Sujet: Je suis les Guns’n’Roses, trésor, j’ai un appétit pour la destruction. ✘ -rowan Mer 25 Juil - 18:21
C’est pas de ma faute si je suis une grosse vache charismatique avec une grande gueule et un cul de mammouth. ♣ SKINS ft. BODEEN &&. KEITEL 2012, JACK'S LOUNGE.
Cela faisait trois jours qu'elle n'avait pas posé les pieds au Jack's Lounge. Un record, pour Keitel. Elle avait pris l'habitude d'y passer chaque soir, en rentrant du boulot, même si ce n'était que pour dire bonsoir aux têtes quotidiennes ou prendre un verre avec le barman, qu'elle connaissait bien, maintenant. Elle avait l'esprit assez occupé, en ce moment, aussi. Mais ils avaient réussi à la faire sortir de son trou, à la motiver à aller boire un coup (ou deux) en toute impunité. Et quel délice. Alors qu'elle en était à son... dieu-sait-combientième shoot de vodka, Sue se sentit juste bien. Apaisée, amusée et comme il faut dans ses baskets. Le sourire de ses potes lui placèrent l'envie de profiter de la soirée au premier plan. Ainsi, sur un air de musique badass, elle leva son cul du tabouret qu'elle louait depuis son entrée au bar, et se dirigea dans la foule. Portée par le son, elle se laissait aller, se déhanchait et roulait sa bosse entre les clients. Elle sentit des mains sur ses hanches, un souffle sur son coup. Elle s'en tapait. Ses yeux étaient fermés, elle était défoncée et ne se souciait pas de se combler pour la nuit. Sutton désirait s'éclater, là, à cet instant précis. Peu importe ce qui arriverait par la suite. L'inconnu était toujours là, dans son dos, elle ne faisait rien pour le faire bouger de là. Elle était sur une autre planète. Littéralement. Ses yeux s'ouvraient et se fermaient au rythme de la chanson. Son regard se baladait de temps à autre sur les gens, errance sans but. Son corps ne répondait plus. Et là, en croisant son regard, elle se disait que la vie était mal foutue. Qu'elle avait rien compris aux principes, qu'elle aurait du rêver, comme tout un chacun, de se marier et d'avoir des gosses. Qu'elle aurait du aimer les gens qui lui font du bien, et haïr ceux qui lui font du mal. Mais, à croire qu'elle avait été conçue à l'envers. Elle ne faisait rien de ce qu'une fille de son âge devrait. Elle baisait des inconnus dans les chiottes d'un pub miteux, merde. Là, elle avait vraiment touché le fond, quand même. La dizaine de grammes de coke qui s'échappaient de sa narine droite, ce soir là, n'étaient pas une excuse. Irrécupérable. Tout du moins, elle pensait l'être. Et puis merde, c'était la faute d'Addison tout ça. Il l'avait laissée livrée à elle même, alors qu'il savait bien qu'elle était incapable d'être forte. Surtout sans lui. Enfoiré. Une main agrippa la sienne et la tira à l'écart de la foule. Rapidement, elle arriva à attraper le regard furtif du jeune homme, qui la fixait toujours, sourire aux lèvres. Et merde. Qu'est-ce qu'il voulait celui-là ? Lui rappeler à quel point elle merdait ? Ô combien elle ne valait guère mieux qu'une fille de joie ? Non. Go fuck yourself, not tonight. Une autre connerie lui tomba sur la gueule. C'était une de ses amies qui l'avait trainée dans le couloir, la sermonnant sur son comportement. Le mec qui se frottait à elle était l'ex d'une de ses amies. Et alors ? Sutton s'en foutait. Elle avait rien demandé. Elle n'avait même pas vu sa gueule, alors quoi ? Elle ne comptait pas le violer dans une ruelle non plus. Putain de conneries. C'était donc ça la vie ? S'amuser, vouloir profiter sans rien demander, mais devoir rendre des comptes à tout un chacun alors qu'on a rien entamé. Bordel de chiotte. Elle ne répondit rien, et s'éclipsa en roulant ses billes vers le ciel. Elle avait besoin d'un verre, d'une clope et d'un joint. Lorsqu'elle revint dans la salle, il était toujours là, à la regarder furtivement. Bordel. Sans prendre la peine de saluer ses amis au passage, elle se dirigea droit vers cette bête là. Elle se posa, d'abord sans un mot, et scruta ses yeux dans l'espoir de comprendre ce qu'il lui voulait, à quel petit jeu il jouait. Rien. Rien d'autre qu'une étrange sensation de bien être lui frissonna le corps à ce moment-là. Alors elle lâcha ses pupilles des siennes et porta son attention à la bière entamée qui trainait sur la table, avant de la porter à ses lèvres. Une gorgée, puis, tout en jouant avec la bouteille et sans la quitter du regard, elle lâcha un petit rire, à la fois amusé et gêné. « C'est marrant, je ne connais même pas ton prénom... » C'était à peine audible, mais elle était sûre qu'il l'avait entendue.
Sujet: Re: Je suis les Guns’n’Roses, trésor, j’ai un appétit pour la destruction. ✘ -rowan Mer 25 Juil - 19:50
ft. Sutton&Rowan JACK'S LOUNGE, 2012
Sutton. Ce prénom résonnait dans l’inconscient du jeune homme comme le cliquetis incessant d’une horloge, sans vraiment savoir pourquoi. Il ne l’avait croisé que quelques fois dans sa vie, tantôt le prenant pour un clochard faisant la manche, tantôt un amant dans des chiottes miteuses du night-club où le jeune homme travaille. Elle était la cause de son divorce, une gamine débridée, mais au fond de lui l’ex-toxico savait qu’elle en valait la peine. Il s’était toujours amouraché des cas sociaux, étant anciennement mariée à l’une d’elle, et en étant un lui-même. C’était décidé ce soir, Bod’ avait envie de voir la jeune femme. L’avantage d’une petite ville comme Arrowsic, c’est qu’on est au courant de tout. Bod’ enfile son cuir de bikers (héritage de son père), et se casse de ce taudis qui lui sert de toit. Il faudrait vraiment qu’il commence à trouver une habitation digne du mot « maison ». Dans l’allée du garage, il enfourche sa Harley direction le jack’s lounge. Le Jack’s lounge est devenu très vite un de ses endroits favoris de la ville y trouvant toujours une occasion de venir boire une bière. Toutes les excuses sont bonnes, même son ex-femme aimait l’accompagner. Mais depuis leur divorce, la jeune femme n’était pas revenu ne voulant pas recroiser Bod’, ou encore la « poule » l’appelle-t-elle affectueusement, qui a brisé son mariage. Même si au fond, c’est Bod’ qui a causé tout cette merde. Passons. Il entre dans le bar et se glisse entre la foule compacte qui peuple le bar. Réussissant à atteindre le bar, Bod’ commande une bière bien fraîche en bouteille puis s’installe sur un tabouret qui venait juste de se libérer. Au goulot, il entama sa première gorgée. L’alcool lui fit hérisser le poil, et pour cause. Il cachait depuis de nombreuses années sa nouvelle addiction : l’alcool. Il avait remplacé les seringues contre de bonnes bouteilles de gin qui traînait dans un vieux placard de sa cuisine. Il a toujours essayé de décrocher de cette merde, mais l’effort était beaucoup trop dur, et la tentation trop grande. Donc il avait baissé les bras. Pendant son mariage, cette addiction s’était légèrement évaporé combler par cette connerie que l’on appelle l’amour. Mais une fois sa vie de célibataire revenue, ses anciens vices n’ont pas mis longtemps à rappliquer. Sa vie se résumait aujourd’hui à celle d’un adolescent de skins en trois mots : alcool, drogue, et sexe. Pas très glorieux, mais véritable. Bod pose sa bouteille sur le comptoir faisant un signe de lui garder sa place, il n’avait pas envie qu’un crétin boutonneux lui pique sa bouteille. Levant son petit cul du tabouret, il traversa la foule pour se rendre au pipiroom. A la porte des chiottes, il tomba sur cette catin qu’il baisait de temps à autre. Il ne connaissait plus vraiment son prénom. Clara ? Gloria ? Bref un truc qui finissait en « a ». Bod’ l’emmenai aux toilettes messieurs, et elle, femme au QI d’un poisson rouge elle se laissa guider émoustiller à faire mouiller sa petite culotte. Elle n’était pas jolie, même pas du tout. A la limite du déchet, peu d’homme voulait d’elle. Enfin Bod’ n’en savait rien, mais elle était se vide couille qu’il voulait. Il sortit un petit sachet de poudre blanche de sa poche, et commença ses petites affaires. Un quart d’heure plus tard, il sortait des chiottes seule laissant la gonz’ derrière lui sans s’inquiéter pour elle. Elle était restée dormir sur un chiotte. La narine subtilement poudré, une partie de sexe rapide dans les toilettes du lounge. Une soirée qui commençait bien pour le fils de biker. Bod retrouva sa place, et remercia le barman. Il commanda une seconde bouteille de bière, car il venait presque de finir sa première d’une gorgée. Il laissa parcourir son regard dans la salle, sautant de jupette en jupette. Apercevant un string qui dépassait du pantalon, certaines nanas de cette ville s’habillaient vraiment de façon pousse-au-viol pensa-t-il. Et c’est là qu’elle se ramena, son regard dans le sien avant de se jeter pour finir sa bière. Puis elle revient sur lui, sourire aux lèvres « C'est marrant, je ne connais même pas ton prénom... » « C’est exact. Mais as-tu vraiment envie de le connaitre ? Ou préfères-tu que je reste cet inconnu qui ta culbuté entre deux urinoirs. » Bod’ venait de lui murmurer ces paroles à l’oreille, évitant que toute la ville connaisse leur vie sexuelle. Il fit un signe au barman pour lui indiquer qu’il souhaitait une seconde bière. La jeune fille devant lui était complètement faite, surement sous l’effet de la drogue que lui aussi vivait à ce moment présent. Le serveur revint avec les deux bouteilles de bière, dont Bod’ en tendait un à Sutton. « Tu me suis dehors ? » lui lança-t-il avec un regard rieur.
Sujet: Re: Je suis les Guns’n’Roses, trésor, j’ai un appétit pour la destruction. ✘ -rowan Mar 31 Juil - 12:13
C’est pas de ma faute si je suis une grosse vache charismatique avec une grande gueule et un cul de mammouth. ♣ SKINS ft. BODEEN &&. KEITEL 2012, JACK'S LOUNGE.
Tout cela était vraiment trop loin d'elle à ce moment là. En la trainant jusqu'au bar, ses amis lui avaient promis de l'amuser, envers et contre tout. Cela avait bien commencé, ils avaient enchainés les shots, les joints et les cachetons. Elle s'amusait, ouais. Et surtout, elle oubliait. Complètement sonnée, elle ne pensait plus au combien sa vie partait en lambeaux ces jours-ci. D'abord, elle s'était retrouvée au milieu d'une histoire pour laquelle elle ne demandait rien. Elle avait du choisir son camp, elle l'avait fait. Et la conséquence en avait été bien plus terrible qu'elle ne le pensait. Tyler. Penser à lui aujourd'hui était douloureux. Trop douloureux pour en parler. Il lui manquait terriblement. Et puis, alors qu'elle avait besoin de soutien, elle avait trouvé porte close chez son cousin. Il était parti, sans un mot. Sans rien lui dire. Son loft était vide, il avait tout emporté. Elle avait tant besoin de lui. Elle faisait n'importe quoi, sans sa présence. Le réconfort qu'elle pensait avoir s'était enfui. Elle lui en voulait au moins autant qu'il lui manquait. C'était affreux. Sa vie était en miettes. Alors elle buvait, elle fumait, elle se droguait... et elle baisait des inconnus dans les chiottes miteuses d'un bar.
L'inconnu des toilettes l'avait regardée furtivement toute la soirée. Tout du moins, à chaque fois qu'elle posait les yeux dans ce coin de la salle, il était là. Son regard posé sur elle, petit sourire en coin. Amusé, il l'était. Alors elle retournait vaguer à ses occupations. Elle enchainait les verres et se déhanchait sur de la musique pourrie. Et puis il y avait cet autre con, qui se collait à elle, et pour lequel elle s'était fait engueuler. L'ex d'une copine, et alors ? Rien à battre, c'était pas elle qui l'avait cherché. Elle était complètement défoncée, et n'aspirait qu'à se détendre. Et oublier. Oui, oublier. Mais à chaque fois qu'elle croisait le regard de cet homme, son erreur lui revenait en pleine face. Quelques jours plus tôt, elle l'avait croisé dans ce même bar. Ils avaient échangés des coups, avaient bien rigolé, et avaient fini dieusaitcomment dans les chiottes, à baiser comme jamais. Et elle se refusait l'excuse de la défonce. Elle avait beau avoir pris des lignes de coke un peu plus tôt, jamais elle ne se serait pensée aussi merdeuse au point de faire ce qu'elle avait fait. Selon son point de vue, elle n'était jamais tombée aussi bas. Et ça l'emmerdait. Vraiment. Elle avait passé la semaine à tenter d'oublier, et il lui renvoyait tout à la gueule en un seul regard. Alors elle en eut marre. Marre de cette vague de remords l'envahissant toutes les trente secondes, entre chaque mouvement de son corps sur la piste, entre chaque moment à s'éclater. Et elle était allée le voir. Simplement, sans acharnement. Elle avait traversé toute la salle et s'était posée sur la chaise qui lui faisait face. Il était seul ici. Tout du moins, il en avait l'air. Qu'est-ce qu'il lui voulait, merde, à la fin ? Alors elle voulait lui demander. Mais elle ne réussit à rien. Elle ne put que lui faire une petite remarque sur le fait qu'elle ne connaissait son nom, boire à sa bière et jouer avec la bouteille. Ridicule. Elle était pitoyable, et son état proche de l'overdose n'aidait en rien. Il avait fini par se rapprocher, sourire à la fois amusé et malsain jusqu'aux oreilles. Ça la gênait. Et il lui avait murmuré quelque chose qui aurait pu être drôle, mais qui ne le fut pas. Tout ce qu'il venait de lui dire, c'était exactement le souvenir qu'elle combattait depuis quelques jours. Elle n'avait cessé de penser à lui cette semaine, de regretter cette soirée. Elle ne le détestait pas, c'était elle même qu'elle haïssait au plus au point. Alors elle ravala sa salive, et ne répondit rien. Elle l'entendit commander une bière pour elle, mais elle n'en avait même pas envie. Elle continuait de jouer avec la bouteille, ses yeux posés sur celle-ci. Son regard était vide, et pensif. Un léger moment s'écoula, qui lui semblait être à peine quelques secondes, lorsque le barman revint avec la nouvelle tournée. Elle ne leva toujours pas les yeux sur l'homme qui lui faisait face. Il n'y avait toujours pas de nom à poser sur ce visage. Ça la perturbait, un peu. Elle entendit sa question rieuse, et répondit du tac au tac. « Et pourquoi je ferais ça ? » Ce n'était pas méchant, ce n'était pas une attaque. C'était une vraie question. Que lui apporterait le fait de sortir avec lui ? Une nouvelle nuit à se détester ? Et puis ce mec était bien plus vieux, il avait pas autre chose à foutre que de trainer avec une minaude comme elle ? Incompréhensible. Alors elle finit par quitter la bouteille pour poser son regard sur lui. Il la regardait intensément, et ça la mettait presque mal à l'aise. Elle n'en demanda pas plus, elle commença à se confier, l'alcool et la drogue aidant. C'était calme, au début. Et puis, au fur et à mesure, ça devenait agressif. Ce n'était pas une attaque contre lui, mais au travers de cette tirade, elle s'insultait elle même. Elle se débectait tellement, en ce moment. « Tu dois me prendre pour une gamine paumée et désespérée qui se donne aux mecs dans les chiottes d'un pub miteux. Mais la vérité, en fait, c'est que tu sais rien. Tu te pavanes là, et alors ? Des nanas dévergondées tu peux en avoir autant que tu veux à tes pieds en un claquement de doigt, vu ta gueule, c'est pas ça qui va manquer. Qu'est-ce qui t'intéresse là ? Le fait que je sois complètement défoncée ? Comme ça t'es sûr de pouvoir me baiser comme tu l'veux sans que je trouve rien à redire ? » Il allait prendre tout ça pour lui, et il était tout à fait dans son droit. Mais elle n'avait pas la force ni l'envie de lui expliquer tout ce qui lui passait par la tête en ce moment, qu'en fait, il n'avait lui-même rien à se reprocher. Et même, que quelques jours plus tôt, les rôles auraient pu tout à fait être inversés. Avant Addison, avant Tyler, avant toute cette remise en question et cet effondrement, c'était elle qui allumait et jouait avec les gars. Néanmoins, elle n'avait pas envie de le lui avouer, ni de raconter toute sa vie, d'ailleurs.