Cela faisait quelques semaines que Stanley et moi avions échangé bien plus qu'une discussion. Des rires, une taquinerie de ma part et nous nous étions retrouvés nus, moi le chevauchant comme s'il n'était rien d'autre qu'une passade sexuelle. Et pourtant, depuis, je ne pensais qu'à lui. Cette idée me terrifiait, celle de pouvoir être attaché un peu trop à lui. Jamais je n'avais éprouvé un sentiment d'attachement pour un homme même si j'avais déjà goûté au corps de mâles. Mais celui de Stan m'avait complètement rendu accro. J'essayais de ne pas y penser trop mais je côtoyer encore et toujours Stan. Il était cher à mon coeur depuis longtemps, et je savais qu'il avait désiré cette échange entre nous, qu'il me dévorait souvent des yeux. Il avait tellement attendu qu'il s'était complètement livré à moi. Et je m'en remettais doucement.

En ce début de soirée, Kenael et Maxéis avaient décidé d'organiser une petite soirée sur la plage, en compagnie d'autres gens. Cependant, la "petite fête" était devenue une grosse soirée au bord de la plage avec près d'une trentaine de personne. L'alcool commençait déjà à couler alors qu'il était seulement vingt-et-une heure trente, et j'avais perdu de vue la bande des choucroutes, comme les gens l'appelle. Du moins, nous appelle. Bousculant quelques personnes, je finis par me retrouver côte à côte de Stan. Nous ne nous étions pas parler depuis quelques jours, juste après qu'il avait rencontré Teddy, ma meilleure amie. Elle et moi, c'était une amitié basée sur la confiance et le respect. Surtout le respect de se traiter de "salope pendue" et "enculé de chameau", en autre. Et j'avais eu l'impression que Stan l'avait plutôt bien apprécié. Cependant, à cet instant là, alors que je souriais à Stan tandis que la fête battait son plein, il m'avait lancé un regard avant de me tourner le dos. Interpellé, je posai une main sur une de ses épaules, puis glissant celle-ci jusqu'à une de ces mains à lui. Je le tirai de la foule, du bruit afin de se retrouver plus loin, au bord de l'eau.

Qu'est-ce qui passe ? T'es blasé ou quoi ? demandai-je sur le ton de la plaisanterie. Pourquoi me ferait-il la tête ? Cela serait incensé. Peut-être que le fait de ne pas avoir reparlé sérieusement de notre nuit de sexe l'avait perturbé mais pourquoi me reparler normalement après et soudainement m'ignorer ? Cela n'aurait eu aucun sens.

Kenael avait clairement insisté pour que je fasse un petit tour à cette fête organisé sur la plage avec l'aide de Maxéis. Mais la petite fête avait rapidement tourner a la grosse fiesta. L'alcool coulait a flot alors qu'un petit groupe de mecs avaient commencer a organisé une tournée de "shots". Le meilleur moyen pour terminé la soirée complètement avachi, recrachant ses boyaux sur le sable. Très peu pour moi. Pour ma part, j'étais assis près du feu, une bouteille de bière a la main. J'avais vite perdu de vue Max et le reste de la bande. Y compris Dan. Surement trop occupé avec Teddy. Pour être franc, j'avais très mal réagi après m'être réveillé nu dans ce foutu lit seul, découvrant ainsi qu'il avait pris la fuite. Je n'étais donc qu'une nouvelle expérience, ou une nouvelle passade sexuelle sans la moindre importance.

Après ça, il y a eu la fameuse rencontre avec Teddy. Cette dernière était la meilleure amie de Dan. Mais leur comportement l'un envers l'autre n'est pas seulement qu'amical. Je le sais, et il le sait sans doute mieux que moi. J'avais donc pris mes distances depuis a peu près une semaine. Les voir se chamailler, ou se prendre dans les bras, nan merci. Ma bière à la main, j'en bu une longue gorgée avant de poser la bouteille au sol. Tiens, en parlant du loup, voilà qu'il se montre. Dan se posa a mes côtés. Il esquissa un sourire et sans prendre la peine d'ouvrir la bouche, je lui tournais le dos. Comportement puéril, certes, mais il est hors de question que je me montre gentil a son égard. Je sentis sa main se poser sur mon épaule avant de redescendre jusqu'à ma main gauche, me tirant a l'abri des regards, près de l'eau. Blasé ? Ce mec est aveugle, ou fait-il simplement semblant de ne pas comprendre ? Mon visage n'exprimais aucune émotion et c'est bien mieux ainsi. Fou moi la paix Dan ! répondis-je naturellement avant de tourner les talons pour repartir vers la fête.

Foux moi la paix Dan ! me cracha sèchement Stanley alors que je cherchais simplement à comprendre ce qu'il se passait. Allait-il mal ou était-ce moi ? Je le retenais par le bas, ne souhaitant absolument pas qu'il s'en aille. Hé, il se passe quoi sérieusement ? Tu était jovial il y a encore quelques jours et là, tu fais la gueule ? Je lui lâchai le bras, afin qu'il me fasse face. Il était hors de question que nous n'ayons pas d'explications, et à l'entendre par la suite, c'est ce qu'il désirait. Il faut dire qu'après notre nuit de sexe, j'avais fait comme si ça n'avait été qu'une simple baise comme si nous avions échangé un câlin. Notre relation était restée la même et n'avait pas bougé d'un ponce. Et pourtant, il fallait être réellement aveugle pour ne pas voir que de toute manière, après un tel échange, nous n'allions pu être les mêmes l'un envers l'autre. Il était en colère, je le voyais, je le sentais et je l'entendais même. Je fronçais les sourcils, quelque peu déçu par ses dires mais surtout déçu par moi. Je n'avais même pas eu le courage de lui dire ce qu'il aurait fallu que je fasse. Ecoute Stan, j'aurai pas du me barrer comme ça, ce matin là. Mais ça fait pas deux semaines qu'on se connaît, non ? Cela fait près de dix ans. Tu sais bien comment je fonctionne quand il s'agit de plus que de l'amitié. Quand quelqu'un me plaît, quand j'en ai envie.

Il ne semblait pas comprendre, ou mes excuses n'étaient pas suffisantes. D'un autre côté, avait-il fait l'effort de venir me parler ? Absolument pas, et c'était à moi, la personne la plus introverti et insensible aux niaiseries, d'ouvrir la porte à la sincérité la plus pure ? Stan avait été blessé, et j'en ressentais les effets. Passant un coup de langue sur mes lèvres, je déglutis, cherchant quoi dire. Au final, je ne pouvais que dire ce que je pensais, uniquement. Je sais pas ce que je veux, et surtout, je ne sais pas ce que tu veux toi. Je sais bien que coucher ensemble, comme ça, c'était pas une bonne idée mais j'ai adoré ça, et j'ai eu l'impression que toi aussi. Enfin, c'est pourtant simple, juste toi, moi, une amitié et parfois un lit. Pourquoi on doit tout compliquer ? Je me rapprochai de lui, vraiment à quelques centimètres de son corps. Je voulais qu'il m'entende, qu'il assimile, qu'il comprenne. Je sais que je ne suis pas le mec le plus irréprochable de la terre, surtout à ce niveau mais s'il y a une chose que tu dois savoir, c'est que j'ai tout bonnement pas envie de tout foirer. On se connaît et on s'apprécie depuis tellement longtemps, j'ai pas envie de te perdre pour une connerie de baise ! Oui, on a joué et on a fini par se trouver mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Que c'était la plus belle chose de ma vie ? Que c'était unique ? Non, ne m'oblige pas à mentir. Je ne ressens pas le sexe ainsi. Mais toi... Ma gorge se nouait automatiquement. Je baissais doucement la tête, ne trouvant plus la force de parler. Ma parole venait de rendre l'âme et je ne savais pas pour combien de temps. Mes yeux se gonflaient étrangement, comme deux ballons. Étais-je aux bords des larmes ? Cela ne se pouvait, je n'avais du pleuré que quatre fois depuis mes dix ans, depuis mon arrivé à Arrowsic en comptant les fois où j'étais terriblement malades. Je n'avais jamais pleuré pour une situation pareille. Et mêmes si les larmes ne coulaient pas, je les sentais se battre aux creux de mes yeux. C'était un supplice de me retenir de pleurer, de paraître fort tout en ayant perdu la capacité à parler.

Hé, il se passe quoi sérieusement ? Tu était jovial il y a encore quelques jours et là, tu fais la gueule ? Ma réaction était peut-être exagéré, mais cette situation me déplaisait totalement. Il avait attrapé mon bras. J'étais désormais bloqué. Je ne pouvais pas m'enfuir, et pourtant, c'est bien la première chose que j'aurais voulu faire. M'enfuir. Me cacher sous terre. Ou aller finir la première bouteille de vodka que j'aurais trouver. Laisse moi tranquille, c'est pourtant pas compliqué ! répliquais en serrant les dents alors qu'il me lâchait doucement le bras. Pourquoi voulait-il avoir cette discussion maintenant ? Pourquoi n'avait-il pas eu le courage de venir me parler de cette foutue partie de jambe en l'air le lendemain ? Bien sur, notre relation ne serait probablement plus jamais la même, mais j'avais peur. Peur de ce qui pouvais m'attendre, ou tout simplement d'affronter cette discussion qui aurait un impact sur tout, y compris sur la bande. Je l'écoutais attentivement, sentant la colère monter alors que la meilleure solution aurait été de rester calme. Mais avec mon tempérament, c'était visiblement impossible de rester neutre a ce qu'il venait de dire. Et alors ? C'est une raison pour t'être barré comme un voleur sans laisser la moindre explication ? Visiblement, c'était qu'une vulgaire baise, hein, Danaël ? Mon ton était froid, distant. Et je ne l'appelais que par son prénom entier lorsque j'étais réellement a bout.

Je laissais échapper un mince soupire alors qu'il reprit une nouvelle fois la parole. En venant à cette fête, je ne m'étais pas imaginé mettre tout a plat avec Dan, même si l'envie d'aller le voir m'avait souvent démangé depuis ces derniers jours. Certes, notre relation a toujours été basé sur l'amitié, mais ce moment d'intimité passé dans sa chambre n'avait pas été sans importance, si ? Je déglutis difficilement en le voyant s'approcher de moi. Une nouvelle fois, nous voilà face à face. Je restais silencieux, écoutant chaque mot qu'il disait avant de remarquer ses yeux légèrement humides. C'était bel et bien la première fois que Dan se montrait si vulnérable devant moi. Et même si je mourrais d'envie de l'enlacer, ma rancoeur me ramenait à la raison. J'étais blessé, humilié, et sans le moindre doute, jaloux. Mais pourquoi ? Je ne voulais pas y penser. Arrête, ça sert a rien d'en discuter. T'avais besoin de sexe et j'étais là. Ça s'arrête là. Pas vrai ? lui répondis-je en me mordant doucement la lèvre, détournant la regard vers la mer avant de poser celui-ci sur les jeunes, s'amusant prêt du feu. Je commençais a marché vers eux, ne voulant pas faire de connerie. Parce que oui, même si ma rancoeur était énorme, j'avais toujours cette putain d'attirance pour lui.

Et alors ? C'est une raison pour t'être barré comme un voleur sans laisser la moindre explication ? Visiblement, c'était qu'une vulgaire baise, hein, Danaël ? Il était même plus que remonté, il était furax. Et pour une fois dans ma vie, je me retrouvais impuissant face à une situation que je ne pouvais ignorer. Il était hors de question pour moi de reculer, de tourner le dos ou passer outre. Il fallait que nous ayons cette discussion. Mais ça s'est déroulé de la sorte. Enfin, Stanley, regarde les choses en face. On se connaît depuis une dizaine d'année et du jour au lendemain, on couche ensemble. Tu pensais que j'allais forcément avoir envie d'en reparler ? Je sais que je suis pas le mec le plus bavard du monde mais bon sang, j'étais putain de gêné ! La tension était montée d'un cran mais redescendait doucement.

Stanley jouait la victime alors que dans l'histoire, nous étions tous deux coupables. L'innocence n'existait pas. Je l'avais embrassé, il avait répondu au lieu de m'ignorer et cela avait tourné à une partie de plaisir intime. Pourquoi tout devait se compliquer, et surtout pourquoi devais-je tout prendre sur moi ? Arrête, ça sert a rien d'en discuter. T'avais besoin de sexe et j'étais là. Ça s'arrête là. Pas vrai ? Alors qu'il reprenait la route, je l'empêchai en lui prenant de nouveau le bras, faisant rapidement le tour de sa personne afin de me poster devant lui. Ah non ! Non ! Tu ne rejettes pas la faute sur moi. Oui, je me suis barré car je suis pas un mec collant, collé-serré. Et non, tu as aussi voulu ce que nous avons faits. Si tu avais quelque chose à dire, tu aurais pu le faire avant au lieu de me faire une scène là. J'étais consterné et à la fois déçu. Déçu de son comportement, déçu de devoir encore être le "grand" de la bande, celui qui prend tout à bras le corps, celui qui n'a pas peur de se mouiller. Je lui bloquais le passage, et quitte à me battre un peu avec lui, gentiment bien entendu, je le ferai jusqu'à ce qu'il entende ce que j'ai à lui dire. Tu peux dire tout ce que tu veux, mais cela ne changera rien au fait que toi comme moi, tu as voulu ça ! Et on a jamais parlé de ce qu'on voulait ? Tu veux savoir ? Tu veux vraiment savoir ce que je pense ? C'est ça ? Parfait, okay. Je déglutis tout en plantant mon regard dans le sien. Je ne devais pas perdre son attention. Stan, j'ai toujours eu envie de toi. Physiquement, tu m'as toujours attiré, mais comme plein de personnes qu'on croise, faut parfois savoir se contrôler et c'est ce que j'ai fait. On fait tous partie de cette joyeuse petite bande où on est tout sourire alors qu'au final, il y a beaucoup plus de non dits qu'autre chose... Et j'en ai marre de ça. Ouais Stan, je ferme souvent ma gueule, peut-être trop même donc profite que je l'ouvre pour m'écouter. Les mots s'entremêlaient, je ne savais plus quoi dire. Je soupirai brièvement avant de détourner le regard. Dire les choses que j'avais envie de dire n'était pas encore possible aussi directement. C'était un pas énorme que je faisais. Dieu m'en était témoin. J'ai pas arrêté de penser à ce qu'il s'est passé, et je me suis dit que tu préférais qu'on oublie, que ce ne soit rien. Qu'à la limite, qu'on devienne plan cul mais je peux pas croire que je te plaise... Car tu me plais Stan, et ça, c'est quelque chose d'horrible. Pas que tu me dégoûtes mais que ça détruit totalement tout ce qu'on a construit ensemble depuis toutes ces années. J'ai pas envie de tout gâcher mais là, tu me laisses pas le choix de me confier à toi. Si jamais les autres apprennent pour nous, qu'il me rejette passe encore mais toi, c'est hors de question. Je peux me sacrifier mais je ne peux pas t'entraîner dans ma chute. Alors si en plus, il s'agit de sentiments, t'imagine ce qu'il pourrait se passer ? Tu veux devoir faire le choix entre tes meilleurs amis dignes de confiance et un mec aussi indomptable comme disent les gens ? J'ai juste pas envie de prendre le risque de te perdre même si là, on était parti pour, et je sais pas si ce discours va changer quoique ce soit mais... Rien que de tout déballer à une vitesse folle, ça me libère de ce putain de poids. J'en peux plus Stan, je peux pas te laisser partir si tu penses que mon attachement est vain à ton égard car il ne l'est pas. Enfin putain Stan, là je te parle comme jamais j'ai parlé, et si ma cousine me voyait là, je pense qu'elle serait en train de pleurer car elle est la seule personne qui m'ait vu mes yeux perler des larmes, et là, je les sens monter, monter... Et je sais même plus ce que je disais. Je m'arrêtai dans mon discours pour reprendre mon souffle. Epuisé par l'effort que je venais de faire, je m'asseyais dans le sable, la tête entre les mains en tentant de respirer correctement. Ma tête me faisait souffrir, comme si j'avais trop pensé. Jamais je ne m'étais mis dans un état pareil, sauf peut-être jeune enfant, et Stan devait s'en donner à coeur joie. Et en parlant de coeur, le mien était grand ouvert, exposé au grand jour. Il avait le choix, la possibilité de jouer avec. Je n'aurai pas cru avoir la force de dire autant de chose, de lever ce voile que je ne discernais plus tant je le gardais sur moi.

J'aurais donné n'importe quoi pour éviter cette conversation. Fuir me semblait être la meilleure chose que je puisse faire suite à cette situation. Connaissant Dan depuis plus de dix ans, je savais qu'il n'était pas du genre a s'attacher, et le pire dans tout ça, c'est que j'ai bel et bien cette sensation de m'être trop attaché a lui. Beaucoup trop. Mais ça s'est déroulé de la sorte. Enfin, Stanley, regarde les choses en face. On se connaît depuis une dizaine d'année et du jour au lendemain, on couche ensemble. Tu pensais que j'allais forcément avoir envie d'en reparler ? Je sais que je suis pas le mec le plus bavard du monde mais bon sang, j'étais putain de gêné ! S'il y a bien une chose que je n'aime pas, c'est de me sentir aussi con, et aussi transparent. La tension avait monté d'un cran mais redescendait doucement après quelques minutes. Je tendis l'oreille afin de l'écouter attentivement alors que mon regard n'exprimait vraisemblablement aucune émotion. J'esquivais une nouvelle fois cette afrontement en tournant les talons mais Dan revint rapidement face a moi, m'empêchant de prendre la fuite. Ah non ! Non ! Tu ne rejettes pas la faute sur moi. Oui, je me suis barré car je suis pas un mec collant, collé-serré. Et non, tu as aussi voulu ce que nous avons faits. Si tu avais quelque chose à dire, tu aurais pu le faire avant au lieu de me faire une scène là. Les mots s’enchaînèrent, alors qu'il restait fixé là, me toisant du regard. Lui aussi semblait touché par la situation. Je fûs pris de remords alors que je m'étais, inconsciemment, mis en position de victime. Dans l'histoire, nous étions deux. Deux a avoir succomber, deux a avoir dis oui à l'autre. Je l'écoutais sans rien dire, alors que mon regard se baissa doucement au fil des secondes. Il se rassis sur le sable. Je me mordis la lèvre et m'assis a sa gauche, pas trop près, ni trop loin de lui. Mon regard se posa sur le sable, jouant nerveusement avec mes doigts. Tu me plais aussi Dan et c'est surement pas pour rien que je réagi comme ça. Mais j'ai remarqué que tu étais proche d'autre personnes. Alors si t'a envie de t'amuser, et de profiter de ta vie, je te laisserais tranquille. Dis moi simplement c'que tu veut... Parce que j'ai seulement peur de tout faire foirer. Je gardais la tête baissé, sentant doucement le regard brûlant du métisse sur ma personne. Je ravalais ma salive et posa mes mains sur mes yeux, retenant ces putains de larmes qui menaçait de couler alors que ma seule envie aurait été de disparaître six pieds sous terre.

Mais que m'arrivait-il ? Il me rendait complètement fou. Stan avait réussi à atteindre son but, celui de s'incruster dans ma peau, sous ma peau jusqu'à mon coeur. Tu me plais aussi Dan et c'est surement pas pour rien que je réagi comme ça. Mais j'ai remarqué que tu étais proche d'autre personnes. Alors si t'a envie de t'amuser, et de profiter de ta vie, je te laisserais tranquille. Dis moi simplement c'que tu veut... Parce que j'ai seulement peur de tout faire foirer. Je relevai les yeux, dépités. Prenait-il conscience de ce que je venais de dire ? Ou allait-il réaliser que ma déclaration était sentimentale ?

Je le regardai, feignant un rire nerveux complètement faux. Puis, je m'arrêtai, regardant droit devant moi et secouant légèrement la tête. T'es bête, Stan... Je n'ai aucune affinités avec d'autres personnes. Ella est ma cousine, Jeremiah est mon meilleur ami tout comme Teddy. Tu n'as à te méfier de personne à part moi au final... Je suis mon propre démon, n'en cherche pas d'autres. Et j'ai pas envie de quelqu'un d'autre que toi. Avais-je vraiment osé prononcer des phrases d'une niaiserie à gerber ? Il fallait croire. Et sur le coup, je m'en fichais, je voulais simplement tout mettre à plat. Me décalant légèrement, je me rapprochai du beau blanc, me collant à lui et passant un bras derrière sa nuque, baissant la tête et rapprochant les nôtres, collées serrées. Nous étions tous deux l'un contre l'autre, dans un état d'émotion intense tant celle-ci était à fleur de peau. Le sentant relever la tête, je fis de même. Nos yeux étaient pétrifiées par des larmes difficiles, et je ne savais plus que dire. Je passais un coup de langue sur mes lèvres, affichant un maigre et rachitique sourire en voyant Stan calmé, le coeur ouvert et prêt à m'accueillir complètement. Je me rapprochai de lui, et même si son hésitation se faisait ressentir, je bloquais sa tête de mon bras derrière sa nuque et plongeais mes lèvres sur les siennes, sans aucune hésitation. Le goût de celles-ci m'avait tant manqué, ainsi que la chaleur qu'elles dégageaient. Je fermais les yeux tout en prenant plaisir à l'embrasser avec tendresse. Ce n'était plus ces baisers bestiaux de l'autre fois mais bel et bien des baisers d'amour. Nous étions jeunes, naïfs et encore indécis mais nous savions tous les deux que nous désirions l'autre. Stan se laissait doucement aller à mes baisers, me les rendant aussi bien. Sur sa bouche, je sentis se former un sourire que je reproduis à l'identique, et nos lèvres se stoppèrent alors que nous partîmes dans un rire franc et énorme. Mes côtes me faisaient mal mais je riais à gorge déployé, heureux. Et m'arrêtant avec ce petit être à côté de moi, je le fis taire en l'embrassant de nouveau, étouffant sa bouche de mes douces lèvres, récoltant encore le goût de ce qu'il avait bien pu manger quelques heures auparavant. Le goût sucré de ses croissants de lune était incroyablement stimulant. J'aurai voulu rester toute la nuit sur le sable avec lui, à réitérer même ce qui nous avait conduit à nous en vouloir. Les autres nous attendaient surement à la fête, mais la meilleure des fêtes étaient celles du feu d'artifices que ses baisers si doux et sauvages à la fois me procuraient au fond de moi.