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 Mes plaies sont impensables + neela & ferny

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Fernando Gautier-Perez
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MessageSujet: Mes plaies sont impensables + neela & ferny   Mes plaies sont impensables + neela & ferny EmptyMer 8 Mai - 10:02

J'attends. J'attends je ne sais quoi. La mort, peut-être ? Un peu. En fait, non. J'attends mon tour pour la chimio. J'attends parmi des gens qui, comme moi, cherchent à repousser un peu la mort. Une semaine, un mois, une année ? Les plus chanceux d'entre eux auront même droit à la rémission. Luxe que je ne pourrai certainement pas m'offrir. Les tumeurs cérébrales sont ignobles. Elles s'attaquent aux cellules nerveuses et s'amusent à les détruire les unes après les autres. Sympathique. Les migraines sont insupportables. J'ai cette phobie de la chimio. Je le vis mal, très mal. Parce que je sais qu'elle ne me soigne pas. Elle me prolonge. Elle prolonge ma souffrance. Elle prolonge ma destruction. Mourir à petit feu. C'est ça, oui. Je meurs tout doucement et douloureusement. Parfois, j'aimerais cesser de prendre mes médicaments. Parfois, j'aimerais cesser d'y aller. Parfois, j'aimerais m'introduire dans le local à médocs et m'infliger une dose mortel de morphine. Mais je ne le fais pas. Je reste docile. Je me soigne. Pour Kai. Parce qu'elle me la demander. Kai, elle voulait que je vive. C'est légitime. J'aurais fait pareil dans le cas inverse. Mais là, j'ai l'impression de la faire plus souffrir qu'autre chose. Je n'arrive plus à lui cacher mon calvaire. Je n'ai plus de cheveux. Je n'ai plus de virilité. Je n'ai plus de libido. Je n'ai plus de force, d'énergie. Je n'ai plus rien. Plus rien qui ne me raccroche à l'homme que j'étais. On peut le dire, je ne suis plus que l'ombre de moi même.

Je soupire. Il y a de tout autour de moi, mais principalement des vieux. Certains ont l'air aux portes de la mort, dans un état pas possible, bien pire que moi. Alors qu'au contraire, d'autres sont en pleine forme, probablement de ceux qui sont en train de vaincre le cancer. Quelqu'un attire particulièrement mon attention. C'est une petite fille. Une petite fille qui porte un foulard pour cacher son crâne nu, comme moi avec ma casquette. Elle joue avec sa mère. Elle sourit. Elle ne pleure pas. Je reste là, muet et bouche bé. Comment la vie peut-elle jouer des tours ainsi ? Comment peut-elle condamner une si petite jeune fille ? Comment peut-elle tenter d'arracher son enfant à sa maman ? J'imagine mon fils ou ma fille atteint d'un cancer. Ça doit être horrible. Horrible de voir la personne que l'on aime mourir un peu plus chaque jour. J'imagine enfin ce que peut ressentir Kai. Je comprends pourquoi je dois me battre, pourquoi je dois faire mon possible pour durer le plus longtemps possible. Je dois voir naître mon enfant. Je dois être témoin de ses premiers pas, ses premiers mots. Je dois lui apprendre ce qu'est la vie. Je ne dois pas lui apprendre ce qu'est la mort. J'aimerais tellement. J'aimerais tellement vivre heureux, en famille avec ma jolie femme-sirène et notre progéniture.

Je me prends la tête entre les mains et je reste comme ça, sans bouger, durant quelques secondes. C'est bientôt mon tour, enfin j'imagine. Ils sont toujours en retard. Il y a toujours de l'attente. Il y a trop de gens malades. Trop de gens en fin de vie. Trop de gens au bord du gouffre. Je relève la tête brusquement lorsque j'entends une voix connue. C'est Neela Owens qui parle avec une infirmière. Neela, c'est une femme douce et adorable chez qui j'ai fait un stage il n'y a pas si longtemps. Je ne l'ai pas revue depuis... Tout ça. Je l'observe un moment de loin, hésitant à me lever pour la saluer. Mais en fait, je ne suis pas d'humeur très sociable ces temps-ci. Je n'aime pas que l'on me voit dans cet état. Je ne me montre plus. À l'hôpital, je me fais de plus en plus rare et il y a de quoi s'inquiéter pour mon examen de fin d'internat qui a lieu dans un mois. Peu importe, je ne suis même pas sûr d'être vivant pour le passer de toute façon. L'infirmière s'en va. Neela s'apprête à partir, mais en balayant la pièce des yeux, son regard se pose sur moi. Nous nous regardons quelques instants, puis elle s'approche.
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MessageSujet: Re: Mes plaies sont impensables + neela & ferny   Mes plaies sont impensables + neela & ferny EmptyJeu 9 Mai - 15:25

Après plusieurs heures de garde à pratiquer césariennes, avortements, accouchements... Je m'apprêtai enfin à raccrocher ma blouse blanche dans les vestiaires des médecins lorsqu'une infirmière m'interpella. Docteur Owens par ci, docteur Owens par là … De la paperasse, encore et toujours de la paperasse à vérifier, remplir et signer, et vu les responsabilités que j'avais, je ne pouvais pas prendre le risque de le faire à l'aveuglette, même morte de fatigue. Non, c'était bien trop dangereux. Je m'attelai donc à cette dernière tâche, stylo et dossiers en mains. J'avais passé quelques minutes avec elle, à répondre à ses questions et à lui donner quelques dernières directives avant qu'elle ne s'éclipse. Une fois seule, mon regard balaya brièvement l'endroit où je me trouvais. C'était un couloir glacial où beaucoup de monde était de passage, médecins comme patients, et qui faisait aussi office de salle d'attente. Le service maternité et celui du cancer étaient côte à côte dans cet hôpital... plutôt ironique non ? De part et d'autre se trouvaient les salles où se déroulaient les séances de chimiothérapie, alors je croisais souvent quelques regards de patients très inquiets. J'avais l'impression qu'ils me questionnaient des yeux : vais-je vivre ? vais-je mourir ? Je m'efforçais de fuir leurs regards désespérés. Ce n'était pas mon rôle de répondre à leurs interrogations, même si j'en aurais bien eu envie parfois. Ce cancer, quelle plaie. Je me faisais souvent la réflexion, mais eux ne devaient penser qu'à ça tous les jours, et à chaque fois que mon regard croisait celui d'un de ces patients, je ressentais comme un poing me frappant violemment le cœur. J'essayais du mieux que je pouvais de ne pas leur prêter trop d'attention en passant par ici, mais c'était plus fort que moi. D'ailleurs l'un d'entre eux retint toute mon attention. Mon dieu, je reconnaissais parfaitement les traits de son visage. Fernando, c'était forcément lui, mise à part qu'il n'avait presque plus de cheveux. La chimio, il en était donc arrivé là. Voilà dans quel état le cancer l'avait mis, comme une bête qui vous ronge à petit feu, en général juste le temps qu'il faut pour que vous ayez bien le temps de réaliser que vous êtes foutu. Nous nous étions regardés quelques instants. Cela faisait pourtant peu de temps qu'il était parti, mais le cancer semblait s'être rapidement accaparé de son corps. Je pus une nouvelle fois sentir ce poing me cogner, me déchirer littéralement le cœur. Même de loin, je lisais dans ses yeux cette tristesse, ce désarroi profond qu'il pouvait ressentir. Je m'approchai alors de lui jusqu'à arriver à sa hauteur.

C'était un vrai choc pour moi de le voir dans cet état, et assis dans ce couloir, non plus en tant qu'interne mais en tant que patient. Toutefois j'essayais de cacher du mieux que je le pouvais mon inquiétude pour lui. « Fernando … ça me fait plaisir de te revoir. » Je lui tendis un faible sourire mais qui se voulait sincère malgré tout. Ma voix tremblait légèrement tant le choc était dur à encaisser. C'était affreusement difficile pour moi de lui sourire, de faire comme si tout allait bien. Je n'en revenais pas. La dernière fois que je l'avais vu, c'était pendant un stage en chirurgie, il était déjà malade, mais n'avait pas encore commencé ses séances de chimio. Fernando était un excellent chirurgien, une belle carrière l'attendait. Nous avions d'ailleurs beaucoup sympathisé pendant ce stage, il m'avait annoncé la naissance imminente de son bébé, et m'avait promis de me tenir informée de l'évolution de sa maladie. Je n'avais pourtant jamais reçu de nouvelles, mais n'avais pas insisté en le recontactant, pensant que ce serait maladroit de ma part. Ce genre de situation est tellement délicate, on ne sait pas quoi dire, pas quoi faire, par peur que cela soit mal interprété par le malade ou sa famille. Un 'ça va bien ?' aurait été vraiment inapproprié vu la situation. Évidemment qu'il allait mal, il ne me fallait pas un dessin pour le comprendre, et puis c'était légitime.

J'étais vraiment contente de le voir, mais naturellement j'aurais préféré que ce soit dans d'autres circonstances. Quelque part, j'étais gênée parce que je ne savais pas quoi lui dire. Le voir comme ça, le teint pâle, les traits tirés de fatigue et le crâne à moitié chauve, me tuait. Comme la vie pouvait être cruelle. Il ne pouvait pas mourir, pas maintenant, pas comme ça, la vie s'apprêtait à lui offrir tellement de belles choses. Fernando s'était mis un peu à l'écart des autres patients, c'est pourquoi j'avais pu prendre place à côté de lui, et après tout, j'avais terminé ma garde. Mes yeux se posèrent sur le petit écriteau de la porte située face à nous et qui indiquait froidement 'chimiothérapie'.. Je poussai un soupir, devinant ce qu'il s'apprêtait à subir. « Tu … Comment tu te sens ? » demandais-je d'une voix douce en détournant mon regard un peu inquiet sur lui. Encore une fois, j'avais du mal à trouver les bons mots. Avec de simples patients, c'était dur, mais j'avais des formules toutes faites qui m'aidaient. Avec des amis, c'était complètement différent. Je me doutais qu'il n'allait pas me répondre qu'il pétait la forme, mais parfois, exprimer ce que l'on ressent peut libérer d'un certain poids, et puis j'avais envie de lui apporter un soutien psychologique.
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MessageSujet: Re: Mes plaies sont impensables + neela & ferny   Mes plaies sont impensables + neela & ferny EmptyMer 15 Mai - 11:06

Je le redoute toujours, de croiser des médecins que je connais. Je le redoute parce qu'à eux je ne peux pas mentir. À eux je ne peux pas cacher le fait que mon état empire de jour en jour. Ils savent. Ils le savent tout autant que moi. Ils le voient au premier coup d'oeil. Je prends un grand soin à éviter Priya, Imran et tous les autres. Mais Neela se retrouve là, aujourd'hui, pour je ne sais quelle raison, et il m'est impossible de fuir. Pour une fois, je n'ai d'autre choix que d'affronter la réalité. Elle s'approche. Je ne dévie pas mon regard de son doux visage entouré de belles mèches blondes. Elle ne semble pas aussi sereine que d'habitude. Elle adopte la même moue que la plupart des gens à qui j'ai affaire depuis que la maladie s'est acaparée de moi. Cette moue gênée, attristée, mais discrète. Les gens tentent toujours de masquer leurs émotions. Certains y arrivent mieux que d'autres, mais dans le fond, je sais ce qu'ils ressentent. Je l'ai ressenti moi aussi face à des patients pour lesquels je m'étais pris d'affection. Je sais que c'est dur. Je sais que c'est délicat.

Je sais que pour les gens que je côtoie, je ne suis plus Fernando. Je suis Fernando le cancéreux. Ah, le pauvre Fernando en bout de vie. Le jeune homme de vingt quatre ans qui vient tout juste de se fiancer par désespoir. Celui qui a mis sa petite amie en cloque juste avant de l'abandonner pour la mort. C'est ce que pensent les gens, j'en ai bien peur. C'est la vérité. Et je n'ai toujours pas compris pourquoi tout ça devait m'arriver. « Fernando … ça me fait plaisir de te revoir. » Après un léger silence, elle parle enfin. Je me doute que ça ne lui fait pas plaisir de me voir, du moins pas dans cet état. Mais j'apprécie cependant qu'elle ne fasse pas tout de suite un commentaire sur le lieu où nous nous trouvons. Ou bien sur mon cancer. Dans ces temps durs où l'on a juste besoin de normalité, on apprécie toujours les gens qui essaye de nous en donner un tout petit peu. Je me rappelle que j'étais sensé l'appeler, la tenir informée de l'évolution des choses. Je lui avais parlé de mon cancer, mais c'était au début. C'était au début quand tout allait encore plutôt bien. J'étais plein d'espoir. Je pensais que la chimio avait peut-être une chance de l'emporter. Non, en fait, je savais dès le début que c'était voué à l'échec. Mais j'avais promis à Kai d'essayer. J'avais tellement promis que tout irait bien que finalement je m'en étais persuadé.

« Tu … Comment tu te sens ? » La question inévitable. La question auquel j'ai droit tous les jours, des milliers de fois. La question à laquelle je ne réponds jamais honnêtement. Oui, ça va. Je fais aller. Je me sens mieux. La chimio est dur, mais je m'accroche. Tant de formules différentes pour dire la même chose : mensonge. Comment ne pas mentir lorsque la vérité est si dure à entendre ? Mais aujourd'hui, avec Neela, je n'ai pas envie de faire semblant. Aujourd'hui, je n'en ai tout bonnement même plus la force. « D'habitude, je dis que tout va bien, mais c'est faux. » Je commence en ne quittant pas le sol des yeux. Quelque part, j'ai trop de mal à la regarder dans les yeux, à lire sa tristesse et sa désolation pendant que j'exprime ma souffrance quotidienne. « Je me dis que peut-être, si je dis que ça va, ça finira par être vrai. » C'est ce que je me suis surpris à penser, comme un gosse, ces quelques dernières semaines. Jusqu'à ce que je me rende à l'évidence. « Mais c'est stupide. Ça ne va pas mieux. Ça va de plus en plus mal. Pour être honnête, j'ai l'impression que je suis déjà mort. » dis-je d'une voix quasiement inaudible. C'est cru. C'est dur de dire ça. Mais c'est ce que je ressens. C'est vidé de toute énergie que je me réveille le matin. Même la nuit, même le sommeil profond que m'infligent les médicaments ne sont pas assez puissants pour me recharger. Je suis vide. Je me lève, je mange, je bois, je vais à l'hôpital, je me couche et ça recommence. Plus rien n'a de saveur, plus rien n'a de goût. Tout est vide de sens. S'il n'y avait pas Kai et ses quelques baisers. S'il n'y avait pas ce bébé que je sens avide de vie en elle, je ne pourrais pas continuer à me lever tous les jours. Je ne pourrais plus mentir et faire semblant. « Si je continue, si je prends mes médicaments, que je vais aux rendez-vous de médecin c'est uniquement parce que je l'ai promis à la mère de mon enfant. Je suis prêt à mourir, mais pas à renoncer à mon rêve de fonder une famille. » C'est ça, la triste vérité. Je me sais condamné. Je sais que chaque jour je m'éloigne de l'homme que j'étais, de la femme que j'aime et du rêve de notre vie à trois. Je sais que chaque jour je m'approche de la mort.
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MessageSujet: Re: Mes plaies sont impensables + neela & ferny   Mes plaies sont impensables + neela & ferny EmptySam 18 Mai - 17:28

J'appréciai grandement l'honnêteté dont Fernando faisait preuve avec moi. Pour une fois, il ne répondrait pas par l'affirmative, comme les patients ont l'habitude de le faire avec leur entourage histoire d'expédier rapidement la conversation de peur de faire de la peine. Il allait mal, très mal, cela crevait les yeux, et j'aurais presque été vexée s'il m'aurait déclaré le contraire. Cette fatalité lui collait à la peau, provoquant indignation et souffrance. Une souffrance indescriptible que lui seul pouvait comprendre parce qu'il n'y avait que lui qui vivait tous les jours avec ce fardeau. Cependant, il ne pouvait pas affirmer qu'il avait déjà un pied dans la tombe. Cette phrase me provoqua un pincement au cœur. Je désirais tellement qu'il guérisse qu'il avait presque réussi à me mettre en colère en faisant ce genre de constat funèbre. Je fis d'ailleurs un 'non' de la tête en fronçant les sourcils. « T'as pas le droit de dire ça. C'est faux. » Je ne voulais pas y croire, je ne voulais pas le croire. Je me voilais peut-être la face, mais je ne pouvais pas accepter le fait qu'il se dénigre de cette façon, et baisse les bras aussi vite. A ce moment précis, je compris que l'heure était grave, et que Fernando avait plus que tout besoin d'aide et de force pour espérer vaincre la maladie. Ceci dit, je comprenais tout à fait qu'il soit défaitiste, parce que quand le sort a décidé de s'acharner sur vous, il est très dur d'avoir à la fois l'envie et le courage de remonter la pente.

La vie ne pouvait pas leur faire ça à tous les trois, et l'idée qu'il disparaisse m'était insupportable, voire même inconcevable. C'était bien trop difficile à encaisser, et puis comme on dit : tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, alors je m'accrochais à cette formule comme une moule s'accroche à son rocher. Pour une fois, je pouvais me permettre de faire un geste réconfortant, parce que Fernando n'était pas un patient comme les autres. Je n'étais pas habituée à être physiquement affectueuse, pas envers lui en tout cas, et encore moins dans cet hôpital, c'est pourquoi j'avais hésité, puis avais finalement posé ma main sur la sienne en douceur pour le rassurer. « Tu dois te battre. Tu es jeune, tu vas t'en sortir. Ne baisse surtout pas les bras je t'en supplie, pas maintenant. Tu sais que le moral compte beaucoup pour ta guérison. » Je le regardais avec insistance, comme si mon regard était ma seule force de persuasion à cet instant. C'était facile à dire, et pourtant il devait garder le moral car tous les médecins savent que même cela ne fait pas tout, la force psychologique est une condition nécessaire au rétablissement. Fernando ne devait pas cesser de se battre tant que son cœur continuait de battre lui aussi, et c'était le message que je voulais lui faire passer.

Je lisais parfaitement son désespoir dans son regard, et me sentais tout aussi démunie que lui. Malgré tout il ne pouvait pas se permettre de lâcher prise en se laissant mourir, aussi difficile que cela pouvait être. « Mais tu n'y renonceras pas. Il faut y croire. Tu vas continuer de te battre et guérir, pour ta femme, pour ton enfant. » Ma main se serra sur la sienne tandis que mes yeux ne lâchais pas les siens. Il y eu un long silence entre nous pendant lequel il ne répondit rien, et où j'eus le temps de le détailler un peu plus du regard. Il était tout juste reconnaissable. Cette image me désolait, j'en avais presque les larmes aux yeux, mais comme je n'avais pas le droit de flancher devant lui, je les retenais. Il n'avait pas besoin de ça, et pourtant je ne pouvais pas contrôler le tremblement de ma voix. « Je suis tellement désolée de ce qu'il t'arrive si tu savais... Si seulement je pouvais faire quelque chose pour toi... » Faire quelque chose ? Mais quoi ? A part donner un coup de baguette magique pour lui rendre la santé, il n'y avait rien d'autre à faire de plus utile pour qu'il retrouve sa vie d'avant. J'avais beau être un brillant médecin, et lui aussi, nous nous sentions aussi impuissants l'un que l'autre face à ce fléau. Il faudrait attendre, et espérer, ne jamais cesser une seule seconde d'espérer que la chimio fasse son travail correctement en éliminant totalement le cancer de son corps. En attendant, j'essayais tant bien que mal d'apaiser sa souffrance psychique avec des mots encourageants. Je lui montrais que j'étais là pour lui quoiqu'il arrive. Je savais qu'il ne manquait pas du soutien de son entourage, et que les mots que je lui disais avaient probablement déjà résonné plusieurs fois dans son oreille, mais tant pis, j'apportais ma petite pierre à l'édifice. Je m'étais attachée à lui mine de rien, et le fait qu'il soit atteint de cette maladie allait sûrement et malheureusement nous rapprocher davantage. Les patients autour de nous semblaient particulièrement intéressés par notre conversation, car même si nous ne parlions pas fort, le silence était tel qu'on aurait presque pu entendre une mouche voler dans la pièce. Soudain, mes yeux se relevèrent car un médecin que je connaissais bien ouvrit la porte pour appeler un patient, signe que c'était son tour. Mon confrère eu l'air surpris de me voir assise ici, évidemment, mais qu'importe, j'allais rester jusqu'à ce que le nom de Fernando soit appelé, et j'espérais même passer un peu de temps avec lui après son rendez-vous s'il le voulait bien.

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MessageSujet: Re: Mes plaies sont impensables + neela & ferny   Mes plaies sont impensables + neela & ferny EmptyJeu 30 Mai - 11:32

Je me revois il y a quelques mois, quelques semaines même aux côtés de Neela. Elle m'apprenait les quelques subtilités de son métier. Il était venu le temps où je devais choisir ma spécialité. Après la naissance de Lleyton, il était devenu clair pour moi que je m'occuperai des bébés. Ils m'avaient donc envoyé chez Neela, pour étudier les choses à leur commencement. C'était bien, c'était très enrichissant. C'est un médecin extraordinaire et même plus que ça, c'est une femme incroyable. Le courant était passé tout de suite. Je nous revois tous les deux, à rire et à être rappelé à l'ordre par quelques infirmières jalouses. Nous sommes bien loin du tableau que nous présentons aujourd'hui. Quelques fois j'aimerais remonter le temps et retrouver le Fernando que j'étais. Celui qui n'était pas malade, celui qui respirait la bonne santé et qui ne pense qu'à aider les autres. J'ai du mal désormais. Même si je me dois et que je veux toujours exércer mon devoir à l'hôpital, je ne suis plus traité de la même façon. Les gens ont pitié. Les médecins font tout pour me décharger. Ceux qui ne pouvaient pas me saquer avant me traitent maintenant comme un petit prince. J'ai tant besoin de normalité. Juste de la normalité. J'ai besoin de sentir, au moins une fois, que je ne suis pas malade.

Mais ce serait fuir la vérité. Ce serait se mentir. Je suis malade. Je suis atteint d'un cancer. Je suis condamné. Aussi triste que cela puisse être, c'est la vérité. Je l'admets enfin et pour la première fois je le dis. Je le dis que ça va mal, que le traitement ne montre aucun résultat, que je perds espoir. L'espoir, au fond, je ne l'ai jamais réellement eu. En tant que médecin je savais déjà que c'était perdu d'avance. C'est ma part d'homme, d'homme amoureux qui a cherché à garder espoir coute que coute. « T'as pas le droit de dire ça. C'est faux. » J'avais envie de dire « Si ! J'ai le droit, j'ai tous les droits ! » Mais ça n'apporterait strictement rien à la conversation. Neela est gentille, elle ne mérite pas que je décharge mes problèmes sur elle. Elle ne pense qu'à m'aider. « Tu dois te battre. Tu es jeune, tu vas t'en sortir. Ne baisse surtout pas les bras je t'en supplie, pas maintenant. Tu sais que le moral compte beaucoup pour ta guérison. » C'est vrai. Des recherches ont été faites, le mental a une influence énorme. Cela avait pu être démontré notamment grâce à des placebos donné à des patients atteints d'un cancer. Une nette amélioration avait été notée puisqu'ils étaient convaincu de prendre un médicament sensé les guérir. Il avait aussi été prouvé que les optimistes guérissaient pratiquement à chaque fois. Malheureusement, je ne fais pas partie de cette catégorie de personne. Encore un merveilleux héritage de mon géniteur. Lui qui avait tendance à toujours voir le mal partout, il semblerait que je tiens de lui.

Je reste silencieux. Je ne sais pas quoi ajouter. J'ai l'impression de ne pas avoir le droit de dire la vérité. Comme si je ne pouvais pas crier mon desespoir. Et pourtant, je n'ai pas envie de mentir. Je n'ai pas envie de dire à Neela ce qu'elle veut entendre. Elle se sentira peut-être mieux, mais pas moi. « Mais tu n'y renonceras pas. Il faut y croire. Tu vas continuer de te battre et guérir, pour ta femme, pour ton enfant. » Kai, notre bébé, ça c'est l'argument qui tue. Une larme roule sur ma joue. Elle est apparu sans crier gare. Je n'ai même pas pu la retenir. De toute façon, je n'en aurais pas eu la force. « Je veux tellement voir mon enfant grandir. » Je m'interromps, tellement ce que je viens de dire me semble triste et absurde. « Je... J'aimerais au moins assister à sa naissance. Le porter dans mes bras, rien qu'une fois. » Je regarde mes pieds. « La chimie m'affaiblit tellement, même si j'arrive jusque là, j'en aurai surement même pas la force. »

« Je suis tellement désolée de ce qu'il t'arrive si tu savais... Si seulement je pouvais faire quelque chose pour toi... » J'en n'en doute pas. Et pourtant, elle en fait déjà beaucoup. Elle m'écoute, attentivement, sans chercher à m'interrompre, sans chercher à me faire taire. J'ai juste besoin que ça sorte, qu'on m'autorise à dire enfin ces choses là. Avec Neela, j'y arrive. Je sais pourtant qu'à ses yeux, ce n'est pas assez. Je sais qu'elle aimerait faire plus, qu'elle se sent terriblement impuissante. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai ressenti ça face à des patients en fin de vie. « Le bébé, avec Kai, c'est moi qui l'ai voulu. Elle l'a gardé pour moi. Je... C'est pathétique ce que je suis devenu. » Je doute que Neela soit au courant de cette histoire. Il n'y a que nos amis très proche qui connaissent l'intégralité de l'histoire de cette grossesse. Pour les autres, Kai est tombée enceinte et tout le monde est heureux. Du moins, tout le monde l'était avant l'étape cancer. Je crois bien que nous sommes le couple le plus plaint d'Arrowsic. C'est tellement fatiguant de sentir sur soi le regard plein de pitié des gens. « Merci de m'écouter Neela. »

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MessageSujet: Re: Mes plaies sont impensables + neela & ferny   Mes plaies sont impensables + neela & ferny EmptyVen 7 Juin - 21:18

« Je veux tellement voir mon enfant grandir. » J'acquiesce. C'est tout à fait naturel venant d'un futur papa que de voir son enfant grandir, surtout quand, comme Fernando, on est pas sûr que cela se produise. C'est dingue comme les choses évidentes de la vie prennent une valeur considérable pour un homme lorsqu'il sent la mort approcher. Et je me rends compte tout à coup que je ne sais même pas quand l'arrivée du bébé est prévue. « L'accouchement est prévu dans combien de temps ? » Suivre la grossesse de sa fiancée aurait été un vrai déchirement pour moi, heureusement qu'elle ne m'avait pas été confiée parce que je crois que je n'aurais jamais eu la force. La plupart du temps, je préférai n'avoir aucun lien avec la famille pour pouvoir travailler en toute objectivité, même si cela n'empêchait pas d'être confrontée à des situations dures à encaisser. Parfois, je vivais des expériences si douloureuses qu'en rentrant chez moi, je n'arrivais pas à faire la part des choses ni abstraction de tout ça, alors suivre Kai n'aurait pas été une bonne solution, ni pour moi d'un point de vue déontologique, ni pour elle. « Je... J'aimerais au moins assister à sa naissance. Le porter dans mes bras, rien qu'une fois. » Son regard se perdit dans le vide. « La chimie m'affaiblit tellement, même si j'arrive jusque là, j'en aurai surement même pas la force. » Ses mots me touchaient énormément, et cette situation devait être atroce à vivre pour lui et pour Kai. Je ne savais pas comment sa fiancée voyait les choses, ce qu'elle envisageait. De toute façon, c'était bien trop personnel pour que j'ose lui en parler. « Tu sais, même si tu ne vois jamais ton enfant, il saura au moins que tu t'es battu jusqu'au bout contre ça. » Cet enfant pourra être fier de son papa qui n'aura jamais baissé les bras face à la maladie, qui est resté digne et courageux jusqu'à la fin. Mais en pensant tout ça, j'envisageais le décès de Fernando, et c'était une hypothèse inacceptable. Il allait s'en sortir, forcément. « Le bébé, avec Kai, c'est moi qui l'ai voulu. Elle l'a gardé pour moi. Je... C'est pathétique ce que je suis devenu. » Non, ce n'était pas pathétique. Il s'était affaibli à cause de ce foutu cancer, mais à côté de ça, il allait devenir papa, il était un médecin talentueux et j'étais certaine qu'il était aussi un fiancé merveilleux avec de grandes qualités. Alors non, il était loin d'être pathétique. « Ce bébé, dis-toi que c'est un peu de toi qui survit. » J'étais visiblement très fatiguée de cette garde pour en arriver à dire des trucs pareils et à me mettre à philosopher. Je m'étonnais moi-même. « Euh, c'est un peu étrange ce que je dis là, et je sais pas si ça te rassure, mais c'est vrai. Si le pire venait à arriver, quelque part, ce petit bout, c'est une partie de toi qui reste avec elle. » Je lui souris. L'entendre se dénigrer me faisait mal, mais je sentais qu'il avait grand besoin d'exprimer ce qu'il ressentait, alors je l'avais laissé parler jusque là. Je l'avais laissé me dire ce qu'il avait sur le cœur, aussi intolérable cela pouvait être. Je ne connaissais pas son histoire avec Kai, mais apparemment, Fernando avait insisté pour qu'elle garde ce bébé. Il avait bien fait, ce bébé, c'était sûrement la plus belle preuve d'amour qu'il pouvait lui faire, même s'il avait pris le risque de la laisser l'élever seule. Oui, cet enfant était, quoiqu'il arrive, une très belle chose, qu'ils ne devaient pas regretter une seule seconde. « Merci de m'écouter Neela. » Mes lèvres se pincèrent. J'étais gênée, parce qu'en fait, je n'avais pas l'impression de lui servir à grand chose. Je l'écoutais, simplement, et essayais de répondre du mieux que je le pouvais en essayant d'être positive. C'était tout ce qui était en mon pouvoir à l'heure actuelle. Le voyant avec les larmes aux yeux et la tête baissée, je me dis tout à coup que l'écouter ne serait pas suffisant. Fernando avait besoin de changer d'air, de penser à autre chose, au moins l'espace de quelques heures. « Est-ce que … est-ce que tu veux aller boire un verre après ton rendez-vous ? J'ai du temps, et puis, je me mets à ta place, ça te fait sûrement beaucoup de bien de parler de tout ça, mais je pense que tu aimerais y oublier un peu, non ? » Je l'interrogeai du regard, espérant lui remettre un peu de baume au cœur. En tout cas, je voulais juste passer un moment avec lui en dehors de ces murs blancs et froids de l'hôpital que nous connaissions que trop. Après tout, je n'avais pas eu l'occasion de lui parler en dehors de cette enceinte, et là, elle se présentait. Je jetai ensuite un œil par la fenêtre de la pièce, derrière laquelle j'apercevais un joli rayon de soleil, puis reposa mon regard sur Fernando. « Enfin … c'est comme tu veux, je veux surtout pas te forcer, mais il y a un beau soleil dehors ce serait dommage de pas en profiter. » Un petit sourire s'installa sur mon visage. Un sourire qui se voulait encourageant, et qui, j'espérai, lui ferait du bien. Évidemment je ne savais pas ce que le médecin s'apprêtait à lui annoncer, ni dans quel état Fernando allait ressortir de ce rendez-vous, mais c'était une petite attention que je lui offrais volontiers.

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MessageSujet: Re: Mes plaies sont impensables + neela & ferny   Mes plaies sont impensables + neela & ferny EmptyDim 9 Juin - 15:00

Mourir, on meurt tous un jour. Je sais que mon tour viendra à un moment ou à un autre, mais je crains que la Faucheuse m'ôte à la vie un peu plus tôt que prévu. Je faiblis. La chimio ne donne rien. Je dois faire des examens complémentaires, je dois faire le point. Mais je n'en ai pas besoin moi, de ces fichus examens, pour savoir comment je me sens. Je le sens en tant que médecin. Je le sais en tant que malade. Ça va mal, ça va de plus en plus mal et j'ai bien peur que le temps qui m'avait été promis ne soit que raccourci. Un an, j'avais un an selon les médecins. Mes amis, Kai, eux, croient encore en ma capacité de guérison. Moi, j'ai toujours su que c'était impossible. Impossible à part si je réalisais cette fameuse opération. Opération qui n'est pas question que je fasse. Il n'y a presque aucune chance que ça marche. Il y à plus de chance que je reste en vie dix ans de plus mais à l'état végétatif plutôt que je meurs ou bien que je vive sans séquelle. Je ne suis pas prêt à prendre le risque. Mais j'aimerais tant pouvoir tenir quelques mois de plus, voir mon enfant, pouvoir assister à sa naissance et le porter dans mes bras. J'en rêve, jours et nuits.

« L'accouchement est prévu dans combien de temps ? » J'avoue ne même pas vraiment le savoir. Je crois que Kai est à cinq mois environ. « Dans à peu près quatre mois. » Oui, quatre mois. Ce n'est pas long, c'est même plutôt court. Mais pas pour moi, pour moi c'est déjà trop. J'ai l'impression de voir ce rêve de devenir papa me filer entre les doigts, s'éloigner de moi à mesure que j'avance dans le temps. Plus mon enfant se développe, grandit plus son père au contraire s'éteint et meurt. C'est ironique, c'est triste, mais c'est la pure et dure vérité. « Tu sais, même si tu ne vois jamais ton enfant, il saura au moins que tu t'es battu jusqu'au bout contre ça. » Je ne sais pas s'il pourra s'en consoler. Il ne connaîtra jamais son père. On lui en parlera, il verra des photos, peut-être qu'il ira pleurer quelques fois sur ma tombe, mais il naura pas de père. Ce genre de choses laisse une marque toute la vie. De plus, j'ai peur pour Kai qui, je le sais, aura du mal à se battre pour son enfant. D'une part parce qu'elle n'en voulait pas et d'autre part parce que je ne serais plus là. J'en fais part à Neela, de cette situation qui me rend fou, qui me fait souffrir encore plus que la maladie elle même. « Ce bébé, dis-toi que c'est un peu de toi qui survit. » C'est vrai, et pourtant j'ai du mal à voir les choses ainsi. « Euh, c'est un peu étrange ce que je dis là, et je sais pas si ça te rassure, mais c'est vrai. Si le pire venait à arriver, quelque part, ce petit bout, c'est une partie de toi qui reste avec elle. » J'aimerais beaucoup que Kai ressente ça, mais j'en doute profondément. Je pense que pour elle, rien ne pourra me remplacer et c'est bien ça qui me fait peur, qui m'a toujours fait peur : cet amour inconditionnel qui nous unit et qui nous a détruit bien des fois. « J'espère qu'elle sera capable de voir les choses ainsi. »

Je remercie Neela de prendre le temps de m'écouter, de ne pas juger. J'avais besoin d'être entendu. Ça fait du bien. Faire semblant, afficher un masque de circonstance j'en suis fatigué et c'est tellement agréable de pouvoir être soi même. C'est presque une délivrance. « Est-ce que … est-ce que tu veux aller boire un verre après ton rendez-vous ? J'ai du temps, et puis, je me mets à ta place, ça te fait sûrement beaucoup de bien de parler de tout ça, mais je pense que tu aimerais y oublier un peu, non ? » J'ai un petit sourire. Je pense qu'après la chimio, comme d'habitude, je serais complètement crevé et à peine capable de tenir de bout, mais peut-être bien que me forcer, essayer pour une fois de vivre une vie normale me ferait du bien. Je fais oui de la tête. « Enfin … c'est comme tu veux, je veux surtout pas te forcer, mais il y a un beau soleil dehors ce serait dommage de pas en profiter. » Ça fait longtemps que j'ai pas profité des plaisirs simples de la vie. Ça fait longtemps que je me suis pas baladé, que je n'ai pas pris le soleil, que je n'ai pas passé un moment entre amis. La chimio m'a ôté le peu de vie qui me reste. Je n'ai plus d'énergie, plus d'envie, seulement la fatigue. Au final, je dors plus que je ne suis éveillé en ce moment. C'est ça la vie ? Mourir n'est-ce pas dormir pour toujours ? Voilà aussi pourquoi je pense que la mort est proche. Ma vie y ressemble un peu trop. « Non, ça me ferait vraiment plaisir. Oublier le temps de quelques heures que je suis malade »

Une infirmière entre dans la pièce. « Fernando ! C'est à toi. » Je jette un regard un peu triste à Neela et je lâche sa main. « Bon... On se retrouve après ? » Je me lève doucement et après sa réponse je me dirige lentement vers les machines qui me « maintiennent en vie ».

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MessageSujet: Re: Mes plaies sont impensables + neela & ferny   Mes plaies sont impensables + neela & ferny EmptyMer 12 Juin - 13:07

« Dans à peu près quatre mois. » Je poussai un petit soupir. En quatre mois, il pouvait se passer tellement de choses, et la maladie pouvait évoluer à vitesse grand v. Philosopher, me perdre dans des réflexions abstraites, voilà à quoi j'en étais réduite pour rassurer Fernando. « J'espère qu'elle sera capable de voir les choses ainsi. » Mon regard se perdait dans le vide tandis que je haussais les épaules. Oui, je l'espérai aussi, même s'il serait sûrement très compliqué pour elle de voir les choses sous cet angle dans des conditions aussi dramatiques. C'était facile à dire pour moi, je n'étais pas dans cette situation, j'étais bien loin de pouvoir comprendre ce qu'elle pouvait ressentir, et je ne pourrais sans doute jamais comprendre. « Non, ça me ferait vraiment plaisir. Oublier le temps de quelques heures que je suis malade. » Formidable. Je sentais que c'était sincère, et à moi aussi, ça me faisait réellement plaisir. J'eus tout juste le temps de nous imaginer sur la terrasse d'un café à profiter du soleil, qu'un médecin ouvrit la porte et s'adressa à Fernando. « Fernando ! C'est à toi. » Dur retour à la réalité. Oui, j'avais tout juste eu le temps de lui accorder un sourire réconfortant et de réaliser que nous allions pouvoir profiter du beau temps, que l'heure était déjà venue pour lui de rejoindre ces machines qui le maintenaient en vie. « Bon... On se retrouve après ? » J'acquiesçai rapidement de la tête alors qu'il se levait pour se diriger vers la pièce qui continuait de lui offrir l'espoir d'une vie meilleure, sans la maladie, mais non sans contraintes et effets indésirables. « Bien sûr ! Courage. » J'affichai un léger sourire, comme pour appuyer mon encouragement. Du courage, il allait lui en falloir pour affronter ce qu'il allait subir... Quoiqu'il en soit, il en avait besoin. Ces seringues, tous ces médecins, ces infirmières à ses côtés, le ramenaient à son état, à la dure réalité, à son cancer. Je savais que la chimiothérapie fatiguait énormément l'organisme. Déjà que la maladie l'affaiblissait, ces séances de soit-disant traitement n'arrangeait absolument rien à cela. Pire, elles l'aggravaient, et le fatiguait encore plus. Elles étaient un peu comme une immense machine à laver, une machine qui lavait votre corps du cancer, du moins qui essayait de le faire, et vous en ressortiez complètement lessivés, c'est le cas de le dire. Complètement secoués, physiquement et mentalement, pourtant, Dieu sait que cette démarche était indispensable pour ne pas devenir un légume bouffé par le cancer. J'avais profité d'être seule pour me diriger dans les vestiaires et raccrocher ma blouse avant de retourner m'asseoir dans la salle d'attente.

J'attendais sagement le retour de Fernando, au milieu de tous ces patients, que j'avais le temps d'observer discrètement. Certains avaient l'air à la fois apeurés et attristés, alors que d'autres affichaient des traits plus détendus. Chacun gérait la maladie à sa façon, mais au fond, tous avaient dans les yeux une petite lueur d'espoir, un espoir infime mais qu'ils ne lâchaient pas tant qu'ils étaient encore sur cette terre. De temps à autre, je croisai un regard que je fuyais rapidement. Je me sentais tout à coup complètement minable, avec mon rouge à lèvres, mes escarpins et mes cheveux parfaitement coiffés, assise à leurs côtés. Même à l'hôpital, j'étais toujours élégante, c'était en quelque sorte dans ma nature de ne pas me laisser aller physiquement. Soudain, je me demandais à quoi je servais, pourquoi j'avais travaillé si dur toutes ces années pour être dans l'incapacité totale de pouvoir aider tous ces gens. Ma fierté d'être médecin en prenait un sacré coup. J'étais ridicule. J'étais bonne pour faire naitre des bébés, les sauver, eux et leurs mamans, mais le cancer restait un fléau devant lequel je me sentais impuissante, comme tous les médecins, même les plus grands. Je me sentais affreusement mal. J'étais tout simplement mal à l'aise d'être en aussi bonne santé et de l'afficher malgré moi devant eux. C'était presque de la provocation à ce niveau là, et la seule envie qui m'animait à cet instant, c'était de quitter les lieux par respect pour tous ces malades. Finalement, après une demie heure à patienter dans un silence insoutenable, Fernando réapparut, les traits un peu fatigués. Je me levais, et m'inquiétais un peu de son état en posant ma main sur son épaule. « Ça va ? J'espère que tu n'es pas trop fatigué, on peut remettre ça à plus tard si tu préfères. » Franchement, tout ce qui m'importait, c'était qu'il se sente bien. S'il préférait rentrer se reposer, s'il en éprouvait le besoin, alors il nous suffirait de reporter ce moment à plus tard. Fernando était le seul interne que j'acceptais de voir à l'extérieur de l'hôpital, parce que si je ne pouvais pas le sauver physiquement de ce cancer, je pouvais au moins essayer de l'en détacher mentalement, avec mes propres moyens, aussi banals pouvaient t-ils être.

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MessageSujet: Re: Mes plaies sont impensables + neela & ferny   Mes plaies sont impensables + neela & ferny EmptySam 15 Juin - 21:41

Une demi heure, une demi heure de traitements, de machines, de cette chose appelée chimiothérapie. Une demi heure de torture. Ça passe lentement, trop lentement, j'ai l'impression d'y passer ma vie à chaque fois alors qu'en fait, ce n'est qu'un vingt quatrième d'une journée. Durant ces trentes minutes on a aisément le temps de se poser mille questions, de se torturer l'esprit à imaginer tous les mauvais scénarios qui pourraient nous arriver en cas de chute, au cas où la maladie empirait, ce qui, je pense, est d'ailleurs mon cas. Je soupire et je sens ma tête tourner. Je ne comprends pas comment cette machine puisse être capable de guérir. D'accord, je l'ai vu de mes propres yeux lorsque j'étais de l'autre côté, lorsque j'étais le médecin. Je l'ai vu et pourtant, aujourd'hui, j'ai du mal à y croire. À tel point, que je remets presque en question mes souvenirs. 

Et puis, je me souviens tout à coup que mes examens de fin d'internat sont la semaine prochaine. Ça n'a aucun sens, mais je vais les passer quand même. Je les passerai quand même malgré le fait que je ne me sois presque jamais pointé à l'hôpital ces derniers temps. Je le passerai, seulement pour Kai, pour lui donner un semblant de normalité. Ça ne sert à rien, je le sais. Je ne guérirai jamais, ce n'est pas que par pessimisme que je dis ça, j'en suis convaincu. Je mourrai jeune et je n'aurais pas eu le temps de devenir ce brillant médecin que je rêvais d'être. Et même si un miracle se produisait, même si je survivais à tout ça, je ne suis pas sûr d'être un jour capable de remettre les pieds dans un hôpital et de voir des gens souffrir autant que j'ai souffert.

« C'est terminé Fernando. » me dit l'infirmière qui était venue me chercher toute à l'heure. J'étais encore un peu perdu dans mes pensées. Encore un peu ailleurs. Et puis, je me lève, avec difficulté, me souvenant que Neela est en train de m'attendre dans la salle d'à côté. Je suis épuisé, à bout. Je ne rêve que d'une chose : dormir. Mais je n'irai pas, je ne cederai pas au cancer cette fois-ci. Je me le suis promis. Je vais boire un verre avec Neela, je vais oublier, même si mon corps fera tout pour me rappeler la réalité. Pour une fois, je vais réellement combattre et je ne ferai plus semblant. Juste pour aujourd'hui, juste pour sourire une fois sincèrement et ne pas me souvenir.

« Ça va ? J'espère que tu n'es pas trop fatigué, on peut remettre ça à plus tard si tu préfères. » Elle semble un peu inquiète. Ça doit se lire sur mon visage que je ne suis pas bien. Et cette fois, je mens. « Ca va, allons-y. » dis-je en souriant doucement. Sans lui laisser le temps de répliquer quoi que ce soit, je l'attrape gentillement par le bras et je l'emmène hors de cette pièce qui me répugne. J'ai besoin de m'éloigner de l'hôpital au plus vite, c'est devenu un endroit qui m'oppresse.

Assez vite, on se retrouve dehors et je cherche des yeux un endroit, pas trop loin de préférence où nous pourrions prendre le soleil autour d'un bon café. Je n'ai pas envie de le préciser, mais je ne peux pas trop marché. Mon cerveau a besoin de beaucoup d'oxygène, je dois donc me préserver un maximum. « Tu as une idée ou un désir particulier ? Parce qu'il y a bien le café en face, mais ce sera bondé de médecin comme d'habitude et j'aimerais bien changer d'air... »
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MessageSujet: Re: Mes plaies sont impensables + neela & ferny   Mes plaies sont impensables + neela & ferny EmptyLun 17 Juin - 13:54

« Ça va, allons-y. » Derrière ce faible sourire, je me rendais bien compte que je lui demandais là de fournir un effort. Un effort supplémentaire après ce qu'il avait été obligé d'endurer. Je m'en voulais un peu de le secouer ainsi, de le forcer presque à sortir alors qu'il n'en avait sûrement plus le cœur. Je ne voulais surtout pas le brusquer, le fatiguer plus qu'il ne l'était déjà. Fernando ne me le disait pas, mais il n'en avait peut-être plus envie à présent. Le soleil, la terrasse, le verre, bref, passer du bon temps et faire comme si tout allait bien, c'était peut-être trop lui demander tout compte fait. Pourtant, avant même que je n'ai eu le temps de répliquer quoi que ce soit, il m'attrapa doucement par le bras pour m'entrainer hors de ce couloir, et surtout hors de cet hôpital que nous ne connaissions que trop ces temps ci.

« Tu as une idée ou un désir particulier ? Parce qu'il y a bien le café en face, mais ce sera bondé de médecins comme d'habitude et j'aimerais bien changer d'air... » Je jetais brièvement un œil au café dont il parlait, puis secouai la tête négativement. « Non c'est pas l'idéal je te l'accorde. » Cet endroit était sûrement à éviter pour nous. Enfin, surtout pour Fernando s'il souhaitait oublier l'univers de la maladie et des soins. Comme il le disait très justement, il était bondé de médecins, d'infirmières qui nous connaissaient pour la plupart. Et puis, je n'avais jamais vraiment apprécié prendre le café ici. D'abord parce qu'il ressemblait plus à du jus de chaussette qu'à du vrai café, et ensuite parce l'ambiance y était toujours un peu glauque. Alors, le mieux pour nous était de trouver un autre café pour espérer être tranquilles. « Suis-moi. » lui dis-je avec un petit sourire tout en l'entrainant à mon tour par le bras. Le café que je connaissais n'avait rien à voir avec le précédent. Il était à deux rues de l'hôpital, et c'est à lui que j'avais automatiquement pensé en proposant cette petite escapade à Fernando.

Je comptais bien lui faire oublier sa maladie, ce fardeau qu'il trimbalait au quotidien. J'espérais même le faire rire, mettre une touche de gaieté dans sa vie plus que morose, mais je ne savais pas encore comment j'allais m'y prendre. C'était tellement délicat. Car si je parvenais à le faire rire, je savais pertinemment que la maladie finirait tôt ou tard par le rattraper, comme si elle lui chuchotait 'rigole, mais n'oublie pas que tu es peut-être condamné' et donc à rendre involontairement l'instant pénible pour lui. Fernando faisait partie de ces patients qui avaient du mal à relever la tête face au cancer, et honnêtement, je ne pouvais que le comprendre. Chaque malade gérait la maladie comme il le pouvait. Certains gardaient la tête haute, se forçaient à penser à autre chose et à profiter de la vie au maximum, d'autres en étaient totalement incapables. Je crois que tout comme Fernando, je ferais partie de cette deuxième catégorie de patients si j'étais moi aussi malade un jour. Forcément, il y aurait des hauts et des bas, mais je crois que garder le sourire à toute épreuve serait au-dessus de mes forces dans une telle situation. Pourtant, malgré ça, je ne pourrais certainement pas me passer du soutien de mes amis et de mes proches. Bien que nous ayons travaillé ensemble, je me considérais un peu comme une de ses amies. L'un n'empêche pas l'autre, et puis, on a jamais trop d'amis, surtout dans les coups bas. J'avais donc envie d'aider Fernando, de le soutenir et d'être là pour lui désormais, quoiqu'il advienne.

Nous nous installâmes à la terrasse. Sentir le soleil sur ma peau me faisait énormément de bien après avoir passé des heures enfermée à l'hôpital, et vu le petit sourire de Fernando, je pus deviner qu'il ne lui faisait pas de mal non plus. Profiter des plaisirs simples de la vie, voilà le défi que je lui lançais. A partir de maintenant, son cancer n'existait plus, il n'avait jamais existé. En attendant que le serveur vienne prendre nos commandes, je lui dis : « Tu sais ça me fait plaisir de passer du temps avec toi, vraiment. J'ai pas l'habitude de sympathiser avec les internes, enfin je veux dire pas à l'extérieur de l'hôpital. C'est vrai qu'on s'entendait bien. » Je le regardais en souriant. Un sourire sincère, parce que tout ce que je lui disais là l'était, et parce que je me remémorais avec plaisir le travail que nous avions accompli tous les deux. « Oh tu te souviens quand je t'ai demandé d'aller présenter un bébé à ses parents et que tu t'es trompé de bébé ? Je n'oublierais jamais la tête des parents, ni la tienne d'ailleurs quand tu es venu me le dire ! » Je riais en repensant à cette scène marquante de ma carrière. C'était des parents d'origine asiatique, et l'enfant que Fernando était venu leur apporter tout sourire était quant à lui plutôt d'origine africaine. Un choc pour les tout jeunes parents. Mon interne était alors venu me voir affolé, le bébé dans les bras, me disant qu'il avait 'peut-être fait une bêtise'. Effectivement ! Je m'étais bien sûr chargée de rassurer les parents qui étaient d'ailleurs tout aussi paniqués que Fernando en se demandant ce qu'on avait bien pu faire de leur enfant. Finalement, tout était rentré dans l'ordre.
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MessageSujet: Re: Mes plaies sont impensables + neela & ferny   Mes plaies sont impensables + neela & ferny EmptyMar 9 Juil - 16:35

Tout juste sorti de l'enceinte de l'hôpital, je retiens un baillement. Ma petite sieste journalière de l'après midi passerait drôlement bien tout à coup, mais je me dois d'être un peu résistant. Au moins pour pouvoir profiter de mes quelques mois restants de vie. Je pointe le fait que je ne tiens pas plus que ça à aller au café fétiche de tout le corps personnel de l'hôpital, café où j'avais l'habitude de me rendre avant. Je vis de plus en plus mal les regards désolés, les gens qui m'évitent ou bien qui me fixe avec un air de merlan frit. « Non c'est pas l'idéal je te l'accorde. » Au moins, nous sommes d'accord. Sinon, je ne sais pas réellement où nous pourrions aller. C'est vrai que je ne sors pas tellement et que je n'ai jamais tellement fréquenté les cafés de toute manière.

« Suis-moi. » me dit-elle finalement avec un joli sourire en m'attrapant amicalement le bras. Sans broncher le moins du monde, je me laisse emporter par mon amie. J'espère que ce n'est pas trop loin, je n'ai pas tellement l'énergie pour faire un marathon autour d'Arrowsic. Mais finalement, ce n'est pas du tout le cas. En quelques minutes seulement, nous y sommes. L'endroit semble tranquille et accueillant et c'est parfait. Nous ne nous faisons pas prier pour nous installer sur la terrasse. Il fait beau aujourd'hui, autant profiter. Pour la première fois depuis plusieurs mois, j'éprouve enfin du plaisir à rester sous le soleil, à sentir ses rayons caresser ma peau. Ça fait du bien, ça me donne le sourire. « Tu sais ça me fait plaisir de passer du temps avec toi, vraiment. J'ai pas l'habitude de sympathiser avec les internes, enfin je veux dire pas à l'extérieur de l'hôpital. C'est vrai qu'on s'entendait bien. » Pour moi c'est pareil, je suis du genre à sympathiser avec tout le monde. Je connais la plupart des têtes à l'hôpital et pourtant je n'ai pas souvent vu ces personnes hors de ces murs. Mais Neela, ça me fait réellement plaisir. C'est vrai qu'elle a quelque chose en plus, nous avions eu une complicité un peu supérieure tous les deux. Et je suis réellement touché qu'elle prenne le temps de boire un verre avec moi et de me changer les idées. Je sais qu'elle a une fille, qu'elle n'a pas forcément toujours le temps et pourtant elle est là, là et bien là. « Moi aussi ! Même si j'avais du mal avec les nouveaux nés parfois, c'était amusant. » Comme portée par ma remarque, Neela se souvient tout à coup d'une petite anecdote. « Oh tu te souviens quand je t'ai demandé d'aller présenter un bébé à ses parents et que tu t'es trompé de bébé ? Je n'oublierais jamais la tête des parents, ni la tienne d'ailleurs quand tu es venu me le dire ! » Je me mets à rire de bon coeur. Cet épisode était vraiment embarrassant, mais au final nous en avions bien rigoler. Neela ne m'avait pas engueulé, non, bien au contraire. Et c'est ce que j'apprécie chez elle. Elle sait transmettre des choses positives aux gens, elle sait se montrer convaincante tout en restant sympathique.

Je tousse un peu, mes poumons étant trop faibles pour supporter cette bonne dose de rire. Je vois que le visage de Neela s'assombrit brusquement. « Ça va, ça va, t'inquiètes. » Je laisse planer le silence quelques instants le temps que je reprenne mon souffle. « C'est vrai que c'était un épisode drôlement marrant. Heureusement que j'étais avec toi et pas avec le Docteur Jones ! » Ce Monsieur est un très bon médecin, mais qui a très mauvaise réputation. La plupart des internes et des infirmières ont peur de lui. C'est un peu la star de l'hôpital et il n'hésite pas à hurler sur tout le monde lorsque quelque chose lui déplait. Je n'ai pas eu la chance de le côtoyer, et heureusement.

« Qu'est-ce que je peux vous servir ? » dit le serveur qui vient tout juste d'arriver à nos côtés. Je réfléchis brièvement avant de commander un capuccino. Ça fait longtemps que j'en rêve et que je n'en ai pas bu. Les médicaments et le café ne font pas très bon ménage, mais aujourd'hui j'ai envie de faire une petite entorse au règlement.
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