’est ce que je me disais aussi. Ma mère avait plein d’idée de prénom, mais il a insisté pour le choisir lui-même. S’il s’en foutait, il avait qu’a se barrer tout de suite… » On dirait presque qu’il m’ignore, qu’il ne cherche pas à répondre à mon affirmation puisqu’il s’empresse de continuer son explication. « - S'il vous a donné votre prénom pour ensuite disparaitre, ça peut être très bien jugé comme un moyen pour lui de vous faire comprendre que peu importe où vous êtes, il est là. C'était lui qui vous a créé, c'est lui qui vous a nommé, mais... »« - Le problème ici, c'est que votre père il n'était pas là pour que cettte affection qu'il aurait pu avoir pour vous quand tout à commencer, évolue. Quitter son enfant et le choix le plus difficile qu'un homme pusse faire, mais à l'instar d'une mère, il n'a commencée à vous aimer qu'au moment où ses yeux se sont posé sur vous. J'imagine qu'il y a peu de chance qu'il ait accompagné votre mère durant les étapes de la grossesse et qu'il soit donc passé par l'épade de l'imagination. » Je le regarde les yeux grands ouverts, sans trop comprendre où il veut en venir. « - Il faut comprendre, Miss Coppola, que parfois, nos sentiments disparaissent. Il a une famille, par conséquent je ne doute pas qu'il sait parfaitement ce qu'être père signifit. Mais s'il vous aimait vraiment, il n'aurait pas vu en vous un fardeau, mais un cadeau de la vie. »
Oui, voilà. Il a mis le doigt sur la question principale. Pourquoi eux et pas moi ? C’est au fond tout ce que j’ai besoin de savoir. Qu’est-ce qui ne va pas bien chez moi ? Qu’est-ce qu’il y a de mieux chez eux ? Hein ? « - Il est possible qu'il vous ait donné ce prénom juste parce qu'il a senti le besoin de le faire, parce qu'il est juste humain et non parce qu'il vous aime. »« Je suis sûre que non » dis-je sechement sans lui laisser la possibilité d’argumenter plus. « Il pouvait partir, s’en aller, il n’avait même pas besoin de venir me voir. Il avait un intérêt à venir me voir, il n’a pas assumer son choix de n’avoir rien à faire avec moi jusqu’au bout. Sinon il m’aurait ignoré, il n’aurait même pas admis être mon père. Il aurait traité ma mère de menteuse, de manipulatrice. Il aurait dit qu’elle n’était interessée que par l’argent. Mais non, il savait que ce n’était pas le cas. Il l’aimait. Il m’aimait. Il m’aime. Maintenant ce que je veux savoir, moi, monsieur Jonar, c’est ce que sa petite famille parfaite a de mieux que moi. »
Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Lun 9 Juil - 17:06
Il effleurait les pages de ce livre comme si c'était la dernière fois. Le regard lourd, il se perd dans ses idées, il s'enfonce dedans en espérant peut-être qu'un jour que le monstre allait trouver la réponse à sa peine en regardant dans les yeux d'une personne encore plus désespéré que lui.
Imran avait l'impression de retomber en plein milieu de ses études. Bloc note en place, derrière une vitre, les quelques étudiants présentsanalyser les patients comme si c'était eux le psychiatre. Un jeu qu'Imran gagnait toujours. Il arrivait toujours à trouver la bonne réponse, à comprendre ce qui n'allait pas et pourquoi. Comme instinctivement, il arrivait à lire dans les pensées de ses patients en regardant chaque réaction, chaque manière de faire et de dire les choses. Il était toujours excitée comme une puce à chaque fois que ce cours avait lieu, parce qu'il aimait trouver des indices, écouter et prendre en compte chaque élément. Etrangement, c'était la même sensation qui parcourait son corps actuellement. Cette sensation que tout est possible et il ne s'y était pas du tout attendu en voyant débarqué la petite blonde qu'est Jona. Oh non, il s'était dit qu'il allait encore avoir un peu de temps pour lui aujourd'hui. Finalement, elle avait décidé de parler et Imran en était plus que ravi. Il en était presque tout retourné tant ce simple petit cas lui donnait de légers petits frissons. Comme si Jona avait redonné à boire à Imran encore plus de café que ce qu'il avait déjà bu. En gros, il était pire qu'un gamin devant le sapin de noël, mais cela ne se voyait pas. C'était bien trop psychique pour que quelqu'un le remarque. A moins que Jona ne le regarde droit dans les yeux et y voit une quelconque étincelle étrange...
L'arme de Jona, selon elle, était le fait que son père biologique est donné son prénom. Et sur le fait qu'un père décide de nommer son enfant, il y en avait un rayon. Un bon paquet de choses. Celons des tas de psychologue ce simple geste avait une importance mineure. Elle était juste le reflet d'une tradition, d'une culture. D'un geste que chacun fait. Celons d'autre, c'était un désir, une manière de s'exprimer, d'expliquer ses sentiments. De vouloir faire passer quelque chose. Un message, un signe, un besoin. Imran s'était levé pour rechercher un livre qui rajouterait plus d'élément à tout ça. Alors qu'il parcourait un livre, la voix de Jona rajoutait certain élément. Le fait qu'il ait insisté. D'après les documents dans le dossier médical de la jeune fille, elle était le premier enfant de la star. Bien qu'illégitime. Imran commence alors à dire à Jona qu'il y a des chances que tout ça, c'est peut-être vrai. Qu'il l'aime peut-être. Sauf qu'un "Mais" vient s'incruster à son blablas de psychiatre. Après un moment, il tente toute de même une conclusion vaseuse pour que Jona comprenne qu'elle ne doit pas croire à tout prix qu'il l'aime. Elle devrait juste l'espérait.
Mais Jona le coupe aussitôt. Persuader qu'Imran à tort. Imran écoute alors les propos de la jeune fille devant lui, alors qu'il tend son bras pour prendre de nouveau sa tasse. Et alors qu'Imran a le nez dans son thé, écoutant Jona attentivement, il manque de peu de s'étouffer avec son thé. Jonar résonnait furieusement dans sa tête. C'était bien là les petites gosses de riche, à ne pas retenir le nom de leurs psychiatre. Il attrape un mouchoir avant de poser son verre et de se tourner vers Jonar.
« - Johar. Miss Copolla. JOHAR. » Dit-il articulant chaque lettre. « - Et si ça n'entre pas, je me ferais un plaisir de remplacer l'une des lettres de votre nom de famille. » et il argumenta le tout d'un sourire radieux. Miss Copulla, ça le fait aussi ? Non ? Il reprit un air sérieux avant que ce petit aparté ne les éloignent de la question que la jeune demoiselle venait de poser.
« - Elle n'a rien. Si ce n'est le fait que légalement se soit sa femme et ses enfants légitimes. Et qu'il n'avait pas les couilles pour divorcer et se mettre avec votre mère. Vous êtes sa fille, par conséquent vous faites partie de ses enfants. Vous n'avez rien de plus ou de moins qu'eux. » Imran secoua la tête négativement. Cet homme avait visiblement préféré sa carrière à sa fille. « - Si vous voulez mon avis, il n'a pas choisi l'autre famille parce qu'elle est mieux que vous. Il l'a choisi parce que ça ferait plus « exemplaire » pour un acteur d'être marié et de le rester. » Il s'adossa un peu plus à son fauteuil. Marquant un blanc. Il n'avait pas contredit Jona parce que son métier n'était pas de forcer ses patients à croire quelque chose. C'est eux-mêmes qui devaient finir par le comprendre. Mais cette histoire de choix, de famille parfaite l'intrigué.
« - Qu'est-ce qui vous fait dire que sa petite famille est parfaite ? Vous croyez que les choses auraient été différente s'il resté avec vous dès le départ ? »
DOUBLE-COMPTE : fernando & louis. MESSAGES : 1576 ARRIVÉE : 10/06/2012 LOCALISATION : arrowsic, le p'tit trou.
Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Lun 30 Juil - 15:01
Je parle, enfin je parle à ce psy. Je m’exprime, je lâche tout. Mon cœur se vide. Mais, oh miséricorde ! Je me suis trompée dans son nom. Oh, grand malheur ! « Johar. Miss Copola. JOHAR » dit-il en montrant bien son agacement. Je ris doucement, d’un rire un peu narquois, un peu provocateur, juste pour l’embêter d’avantage. Pour le punir un peu de ne pas être totalement de mon avis. Et puis, je sais que de toute façon il est forcé de rester professionnel. « - Et si ça n'entre pas, je me ferais un plaisir de remplacer l'une des lettres de votre nom de famille. » Je ris encore plus fort. « Roh, ça va hein, vous autres indiens avec vos noms compliqués. Et puis, c’est joli Jonar, pas la peine de se vexé monsieur JOHAR. » J’articule bien évidemment de manière exagérée pour montrer que j’ai compris et que le débat me gave déjà avant même qu’il n’ait commencé. Je lève les yeux au ciel et j’ajoute. « Changez les lettres de mon prénom si vous voulez, comme ça ça deviendra nos petits surnoms ». Je lui fais un clin d’œil qui semble bien déplacé vu les circonstances, mais je m’en tape.
On revient au sujet de conversation de base et il répond enfin à ma question. « - Elle n'a rien. Si ce n'est le fait que légalement se soit sa femme et ses enfants légitimes. Et qu'il n'avait pas les couilles pour divorcer et se mettre avec votre mère. Vous êtes sa fille, par conséquent vous faites partie de ses enfants. Vous n'avez rien de plus ou de moins qu'eux. » J’acquiesse simplement, sans pouvoir pour autant effacer de mon esprit la tête hilarante qu’a fait Johar quand je l’ai appelé Jonar. Rien que pour la revoir, je serai capable de le refaire. Mais pour l’instant, je garde mon sérieux parce que cette conversation est importante pour moi. « C’est ce que je me disais. » Puis, sans me laisser argumenter plus, il continue. « - Si vous voulez mon avis, il n'a pas choisi l'autre famille parce qu'elle est mieux que vous. Il l'a choisi parce que ça ferait plus « exemplaire » pour un acteur d'être marié et de le rester. » « Et bien le pauvre, il n’a pas vraiment réussi son coup. Il n’avait pas prévu que sa fille illégitime serait aussi… Démonstrative. Et tant mieux. Comme ça, tout le monde peut voir qu’il n’a rien d’exemplaire. » Et c’est vrai, maintenant que j’y pense, il a quand même trompé sa femme, et à mon avis ce n’était pas la première fois, ni la dernière. Son seul intérêt dans la vie, c’est de papilloner, faire des enfants et être riche. Ca lui plait de mettre son sperme un peu partout. Connard. J’ai envie de le lui dire en face. Connard, connard, connard. Si seulement je pouvais l’insulter. Si seulement je pouvais le voir.
« - Qu'est-ce qui vous fait dire que sa petite famille est parfaite ? Vous croyez que les choses auraient été différente s'il resté avec vous dès le départ ? » « Tout compte fait, je pense que c’est un connard et que quoi qu’il ce serait passé, il aurait été un connard de toute façon. La fidélité il connait pas. Point. Mais ça n’en reste pas plus facile à accepter. J’ai juste besoin d’un père. Mais en fait, c’est un peu comme si j’étais… allergique. » Je pense à Patrick. Je pense comme je l’ai écarté de ma vie. Je pense comme je pensais être mieux sans lui. Je pense comme je l’aimais en fait, comme il était réellement un père pour moi. Je pense à la manière dont j’ai réussi à le dégoûter de ma personne. Je pense à quel point il est loin de moi à présent. À quel point il a disparu.
Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Ven 3 Aoû - 20:20
Il effleurait les pages de ce livre comme si c'était la dernière fois. Le regard lourd, il se perd dans ses idées, il s'enfonce dedans en espérant peut-être qu'un jour que le monstre allait trouver la réponse à sa peine en regardant dans les yeux d'une personne encore plus désespéré que lui.
Ce n'est pas sa faute. Quand on faisait un effort de payer un psychiatre/psychologue d'une tel renommée, on faisait un effort de connaitre son nom. Bon d'accord, il n'était pas en Inde. Là-bas, prononcé son nom et vous savez que c'est l'écrivain ancien psy suceur de riche. Mais tout de même. C'était humain de faire ce genre de choses, bien que lui s'en fichait pas mal et se faisait un plaisir de retirer le s à Meyers pour énerver le cher docteur qu'est Priya. Passons. Visiblement, Jona avait compris que c'était inutile et ça l'amusa presque. Un beau petit aparté dans la conversation qui était des plus sérieuses. Et c'était bien une petite adolescente, vu sa réaction. « - Nom compliqué ? Vous trouvez que dire Johar c'est difficile ? Vous êtes bien paresseux, vous les jeunes. » Se dit-il. Bien que ce fût à voix haute, il n'allait tout de même pas avancer dans ce débat gagné d'avance. Au moins, elle avait fini par dire Johar en accentuant convenablement pour qu'Imran se sente attaquer. Les jeunes riches. Des vraies plaies. Il se contenta de sourire, la situation était quand même bien amusante et loin du récit dramatique de la vie de la jeune fille qui s'était enfin confié aujourd'hui. Les prochaines séances promettaient vraiment. Elle lui lance alors, qu'elle n'avait qu'à changer une lettre de son prénom tout en avouant que ça ferait deviendrais leurs petits surnoms.
« - D'accord. »
Il ne rajouta rien. Ne répondit pas à son clin d'oeil et évita de lui faire son sourire craquant - sexy que Teddy affectionnait tant. De toute façon, elle allait surement faire une crise quand dans la rue, il allait lui donnait ce petit surnom qu'elle lui proposait si gentiment. Ou alors elle allait se faire un plaisir de le nommer de nouveau Jonar. Juste pour le fun. On ne sait jamais, avec les jeunes.
Ils décidèrent tout de même de revenir au sujet principal de la séance qui était le père de Jona. Le vrai père de celle-ci. La famille qu'il avait, celle dont Jona ne faisait pas partie. Ce n'était pas un sujet facile, vu la situation c'était même le contraire. Jona se demandait pourquoi eux et pas elle et sa mère. C'était toujours la première question que l'on se pose quand on sait que notre père biologique ne nous a pas abandonné parce qu'il ne se sentait pas capable d'être un père, mais juste parce qu'il avait une autre vie dont il ne voulait pas que vous en faisiez partie. Jona avoua qu'elle se disait la même chose qu'Imran. Il était donc sur la bonne piste, la bonne démarche. Il lui avoua alors quel était son avis sur tout ça. Jona s'empressa de répondre. Visiblement elle se rendait, petit à petit, compte de qui se passait en ce moment. Des conséquences de ses actes, de la vie qu'il a désormais. Imran décida de poursuivre, en questionnant la jeune Jona. Il lança un bref coup d'oeil l'horloge avant de reposer ses yeux sur la jeune adolescente. Jona arrive à dire, clairement, qu'elle a besoin d'un père, mais qu'elle se sent un peu allergique à ça. Peut-être son problème n'était pas temps son père biologique mais quelqu'un d'autre ?
« - Quand vous étiez jeune, est-ce qu'il y avait un homme chez vous ? Quelqu'un qui aurait pu prendre cette place de père sans pour autant l'être vraiment ? » Tenta Imran. Si Jona se disait allergique c'est qu'il y avait forcément eu d'autre « père » dans sa vie. Il ne voulait pas non plus aller trop loin, mais la faire parler était déjà suffisant. Si en plus cela pouvait amener certains souvenir cela aiderait davantage Imran à établir un plan, un moyen de l'aider. C'était son job après tout. Il se devait donc de jouer son rôle. C'était la première fois que Jona ne lisait pas les magazines posaient sur la table, c'était donc énorme. Il fallait en profitait avant que les choses ne reprennent leurs cours. Imran se lança alors. Il était d'agir en psy et d'arrêter d'écouter brièvement Jona sans noter la moindre chose. Finalement, son cas était assez intriguant et il fallait tenter d'avancer le plus possible avant que l'heure ne soit fini et que la demoiselle s'en aille.
« - Savez-vous pourquoi nous avons temps besoin d'une figure paternelle dans nos vies ? » Il prit une pause sérieuse. Il voulait voir jusqu'où ce besoin aller pour Jona. « - Si je parle de ma propre expérience, pour moi c'est un attachement inutile qui nous bloque. Je n'ai pas eu de bol mon père était un connard et maintenant il doit croupir dans une prison je ne sais où en Inde. Mais plus jeune, j'avais besoin de savoir qu'il était là. Peu importe où et quand, c'était comme un filet de sécurité. Je pouvais faire ce dont je voulais tant que je savais qu'il était là et qu'il m'aimait. Parce qu'au fond ce qui compte c'est qu'il nous aime. Maintenant, si je vous demande ce que c'est, je ne suis pas sûr que vous serrez capable de me répondre vraiment et c'est là le problème. » Il reprit son verre de thé et le termina avant de reprendre, fixant ses gâteaux posaient sur la table.
« - L'ignorance conduit souvent au besoin. » il laissa son esprit allait loin dans ses souvenirs. C'était une phrase qu'il connaissait trop bien. Après tout, il avait ignoré ce qu'il était et s'était conduit en véritable monstre durant quelques années avant que la mémoire lui revienne enfin. Aujourd'hui, c'était encore pire parce qu'on lui avait retiré ce qui le faisait vivre. Si pour lui, perdre sa femme était la chose la plus dur, pour un enfant c'est sans doute de ne pas avoir quelqu'un, un parent qui soit là. « - Vous n'avez jamais eu de figure paternelle stable dans votre vie et le fait d'ignorer ce que c'est réellement que ce lien père-fille, ça vous pousse à trouver quelqu'un. » Et peut-être importe le lien mère-fille, il semblerait que ça n'avait pas suffi à Jona.
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Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Mer 8 Aoû - 1:02
Ah, ce pauvre Jonar, si attaché à son nom. (Ben quoi ? Oui, désolée, mais je trouve que ça lui va tellement mieux...) Bref, je propose de passer un deal. Si je change des lettres de son prénom, il est autorisé de faire de même avec le mien. Parce que, pour être honnête, j'en ai réellement rien à foutre. Jano, Jono, Jana, Nona, Nano, Rona, Rano, peu importe, à bonne entendeur comme on dit. Bon, je dois avouer que Rona, prononcé à l'espagnol ça me fait assez rire et je serai plutôt pas contre. Rona Chocolat. Ouais, c'est vrai Coppola, ça ressemble pas mal à Chocolat. Hihi. Enfin, passons. Monsieur Johar acquiesse et c'est tout ce qui compte. Fin du sujet, aurevoir.
Et donc là, on en revient à mes problèmes, à mon père et tout le tralala et je commence à être blasée de cette conversation qui à mes yeux tourne en rond. Parce qu'au final, le psychiatre n'a pas un avis si différent du mien et il n'a pas plus le pouvoir de lire dans les pensées de mon père que moi. À ce demander franchement pourquoi j'avais commencé à me confier au départ. Parce que non, je ne me sens pas mieux. Pas le moins du monde. Pas du tout. Je me sens même pire. Vraiment pire. Parce qu'en parler, ça ne fait que rendre les choses encore plus réelle, encore plus moche, encore plus douloureuse. Et finalement, c'est pas ce que je veux. Ce que je veux, c'est être heureuse, c'est arrêter de souffir, mais pour ça j'ai besoin de mon père. Mais lui, il veut pas. Et c'est ça le problème. Donc y a pas de solution. Donc parler ne sert strictement à rien.
« - Quand vous étiez jeune, est-ce qu'il y avait un homme chez vous ? Quelqu'un qui aurait pu prendre cette place de père sans pour autant l'être vraiment ? » Patrick... L'autre sujet qu'il ne faut pas aborder. Le sujet que je n'aborderai pas. L'autre point sensible. Patrick, ou celui qui a été mon père, du moins celui qui y ressemblait le plus. Patrick, l'autre qui m'a abandonné. Le deuxième. L'autre père absent. Je réponds pas, laissant le psychiatre continuer. « - Savez-vous pourquoi nous avons temps besoin d'une figure paternelle dans nos vies ? » Je fais non de la tête et je soupire intérieurement parce que là, je sens qu'il va m'étaler toute sa science et ça me désespère presque d'avance parce que je déteste lorsqu'on m'apprend des choses que je ne sais pas. « - Si je parle de ma propre expérience, pour moi c'est un attachement inutile qui nous bloque. Je n'ai pas eu de bol mon père était un connard et maintenant il doit croupir dans une prison je ne sais où en Inde. Mais plus jeune, j'avais besoin de savoir qu'il était là. Peu importe où et quand, c'était comme un filet de sécurité. Je pouvais faire ce dont je voulais tant que je savais qu'il était là et qu'il m'aimait. Parce qu'au fond ce qui compte c'est qu'il nous aime. Maintenant, si je vous demande ce que c'est, je ne suis pas sûr que vous serrez capable de me répondre vraiment et c'est là le problème » Je vois que les pères qui craignent, c'est contagieux. « - L'ignorance conduit souvent au besoin » Ah, je l'attendais cette petite phrase typique de psychiatre. Sauf que je ne suis pas vraiment ignorante en la matière, mais ça, il l'ignore. Je reste toujours silencieuse, n'éprouvant toujours pas le besoin d'ajouter quoi que ce soit. « - Vous n'avez jamais eu de figure paternelle stable dans votre vie et le fait d'ignorer ce que c'est réellement que ce lien père-fille, ça vous pousse à trouver quelqu'un » Et là, je repose le magazine que j'ai toujours dans les mains. Je prends mon sac, je me lève. Le psychiatre me regarde sans comprendre. « On ne dit pas jamais, sans savoir. J'ai eu une sorte de père. Mais bon, de toute façon j'ai pas envie d'en dire plus. J'ai assez parlé aujourd'hui. C'est bon, c'est l'heure et puisj'ai un rendez-vous chez le dentiste de toute façon. Au revoir, merci beaucoup. » Je ne lui laisse même pas le temps de répliquer quoi que ce soit que déjà, je me hâte dehors. Je jette un coup d'oeil à ma montre, en réalité il reste encore dix minutes de scéance, et je n'ai pas de rendez-vous chez le dentiste. Mais je m'en tape, je ne pouvais juste plus rester assise là, à parler de tout ce qui ne va pas chez moi. Parce que j'aime mieux penser que tout va bien, que je vis très bien sans lui. Et j'aime pas quand je réalise que c'est pas vrai, j'aime pas la vérité. Parce que la vérité, elle fait mal.
Sujet: Re: J'ai besoin de cracher toutes ses choses que je n'ai jamais dites. – imran & jona Mer 8 Aoû - 11:25
Il effleurait les pages de ce livre comme si c'était la dernière fois. Le regard lourd, il se perd dans ses idées, il s'enfonce dedans en espérant peut-être qu'un jour que le monstre allait trouver la réponse à sa peine en regardant dans les yeux d'une personne encore plus désespéré que lui.
Et c'était parti. Imran balança tout ce qu'il avait en tête, comme un novice. Il appuya argument, question attendant par la suite des réponses, des suggestions. De quoi faire avancer Jona. Première question et aucune réponse de Jona. Soit c'était parce que oui, il y avait eu quelqu'un, soit il n'y avait jamais eu personne. Imran avait tendance à pencher pour la première idée. Automatiquement, Imran commença alors, la séance. Vraiment. Il lança alors à Jona de quoi la faire réagir et c'est chose faite. Instantanément, elle se lève. Elle pose le magazine et se lève. Comme si la séance était terminée, mais Imran ne change pas l'expression de son visage, si une séance s'écourte, ça l'avantage toujours.
« - Rendez-vous chez la dentiste. » il laissa échappait un sourire. Les gosses avaient toujours du mal à trouver des excuses. Il faut croire que c'était un problème chez eux. Pour mentir, ils étaient nuls. Imran se leva alors, prenant le plateau qu'il alla ranger. Il passa les deux verres sous l'eau, qu'il laissait retourner pour sécher d'eux-mêmes avant d'aller ramasser tous les magazines qui étaient là. Jona avait parlé. Elle avait ouvert la bouche pour parler et non pour jurer. Elle avait ouvert son esprit, tenter d'avancer, utiliser cette séance pour autre chose que s'endormir devant des peoples. Elle avait fui parce qu'elle sentait qu'elle allait trop loin. C'était trop pour une séance, trop pour une petite heure qui devait filer comme une journée sur le canapé à la maison.
Fuir, Imran ne connaissait trop bien. C'était sa technique à lui. Il fuyait, chaque jour un peu plus, il fuyait ce monde, sa vie. Il courait loin, sans jamais se retourner. Sans regarder ceux qui restaient derrière, sans culpabiliser de les laisser seuls. Jona elle, elle se retournait constamment. Elle courait, mais se retournait toutes les cinq minutes regardant au loin si la silhouette n'apparaissait pas. C'était tout ce qu'elle attendait, que cette figure l'attrape par le poignet et l'arrête. Elle voulait trouver quelqu'un pour la retenir, pour l'aimer. Et cette personne avait visiblement existé un jour. Elle avait beau dire une sorte de père, c'était un père quand même. C'était un homme qui était là. Un filet de secourt qui la suivait, mais qui s'est envolé. Elle avait une chance, elle pouvait se libérer de ce besoin et trouver la force d'arrêter de courir inutilement. Elle pouvait vivre, elle pouvait encore grandir, évoluer. Elle avait encore des tas de choses à découvrir, des tas d'expérience à vivre. Ce n'était pas comme lui. Ce n'était pas comme Imran qui n'attendait plus rien.
« - Monsieur Johar. » Imran leva les yeux, il s'était assis sur son fauteuil, commença à écrire le compte rendu de cette séance, pour ne pas en oublier une miette la prochaine fois que Jona voudrait parler, encore. Il s'était un peu laissé à aller dans son écriture, l'espace d'un moment il avait cru ressentir ce qu'avant il ressentait en écrivant. Comme si pendant une seconde, l'écrivain qui était en lui avait pris le dessus, passionné et dans son monde. Elle s'avança jusqu'au bureau d'Imran pour poser à sa table un énorme prospectus et plusieurs choses. Imran jeta un bref coup d'oeil. « - Vous avez confirmé alors ? » La jeune femme haussa les épaules avant de disparaitre en disant : « - Oui. Ils vous attendent à Boston... » Imran attrapa l'une des petits livrets et y jeta un bref coup d'oeil. Puis il regarda le badge avec sa tête dessus. Une conférence, ça faisait longtemps.