DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: I need a word, with news colors Ҩ Sam 15 Sep - 0:57
Lleyton Ashton Casey Jamie Clarke-Jarvis. Un sacré nom pour un sacré petit bout. Un sacré petit bout pressé de tout. Pressé de connaître la vie. Il était venu en mois alors que je n’avais que dix-sept ans. Alors que j’aurais dû attendre avant d’être mère. Et il n’était pas resté dans mon ventre plus de sept mois et demi. Il était arrivé prématurément. Au début à la fin. Prématuré. C’était le participe passé adjectiver qu’il lui convenait. Mais, je n’en avais rien à foutre. Parce que le plus dur ce n’était pas ça. Ni les complications. Ni l’infection ou je ne sais quoi. Ce n’était pas réellement le fait d’être clouée au lit. Non le plus dur, c’était de ne pas l’avoir vu. Touché. Senti. Ni même entendu pleurer. Le plus dur c’était de ne pas savoir s’il était bien vivant. Mais, je savais que s’il était vivant je ne le devais qu’à un seul homme. Fernando.
Flashback -Je me levais de mon lit. Je me sentais toute vaseuse, comme si j’étais retournée aux premiers mois. Vous savez, nausées et compagnie ? Un truc ignoble quoi. Je transpirais comme si j’avais couru le marathon de New York alors qu’en réalité j’avais probablement fait un mauvais rêve. Rien de plus. Je me sentais fiévreuse, j’avais des crampes au ventre. M’enfin, ce n’était sans doute rien d’autre qu’un vulgaire coup de froid. Après une douche bien chaude, j’irais déjà mieux. J’en étais intimement persuadée.
Je me glissais donc sous ma douche. Pensant à ce que j’allais pouvoir faire aujourd’hui. J’étais seule à la maison. Mattia était sur un terrain de tennis. Pour ne pas changer. Et Ashton je crois qu’il signait des papiers. Et qu’il devait faire un saut à Portland. Je n’avais pas trop écouté tout ça en réalité. J’avais compris l’essentiel. Ils n’étaient pas là aujourd’hui. J’étais seule. Ok. C’est bon. Le reste on s’en fout. Du moins, c’est ce qu’avait dit mon cerveau. J’attrapais alors ma serviette de bain. Je m’enveloppais dedans. Tout en réalisant que je m’étais sûrement trompée. Je n’étais vraiment pas faite pour médecine. C’était peut-être un peu plus qu’un coup de froid. Un gastro peut-être ? Au pire ça ne durait pas plus de que vingt-quatre heures non ? J’allais survivre. Je me glissais dans des vêtements bien amples. Un ensemble survet’ d’Ash en réalité. Il faisait toujours semblant de râler quand il me voyait avec. Mais semblant, ça voulait bien dire qu’au fond il s’en moquait.
Je m’installais sur le canapé. Prenant la télécommande dans ma main droite. L’autre étant posé sur mon ventre. Comme si ça pouvait faire cesser tout ça. Cette sensation que le bébé gigotait dans tous les sens. Qu’il faisait de la boxe dans mon ventre. Je veux dire sans répit. Plus violemment que d’habitude. Je zappais encore et encore. En réalité, j’étais plus préoccupé par ma respiration. Que je tentais de réguler. Inspirant. Expirant. Je ne voulais pas me mettre à hurler dans l’appartement. Et prendre le risque de me faire aplatir la tête contre le mur par les voisins. Bon peut-être un peu exagéré. Je vous l’accorde.
Quelqu’un sonna à la porte. Pourvu que ce ne soit pas simplement le facteur. Ou les témoins de Jéhovah. Parce que vu comme je galérais à me lever. Je n’avais pas envie de le faire pour rien. Est-ce que j’avais mal ? Oui. Je tenais mon ventre. Comme si d’un instant à l’autre je risquais de le perdre. Je n’en étais qu’à sept mois et demi. Mon fils allait rester là encore un moment, qu’est-ce que je craignais ? J’ouvrais donc la porte. Tentant tant bien que mal de cacher mon état. Même si ça se lisait sur ma face. « Oh Ferny ! Entre, je t’en prie… ». Je m’éloignais de la porte pour le laisser passer. En réalité même en essayant de lui montrer que j’étais heureuse de le voir, ça se ressentait dans ma voix. Que là j’étais en mode souffrance. Et que j’allais galérer à le recevoir correctement. « Tu veux boire quelque chose ? ». Je m’approchais du frigo. Alors que ce que j’appelais crampe se faisait de plus en plus intense. Des contractions ? NON, ça ne pouvait pas être ça. Je ne voulais pas que ce soit. Mais, au fond, je l’avais très bien compris. Que le bébé cherchait à sortir. Que là, je risquais d’accoucher. Pourquoi j’ai pas écouté ma gynéco déjà ?
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Sujet: Re: I need a word, with news colors Ҩ Dim 16 Sep - 23:21
C'était un jour ordinaire. Du moins, c'était ce que je croyais en me levant ce matin. Il faisait beau, le soleil brillait, les oiseaux chantaient. Oui, c'est cliché. Voilà pourquoi je pensais que c'était une journée comme les autres qui m'attendait. C'était mon jour off, pas de garde aujourd'hui, rien de spécial de prévu. Que du positif. Je pensais peut être passer au magasin de peinture, me fournir un peu en matériel et peindre durant l'après midi. Ça faisait longtemps. Depuis Teddy en fait. À croire que cette histoire m'avait légèrement dégoûté. Oui, ça faisait vraiment longtemps. Et ça me manquait. Je m'étais levé relativement tôt et je m'étais enfilé quelques cafés pour mieux supporter le programme actif que je m'étais auto-infligé. Je pensais vraiment que je passerai un bonne journée, comme je les aime. Mais j'étais loin, très loin de savoir ce qu'il allait réellement se passer. Et je crois finalement qu'il ne vaut mieux pas être préparer pour ces choses là. Il vaut mieux les affronter et quelques fois même prier pour que tout se passe bien. Oui, aujourd'hui, pour la première fois depuis plus de cinq ans, j'ai prié. Prié pour qu'un miracle se produise, prié pour que les vies que j'avais entre les mains ne s'éteignent pas prématurément.
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Je marche, lentement, tranquillement. Je ne suis pas pressé, et je suis plutôt détendu. Normal pour un jour off. J'aime le calme. Parfois, j'en ai besoin après des journées stressantes à l'hôpital. J'atteins enfin la petite boutique de peinture, cet endroit que j'affectionne tant, que j'ai légèrement mis de côté ces derniers temps. "Fernando ! Ça faisait longtemps !" Je souris et je serre la main de Mitch, le vendeur. "Oui, excuses moi, j'ai été plutôt occupé ces derniers temps..." Je me dirige vers l'étalage qui m'intéresse et je choisis deux pots d'acrylique et quelques nouveaux pinceaux. Je sais bien que je n'en ai pas réellement besoin mais les pinceaux, c'est un peu mon addiction. Je paye, toujours avec le sourire et je prends le chemin du retour vers mon appartement.
Peu après être sortir de la boutique, je passe devant un immeuble, qui me fait penser à une certaine blonde, Ella. Je me souviens tout à coup qu'elle vit chez son frère désormais et que du coup, elle habite très près de chez moi. Je décide donc de passer la saluer en espérant que je ne dérange pas, après tout la dernière fois c'était elle qui était passée à l'improviste. Je monte les escaliers quatre à quatre - réflexe de ne plus emprunter l'ascenseur depuis notre petit incident dans mon immeuble - chargé de mes achats. J'arrive devant la porte. Je sonne. Et Ella vient m'ouvrir, avec une très petite mine. Comme quoi, ça doit être un espèce de don que l'on a, de passer chez l'autre quand quelque chose ne va pas fort. "Oh Ferny, entres je t'en prie !" Je ne me fais pas prier et je l'observe d'un air soucieux tout en pénétrant dans la pièce principale. "Tu veux boire quelque chose?" demande-t-elle. "Qu'est ce qu'il y a Ella? Je tombe mal ?" Je ne prends même pas la peine de lui répondre, inutile dy aller par quatre chemin, je sais très bien que quelque chose ne tourne pas rond. Elle s'approche du frigo et avant même que qu'elle puisse dire quoi que ce soit, je lis une souffrance soudaine sur son visage, elle s'attrape le ventre et se plie en deux. Paniqué, j'accours vers elle. "Qu'est ce qui se passe Ella ?! C'est le bébé c'est ça ? Decidemment, je tombe vraiment au bon moment. Je laisse tomber mes sacs contenant mes pots de peinture et j'attrape la main de mon amie.
J'ai du mal à comprendre, elle n'en est qu'à sept mois et demi, ça ne peut pas arriver maintenant. Impossible. Enfin, je sais que ce n'est pas impossible, c'est juste que, je ne peux pas imaginer des complications pour Ella et la, je sais que si c'est bien des contractions, rien ne sera simple pour elle. "Écoutes, que tu le veuilles ou non, je dois t'emmener à l'hôpital." je la regarde droit dans les yeux en faisant mon possible pour être rassurant. Elle semble si terrifié. Et je dois dire que je le suis aussi. Je n'ai encore jamais eu affaire à une femme enceinte en détresse. J'en ai eu pourtant de la théorie sur le sujet, mais après, la pratique, ça n'a plus rien a voir.
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Sujet: Re: I need a word, with news colors Ҩ Lun 17 Sep - 19:57
Je n’arrivais pas à faire semblant. J’avais tellement mal. Et de la fièvre. J’avais tout de suite vu qu’il l’avait remarqué. Qu’il était soucieux. A croire que lui et moi on avait un don. Pour débarquer quand l’autre n’était pas au top. Je ne voulais pas qu’il sente qu’il dérange. Parce que ce n’était pas le cas. Ça me faisait plaisir qu’il pense à moi. Qu’il vienne me voir. Mais physiquement je ne tenais pas vraiment. Je faisais comme si de rien n’était. Je lui proposais quelque chose à boire. Mais, lui, il n’y allait pas par quatre chemins. Lui il avait tout compris. Même s’il n’y avait pas besoin d’être observateur pour voir que quelque chose clochait. « Qu'est ce qu'il y a Ella? Je tombe mal ? » J’essuyais mon front avec ma manche. Pas très glamour. Mais j’étais tellement fiévreuse. Je tentais un sourire assuré pour Ferny. Parce que ça me gênait réellement de l’accueillir comme ça. « Non t’inquiète c’est rien, tu tombes bien j’étais seule au monde.» . Et c’était vrai. Il me sauvait vraiment de ma solitude. Le reste, ça n’avait pas d’importance.
Je me dirigeais vers le frigo. En fait, j’allais l’ouvrir. Mais le bébé n’en faisait qu’à sa tête. Le bébé… Il voulait simplement sortir. Comme si c’était le moment. « Qu'est ce qui se passe Ella ?! C'est le bébé c'est ça ? ». Je le regardais droit dans les yeux. J’osais pas le dire. Mais c’était ça. Et il l’avait compris. La preuve c’est qu’il laissa tomber ses achats. Pour prendre ma main. J’étais réellement en panique. J’avais envie de pleurer. Et d’hurler. Hurler de douleur. Parce que ce n’était pas un truc tranquille. Facile. Je n’arrivais pas à rester calme. Et je redoutais chaque nouvelle… contraction. Oui décidément, ce mot avait du mal à sortir.
J’étais en panique. Je ne voulais pas aller à l’hôpital. Je ne voulais pas accoucher. Parce qu’il ne devait pas sortir maintenant. Il ne pouvait pas sortir maintenant. Je refusais. Il allait attendre. J’allais mener cette grossesse à terme. Je n’allais pas être maman aujourd’hui. « Écoutes, que tu le veuilles ou non, je dois t'emmener à l'hôpital. ». Il me regardait droit dans les yeux. Il était vraiment sérieux. Et moi j’agitais la tête négativement. Les larmes roulaient sur mes joues. Parce que j’étais tétanisée. Parce que j’avais mal. « Non, je peux pas, je ne veux pas, il peut pas naître maintenant. ». Mon regard le suppliait presque. De me laisser là. De ne pas m’amener à l’hôpital. Et de m’aider à le faire rester en moi. Alors que c’était carrément débile. Si c’était bien des contractions, c’était bien que le travail avait déjà commencé. « Reste avec moi s’il te plaît… ». Reste avec moi, ici. C’était ce que je voulais dire. Reste avec moi ici parce que seule j’y arriverais pas.
Dans cette connerie, il ne manquait plus que… que je perde les eaux ? Dites-moi que c’est une blague ? J’aurais tellement voulu que ce soit une blague. Mais ça ne l’était en aucun cas. Il n’avait rien trouvé de mieux ? Pour montrer son désaccord avec ma décision ? Me faire flipper encore plus ? Soit ce gamin était abominable soit il savait ce qu’il voulait. « Je peux pas accoucher maintenant… ». Je regardais Fernando droit dans les yeux. Dans la panique la plus totale. En réalité, ce que j’avais dit, là n’avait aucune importance. J’avais simplement peur. Mon regard le suppliait de m’aider cette fois. Quitte à m’amener à l’hôpital ? Oui, il faut le croire.
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Sujet: Re: I need a word, with news colors Ҩ Mar 18 Sep - 5:57
Le hasard. Existe-t-il vraiment? Ou bien, est-ce que, tout est écrit ? Comme si nous étions prédestiné à nous trouver à certains endroits, à certains moments de notre vie. Juste pour effectuer certaines actions et en tirer une certaine fierté ou satisfaction. Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c'est que ce quelque chose, qui m'a poussé à aller voir Ella aujourd'hui avait raison. Et ce quelque chose a changé nos vies à tout jamais.
J'ai cet oeil, cet oeil infaillible qui sait tout de suite reconnaître une personne en détresse. Ella, ma belle et douce Ella, bien mal en point. J'y vais pas par quatre chemin. J'demande si je dérange, si tout va bien. « Non t’inquiète c’est rien, tu tombes bien j’étais seule au monde.» Que je tombe bien, je veux bien le croire. À vrai dire, j'en suis même sûr. Mais après, je ne pense pas que tout va bien. Je pense même que tout va mal. Elle flanche Ella, juste devant moi. Et ça me met en panique. Je cours vers elle, je la soutiens. Je ne la laisserai pas tomber. J'pense tout de suite au bébé, et au fait qu'il pourrait y avoir un problème. L'hôpital, oui, c'est ça, il faut l'emmener à l'hôpital. Je le lui dis, sans pouvoir vraiment cacher mon état de panique. Parce que c'est Ella, je suis obligé d'être paniqué. C'est ma meilleure amie et je me sens responsable d'elle depuis ce jour, dans l'ascenseur. Donc je me dois de tout faire pour que ça aille bien, même si tout est très mal parti. Pour elle, et pour le bébé. Parce que des contractions à sept mois et demi c'est jamais bon signe. « Non, je peux pas, je ne veux pas, il peut pas naître maintenant. » Peur. Elle a peur. C'est évident. Et je peux le comprendre. J'ai peur aussi, et pourtant ce n'est pas moi qui ai 18 ans et qui suit enceinte jusqu'aux yeux et qui... oh mon dieu, vient de perdre les eaux. Non décidemment, je ne peux définitivement pas la laisser là. « Reste avec moi s’il te plaît… » Je caresse son visage doucement et j'attrape sa main. « Je suis là Ella, je ne te laisserai pas tomber, jamais. Mais on doit aller à l'hôpital, désolé mais je ne te laisse pas le choix, c'est mieux pour toi... Et... Pour lui. »
Ella devient de plus en plus pâle. Je la traine avec un peu de force vers la porte. « Je peux pas accoucher maintenant. » Neuf mois. Normalement, la nature offre neuf mois à la mère pour se faire à l'idée qu'elle va bientôt se retrouver avec un petit poupon dans les bras. Et Ella, elle qui est si jeune et qui n'avait ni envie ni besoin d'un enfant dans sa vie d'adolescente, elle se retrouve à subir de nouvelles complications. Comme si tout n'était pas déjà horriblement invivable pour la petite blonde. « Si tu veux que tout se passe bien, tu dois me suivre Ella, vraiment. Je t'assure, tout ira bien. » Je ne veux pas promettre. Je ne veux pas m'engager trop loin. La situation semble tellement instable, tellement hors de contrôle. J'ai si peur. Mais je tiens bon, tenant Ella par le bras, l'emmenant vers l'ascenseur - que je crains de prendre, ce serait vraiment pas le moment de rester coincés à nouveau. Mais tout va bien. On arrive à ma voiture, cette chose que je n'utilise presque jamais. J'aime marcher. Mais je me vois mal marcher avec Ella dans cet état, même si l'hôpital n'est vraiment pas loin. « On est bientôt arrivé, ne t'inquiètes pas. »
J'ai pas de réponses, du moins pas de réponses très claires. « Ella ? » La panique grimpe encore, très haut. Mon coeur bat à mille à l'heure. « Ella tu m'entends ? » Je crie presque. Je jette un coup d'oeil à mon rétroviseur. Elle est là, elle bouge. Elle semble à moitié inconsciente. Il faut faire vite. Quelque chose tourne vraiment mal, vraiment très mal.
On y est. Enfin. Je parque la voiture complètement à l'arrache devant l'hôpital et je me hâte d'ouvrir la portière. Elle n'est vraiment pas en état de marcher. Y a personne dehors. Y a pas de brancards, pas de chaise roulante et pas question de la laisser toute seule. Il faut que je la porte. Comme une princesse. Une princesse bien mal en point. J'entre en trombe dans l'hôpital, même en portant une femme enceinte je parviens à être rapide. « Apportez moi un brancard, j'ai besoin d'aide. VITE ! » Une infirmière accourt vers nous et m'aide à mettre Ella sur un lit. On la transporte vite dans une salle close. Elle semble toujours là, toujours consciente. « Tiens le coup Ella, je vais trouver quelqu'un pour prendre soin de toi... »
Spoiler:
Bon, c'est minuit ici, je suis crevée donc je vais dormir. Demain je vais voir un match de baseball le soir donc je suis pas sûr de te répondre au sujet avec Ange avant mercredi
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Sujet: Re: I need a word, with news colors Ҩ Jeu 20 Sep - 21:11
Ferny attrapa ma main. Il caressait mon visage. Oui, il essayait d’être rassurant. Mais j’étais tellement en panique. Être calme. C’était mission impossible. « Je suis là Ella, je ne te laisserai pas tomber, jamais. Mais on doit aller à l'hôpital, désolé mais je ne te laisse pas le choix, c'est mieux pour toi... Et... Pour lui. ». Il avait l’air tellement certain. Mais, moi je ne l’étais pas. Moi, je ne pensais pas que c’était une bonne idée. Parce que ce n’était pas le moment. Parce qu’il fallait qu’il attende. Parce qu’il n’allait pas survivre s’il naissait maintenant. Évidemment au fond, je le savais. Que je n’avais pas le choix. Que c’était mieux. Mais, c’était tellement dur de l’admettre.
Il me traîna un peu de force vers la porte. En même temps, je ne pouvais pas réellement résisté. J’étais trop mal pour ça. Tenir sur mes jambes me demandait déjà beaucoup d’effort. « Si tu veux que tout se passe bien, tu dois me suivre Ella, vraiment. Je t'assure, tout ira bien. ». J’abandonnais. Quelconque résistance. Quelconque réplique. Et je le suivais. Je n’osais même pas lui dire de prendre les escaliers. Que ce n’était pas le moment de se bloquer dans l’ascenseur. Je flippais. Je m’inquiétais. Jusqu’à ce qu’il s’ouvre enfin sur le rez-de-chaussée. Et qu’on puisse aller jusqu’à sa voiture. Mon regard se posa derrière la vitre. J’étais mal. Je pleurais comme une idiote. Je transpirais. Et je ne cessais de tenir mon ventre. Comme s’il allait s’envoler. « On est bientôt arrivé, ne t'inquiètes pas. ». Je faisais à peine un hum. Parce que je n’avais plus la force de parler. Et là, je me sentais partir. Un peu comme quand on lutte bêtement contre le sommeil.
Et d’un coup, son cri me surprend. « Ella tu m'entends ? ». Je le regarde sans comprendre. Avec la même panique que lui. Je regardais autour de moi. Complètement perdu. Je voulais qu’on arrive. Que la voiture s’arrêta. Si je restais là, j’allais vomir. J’allais m’évanouir. J’avais chaud. Très chaud. Trop chaud.
Je me sentais soudainement portée. Je me croyais comme sur un petit nuage. Que le vent s’amusait à bercer. J’étais en plein délire. La fièvre ? Peut-être bien. Je voyais les lèvres de Fernando bouger. Mais, je ne reconnaissais pas les sons. J’entendais le vent. Il sifflait à mes oreilles. Et finalement mon corps se retrouvait sur lit. Oui, sur un objet.Moment de lucidité ? Et Fernando n’était plus seul. Il y avait une femme avec lui. Pour être honnête, les lumières brouillaient son visage. Je n’aurais pas su dire à quoi elle ressemblait. « Tiens le coup Ella, je vais trouver quelqu'un pour prendre soin de toi... ». Je tenais sa main. J’avais l’impression de la serre très forte. Mais devais à peine la toucher. Là je ne pouvais plus faire confiance à ma perception. Mon cerveau était en train de tout interpréter de travers. C’était un gros bordel à lui tout seul. « Docteur, le temps que vous trouviez quelqu’un elle ne tiendra pas… Avant que vous arriviez nous avons eu plusieurs ambulances, tous les médecins en service ont été bippé pour s’occuper des urgences… ». Et moi la seule à laquelle je pensais ? Pas Elizabeth. Ne demande pas de l’aide à Elizabeth, Fernando je t’en prie. Elle serait capable de se venger de la dernière fois. De m’éventrer et de tuer mon fils. J’avais terriblement envie de lui dire. Mais, à vrai dire, je me sentais partir. Comme dans la voiture.
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Sujet: Re: I need a word, with news colors Ҩ Lun 24 Sep - 14:56
En me levant ce matin, je n'avais aucune idée de la journée que je m'apprêtais à vivre. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais réellement devoir réaliser aujourd'hui. Et même en posant Ella sur un brancard même quand l'infirmière m'apprend que tous les médecins sont pris, je ne comprends pas réellement ce que ça veut dire. Oui, je n'ai pas le temps de chercher un résident. Je n'ai pas la possibilité de laisser tomber Ella. J'ai promis. Je dois veiller sur elle. Un accident, il y a eu un accident. Les médecins sont tous occupés. Les informations ont du mal à se déplacer dans mon cerveau. Je suis dans l'urgence. Plus le temps de réfléchir. Je dois agir. Ella est en train de partir. Ses yeux se révulsent. J'ai déjà eu affaire à des femmes enceintes, j'ai déjà eu affaire à des mal aise, j'ai déjà eu affaire à toutes sortes de cas. Mais la plupart du temps, quand les choses commençaient à se gâter - comme là - je m'écartais et je laissais faire mon superviseur. Mais là, il n'y a personne. Il n'y a que moi, et cette infirmière. Et elle ne sait même pas la moitié de ce que je sais. Donc oui, réellement il n'y a que moi.
Je sais ce que je dois faire, je le sais par coeur. Mais Ella est mon amie, je la vois défaillir et ça me fait perdre mes moyens. J'ai du mal à agir rapidement. Je perds du temps. Et le temps c'est précieux. Surtout maintenant. Je respire profondement. J'essaye de me reprendre. Allez Ferny, tu peux y arriver. Je commence par lui injecter une petite dose de morphine, rien qui puisse être nausif pour le bébé, mais quelque chose qui pourra la soulager elle. Je veux pas qu'elle souffre. Je dépose doucement un linge mouillé sur son front. Elle est horriblement fièvreuse. J'ai pas besoin de recourir à une anesthésie, Ella est déjà inconsciente. Et puis, de toute façon, je n'en ai pas le temps.
Je retire son pantalon. Je dois voir si le col est dilaté. Mais je pense déjà connaître la réponse. Je pense aussi que les choses ne vont pas être simple, parce qu'elle ne pourra pas pousser, elle ne pourra pas m'aider. Son fils et moi, on devra tout faire tout seuls. Et puis, mon dieu, c'est un prématuré, je ne sais même pas ce que je suis supposé faire de lui si il respire au final, si il est toujours vivant. Je positionne les pieds d'Ella dans les anneaux et je procède à l'examen. Le col est dilaté au maximum. Mais les choses ne sont pas comme elles sont sensée être. Je vois quelque chose, qui ne ressemble pas à la tête d'un bébé. C'est bizarre. Mais je dois faire vite. Parce que quelque soit le problème, plus je tarde à l'identifier, plus cela pourrait devenir critique. Je jète un oeil aux statistiques d'Ella, pour le moment ça ne va pas trop mal. Je me concentre donc sur le bébé. Mais si, à un moment ou un autre les choses tournent mal pour elle, elle sera toujours ma priorité. « Vous avez déjà fait un accouchement ? » je demande à l'infirmière, connaissant d'avance la réponse. Elle fait non de la tête. « Ben ce sera notre premier à tous les deux. Passez moi les instruments, je vais devoir sortir ce bébé moi même. »
Je suis tellement concentré dans ce que je fais, que j'oublie qu'Ella est une amie, que j'ai la tête plongé dans son intimité. Plus rien ne compte, à part la vie de son enfant, et la sienne bien sûr. Je dois assuré, je dois les sauver tous les deux. Si Ella perd son bébé, je ne pourrais jamais me le pardonner. Je me sens tellement responsable. J'ai promis. J'ai promis que tout irait bien. Donc tout ira bien. C'est ce que j'essaye de me répéter. Inlassablement. Juste pour m'en convaincre. Parce que je veux réellement que tout aille bien. Si le contraire arrive, je ne m'en remettrai jamais. Je me retrouve obligé d'ouvrir légèrement le col pour atteindre le bébé. Je ne pense même plus à la douleur qu'Ella pourrait éprouver. Je sais que tout ce qui lui importerait, c'est que son bébé soit en vie, peu importe les sacrifices. Et puis je la recoudrai après. Après quelques minutes, je réalise le problème. Le cordon ombilical est complètement enroulé autour du bébé. Je ne sais pas réellement comment ça a pu se produire. Normalement, ce genre de choses arrivent lors de la poussée, pas quand le bébé est encore à l'intérieur. J'ai pas beaucoup de temps. « Occupez vous d'elle, et bon dieu trouvez moi quelqu'un ! » Le bébé est déjà violacé. Ce qui me laisse imaginer le pire. Je coupe le cordon pour le libérer. Il est sorti. Il est né. Mais il ne crie pas. Il ne respire pas. Il est cliniquement mort. « Bordel, NON ! » Mais je refuse de l'accepter. Je l'enroule dans un dras et je l'emmène dans la salle d'à côté qui se trouve être une salle d'opération, vide. Je l'allonge sur un table, pas le temps de trouver un berceau. Chaque seconde compte. Les larmes me montent aux yeux. Je ne peux pas flancher maintenant. Je pratique un massage cardiaque. N'importe quel autre médecin n'aurait même pas essayer. Ce bébé semblait être une cause perdu. Mais je ne peux pas accepter ça. Je ne peux tout simplement pas revenir vers Ella et lui annoncer qu'elle a perdu son enfant, qu'après tout ce qu'elle a enduré, elle ne deviendra pas maman finalement. Non, je ne peux pas. Je suis pris de sanglots. Il ne réagit pas. Je n'arrête pas. Jamais. Les minutes passent, le peu de chance qui reste s'éloigne si vite de nous. Il n'y a que lui et moi. Lui qui n'a même pas encore eu la chance de respirer. Moi qui a déjà trop vécu. « Putain, non, ta maman a besoin de toi. » Je pleure vraiment. Un flot de larme se déverse de mes yeux alors que je continue de pratiquer une légère pression sur sa petite poitrine toutes les deux secondes. Pas de réaction. Pas de réaction. Jusqu'à ce que...
J'avais cessé de croire en dieu. Depuis longtemps. Mais depuis ce moment, ce moment où je l'ai entendu crié. Je ne peux plus me résigner à nier son existence. C'était un miracle. C'est tout. Il ne fallait plus perdre de temps. L'emmener dans une couveuse. Je l'enveloppe à nouveau et je le serre contre moi, pour qu'il ne perde pas le peu de chaleur qu'il a aquis grâce à mon massage cardiaque. La chaleur, c'est important pour qu'il survive. Je cours. J'essaye de ne pas tomber. Les gens me regardent, incrédule, sans comprendre pourquoi je pleurais avec un bout de drap dans les bras. J'arrive dans la section des prématurés. Sylvia la responsable me reconnait. Bon Dieu, elle aurait pas pu venir celle là ? Je lui tends le bébé. Elle ne comprends pas, mais je n'ai pas la force de lui expliquer. Elle le prends dans ses bras et le place dans une couveuse. La suite, j'en sais rien. Je me sens mal, je me laisse tomber contre le mur. Je m'assieds par terre. Je pars quelques instants. Je retroue rapidement mes esprits. Sylvia est toujours en train de pratiquer des soins sur le bébé lorsque l'infirmière vient m'appeler à l'aide parce qu'Ella vient de se réveiller. Je respire profondement et je me lève, un peu étourdi et toujours sous le choc de ce qui vient de se passer.
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Sujet: Re: I need a word, with news colors Ҩ Lun 24 Sep - 21:42
Je me sentais partir. Je confondais le monde. Je ne percevais plus rien. Il n’y avait plus de formes. Plus de lumières. Plus de couleurs. Je n’entendais pas la voix de Fernando. Ni de l’infirmière. Ni le bruit des machines. Je partais tout simplement. Je n’avais jamais eu de malaise auparavant. Je n’étais jamais tombée dans les pommes. Pas même en disséquant cette pauvre souris en cours de science nat. Je ne savais pas que ça faisait. De ne plus avoir conscience de soi. De ne plus avoir conscience de la douleur. Je partais tout simplement. Je ne pouvais plus lutter.
(…)
J’ouvrais les yeux. Incapable de réaliser où j’étais. Pourquoi tout ce blanc autour de moi. Je posais ma main sur mon ventre. Machinalement. Comme je le faisais à chaque réveil depuis sept mois et demi. Je bougeais ma main. Mon rythme cardiaque s’accélérait, ou était-il ? Je ne comprenais rien. Les larmes commençaient à couler le long de mes joues. Je me retrouvais alors face au visage d’une infirmière. De l’Infirmière. Celle qui avait aidé Fernando quand j’étais arrivée ici. « Où est-il ? ». Subtilité ? Zéro. Mais j’étais royalement paniquée. Je commençais à croire que je l’avais perdu. Et elle, elle semblait mal à l’aise. Ça se lisait sur son visage. Elle était tendue. Crispée. « De qui parlez-vous ? ». Elle cherchait à gagner du temps. Elle jouait avec ses doigts. Elle regardait ses écrans numériques. Fuyait mon regard. Elle ne voulait pas me dire. Elle avait peur de me le dire. « Il est mort ? Je l’ai perdu ? ». Là, je ne respirais plus. Là je devenais dingue. Là j’avais l’impression que le monde tournait autour de moi. Me donnant le tournis. La nausée. Que tout s’effondrait. Je ne pouvais pas y croire. Pas mon fils. Pas mon bébé.
Je me levais rapidement. Ne sachant où j’allais. Ni pourquoi je faisais ça. Mais, je ne pouvais pas rester à rien faire. Je ne pouvais pas rester allongé. Alors que je ne l’avais pas vu. Alors que je ne l’avais pas touché. Et s’il était toujours dans mon ventre ? Mais, que je ne le sentais plus ? Et s’il était en moi mais mort ? Si… « Oh non non ! Rallongez-vous s’il vous plaît, je vais chercher le docteur, mais restez allongé ! » Elle était paniquée. Complètement paniquée. Et moi aussi. Mais pour une autre raison. Pour une autre crainte. Je m’asseyais au bord du lit. Du moins elle m’y forçait. Avant de se mettre à courir dans les couloirs. Certainement parti chercher un médecin. Le médecin avait-elle dit. Mais, lequel ? J’étais bien incapable de réaliser qu’elle parlait de Fernando.
Évidemment, je n’étais pas restée assise. Je n’avais pas écouté l’autre nana là. Je n’en avais fait qu’à ma tête. Marchant dans la pièce. Cherchant mon fils. Où des réponses. J’étais complètement sonnée. Et je m’effondrais dans un coin de la pièce. En sanglot. Il était mort. Il n’avait pas survécu. Je l’avais perdu. J’en étais certaine. Je n’avais plus aucun doute. Je ne l’avais pas vu. Pas touché. Pas senti. Pas entendu pleurer. Je ne me souvenais même pas l’avoir mis au monde. Et tout c’était passé de manière catastrophique. Il était né trop tôt. Il était mort. Il était mort. Il était mort. Ça n’arrêtait pas de faire écho dans ma tête. Et plus je me le répétais plus j’en étais persuadée. Jusqu’à le dire et le redire à voix haute entre mes sanglots. « Il est mort…. Il est mort… il est mort. ». J’étais totalement incapable de penser à autre chose.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: I need a word, with news colors Ҩ Mar 25 Sep - 14:54
Je viens de sauver une vie, je veux dire, de vraiment sauver une vie. Il était mort. Il respirait pas. Son coeur ne battait plus. Il était mort. Cette toute petite chose. Ce petit bébé qui n'avait pas encore assez grandi. Aura-t-il des séquelles ? Franchement, j'étais incapable de le dire. Comment savoir si pour vivre, il aurait un prix à payer ? Je ne pense pas à ses choses là. Je ne pense à rien. Je viens de rendre la vie au fils de ma meilleure amie. Je.. Il est vivant. Oui, vivant. Comme moi, comme sa mère. Comme tout le monde autour de moi. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Je suis sous le choc. L'adrénaline. Le stress. Le desespoir. J'croyais vraiment que j'y arriverai pas. J'croyais.. Mais je pouvais pas arrêter, pas avant que ça marche, même si je devais passer ma vie sur le thorax de ce petit. Je pouvais pas arrêter. Il fallait qu'il vive. Il fallait que je le ramène vivant à sa mère. Ella le mérite. Elle mérite d'être maman de ce petit bébé. Elle a tout sacrifié pour lui. J'aurai tout sacrifié pour qu'il vive. Tout.
Je regarde Sylvia, qui prend soin du petit Clarke. Elle sait rester calme, elle sait ce qu'elle a à faire. Il est entre de bonnes mains. « Fernando, pouvez vous me dire ce qui vient de se passer ? » Je ne l'ai même pas senti s'approcher. Je ne l'ai même pas vu s'éloigner du berceau. Je suis dans un autre monde, incapable de réellement comprendre ce qui se passe autour de moi. Sa voix est douce. Elle sent que je suis en état de choc. J'veux dire ça doit se voir. Je bouge pas. J'ai le regard creux. « Je... » Un son, un miniscule son s'échappe de ma bouche. Ca ressemble tout juste à un mot. Je peux vraiment pas m'exprimer. Je sens une larme couler sur ma joue, puis une deuxième. Mais je n'ai pas vraiment la sensation de pleurer. C'est juste machinal. J'ai pas vraiment mal. J'ai pas mal à la poitrine comme avant, quand je croyais que tout était perdu. J'ai juste des larmes qui coulent sur mon visage, sans savoir pourquoi. « Je vais vous laisser reprendre vos esprits... » Puis elle s'éloigne. Et moi, je reste là, sans bouger, sans réaction.
Un bruit vient briser l'incroyable calme qui règne dans la pièce. Une femme fait son entrée dans la pièce, suffocante. « Docteur, la mère a besoin de vous ! » dit-elle à mon attention en hurlant presque, visiblement complètement paniquée. « Je ne crois pas que Fernando soit en état de s'occuper de qui que ce soit, je vais y aller. » dit Sylvia immédiatement. « Non vraiment, il faut que ce soit le docteur Fernando. » Je crois que l'infirmière n'est même pas consciente que je ne suis qu'un interne. J'crois qu'elle ignore que je ne suis pas médecin, que ce que je viens de faire est plutôt incroyable pour quelqu'un de mon niveau, en matière de bébé. « Je peux le faire ! » dis-je d'une voix plus ou moins assurée. Je dois reprendre mes esprits. Pour Ella. Elle a besoin de moi. Elle ne sait rien, elle doit être perdu, complètement perdu. Je le suis aussi. J'ai du mal à marcher droit. J'ai du mal à mettre un pied devant l'autre. Tout est brouillé. J'ai laissé le bébé, et déjà, je me sens mal de m'en éloigner. C'est comme si je l'abandonnais. J'ai sauvé sa vie. Il est en vie. Il respire. Grâce à moi. Et je me sens responsable. Je dois m'assurer qu'il va bien. Qu'il ira bien. Mais il y a Ella aussi, sa merveilleuse maman. Ella que j'aime tellement. J'ai besoin qu'elle aille bien elle aussi. J'ai besoin de tout faire pour qu'elle ne souffre pas. Donc j'essaye de prendre sur moi. J'essaye d'aller bien. J'atteins enfin la pièce. Ella n'est pas dans son lit. Je sens la panique monter en moi. Quand tout à coup, je l'aperçois. Recroquvillée sur elle-même, par terre, à même le sol. Elle saigne. Je crois pas qu'elle s'en est aperçu. Elle pleure, tellement fort. Je crois même pas qu'elle s'est aperçue de ma présence. « Ella... » Je m'approche doucement d'elle. Et je m'assieds à côté d'elle. Elle lève les yeux. Je sais pas vraiment ce qu'elle peut lire sur mon visage, mais je pense que je dois avoir l'air vieux, comme si j'avais pris dix ans en quelques minutes. Marqué par la peur, marqué par la souffrance, marqué par l'effort d'avoir ramener son fils à la vie. Je ne sais pas ce qu'elle en déduis, mais son visage à elle, semble empirer. Je lis une intense souffrance. Que j'ai besoin d'apaiser. « Il... était... » Ma voix se brise. J'ai eu tellement de mal à le réanimer. Je revois ces longues minutes. Ce bébé, presque froid qui ne réagit pas. Une torture, ça me torture. Même s'il est en vie maintenant. Parce qu'au final, je ne sais pas si il tiendra, je ne sais pas dans quel état je l'ai laissé. « Il était mort, mais j'ai réussi à le réanimer. » dis-je d'une voix pratiquement inaudible.
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Sujet: Re: I need a word, with news colors Ҩ Mer 26 Sep - 21:43
J’avais l’impression d’être devenue folle. D’avoir perdu toutes capacités à penser. A réfléchir. J’avais perdu toute ma lucidité. Et la seule chose qui atteignait encore mon organe cérébral c’était la mort. Tout tournait autour de la mort. Il était mort. Mon bébé était mort. Lleyton était mort. Parce que c’était comme ça que je voulais l’appeler. Pour Mattia. Son fils était mort. Peu importe que ce ne soit que son fils biologique. Il était mort. Et moi j’étais morte de peur. Devant cette réalité. Devant la mort. Ça tournait en moi. Comme un cassette rayée. Que l’on passe inlassablement. Mort. Mort. Mort. Mort. Mort. Essayez de penser à ce mot. De la prononcer rien qu’une dizaine de fois. Voyez comme c’est désagréable. Imaginez un instant que ce soit réel. Qu’une mort vous touche. Que la mort vous vole tout ce que vous possédez. Vous verrez la mort raisonnera en vous. Vous donnant des hauts le cœur. Sans pour autant pouvoir la vomir. Cette mort. « Ella... ». Il s’approchait doucement de moi. Et j’avais presque envie de lui dire de fuir. Qu’il n’avait pas besoin de s’inquiéter pour moi. J’avais envie de lui dire merci d’avoir été là. Mais, que je n’en voulais pas lui en faire subir plus. Je voulais. C’était bien beau de vouloir. J’étais incapable de parler. Je pleurais. J’inondais cette pièce trop blanche. Cette pièce que sans même m'en rendre compte je teintais de rouge.
Il s’assit à côté de moi. Tenant mon ventre avec l’espoir vain qu’il revienne, que j’ai rêvé tout ça, je le détaillais. Il avait l’air abattu. Dépité. Bien loin de sa bonne humeur. Il avait un air grave. Il donnait l’impression d’avoir enchaîné quatre ou cinq nuits de garde. Il semblait au bout. Est-ce que j’étais dans un état plus présentable ? Absolument pas. Et c’était là que ça me faisait peur. Parce que là, il était comme moi. Parce que nous étions deux fantômes d’une journée trop horrible. Son visage me confirmait que j’avais raison. Qu’il était mort. Que je n’avais pas pu sauver mon bébé. Et là, tout mon corps se tendit. C’était comme s’il avait dit. C’était le même effet. Ma respiration se bloquait dans ma gorge. Mes poings se serraient. Mes larmes coulaient. Et je me retenais de hurler. « Il... était... ». Sa voix se brisait. Et j’avais tellement envie de lui hurler de se taire. De ne pas dire ça. De ne pas appuyer là-dessus. Que je ne voulais pas l’entendre. Mais je ne faisais rien. Je le regardais avec ce regard sans vie. Qui montrait ainsi bien plus que de la tristesse.
Mon cerveau se coupa à nouveau de la réalité. Si bien que je voyais les lèvres de Fernando bouger. Faiblement. Mais que je n’entendais rien. Si ce n’est l’écho dans ma tête. « Il est mort, il est mort, il est mort, il est mort, je vais mourir, il est mort, il est mort, il est mort, je veux mourir, il est mort. ». Mes poings frappaient le carrelage blanc, gelé. Je m’étouffais dans mes sanglots. Je suffoquais par manque d’air. Et à cet instant je ne pensais qu’à la mort. C’était absurde j’y avais pensé parce que je en voulais pas être maman. J’y repensais parce que je n’étais pas maman. J’étais stupide.
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Sujet: Re: I need a word, with news colors Ҩ Lun 1 Oct - 4:19
Effondrée, détruite, éteinte. Ella est comme un bougie, qui ne brille plus bien fort, qui arrive doucement à son terme. Elle va bientôt s'éteindre, mourir et plongé dans le noir tout son environnement. Moi le premier. Je le sens, son malheur. Je la sens sa douleur. Elle me pénètre et m'envahit tout entier. J'me doute de ce qu'elle peut avoir en tête, j'imagine son incompréhension, sa peur: de l'avoir perdu. Elle n'est plus enceinte. Quelque chose est arrivé. Elle s'est senti mal, terriblement mal, elle n'était même plus consciente. N'importe quoi aurait pu se passer, n'importe quoi. Et forcément, elle doit s'imaginer le pire. Moi aussi, j'y croyais au pire. Moi aussi j'pensais que tout était fini, que c'était impossible. Mais j'ai pas lâché, je me suis rattaché à la once d'espoir qu'il me restait. Et ça a fonctionné. L'espoir, c'est l'espoir qui m'a guidé. Le miracle, c'est lui qui a tout réparé. C'est lui qui m'a permis d'éviter le pire. J'ai mis au monde l'enfant de ma meilleure amie. Je lui ai permis de vivre. Il n'y a pas de plus beau cadeau. Pour moi. D'avoir eu la chance d'avoir une place, si importante dans sa vie. Je ne sais même pas si il le saura un jour. Et à vrai dire, je m'en fous. Je sais comment ça s'est passé. Il ne me doit rien, il m'a déjà tout donné. Il vit, c'est tout.
Je me dois de rassurer Ella, je me dois d'être clair, de lui dire. Elle lit ma tristesse, ma fatigue, elle lit toutes mes émotions qui sont inscrites sur mon visage et qui sont bien loin de refléter mes réelles sentiments. Soulagé, heureux, c'est ce que je suis. Même si le choc est encore trop grand pour que je puisse pleinement en profiter. J'ai du mal à aligner les mots un peu trop gagné par l'émotion. Mais je lui dis. Son fils est vivant. Il était mort, mais oui, maintenant il est vivant. J'ai cru que j'allais le perdre mais maintenant il est vivant. Les mots sortent de mes lèvres. Ton fils est vivant Ella, il va bien. Enfin plus ou moins bien, je crois. Mais elle ne réagit pas. En fait, elle semble aller de plus en plus mal. La bougie est presque éteinte. Presque. Il suffirait d'un souffle, il suffirait que je souffle. Mais non, j'approrte de la chaleur. J'apporte une flamme. L'espoir. « Ella bon sang, t'as entendu ce que j'ai dit ? » dis-je complètement paniqué. Je sens ma gorge se serrer et mes yeux se remplirent de larmes à nouveau. Je supporte pas de la voir comme ça. C'est au dessus de mes forces.
« ELLA ! » Ma voix tremble, envahit par le flot de larmes qui se déversent sur mon visage. Je la secoue légèrement. J'veux qu'elle m'écoute. J'veux qu'elle réalise. Je veux qu'elle aille bien. « Ella, s'il te plait, s'il te plait... » Ca sonne comme une supplication. Et c'en est une. J'peux pas. J'peux pas la laisser comme ça. J'peux pas avoir sauvé son fils si c'est pour la voir s'auto détruire, si c'est pour la voir crever de douleur. Je la sens sa douleur, je la connais. J'étais comme ça quand j'ai perdu ma mère. Et Soledad était là pour me relever. J'allais devoir faire la même chose pour ma petite blonde. Et pour que ça marche fallait que je garde mon sang froid. Quelque chose qui semblait plutôt impossible dans le cas présent. Fallait que je me calme. Fallait que je fasse bonne figure. Je pouvais pas me permettre de défaillir devant elle. Fallait que je sois fort pour elle, que je la tire vers le haut.
Je respire profondément, reprenant peu à peu le contrôle de ma respiration. Parvenant à stopper mes larmes. J'attrape la main d'Ella et je la serre très fort. « Il ira bien ton bébé, je te promets qu'il ira bien. »
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Sujet: Re: I need a word, with news colors Ҩ Lun 1 Oct - 22:35
Je ne captais rien. J’étais étalée sur un carrelage blanc. Probablement froid. Je saignais. Et la situation me paraissait totalement normale. J’étais mal. Je respirais comme un asthmatique. Je pleurais à remplir les océans. J’avais un mal de chien. Mais voilà, c’était comme si je m’éteignais. Et que ni ça, ni le reste n’avait d’importance. Parce qu’en fait dans ma tête je voulais retrouver mon fils. Je voulais crever. « Ella bon sang, t'as entendu ce que j'ai dit ? ». Je le regardais. Mais je savais que mes yeux étaient vides. Comme si je ne comprenais pas de quoi il voulait parler. Et c’était le cas. Je savais qu’il avait dit un truc. Un truc mais quel truc ? J’en savais rien. Du coup j’agitais la tête de gauche à droite. Je ne me rendais même pas compte du mal que je faisais à Fernando. Mon meilleur ami. J’étais en train de lui imposer une vision horrible. « ELLA ! ». Je le voyais pleurer. Une larme s’était même écrasée sur moi. Mais je me sentais vulnérable. Inutile. Incapable d’agir. « Ella, s'il te plait, s'il te plait... ». Et mes yeux se noient encore. J’aurais voulu l’aider bordel. J’aurais voulu ne pas lui faire peur. J’aurais voulu ne pas lui faire subir ça. Mais je ne trouvais pas les mots. Je n’arrivais pas à parler. Tout était bloqué dans ma gorge. Ma gorge qui était sèche toute de même.
Il essayait de se calmer. Seul. Sans que je puisse l’idée. Mais j’étais affreuse. Immonde. Quelle amie j’étais ? Il aurait mieux fait de m’achever. Mais, non, il s’attachait à moi. « Il ira bien ton bébé, je te promets qu'il ira bien. ». Je posais une main sur sa joue. Je ne pouvais pas parler. Du moins je n’y arrivais plus. Je ne pouvais pas le croire non plus. Parce que je n’y parvenais pas. Parce que j’imaginais le pire. Et que je pensais qu’il voulait me rassurer. C’est ce que maman aurait fait. C’est ce que papa aurait fait. Ashton aussi. Kai aussi. Ils m’auraient tous menti. Simplement pour éviter ce qu’ils appellent le pire. Mais, malgré tout ça, il fallait que je fasse quelque chose. Je caressais sa joue. Il fallait vraiment qu’il aille bien. J’avais pas voulu lui faire du mal. Je faisais tout pour retenir mes larmes. Pour tenter de respirer.
Une jeune femme apparut alors dans mon champ de vision. « Fernando, elle n’est pas lucide là, il faut qu’on la soigne et qu’elle se repose. Tu as fait un travail exceptionnel, tu n’as pas besoin de t’infliger ça… elle ira mieux, elle est hors de danger, elle est en état de choc et rien de tout ce que tu pourras dire ne la ramènera à la maison. ». Je ne savais qui c’était. Mais, elle était douce. Agréable. Compréhensive. J’avais presque l’impression d’entendre la voix d’une maman. Peut-être parce que je planais à moitié. « Allez, laisse-moi faire… ». Certain lui aurait ordonné de sortir de cette chambre, pas lui apparemment.
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Sujet: Re: I need a word, with news colors Ҩ Mar 9 Oct - 5:27
Ella était là, à mes côtés, meurtries par la vie qu'elle venait de donner. Vie en laquelle elle ne croyait pas, en laquelle elle ne croyait plus. Et pourtant, il était bien là son bébé, quelques pièces plus loin, mettant toute son énergie pour respirer, pour vivre. Pour sa maman. J'en suis sûr. Il le fait pour elle, pour la remercier d'avoir bien voulu le garder. Mais le problème, c'est qu'elle y croit pas en son existence. J'ai beau lui dire, j'ai beau la secouer, rien n'y fait. Pas de réaction. Ella n'est plus là. Ella n'est plus dans cet hôpital. Ella n'est plus parmis nous. Non, elle est ailleurs. Perdue je ne sais où, dans un autre univers, très loin du notre. Et moi, j'aimerais qu'elle revienne. J'aimerais vraiment qu'elle revienne. Parce que j'ai besoin d'elle. Elle caresse ma joue, je crois qu'elle aimerait me rassurer, mais ça ne fonctionne pas. Je veux juste qu'elle parle, qu'elle sourit, qu'elle demande à le voir. Même si je sais que c'est impossible, même si elle ne pourrait pas le voir, j'ai juste envie qu'elle pose la question, pour prouver qu'elle a bien compris.
Bon sang, Ella, réagis. « Ella... » J'essaye de maitriser ma voix. C'est dur. Je tremble un peu. J'peux pas la voir comme ça, c'est au dessus de mes forces. En plus, je suis toujours un peu secoué. Je suis pas encore remis de la naissance de Lleyton. J'ai envie de retourner le voir, de m'assurer qu'il va toujours bien, de voir ses petits poumons bouger régulièrement. J'ai envie de passer mon doigt sur sa poitrine et sentir son petit coeur battre. Mais je sens que ma place est ici, près de mon amie. Je dois l'aider à revenir. Il le faut. Elle doit revenir. Pour lui, pour elle, pour moi, pour tout le monde.
J'entends quelqu'un franchir le pas de la porte. Nos regards se tournent vers cette tierce personne: Sylvia. « Fernando, elle n’est pas lucide là, il faut qu’on la soigne et qu’elle se repose. Tu as fait un travail exceptionnel, tu n’as pas besoin de t’infliger ça… elle ira mieux, elle est hors de danger, elle est en état de choc et rien de tout ce que tu pourras dire ne la ramènera à la raison. » Je sais qu'elle a raison, mais je ne peux pas renoncer. Non, je ne peux pas. J'ai besoin d'être sûr qu'elle ira bien. Mais c'est vrai, elle a raison, elle ira bien. C'est Ella après tout. Après toutes les épreuves qu'elle a enduré, elle survivra, j'en suis sûre. Il le faut. Elle le fera, au moins pour son fils. « Allez, laisse-moi faire… » Doucement, elle s'approche d'Ella et l'agrippe par le bras. Elle la ramène dans son lit, sans que la petite blonde n'oppose de resistence. Et moi, je reste là, sans bouger, assis par terre, perdu.
« Je peux pas la laisser tomber, tu comprends. » dis-je à demi-voix. « Mais tu ne la laisses pas tomber Fernando. Tu en as déjà tellement fait, tu lui as offert un fils, tu as sauvé cet enfant. Pam m'a raconté. » Pam, le nom de l'infirmière qui m'avait secondé. Oui, c'est vrai, j'ai sauvé la vie de ce petit garçon. Mais à quoi bon si Ella n'est même pas capable de le réaliser. J'aimerais tellement pouvoir lui apporter son fils, qu'elle puisse le prendre dans ses bras, enfin. « Est-ce que je peux aller m'occuper de lui alors ? je demande sans trop espérer une réponse positive. « Tu pourras... Mais rentres chez toi un moment. T'inquiètes pas, il va pas disparaître. Vas dormir un peu... » Elle parle avec cette voix si douce, cette voix qui fait d'elle une excellente pédiatre urgentiste. Elle sait s'y prendre avec les petits, elle sait comment rassurer les enfants inquiets. Et d'ailleurs, elle sait comment rassurer n'importe qui. Moi y compris. C'est comme ça, c'est cette douceur inée qui la caractérise et qui fait d'elle cette merveilleuse personne. Doucement, je me lève. Je marche. Je m'approche du lit d'Ella et je lui dépose un baiser sur le front. « Je t'aime petite blonde. » Puis je quitte la pièce, comme ça, en espérant revenir la voir avec son fils dans les bras.