J’ai grandi et j’ai passé toute ma vie à Arrowsic, je ne connais rien d’autres et j’avoue que parfois j’aimerais découvrir le monde.  Je ne suis pas parfaite… Personne ne l’est.   Je crois que toute petite déjà, je cherchais qui j’étais vraiment.  Je n’avais jamais connu ma mère bien que mon père m’ait déjà parlée d’elle à de nombreuses reprises.  Chaque fois que je lui demandais, il m’installait confortablement; car bien souvent c’était avant de m’endormir le soir; et il commençait à raconter leur histoire et oh combien ma mère m’avait désiré du plus profond de son cœur et oh combien elle aurait été fière de me voir devenue aussi grande.   Mes parents me désiraient plus que n’importe quel parent et j’aurais sincèrement voulu connaître ma mère, savoir si je lui ressemblais ou du moins si j’avais le même caractère qu’elle.  Mais ma mère est décédée dans une ambulance après un accident de voiture et je ne la connaîtrai jamais…

Déjà toute petite, j’adorais mon père. C’était mon héro et le seul homme que je voyais dans ma vie.  Je voyais presque mon père dans mon assiette et même s’il était parfois bien autoritaire avec moi, il n’en restait pas moins mon meilleur ami et celui avec qui je jouais à la poupée étant plus jeune.  Je me souviens encore de cette histoire qu’il me comptait d’une conversation qu’on avait eu sur le fait que je n’aimais pas les garçons. Certes je ne peux pas dire qu’il avait tord car j’adore les garçons, mais je ne crois pas être à la hauteur.  J’ai toujours été le genre de fille sage que chaque père aurait voulu.  J’étais loin d’être une peste et si mon me père me disait qu’il était l’heure de me coucher je me couchais. Non pas que j’avais peur de lui, mais je l’écoutais et je ne discutais pas.  


Aujourd’hui, je dois dire que je suis mal dans ma peau.  Je rêve parfois que je suis encore une gamine et que mon père me prend contre lui ou qu’il m’appelle simplement doudou.  Bien que mon père dise de moi que je suis une belle fille, que je suis généreuse et aimable, je ne sais pas si je dois y croire.  Je ne me trouve pas si belle que ca, il y a un tas de filles à l’école qui sont cent fois plus belle que moi, qui ont des tas d’amies et de petits copains.  Et moi je ne sais pas du tout si je plais à qui que ce soit.   Parfois j’aimerais mieux me fondre dans la masse et j’y arrive bien.  Je n’ai nullement confiance en moi, je suis gênée quand vient le temps de faire un oral en classe ou de travailler en équipe.  Je suis souvent souriante, mais lorsqu’on m’ignore, j’ai tendance à me renfermer d’avantages et à me parler à moi-même.  « Qu’est-ce que tu as encore fait Evy? Tu ne vois pas que tu les déranges? »
les trente lignes.