Sujet: and I will try to fix you - Mattia&Neela Sam 4 Mai - 15:33
Mattia&Neela.
Mattia. Nous nous étions rarement parlés tous les deux mais je savais déjà qu'il était à prendre avec des pincettes, surtout ces derniers temps. Son accident sur le court de tennis l'avait complètement transformé. Je le savais rien qu'à entendre Ella parler de lui et de ses états d'âme. Déjà qu'il n'était pas tendre avec elle, pourquoi le serait t-il avec moi qu'il connait à peine et qui vient tout à coup se préoccuper de sa vie ? Je comprenais tout à fait qu'il soit chamboulé, désespéré. C'était un coup dur pour lui. L'effondrement d'un rêve pour lequel il avait travaillé si dur toutes ces années. Oui, je pouvais le comprendre. Ce n'était pas difficile, il suffisait juste de se mettre à sa place trente secondes. Personnellement, si j'avais dû renoncer à ma carrière de chirurgien, pour n'importe quelle raison, je l'aurais très mal vécu. J'avais tout donné pour en arriver là. Cependant, il n'y avait pas que le tennis dans sa vie, tout n'était donc pas foutu pour Mattia. Il avait certes vu son rêve disparaitre, mais à côté de ça, il avait une petite-amie et un enfant qui l'aimaient plus que tout. J'étais bien déterminée à lui en faire prendre conscience. N'étaient t-ils pas assez précieux pour lui donner le courage d'aller de l'avant ? Ce que je ne comprenais pas pourtant, c'est qu'il soit froid voire même indifférent avec Ella et son propre fils. Pire, je comprenais encore moins le fait qu'il se comporte comme un irresponsable en allant coucher à droite à gauche avec n'importe qui une fois le soir venu. C'était un manque de respect total envers Ella et Lleyton. Inadmissible, dégueulasse, bref je ne pouvais pas cautionner ce type de comportement. Le problème devait être beaucoup plus profond pour en arriver là, et j'avais besoin d'en savoir plus.
J'étais partie de chez moi en milieu de matinée, laissant encore une fois Carlie seule, mais entre les mains de sa baby-sitter tout de même. Le temps était couvert, j'avais même pu sentir quelques gouttes en descendant de la voiture. J'avançai en direction de la porte d'entrée. Quelque part, derrière ma démarche assurée, je n'étais pas vraiment sereine. Au fond, j'avais même un peu peur. Peur de sa réaction, était-il capable d'être violent ? Puisqu'en fait, je ne le connaissais pas vraiment, mais je m'étais fait une petite idée. Et qu'allait t-il me dire par rapport à Ella qu'elle n'était pas censée savoir ? Dans quel état allait-je le trouver ? A vrai dire, je m'aventurais sur un terrain inconnu, c'était risqué, je m'apprêtais d'ailleurs à me faire froidement rejeter. Qu'importe, Ella était ma petite protégée, plus même, et je ne pouvais pas la laisser souffrir les bras croisés. J'étais comme une deuxième maman pour elle, alors lorsqu'elle m'avait fait part de ses problèmes de couple, je m'étais étrangement sentie très concernée. C'était leur couple, je n'avais pourtant peut-être pas à intervenir, mais Ella était démunie, je l'avais très bien senti au cours de notre dernière entrevue. Ce jour là, elle m'avait rendu bien plus qu'une simple visite, elle était venue me lancer un appel au secours. Je n'allais donc pas lâcher Mattia de sitôt, quitte à faire plusieurs tentatives. Mon but n'était pas de lui donner des leçons ni de lui faire la morale en le mitraillant de reproches. Non, d'abord parce que je ne le voulais pas et ensuite parce que ce n'était absolument pas mon rôle. Je voulais prendre de ses nouvelles avant tout, c'était la moindre des choses, au lieu de s'attaquer à lui comme une enragée. Je souhaitais aussi et surtout comprendre pourquoi il délaissait sa petite-amie alors même qu'elle n'y était pour rien dans son accident. A vrai dire, avant de m'indigner, son attitude m'intriguait beaucoup. Comment pouvait t-on tomber aussi bas ? Avoir mal, mais enfoncer le couteau dans sa plaie pour avoir encore plus mal : voilà la solution qu'avait trouvé Mattia. Oui, j'étais inquiète pour Ella, mais aussi pour lui. Comment gérait-il la situation ? Qu'avait t-il l'intention de faire ? J'avais un peu l'impression d'être une médiatrice en agissant comme ça, à recueillir les témoignages des deux parties pour pouvoir être objective et les aider du mieux que je le pouvais. J'étais certaine d'ailleurs que Mattia allait me le reprocher tôt ou tard, que ce n'était pas mes affaires, que je n'avais pas à m'immiscer dans cette histoire etc... Or Ella y était mêlée, et tout ce qui la concernait me concernait aussi indirectement.
Ella, Lleyton et Mattia habitaient chez Ashton, le frère d'Ella. J'étais déjà venue plusieurs fois par le passé pour rendre visite à Ella, c'est pourquoi je connaissais le chemin par cœur. Je savais dores et déjà que je n'allais pas être la bienvenue, mais tant pis. Qui ne tente rien n'a rien. Après avoir passé le petit portail et traversé le jardin, je sonnai à la porte. Rien, pas un bruit pendant plusieurs secondes. Je levai les yeux au ciel, ne pouvant m'empêcher de penser qu'il devait certainement être en train de décuver de sa soirée. Bon, peut-être aussi qu'il lui fallait plus de temps pour atteindre la porte avec ses béquilles. J'insistai donc en appuyant quand même une seconde fois sur la sonnette, jusqu'à ce que la porte s'ouvre enfin sur Mattia. Mon intuition avait été bonne, il avait l'air en effet extrêmement ravi de me voir.
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Dim 5 Mai - 16:09
Assis sur le canapé, la jambe légèrement surélevée, Mattia tenait son téléphone portable entre ses mains. Pour la première fois en une semaine, il prenait le temps de répondre à tout ceux qui commençaient sérieusement à demander de ses nouvelles. De son ancien coach à ses nouveaux amis, il tapait quelques réponses, disant que ça allait bien. Au fond, il ne mentait pas. Depuis qu'il avait faillit tuer son beau-père, et qu'Ashton l'avait attrapé à temps, Mattia ne s'était jamais senti aussi bien. Il avait parlé ce jour-là. Il avait raconté quelques trucs à Ashton, omettant les détails, mais racontant juste l'essentiel, et ça l'avait comme libéré. Il n'avait plus cette horrible impression de porter tout le malheur du monde sur ses épaules, et il regrettait presque d'avoir mis autant de temps à parler. C'était idiot qu'il regrette ça. Parce que même maintenant, ouvrir la bouche était facile, mais les mots avaient beaucoup plus de mal à sortir de sa gorge, et même maintenant, il était incapable d'en raconter d'avantage. Après tout, Ashton, comme Ella, savait; c'était le principal.
Il en était à répondre à Jona, lorsqu'il s'interrompit net. La jeune fille demandait aussi des nouvelles d'Ella, et de Lleyton. Autant Lleyton allait bien -vu le sourire qu'il arborait jour après jour-, autant pour Ella c'était autre chose. Depuis la fois où il l'avait balancé, ils ne s'étaient pas reparlés. Il n'avait pas daigné oser ouvrir la bouche devant elle, et le silence qui s'installait entre eux en disait long. Chaque geste qu'il faisait en sa compagnie le rendait dingue. Il réfléchissait sept fois avant de bouger ses bras, et de prendre Lleyton de ses bras lorsque le petit tendait les mains vers lui. Il n'osait pas rentrer dans sa chambre -leur chambre- lorsqu'elle s'y trouvait. Si bien que ces trois derniers jours, Mattia Jarvis n'avait pas dormi dans son lit. Il préférait l'inconfort du canapé plutôt que le malaise d'être avec sa petite amie et de dormir en lui tournant le dos. Il fallait qu'il essaye de recoller les morceaux; il fallait qu'il tente de trouver un moyen de lui parler. Mais parce qu'il avait honte, il n'y arrivait pas. Quel homme était-il pour la balancer au sol comme ça? Un monstre. Voilà, ce qu'il était. Un monstre de plus dans un monde remplit de bonhommes dans son genre. D'hommes violents. Sur leurs gosses. Sur leurs femmes. Il était un des leurs. Et qu'est-ce qu'il allait dire à Jona? Qu'il ne savait pas comment Ella allait parce qu'ils ne se parlaient pas? Impossible. La demoiselle serait capable de ramener ses fesses de sourde ici pour comprendre ce qui se passait. D'ailleurs, il faudrait un jour qu'il demande à Ella, comment ça se fait qu'entre elles deux, le courant passait. Parce qu'au début, il n'aurait jamais parié qu'elles puissent s'entendre. Un peu comme avec Teddy aussi..
Enfin bref, il tapa son message Elle va bien.. Puis, il envoya le sms. A l'autre bout du pays, elle allait le recevoir, et serait sans doute au moins rassurée. Il allait alors attaquer un énième message, prétextant encore une fois que ça allait, mais éludant la fameuse question tu vas reprendre quand le tennis?, quand on sonna à la porte. La poisse. Ne pouvait-il pas être tranquille un petit peu? Histoire de profiter de ce moment de calme pour reposer sa tête? Oui, parce que Mattia était sorti la veille. Il avait été voir Teddy, et était rentré tard. Pour être levé tôt; vu qu'il dormait dans le canapé. Il maugréa alors, et resta sur le canapé. De toute façon, lui, il n'attendait aucune visite. Mais la sonnette retentit alors, encore une fois, bien plus fortement cette fois. Bien plus longtemps. Et merde! Merde! Merde!! Il poussa un profond soupir, et commença alors à se relever. Chaque geste du quotidien lui prenait deux fois plus de temps avec ce foutu genou. Attrapant alors ses béquilles, se hissant debout, il prit son temps pour faire les dix mètres qui le séparaient de la porte d'entrée. Une fois devant, il l'ouvrit, et regretta aussitôt de s'être levé. Devant lui se trouvait Neela Owens. Une amie d'Ella. Autant dire qu'il s'était levé pour une personne qui se foutait de lui, donc autant dire qu'il aurait mieux fait de rester couché sur le canapé. Et puis, comme toute bonne amie d'Ella, et non de lui, et vu comment leur couple battait de l'aile en ce moment, et ne sachant pas trop ce qu'elle aurait pu lui dire, Mattia n'avait qu'une envie; refermer la porte. Mais pour ne pas paraître malpoli, il dit alors, plissant les yeux à cause du soleil. « Ella n'est pas là; faudra repasser. ». Pas un bonjour, rien. Il voulait juste lui donner envie de repartir.
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Lun 6 Mai - 16:45
Mattia affichait un air blasé dans l'embrasure de la porte, qu'il avait d'ailleurs à peine ouverte. Ça faisait toujours plaisir... Je pouvais même détecter un soupçon de méchanceté dans son regard. Il n'avait même pas daigné me dire bonjour, et encore moins me faire la bise, là c'était trop demandé, alors que c'était quand même la moindre des choses. On appelle ça la politesse, mais visiblement il ne connaissait pas ce mot. Non, il affirma froidement qu'Ella n'était pas là et que donc ma présence ici était clairement inutile. Moi qui avait fait le déplacement exprès pour lui, je trouvais cela plutôt gonflé de sa part. Il croyait que j'allais repartir comme ça, obéissant à ses ordres comme un chien, sans rien dire ? Il me connaissait mal. Malgré tout, je gardais mon sang-froid, m'efforçant de rester calme, polie et souriante. Il commençait à refermer la porte mais je baissais la tête sur le côté pour continuer de capter son attention. J'avais même failli la pousser légèrement pour le forcer à rester là avec moi. « C'est vrai ? Bah ça tombe bien parce que c'est toi que je viens voir. » dis-je en souriant pour l'énerver davantage. D'ailleurs, ça avait l'air de fonctionner à merveille. Il avait l'air absolument ravi de voir que j'avais fait le déplacement spécialement pour lui. Jouer avec ses nerfs, c'était plaisant, et puis il méritait bien ça après l'accueil glacial qu'il m'avait accordé. Mine de rien, ça faisait mal d'être reçue comme ça. Un boulet, j'étais probablement son boulet de la journée. C'est vrai que toutes les fois où j'étais venue ici, ce n'était pas pour Mattia, c'était pour Ella, cependant ce n'était pas une raison pour m'envoyer balader de cette façon. Ah, l'adolescence...
Finalement, il avait décidé de laisser la porte ouverte mais ce n'est pas pour autant qu'il m'accorda lui aussi un sourire chaleureux. C'était sa jambe qui était douloureuse, pas ses lèvres à ce que je sache ? Pauvre Ella, j'avais déjà un petit avant-goût de la relation qu'elle pouvait avoir avec lui. Quelle ambiance ! Un vrai glaçon ce type, mais pour sa défense il n'avait pas trop de quoi sauter au plafond ces temps-ci. Mattia ne me portait sûrement pas dans son cœur, mais je ne pensais pas que j'étais affreuse au point d'être accueillie comme ça. J'espérais que la tension allait rapidement redescendre, mais à voir sa façon de me dévisager, je me faisais un faux espoir. Il y eu un petit silence pesant pour lui où je pus voir sur son visage qu'il attendait que je lui dise ce que j'avais à lui dire et semblait assez pressé de me voir disparaître d'ici. Malheureusement pour lui c'était loin d'être mon intention, et il devrait attendre un peu pour que je le laisse tranquille. Je me racla alors la gorge en fronçant les sourcils. Je n'aimais pas ce genre de situation, surtout que je ne lui voulais aucun mal, alors je ne comprenais pas vraiment sa réaction. « J'ai appris pour ton genou. J'suis vraiment désolée. Je venais juste prendre un peu de tes nouvelles, on s'est pas vus depuis... » Lui demander de ses nouvelles, c'était primordial avant d'aborder le sujet qui fâche : Ella. Le tact n'était pas vraiment mon truc d'habitude, mais cette fois-ci j'avais fait une exception au risque de vraiment gâcher tout mon plan. Une façon de préparer le terrain. En fait, je ne savais pas trop quoi lui dire, surtout que je voyais bien que je le faisais clairement chier et qu'il n'attendait qu'une chose : que je m'en aille. En plus, il avait l'air de pas me croire quand je déclarais que j'étais désolée pour lui. Je l'étais sincèrement pourtant, désolée qu'il en soit arrivé là, car même si nous ne nous connaissions pas beaucoup, je m'inquiétais pour lui. Après tout, il ne m'avait rien fait, mais nous étions déjà en froid, et pour aucune raison particulière. Je ne savais pas pourquoi on avait jamais vraiment appris à se connaître lui et moi ... peut-être parce que je m'étais trop focalisée sur Ella à l'époque.
De cet accident, Mattia allait certainement s'en remettre physiquement, mais pas assez pour pouvoir espérer retoucher à son rêve un jour, Ella me l'avait bien fait comprendre. En tout cas moralement, il était détruit. Je le voyais rien qu'à son teint blafard et à la grimace qu'il affichait, car même si le soleil le gênait, cela se voyait à des kilomètres qu'il était mal en point. Un nouveau silence s'était installé, décidément, il avait l'air déterminé à rester aussi aimable et intéressant qu'une porte de prison aujourd'hui. « Que disent les médecins ? » lançais-je en désignant sa jambe plâtrée des yeux. Nous allions donc rester là à échanger quelques mots sur le pas de la porte, et encore, s'il voulait bien faire l'effort de me répondre. Je ne m'attendais bien sûr pas à ce qu'il me propose d'entrer, il était bien trop fier pour ça. Pourtant, il ne le savait pas, mais j'avais beaucoup de choses à lui dire, et je doutais qu'il puisse rester très longtemps debout avec ses béquilles.
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Mer 8 Mai - 18:42
Son comportement n'était plus du tout le même que celui qu'il avait eu quelques mois durant, quelques semaines plus tôt. Depuis qu'Ashton était devenu son tuteur à l'aube de ses dix-huit ans, Mattia avait été méconnaissable. Il souriait tout le temps, riait pour n'importe quelle connerie, et racontait bétise sur bétise, préférant passer le plus clair de son temps à rire qu'à pleurer. Bref, il était devenu un gamin agréable. Mais depuis son accident, il voyait tout en noir. Ses sourires dans la journée se comptaient que sur les doigts d'une seule main, et ses « bonjour » se faisaient plus rares. Il préférant mille fois le silence aux grandes discussions, et si pour ça, il fallait qu'il use de malpolitesse, il en usait. Tant pis si il passait pour un malpoli! Et c'était exactement ce qu'il faisait avec Neela Owens. N'ayant guère envie de discuter avec elle, il coupa court à leur conversation, prétextant, sans même un bonjour, qu'Elle n'était pas là. Normalement, avec ces mots, elle était censée lui faire un petit sourire, dire peut-être un tant pis, et se tailler. Mais non. Elle, elle lui fit un petit sourire -comme il l'avait prédit-, mais la suite fut bien différente. « C'est vrai ? Bah ça tombe bien parce que c'est toi que je viens voir. » Lui??!! Fronçant doucement les sourcils, Mattia se demanda si le sourire qu'elle arborait n'était pas là, juste pour l'énerver encore un peu plus. C'est pas qu'il était du genre à se sentir persécuté, mais quand une femme, plutôt amie avec votre copine vient vous voir, alors que justement, vous êtes en froid avec cette copine, c'est forcément pas pour une visite de courtoisie. Il se serait volontiers passé de cette visite.
Le regard rivé vers la dame, l'ancien tennisman restait debout, et attendait qu'elle lui dise ce qu'elle avait à lui dire. Sa jambe commençait même à le tirer, et si ça allait continuer, il allait mourir sous la souffrance que son genou lui infligeait. Et elle, là, il avait limite l'impression qu'elle prenait un malin plaisir à le voir souffrir, tellement elle mettait du temps à parler. Elle restait là, immobile devant lui, et se taisait. Encore et encore. Ce silence dura un petit moment -une éternité selon Mattia-, et elle décida enfin à le briser, après avoir racler se gorge. « J'ai appris pour ton genou. J'suis vraiment désolée. Je venais juste prendre un peu de tes nouvelles, on s'est pas vus depuis... » Elle était venue pour ça? Pour lui demander de ces nouvelles? Sérieusement??!! Il n'en était pas certain du tout. Ses yeux la dévisageaient, et il ne cessait de se dire que tout cela était faux. Même le ton de sa voix semblait faux; elle n'était pas vraiment désolée. Elle était désolée, juste pour la forme. Juste pour ne pas paraître malpolie. Elle voulait juste l'avoir dans sa poche, c'était tout. Mais là, franchement, il préférait qu'elle soit malpolie, qu'elle lui dise ce qu'elle avait sur le coeur, et qu'en s'en aille rapidos. Parce que, l'entendre à ce point jouer les hypocrites, ça avait le don de l'énerver. Et apparemment, Mattia ne répondait pas assez vite -il n'avait de toute façon aucune envie de répondre à la demoiselle-, puisqu'elle finit par reprendre la parole. « Que disent les médecins ? » Son regard se reposa alors sur sa jambe. Elle continuait de lui faire croire, en plus, qu'elle s'interessait à lui. Elle ne manquait vraiment pas de toupet! Soupirant alors un grand coup -non discrètement évidemment-, et souffrant de martyre à cause de sa jambe, Mattia lui tourna le dos, et claudiqua du mieux qu'il pouvait jusqu'au canapé dans le salon. Il posa alors doucement ses fesses dessus, et releva la tête vers Neela. Elle pouvait rentrer maintenant; il n'avait en aucun cas fermé la porte sur elle. Ceci dit, il aurait vraiment aimé qu'elle croie que c'était le moment de partir. Mais visiblement non, puisqu'elle était toujours là. En ayant un rictus, Mattia lâcha alors, avec un petit sourire moqueur. « Oh, t'as pas à t'inquièter pour moi! Les médecins ont dit que d'ici demain matin, je pourrais courir comme un lapin! » Ouais, ok, c'était nul de sa part de réagir comme ça. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était plus fort que lui. Parce qu'avec son sourire charmant, et ses beaux mots, Mattia restait toujours persuadé que la femme n'était pas venue le voir lui. Ou alors, en tout cas, que ce n'était pas pour savoir comment il allait. Sa vie n'intéressait personne. Juste quelques journalistes qui ne cessaient pas d'appeler pour 'prendre des nouvelles' mais qui, en fait, trouvait dans la vie de Mattia une vie croustillante à se mettre sous la dent.. Il jeta un autre coup d'oeil à Neela, et ajouta alors. « C'est gentil d'avoir pris des nouvelles, mais comme tu peux le voir, tout va bien.. » En gros, maintenant, casse toi, et laisse moi tranquille!
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Ven 10 Mai - 13:25
J'étais donc entrée dans la maison, devinant que j'en avais eu l'autorisation quand il m'avait tourné le dos en laissant la porte ouverte. Il fallait que je déchiffre Mattia, constamment, et en apercevant au loin le salon bordélique dans lequel il semblait vivre, je sentais que j'allais devoir beaucoup déchiffrer aujourd'hui. Je refermais la porte d'entrée tout en le regardant atteindre avec difficulté le salon. Il me faisait de la peine, vraiment. Lui qui était il n'y a pas si longtemps si performant physiquement. Le sourire que j'avais laissé s'afficher inconsciemment sur mon visage avait d'ailleurs complètement disparu. Mattia avait l'air de souffrir le martyr rien qu'en s'asseyant dans le canapé, et il voulait me faire croire que dès demain il serait sur pieds ? Ok, j'étais blonde mais quand même il ne fallait peut-être pas trop abuser. En plus, j'étais médecin, l'orthopédie n'était certes pas ma spécialité, mais je pouvais deviner qu'il en aurait encore pour pas mal de temps. Son "tout va bien" me fit lever les yeux au ciel. Il avait décidé de se foutre de moi aujourd'hui, clairement. En tout cas, il ne savait pas bien mentir. Je l'avais donc regardé quelques instants l'air ahurie, avant d'émettre un petit rire. « Heu va falloir que tu fasses des efforts pour mentir mieux que ça, parce que là excuse-moi mais c'est pas terrible. » déclarais-je en affichant un sourire ironique. Ouais c'est ça, il pensait que j'allais le lâcher ! Il se mettait le doigt dans l'œil. Une seconde fois, je sentais que cette phrase avait titillé ses nerfs. Qu'est-ce que j'étais cruelle ! En même temps, il l'était bien aussi avec Ella; alors je la vengeais à ma façon.
Je trouvais ça vraiment bizarre qu'Ella ne soit pas chez elle ce matin, et surtout de voir Mattia affalé dans le canapé. Il ne m'avait pas fallu longtemps pour comprendre qu'il avait passé la nuit à dormir dessus. Une dispute ? Jouer l'entremetteuse, c'était pas trop ma tasse de thé, mais là, j'avais pas le choix. Je m'étais prudemment avancée vers lui, les mains fourrées dans les poches arrières de mon jean. Une fois de plus, j'avais brisé le silence que Mattia avait laissé s'installer entre nous. « Écoute j'aime pas me mêler de ce qui me regarde pas, mais … enfin, Ella est venue me voir l'autre jour. Ça allait vraiment pas. Alors non tout ne va pas bien, je le sais. » Je le regardais d'un air grave et inquiet, espérant qu'il comprenne et compatisse enfin pour elle. Apparemment, c'était pas prêt d'être le cas. Non, encore une fois, il me lança un regard glacial, assis sur le canapé, enfin disons plutôt vautré sur le canapé. Si ses yeux avaient pu tirer des balles, je serais déjà morte et enterrée. Décidément, lui et son attitude du style 'déblatère tout ce que t'as à dire et casse toi parce que je m'en fous' avaient le don de m'agacer au plus haut point. S'il était comme ça avec Ella, il ne le serait pas longtemps avec moi. Dans ma tête, je ne cessais de me répéter qu'il fallait à tout prix que je garde mon sang-froid, mais j'avais beaucoup de mal, avec une tête de mule pareille. Il pouvait au moins faire l'effort de paraître aimable ! D'accord, je venais m'introduire chez lui au mauvais moment, mais qu'est-ce que je lui avais fait de mal ? Je compris très vite que je le dérangeais vraiment et que la conversation avait dévié sur un sujet plus que sensible. Il s'était sûrement attendu à ce que je lui parle d'elle. De qui d'autre pouvais-je parler avec lui ? Très vite, je vis qu'il allait ouvrir la bouche pour me remettre correctement à ma place. Mes sourcils se froncèrent, et avant qu'il n'eus le temps de répliquer quoique ce soit, j'ajoutais : « Ouais je sais ce que tu vas dire c'est bon, c'est pas mes affaires. Sauf que c'est mon amie, et j'y tiens. » Ella était malheureuse ces temps-ci, en partie à cause de lui, et en plus cela avait des conséquences sur Lleyton. Ayant été mise au courant de tout ça, et sachant pertinemment qu'Ella était trop amoureuse pour faire bouger les choses, je me devais d'intervenir. Pour ça, il fallait qu'il accepte de répondre à mes questions dérangeantes, et donc il allait falloir que je fasse redescendre la pression. J'avais donc baissé d'un ton, essayant de paraître plus douce et compréhensive. « Tu dors sur le canapé, elle est pas là ce matin… qu'est-ce qui vous arrive ? » Je l'interrogeais du regard. Je savais déjà ce qui leur arrivait, j'avais juste besoin d'entendre la version de Mattia, mais vu son humeur, j'allais devoir prendre mon mal en patience.
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Dim 12 Mai - 16:13
Il avait la désagréable impression que rien ne pouvait faire changer d'avis la femme devant lui. Debout face à lui, elle tentait de le regarder, tout en déviant de temps en temps son regard. En plus d'être aimable comme une porte de prison, elle semblait plus que curieuse. Et tout ça énervait le tennisman. Il se demandait encore comment il avait pu être aussi bête pour la laisser entrer. Il aurait mieux fait, beaucoup mieux fait même, de la virer dehors, en lui claquant la porte au nez. Peut-être aurait-elle compris qu'elle était loin d'être la bienvenue ici. Assis sur le canapé, Mattia faisait tout pour ne pas croiser son regard. Il s'imaginait qu'elle n'était pas là, qu'il était seul, dans le salon, assis sur le canapé. Mais il n'arrivait pas à garder cette image positive de solitude bien longtemps; son genou le lançait tellement qu'il était obligé de bouger un peu, histoire de reposer cette fois, sa jambe totalement droite sur le canapé. Sa grimace s'arrêta un instant. Il avait bien moins mal de cette façon.
Son regard se posa de nouveau sur la jeune femme, quand il sentit ses yeux sur lui. Et là, elle laissa échapper un rire. Un rire diabolique à ses oreilles. Elle se foutait de lui ou quoi là? Ouais, il fallait qu'il fasse des efforts pour mentir, et alors? Il souffrait. Il avait mal. Il avait terriblement mal. Qu'est-ce qu'elle croyait? Qu'il allait rire devant son genou qui lui lançait des coups de poignard toutes les cinq secondes? Elle croyait vraiment ça? Qu'il était capable d'aimer cette douleur? Être de bonne humeur? Avoir envie de sourire, et de rire, comme si tout allait super bien dans le meilleur des mondes? Elle rêvait ! Elle était encore au pays des bisounours, là où les gamins se croient être, et là où les adultes rêvent d'être. Ses yeux rivés sur elle, il lui lança un regard noir. Noir de chez noir. Si il avait eu une flingue à la place de ses yeux; elle serait morte. Plus que morte même; il aurait continué de lui tirer dessus, même couchée au sol.
Et là, plutôt que de se taire, et de s'en aller, comme n'importe quelle personne l'aurait fait, la femme ouvrit de nouveau la bouche. Quelque peu toujours énervé par sa présence, et se façon de faire, Mattia en profita pour souffler un coup -assez fort pour qu'elle l'entende bien-, et reposa son dos contre le canapé. Visiblement, Ella était venue la voir, et elle n'allait pas bien. Normal, non? Il avait été un connard avec elle. Il la faisait souffrir parce qu'il souffrait. Il ne la préservait pas de tout son malheur; il partageait le sien, et il le partageait tellement qu'Ella avait fini par devenir plus malheureuse encore que lui. Au fond, cette Neela avait raison. Mais Mattia en avait marre qu'on se mêle d'autres choses que de ses affaires. Il détestait savoir que quelqu'un lui fasse la morale. Il détestait voir que quelqu'un fourrait son nez dans sa vie. Alors, encore une fois -pour la deuxième fois déjà-, il lui lança un regard noir. Il était à deux doigts de leur répondre, quand elle lui coupa l'herbe sous le pied. Au moins, elle comprenait que ce n'était pas ses affaires. Et après cela, bizarrement, son ton de voix baissa, et avec une grande facilité -qu'est-ce qu'elle était perspicace!-, elle demanda ce qui leur arrivait. Ses yeux étaient toujours rivés sur lui. L'ancien joueur de tennis secoua la tête. Ca le fatiguait de l'entendre. Il n'avait qu'une seule envie; se reposer maintenant. Passant sa main sur son visage, il ferma un instant les yeux. Stressé, énervé, en colère, fatigué, Mattia finit par lâcher quelques phrases. Et pas forcément les bonnes.. « Et alors? je suis d'accord, c'est une de tes amis, tu voudrais l'aider. Mais respecte dans ce cas sa vie! Tu l'as très bien dit, ce ne sont pas tes affaires! » Il se demandait même comment Neela Owens pouvait encore rester là. Si vraiment elle savait tout, elle ne prendrait même pas la peine de venir le voir, à moins de vouloir le tuer.. Mais si elle savait tout le mal qu'il avait fait à Ella, elle ne prendrait certainement pas le temps d'être là. Elle serait même bien moins sympathique. Beaucoup moins sûrement. Et parce que tout ce qu'il venait de dire ne suffisait pas, parce qu'il avait de plus en plus mal à la tête à cause de sa sortie d'hier soir, il finit par redire alors. « On te demande nous, ce qui se passe dans ton couple? Ce qui s'est passé jusque-là? Parce qu'il paraît que ta fille, tu l'as élevé pendant un long moment toute seule! » Le regard rivé vers elle, il s'arrêta là. Tant pis si il avait été trop loin; elle l'avait mérité après tout. Elle avait voulu en savoir plus, elle ne saurait rien.
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Mar 14 Mai - 17:13
Cela faisait à peine quelques minutes que j'étais entrée dans la pièce, et la tension était palpable. Moi qui avait voulu opter pour la carte de la douceur et de la délicatesse, je fus forcée de constater que Mattia avait décidé de changer les règles du jeu. Hors de question pour moi d'abandonner en si bon chemin. Je repensais à ce qu'Ella m'avait dit, à ses mots si durs à entendre, mais qu'elle avait dû prononcer pour se soulager. La pauvre, elle était même persuadée qu'il la trompait quand elle se retrouvait seule, et avec Lleyton en prime. Tout à coup, je sentis que j'allais une nouvelle fois déballer un flot de paroles. J'avais tant de choses à lui dire, tant de choses à lui faire comprendre, à cet entêté de Mattia. « C'est parce que je la respecte que je suis là justement, et tant pis si ça te plait pas. Mais de toute façon, t'as l'air de t'en foutre royalement qu'elle aille bien ou mal. T'es plutôt occupé à faire des conneries dans son dos ! C'est vrai que ça va tout arranger... T'as pas honte Mattia sérieusement ? » Voilà, c'était sorti. Je m'étais lâchée, complètement. Je me connaissais, j'étais trop sur les nerfs pour me forcer à paraître aimable ne serait-ce que quelques secondes de plus. Il m'avait trop énervée, je ne pouvais plus me contenir. Comme une cocotte minute pressurisée qui éclate subitement. Son comportement était intolérable, il le savait, mais persistait quand même à se donner raison. Je m'en moquais maintenant de me mêler de ce qui ne me regardait pas. Tant pis. Au moins, il m'avait entendue, et c'était là l'essentiel. J'espérais que ce que je venais de lui dire le marquerait, et aurait au moins le mérite de le faire réagir. J'avais même l'impression d'être sa mère, à tenter de le raisonner par tous les moyens. J'étais déjà un peu la maman d'Ella, c'était agréable d'ailleurs, avec une fille aussi docile qu'elle. J'aimais la conseiller, la guider, être constamment à son écoute. En revanche, jouer celle de Mattia, cela s'avérait être une tâche beaucoup plus pénible. Pourtant, je ne lâchais pas le morceau, non, je persévérais pour en savoir plus, espérant parvenir à provoquer un déclic en lui et rassurer Ella.
J'avais beau fournir des efforts pour essayer d'être un maximum aimable avec lui, là, c'était devenu impossible. C'était quoi son problème avec moi ? Je le savais sur les nerfs, mais peut-être pas à ce point. J'entrouvris la bouche, à la fois choquée et blessée par ses propos. De la méchanceté. C'était de la pure méchanceté de sa part que d'évoquer cette période difficile de ma vie. D'ailleurs, comment était-il au courant ? Grâce à Ella sûrement, à qui je disais tout. Peu importe, il le savait mais il avait eu tort de l'utiliser pour me faire souffrir, et j'étais déterminée à lui rendre la monnaie de sa pièce. A ce moment là, je le haïssais, tout simplement, il était allé bien trop loin dans ses propos. Aujourd'hui ces problèmes étaient bien lointains pour moi, je les avais d'ailleurs complètement enterrés mais Mattia venait de les faire ressurgir brusquement, et le pire c'est qu'il avait eu l'air d'y prendre un malin plaisir. Il fallait que cette réflexion ridicule me passe au-dessus de la tête, je n'allais pas me laisser démonter comme ça. Mes sourcils se froncèrent, alors que je croisai mes bras, prête à contre-attaquer. Une gifle, je venais de recevoir une gifle en pleine figure. Comment avait t-il osé ? Pour qui il se prenait ? Je ne lui voulais aucun mal, au contraire. Il comprenait rien. J'avais presque envie de lui lancer qu'il n'était qu'un adolescent irresponsable, complètement immature et têtu, comme si cela ne suffisait pas, mais je prenais sur moi. Je prenais énormément sur moi depuis le début. Une chose est sûre, s'il continuait de me titiller comme il venait de le faire, j'allais continuer de lui déballer le fond de ma pensée, et sans prendre de gants. C'était malheureux pour moi que de devoir monter le ton et passer par la violence verbale pour lui faire prendre conscience de la situation, mais c'était bel et bien la seule solution, puisque la méthode douce ne semblait pas fonctionner. « T'es vraiment dégueulasse de me balancer ça. » dis-je en le dévisageant, dégoûtée par son comportement. Sans même attendre de réponse, je poursuivis, furieuse. « Si j'peux me permettre occupe toi plutôt de ton fils au lieu de t'apitoyer sur ton sort, mais t'en fais pas pour ma fille, elle va très bien. » Il m'avait cherchée, il m'avait trouvée. Mattia me connaissait mal, j'étais capable de le blesser tout autant moi aussi, s'il voulait jouer à ce jeu minable. En attendant, il pouvait se gratter pour me voir déguerpir d'ici, au contraire il aggravait son cas parce que plus il me cherchait et plus je comptais rester. Si seulement cette altercation pouvait produire ses fruits, je m'en voulais déjà de lui avoir parlé de cette façon...
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Sam 25 Mai - 15:10
A la suite de quoi, alors que Mattia s'était installé confortablement sur le canapé, et espérait -malgré tout ce qu'il venait de dire- que Neela se casse, celle-ci reprit la parole. Elle raconta alors ce qu'elle était censée savoir. Lui balançant qu'il se fichait de savoir si Ella allait bien ou pas. Prétextant qu'il préférait faire des conneries dans son dos. Et lui demandant si il n'avait pas honte. Durant tout ce temps, Mattia secoua la tête. Elle était loin, bien loin de la vérité. Il n'en avait pas rien à foutre qu'Ella aille mal. Il avait fait quelques conneries, certes. Il sortait tout le temps, espérant oublier son propre malheur. Mais si il faisait tout ça, c'était parce qu'il était malheureux justement. Il avait vécu depuis ses dix ans dans l'angoisse de passer la porte de sa maison. Sa bouteille d'oxygène depuis ce temps-là avait été cette raquette de tennis, et ces petites balles jaunes qu'il aimait martyrisé, autant qu'on le martyrisait lui. Il avait supporté tous les coups pour vivre son rêve; devenir un professionnel du tennis. Et là, son rêve s'était envolé. Il ne lui restait plus rien. Plus d'avenir glorieux; et un passé qui le torturait. C'était ça sa vie maintenant; être capable de vivre avec tout ça. Alors, ouais, il en devenait un monstre. Il sortait, se bourrait la gueule, voulait fumer tout ce qui lui avait été jusque-là interdit, mais si il faisait tout ça, c'était pour oublier. Oublier qu'en plus, il était un petit ami horrible. Pour ce qu'il lui avait fait.. En tout cas, Mattia ne répondit rien sur ça à la jeune fille, il se contenta seulement de lui lancer un regard noir, avant de dire une chose sur sa fille et elle.
Pris au dépourvu, torturé par tous les sentiments qui s'entre-mêlaient en lui, Mattia avait été un peu loin. Même si il était énervé par l'intrusion intempestive de la jeune femme dans sa vie privée, il s'en voulait un peu d'avoir été si loin avec elle. Lui balancer ce qu'il savait sur le couple qu'elle formait, et sur sa fille n'était pas la meilleure idée qu'il avait eu. Il haissait quand les gens parlaient de sa vie. Là, il faisait la même chose que ces gens qu'il détestait. Il demandait des détails, et la jugeait. Chose qu'il n'aurait jamais fait avant. Du moins, tant qu'il n'était pas aveuglé par sa colère. Mattia n'était pas un jeune homme qui jugeait la vie des gens. Chacun faisait ce qu'il voulait de sa vie, tant qu'on ne l'ennuyait pas. Qu'une femme couche avec n'importe quel gars et qu'elle finisse par être enceinte d'une de ses conquêtes ne le gênait pas. Qu'un homme fasse cocu sa femme, il s'en fichait aussi. Toutes les histoires des habitants d'Arrowsic lui passaient au-dessus de sa tête. Il avait bien assez de chose à devoir gérer. Il n'avait pas le temps d'alimenter toutes les rumeurs. Le regard qu'elle lui lançait en disait long sur ce qu'elle pensait. Elle ne tarda pas à lui dire qu'il était dégueulasse de dire ça, et d'autres choses encore. Les yeux rivés au loin, sur le mur blanc du salon, Mattia attendit qu'elle eut finit de parler pour lui répondre. Son regard se posant sur elle, il eut au moins la franchise de reconnaître ses tords. « Je sais, c'est dégueulasse ce que je viens de dire. » Il s'arrêta alors, et posant son coude sur l'accoudoir du canapé, il plaça sa main dans sa tête. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui dire? S'excuser? Hors de question. Il voulait juste lui faire comprendre que si il était si distant, c'était pour une raison. Une bonne raison selon lui. Mais elle était tellement aveuglée par le fait qu'Ella vivait en quelque sorte la même chose qu'elle même avait vécu, qu'elle en oubliait que lui pouvait cacher quelque chose. Se frottant le front, et soufflant un coup, il finit par reprendre la parole. « Je peux savoir ce qu'elle t'a dit exactement Ella? Que je passe mon temps dehors? Que je sors souvent? Que je rentre tard, et que quand j'arrive je sens l'alcool et la fête à plein nez? » Son regard était de nouveau posé sur elle. Ca, oui, Elle avait pu le dire. Sans soucis. Ne lui laissant pas le temps de dire quoi que ce soit, Mattia se releva avec difficulté, et continua. « Je suis sûre qu'elle t'a dit tout ça. Mais elle a oublié une chose super importante.. » Il était debout maintenant, face à Neela. Il la contourna, boitant encore et encore, et souffrant terriblement. Mais au moins, cette souffrance n'était rien face à celle qu'il ressentait à l'intérieur. Celle qui le minait. Celle qui le remplissait de remords. Arrivée près de la fenêtre, il jeta un coup d'oeil dehors. Il devrait être dehors. Il devrait être loin déjà. C'était peut-être ça la meilleure chose à faire; se casser loin d'ici. Oublier Ella, et Lleyton. Les oublier pour qu'ils vivent heureux. En repensant à Ella, là-bas, au sol près du lit, il eut de nouveau les larmes aux yeux. « Elle t'a raconté que je l'avais poussé? Que je l'avais poussé tellement fort qu'elle était tombée au sol? Et que malgré ses pleurs, j'ai rien fait? Que je n'ai pas été la voir? Que je l'ai regardé pleurer par terre sans réagir? » Les larmes pleins les yeux, il se retourna vers Neela. « Elle te l'a dit ça? NON! BIEN SUR QUE NON! » Sa voix s'était élevée. Il était en colère, en colère contre lui-même. Contre ce jeune homme qu'il était devenu. Criant encore une fois, il ajouta alors. « C'est Ella. Elle s'est bien évidemment garder de te le dire, à toi ou à n'importe qui d'autre pour pas qu'on m'emmerde.. Mais tu vois, c'est bien mieux que je ne me rapproche pas d'elle. Je devrais même me casser d'Arrowsic.. » Se casser loin d'elles. Loin d'eux. Pour leurs biens. Le souffle court, le regard embué de larmes, un mal -physique et psychologique- le transcendant, Mattia se sentit mal. Mal, mais un peu mieux. Au moins, maintenant, quelqu'un savait qu'il n'était qu'un connard.
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Mar 4 Juin - 23:50
« Je peux savoir ce qu'elle t'a dit exactement Ella? Que je passe mon temps dehors? Que je sors souvent? Que je rentre tard, et que quand j'arrive je sens l'alcool et la fête à plein nez? » Je n'avais pas eu le temps de lui faire part de tout ce qu'Ella m'avait raconté, mais apparemment, il l'avait très bien deviné tout seul. Bonne nouvelle : Mattia était conscient que son attitude avec sa petite amie n'était pas normale, et qu'il fallait qu'il change au plus vite pour elle et Lleyton. Il se leva péniblement et je le suivis du regard alors qu'il me contournait en boitant à moitié. « Je suis sûre qu'elle t'a dit tout ça. Mais elle a oublié une chose super importante.. » Une chose super importante ? Qu'est-ce qui avait bien pu se passer qu'Ella m'avait caché ? Mattia alla s'appuyer contre la fenêtre. J'apercevais bien les larmes surgissant sous ses yeux rougis, et soudain, je pris peur. Je sentais qu'il allait littéralement exploser face à moi, et je ne m'étais pas trompée. « Elle t'a raconté que je l'avais poussé? Que je l'avais poussé tellement fort qu'elle était tombée au sol? Et que malgré ses pleurs, j'ai rien fait? Que je n'ai pas été la voir? Que je l'ai regardé pleurer par terre sans réagir? » Me mordant la lèvre inférieure, je fis plusieurs petits 'non' de la tête en signe de réponse à ces nombreuses questions. Rajouter de l'huile sur le feu en m'emportant tout autant que lui n'aurait pas apaisé la situation, alors je restais de marbre. Non, Ella ne m'avait pas dit tout ça. Elle s'était contentée de me dire qu'entre eux, ce n'était pas tout rose, et qu'il était devenu beaucoup plus distant depuis son accident, mais elle avait omis d'évoquer qu'il avait été violent avec elle. « Elle te l'a dit ça? NON! BIEN SUR QUE NON! » Je ne connaissais pas bien Mattia, et sa réaction soudaine me fit peur, si bien qu'il m'avait fait sursauter. Il haussait le ton, les yeux remplis de larmes, apparemment en colère contre lui-même. Cela dit, j'étais dans la même pièce que lui, et vu son état je me demandais s'il n'allait pas tarder à être la proie d'un violent coup de folie.
Je fronçai les sourcils en lui lançant un regard interrogateur, essayant tant bien que mal d'être indifférente à ses pleurs pour prendre le temps de comprendre ce qu'il s'était exactement passé. « Mais ... comment ça tu l'as poussée ? Qu'est-ce qui t'as pris ? » A vrai dire, je ne comprenais pas trop, mais plus il développait, et plus je m'inquiétais. « C'est Ella. Elle s'est bien évidemment garder de te le dire, à toi ou à n'importe qui d'autre pour pas qu'on m'emmerde.. Mais tu vois, c'est bien mieux que je ne me rapproche pas d'elle. Je devrais même me casser d'Arrowsic.. » Ce qui leur arrivait à tous les deux était bien plus grave que ce que je pensais. Ella ne m'avait donc pas tout dit la dernière fois, elle avait sûrement voulu éviter des problèmes à Mattia, et ne pas m'affoler davantage en même temps. Si elle m'avait mis au courant de cette situation, je me serais affolée, certes, mais surtout j'aurais couru mettre une bonne soufflante à Mattia. Je ne lui en voulais pas, parce que je connaissais Ella, elle était trop amoureuse pour mettre Mattia en danger, alors elle avait préféré se taire, quitte à souffrir en silence. Et puis, en ce moment, elle n'avait pas vraiment besoin de se mettre toutes ses amies à dos. J'étais là pour elle, quoiqu'il arrive. Mattia risquait gros si ses actes étaient portés à la connaissance de la police. Finalement, cette petite visite était en train de porter ses fruits, je n'avais pas fait le déplacement pour rien, au contraire. « Rassure-moi, c'était un accident ? » Je le fixai, espérant qu'il me réponde par l'affirmative. Je n'arrivais toujours pas à y croire. Comment avait-il pu ? Imaginant ma pauvre Ella en pleurs au sol, certainement apeurée par la violence dont son copain faisait preuve, j'étais partagée entre le dégoût, l'incompréhension et la compassion pour Mattia. Oui, le voir aussi désespéré me mettait mal à l'aise, et je me demandais qu'est-ce qui avait pu le pousser à agir ainsi, mais surtout à ignorer Ella après qu'elle soit tombée. Intérieurement, je me disais que cela avait pu se passer après qu'il ai bu un verre de trop, mais cela n'excusait pas pour autant sa réaction. « Mattia tu l'as vraiment laissée seule par terre sans même l'aider à se relever ? C'est pas possible, c'est ta copine ! Si t'as un minimum de sentiments pour elle tu ne peux pas faire ça. D'ailleurs personne ne peut faire ça, à part un monstre ... » Je relevais les yeux vers mon interlocuteur, me rendant compte de ce que je venais de dire. Je n'avais pas dit cela méchamment, c'était juste sorti tout seul, parce que c'était ce que je pensais au fond. Oui, un homme qui poussait sa femme à terre et qui ne prenait même pas la peine de l'aider à se relever alors qu'elle était en pleurs, était tout simplement odieux. Toujours est il que ce n'était pas vraiment judicieux de ma part, même si c'était la vérité. Mais Mattia ne pouvait pas être comme ça, c'était impossible, il devait s'être passé autre chose dans sa vie pour qu'il en arrive là. Autre chose que sa blessure au tennis. Le voyant dans un tel état de détresse, je n'avais pas pu m'empêcher de tenter un rapprochement. Je fis alors quelques pas en avant pour me mettre à côté de lui, adoptant un timbre de voix plus doux et posant une main sur son épaule. « Mattia pourquoi t'as fait ça ? Enfin … surtout, pourquoi tu l'as pas aidée au moins ? Qu'est-ce qui t'es passé par la tête ? » J'essayais de me montrer un maximum compréhensive, même si c'était horriblement difficile pour moi que d'imaginer la scène vécue par Ella.
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Sam 15 Juin - 11:58
Il l'avait dit. L'ancien tennisman avait osé dire enfin ce que sa petite amie aurait toujours du dire. Au moins, maintenant, c'était fait. Quelqu'un savait qu'il n'était pas juste un jeune homme perdu par son avenir brisé ; quelqu'un savait maintenant qu'il avait un caractère de merde et qu'il était capable des pires saloperies. Comment avait-il pu laisser Ella, son Ella, aussi mal en point comme ça? Il n'en savait rien. Il n'avait pas réussit à bouger; ses pieds étaient restés ancrés sur le sol, son corps s'était d'un coup ankylosé tandis que son regard n'avait pas cessé un seul instant de contempler les dégâts. « Mais ... comment ça tu l'as poussée ? Qu'est-ce qui t'as pris ? » Sans un regard vers elle, il ne répondit pas de suite à sa question. De toute façon, il ne savait pas ce qui s'était passé. Il ne savait pas pourquoi il avait réagit de la sorte. Un excès de colère? Un acte de violence? Un sursaut d'énervement? Il n'en savait rien. Ce qu'il savait juste; c'est qu'il avait du mal à se faire pardonner. Déjà par lui-même..
La jeune femme à quelques mètres de lui semblait abasourdie, sans doute perdue par tout ce qu'elle venait d'apprendre en quelques secondes. Elle devait le prendre pour quelqu'un d'horrible, quelqu'un de monstrueux, quelqu'un de salaud, quelqu'un de violent. Et elle n'aurait pas tord. Si elle le voyait comme ça, il ne lui en voudrait même pas. Il ne cherchait pas de compassion, pas de pitié, il essayait juste de lui faire comprendre pourquoi il était effrayé à l'idée de se rapprocher d'Ella. Il se voyait mal la tenir dans ses bras maintenant que ses même bras l'avaient poussé de tout son coeur. Il ne se voyait pas non plus la dévorer des yeux, un petit sourire en coin, alors que peu de temps auparavant il l'avait dévisagé sans agir. Il préférait du coup rester loin d'elle, et préférait éviter de l'approcher. Le mal qu'il lui avait fait le rongeait de l'intérieur. Les larmes qui ne coulaient pas, mais qui stagnaient dans ses yeux, étaient loin d'être une feinte ; il avait terriblement mal pour Ella. Cette souffrance était bien pire que celle que son genou lui infligeait. Bien pire que toute celle que son beau-père pouvait lui avoir infliger aussi. Elle était plus tenace, plus prenante, plus viscérale. Le regard rivé vers la fenêtre, il regardait au loin, fixant ce beau soleil. « Rassure-moi, c'était un accident ? » Un accident? Il n'en savait rien. Pouvait-on considérer que c'était un accident? Si par accident, on entendait première fois, alors oui, c'en était un. Un malencontreux accident. Si par accident, on entendait que c'était une inadvertance, alors non, c'en était pas un. Il se souvenait avoir voulu faire ça. Voulu la pousser pour qu'elle se taise. Alors il ne répondit pas. Il se contenta de regarder l'extérieur de la maison, plombant les murs par un silence pesant. Ne supportant sans doute pas ce manque de son, il finit par entendre une nouvelle fois la voix de la jeune femme. « Mattia tu l'as vraiment laissée seule par terre sans même l'aider à se relever ? C'est pas possible, c'est ta copine ! Si t'as un minimum de sentiments pour elle tu ne peux pas faire ça. D'ailleurs personne ne peut faire ça, à part un monstre ... » A part un monstre. Ces quatre mots aussi anodins pour elle ne l'étaient pas à ses yeux. A part un monstre. Il pensait n'en avoir connu qu'un de monstre. A part un monstre. Il en faisait parti maintenant. A part un monstre. Il en était un lui aussi. Comme lui. Comme celui qui l'avait fait tant souffrir, et qui faisait peut-être tant souffrir sa mère. Il était le même. Il bouillonnait tellement de haine à l'intérieur qu'il avait finit par réagir comme lui; par devenir son égal. Etre un monstre. Dès qu'il avait entendu ses mots de la bouche de Neela, il avait retourné sa tête vers elle, la bouche légèrement entre-ouverte. Son regard plongé sur elle en disait long. Long sur sa colère. Long sur le dégout. Long sur sa tristesse d'entendre ça. Son regard en disait beaucoup; surtout que ses larmes n'avaient pas quitté ses yeux. Bien au contraire. Ils étaient noyés dans ses larmes. Il retourna une nouvelle fois la tête. Pour pas qu'elle voie.
Plongé dans ses pensées, plongé dans ces A part un monstre qui ne cessaient de retentir dans sa tête, il ne remarqua pas que la jeune femme s'était rapprochée de lui. Il sentit d'un coup une main se poser sur son épaule. Comment pouvait-elle? Comment pouvait-elle poser sa main sur lui? Sur ce monstre? « Mattia pourquoi t'as fait ça ? Enfin … surtout, pourquoi tu l'as pas aidée au moins ? Qu'est-ce qui t'es passé par la tête ? » Il était dégouté par lui-même. Et il ne comprit pas pourquoi Neela se rapprochait de lui. Elle devrait le haïr, pas le rassurer d'un geste. Alors, se trouvant tellement dégueulasse, il dégagea son épaule de ce contact avec elle. Elle ne devait pas le toucher. Elle devrait simplement le haïr. Mais même si il refusait d'être touché par la jeune femme, et de voir ainsi toute sa compassion à ses yeux, il était touché par ce geste. Neela n'était peut-être pas là pour le culpabiliser; Neela était là pour aider Ella. Elle ne voulait pas juger, elle voulait juste comprendre. C'est pour ça qu'il répondit alors, d'une voix beaucoup plus douce cette fois. « Je ne sais pas. » C'était bien ça. Il ne savait pas pourquoi la jeune femme l'avait à ce point énerver, et pourquoi il avait réagit aussi violemment. Parce qu'elle s'excusait d'une chose qu'elle n'avait pas faite? C'était ridicule. Complètement ridicule d'avoir agit de cette façon pour cette raison. C'était de toute façon ridicule de réagir comme ça pour n'importe quelle raison.
Parce que Neela ne lui sortait plus par les oreilles et les yeux, Mattia finit par se retourner. Il posa ses fesses sur le rebord de la fenêtre. Elle faisait tout pour essayer d'aider Ella, et de l'aider par la même occasion. Il pouvait un minimum l'aider à comprendre. Beaucoup plus à l'aise sur son passé, maintenant que deux personnes étaient au courant, il décida de lui en parler. Mais d'une manière détournée. « Tu sais Neela, il y a une personne dans ce monde à qui je ne veux surtout pas ressembler. » Bizarrement, comme ça, il n'avait pas beaucoup de mal à en parler. Les mots venaient assez simplement. Peut-être c'était parce qu'il ne le citait pas directement. « Cette personne là est un monstre. » Il s'arrêta alors un instant. Les quelques mots de Neela lui revenait en mémoire A part un monstre. « Je l'ai vu plusieurs fois réagir comme ça; pousser quelqu'un au sol. Et après, il le frappait, avec sa main, son poing, ou tout autre objet à côté de lui qui pouvait faire mal. » Il s'arrêta un instant. Son regard était perdu. Il revoyait tout. Son beau-père. Son poing. Sa ceinture. Le truc de la cheminée. Passant sa main sur son visage à ce moment-là, il se rendit compte qu'il n'avait plus autant envie de pleurer. Les larmes s'étaient un peu envolés. Le calme reprenait le dessus. « Ma plus grosse peur c'était de lui ressembler un jour. C'est fait maintenant. Je suis comme lui. Je l'ai pas frappé, et bien heureusement, mais je l'ai poussé avec violence. » Il s'arrêta une seconde. Il reporta son regard sur Neela. Son ton était beaucoup plus calme maintenant. « Je pense que tu peux comprendre maintenant pourquoi j'ai peur de me rapprocher d'Ella. J'ai peur de lui faire beaucoup plus de mal que je ne lui en ai déjà fait. »
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Lun 24 Juin - 16:25
« Tu sais Neela, il y a une personne dans ce monde à qui je ne veux surtout pas ressembler. » Je fronçai les sourcils d'un air d'incompréhension, parce que je ne voyais pas où il voulait en venir, ou plutôt à qui il faisait référence. Moi qui ne connaissait que très peu Mattia avant de franchir cette porte, j'avoue que là, j'étais en train d'en connaître plus sur lui en dix minutes qu'en un an de vie à Arrowsic. « Cette personne là est un monstre. » Sous-entendu : tu viens de me dire que je suis un monstre, mais tu n'en as jamais connu un donc tu ne sais pas de quoi tu parles. Ce n'était pas faux, heureusement, je n'avais jamais été confrontée à ce genre de personne au cours de ma vie, et je secouai la tête négativement comme pour me rattraper, et lui faire comprendre que ce n'était pas ce que je voulais dire. Je le connaissais à peine, je ne pouvais pas me permettre de le juger par rapport à ça. Mattia devait sûrement avoir des circonstances atténuantes qui pouvaient expliquer son geste. Un geste impardonnable, quelles que soient les excuses qu'il pouvait se trouver, mais peut-être compréhensible avec du recul. J'avais à peine ouvert la bouche pour me faire pardonner, qu'il poursuivit aussitôt. « Je l'ai vu plusieurs fois réagir comme ça; pousser quelqu'un au sol. Et après, il le frappait, avec sa main, son poing, ou tout autre objet à côté de lui qui pouvait faire mal. » J'affichais une petite grimace en plissant les yeux, comme si ses mots me frappaient eux aussi. Ils étaient durs à entendre, surtout que Mattia accentuait mon malaise en restant impassible, comme pour appuyer la gravité de ses paroles, la gravité de ce qu'il avait lui-même vécu. Au moins, il reconnaissait que ce genre de comportement n'était pas anodin, et c'était déjà énorme même si cela n'excusait en rien son attitude avec Ella. « Ma plus grosse peur c'était de lui ressembler un jour. C'est fait maintenant. Je suis comme lui. Je l'ai pas frappé, et bien heureusement, mais je l'ai poussé avec violence. » Apparemment, il s'agissait d'un homme, et je craignais que cela soit son père, ou son grand-père. En tout cas, un membre de sa famille était bel et bien un monstre, et je compris très vite que cette personne était la raison de son mal être.
Au delà de l'accident dramatique au tennis qui avait détruit son rêve, cet adolescent souffrait d'une plaie beaucoup plus profonde. Une plaie qui elle, allait rester ouverte à jamais et qu'il ne pourrait sûrement jamais refermer ni même apaiser. Au fond, Mattia était sans doute bien plus victime que responsable de monstruosités. Il avait vu quelqu'un de sa famille se comporter en monstre et reproduisait aujourd'hui ce schéma, même s'il en avait eu peur. J'avais beaucoup de mal à comprendre qu'il ai eu peur de devenir monstrueux et qu'il le soit en quelque sorte devenu aujourd'hui, même si ce n'était pas complètement sa faute. C'était contradictoire ce qu'il me disait là. « Tu … tu ne veux pas me dire qui c'est ? Cette personne a été punie pour ce qu'elle a fait j'espère ? » Cela ne m'avancerait strictement à rien d'apprendre de qui il parlait exactement, mais s'il avait été témoin de ce type de comportement, alors il ne devait pas rester silencieux, surtout si cet événement était en train de gâcher sa vie comme j'en avais fortement l'impression. « Mattia, tu as fait une erreur, certes, tu peux pas en être fier, mais cela ne fait pas de toi un monstre pour autant. Tu l'as dit toi même, tu ne veux pas lui ressembler, alors tu ne lui ressembleras pas si tu y mets du tien. Pense à Ella qui t'aime de tout son cœur, tu sais très bien au fond de toi que tu es incapable de lui refaire du mal, parce que justement si tu me dis tout ça, c'est que tu regrettes, tu t'en veux trop... Ça prouve qu'au fond, tu es quelqu'un de bien. » Gardant ma main sur son épaule, j'esquissai un sourire en signe de réconfort, même si Mattia ne me regardait pas. A entendre tout ce qu'il m'avait dit, je devinais qu'il était loin d'être ce monstre dont il me parlait. Un monstre ne regrette pas ses actes, il n'a aucun remords. Un monstre agit froidement, sans pitié, sans se préoccuper une seule seconde des sentiments que peut ressentir sa victime. « Je pense que tu peux comprendre maintenant pourquoi j'ai peur de me rapprocher d'Ella. J'ai peur de lui faire beaucoup plus de mal que je ne lui en ai déjà fait. » Il détourna son regard sur moi, si bien que je pouvais exactement lire toute la détresse dans ses yeux, cet appel au secours qu'il m'adressait silencieusement, même si je n'étais que Neela et qu'il ne me portait pas spécialement dans son cœur. Pourquoi avait t-il peur de devenir quelque chose qu'il ne voulait pas être ? Certainement parce qu'il avait hérité de quelques excès de violence qu'il avait parfois du mal à maîtriser et qui l'effrayait énormément quand ils se retournaient sur sa petite-amie. « Alors arrête. Écoute je sais pas ce qui t'as amené à la pousser, et encore moins à ne pas la relever mais ce que je sais c'est qu'Ella t'aime, elle mérite pas ça. Si tu as des excès de violence, contrôle-les. Je sais que c'est facile à dire, mais si tu ne le fais pas pour toi, alors fais-le au moins pour elle, et ton fils. Si tu l'aimes et que tu ne veux pas devenir cet homme dont tu parles, alors rattrape-toi. Je sais que ce n'est pas trop tard. » Ma voix s'était beaucoup adoucie depuis quelques minutes. J'avais bien fait de faire le déplacement, j'y voyais plus clair à présent. Ella était mon amie, et bien plus que ça, je la considérais presque comme mon deuxième enfant, alors je mettais tout en œuvre pour la protéger de la violence ponctuelle de Mattia, violence dont il avait sûrement hérité et dont je me doutais qu'il n'était pas complètement responsable.
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Lun 1 Juil - 18:52
Il avait suffit d'un geste pour apaiser la situation, et rendre Mattia beaucoup plus tendre avec la femme devant lui. Loin de vouloir le critiquer, loin de vouloir le juger, elle semblait juste essayer de comprendre. C'est ce que le tennisman blessé avait réalisé, lorsque, balançant la vérité sur ce qui s'était passé avec Ella, elle s'était rapprochée de lui, posant doucement sa main sur son épaule. Se rendant compte qu'il ne méritait aucune compassion, le jeune adulte avait joué de l'épaule pour repousser sa main. Mais ce geste l'avait touché. Neela n'était pas là pour lui; elle voulait comprendre. Elle ne voulait pas juger. Ca lui faisait du bien de voir ça. Et bien qu'au début, leur discussion semblait mal embarqué, Mattia finissait par réaliser que Neela n'était peut-être pas la femme fourre-son-nez-partout qu'il croyait. Du moins, elle n'était pas tant 'femme-fourre-son-nez-partout -parce qu'elle devait bien l'être un peu, sinon, elle ne se serait pas embêté des histoires d'Ella.. Après quoi, Mattia finit par lui avouer à demi-mot ce qui l'ennuyait. Pour la première fois de sa vie, il en parlait sans avoir réellement envie de pleurer. Au contraire.. Plus il prenait de l'aisance en racontant cette histoire -son histoire-, moins les larmes ne lui venaient aux yeux. C'était peut-être tout simplement parce que l'histoire qu'il racontait n'était dite qu'à moitié, et qui plus est, il usait de la troisième personne du singulier pour parler de lui. Une nuance qui le mettait beaucoup plus à l'aise. Avec ça, Neela pouvait imaginer n'importe quelle chose; ça le touchait moins. Il ne faisait pas vraiment parti de l'histoire.. Mais le raconter, outre le fait d'expliquer pourquoi ça allait mal avec Ella, lui faisait un bien fou.
N'empêche, il s'en voulait. Il se haissait. Il se détestait. Il se laisserait aller volontiers. Il serait même capable de se foutre encore un peu plus dans la merde, comme voler, dealer, ou autre pour se 'punir' en quelque sorte. Mais il n'était pas seul. Si l'envie était grandissante de foutre sa vie en l'air, il se mettait des barrières. Ella était là. Ella avait besoin de lui. Même si pour le moment il n'osait même plus l'approcher, et n'oserait certainement pas le faire avant un bon moment, il était encore, techniquement parlant, proche d'elle. Il ne pouvait pas faire n'importe quoi. Il ne voulait absolument pas la blesser plus qu'elle ne l'était déjà. « Tu … tu ne veux pas me dire qui c'est ? Cette personne a été punie pour ce qu'elle a fait j'espère ? » Posant son regard sur Neela, Mattia vit qu'elle était quelque peu choquée. Merde. Il aurait mieux fait de se taire, mieux fait de ne rien dire. Elle serait capable, avec la détermination qu'elle avait, de fouiller un peu plus sa vie. Elle ne mettrait pas longtemps à savoir ce qui s'était passé; des gens à Arrowsic savaient la rumeur que Mattia tentait de cacher malgré ce que ça lui coutait de remettre Mike comme un héros, et non pas comme un salaud. Il détestait tellement savoir que les gens connaissaient sa vie qu'il essayait d'enfouir par n'importe quelle mesure cette rumeur. Il était capable de siffler que Mike était un formidable beau-père. Ca lui écorchait la gueule, ça lui brûlait la langue, ça lui arrachait le coeur, mais il le faisait. Alors, secouant la tête, il murmura un « On s'en fiche de ça. » Ces quelques mots furent prononcés tellement bas que Neela ne les avait peut-être pas entendu. Mais qu'importe; ce n'était pas le problème. Savoir que son beau-père payerait ou ne payerait pas pour ça lui passait au-dessus de sa tête. Le principal, pour lui, c'était que sa mère allait bien.
« Mattia, tu as fait une erreur, certes, tu peux pas en être fier, mais cela ne fait pas de toi un monstre pour autant. Tu l'as dit toi même, tu ne veux pas lui ressembler, alors tu ne lui ressembleras pas si tu y mets du tien. Pense à Ella qui t'aime de tout son cœur, tu sais très bien au fond de toi que tu es incapable de lui refaire du mal, parce que justement si tu me dis tout ça, c'est que tu regrettes, tu t'en veux trop... Ça prouve qu'au fond, tu es quelqu'un de bien. » Elle avait reposé sa main sur son épaule, et cette fois, Mattia ne fit aucun mouvement pour couper court à ce lien. Un lien entre Ella et lui en quelque sorte. Il ne savait pas vraiment si elle avait raison; Elle même lui avait balancé, quasiment à mots pleins, qu'il était un monstre. Et maintenant, elle lui disait le contraire.. Mais peut-être qu'au fond, avant, elle avait raison. Il était peut-être comme lui. Le même. Il avait suivit le même modèle, et s'en brûlait les ailes maintenant. Qui était-il vraiment? Un homme capable des pires saloperies? Ou un gamin un peu perdu qui s'était laissé avoir? Il n'en savait rien. Perdu, il se contenta d'écouter encore une fois Neela. « Alors arrête. Écoute je sais pas ce qui t'as amené à la pousser, et encore moins à ne pas la relever mais ce que je sais c'est qu'Ella t'aime, elle mérite pas ça. Si tu as des excès de violence, contrôle-les. Je sais que c'est facile à dire, mais si tu ne le fais pas pour toi, alors fais-le au moins pour elle, et ton fils. Si tu l'aimes et que tu ne veux pas devenir cet homme dont tu parles, alors rattrape-toi. Je sais que ce n'est pas trop tard. » Le ton de sa voix, ces gestes, son regard le mettait de plus en plus à l'aise. Mais il ne savait toujours pas comment réagir. Tant qu'il ne savait pas qui il était vraiment, il ne saurait quoi faire avec Ella. Elle l'aimait; c'était indéniable. Il l'aimait lui aussi. Plus que tout. Mais pouvait-il vraiment se rapprocher d'elle après ce qu'il lui avait fait? Pouvait-il dormir à ses côtés sans rien dire? Il avait encore plus l'impression de n'être qu'un salaud de plus sur cette terre en agissant ainsi. Alors, quoi? Il lui restait encore une option; partir. Peut-être que c'était ce qu'il avait de mieux à faire. Pour oublier tout ça. Pour ne pas l'ennuyer. Pour ne pas l'effrayer. Haussant alors les épaules, Mattia répliqua à la jeune femme. « et tu veux que je les contrôle comment? En faisant du sport? Je te rappelle que je peux plus rien faire.. » dit-il en montrant ses charmantes béquilles qui trainaient à côté du canapé. Il s'arrêta un instant, et délaissa le faux sourire qui s'était formé sur son visage quelques secondes plus tôt. Qu'est-ce qu'il lui restait? Il était infirme, et violent. Ella ferait mieux de trouver un type, cent fois mieux que lui. L'Amérique regorge de beaux jeunes hommes qui sauront ravir Ella, et Lleyton. Au moins, pour les deux, il ne serait plus un fardeau.. poussant un petit soupir, Mattia rouvrit alors la bouche. « Tu l'as dit toi-même, Ella ne mérite pas ça. Ella ne me mérite pas tout simplement. Il y a d'autres mecs, bien mieux que moi qui pourront être un petit ami et un père formidables. Je ferais peut-être mieux de laisser passer mon tour.. » Il ferait peut-être mieux de s'en aller; de les quitter.
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Mer 3 Juil - 20:07
« et tu veux que je les contrôle comment? En faisant du sport? Je te rappelle que je peux plus rien faire.. » Certes, il ne pouvait plus rien faire. Plus rien faire, qui signifiait donc plus faire de mal, en théorie. Pourtant, même avec un genou dans le plâtre, Mattia parvenait encore à trouver le moyen de faire du mal à Ella. Enfin, je n'allais pas remuer davantage le couteau dans sa plaie. Il l'avait fait souffrir, il le savait, et il regrettait, c'était déjà énorme. Face à sa réponse, je haussai les épaules en soupirant. « Tu vas être remis sur pieds Mattia... Mais je sais pas, il n'y a pas que le sport dans la vie, tu peux toujours t'épanouir dans un autre domaine. Tiens, si ça se trouve, tu ferais un excellent pianiste ! » Je savais que je le ferais sûrement bien rire en disant cela. Mattia ? s'épanouir dans la musique ? Surtout lui qui avait l'air d'aimer bouger et se dépenser, je crois que là j'avais trouvé la mauvaise voie, mais bon, c'était un simple exemple. Je me mettais certainement le doigt dans l'œil, je rêvais carrément même, mais après tout, pourquoi pas ? En tout cas, il devait impérativement trouver un moyen d'apaiser ses tensions intérieures, et de faire enfin la paix avec lui-même. Cela prendrait du temps, peut-être des années, surtout après le choc physique et psychologique qu'il venait de subir avec le tennis, mais c'était pourtant essentiel pour qu'il améliore sa qualité de vie. Puis je songeai à ce qu'Ella m'avait dit à la maison la dernière fois, aux nombreuses sorties de Mattia pendant lesquelles il délaissait sa famille et abandonnait sa petite-amie, la laissant seule avec sa peine. Je changeai alors de sujet. « Enfin... Ella m'a dit que tu sortais, que tu la laissais seule le soir et la pauvre, elle ose à peine imaginer ce que tu fais pendant qu'elle reste seule avec Lleyton. » Je fronçai les sourcils en le regardant. Cette attitude était intolérable, et si Mattia venait de se faire passer pour une victime, je doutai que là, ce soit toujours le cas. Je n'allais pas continuer de le brosser dans le sens du poil, il avait fait du mal à Ella. Ma Ella, celle que j'aimais et que je me devais de protéger. « Je voudrais juste savoir pourquoi ... Pourquoi tu fais ça ? Tu t'en fous d'eux ou quoi ? » En tout cas, cela en donnait l'impression. J'avais besoin de comprendre les raisons de ses escapades nocturnes, s'il les regrettait et s'il comptait les reproduire encore longtemps. Je savais que ma Ella ne les supporterai pas longtemps, vu sa fragilité. Pourtant, elle tiendrait le coup, parce que malgré tout elle savait se montrer forte lorsqu'il s'agissait de son petit-ami. Elle était absolument prête à tout pour lui, même à souffrir, et à mettre de côté son bien-être pour celui de Mattia. Je m'attendais à sa réponse. Je me doutai que son accident était l'élément déclencheur de ce cinéma ridicule, mais je voulais qu'il me le confirme clairement.
« Tu l'as dit toi-même, Ella ne mérite pas ça. Ella ne me mérite pas tout simplement. Il y a d'autres mecs, bien mieux que moi qui pourront être un petit ami et un père formidables. Je ferais peut-être mieux de laisser passer mon tour.. » Je relevai les yeux vers lui en secouant négativement la tête. Laisser passer son tour ? Ella ne le supporterai jamais. Si lui s'en sentait la force, je savais que de son côté, elle était totalement incapable d'aimer un autre homme plus fort qu'elle aimait Mattia. Il était le seul et l'unique pour elle, en tant que deuxième maman, j'avais bien su le comprendre même si elle ne me l'avait jamais dit clairement. « Elle ne mérite peut-être pas ça, mais je sais qu'elle t'aime, beaucoup trop pour te laisser partir, et encore moins te quitter comme ça. Alors non, tu peux pas lui faire ça, tu sais bien qu'elle n'a d'yeux que pour toi. D'accord tu lui as fait du mal une fois, mais je crois que l'amour que vous ressentez l'un pour l'autre est plus fort que cette histoire, non ? » Mattia n'avait pas l'air de se rendre compte de tout l'amour qu'Ella lui offrait, et de tous les sacrifices qu'elle avait fait pour lui. Grace à cet amour, ils pouvaient sûrement dépasser cet événement, l'effacer et tout faire pour revenir à la vie qu'ils avaient avant cet accident. En tout cas, je savais qu'Ella l'avait pardonné, je crois bien qu'elle serait capable de tout lui pardonner de toute façon, et il avait beaucoup de chance d'avoir une petite-amie aussi tolérante qu'elle. Une autre question me trottait dans la tête, et j'allais sûrement me faire engueuler encore une fois, mais tant pis. « Mattia, tu l'aimes toi aussi ? » J'avais décidé de lui poser la question parce qu'il ne m'avait pas encore fait part de ses sentiments envers elle, et puisqu'il évoquait le fait de 'laisser passer son tour', je me demandais s'ils étaient aussi forts que ceux qu'Ella ressentait pour lui.
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Dim 7 Juil - 11:19
L'ancien tennisman était dévasté dès qu'il se rappelait que le tennis et lui, c'était finit. Mais il se sentait encore plus mal lorsqu'il se souvenait qu'il n'arrivait même plus à marcher correctement. L'idée de ne plus pouvoir taper dans un ballon de football, ni même de pouvoir courir sur un terrain de basket l'effrayait encore plus. Son avenir se réduisait, pour le moment, à une marche. Même se battre lui semblait difficile. C'était peut-être idiot de penser comme ça, mais Mattia s'était depuis tout petit souvent battu. Avec des copains pour le plaisir. Avec des ennemis pour vraiment les frapper. Et vu comme la dernière fois, à sa dernière bagarre, il s'était retrouvé, nul doute que pour lui, il valait mieux faire profil bas maintenant -chose impossible pour lui. Si il se mettait dans une mauvaise position, il ne s'en sortirait pas indemne. Comme quoi, tout avait bien changé maintenant. Toujours est-il qu'il fit une petite réflexion à Neela sur la manière dont il allait pouvoir contrôler ses excès de colère. Visiblement, la jeune femme soupira, et lâcha une phrase apparemment évidente pour elle. « Tu vas être remis sur pieds Mattia... Mais je sais pas, il n'y a pas que le sport dans la vie, tu peux toujours t'épanouir dans un autre domaine. Tiens, si ça se trouve, tu ferais un excellent pianiste ! » lui pianiste? Elle était sérieuse là? En l'entendant, et malgré tout ce qu'il pensait, Mattia ne put s'empêcher de sourire. Neela était tarée. Jamais Mattia n'irait joué au piano. Il serait incapable de reconnaître les gammes; il était incapable de reconnaître une musique. Pour un fils de musicien, Mattia n'était pas doué en musique; pas du tout même. Il faut dire aussi qu'il ne s'était jamais donné la peine de connaître la musique; seul le tennis l'obnubilait, le reste lui passait complètement au-dessus de la tête. Leur conversation aurait pu rester là-dessus, sur une bonne note, mais visiblement, Neela avait quelque chose à vérifier. Alors que Mattia s'était calmé, qu'il affichait même un petit sourire, la femme finit par lui dire quelques mots qui lui déplurent. « Enfin... Ella m'a dit que tu sortais, que tu la laissais seule le soir et la pauvre, elle ose à peine imaginer ce que tu fais pendant qu'elle reste seule avec Lleyton. » Son sourire disparut. Ses yeux se posèrent de nouveau sur Neela. Qu'importe qu'elle fronce les sourcils! Qu'importe qu'elle le regarde d'un air bizarre! Lui aussi avait de quoi râler là. Qu'entendait-il au juste en disant ces mots? Que pensait-elle? Estomaqué par ce qu'il venait d'entendre, Mattia eut du mal à sortir les bons mots. D'ailleurs, il ne dit rien. « Je voudrais juste savoir pourquoi ... Pourquoi tu fais ça ? Tu t'en fous d'eux ou quoi ? » Il n'en revenait pas. Que croyait-elle au juste? Qu'il les détestait tous les deux? Qu'il rêverait d'avoir une autre vie, sans eux? C'était ça ce qu'elle croyait? Et elle croyait en plus qu'il allait voir d'autres filles? Qu'il couchait avec d'autres qu'Ella?? Choqué, Mattia ouvrit doucement la bouche. Les mots qu'il allait dire allaient être durs, et son ton de voix s'était élevé. A ce moment précis, il voulait se faire entendre. « Nan, mais.. tu crois quoi Neela? Qu'est-ce que tu veux me dire au juste? » Il s'interrompit une seconde; ne lui laissant pas le temps de lui répondre pour autant. Ses yeux restaient bloqués sur elle, comme si il espérait que tout cela n'était qu'un mauvais rêve. « Tu es en train de me demander d'une manière détournée, si je vais voir ailleurs? C'est ça? » Son souffle se faisait de plus en plus court; signe que toute cette discussion l'énervait de plus en plus. « Putain Neela.. Tu peux me mettre toutes les conneries du monde sur le dos, tu peux m'accuser de pleins de choses, mais pas de ça.. Surtout pas de ça.. » Il n'irait jamais voir ailleurs. Il n'irait jamais voir quelqu'un d'autre qu'Ella, que son Ella... Pas tant qu'ils seraient ensemble, il ne ferait ça. Jamais.
Après quoi, il lui avoua qu'il ferait mieux de passer son tour. S'en aller. La laisser vivre sa vie sans lui. Elle s'en sortirait sûrement mieux. Il ne lui ferait plus de mal, ni physiquement, ni psychologiquement. C'était le plus important.. « Elle ne mérite peut-être pas ça, mais je sais qu'elle t'aime, beaucoup trop pour te laisser partir, et encore moins te quitter comme ça. Alors non, tu peux pas lui faire ça, tu sais bien qu'elle n'a d'yeux que pour toi. D'accord tu lui as fait du mal une fois, mais je crois que l'amour que vous ressentez l'un pour l'autre est plus fort que cette histoire, non ? » Que cette histoire, il n'en savait rien. Mais l'amour qu'il ressentait pour elle était très fort. Plus fort que tout sûrement. Jamais, il n'avait ressentit ça pour quelqu'un. « Mattia, tu l'aimes toi aussi ? » Ces mots eurent le même effet qu'une gifle. En cinq mots, elle venait de lui faire terriblement mal. Comment pouvait-elle en douter? Comment pouvait-elle poser cette question? Il l'aimait. Il ne l'aimait pas qu'un peu, il ne l'aimait pas beaucoup, il l'aimait à la folie cette fille! Il irait sans doute essayer de décrocher la lune pour elle ! Dégouté, Mattia lâcha « Putain Neela! Comment tu peux poser cette question? Tu comprends vraiment rien ! Rien du tout !!» Il se releva alors, claudiqua vers le canapé -essayant de ne pas grimacer sous la douleur fulgurante qui frappait son genou-, et attrapa ses béquilles. De là, il resta debout, s'appuyant sur ses aides. « tu sais quoi? Si c'est ce que tu crois, on n'a plus rien à se dire. Casse toi !! » Puis, d'un geste, tendant une de ses béquilles vers la porte d'entrée, il ajouta. « La sortie est par là-bas. »
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Lun 8 Juil - 16:02
« Nan, mais.. tu crois quoi Neela? Qu'est-ce que tu veux me dire au juste? » Ah, apparemment, il avait deviné tout seul de quoi je voulais parler, j'avais touché le point sensible, et cela avait tout l'air de lui déplaire. « Tu es en train de me demander d'une manière détournée, si je vais voir ailleurs? C'est ça? » Exactement. Décidément, Mattia était perspicace. « Putain Neela.. Tu peux me mettre toutes les conneries du monde sur le dos, tu peux m'accuser de pleins de choses, mais pas de ça.. Surtout pas de ça.. » Voilà qu'il se mettait à jurer maintenant ! Je sentais bien que la tension était en train de monter entre nous, et d'ailleurs tant mieux d'un côté, parce qu'au moins, cela montrait qu'il ne s'en fichait pas tant que ça. Ella avait tort, son petit-ami était bien loin de se moquer d'elle, et visiblement, il n'allait pas voir ailleurs. J'étais rassurée et soulagée pour elle, même si je ne pouvais peut-être pas le croire sur parole. « Je t'accuse de rien Mattia, je peux pas t'accuser de quoi que ce soit, je sais rien de ce que tu fais le soir sans elle. Tout ce que je sais, c'est qu'elle est venue me voir, et qu'elle est mal. Très mal de te voir dans cet état, et le fait de penser que tu pourrais la laisser pour quelqu'un d'autre, ça la détruit. » Peut-être qu'en lui faisant part de tout ça, un déclic de déclencherait chez Mattia, et qu'il changerait de comportement. J'osai l'espérer en tout cas, mais c'était pas gagné. Il était une vraie tête de mule, je l'avais bien compris, et me demandais comment Ella s'en sortait au quotidien. Non, elle ne s'en sortait pas d'ailleurs, c'était impossible, surtout pour une fille aussi sensible qu'elle. « Maintenant, tu fais ce que tu veux, ça me regarde pas, mais si t'as envie de te comporter comme un monstre, alors vas-y, continue, t'es dans la bonne voie là. » Oui je le provoquais, notamment en employant le mot 'monstre' qu'il redoutait tant, parce que j'avais bien compris qu'il le fallait pour le faire réagir, et lui faire cracher ce que je désirais entendre.
Je pouvais voir à des kilomètres que Mattia bouillonnait de l'intérieur, comme si toutes mes phrases, et le moindre de mes mots lui sautaient en pleine figure. D'ailleurs, ma question sur la sincérité de son amour pour Ella était, je crois, la goutte qui fit déborder le vase. « Putain Neela! Comment tu peux poser cette question? Tu comprends vraiment rien ! Rien du tout !!» J'eus un mouvement de recul face à toute sa colère qui explosait sous mon nez. D'accord, j'étais peut-être allée trop loin en lui demandant ça, effectivement, je commençais à le réaliser. A sa place, quelqu'un m'aurait demandé si j'aimais Felix, je me serais sûrement énervée, parce que cela crevait les yeux que la réponse était positive. Personne n'avait le droit d'en douter. La différence c'était que pour Mattia, cela ne crevait pas tant les yeux que ça. Pas du tout même. C'était peut-être une évidence pour lui qu'il l'aimait, qu'il aurait tout fait pour elle, le problème c'est qu'il ne faisait rien pour le lui prouver ces temps-ci, et Ella tout comme moi et Felix avions toutes les raisons de douter de ses sentiments. « Tu sais quoi? Si c'est ce que tu crois, on n'a plus rien à se dire. Casse toi !! » Mes sourcils se froncèrent. J'allais partir oui, en effet, avant qu'il me roue de coups de poing, ou qu'il me pousse comme il l'avait fait à sa copine. Vu son état, et la couleur écarlate de son visage, je ne pouvais plus rester très longtemps dans cette pièce, à moins d'être suicidaire. Cependant, je n'avais pas encore totalement vidé mon sac. « Je ne crois rien du tout, et c'est toi qui comprends rien. C'est une simple question, je comprend pas pourquoi tu n'y réponds pas et te met dans cet état ! » C'est vrai, il n'y avait vraiment pas de quoi s'énerver pour si peu. Certes, ma question pouvait paraître déplacée à tel point la réponse était évidente, mais elle n'était évidente que pour lui, parce que moi, j'aurais bien voulu l'entendre. Oui, j'aurais été rassurée pour Ella de l'entendre me dire que oui, il l'aimait de tout son cœur comme jamais il n'avait aimé personne. Malheureusement, je ne savais pas si c'était le fait qu'il gardait sa fierté pour lui ou que je l'agaçais, mais je n'avais obtenu aucune réponse. Ni oui, ni non. Juste un gros merde, en somme. J'étais bien avancée. « La sortie est par là-bas. » Je l'interrogeai du regard. Il me mettait à la porte là ? Il était en train de me virer de chez lui juste parce que je lui demandais s'il avait des sentiments pour Ella ? Mais c'était quoi son problème exactement ? « Ouais, à mon avis c'est pas que ton genou que l'accident t'a abîmé ... » dis-je en haussant les sourcils, bras croisés, avant de me diriger vers le canapé pour récupérer mon sac à main. J'abusais, je le savais, mais moi aussi j'étais en colère contre lui et ses sautes d'humeur. « Je me casse comme tu dis, avant que tu me pousses comme tu l'as fait avec Ella, et puis de toute façon t'as raison, on s'est tout dit. » Je lui tendis un faux sourire et lui accordai un dernier regard avant d'ouvrir la porte. Qu'il me chasse, à la limite, ce n'était pas grave, Mattia était énervé, et après tout ce que je venais de lui balancer à la figure, c'était légitime. Mais là, je me sentais mieux. Mieux parce que je lui avais enfin dit tout ce que j'avais sur le cœur, et surtout parce que maintenant, il était au courant qu'Ella était au plus mal, et qu'il en était la cause. Après tout ce que je venais de lui dire, en lui annonçant que son Ella était anéantie par le chagrin et la peur, s'il ne changeait pas d'attitude envers elle, s'il ne se préoccupait pas un peu plus de son bien-être et de celui de son fils que de ses soirées remèdes contre sa petite déprime passagère, alors c'était qu'il était bel et bien un monstre. J'espérai que leur relation allait s'améliorer, je n'avais pas fait grand chose pourtant, je m'étais juste contentée de le secouer avec des mots certes durs parfois, mais qui auraient peut-être le mérite de lui faire prendre conscience de certaines choses. Certaines choses essentielles dont celle que la fabuleuse famille qu'il avait fondée était bien plus précieuse qu'une carrière de tennisman, et qu'elle avait bien plus besoin de lui que le tennis avait besoin de lui.
Sujet: Re: and I will try to fix you - Mattia&Neela Jeu 11 Juil - 17:08
Mattia n'en revenait pas. Il en était même à un point où il espérait clairement que ses oreilles aient mal entendus, que sa vieillesse se faisait de plus en plus ressentir, et que son audition n'était plus à son maximum. Comment Neela et d'autres personnes peut-être pouvaient croire que Mattia allait voir ailleurs? Il en était tout bonnement incapable.. Avant, peut-être. Il y a plus de deux ans, quand il avait seize ou dix-sept ans et qu'il avait découvert la vie d'un adolescent, tout aurait pu être différent. Il n'avait jamais eu une copine attitrée bien longtemps. Même qu'une fois, il était sorti avec une fille plus âgé que lui, sans lui avouer son âge. Il faut dire qu'avec le sport, Mattia n'avait jamais eu le physique d'un jeune de son âge. Ce n'était que maintenant, avec la fonte de ses muscles du fait qu'il ne faisait plus de sport qu'il commençait à retrouver le visage d'un gamin de presque dix-neuf ans. N'empêche que malgré tout, Mattia vivait quelque chose avec Ella qu'il n'avait jamais vécu jusqu'à présent. Auprès d'elle, il se sentait bien. Auprès d'elle, il avait juste envie de rester. Même si aujourd'hui rien n'allait, même si il n'était plus certain de passer les prochaines semaines au côté de la jeune fille, il n'en restait pas moins infidèle. Il tenait à respecter ça. Il n'avait de toute façon jamais eu envie d'aller ailleurs; Ella était Ella. Ella restait celle qu'il aimait malgré tout.
« Je t'accuse de rien Mattia, je peux pas t'accuser de quoi que ce soit, je sais rien de ce que tu fais le soir sans elle. Tout ce que je sais, c'est qu'elle est venue me voir, et qu'elle est mal. Très mal de te voir dans cet état, et le fait de penser que tu pourrais la laisser pour quelqu'un d'autre, ça la détruit. » Ca détruit qui? Ella ou Neela? Il ne savait pas si les propos de la jeune femme étaient du lard ou du cochon. Il n'avait aucune idée si vraiment cela venait d'Ella. Car si effectivement, Ella se plaignait de ses absences et qu'elle avait peur, Mattia pouvait comprendre. Mais si Ella n'avait rien dit, ce n'était que des suppositions idiotes de la part de Neela. Elle souhaitait pointer le bout de son nez, et foutre la merde dans leur couple. Peut-être que c'était ça au fond. Mattia et elle ne s'étaient jamais trop bien entendus. Elle rêvait peut-être tout simplement de faire craquer leur couple... Tout aurait pu s'arrêter là. Malheureusement, Neela semblait bien trop bavarde. En une phrase, elle avait de nouveau tout gâché. « Maintenant, tu fais ce que tu veux, ça me regarde pas, mais si t'as envie de te comporter comme un monstre, alors vas-y, continue, t'es dans la bonne voie là. » comme un monstre. Cette phrase eut un effet horrible sur l'ancien tennisman. Il sentit son ventre se serrer. Elle osait... Il n'en croyait pas ses oreilles, et il regrettait sincèrement de s'être quelque peu confié à elle. Il lui avait fait confiance. Il lui avait parler de ce monstre qu'il avait vu, frapper quelqu'un. Il n'avait pas osé dire que ce quelqu'un c'était lui, et que ce monstre était son beau-père. Tant mieux. Il se sentait incroyablement nul, incroyablement perdu, et incroyablement honteux de lui avoir fait confiance. Elle usait de ce mot pour l'ennuyer. Comme un monstre. sans se douter une seule seconde de ce que ces mots avaient comme effet sur lui.
Maintenant au moins, il la savait; Il la détestait. Surtout qu'après, elle lui demanda si il aimait vraiment Ella. Encore une fois, elle doutait. Encore une fois, il s'énervait. Sa colère n'avait jusque-là pas atteint ce point. Il avait presque hurler. Il l'avait même effrayé; consciente du « danger » qu'il représentait sans doute, Neela s'était d'un pas reculé quand elle l'avait entendu. Alors, lui, incapable de voir la peur qu'elle ressentait, face à lui, il s'emportait toujours. Jusqu'à finalement demander à ce qu'elle se casse. « Je ne crois rien du tout, et c'est toi qui comprends rien. C'est une simple question, je comprend pas pourquoi tu n'y réponds pas et te met dans cet état ! » La réponse était pourtant simple. Il aimait Ella. Il ne l'aimait pas qu'un peu. Il ne l'aimait pas beaucoup. Il ne l'aimait pas passionnément. Il l'aimait à la folie. Ella, c'était tout pour lui. Ella, c'était son oxygène. Si, à l'heure actuelle, et au vue de tout les évènements précédents, il n'avait pas eu Ella, nul doute qu'il aurait sombré. Il aurait peut-être retrouvé ses anciennes connaissances; ceux que Portland regrettait avoir vu grandir. Peut-être qu'à l'heure actuelle, il se trouverait en prison, pour cambriolage, ou autres.. En tout cas, énervé, Mattia finit par montrer, avec sa béquille la sortie. Elle avait intérêt à passer par là. Comme ça. Rapidement. Il n'avait plus du tout envie de la voir. Rien que de penser à elle, et il se sentait mal. « Ouais, à mon avis c'est pas que ton genou que l'accident t'a abîmé ... » Son timbre de voix ne lui plaisait guère. Elle se moquait de lui en plus. Mais qu'importe. Son regard restait dans le sien. Impassible. Il l'observait se tourner et aller récupérer sur le canapé son sac à mains. « Je me casse comme tu dis, avant que tu me pousses comme tu l'as fait avec Ella, et puis de toute façon t'as raison, on s'est tout dit. » Pour sa dernière phrase, Neela tapait fort. Comme tu l'as fait avec Ella. Il n'était pas un monstre. Il avait perdu pied. Une fois. Il n'allait pas perdre pieds une deuxième fois. Mais à l'entente de ces mots, le coeur de Mattia se mit à battre à tout rompre. Il avait l'impression de défaillir. Pour Neela, il n'était qu'un monstre, un connard qui n'aimait pas sa copine, et un type qui ne pouvait faire que du mal autour de lui. Il n'était rien d'autres. Elle n'avait peut-être pas si tord au fond, mais l'image qu'elle dégageait de lui le mettait mal à l'aise. Surtout quand elle ajoutait ce genre de mots; comme tu l'as fait avec Ella.
Son sang n'avait fait qu'un tour. Sa colère était montée d'un cran. Si elle croyait ça, il allait lui donner raison. A défaut d'être le type qu'elle avait dépeint, il allait le devenir. Sentant donc qu'il s'énervait de plus en plus, Mattia, dont les mains serraient forts ses béquilles, jeta un regard noir à la jeune femme. Parce qu'il se sentait mal, parce qu'il se sentait incroyablement déçue, parce qu'il était plus qu'en colère contre elle, il attrapa la béquille qu'il tenait dans sa main droite, et la balança à travers la pièce, prenant quand même soin de l'envoyer valser à quelques mètres de la femme, et non pas vers elle. Et parce que ça lui brûlait la gorge de le sortir, il balança en même temps un « Salope va! ». Il n'avait pas l'habitude d'insulter les gens; c'était très rare. Mais là, il n'avait pu se taire. Elle l'avait trop énervé; elle l'avait trop cherché pour que ces derniers mots restent bien cachés, au fond de lui. Là, au moins, il se sentait libéré. Libéré parce qu'il lui avait enfin dit, en un mot ce qu'il pensait d'elle. Mais en même temps, il se sentait bien mal en point. Parce que cette insulte, ce n'était pas lui.