Azur. Doré. Magenta. Olive. Indigo. Des milliers de couleurs s'étalaient sur le plafond, représentant des mondes, des scènes, des personnages dont Harper ne connaissait rien. Sa tête basculée sur le dossier du banc, elle scrutait d'un regard fasciné les moindres nuances et variations de teinte, le moindre centimètre carré de pigment qui recouvrait la voûte au dessus d'elle. C'était sa seule occupation quand tous les dimanche, sa mère l'amenait à l'église pour écouter ce que disaient ces grands messieurs habillés étrangement. Bien sûr, pour Harper, 8 ans, c'était plus une corvée qu'autre chose. Elle n'arrivait jamais à trouver la concentration nécessaire pour suivre le discours du prêtre, et passait la cérémonie à décrypter ces peintures et à somnoler silencieusement. Jamais elle n'avait compris la religion, malgré la fervente croyance de ses parents et l'insistance qu'ils montraient quand il s'agissait de transmettre cette passion à leurs enfants. « Lève toi ! » lui siffla sa mère. Elle n'avait pas remarqué que tout le monde était debout pour réciter le Notre Père. Elle resta droite mais ne dît mot, car elle ne connaissait pas les paroles. Ça faisait plusieurs années qu'elle l'entendait tous les dimanches et que sa mère essayait de la lui faire réciter, rien n'y faisait, la prière ne parvenait pas à s'inscrire dans sa mémoire. Elle n'était pas capable d'aligner deux phrases exactes, et devait alors subir les regards méprisants de ses voisins, comme si son ignorance était un péché. Mais Harper n'y prêtait pas attention. En ses quelques années d'existence, si on devait retenir une qualité de la petite, c'était son indépendance. Les trois filles d'Otto et Sonja Elbaz avaient été élevés ainsi, émancipées, elles ignoraient superbement ce que les autres pensaient d'elles. Il en était ainsi à cause de l'éducation stricte et dépourvue de chaleur qu'elles recevaient depuis leur plus tendre enfance. Elles n'avaient jamais connu les effusions d'amour dont les autres parents faisaient preuve. Bien sûr, les deux parents aimaient leurs enfants, mais plus discrètement, de façon plus distante. Leur exigence prenait toujours le pas, et camouflait les sentiments qu'ils pouvaient avoir. Parfois, Harper était triste en voyant les relations qu'avaient ses camarades d'écoles avec leurs parents, mais elle compensait ce manque par une solidarité sororale à toute épreuve. Sarah, Ann et Harper étaient en effet comme les doigts de la main, inséparables depuis toujours, malgré les différences d'âge. Sarah avait alors treize ans, Ann dix et Harper, la benjamine, venait de fêter ses huit ans. Les trois soeurs étaient ici assises l'une à coté de l'autre, toujours dans l'ordre des âges, la plus jeune à la gauche de leur mère. Harper n'appréciait pas du tout cette disposition, car sa mère était alors mieux placée pour la reprendre sur son attitude. De plus, Sarah, la plus éloignée, pouvait lire un livre sans que sa mère ne la voie, privilège auquel les deux autres ne pouvaient prétendre. Lire, elles adoraient ça. Cette passion, partagée par toutes les soeurs, était venue de la première préceptrice qui avait travaillé chez elles (les fillettes n'allaient pas à l'école), Jil, qui leur avait fait découvrir les livres de Roald Dahl puis St Exupery, leur offrant enfin la distraction que leur sévère mère leur refusait en ne leur achetant jamais de jouets. Celle-ci considérait en effet que les jeux ne faisaient qu'abrutir les jeunes. La cérémonie était à présent terminée, et toute l'assistance se dirigeait vers la sortie, bien trop lentement pour Harper. Cette dernière était pressée de rentrer, elle ne voulait surtout pas rater Surgery with Aled, une émission de radio qu'elle suivait avec attention. Arrivée devant la porte, sa mère se mît à discuter avec une paroissienne, à propos d'une énième levée de fonds pour l'entretien d'une chapelle des environs. Pressée, la fillette s'apprêtait à aller lui demander si elles pouvaient partir, quand un bruit assourdissant résonna à sa gauche, rapidement suivit d'une déflagration qui la projeta sur le sol, la brulant au passage. Le souffle brisa en milliers d'éclats le vitrail au dessus d'elle, faisant pleuvoir le verre sur la petite fille. Les débris l'entaillèrent sur tout le corps, cisaillant ses bras par lesquels elle tentait de protéger son visage. La douleur fut intense, comme une immense brulure qui parcourait ses membres. Elle ne pu retenir ses larmes et ses cris, mais ils furent couvert par les complaintes qui émanaient un peu partout dans la cathédrale. Elle tenta de se relever, mais la vue de tant de sang et l'odeur de chair brulée eurent raison d'elle, elle sombra dans l'inconscience.
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Le radio-reveil d'Harper clignota à deux reprises, signe que le moment était venu de mettre son plan en action. Elle se leva, habillée et maquillée, attrapa son sac et ses chaussures et se dirigea silencieusement vers la porte. L'entrouvrant d'abord, elle jeta un discret coup d'oeil vers le salon. Aucune lumière ne filtrait dans le couloir, preuve que ses parents étaient allés se coucher. Elle s'avança timidement, à pas de loup. Elle appuya maladroitement son pied sur la latte grinçante du parquet, et celui ci émît un craquement sonore. Craignant qu'on ne l'ait entendue, elle resta figée pendant quelques minutes, guettant un quelconque bruit dans la maison, alerte. Mais seul le tambour du lave-linge se faisait entendre, et elle continua à se diriger vers la porte d'entrée de la maison. À 17 ans, Harper n'avait toujours pas obtenu le droit d'aller en soirée. Alors elle devait faire le mur pour sortir le week-end, ce qu'elle faisait de plus en plus souvent. Mais, malgré l'habitude, à chaque fois, c'était une mince affaire. Sa chambre était au deuxième étage, le parcours prenait en général une quinzaine de minutes, voir plus si l'idée prenait son père d'aller faire un tour dans la cuisine. Arrivée à l'escalier, elle dévala les marches de marbre silencieusement, ralentissant à chaque étage, de peur de réveiller les occupants endormis. Enfin parvenue au hall d'entrée, elle enfila ses chaussures, attrapa les clés de la voiture, et se précipita vers la porte. Mais au moment où elle posa sa main sur la poignée, toutes les lumières s'allumèrent, et Harper entendit dans son dos cette voix qu'elle ne connaissait que trop, accompagnée d'un applaudissement ralentit : « Bravo ! Tu as réussis à me surprendre pour une fois. » La jeune fille soupira, et se retourna lentement, sachant déjà ce qui l'attendait. Elle fit face à sa mère, la tête droite mais les yeux baissés. C'était la première fois qu'elle était surprise, et la désillusion attaquait sa gorge comme de l'acide. Déjà préparée à ce qui venait, elle supporta le long discours moralisateur que Sonja Elbaz avait préparé à son attention. À chaque faux pas que commettait une des soeurs, elles devaient s'attendre à une longue tirade sur la déception qu'elles avaient causé et à quel point leurs actes affecteraient leurs futur. Dans le cas présent, le modèle cité convenait parfaitement, car il semblait que le désappointement de sa mère était immense, et qu'en sortant ainsi, Harper s'engageait sur la voie d'une vie de péchés et de dépravation. Celle-ci n'écoutât que distraitement la suite, portant son attention aux bruits qui venaient maintenant des étages. Il semblerait que l'allocution se faisait entendre dans toute la maison, et qu'elle avait réveillé à peu près tout le monde. Mais personne ne venait assister à la scène, ils étaient tous trop intimidés. Même la famille avait un peu peur de la maitresse de maison, et le personnel, n'en parlons même pas. L'écoute de la jeune fille revint néanmoins à sa mère quand celle ci aborda le sujet de l'attentat. Une vague de colère montât en Harper. Sept ans après les faits, elle essayait toujours de la faire culpabiliser dessus. En effet, il y avait matière. Quand Harper s'en était tiré avec une large cicatrice sur l'épaule droit comme seule marque, Sonja avait perdu l'usage de ses jambes. Condamnée à vivre dans un fauteuil pour le reste de sa vie, elle s'était depuis lors appliquée à partager sa douleur avec tout son entourage, perdant ses amis et faisant fuir sa famille. Personne n'avait le droit de lui répondre, car personne ne pouvait comprendre ce qu'elle traversait, coincée dans cette chaise roulante jusqu'à la fin de ses jours. Même son mari ne lui tenait pas tête. Il l'évitait au maximum, rentrant tard le soir et inventant des conférences pour son travail. Retenant sa bile, Harper attendît la fin de son sermon avant de retourner rageusement dans chambre. Allongée sur son lit, elle ne pensait qu'à une chose : le jour où elle pourrait quitter cette demeure, transformée en prison par la rancoeur de sa mère.
be yourself.
Heyall ! J'aime faire concis donc je vais pas m'épancher, dans la vraie vida je suis un mec, on m'appelle Brian, mais prononcé « brianne », mes parents voulaient pas me rendre la vie trop simple. J'ai 15 ans et ma vie est divisée entre internet, la mode, des series et des bouquins (so original). Je peux tenir une discussion très longtemps, surtout pour dire n'importe quoi mais c'est toujours ça (je saoule les gens aussi). Musicalement parlant, certains qualifient mes goûts de « Rock Indie », d'autres juste de merde, tout simplement. Dans le tas j'aime pas mal de chanteures(ses), mes godess sont nombreuses, de Florence + The Machine et Lady Gaga à Lana del Rey en passant par Bjork et Beyoncé. Je regarde beaucoup de series, j'appartiens à beaucoup de fandoms (Doctor Who, Pretty Little Liars, Skins...), je suis également (et évidemment) fan de Harry Potter et Hunger Games (on précise au cas où). Je suis aussi très interessé par les sexy things de sexe masculin qui peuplent ce forum, vous avez très bon goût sachez le.
J'ai découvert de forum grâce à Raina, Alex et Papy Freddo (on remarquera le magnifique avatar que Raina m'a fait de ses blanches mains). Ça fait quelques temps que j'ai pas rpé, ça se sentira dans mes textes, désolé d'avance.
Dernière édition par Harper E. Elbaz le Ven 8 Mar - 1:41, édité 5 fois
Sujet: Re: i'm in the grip of a hurricane. Dim 3 Mar - 23:51
Un autre Psy' ! :D Yay !
Bienvenue ! (pour info, Ethan est psychiatre et moi j'suis psychiatre ET psychologue. 2 en 1. Cey trop génial, héhé on va former une pitite famille dans la communauté des psy')
Sujet: Re: i'm in the grip of a hurricane. Lun 4 Mar - 0:01
Merci à vous deux ! :abbey:
Priya -> On est la dream team en quelques sortes <3 (Harper est sensée être la cool du groupe, quelle pression). Imran -> Elle sort de son école de psycho, elle aura des pros sur qui prendre exemple Ça promet des discussions profondes en tous cas !
Dernière édition par Harper E. Elbaz le Lun 4 Mar - 21:03, édité 1 fois
Sujet: Re: i'm in the grip of a hurricane. Lun 4 Mar - 0:06
Papy Freddo, surnom définitivement adopté, tu t'en débarrassera pas hahaha. Niveau rp on verra ça, déjà que je sais à peine faire une phrase sans faute...
Sujet: Re: i'm in the grip of a hurricane. Lun 4 Mar - 10:04
Imran Johar a écrit:
Un autre Psy' ! :D Yay !
Bienvenue ! (pour info, Ethan est psychiatre et moi j'suis psychiatre ET psychologue. 2 en 1. Cey trop génial, héhé on va former une pitite famille dans la communauté des psy')
Han mais c'est donc de toi qu'Imranounet parlait dans les jeux. Yaura aucun problème pour les discussions profondes. Pour être psy à Arrowsic il faut avoir un perso un peu détraqué il parait. Mais Harper va peut être pouvoir enfin relever le niveau.
Anyway, bienvenue. En espérant que tu te plairas ici.
Sujet: Re: i'm in the grip of a hurricane. Lun 4 Mar - 12:12
daah ALEXAAA, ça fait un sacré bail que je ne l'avais pas vue ouais, un psy cool et pas déglinguée, ça fera du bien à Arrowsic, parce que là, on est pas gâtés nous j'ai hâte de découvrir la demoiselle ! puis les arrivées en groupe, ayyyy, j'adooooore ça bienvenue, btw.