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 ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie.

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MessageSujet: ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie.   ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie. EmptySam 3 Nov - 20:44



These things anybody
ends to know.

Matcha gotcha ! } Porte-feuille. Foulard. Sac. Elle était prête !
Ça n'avait pas été de tout repos. Quelques heures auparavant, alors qu'elle s'entraînait dans le parc, la météo décida de se liguer contre elle. Une bourrasque de vent s'éleva et les feuilles de l'apprentie comédienne s'éparpillèrent aux quatre coins du parc. Pieds nus, robe volante sous les impertinences du vent, Romy tentait bêtement, désespérément, de récupérer son texte. Elle mit plus d'une heure à tout rassembler, trier, ranger, essuyer, nettoyer, bien qu'aidée par quelques passants compatissants.
Cela n'arrangeait pas du tout ses affaires, elle avait rendez-vous à dix-sept heures dans un café et perdre une heure n'était pas à l'avantage de Romy. Très vive et très énergique, il n'en restait pas moins qu'à cause de ce débordement d'énergie elle finissait toujours par faire tout et n'importe quoi ; sa vivacité avait beau rattraper ses maladresses, cela la conduisait inéluctablement à être en retard.
Au final, elle était rentrée chez elle et avait travaillé en marchant, s'attirant les regards suspects des habitants d'Arrowsic qui regardaient cette rouquine à l'accent irlandais prononcé parler toute seule dans la rue. Elle avait continué en souriant.
En rentrant, elle avait décidé de faire des muffins pour son père. Elle savait qu'il adorait ça et que quand il rentrerait du travail, un sourire un peu niais percerait ses lèvres en voyant les pâtisseries sur la table de la cuisine. Ils ne se connaissaient pas depuis toujours et elle avait du mal à l'appeler « papa », mais elle était très sincèrement attachée à cet homme qui avait fait irruption dans sa vie, lui offrant la possibilité de grandir dans la vraie vie, de voyager, ce qui les avait conduits aujourd'hui à Arrowsic.
Romy commençait à connaître la ville et ses gens, mais elle ne savait pas tout des légendes qui circulaient dans la ville. Le passé de ses habitants lui était inconnu et elle l'apprendrait assez tôt. Cependant, cela ne risquait pas de l'entraver : elle-même fuyait la vie qu'elle avait abandonnée en Irlande à ses seize ans et ne souhaitait jamais y jeter un œil, alors elle se fichait bien du passé des autres. C'était l'instant présent qui importait.
Comme ce moment où vous sentez le brûlé, parce que comme une cruche vous avez allumé la télé' et que vous êtes resté scotché devant une intrigue dont vous voulez absolument connaître la fin. Oubliant vos muffins dans le four.
En catastrophe elle sortit ses désastreux gâteaux et eut une mine désappointée. C'était rapé pour la belle surprise. Elle détestait rater des pâtisseries. Des pâtes, c'était bien son genre. Mais les gâteaux, non ! Malheureusement, vu l'état, ils n'étaient pas rattrapables. Malgré tout la jeune femme les posa sur la table de la cuisine et voulut écrire un mot à son père pour excuser la fin de vie de ses muffins. C'était mal se connaître. Quand on est Charlie, on commence par un petit mot et on finit par un dessin. C'est exactement ce qu'elle fit : elle alla chercher ses feutres et crayons de couleurs comme une enfant et imagea son aventure en mettant en scène ses muffins, leur inventant une histoire expliquant qu'ils devaient être noircis parce qu'ils devaient aller sauver les Cookies Blafards piégés par MacBrownie dans leur vaisseau spatial. Du coup, pour ne pas se faire voir dans le noir de la voûte céleste, se faire cramer était le moyen le plus efficace d'être sombre – les cookies avaient été assez stupides pour vouloir assiéger le vaisseau de MacBrownie en arborrant un joli doré ce pourquoi ils étaient prisonniers – et c'est ainsi qu'ils finirent cramés dans le plateau. Revenus sagement de leur mission, un peu transpirants, mais ayant réussi. Les Cookies avaient rejoint leurs familles et le Brownie était désintégré.
De l'esprit tordu de Charlie, terminé.
Tout cela l'avait horriblement mise en retard. Oh, il n'était pas encore dix-sept heures. Mais elle devait se changer (les vêtements mis pour le théâtre n'étant pas les mêmes que quand elle sortait en ville évidemment), préparer son sac, troquer affaires de cours contre affaires de ville. Et surtout, retrouver lesdites affaires.
Bottines brunes à talons. Vernis. Robe rouge. Rouge à lèvres assorti. Collants semi-opaques. Veste. Porte-feuille. Foulard. Sac. Elle était prête !
16h47. Elle parvint à être au café à l'heure. Treize petites minutes suffirent à rattraper tout le retard accumulé de ce jour.
L'Irlandaise avait rendez-vous avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Elle l'avait simplement rencontrée un jour qu'elle cherchait une rue. La personne, une jeune femme répondant au nom de Matanuska Czeslaw, l'y avait conduite en voiture. Romy, pour la remercier, lui avait proposé de lui offrir un verre quand elle le pourrait.
On y était.



Désolée c'est un peu décousu. ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie. 566512
Et le titre n'a rien à voir. Mais c'est juste que I've got you=gotcha et mata+charlie=matcha et "gotcha matcha", je trouve ça drôle. ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie. 691554 ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie. 636708




Dernière édition par Romy C. O'Hara le Lun 5 Nov - 12:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie.   ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie. EmptyDim 4 Nov - 8:22

Les pensées, c’est ce qu’il y a de plus fade. Ça s’étire à n’en plus finir et ça laisse un drôle de goût.





Dès qu'elle ouvrit les yeux, Mat' su que la journée allait être mauvaise. Allongée sur son lit, le regard fixé sur le vieux plafond zébré de fissures de son vieil appartement, elle pensait à son programme : s’ennuyer et se morfondre. C'était son jour de repos, et comme toutes les fois où elle n'avait pas à se rendre à l’hôpital, elle n'aurait rien à faire de son temps, tournant en rond dans son studio, regardant la vie d'Arrowsic par la fenêtre sans jamais oser y prendre part, spectatrice passive de l'agitation extérieure.

Depuis que son frère n'était plus là, Mat' avait découvert son pire cauchemar: la solitude. Elle était trop timide pour se fondre dans la masse de la ville, mais pas assez pour pouvoir supporter très longtemps la solitude dans laquelle elle s'était enfoncée. Et tout le temps qu'elle passait auparavant avec Blaze -des heures et des heures à s'occuper de lui, lui parler sans jamais espérer de réponse digne d'un enfant de plus de dix ans, des jours entier à l'accompagner pour tout- elle les passait maintenant seule, sans passe temps particulier, sans aucune occupation.

Et ces jours là étaient les pires. Pire que de se casser le dos à porter des patients incapable de se lever, pire que de respirer l'air maladif et contempler les longs couloirs blancs glacés de l’hôpital dans lequel elle travaillait.

Mat' resta là, perdue dans ses pensées, totalement inerte. Lorsqu'elle jugea enfin que son quota de léthargie pour la journée avait été atteint, elle repoussa ses couvertures au niveau de ses chevilles et se leva, avec cet air désespéré qu'ont les gens qui n'aiment pas leur boulot mais qui doive s'y rendre quand même. Sauf que dans son cas, c'était le contraire. Un rapide coup d’œil à son réveil lui appris qu'il était déjà onze heures. Dans onze de plus, elle pourrait se recoucher et attendre le lendemain.

Voilà à quoi ressemblait la vie de Mat'. Se lever et attendre de pouvoir se recoucher.

La journée passa lentement, s'étirant à n'en plus finir. Vers seize heures, elle n'y tint plus. Étouffée, écrasée par ces quatre murs qui la coupaient de tout et lui laissaient trop peu de place pour évoluer, elle enfila une veste et quitta en courant l'immeuble dans lequel elle habitait. L'ai frais sur ses joues brûlantes lui fit l'effet d'une claque et elle eu un sursaut.

Maintenant dehors, Arrowsic s'ouvrant à sa vue,Mat' n'avait toujours rien à faire mais au moins elle se sentait moins oppressée. Très rapidement, elle se souvint pourquoi elle ne supportait plus de sortir depuis que son frère était décédé. Tous ces regards, tournés vers elle. Toutes ces personnes qui la haïssaient. Comment se faire oublier dans une ville aussi petite ? Même en devenant quasi-invisible, ça ne change rien. Du moins c'est ce que pensais Mat', presque devenue paranoïaque à force de s'enfoncer dans sa timidité maladive.

Elle rasa les murs quelques minutes, se dégourdissant les jambes. Elle supportait de plus en plus mal les regards qu'elle sentait -ou qu'elle imaginait- se poser sur elle, mais l'idée même de rentrer chez elle lui retournait l'estomac. Ses déambulations finirent par la conduire devant le jack's lounge. Elle y avait rendez vous avec une certaine Romy, qu'elle avait eu le malheur de rencontrer quelques jours auparavant. Elle avait croisé cette tignasse rousse alors qu'elle rentrait chez elle, et voyant en la jeune femme une inconnue qui ne risquait pas de lui jeter un regard assassin, elle avait accepté de l'emmener vers le lieu qu'elle cherchait. À ce moment là, peut être qu'elle avait voulu un peu de compagnie. Pour une fois. Mais maintenant elle s'en mordait les doigts.

Romy était tout le contraire de Mat'. Elle avait fait la conversation alors que la jeune femme conduisait, avait papoté pendant que Matanuska hochait la tête en marmonnant quelques affirmations de temps en temps. Et elle avait invité la solitaire paranoïaque à prendre un café.

Mat' avait presque oublié cette invitation et pas une seconde n'avait envisagé de se rendre au lieu de rendez vous, mais finalement ses pas l'y avaient emmenée. Inconsciemment, elle s'était retrouvée devant la vitrine du bar, les mains dans les poches, l'air perdu et gêné de quelqu'un qui sait ne pas se trouver à sa place.

La jeune femme était entrain de faire demi tour au pas de course, espérant que si la rouquine était déjà dans le café, elle ne l'avait pas vue. L'idée de rentrer dans cet endroit bondé la terrorisait. Mais c'est en se retournant que Mat' croisa Romy. « Ah. » Elle avait essayé de mettre de l’entrain dans sa voix, mais c'était un échec cuisant. « Salut. Je, euh.. J'étais entrain de me demander si je ne m'étais pas trompée d'heure. »

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MessageSujet: Re: ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie.   ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie. EmptyMar 6 Nov - 16:47



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Matcha gotcha ! }
Romy attendait patiemment que la jeune femme arrive. Elle avait commandé un chocolat chaud entre temps. Elle détestait le café et même si elle aimait le thé, l'idée de la saveur sucrée et de la texture onctueuse du chocolat l'attirait bien plus en cette heure. Elle était occupée à prendre la mousse dans sa cuiller (elle trouvait plus agréable de prendre la mousse indépendamment du liquide) lorsque quelqu'un entra dans le bar. Elle leva les yeux et s'aperçut qu'il s'agissait justement de Matanuska Czeslaw. Souriant et s'apprêtant à l'appeler, c'est à ce moment que l'aide-soignante se tourna et vit Charlie.
La jeune femme n'avait pas un ton très enjoué. L'Irlandaise n'aurait su dire pour l'instant si c'était parce qu'elle n'avait pas envie de venir ou si c'est parce qu'elle était timide. Décidée à la mettre en confiance, l'étudiante adressa un grand sourire à la jeune femme.

« Bonjour Mata ! Tu ne t'es pas trompée d'heure ne t'en fais pas ! » commença-t-elle, riant légèrement, en toute sympathie.

Romy ne tardait pas à donner des surnoms aux gens, à raccourcir les prénoms. Ça pouvait même finir par être un vrai passe-temps. Elle pouvait passer une heure à chercher des surnoms, ça l'amusait. Une vraie enfant.
Entre-temps, elle s'était levé et avait fait la bise à l'Américaine. Soit elle en serait plus à l'aise, soit ça la gênerait encore plus. La rousse ne pouvait pas le prévoir et son habitude tactile l'avait poussée à aller à la rencontre de son aînée.

« Comment tu vas ? » s'enquit-elle pendant qu'elles s'asseyaient.

Romy avait ce ton chaleureux et jovial, peut-être un peu trop enthousiaste, qui pouvait parfois effrayer si l'on n'avait pas l'habitude des grandes démonstrations. Elle était cependant toujours sincère et cela se ressentait, la jeune femme prenait un réel intérêt à savoir comment les gens allaient et était toujours prête à devenir une oreille attentive. Elle n'était pas forcément douée avec les mots pour consoler, mais elle n'était pas avare de câlins et trouvait toujours quelque chose pour distraire. Ce n'était pas efficace sur tout le monde, Charlie étant un peu trop envahissante pour quelques âmes égarées, mais il en fallait tout de même beaucoup pour parvenir à ne pas entrer dans le jeu de l'étudiante tant elle y mettait du sien.

« Dis-moi ce que tu veux prendre et fais-toi plaisir surtout hein ! » intima-t-elle avec un clin d'œil et un léger rire amusé.

Romy et Matanuska étaient effectivement très opposées. Si Mata ne savait pas où trouver sa place, Charlie la trouvait partout. Elle trouvait toujours quelque chose à faire et passait ses journées à s'activer. Le moment de dormir était celui qu'elle redoutait parce qu'elle détestait devoir se reposer. Ne rien faire était quelque chose qui l'insupportait. Et elle était surtout terriblement bavarde, quand elle s'y mettait. Et elle s'y mettait souvent.


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MessageSujet: Re: ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie.   ❝I've got you !❞ | Mata & Charlie. EmptyDim 25 Nov - 18:19


Matanuska se tenait devant la vitrine éclairée du café dans lequel elle était censée se rendre, et elle regardait le monde tourner et vivre sans elle. Il y avait quelques couples entrain de se regarder amoureusement dans les yeux, les mains tremblantes. Quelques groupes de jeunes entrain de rire aux éclats dans un joyeux chahut. Quelques personnes accoudées au bar, le dos courbé, lassés de faire de leur mieux face aux petites imperfections de la vie. Et Matanuska ne se retrouvait dans aucune des ces personnes. Elle se sentait tellement différente. Comme hors du temps, hors de la réalité. Elle observait la vie qu'elle aurait dû avoir, et qu'elle aurait eue si elle avait tout du moins essayé.

Mat' se sentait tellement pathétique... Ça faisait combien de temps qu'elle n'avait pas eu rendez vous avec quelqu'un dans un café ? Cinq ans ? Plus ? Elle n'arrivait même plus à s'en souvenir. Elle avait fuit toute vie sociale et s'était réfugiée dans le calme soporifique de la routine, privilégiant la timidité à son bien être. Chaque jour, elle se répétait la même chose. Aujourd'hui, les choses vont changer. Aujourd'hui, je vais faire quelques efforts. Mais elle ne traduisait jamais ces paroles en actes. Cette fois ci, elle avait l'occasion en or d'agir et de réaliser ce qu'elle s'était trop souvent promis. Mais cette fois encore, elle ne trouvait pas assez de courage en elle.

Elle parcourut une dernière fois la salle des yeux, son regard glissant sur les visages inconnus mais tellement enviés, s’apprêtant à partir et aller se réfugier derrière les murs protecteurs de son appartement. Et c'est à cette seconde qu'elle comprit à quel point elle s'était elle même construite une prison inébranlable. Quelques soient ses bonnes intentions, les années d'isolement étaient à présent trop ancrées en elle pour pouvoir jamais la laisser en paix. Son cas allait bientôt relever de la pathologie, à n'en pas douter.

Mat' fit un pas en arrière, et son regard vira sur un coin du lounge. Elle croisa le regard de la rousse qui lui avait donné rendez vous. Elle fit un nouveau pas précipité en arrière, mais c'était trop tard, Charlie l'avait repéré.

La brunette aurait pu écraser le peu de dignité qu'il lui restait en tournant les talons, mais quelque part, elle trouva quelques derniers restes d'amour-propre et réussi à ne pas s'éloigner d'un mètre encore. Il n'y en avait cependant pas assez pour la faire entrer dans ce café, mais c'est le sourire rayonnant de Romy qui la décida finalement. C'était une inconnue. Elle ne savait rien de son passé, rien de Blaze, rien de cet accident qui avait coûté la vie d'une enfant. À vrai dire, elle n'avait aucune raison de ressentir autre chose que de l'amitié envers Mat'. Cette dernière avait une chance de rencontrer quelqu'un qui ne lui cracherait pas d'horreurs au visage, et il fallait qu'elle saisisse cette rare opportunité.

Franchir le pas de la porte s'avéra une torture. Mat' s'attendait à ce que tous les regards se tournent vers elle à son approche. Mais encore une fois, ce n'étaient là que des délires paranoïaques. Quelques yeux se levèrent lorsque la clochette d'entrée retentit, mais aucun ne s'arrêta bien longtemps, et Mat' n''eu à affronter aucun chuchotement à son passage. Alors d'où lui venait cette timidité maladive ? Pourquoi en était elle arrivée à ce point extrême ? Pourquoi cette névrose, fondée sur rien du tout ?

A l'arrivée de Mat', Romy se leva, enjouée et rassurante, comme si faire la conversation à une inconnue rencontrée pendant à peine cinq minutes lui était tout à fait naturel. Mat' enviait cette aisance de vivre, tout comme elle en était terrifiée. « Comment tu vas ? Dis-moi ce que tu veux prendre et fais-toi plaisir surtout hein ! » Mat' s'assit, courbée sur sa chaise, comme pour se faire la plus petite possible.

Quiconque serait passé devant les vitres du café et aurait prêté un peu d'attention à l'agitation intérieure aurait simplement vu deux jeunes femmes totalement banales discuter. Mais ce n'est pas ainsi que Mat' ressentait les choses. Elle avait l'impression de ne pas être à sa place, comme sur un podium à la merci de tous les regards. Pourtant, qu'elle l'accepte ou non, elle n'avait rien d'hors du commun, et personne ne semblait lui prêter beaucoup d'attention.

D'une petite voix, elle demanda un café au serveur qui vint faire commande. « J'ai pas l'habitude de... tout ça. Et j'ai pas beaucoup de conversation non plus, tu sais. Tu aurais moins perdu ton temps en restant chez toi. » Mat' s'éclaircit la gorge. Même si ses paroles avaient été chevrotantes, c'était déjà une première pour elle. Elle avait enchaîné plus de deux phrases à la suite. Et contre toute attente, elle se sentait même prête à continuer. L'assurance de Romy semblait contagieuse, et même si elle n'avait pas énormément d'effet sur Mat', il y avait au moins quelques résultats. « Enfait, je suis pas du tout douée pour parler, par contre je sais très bien écouter. Et si tu es tous les jours comme celui où je t'ai rencontré, alors je crois qu'on se complète bien. »



© Belzébuth

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