e mensonge est un poison. On commence par un petit mensonge sans conséquences et puis on les enchaîne pour protéger le premier. Mentir devient vital pour conserver nos petits secrets. Le mensonge fait de nous des êtres corrompus. Et quand on commence par un énorme mensonge ? Quand sa vie n’est qu’un tissu, comment fait-on ? Comment délier tout ça ? Être juste et honnête alors que rien n’est vrai. Comment survit-on quand votre vie étouffe notre cœur ? J’avalais d’une traite mon verre de Whisky. J’étais littéralement à bout et je ne savais plus comment lutter, comment me raisonner. « Je te déteste Jules, tu savais que je t’aimais au point de tout faire pour toi et t’en as profité. Putain, tu l’as brisé Jules ! ». Je parlais à une photo, à la photo de celle qui aurait dû être ma femme et qui aurait dû vivre de nombreuses années encore. Je ne supportais plus le mensonge qu’elle m’avait imposé sur sa mort, celui qu’elle m’avait imposé pour sa fille. Depuis que j’avais vu la plaie d’Evy, je n’en dormais plus la nuit. Ma satanée conscience ne cessait de me répéter que c’était de ma faute, que si quelque chose n’allait pas chez Evy c’est parce que je lui avais menti. Chaque soir je tournais et me retournais dans mon lit sans jamais réussir à chasse cette penser : dire à Evy était ce qu’il y avait de mieux à faire. Je prenais un autre verre de Whisky retournant la photo de celle que j’avais tant aimé. Jules était morte, elle n’avait plus son mot à dire et son mensonge avait trop duré.
Je quittais mon bureau pour monter à l’étage en direction de la chambre de ma fille. Je soufflais un coup sachant pertinemment que ce qui nous attendait n’allait pas être simple. Sans frapper à la porte, je pénétrais dans sa chambre avec un maigre sourire. « Evy, je peux te parler ? ». Je m’asseyais sur le lit, à côté d’elle. Nerveusement, je passais une main dans mes cheveux, comment pouvais-je lui dire tout cela ? Je n’en avais pas la moindre idée. Mais, plus je le regardais plus je jugeais cela nécessaire. « J’ai quelque chose de très important à te dire Evy… ». Je savais que ce n’était pas des phrases agréables à entendre mais, ce que j’avais à lui dire ne l’était pas vraiment. « Seulement, il faut que tu me promettes d’écouter ce que j’ai à dire jusqu’à la fin, d’accord ? ». Après ça, elle allait sans doute m’en vouloir énormément mais, il fallait qu’elle sache la vérité, l’entière vérité. Elle allait sans aucun doute refuser de me parler, demander à faire un test pour savoir si j’étais son vrai père mais, je ne pourrais pas lui en vouloir. Non, le seul fautif dans l’histoire, c’était moi. Fautif d’avoir trop aimé, fautif d’avoir voulu bien faire et surtout fautif de ne pas avoir compris plus tôt que mon mensonge brisait ma fille.
es jours se suivent mais ne se ressemble définitivement pas. Tout avait commencé avec ce jour où j’avais fait savoir à mon père que je n’étais pas bien dans ma peau et il avait dû comprendre que je souffrais, oh oui je souffrais d’un tas de chose dont celle de la solitude, mais également de l’absence de ma mère. On avait eu l’occasion d’aller chercher un petit chien, un golden retriever vraiment adorable. Je l’avais adopté et il m’avait aussi adopté.
Je l’avais appelé Lucky, car j’avais beaucoup de chance de pouvoir l’adopter et de l’avoir trouver. Il me suivait partout dans la maison et je l’emmenais toujours avec moi quand j’allais faire une balade. D’ici quelques semaines j’aurais sans doute le droit d’aller chercher un petit chat également. J’étais assise dans mon lit à lire un de ses romans à l’eau de rose que Nicholas Sparks était doué à écrire et je caressais presque machinalement la tête de mon petit Lucky qui dormait contre ma cuisse.
Depuis qu’on avait eu cette discussion bien sérieuse, mon père, me semblait un peu plus stressé voir même anxieux. Il me cachait peut-être quelques chose au fond, qui étais-je pour juger mon père… « Evy, je peux te parler ? ». J’avais baissé mon livre alors que mon père entrait dans ma chambre et s’installait sur le bord de mon lit. Il avait un air sérieux et semblait vouloir me parler d’un truc vraiment important. Je retirai mes lunettes et les posai sur ma table de chevet par-dessus mon livre qui avait pris le bord. « J’ai quelque chose de très important à te dire Evy… ». Il le confirmait en me le disant. Je hochai la tête doucement et attendis même patiemment qu’il poursuivre ce qui ne tarda pas.. « Seulement, il faut que tu me promettes d’écouter ce que j’ai à dire jusqu’à la fin, d’accord ? ». Ca devait être vachement important et peut-être même grave s’il me demandait de ne rien dire jusqu’à la fin. J’allais devoir tout assimiler d’Un coup ce qu’il allait me dire. « Ca m’a l’air grave ce que tu t’apprête à me dire papa, mais je vais faire de mon mieux pour ne pas parler! ».
ertains voient la vie comme un livre dont l’auteur ne serait nul autre que Dieu. Ces personnes croient au destin, au fait que tout est tracé. Que toutes les actions que nous faisons sont absolument et nécessairement déterminées par ce mystérieux créateur. J’avais beau être croyant, je n’étais pas certain que Dieu ait prévu une telle pauvreté pour nous. Pourquoi aurait-il laissé les Hommes quitter l’Eden pour ensuite les priver de toute liberté dans leurs choix, aussi stupides soient-ils ? Ça n’avait clairement aucun sens. Et aujourd’hui, alors que ma fille était tranquillement en train de lire un livre et de caresser la tête de son adorable chiot je prenais la décision de tout lui dire. Je prenais la décision de lui raconter qui j’étais, qui sa mère était et qui elle était, elle, réellement. Je prenais cette décision, sans l’aide de Dieu, sans même l’aide de l’alcool malgré mes deux verres. Je prenais cette décision pour qu’elle soit enfin libre dans ses choix. Elle avait posé ses lunettes et son livre, prête à m’écouter. « Ça m’a l’air grave ce que tu t’apprête à me dire papa, mais je vais faire de mon mieux pour ne pas parler! ». J’inspirais un grand coup tout en regardant tendrement la jeune femme qu’elle était. « Pour parler, tu peux m’interrompre, ce que je veux dire, c’est… ne pars pas en courant. ». Je me sentais tellement anxieux, pourquoi était-ce si dur de dire la vérité ? Pourquoi ne l’avais-je pas fait plus tôt ? Pour Jules.
Passais ma main dans mes cheveux, je balayais l’image de sa mère pour enfin me livrer. « Il faut que tu saches que, je t’ai menti Evy. ». Je tremblais, mais, il fallait que je trouve la force de continuer. « Je t’ai menti sur la mort de ta mère, sur notre relation… et sur toute ta vie… ». Je sentais mon corps tout entier se crisper, mon ventre se tordre et mon cœur me broyer mais, il fallait que je l’ignore. « Ta mère et moi, on s’aimait réellement. On a grandi ensemble et je l’ai toujours aimé. On était bien plus qu’un couple, on était aussi les meilleurs amis du monde. On voulait se marier… avoir mille enfants, on voulait vivre ensemble... ». Une larme roula sur ma joue, jusqu’à présent, je n’avais pas signé mon mensonge. Parce que ça, ma fille le savait plus ou moins, elle avait parfaitement conscience du fait que j’étais fou amoureux de sa mère depuis toujours. « Seulement, ses parents ont voulu la marier à un autre homme. Je pensais que les mariages forcés étaient révolus mais, de toute évidence, non. Je n’ai jamais su renoncer à ta mère alors, je suis devenu son amant... ». Je me sentais pitoyable en disant cela à ma fille parce que, ce n’était pas ce genre de valeurs que je lui avais transmise –biser des couples-. Mais surtout, maintenant elle savait qu’il y avait une faille dans l’histoire. « Elle est tombée enceinte, de toi évidemment. Elle m’a juré que le père n’était d’autre que moi… qu’elle le sentait au plus profond d’elle-même. Et je crois que je le voulais furieusement parce que je n’ai pas pu faire autrement que de la croire… ». Sauf que je n’en étais toujours pas sûr aujourd’hui mais, si je n’arrivais pas à envisager les choses autrement. « Elle m’a demandé de te sauver, de prendre soin de toi. C’est elle qui a inventé les mensonges que je t’ai toujours raconté jusqu’à aujourd’hui. Elle s’est suicidée Evy… parce qu’elle ne voulait pas que tu ais à subir la même vie qu’elle… ». Je ne pus m’empêcher d’éclater en sanglot comme si j’étais une femme trop émotive, en vérité, c’était douloureux de dire la vérité pour la toute première fois. C’était encore plus douloureux de se dire que j’avais peut-être perdu ma fille.
Sujet: Re: (EVY & NATHAN) - Tes fautes d'adolescente sont mes défaillances de père. Lun 2 Sep - 10:02
Sans doute que je ne m’attendais pas à une conversation sérieuse aujourd’hui, mais je m’attendais pas à ce que mon père soit aussi nerveux à venir me parler. J’étais prête à écouter mon père, peut-être que je n’aimerais pas ce qu’il avait à me dire, mais mon père m’avait écouté la dernière fois c’était à mon tour d’en faire autant. Mon père m’autorisa à parler pendant qu’il me parlerait, mais il m’avertissait de ne pas fuir… Ce n’était pas très bon signe « Pour parler, tu peux m’interrompre, ce que je veux dire, c’est… ne pars pas en courant. ».J’assimilai un peu cette demande un peu particulière avant de répondre : « Pour l’instant je n’ai pas l’intention de fuir! »
Mon père m’annonça qu’il m’avait menti, mais menti à propos de quoi? Je retenu un peu mon souffle. « Il faut que tu saches que, je t’ai menti Evy. ». Comme s’il lisait en moi, il avait bientôt répondu à mes interrogations. « Je t’ai menti sur la mort de ta mère, sur notre relation… et sur toute ta vie… ». J’avalai un peu de travers ma salive. Il m’avait menti sur ma mère et sur moi surtout qu’avait-il à me cacher d’autre. Il me raconta un peu son histoire avec ma mère, disons qu’ils étaient amis et qu’ils s’aimaient beaucoup, mais ca je le savais. « Ta mère et moi, on s’aimait réellement. On a grandi ensemble et je l’ai toujours aimé. On était bien plus qu’un couple, on était aussi les meilleurs amis du monde. On voulait se marier… avoir mille enfants, on voulait vivre ensemble... ». Mon père eut une larme sur sa joue et je la lui essuyai avec mon pouce. « JE savais déjà que vous vous aimiez… Ce n’est pas un mensonge ca! » Mon père avait toujours été fou de ma mère, mais je n’avais pas été témoin de cet amour. Mon père poursuivit néanmoins et me surprit. Je fus même un peu sous le choc, ma mère était mariée à un autre homme et mon père était son amant. « Seulement, ses parents ont voulu la marier à un autre homme. Je pensais que les mariages forcés étaient révolus mais, de toute évidence, non. Je n’ai jamais su renoncer à ta mère alors, je suis devenu son amant... ». Depuis quand on brisait des couples, mon père qui m’avait inculqué de bonnes valeurs ne les prônait apparemment pas. Il couchait avec une femme mariée. « Elle est tombée enceinte, de toi évidemment. Elle m’a juré que le père n’était d’autre que moi… qu’elle le sentait au plus profond d’elle-même. Et je crois que je le voulais furieusement parce que je n’ai pas pu faire autrement que de la croire… ». Je vis un peu rouge, mais d’un sens j’étais aussi triste et confuse. Est-ce que j’étais vraiment la fille de mon père. « Donc tu n’es certain que je sois ta vraie fille… Tu es mon père certes, mais de sang, ca on ne le sait pas ni l’un ni l’autre à ce que je comprends…… » Certes, il m’avait élevé, m’aimait jusqu’à preuve du contraire, mais il était également celui qui s’était toujours occupé de moi. Je manquai toutefois de m’Étouffer lorsqu’il poursuivit : « Elle m’a demandé de te sauver, de prendre soin de toi. C’est elle qui a inventé les mensonges que je t’ai toujours raconté jusqu’à aujourd’hui. Elle s’est suicidée Evy… parce qu’elle ne voulait pas que tu ais à subir la même vie qu’elle… ». J’avais un père qui était au cœur d’un adultère dans le couple de ma mère qui s’était suicidée. Elle avait été lâche et n’avait pas affrontée ses problèmes. Comme j’avais promis de ne pas m’enfuir, j’avais baissé les yeux légèrement gênée par ce que mon père venait de m’annoncer. Mon père éclata en sanglot, je ne savais pas trop quoi en pensée, j’avais envie d’aller prendre l’air. « En ce moment j’aurais envie de fuir, de crier, de frapper… Tout ce que tu m’as appris au fil des années c’était du vent? » Je ne savais plus trop quoi penser de mon père, mais je m’étirai tout de même pour prendre un mouchoir et le donner à mon père qui pleurait comme une madeleine.
l y a parfois des choses dont on évite de parler, des vérités qu’on ne veut pas dire. Seulement, parfois les choses doivent sortir, la vérité doit tomber et tout ce qu’on peut faire, c’est l’affronter. « Pour l’instant je n’ai pas l’intention de fuir! ». Non pour le moment mais, je savais bien que par la suite, elle aurait envie de fuir, il ne pouvait pas en être autrement.
Je lui annonçais que je lui avais menti, et si j’avais honte, je devais aller jusqu’au bout. Je sentais la tension monter dans la pièce et le malaise de ma fille. En parlant de l’amour que j’avais pour sa mère –qui existait toujours malgré moi- une larme perla ma joue. « JE savais déjà que vous vous aimiez… Ce n’est pas un mensonge ça! ». Non, ça en effet ce n’était pas un scoop et encore moins un mensonge mais, ce qui allait suivre, était le plus gros mensonge de toute ma vie. Plus la vérité tombait plus le visage de ma fille se décomposait je voyais passer dans ses yeux la surprise, la colère et la tristesse. Tout ceci ressemblait à un défilé d’émotions néfastes et contradictoire alors que mon cœur se serrait prêt à vomir l’horreur de ce que je lui imposais. « Donc tu n’es certain que je sois ta vraie fille… Tu es mon père certes, mais de sang, ça on ne le sait pas ni l’un ni l’autre à ce que je comprends…… ». Non et c’est difficile d’envisager qu’elle puisse ne pas être ma fille biologiquement parlant mais c’est peut-être le cas. « Non, je n’en suis pas certain. Il y a un moyen très simple de le vérifier, j’aurais pu le faire dès le début mais je refusais de faire ce test sans que tu saches la vérité. ». Je ne sais pas pourquoi, cela avait toujours été très important pour moi, de même que si elle voulait connaître le mari de sa mère, j’avais gardé des informations sur lui.
J’éclatais littéralement en sanglot, incapable de me contenir, cette histoire m’avait détruit. Cela avait détruit ma vie, mes relations, broyé mon cœur et sans doute tué ma fille. « En ce moment j’aurais envie de fuir, de crier, de frapper… Tout ce que tu m’as appris au fil des années c’était du vent? ». Elle s’étira pour m’offrir sa boite de mouchoir, je l’acceptais mais cela ne suffirait pas à essuyer mon cœur. « Non pas tout Evy… ce que je t’ai raconté concernant ta mère et me concernant, oui c’était du vent et j’en suis terriblement désolé, si tu savais… ». Je poussais un long soupir tout ceci était faux mais le reste ? Non, ce que j’avais enseigné à ma fille, c’était de vraies valeurs, pour qu’elle ne me ressemble jamais. « Pour tout ce que je t’ai appris, non, ce n’est pas du vent. C’est ce qui te permettra de ne pas agir aussi égoïstement que moi… ». Je doutais furieusement que cela puisse calmer ses doutes, à elle mais, elle devait le savoir.
Moi aussi, je suis sincèrement désolée de mon retard, je me suis laissée prendre par la rentrée, normal quoi
Sujet: Re: (EVY & NATHAN) - Tes fautes d'adolescente sont mes défaillances de père. Ven 13 Sep - 22:29
J’avais l’impression que mon père était touché quand je parlai de l’amour que mes parents avaient sans doute eu l’un pour l’autre. Mon père avait laissé une larme s’échapée le long de sa joue. J’étais triste de le voir ainsi, mais bon, s’il ne m’avait pas menti, il n’aurait pas à ramener ce genre de vieux souvenir. Comme mon père ne rajoutait rien pour le moment je passai mes mains sur mon visage. Il poursuivit bientôt en me disant qu’il n’était pas certain que je sois biologiquement sa fille. Ca me faisait soudainement un nœud dans la gorge... « Non, je n’en suis pas certain. Il y a un moyen très simple de le vérifier, j’aurais pu le faire dès le début mais je refusais de faire ce test sans que tu saches la vérité. ». Ce qui me rassura un peu c’est qu’il n’avait pas fait les tests dans mon dos sans que je sois au courant de cette histoire. Au moins, il me semblait honnête à ce sujet. « Alors on va faire ce test! ».
Mon père éclatait en sanglots, j’avais envie de faire pareil, mais j’avais également envie de démolir la pièce autour de nous. C’était un mensonge tout ça et j’aurais tous les droits du monde d’être bouleversé mais également de demander un test de paternité, sans doute allais-je briser le cœur de mon père « Ca aurait été plus facile si tu m’avais dit la vérité! » JE n’aurais sans doute pas été perturbé autant dans ma vie si j’avais su la vérité depuis que j’étais en âge de comprendre. Mon père m’avait pourtant bien élevé et je ne comprenais pas pourquoi il m’avait menti toutes ses années. Il poursuivit donc bientôt. « Non pas tout Evy… ce que je t’ai raconté concernant ta mère et me concernant, oui c’était du vent et j’en suis terriblement désolé, si tu savais… ». C’était sans doute comme un coup de poignard. MA mère n’était pas la femme que je croyais être, mon père avait couché avec une femme mariée, soit j’étais le fruit d’un mariage sans amour d’un père cocu ou bien j’étais le fruit ou du moins l’enfant bâtard de deux amants maudits. JE ne savais pas ce qui était le pire dans tout ca. « Pour tout ce que je t’ai appris, non, ce n’est pas du vent. C’est ce qui te permettra de ne pas agir aussi égoïstement que moi… ». Je n’étais pas bien avec tout ca, sans doute que mon chien le ressentais, je ne le flattais plus et j’étais crispée. Il commença même à me lécher les doigts pour que je me calme ce qui déclencha le flot de larmes sur mes joues. « C’est toi qui m’a élevé, tu es mon père de cœur, mais là tu viens de me le briser et ca me fais mal! »
ssumer, dans la vie d’un Homme il y a toujours un moment où il doit assumer. Il doit assumer ses actes, ses paroles, ses choix, il doit en répondre, justifier et accepter de ne pas pouvoir en changer. L’Homme doit, tôt au tard, porter le poids des conséquences de ses actes. Ce jour était venu pour moi, je devais assumer mon mensonge et surtout assumer la potentielle vérité qu’Evy n’était pas ma fille. « Alors on va faire ce test! ». Elle semblait déterminer, et je pouvais comprendre, je l’aurais été aussi à sa place. Malgré ça, mon cœur se brisait, j’avais la sensation que je perdais ma fille. « Il faudra que tu viennes avec moi à l’hôpital demain alors, il faudra compter une semaine minimum pour avoir les résultats. ». Une semaine pour avoir les vérités, une semaine à craindre cette vérité qui au fond, me hante depuis toujours –ou du moins depuis la naissance d’Evy-. « Ça aurait été plus facile si tu m’avais dit la vérité! ». Bien sûr que les choses auraient été plus simples mais je n’avais pas choisis cette voie et je ne pouvais pas revenir en arrière. « Je sais mais, ce n’est pas quelque chose de facile à dire. ». Je n’aurais pas pu lui en parler dès son plus jeune âge, comment aurait-elle compris cette idée tordue de sa mère ? De plus, elle l’aurait sans doute répété et déformé devant ses enseignants, étant trop jeune pour le comprendre le risque. J’aurais pu lui en parler un peu avant seize ans, oui, mais, j’avais pris peur. Je voulais la protéger, nous protéger. Je savais que si ce n’était pas simple pour moi ce ne l’était pas plus pour ma fille. Tout ce que je lui avais dit sur sa mère ou sur moi partait en fumée. Un flot de larme s’écoule de ses magnifiques prunelles et je n’avais qu’une envie : la serrer dans mes bras.
Cependant, je ne pouvais pas le permettre, elle m’en voulait bien trop pour cela. « C’est toi qui m’a élevé, tu es mon père de cœur, mais là tu viens de me le briser et ça me fais mal! ». Mon sang ne fit qu’un tour, mon cœur loupa un battement, j’avais beau savoir tout ceci, l’entendre de sa bouche était pire que tout. « Je sais Evy et j’espère qu’un jour tu pourras me pardonner. Et sache que si tu as la moindre question, je ne te mentirais plus… je te dois au moins ça. ». Des questions sur sa mère, sur moi, sur son potentiel père, peu importe… j’allais répondre à tout ce qu’elle voulait savoir.
Sujet: Re: (EVY & NATHAN) - Tes fautes d'adolescente sont mes défaillances de père. Jeu 3 Oct - 18:30
Mon père semblait comprendre que je veuille savoir ce qu’il en était réellement car il ne tarda pas à rajouter le planning de demain. Je n’avais rien contre le fait d’aller faire ca demain. Ca m’intriguait et j’espérais au fond de moi que ma mère n’avait pas menti à mon père en lui faisant croire que c’Était lui le père. « Il faudra que tu viennes avec moi à l’hôpital demain alors, il faudra compter une semaine minimum pour avoir les résultats. » J’étais peut-être un peu cruel avec lui, mais il l’avait été avec moi en me cachant ma vraie identité. Sans doute que je n’aurais peut-être pas eu autant de mal à me connaître et à connaître ma voie dans la vie si j’avais su cette histoire dès que j’avais été en âge de comprendre après tout j’avais toujours été plus intelligente et sage que les filles de mon âge. « Parfait au moins on sera fixé… Si tu n’es pas mon père biologique, ne t’en fais pas je ne vais pas partir! C’est toi qui m’a élevé et non cet autre homme. ». Ce serait sans doute une semaine longue, je détestais être dans l’attente tout comme mon père allait détester, mais comme il connaissait cette possibilité depuis ma naissance, je ne pouvais pas l’excuser ni le plaindre. « Je sais mais, ce n’est pas quelque chose de facile à dire. » Certes, je lui accordais ca, ce n’était pas facile à dire, mais ce n’était pas facile à entendre. Sans doute que mon père avait d’excellentes raisons de garder tout ca pour lui, mais pour ma part, j’avalais difficilement la pilule et ca me laissait un goût amer dans la bouche. Je caressai de nouveau la tête de mon chien, j’avais eu la chance que mon père me permette de l’avoir. Je me sentais disons un peu moins seule dans la maison quand il n’était pas là.
C’est avec raison et sans que je ne retenue plus mes larmes, toute ces belles choses que je croyais savoir si mes parents partaient en fumée et j’avais la bref intuition que ca m’étouffait un peu de l’intérieur, comme si j’avais du mal à respirer ou tout simplement à avaler la nouvelle. « Je sais Evy et j’espère qu’un jour tu pourras me pardonner. Et sache que si tu as la moindre question, je ne te mentirais plus… je te dois au moins ça. ». J’espérais bien qu’il respecte ce qu’il venait de me dire, il ne m’avait pas dit je te promets de te dire la vérité Evy, mais au moins, il avait dit qu’il ne me mentirait plus. C’était au moins ca et j’allais sans doute le croire. « Tu sais très bien que je suis du genre à pardonner rapidement les personnes que j’aime, mais je n’oublierai certainement pas! Il faut que tu comprenne que je t’ai toujours aimé papa, je ne peux pas te mettre à dos, mais je ne peux pas oublié ce que maman t’a obligé à faire ni tout ce que tu m’a caché depuis que je suis petite. Je vais avoir l’air de quoi à l’école? Toute cette belle idéalisation de ma vie s’est envolée et je ne sais pas plus ce que je vais faire de ma vie. ».
e pardon n’est pas quelque chose qu’on obtient aisément. Le pardon ne va de pair avec l’oubli. La faute avouée, à moitié pardonnée n’est qu’un mythe dès lors que l’on doit se faire pardonner pour un mensonge qui n’a que trop duré. Nous mentons tous mais les mensonges des autres nous semblent toujours plus abominables, plus cruels, impardonnable. « Parfait au moins on sera fixé… Si tu n’es pas mon père biologique, ne t’en fais pas je ne vais pas partir! C’est toi qui m’a élevé et non cet autre homme. ». J’avalais difficilement ma salive. Et moi, est-ce que le résultat de ce test changerait quoi que ce soit pour moi ? Est-ce j’arriverais encore à supporter tout ceci si Evy n’était pas ma fille ? J’avais toujours refusé d’y penser mais aujourd’hui, je n’avais plus le choix.
J’ignorais si Evy pourrait me pardonner réellement un jour ou si elle pourrait potentiellement refaire confiance. J’avais beau lui dire que je ne lui mentirais plus, elle ne pouvait qu’émettre des doutes. J’en aurais aussi à sa place. Comment peut-on croire un menteur tel que moi ? Un menteur prêt à blessé sa propre personne et sa fille pour une morte. C’était quelque peu ridicule. « Tu sais très bien que je suis du genre à pardonner rapidement les personnes que j’aime, mais je n’oublierai certainement pas! Il faut que tu comprennes que je t’ai toujours aimé papa, je ne peux pas te mettre à dos, mais je ne peux pas oublier ce que maman t’a obligé à faire ni tout ce que tu m’as caché depuis que je suis petite. Je vais avoir l’air de quoi à l’école? Toute cette belle idéalisation de ma vie s’est envolée et je ne sais pas plus ce que je vais faire de ma vie. ». L’école ? Alors le problème était encore là ? Il fallait réellement qu’elle cesse de se poser des questions sur ce que les autres allaient penser. Je soufflais un coup. « Evy, tu es la seule à savoir cette vérité alors personne ne va rien te dire là-dessus à l’école à moins que tu en parles. Il faut que tu cesses de toujours te fier aux autres et à ce qu’on va penser de toi, c’est ton histoire pas la leur. J’ignore quelles étaient tes idéalisations Evy mais, ce n’est pas mon mensonge qui doit les balayer, mon mensonge ne doit pas changer ce en quoi tu crois. Et tu as seize ans, alors, de toute évidence, ce que tu dois faire de ta vie c’est la vivre… ». J’avais quelque peu repris mon statut de père à travers ses mots parce que malgré tout j’avais élevé Evy, je restais son père. Je la connaissais par cœur et j’en avais assez qu’elle rêve sa vie, qu’elle lui chercher un sens alors même que sans bouger elle n’en trouverait pas. Je voulais qu’elle cesse de chercher son identité en passant son temps à rêver. J’aurai tout simplement voulu qu’elle me supplie pour aller à une fête ou quoique ce soit qui me montre que parfois, elle était capable de vivre pleinement.
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