On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar.
Sujet: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar. Jeu 9 Mai - 11:55
Assis sur son lit, le dos contre le mur, l'ancien tennisman regardait avec attention l'arme qu'il tenait dans sa main. Déchargée, les balles à côté, sur le lit qu'il n'avait toujours pas fait, Mattia faisait tourner dans sa main cet objet qu'il avait si peu l'habitude d'avoir. Il ne regardait pas chaque détail; en réalité, il faisait tourner l'arme sans s'en rendre compte. Son esprit était ailleurs. Il repensait à ce jour-là. Ce jour où il avait faillit faire la plus grosse connerie de sa vie. Il se revoyait, les bras droits, l'arme bien en main pointée dans la direction de son beau-père. Cet homme ne se doutait même pas que sa vie n'avait tenue qu'à l'arrivée imminente d'Ashton. Il sirotait à ce moment-là une bière, qui aurait pu être la dernière, tout en regardant la télévision. Il l'avait tellement hait cet homme. Il le haïssait encore tellement.. Il avait tellement rêvé sa mort qu'il en avait longtemps trouvé la vie dégueulasse. Combien de personnes bien mourraient d'un cancer dans d'atroces souffrances? Son père, qui n'avait jamais levé la main sur quiconque en était mort, à quelques mois de ses trente ans. Et lui, ce type qui couchait avec sa mère, et qui était devenu quelques temps après le décès de son père son beau-père, il n'avait jamais rien eu. Pas un cancer. Pas un accident de la route. Pas d'AVC subit. Rien. Pire, la vie avait décidé de le garder auprès des terriens. Le 11 septembre 2001, il était pompier. Le 11 septembre 2001, il avait sauvé des vies. Et il n'était pas mort. Il avait survécu à l'effondrement des tours, alors qu'il avait mis un pied dans l'une d'elles pour venir en aide à des personnes coincées là-bas. Comme quoi, la vie est une belle dégueulasse.
Mais la vie était aussi une formidable chose. Il s'en rendait compte, maintenant qu'il avait faillit briser quelques vies. Si il avait été jusqu'au bout, si il avait tiré sur cet homme qu'il rêvait de voir mort, il aurait tué cinq personnes. Physiquement son beau-père. Moralement sa mère. Moralement Ashton. Moralement sa petite amie, Ella. Moralement son fils, Lleyton. Et encore, il y en avait d'autres qui auraient été tout autant secoué; Kavi, Jona, Teddy.. Il s'en rendait compte maintenant. Il imaginait le malheur qu'il aurait pu leur faire subir, et la souffrance terrible dans laquelle ils auraient été. Ella aurait été privé d'ami, et Lleyton aurait du grandir sans son père. Et même si Mattia se sentait pris dans les tourments de ses nombreux démons, il ne pouvait s'empêcher de penser à ce qu'aurait été la vie de Lleyton. Au manque qu'il aurait ressenti de ne pas avoir de papa. Il était en train de penser à tout ça lorsqu'il tournait et retournait dans ses mains l'arme fatale. Un soupir plus tard, il se releva alors, enfouit l'arme sous son pull, et attrapa les trois balles qu'il avait piqué en même temps avant de les fourrer dans le fond de ses poches de jean. Son coeur battait un peu rapidement. Ce n'était pas l'excitation de tenir entre ses mains un objet qui pouvait décider si oui ou non vous alliez vivre, c'était le fait d'aller le rendre. Pas parce qu'il se sentait soudainement nu sans lui, mais simplement parce qu'il avait un peu peur de la réaction de la personne chez qui il avait volé l'arme. Parce qu'il ne l'avait pas acheté à quelqu'un, il l'avait volé un jour où il était chez cette personne.
La route qu'il prit à pieds, en claudiquant à cause de sa blessure, pour arriver jusqu'à la maison de Johar se fit bien trop rapidement à son goût. Quelques minutes plus tard, il était devant la porte d'entrée de chez Imran Johar. En soupirant un coup, il appuya sur la sonnette. Si Kavi lui répondait, il ne dirait rien et ferait comme si il était venu prendre de ses nouvelles. Il n'avait guère envie de le mêler à cette histoire. Si Eesha répondait, il ferait style de vouloir voir Kavi. Il n'irait jamais rien lui dire; elle rendait heureuse Ashton -même si Ashton aurait pu trouver une autre petite amie- et il n'avait pas envie de les mettre dans l'embarras l'un et l'autre. Si Imran répondait, il pourrait alors lui donner l'arme. Quoique.. Il flippait déjà rien qu'à l'idée de lui rendre. Il allait le tuer. Bon sang, pourquoi avait-il fait ça? Profiter d'un moment d'absence de Kavi au téléphone avec Astrée pour faire le tour de la maison à la rechercher d'une arme? Il était trop nul. Trop con. Il secoua la tête; il tenait trop à sa vie maintenant pour risquer de se faire démonter. Il avait sonné, on n'allait pas tarder à venir lui ouvrir. Peut-être qu'il devrait déposer l'arme. Oui, c'était ça. Il allait poser l'arme sur le pas de la porte et s'en aller. Comme ça, personne ne saurait ce qu'il aurait fait, et il récupérerait son arme. Voilà. C'était la meilleure solution! Priant alors pour que personne n'ouvre la porte, Mattia passa sa main sous son pull. Il sentait déjà le contact froid du métal sur sa main quand la porte s'ouvrit. Merde!! Aussitôt, il enleva sa main de sous son pull, et avec un petit sourire dit alors. « Bonjour! » Et merde. Il aurait dû avoir cette brillante idée bien avant. Là, c'était trop tard. Soit il allait feindre une visite pour Kavi. Soit il allait devoir rendre l'instrument de torture avec toutes les chances de se faire tuer.
Sujet: Re: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar. Jeu 9 Mai - 21:12
Il avait du mal à ouvrir les yeux. Il ne savait pas pourquoi, il avait l'impression que son corps était lourd, terriblement lourd. Il ne pouvait pas bouger, il était là allongé, dans le noir le plus total, incapable d'ouvrir les yeux et d'affronter la réalité qui l'entourait. Au bout d'un moment, quelques secondes sans doute, il réussit à tourner la tête et à ouvrir les yeux. Parfois un simple réveil pour devenir une tâche difficile. Un rayon de soleil le frappait en plein visage et maintenant qu'il s'était tourné sur le côté il pouvait sentir la chaleur réchauffait sa joue. Les yeux maintenant ouvert, il remarqua le corps d'une femme, bien endormie à ses côtés. Il n'avait pas besoin de réfléchir, il savait qu'il n'était pas chez lui. Probablement encore ailleurs où une femme l'avait ramassé dans un bar. En réalité, là tout de suite sa mémoire semblait loin de vouloir être utile. Imran passa main devant ses yeux avant de regarder autour de lui. L'endroit était grand, spacieux et il un réveil lui indiqua qu'il était terriblement... tard. C'était rare qu'Imran dors jusqu'à midi, voire plus. Normalement, il avait cette horloge interne qui le réveillait automatiquement aux alentours de neuf heures. Il se redressa doucement, puis quitta le lit sans se soucier du fait qu'il était nu. Ses pieds touchèrent le parquet glacé de l'appartement de l'inconnue et un frisson le parcouru alors qu'il se dirigea ce qui semblait être un salon. Il remarqua là plusieurs de ses affaires.
Une partie de la soirée lui revint alors à l'esprit. Il n'était pas resté à Arrowsic hier soir, il était parti... à New York. En réalité, il n'était pas chez une inconnue, il était chez lui. Dans son appartement. Il était souvent venu ici avant. Quand il avait abandonné Minissha en pensant mourir, quand il avait commencé à écrire il avait vécu ici presque deux ans... c'était comme un point de repère. Maintenant qu'il réfléchissait, il était parti pour New York pour assister à un gala. Et visiblement la brune à son lit était une héritière russe qui avait attiré son attention lors de l'évènement. Imran se demanda ce qui l'avait fait craquer en premier : son accent russe sexy, ou son physique de poupée? Maintenant qu'il se rappelait qu'ils avaient passé la soirée à jouer au touriste dans la ville de New York il comprenait mieux pourquoi il avait autant dormi. Ils étaient rentrés il y a un peu plus de deux heures seulement... Imran alla prendre une douche avant de se changer.
« - Tu t'en vas déjà ? » Son accent russe sexy, pensât-il avant de se tourner et de se dire : Oh non, c'est son physique. « - Moi ? Non, toi par contre. Je crois que tu n'as pas le choix. » Imran croqua dans une pomme alors qu'il arrangait les manches de sa chemise. La russe commença à l'insulter avant chercher de quoi lui envoyer quelque chose à la figure. Elle ne trouva qu'un petit coussin. « - Désolé chérie, mais je n'ai pas que ça à foutre. Alors casons deux ou trois assiettes et case toi, d'accord ? » Imran se dirigea vers la cuisine ou il attrapa une assiette blanche qu'il laissa tomber. La jeune russe - dont Imran n'arrivait pas à se souvenir de son prénom - le regarda choqué. « - tu te sens mieux ou j'en casse un autre ? » Elle jura de nouveau en russe avant d'enfiler une culotte, sa robe et de partir comme une furie en termina.
« - Johar tu n'es qu'un connard ! » Imran croqua et rajoutait : « - C'pas nouveau. Toi par contre tu n'arranges rien du cliché russe-prostitué. » Elle grogna en fermant la porte violemment laissant Imran tranquille. Balançant le reste de sa pomme dans une poubelle, Imran attrapa le téléphone fixe. Maintenant que sa mémoire était complète, il pouvait se souvenir qu'il vivait dans un des hôtels de la ville, aménagé pour son plaisir perso. Ainsi, on avait rajouté une cuisine à sa demande parce qu'Imran adorait cuisiner quand il était ici. Il n'avait qu'à appeler pour recevoir tous les ingrédients dont il avait besoin. Vous voulez savoir le plus drôle ? Imran ne payer rien pour cet endroit. Il avait eu pour patiente la fille du propriétaire. Et il avait plutôt bien réussit son job de psy cette fois-là. C'était bien avant qu'il perdu la mémoire, à l'époque il n'avait pas pris un rond, car le proprio était un grand ami de son père. Ainsi il avait toujours promis de l'aider un jour et quand Imran avait débarqué à New York, il avait gagné un endroit où dormir. Reposant le téléphone, Imran attrapa son attaché-case avant de sortir de l'appartement et d'aller prendre l'avion. Il n'avait pas fait 5h de route en voiture, non, il avait pris l'avion à portland.
En arrivant chez lui, il n'entendit rien. Visiblement ni Amy, ni Kavi n'était là. Balançant sa veste et son attaché-case sur le canapé, Imran alla se servir un verre de Whisky. Il entendit sonnait. Sans attendre, verre à la main, il alla ouvrir. Il aperçut avec Matta qui le salua.
« - Mattia ? » Juste histoire de voir si il se souvenait de son prénom ou pas. Imran n'était pas vraiment du genre à inviter tout le monde chez lui, pour boire un thé. Il aimait bien Mattia, c'était un bon gamin. Mais le voir là, chez lui... ah mais ouais, peut-être qu'il était là pour Kavi. Quel con ! « - Si c'est Kavi que tu veux voir, il est pas là. »
Sujet: Re: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar. Ven 10 Mai - 11:54
Intérieurement, il se maudissait de ne pas avoir eu cette brillante idée plus tôt. Comment avait-il pu imaginer un seul instant que rendre ce pistolet à son propriétaire -si Imran était bien le sien- aurait été une bonne idée? Mieux valait qu'il dépose l'arme sur le palier de la porte, et qu'il s'en aille en courant -ou en claudiquant-. Surpris que la porte s'ouvre aussi rapidement, Mattia avait prestement enlevé sa main de sous son pull et ne sentait plus maintenant le métal froid. Sur le pas de la porte se trouvait Imran Johar. Psychologue -ou psychiatre, Mattia n'avait jamais compris qu'elle était la différence- de son métier. Père de Kavichou de son statut. D'ailleurs, quand il avait su que Kavi était le fils d'Imran, Mattia en avait été sur le cul. Ils se ressemblaient, certes. Mais il n'aurait jamais pu imaginer que Johar ait pu faire un fils.. Toujours est-il que devant lui se dressait le père Johar. Et visiblement, il avait du avoir une nuit mouvementée. Ses petits yeux étaient presque invisibles sur son visage, et de grosses cernes prenaient toute la place. Sa nuit avait du être une nuit de folie. Surtout que quand il vit l'ancien tennisman à sa porte, il fut surpris de sa visite. Alors que bon, depuis que Kavi habitait ici, Mattia avait plusieurs fois passé la porte de cette maison. Ce n'était donc pas si étonnant qu'il soit là, sur le pallier de cette porte. Le jeune adulte n'eut pas le temps de lui répondre quoique ce soit, que enfin, Imran comprenant qu'il était peut-être venu voir son fils. En lui disant qu'il n'était pas là, Mattia eut un léger -tout léger, et presque imperceptible- sourire. Johar père était excellent. Sa nuit avait l'air d'avoir été tellement mouvementée qu'il avait oublié durant quelques temps que son fils vivait dorénavant avec lui.. Heureusement que son meilleur pote avait dix-huit ans, et pas sept ans. Il aurait été capable de l'oublier à l'école, chez la nounou, ou même en course! Se souvenant alors de la raison pour laquelle il était là, Mattia perdit aussitôt ce tout petit sourire. Il secoua alors la tête, et répondit « En fait, c'est toi que je suis venu voir. » Il s'arrêta un instant, et jeta un coup d'oeil dans la maison. « Je peux entrer? »
Une fois à l'intérieur, Mattia se mit à réfléchir à la meilleure chose à dire, ou à faire. Il avait bien pensé, quand Imran lui avait dit que Kavi n'était pas là, prétexter qu'il était effectivement venu le voir, et qu'il allait s'en aller. Mais un petit mouvement lui avait fait ressentir le métal froid sur son ventre, et il s'était souvenu de l'arme. Il fallait qu'il la rende aujourd'hui. Il n'aimait pas l'avoir sur lui. Il n'aimait pas savoir qu'il avait cet objet qui pouvait décider d'une mort certaine à ses côtés. Parfois, il faisait encore des cauchemars. Il se revoyait, un peu plus jeune, avec lui. Et quand il se réveillait, il avait toujours cette envie de le tuer. D'aller chez lui, de le tuer de n'importe quelle manière. Il suffisait alors d'une pensée pour Ella, Lleyton, ou Ashton, pour l'en empêcher. Mais si, justement il n'avait pas cette pensée pour eux? Si justement, il ne penserait qu'à lui? Il serait peut-être capable d'aller au bout cette fois-ci; il n'avait donc plus le choix, il fallait qu'il rende cette arme. Plus vite ce serait fait, mieux ce serait. Il jeta alors un coup d'oeil à Imran qui devait sincèrement se demander ce qu'il lui voulait. Et en jetant ce petit coup d'oeil, il se dit que tout compte fait, il aurait mieux fait de se sauver. Il ne semblait pas avoir assez dormi, et si il était comme son fils, il était peut-être du coup d'une humeur de chien. Quelque peu gêné, il finit par cesser d'écouter la discussion sérieuse du diable et de l'ange dans son cerveau, et ouvrit la bouche. « J'ai quelque chose à te rendre. A toi, ou à Eesha, je ne sais pas. » En réalité, il n'avait aucune idée à qui appartenait ce pistolet. Il savait juste qu'il n'était pas à Kavi; la chambre dans laquelle il l'avait trouvé n'était pas celle de son meilleur ami. Elle était trop ordonnée, et ressemblait à une chambre d' « adulte ». Pas de poster. Pas de Cds qui trainent. Pas de chaine toujours en route. Il passa alors sa main sous son pull, sentit ce contact glacé du métal sur sa main, et en extirpa l'arme. Il la posa aussitôt sur la petite table qui se trouvait là. De son autre main, il sortit aussi les trois balles qu'il avait pris en même temps que l'arme, et les déposa elles aussi à côté, sur la table. Voilà, c'était fait. Tout compte fait, ce n'était pas si dur. Les yeux jusque-là posés sur la table et sur ces objets de malheur qu'elle portait désormais, Mattia releva alors la tête vers Imran. Il espérait sincèrement qu'il n'allait pas trop l'incendier.
Sujet: Re: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar. Lun 27 Mai - 20:02
Depuis un moment maintenant la maison d'Imran était devenue extrêmement... vivante. Des tas de choses s'étaient produite depuis la fois où il était arrivé, cherchant une maison dans un coin tranquille, loin de tout et avant tout près de la plage. Il avait trouvé son bonheur ici. Parce qu'il sentait que c'était ici et nulle part ailleurs que sa vie devait s'éteindre. Mais plus le temps avancé, plus la vie d'Imran avait radicalement changé. D'abord, sa cousine avait débarqué, il avait croisé le chemin de Priya et il avait découvert un fils. Fils qui désormais vivait sous son toit. On ne pouvait pas dire que sa vie était calme, sans surprise. Il y en avait eu temps dernièrement qu'il ne pourrait faire le tri. Le plus amusant était cette tranquillité constamment chamboulé. Parce que les gens venaient, chez lui. C'était toujours bizarre pour Imran qui avait tendance à séparer radicalement sa vie chez lui et sa vie dehors. C'est comme un tout autre monde, un monde auquel il ne pouvait pas donner accès aux autres. Il aimait son intimité, il aimait l'aspect privé qu'une maison procurait. La sécurité qu'on ressent lorsqu'on est chez soi.
Et là, Mattia se tenait devant lui. Il était venu sans doute pour voir Kavi, s'était ce que s'était dit Imran loin de s'attendre à ce que ce bonhomme soit venu pour lui. On pouvait dire que Mattia fut la première rencontre d'Imran lorsqu'il avait débarqué ici. Ce n'était pas forcément quelqu'un qu'Imran allait inviter pour faire la fête, c'était un gamin après tout, mais c'était toujours cool de lui parler de temps à autre et d'aller le voir jouer. D'ailleurs, c'était quand la dernière fois qu'il l'avait vu jouer ? Bonne question et de toute façon Mattia interrompit ses pensées en avouant être là pour lui. Imran le regarda comme si c'était bien trop étrange pour que ça soit vrai, mais visiblement Mattia voulait entrer. Il haussa les épaules avouant calmement :
« - Entre. »
Il ferma la porte, indiquant le salon à Mattia qui alla s'installer. Ou plutôt qui n'avait pas l'air de vouloir s'asseoir. C'était Imran ou ce gamin était nerveux ? Imran se demandait vraiment ce qui était en train de se produire dans son salon, parce que Mattia qui débarque pour lui ce n'était pas vraiment habituel. Peut-être voulait-il un conseil, sur les filles, mais Imran en doutait. Aux dernières nouvelles il avait une copine et un fils. Ouais. Lui au moins avait la chance de le savoir et de pouvoir agir. Tout d'un coup, Mattia repris la parole. Il devait rendre quelque chose. Quelque chose qui appartenait à Imran ou à Amy. Quelque chose qu'il avait caché sous son pull. Quelque chose qu'il posa devant Imran qui s'était... normal. Imran senti tout son coeur s'accélérait et le sang bouillir dans ses veines. C'était une blague. Une bonne grosse blague.
Son révolver était là.
Il senti le soleil brulant de l'autoroute d'Australie lui brulait la peau comme si d'un coup il était de nouveau là-bas. Dans une route entre le Queensland et Sidney. Là où, pour l'un de ses livres il était allé faire des promotions et où le destin l'avait conduit à rencontrer une certaine Aditi Sharma. Il se souvint encore de la sueur et de l'excitation lorsqu'il avait compris que la brune qu'il avait pris en voiture c'était elle. Elle qui était au coeur même de recherche récente pour un autre livre qu'il voulait écrire. Elle qui, jeune, avait tué sa soeur jumelle pour prendre sa place. Imran s'avança vers la table, effleurant des doigts l'arme qui était posée. Il le prit ensuite, le saisissant comme une vieille habitude. Ce jour-là en Australie, Aditi avait volé sa voiture et trouvé l'un des révolvers cachait dans sa valise. Elle l'avait traité de monstre, d'erreur de l'humanité ce qui était en réalité son cas à elle. Elle avait pointé la lâcheté d'Imran qui avait laissé Minissha. Tout le monde connaissait Imran Johar, tout le monde. Sa vie était écrit et on continuait à la narrer dans les journaux. Mais cette folle l'avait touché, à enfoncer plus profondément le couteau qu'il avait déjà en plein coeur. Imran en était devenu fou. Fou de rage.
Et ce sentiment était en train de grandir, actuellement.
« - Où... Où est-ce que tu as trouvé ça ? » sa voix était calme, trop calme. Et il parlait avec une lenteur effrayante. Il n'avait toujours pas posé ses yeux sur Mattia, fixant l'arme comme un vieu souvenir.
Il sentait son corps se chauffer de plus en plus et il aurait juré que sa mémoire lui envoyait à chaque seconde de nouvelles images de cette journée d'été en Australie. Il se voyait courir dans le dessert vers cette usine où cette femme pensait se réfugier. Lorsqu'il avait trébuché sur sa valise ouverte et qu'il avait récupéré le plus petit des révolver. Il entendait sa voix résonnait dans l'ancien bâtiment. Rappelant les tords de cette folle, l'arme à la main. Il pouvait encore aujourd'hui sentir une balle en argent lui rendrait à l'épaule droite comme si c'était actuellement en train de se passer. Il pouvait voir la poussière volait, la colère montait davantage.
Imran regarda dans le revolver les balles à l'intérieur. Elles y étaient toutes. Mattia n'avait donc tué personne.
« - On va jouer un jeu. On va voir si... le destin t'accorde le pardon. » Il avait retiré une balle, fait tourné le cylindre et tel un déjà vu pointa son arme vers Mattia comme cette fois-là en Australie. Les mêmes mots, la même réaction. Sauf qu'Imran ne tira pas. Aditi n'était pas morte comme ça. Il avait tiré, mais elle avait eu de la chance. Les choses étaient différentes aujourd'hui. Mattia ne mourrait pas pour si peu. « - J'espère que tu es du genre chanceux. » avoua Imran, entendant dans sa tête le son de son arme lorsqu'il avait tiré sur Aditi, après qu'elle ait montré à quel point elle était folle. Il se rappelait sa réaction après l'avoir tué. Il avait ramassé ses armes, laissé le corps et était allé boire un coup avouant tout haut que cette pauvre fille n'était pas intelligente. Il bougea négativement la tête avant de baisser l'arme qu'il pointait vers Mattia.
« - Tu as trois secondes pour m'expliquer. »
Il alla cacher sa dans le premier tiroir du salon qui se présentait à lui. Il devait faire plus attention. Il ne put s'empêcher de penser à Luana à cet instant. Maintenant qu'il y pensait, elle était partie, avec le revolver qui aurait pu le condamner lui.
Sujet: Re: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar. Mar 4 Juin - 23:43
En déposant balles et revolver sur la petite table à côté de lui, le regard de Mattia fixait le vide. Il n'avait guère envie de lever les yeux, et de voir dans ceux d'Imran tout un mélange de colère, frustration, déception et autres.. Il préférait cent fois fixer le carrelage du hall où ils se trouvaient plutôt que d'apercevoir tout ça. Incapable de bouger, incapable de faire le moindre geste, Mattia attendait. Il attendait que la tempête arrive, que le vent souffle et le décoiffe. Il imaginait bien qu'Imran ne resterait pas impassible. Il imaginait bien les battements du coeur de l'indien cogner sa veine sur son front. Il imaginait bien ces deux yeux marrons lui tirer des balles. Il imaginait bien son sourire disparaître, et laisser place à toute sa colère sur son visage. L'ancien tennisman imaginait bien tout ça, mais refusait de lever la tête. Il fut surpris -plus que surpris- même d'entendre le ton de sa voix calme. Il n'entendait ni colère, ni frustration, ni rancoeur. C'était juste la voix d'un homme qui a laissé trainer ses affaires, quelque peu embêtantes, et qui se souciait de savoir où il avait bien pu trouver ça. Mais malgré tout sa bonne volonté, Mattia ne réussit pas à donner de la voix. Il se mura dans son silence, laissant juste son regard divaguer. Ses yeux ne fixaient plus le sol, il regardait les pieds de l'indien, ses genoux, le mur derrière, mais ça ne dépassait pas plus.
Il aperçut du coin de l'oeil qu'Imran avait attrapé le pistolet. Il s'amusa alors à faire quelque chose, et annonça qu'ils allaient jouer à un jeu, et qu'ils allaient voir si le destin allait lui accorder le pardon. A ses mots, enfin, les yeux bleus de Mattia se relevèrent vers l'homme devant lui. De sa main droite, il tenait ce pistolet. Son bras droit tendu. Le canon rivé sur Mattia. Une micro-seconde plus tard, Mattia eut un mouvement de recul. Il heurta le mur derrière lui, et malgré ce geste de recul ne se sentit pas plus en sécurité là que quelques centimètres avant. Au contraire. Coincé par ce mur, une arme rivée sur lui, Mattia se sentait mal. Est-ce qu'il serait capable..? est-ce qu'il serait assez fou pour..? pour tirer sur lui? Son regard fixé sur le canon, et non sur Imran, Mattia secoua la tête. Non. Non. Non. S'il te plait. Ces mots, il avait envie de lui dire. Mais ces mots ne sortaient pas. Rien ne bougeait dans son corps. Juste son coeur qui battait à la chamade. Et cette sueur qui voulait sortir hors de son corps. Après tout, il avait faillit tuer quelqu'un. Son beau-père aurait pu se retrouver dans la même position que lui. Un doigt aurait pu décidé de sa mort. En un clic. Et en un BANG plus tard. Mais lui avait une raison d'agir comme ça. Une raison malheureuse qui aurait pu devenir un mobile, mais une raison quand même. Mais Imran avait-il une raison d'appuyer sur la détente? De le tuer pour avoir oser voler son pistolet? Non. Non. Non. Bien sûr que non. Malgré toutes ces pensées, toutes ces idées, le cerveau de Mattia bouillonnait. La peur l'avait envahit. Et s'était quelque peu envolé quand l'arme, jusqu'à présente pointée sur lui, s'était baissée. Un peu plus, et il aurait souffler. Son soulagement était immense; plus encore quand il vit le père de Kavi ranger son arme, et lui demander de s'expliquer. En trois secondes...
Trois secondes pour tout expliquer. Le temps s'écoule toujours trop rapidement quand on veut prendre le temps nécessaire. Mais à l'inverse, quand on espère se débarasser au plus vite de quelque chose, le temps s'écoule à une vitesse d'escargot. Et encore.. Même un escargot est trop rapide. Là, Mattia avait trois secondes pour tout expliquer. Expliquer sa déchéance. Expliquer son passé. Expliquer son futur pourri. Expliquer sa peur. Expliquer l'inexplicable. Il ne pouvait le faire. Même l'infini ne lui suffirait pas.
Une seconde de passée déjà.
Qu'est-ce qu'il pouvait lui dire? Il avait faillit tuer un homme. Pas n'importe quel homme, certes. A ses yeux, Mike McCawley était plus un monstre qu'un homme. Ce qui l'emmerdait encore plus, c'est que cet homme en question était assez respecté dans ce village du Maine. C'était un pompier; un homme qui aidait son prochain donc. Il avait même été aidé les secours le 11 septembre 2001 à New York. Pour dire.. Cet homme bravait le feu, et les gens l'admiraient pour ça. Sauf qu'il aimait aussi jouer avec le feu. L'énorme et laide cicatrice sur le ventre de Mattia; c'était lui qui l'avait fait. Il sauvait les gens des flammes, mais n'hésitait pas à poser un fer à repasser sur la peau nue de son beau-fils. Alors, c'était ça qu'il devait dire? Il devait peindre le portrait de cet homme admirable à l'extérieur, et détestable dès que la porte s'était refermée? Non. Ca il ne le pouvait pas. C'était au-dessus de ses forces; il ne pouvait admettre ce qu'il avait fait.
Deux secondes.
Alors, que pouvait-il raconter? Devait-il raconter un bobard? Prétendre qu'il se sentait menacé par une quelconque personne et que, pour veiller sur sa copine et sur son fils, il avait piqué ce pistolet? Au final, c'était un peu vrai. Il se sentait menacé. Mais jamais il n'avait fait ça pour veiller sur Ella et sur Lleyton. De toute façon, jamais ces deux là ne se seraient retrouvés face à lui. Il aurait tout fait, tout ce qui était en son pouvoir, pour que jamais Lleyton ne soit garder par ce type. Peut-être même qu'au fond si il n'avait pas pris ce flingue à ce moment-là, il l'aurait peut-être utilisé plus tard. On ne sait pas. On ne saura pas.
Trois secondes.
Il n'avait plus qu'une chose à faire ; avouer la vérité. Avouer la raison de son mal-être et de ce vol. Mais tout était encore trop dur à dire, trop impossible à lâcher comme ça. Surtout que là, Mattia avait peur. Il avait réellement peur d'Imran. Autant son silence l'effrayait, autant ses gestes le glaçaient, et autant ses paroles le foudroyaient. Il ne savait pas ce qui était mieux; qu'il se taise? Qu'il laisse emporter sa colère? Ou qu'il continue à jouer à la roulette russe? En tout cas, tout ce qu'il détestait voir dans le regard d'Ashton quand il faisait une connerie, il le voyait dans celui d'Imran. A la différence qu'Imran n'était pas son tuteur. Il n'aurait pas à passer les prochaines heures à ses côtés. Il n'aurait pas à le croiser chaque jour dans la cuisine. Alors, ressentir cette petite boule au ventre, cette angoisse grandissante, lui faisait encore plus peur.
Pour la première fois depuis un moment, Mattia releva les yeux vers lui. Imran Johar ne semblait tout d'un coup plus aussi cool et concilient qu'auparavant. Le bon indien sympathique, et rigolo avait cédé sa place à un homme au regard glacial. Il était en colère, certes; il en avait parfaitement le droit. Mais l'expression de son visage, et le fait qu'il ait eu envie de jouer à ce jeu pourri quelques secondes auparavant, mettait Mattia plus que mal à l'aise. Toujours appuyé, le dos sur le mur, il se mordilla les lèvres. Les trois secondes étaient passées maintenant. Il n'avait plus qu'à se lancer. « J'ai... - il dut s'y reprendre- j'ai faillit faire une connerie. Je l'ai pas fait hein. Je n'ai tiré sur personne! » En une seconde, il eut l'éclair de génie; dire qu'il n'avait tué personne. Parce que jusqu'à maintenant, à moins qu'Imran sache le nombre de balles qui se trouvaient dans ce pistolet, il aurait très bien pu le croire. C'était donc important de le préciser. Mettant alors sa main devant sa bouche, et voulant se mordiller les ongles -signe qu'il paniquait-, Mattia finit par lâcher d'une voix presque inaudible. « J'ai juste voulu faire du mal à quelqu'un pour tout ce qu'il a fait. » Il s'interrompit alors. Il ne voulait pas aller plus loin. De toute façon, ça ne concernait pas Imran ça. C'était sa vie. Rien que la sienne. Rien que son jardin. Il passa alors sa main sur son visage, et détourna un instant les yeux, comme pour se gonfler d'énergie, pour finalement dire, juste avant de regarder de nouveau Imran en face. « Ok, j'ai fait une connerie de te voler cette arme Imran, mais je n'ai rien fait de mal avec.. je veux dire, j'ai.. J'ai pas été jusqu'au bout, je m'en suis rendu compte. Je lui ai pas fait de mal. » Il s'interrompit. Encore une fois. Pour calmer Imran, il fallait peut-être qu'il s'excuse. Qu'il dise qu'il était désolé. Mais ça aussi, c'était dur. Même si il regrettait d'avoir eu cette idée, il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il ressentirait si jamais il avait été au bout. Se sentirait-il enfin libre? Pas sûr. Mais quand on demande pardon, pour être sincère, il faut avoir des regrets. Lui, il n'était pas sûr d'en avoir. Mais parce que c'était Imran, parce qu'il regrettait de le mettre dans cette position, il lâcha alors ces deux mots qu'Ella aimait corriger. « Je m'excuse. »
Sujet: Re: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar. Mar 18 Juin - 14:01
C'était une partie de lui qu'il aurait aimé oublier. Une partie de lui qui était plus noir que la nuit qui tombait à l'extérieur. Une partie de lui qui pendant un temps était au-dessus de tout. Il avait dû vivre avec ce côté durant des années, acceptant de cette façon les pires actes sans jamais la moindre culpabilité. De voir Mattia avec son arme, c'était comme faire face à soi-même. C'était se regarder droit dans les yeux et discuter avec cette partie de lui qu'il avait désormais appris à haïr. Il ne supportait pas ça. Il ne supportait pas l'hypothèse que cette facette de sa personne soit encore là, en lui, bien en vie. Que cette facette pouvait prendre le contrôle peu important le moment, l'instant. Il fallait l'avouer, la seul raison pour laquelle Imran s'était calmé c'était Minissha. En dehors, rien n'avait jamais eu la force de l'arrêter. Rien. Alors, aujourd'hui, ce n'était pas différemment. Mattia n'avait pas la moindre idée de ce qu'Imran était capable. Il ne le connaissait pas au fond. Il ne savait seulement ce qu'Imran montrait. C'était pareil pour chaque personne ici. Ils étaient sans doute trop peu à avoir eu la chance d'en savoir plus. Trop peu. Et Mattia n'était qu'un habitant de la ville qui ne connaissait d'Imran ce que d'autres connaissait également. Au fond, il ne savait pas grand-chose de lui, parce qu'Imran ne laissait pas grand monde en savoir plus. C'est ce qui rendait sa réaction plus effrayante. Parce que d'un coup, Imran ouvrait une porte à Mattia. Une porte sur ce qui il est, une porte qui n'aurait pas dû s'ouvrir à lui.
Il avait pointé son arme sur Mattia avec une telle facilitée. C'était presque familier. Et c'était presque comme s'il n'était pas là, face à Mattia. Il était ailleurs, dans un autre lieu. Pourtant il était bien présent et ses yeux étaient posés avec force sur le jeune garçon. Il aurait tiré, sans le moindre problème tant la vie n'avait pas d'importance à ses yeux. Il aurait tiré parce qu'il l'avait déjà fait auparavant et qu'il savait que ce n'était pas un problème pour lui. Il l'aurait fait parce que la vie d'autrui ne lui apportait rien. Il se fichait pas mal de jouer le rôle de dieu et d'ôter la vie au personne en face de lui. Il pouvait voir la peur dans les yeux Mattia, oh oui, la peur était là. Et la peur était tout ce dont Mattia avait besoin. Il avait besoin de savoir ce que ça fait. Il avait besoin de savoir ce que c'est que d'être de l'autre côté et de se rendre compte qu'il n'était d'un coup plus maitre de sa propre vie. Il voulait que Mattia comprenne à quel point ce n'était pas un jeu. Oh non. Ce n'était pas du tout un jeu. Imran baissa l'arme, les souvenirs qui lui étaient revenu n'apportaient rien de bon. Et le tout mélanger à sa rage et sa colère risquait de lui faire faire quelque chose qu'il pourrait regretter. Alors il baissa l'arme, il baissa l'arme tout en se disant à quel point il était dessus du gamin qui était devant lui.
Imran voulait avant tout des explications. Il voulait savoir ce qui avait poussé cet enfant à faire une telle chose. Il ne lui laissait que trois secondes, car il ne voulait pas que Mattia réfléchisse et lui mente. Il voulait la vérité, aussi cru et lourde soit-elle. Il rangea l'arme, dans la mesure où plus tard il changerait son emplacement. Ses mains tremblaient désormais. Il avait posé quelques secondes ses yeux sur sa main droite avant de fermer le tiroir. Sa main tremblait, non parce qu'il avait eu peur de quoi que ce soit. Mais plutôt parce qu'il venait d'éviter de faire quelque chose qui ne l'aurait pas dérangé. Il sera le poing. La main d'un homme, aussi simple soit-elle, pouvait accomplir n'importe quoi. Il ferma un moment les yeux, il avait tourné le dos à Mattia attendant une réponse. Il se demandait si Mattia aurait le cran de tout dire où si, lâche et effrayé, il serait parti en courant. Il ne savait pas, mais avant tout Imran devait se calmer. Alors fermer les yeux un moment, pendant trois secondes, voilà ce qui lui permettrait de se concentrer un peu et d'éviter de se laisser aller par la colère. Le problème avec Mattia c'était le lien qu'il avait avec Kavi. C'était ce qui risquait de se passer après ça. Est si Mattia allait parler à Kavi que son père était un psychopathe ? Hein ? Imran n'avait pas peur que ça arrive, en réalité, il savait que ce genre de choses ne finirait pas arrivé à un moment où à un autre. Imran n'avait pas peur de dire la vérité à Kavi, parce que Kavi était bien le seul qui méritait la vérité et seulement la vérité. Peu importe qu'il soit son père, qu'il soit déçu de lui, effrayé de lui, qu'il le déteste même. Imran voulait au moins réussir une chose : être honnête. A 100%. Toutes questions méritent une réponse, les siennes méritaient la vérité.
Le temps défilait alors avec une lenteur constante. Imran se retourna, attendant une réponse. Il avait donné trois secondes, pas plus, pas moins. Il attendait une vérité et non un truc brouillions pour gagner du temps. Mattia releva les yeux vers Imran. C'était un début. Le regard froid d'Imran n'avait pas changé. Son impassibilité frôlait l'extravagance. Mattia était mal à l'aise et c'était tant mieux. Mattia commença. Il n'avait tiré sur personne. Ce n'était pas ce qu'Imran avait demandé.
« - Je sais que tu n'as tiré sur personne. » Il avait lancé ça sec. Il n'avait pas le temps de tourner autour du pot. Imran savait combien de balle il avait laissé dans son arme. Il s'amusait parfois à nettoyer l'engin quand il a l'impression qu'il va craquait. Ça le calme. Ça le fait réfléchir. Ça lui permet de se poser et de respirer un moment avant de faire quelque chose. C'était reposant. Alors il savait combien il restait de balle et il savait que Mattia n'avait pas tiré. Imran n'avait pas de recharge. Il n'avait que les 8 balles dans ce révolver. Imran attendait une explication. Une véritable explication. Il voulait que Mattia admette ce qu'il allait faire et avant tout, pourquoi il allait faire ça. C'était une connerie, d'accord. C'était un début. Mais pourquoi allait si loin ? D'une voix presque inaudible, Mattia rajouta quelque chose. Imran ne rajouta rien. Il voulait plus et le silence le ferait sans doute parler. Mattia passa sa main devant son visage, détourna son regard. Ce n'était pas facile, hein ? Imran leva les yeux au ciel. Mattia n'avait rien fait. Il n'avait rien fait de mal. Mattia s'excusa alors. Il s'excusa et Imran avait l'impression que ce n'était pas à lui qu'il fallait s'excuser. Alors il se rapprocha de Mattia de manière à se tenir devant lui. Comme un mur géant qu'il n'aurait jamais pu franchir.
« - Peu importe. Tu as eu l'idée de. Tu y as pensé. Rien que ça, ça prouve que tu étais capable de. Tu vois ce que je veux dire ? Etre capable de tuer c'est très proche de tuer. Alors maintenant tu dois vivre dans l'idée qu'une partie de toi est capable du pire. T'être arrêté ne fait pas de toi un héros. La connerie, c'est d'avoir pensé que de tuer cette personne était la solution à tes problèmes. » Il parlait avec une lenteur indescriptible. De façon à ce que Mattia tente de comprendre ce qu'il voulait dire. Pourtant, il tenta de se calmer de l'intérieur. De respirer un peu et de laisser Mattia respirait à son tour. Alors son regard se montra légèrement plus compréhensive et sa voix repris un ton naturel. Il avoua :
« - Promet moi que plus jamais, tu ne considéreras cette option possible. Plus jamais tu ne souhaiteras la mort de qui que ce soit. Promet-le. » Il se rapprocha légèrement de Mattia. « - Car si ça t'arrives de nouveau, je n'aurais aucun souci à jouer de nouveau avec toi, tu piges ? » Imran s'écarta allant chercher son verre de whisky qu'il avait posé à l'entrée quand Mattia était arrivé. Il se rendait compte qu'il menacait Mattia de le tuer si jamais il lui reprenait une envie folle de tuer quelqu'un, mais parfois la peur était ce qu'il avait de mieux pour que quelqu'un maintienne une promesse. Plus que d'avoir été en colère pour avoir volé son arme, Imran avait été en colère que Mattia est osé aller si loin. Il l'avait tellement pas imaginé faire une telle chose. Vouloir vraiment, à tout prix, la mort de quelqu'un, ce n'était pas rien. La voix légèrement plus forte, Imran avoua :
« - Je te remercie de ta visite Mattia, maintenant puisqu’on s’est visiblement tout dit, tu peux rentrer chez toi. » Il avait l’impression que c’était ce dont Mattia avait besoin. De partir. Là tout de suite. Maintenant plus que jamais. Parce qu’après ce qu’Imran lui avait fait subir et puisque le gamin n’avait pas envie de tout lui expliquer, Imran n’allait pas le retenir plus longtemps.
Sujet: Re: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar. Mer 26 Juin - 20:14
Durant les trois secondes les plus longues de sa vie, l'ancien tennisman avait envisagé toutes les possibilités. Son cerveau avait carburé à mille à l'heure, affolé par cette peur qui entravait tous ces organes. Imran Johar pouvait se montrer effrayant. Même de dos, le visage hors de vue de Mattia, il en imposait. Sa présence suffisait à cet instant précis à mettre Mattia le plus mal à l'aise possible. Et pourtant, jamais il n'aurait cru ce moment possible. Il s'était toujours bien entendu avec Imran. Rencontré au bord d'un terrain de tennis, lors d'un de ses matchs quand il était encore au lycée, il avait finit par faire un peu plus ample connaissance, simplement en parlant de tennis. Le contact était bien passé. A tel point qu'un jour, Mattia s'était dit qu'il finirait par présenter une autre indienne, Priya, à Imran. Il en était certain; ils étaient fait l'un pour l'autre, le pays de leur naissance aidant. Mais cette rencontre n'avait jamais eu lieu, et ne se ferait certainement jamais. A partir de maintenant, tenaillé par cette peur grandissante depuis qu'il avait osé pointer son arme sur lui, le jeune homme de dix-huit ans n'oserait plus jamais croiser ce psychiatre. Il ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour l'éviter, passer le plus loin possible de lui, et se faire oublier.
Il avait finit par parler. Les trois secondes s'étaient écoulés à une vitesse lamentablement faibles, mais Mattia avait finit par trouver les mots. Il n'en disait pas beaucoup plus, et n'expliquait pas clairement tout ce qu'il avait fait, et surtout, pourquoi, mais il avait réussit à parler. Plutôt à s'excuser. Parce qu'il était vraiment désolé pour Imran. Pour Imran et pour d'autres personnes aussi. Le père de Kavi ne fut apparemment pas ravi d'entendre tout ce qu'il avait dit. Son ton se fit alors plus tranchant, et il finit par lui répondre. Il enfonçait le clou. Prétextant qu'il serait capable de le faire. Que maintenant il devrait vivre avec ça. Avec l'idée qu'il avait faillit tuer quelqu'un. Au fond de lui-même, il avait envie de rire là. Dans d'autres circonstances, pour tous les autres milliards d'êtres humains sur terre, il n'aurait pas eu cette envie. Mais pas pour lui. Lui, ça ne le gênait pas. Pour lui, il pouvait dormir tranquille. Même si il avait faillit commettre l'irréparable. Ce n'était qu'un monstre après tout; pas un être humain. A deux doigts d'y répondre, Mattia ne trouva pas les mots quand l'indien s'avança vers lui. Il avait l'impression de voir une ombre menaçante devant lui. Comme si on le menaçait de promettre de ne plus jamais souhaiter la mort de qui que ce soit au risque de le payer de sa propre vie. Le but était sans doute celui-là, et cela fonctionnait. Mattia n'osait pas dire non. Ni dire oui. Il se contenta juste de bouger discrètement la tête en une sorte de signe incompréhensible, soupirant doucement lorsqu'Imran fit demi-tour, et s'éloigna de lui, lui laissant un peu plus d'air pour respirer. Il se sentait ainsi beaucoup moins oppressé, beaucoup plus à l'aise. Comme toujours, à cause de son beau-père, plus les gens se trouvaient loins de lui, et mieux il se portait. Le risque de se faire « tuer » -sans vilain jeux de mots- était beaucoup plus faible comme ça. Son regard fixé sur la main d'Imran qui venait d'attraper le verre jusque-là délaissé de whisky, Mattia n'avait toujours pas osé parler. Perdu dans ses pensées, il ressassait tout ça. Mais au bout de quelques secondes, une chose était sûre ; il n'allait pas partir comme ça. Il avait des choses à dire. Et ce, même si ça ne plairait pas à Imran. De toute façon, il n'était pas là pour lui plaire; il était là juste là pour lui rendre son bien. « Je ne te promets rien. » Sa voix était pleine d'aplomb, et son regard avait même changé. La peur s'était envolée, et avait laissé place à l'amertume. Surprit lui-même par le ton de sa voix, Mattia se recroquevilla quand même un peu, et se sentit un peu plus rassuré lorsque son dos toucha le mur derrière lui. Ce mur, c'était son support; le support qui allait l'aider à tenir le coup et à affronter Imran d'une manière ou d'une autre. Qu'importe toutes les paroles qu'il lui avait lancé jusqu'à maintenant, qu'importe qu'il décide de jouer à la roulette russe avec lui. Qu'importe tout ça. Au fond, ce n'était pas ça qui le faisait plus peur. La mort lui faisait moins peur que les coups. L'inquiétude qu'il ressentait face à Imran n'était qu'éphémère. Dès qu'il aurait franchit le seuil de la porte d'entrée, et qu'il se sera retrouvé à l'air libre, la sensation de tranquillité l'envahirait. Toute peur se sera envolée. En revanche, la peur de recroiser celui qui obsédait ses pensées serait toujours là. A chaque coin de rue, il sentirait son ventre se nouer, et son esprit ne pourrait s'empêcher d'imaginer des suites. Et si il était resté chez eux. Et si Ella n'aurait jamais été enceinte. Et si son beau-père frappait sa mère maintenant qu'il n'avait plus qu'elle sous la main. Et si.... Ces deux mots ne cessaient de tourner chaque jour en rond dans sa tête. Malgré toutes les choses qui pouvaient le rendre heureux (une petite amie formidable, un fils magnifique, un tuteur génial, et des amis extra-ordinaires), Mattia restait bloqué sur la même chose ; il n'arrivait plus à avancer. Alors il décida de faire bloc devant Imran, de ne pas se laisser aller. Pourtant, dès qu'il avait ouvert la bouche et que ces quelques mots étaient sortis avec autant d'aplomb, Mattia avait commencé à trembler légèrement. Pris de panique sans doute à l'idée d'aggraver son cas devant le père de Kavi. Ses paroles contrastaient avec ses réactions. Son ton sûr de lui ne collait pas avec le tremblement fin de son corps. « Je ne regrette pas. » Cinq mots encore. Cinq mots qui le firent trembler un peu plus. Et un peu plus encore, il se colla contre le mur, priant pour ne pas réveiller la terreur Imran. Il le savait que ce qu'il allait dire risquait de le choquer, de l'énerver, mais il s'en fichait. Il n'arrivait plus à contrôler sa langue, et les mots sortaient de sa bouche sans même qu'il ne s'en rende compte. Il était comme en transe..
Les yeux grands ouverts rivés vers l'indien, il décida quand même à s'expliquer un peu plus. « Je ne regrette pas du tout d'avoir eu cette envie. » Son regard se montrait dur. Implacable. Mais bien dans le vide. Car si son regard était rivé sur Imran, c'était comme si il ne le voyait pas. Imran n'était qu'un fantôme. « Par contre, ce que je regrette vraiment, et je suis vraiment sincère, c'est d'avoir faillit foutre la merde autour de moi. Je regrette que ma petite amie et mon fils aient faillit me retrouver derrière des barreaux. Je regrette avoir faillit gâcher leurs vies. Je regrette que ma mère ait faillit perdre un nouvelle fois son mari. Je regrette avoir faillit te foutre dans la merde en te volant cette arme. Ca ouais, je le regrette ! Mais le reste nan. Tu peux penser ce que tu veux de moi Imran, mais je m'en fiche ! Il aurait très bien pu me tuer lui aussi ces dernières années. Alors après tout, c'est qu'un juste retour des choses. J'avais vraiment envie de le tuer.. et je ne regrette pas d'avoir eu cette envie. .» Au fur et à mesure qu'il parlait, Mattia avait haussé le ton. Si bien qu'à la fin, il avait quasiment hurlé. A tel point que son rythme cardiaque s'était d'un coup accéléré, le faisant de plus en plus frissonné, lui coupant le souffle comme si il venait de courir un marathon complet. Se ressaisissant, d'une voix cette fois plus calme, il finit par terminer et d'un regard toujours aussi intransigeant dire; « Je ne regrette vraiment pas. » Sur ce, il se tut. Son regard se releva doucement vers Imran, et il se mordit les lèvres. La porte était à sa gauche; il était peut-être temps pour lui de s'en aller maintenant. Il lui avait tout dit. Il n'avait peut-être pas dis pourquoi il avait eu cette envie, mais il avait déjà dit qui était censé être sa victime. Ca faisait beaucoup. Craignant toujours une réaction du psy devant lui -psy qui n'avait d'ailleurs rien d'un psy-, Mattia fit un pas sur le côté. Une chose le frappa alors. Une chose dont il n'avait même pas eu idée avant : pourquoi avait-il un pistolet? Et surtout, pourquoi se mettait-il dans cet état comme ça? Fronçant doucement les sourcils, il s'arrêta, et regarda un instant Imran. Il avait le souffle coupé. Et si... Imran avait tué quelqu'un?
Sujet: Re: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar. Lun 8 Juil - 17:00
Il n'aimait pas cette situation. La façon dont cette journée se déroulait, dont Mattias parlait, dont Imran faisait les choses. Non, rien n'allait. C'était une catastrophe et Imran sentait que les choses étaient loin de s'arranger. Sans doute qu'après ça, tout allait s'aggraver ente eux, mais cela n'avait pas d'importance. Au fond, Mattia n'était pas si important dans la vie d'Imran. C'était juste une connaissance qu'Imran aimait saluer et voir de temps en temps jouer. Oui, Mattia n'était pas si important, mais alors pourquoi Imran s'acharnait-il tant sur lui ? Pour quel raison avait-il tant besoin de mettre les points sur les i ?
Sans doute parce qu'Imran refusait que d'autres passent parce qu'il avait vécu. Il refusait que d'autres sombres aussi bas que lui. Il ne pouvait pas permettre ça. S'il s'était juré de mourir dans la punition la plus lente du monde, il s'était juré d'effacer de la terre tous les autres qui avaient ce côté si noir en eux. C'était trop monstrueux de vivre avec cette partie en nous, capable du pire. Cette partie qu'on connait, qu'on sait pouvoir maitriser, mais pour qui ont penche quand on ne voit pas d'autres issus. Si Mattia avait pu tuer quelqu'un, il pouvait être une menace. Pour n'importe qui. Là, tout de suite, le jeune garçon ne voyait certes pas ça comme ça. Il se disait peut-être que tuer quelqu'un qui avait fait de sa vie pire qu'un enfer ne pouvait mériter plus belle fin que de mourir par sa main. Que peut-être, pas la même occasion, sa colère disparaitrait avec. Il était tellement loin de la vérité. Alors Imran, tentait, à sa façon à lui, de faire comprendre les choses. De faire comprendre à cet enfant que la vie n'était pas un jeu. Que personne n'avait le droit de choisir pour soi quand mourir. On est le seul maitre de sa vie comme on est le seul maitre de sa mort. C'était comme ça qu'il fallait voir les choses, comme ça qu'il fallait réaliser quand s'arrêter dans ses bêtises et quand continuer.
Il voulait à tout prix, plus que tout, que Mattia comprenne. Comprenne à quel point il était allé loin. Ça n'avait plus rien à avoir avec son flingue. Mon sang, au fond, ça n'avait pas d'importance. C'était peut-être même mieux ainsi. Parce que si Mattia avait fait cela avec un autre, allait savoir comment l'autre personne aurait réagi. Certains l'auraient frappé, menacer de ne rien dire pour l'arme. D'autres auraient flippé comme des malades. Mais combien, oui, combien de personnes aurait essayé de lui faire réaliser à quel point ce qu'il avait fait, était grave ? A quel point cela allait changer les choses en lui ? A l'âge de Mattia, on est encore loin de savoir qui on est. De savoir ce qu'on va devenir. On a encore beaucoup de doute en soi, mais là Mattia avait une réponse. Là, Mattia avait découvert ce dont il était capable, dans le côté le plus sombre de sa personne. Imran savait que menacer n'était forcément pas la meilleure des solutions, mais si on n'était pas du genre à respecter certains principes peu importe la situation, la peur pouvait parfois être d'une excellente aide. Oui, la peur c'était ce qu'Imran voulait réveiller chez Mattia. Parce qu'avoir peur avait sans doute en partie conduit le garçon à voler cette arme et à tuer quelqu'un. Parce que la peur était un pouvoir très grand, qui contrôlait nombreux de nos actes. Parce que si la peur l'avait conduit si loin, il pouvait peut-être le ramener sur le droit chemin. Peut-être. Imran avait une règle d'or, si une idée lui venait, il l'essayait. Car si on n'essaye pas, comment savoir ?
Tout d'un coup, Imran s'arrêta, fixant ce qu'il avait devant lui. Mattia ne lui promettait rien. Imran fixait le cadre devant lui, posait sur ce mur à l'entrée. Ses mains serraient de plus en plus fort le verre de whisky qu'il venait à peine de reprendre. Il ne promettait rien et par-dessus tout, il ne regrettait pas. Ni d'avoir pensé à tuer, ni d'avoir essayé. Ses mots entrait en Imran comme de la dynamite qui explosait au fur et à mesure, de plus en plus proche de son être. C'était tout ce qu'Imran ne voulait pas entendre, tout ce qu'Imran voulait éviter. Qu'il ne regrette pas. Imran se tourna vers Mattia, qui le fixait. Mattia dont le regard avait changé. Le visage d'Imran était toujours si neutre qu'il était difficile de voir ou de comprendre que quelque chose. Pourtant, là tout de suite, Imran n'était plus tant en colère contre le gamin, non. Il était juste très déçu. Et triste. Extrêmement triste pour cet enfant qui n'avait pas idée de la voix qu'il venait d'emprunter. Triste, car Mattia ressemblait à Imran à cet instant précis. Tout ce qu'il refusait de voir dans ce monde, c'était ça. Que des jeunes finissent par suivre ce chemin étroit et sans issue. Oui, Imran était triste et le pire, c'était que Mattia n'avait pas fini de dire ce qu'il avait à dire. Oh non, il n'avait pas fini. Mais Imran voulait l'écouter, jusqu'au bout. Il voulait voir ce que le tennisman avait à dire de plus.
Visiblement, ça se limitait peut-être à l'envie de tuer cette personne pour qui il avait volé l'arme d'Imran. Il ne regrettait pas d'avoir pensé à ça, d'avoir songé à cette possibilité. Souhaité la mort de quelqu'un était tellement humain, mais c'était tellement monstrueux en même temps. Mattia enchaîne. Il regrettait d'avoir possiblement gâché la vie des gens autour de lui. En écoutant, Imran compris que Mattia voulait tuer son beau-père. Oh oui, Mattia voulait tuer son beau-père. Comme une loi ultime. Plutôt lui que moi ? Au fond, c'était ça. Puisque Mattia se rendait compte de ce que cela aurait pu apporter s'il l'avait tué. Il avait sorti ça du plus profond de lui-même au point où il avait presque hurlé. Oui, ça n'avait pas été facile pour lui de dire tout ça, mais il en avait ressenti le besoin. Non, il ne regrettait pas d'avoir eu envie de le tuer. Imran bougea négativement de la tête, un léger sourire perdu sur son visage apparu.
« - Bien sûr que tu ne regrettes pas de vouloir tuer un salaud. Qui regretterai ça, hein ? » Un léger rire suivi cette phrase alors qu'Imran tenait toujours trop fortement son verre en main. La façon dont Imran avait voulu la mort de son père avait été extrêmement violente. Il avait eu de la chance à l'époque, que l'une de ses amies avocates le devances et lance un mandat d'arrêt. Oui, si le père d'Imran était encore en vie, c'était simplement parce qu'il était derrière les barreaux d'une prison indienne. « - Mais tu le regretteras. Un jour. Tu regretteras d'être capable de penser de telle chose. Tu te dis, là c'était exceptionnel parce que personne ne m'a fait de mal autant que lui, n'est-ce pas ? Mais le jour où tu te retrouveras en face de d'autres personnes. De quelqu'un qui menace ta copine ou ton enfant, ou tes amis et que cette idée resurgira... »
Imran brisa le verre dans sa main même. Il sentait les morceaux de verre entrée dans sa chaire comme une menace. Une mélodie lui disait de faire attention à ce qu'il allait dire. Attention à ce qu'il pourrait avouer. Ça pouvait lui être fatal au fond. Ça pouvait être très mauvais pour lui. Les morceaux tombèrent au sol, mais Imran ne bougeait pas. Non, ses yeux fixaient Mattia et ses mots sortaient toujours dans une lenteur effrayante.
« - Ce n'est pas parce que cette fois tu t'es arrêté et que la prochaine fois, tu y arriveras. » Imran se rapprocha légèrement, on pouvait entendre le son d'autres morceaux tombaient à terre, suivi de quelques gouttes de sang. « - Tu regretteras Mattia, d'avoir crus que la mort était la solution à ton problème. Comprend le, avant qu'il soit trop tard. » Imran s'écarta, regardant enfin sa main. Il retira un morceau, puis un plus petit avant de tourner le dos à Mattia.
Sujet: Re: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar. Lun 29 Juil - 18:20
Maintenant qu'il avait prononcé, voire même hurlé, tout ce qu'il avait sur le coeur, le grand adolescent se sentait un peu mieux. La peur qui l'avait jusque-là entravé devant le regard froid d'Imran avait laissé place à un peu plus d'apaisement. Pour la première fois sans le vouloir, il avait cité entre les mots la personne qui l'avait tant fait souffrir. Il ne s'en était pas rendu compte, mais le visage de son beau-père revenait devant ses yeux. Il le haïssait tellement. Il ne comprenait même pas pourquoi il avait supporté tout ça aussi longtemps. Il avait certes ces petites raisons; le tennis, sa maman. Mais maintenant qu'il avait tout perdu, il se rendait compte que ça avait été du suicide. En se taisant, il s'était suicidé. Sa vie ne pourrait jamais être un have de paix. A chaque seconde, il pouvait prendre peur pour une broutille. Un jour, il s'en souvenait très bien, il avait entendu Ashton faire tomber quelque chose. Le bruit avait tellement claqué que ça l'avait fait sursauté. Il avait pris peur. Pour une connerie. Tout en étant à l'abri, chez Ashton. C'était aussi idiot, et ridicule que ça, mais c'était ancré dans sa mémoire, et ça allait y rester certainement jusqu'à la fin de sa vie. Alors, pour cette peur, pour celui qui lui a fait vivre ça, Mattia se trouvait dans un état de légitime défense d'avoir faillit faire ce qu'il avait faillit faire.. Mais la colère qu'il avait ressenti s'était peu à peu apaisé et avait pris place un tout nouveau sentiment ; l'inquiétude. Si jusque-là, Mattia pouvait comprendre pourquoi Imran s'était énervé après qu'il eut remarqué son arme dans ses mains, il ne comprenait pas pourquoi il insistait. La façon qu'il avait de vouloir lui faire comprendre que tout ça était mal le laissait perplexe. Qu'est-ce qu'il en avait à faire, au fond, de lui? Qu'est-ce que ça pouvait faire si Mattia avait faillit faire une connerie? Il avait faillit le mettre dans la merde, en usant son flingue, c'est sûr, mais mis à part ça, qu'est-ce qu'Imran pouvait bien en avoir à foutre que Mattia devienne un assassin? Il menait sa vie, sa propre vie, et qu'importe ses choix et ses actes, ça n'engageait que lui.. Sauf si.. Et c'était ça que Mattia se demandait. La véritable raison de son énervement n'était peut-être pas celle qu'il croyait. Peut-être qu'Imran était en colère, tout simplement, parce qu'il prenait petit à petit le même chemin que lui. Le chemin de la mort. Le chemin de l'assassin.
Le regard rivé vers lui, le dos toujours tenu contre le mur, Mattia ne cessait de se poser cette question. Et si Imran avait tué? Aussi étrange que cela puisse paraître, le jeune homme se rendit compte que si ces pensées étaient vraies, le psy descendait dans son estime. Lui, celui qui avait faillit tuer son beau-père, celui qui avait osé faire cet acte, ferait baisser dans son estime Imran si jamais il avait lui aussi penser à ça, ou commit cet acte. Peut-être qu'il a juste eu l'idée. Peut-être qu'il n'a jamais rien fait. Mais au fond, ça changeait quoi? Comme Imran le lui avait expliqué, il y avait songé, et ça changeait tout. Alors qu'il était perdu dans ses pensées, Mattia en fut rapidement sorti par les paroles du père de son meilleur pote. « - Bien sûr que tu ne regrettes pas de vouloir tuer un salaud. Qui regretterai ça, hein ? » Il laissa échapper un rire, un léger rire, qui glaça Mattia. Un frisson parcourut son échine, dû soit au rire, soit à ce mot salaud. En une seconde ses yeux s'emplirent de larmes, et il détourna aussitôt le regard, fixant alors le sol. Son salaud à lui, il avait voulut le tuer. Son salaud à lui, l'avait fait souffrir. Son salaud à lui n'était qu'un monstre, et ne méritait au fond pas de vivre. Mattia en voulait à la terre entière pour ça. Il en voulait au monde d'emporter d'un cancer un homme plus que gentil et de laisser sur terre un gars horrible. « - Mais tu le regretteras. Un jour. Tu regretteras d'être capable de penser de telle chose. Tu te dis, là c'était exceptionnel parce que personne ne m'a fait de mal autant que lui, n'est-ce pas ? Mais le jour où tu te retrouveras en face de d'autres personnes. De quelqu'un qui menace ta copine ou ton enfant, ou tes amis et que cette idée resurgira... » Un bruit cassant, sec, se fit alors entendre, faisant sursauter Mattia. Délaissant le sol, il releva vivement la tête et observa alors le verre brisé. Du sang coulait de la main d'Imran. Des morceaux de verre étaient éparpillés au sol. Son regard était rivé sur l'adolescent. Glacé. Et encore une fois, Mattia frissonna de peur. Avec une lenteur incroyable, Imran Johar reprit la parole, décortiquant chaque syllabe de chaque mot, effrayant de plus en plus Mattia. « - Ce n'est pas parce que cette fois tu t'es arrêté et que la prochaine fois, tu y arriveras. » Il se rapprochait encore de lui maintenant. Son regard était toujours aussi insistant, et las, Mattia finit par baisser ses yeux vers la main d'Imran. Du sang coulait encore. Le sang ne séchait pas. Etrangement, Mattia pensa à une formule. On dit d'un assassin qu'il a du sang sur les mains. Cette expression ne pouvait pas avoir meilleur image à ce moment même. « - Tu regretteras Mattia, d'avoir crus que la mort était la solution à ton problème. Comprends le, avant qu'il soit trop tard. » Ces mots n'avaient plus la même signification maintenant. Ces mots voulaient tout dire. Imran Johar, psy et papa, avait sûrement un jour tiré sur quelqu'un. Cette personne avait peut-être été seulement blessé, mais peut-être aussi était-elle morte. Peut-être que devant lui, il avait un assassin. Ca expliquerait au moins pourquoi il s'entêtait à vouloir lui faire comprendre qu'un jour ou l'autre, il allait le regretter. Fronçant doucement les sourcils, Mattia eut du mal à lâcher quelques mots. Sa gorge était nouée. Ce qu'il imaginait était bien pire que tout ce qu'il avait pu jusque-là imaginer. Jamais, il n'aurait pensé à ça pour Imran. Jamais. Qu'il ait une arme auprès de lui ne le choquait pas plus que ça. On était en Amérique; les gens étaient souvent armés. Mais de là à se l'imaginer pointer une arme, comme il l'avait fait tout à l'heure, sur quelqu'un... Trouvant enfin le courage de le demander, Mattia se reprit avec difficulté. « Tu.. Tu as déjà tiré sur quelqu'un.. C'est ça? » C'était une question, mais le ton qu'il employait n'était pas celui d'une question. Ca ressemblait plus à une affirmation qu'autre chose. « C'est pour ça que tu me dis tout ça? » Il s'arrêta alors. Il avait chaud d'un coup. Le frisson glacial qui l'avait parcourut s'était transformé en lave volcanique. Il avait chaud, très chaud. Il avait juste envie de s'enfuir. Parce que maintenant, Mattia se rendait compte d'une chose; qu'il ferait bien de rester loin de lui. Ses excès de colère pouvaient être aussi rapides et fulgurants que les siens, mais qu'ils pouvaient être aussi plus importants. Après tout, on ne connait jamais vraiment assez les gens.
Sujet: Re: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar. Sam 17 Aoû - 18:44
Des morceaux de verre entrée dans sa chaire, poussait pas nul autre que la rage qui se trouvait dans ses veines. Voilà ce qui arrivait, quand Imran faisait l'erreur de tenir un verre de whisky dans la main. Désormais, la moitié du verre et son léger contenue s'était renversé au sol. Une partie était entrée dans la paume de sa main sans pour autant lui faire ressentir la moindre douleur. C'était comme si, son attention était à ce point concentré sur Mattia que le reste n'avait pas d'importance. Il voulait que l'ado saisisse chaque parole, chaque mot avant de partir. C'était aussi simple que ça et Imran était prêt à tout pour que Mattia réalise ce qui était en train de se passer. Il espérait que maintenant, il comprendrait. Que tout serait plus clair. Alors une fois ces dernières paroles lancé, son esprit se rendit compte de cette douleur dans sa main. De ce morceau de verre qui s'était incrusté. Il avait tourné le dos à l'adolescent, ses yeux sur sa paume ensanglanté, sans un mot. Le jeune garçon qui était à l'entrée pour partir désormais. Imran n'avait plus rien à dire. C'était tout. Sa concentration et sa force de caractère avait subi beaucoup en moins d'à peine quelques secondes. Il était loin d'aimer ce genre de situation. Mais, avant tout, il était loin d'avoir aimé découvrir que Mattia avait voulu tuer son beau-père. Tout ce qu'Imran disait, était vrai. C'était son expérience, sa façon d'avoir vu les choses.
Mais Imran était capable de vivre avec la mort des autres sur ses mains. Mattia, peut-être pas. Faisant un pas vers la cuisine, la voix de Mattia se fit alors entendre. Le jeune joueur de Tennis n'était pas encore parti, non. Il avait une question. Une question qu'Imran ne redoutait pas. Pas après ce qui s'était passé plus tôt. Imran avait tué et maintenant, il voulait que Mattia prenne en compte son expérience pour ne plus jamais refaire ça. Imran pris une respiration, tournant la tête légèrement vers le son de la voix de Mattia, sans pour autant poser ses yeux sur lui. Le dos d'Imran était toujours la vision que Mattia pouvait admirer, mais maintenant, la tête d'Imran était légèrement de côté. Laissant sa main tombée le long de son bras, Imran se demandait ce qu'il allait répondre à ça. Soit, il lui mentait. Il lui disait que tout ceci était dû au fait qu'il avait côtoyé trop de meurtrier dans son bureau de psychiatre. Peut-être ainsi Mattia le croirait et, aurait moins peur de lui - car oui, avouons-le, Il avait peur et ça Imran l'avait remarqué. Où alors... Il lui disait la vérité.
Il décida de choisir la seconde option.
« - Si tu le sais, pourquoi tu poses la question ? » Sa voix était plus posée, plus calme. Il se tourna alors complètement pour faire face à Mattia. Il avait repris cet air que Mattia connaissait tant. Cette neutralité effrayante qui l'avait toujours suivi. « - Tu veux peut-être des détails ? Tu as des questions ? » Il fronça les sourcils. « - Où alors tu as peur que je sois un danger. » Il ouvrit l'un des tiroirs du meuble de l'entrée pour sortir un bandage et une paire de ciseau. Imran avait des kits de survis un peu partout dans la maison. Alors qu'il entourait la paume de sa main, il rajouta.
« - Mattia, je vais t'avouer quelque chose. » Le bandage fit le tour de sa main. « - Je t'aime bien, alors je vais être honnête. J'ai tué. Et je suis responsable de la mort de certaines personnes. Ce n'était pas de la légitime défense. Ce n'était pas prémédité. Ce que j'avais à faire, je l'ai fait. C'est aussi simple que ça. A chaque fois, j'ai perdu une partie de moi-même. A chaque fois. Et aujourd'hui, je n'ai plus rien. Je suis aussi vide à l'intérieur que n'importe quel objet en ce monde. » Il marqua une pause avant de reprendre. « - Je ne veux pas que ça t'arrives, c'est pour ça que je te dis tout ça. Je veux que tu comprennes le sens de la vie, comme le sens de la mort. Que tu profites de ce que tu as et que tu saches prendre de meilleures décisions que moi. » Il coupa le bandage avant d'attacher le tout.
Une dernière fois, il posa ses yeux sur Mattia.
« - Si j'ai bien compris, tu es comme un frère pour Kavi. Alors si j'avais été là, depuis le début. Tu aurais été comme un fils pour moi. » Il fit signe de la main, en montrant la porte. « - Ferme la porte en partant tu veux. » Cette fois, Imran le laissa dans le couloir, allant dans sa cuisine pour chercher un balai.
Sujet: Re: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar. Dim 8 Sep - 16:49
Le dos d'Imran se dessinait devant lui. Sa tête se pencha doucement sur le côté. Et malgré les questions horribles que Mattia venait de poser, il restait comme impassible, et ne se retournait pas. Jamais Mattia ne pourrait voir le regard qu'il avait. Pourtant le regard pouvait dire beaucoup de choses sur la personne. On pouvait voir si elle mentait. Si elle s'inquiètait. Si elle pensait. Si elle se souvenait. Mais là, face à ce dos, le jeune adulte ne pouvait rien savoir. Il était incapable de savoir si il devait filer hors de cette maison tout de suite, ou si il pouvait rester. Parce qu'Imran avait peut-être tué. Rien qu'à cette idée, Mattia fut parcourut d'un petit frisson. L'homme devant lui avait peut-être décidé de stopper la vie de quelqu'un pour X ou Y raisons. Il l'avait décidé de lui-même. La chair de poules de Mattia ne cessait de le faire frissonner. Pourquoi? Pourquoi stressait-il comme ça? Pourquoi s'inquiétait-il de se retrouver face à un assassin? Après tout, lui-même avait faillit se retrouver de ce côté là. Il avait faillit tuer lui aussi. Alors, pourquoi paniquer comme ça? Il avait peut-être bien une idée au fond de lui, une mince idée. Lui, il savait pourquoi il avait faillit tuer. Il savait la raison de ce geste fou; toute la violence qu'il avait du supporter avait animé toute sa haine pour lui. Mais pour le psy, c'était autre chose. Si ça se trouve, il avait fait quelque chose de mal, et avait tué, pour ne pas qu'on l'accuse. Et ça, c'était pire que tout.
Enfin, après un moment qui parut être une éternité aux yeux de Mattia, le psy réussit à prendre la parole. « - Si tu le sais, pourquoi tu poses la question ? » Ce calme dans sa voix ne laissait pas le jeune homme tranquille. Et sa phrase en disait long sur leur future conversation. Il y avait de quoi flipper, et de quoi partir en courant de cette maison. Mais son regard restait figé sur Imran, qui, enfin, se décida à se retourner. « - Tu veux peut-être des détails ? Tu as des questions ? » Il faisait vraiment flipper là. Incapable de parler, mattia se contenta de secouer la tête. Il laissa Imran continuer de parler. Oui, il avait peur que ce soit un danger. Il y avait tué, et tué. Il y avait tué pour des raisons qu'on pensait bonnes, et tué pour des raisons complètement connes. Et comme il ne savait dans quelle catégorie Imran se trouvait, il était effrayé oui. Qui sait comment il allait réagir? Qui sait comment il allait être avec Mattia, en sachant qu'il savait maintenant? Qu'il était capable de dire aux flics qu'Imran avait tué? Se taisant toujours, l'ancien tennisman l'observa juste. Chaque geste qu'il faisait ne le laissait pas dans l'indifférence. Par exemple, lorsqu'il ouvrit un tiroir, Mattia se mit sur ses gardes. Il eut presque l'envie de pousser un soupir de soulagement lorsqu'il aperçut qu'il n'en sortait qu'un bandage. « - Mattia, je vais t'avouer quelque chose. » Inquiet, Mattia quitta le bandage des yeux et leva la tête vers lui. « - Je t'aime bien, alors je vais être honnête. J'ai tué. Et je suis responsable de la mort de certaines personnes. Ce n'était pas de la légitime défense. Ce n'était pas prémédité. Ce que j'avais à faire, je l'ai fait. C'est aussi simple que ça. A chaque fois, j'ai perdu une partie de moi-même. A chaque fois. Et aujourd'hui, je n'ai plus rien. Je suis aussi vide à l'intérieur que n'importe quel objet en ce monde. » Alors il avait tué. Et pas qu'une fois. Son échine se glaça. Il avait limite l'impression d'être Harry Potter, et de se retrouver face à Voldemort. En tuant plusieurs fois, et en avouant être vidé à l'intérieur, c'était comme si celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avouait avoir produit quelques horcruxes -vous savez, c'est objets qui renferment l'âme de celui qui a tué pour qu'il devienne, d'une certaine manière, immortel-. « - Je ne veux pas que ça t'arrives, c'est pour ça que je te dis tout ça. Je veux que tu comprennes le sens de la vie, comme le sens de la mort. Que tu profites de ce que tu as et que tu saches prendre de meilleures décisions que moi. » Les yeux baissés, Mattia se tut. Il essayait d'assimiler tout ça, et essayait d'oublier la peur qui commençait à s'immiscer sérieusement dans son ventre.
Il avait faillit faire comme lui. Il avait faillit appuyé sur la détente de ce pistolet. Il se serait sans doute senti très soulagé sur le moment. Mais après? Est-ce qu'il aurait perdu une partie de lui-même après ça? Est-ce qu'il aurait pu vivre en sachant qu'il avait donné la mort? Et qu'il avait sans doute donné une raison supplémentaire à sa mère pour déprimer? En y réfléchissant, il sentit les larmes lui monter aux yeux. Pour son bien-être, il avait faillit condamner sa mère à vivre dans un asile. Il avait faillit la tuer elle aussi. Et ça, il ne l'avait pas vu avant. Il ne l'aurait peut-être même jamais su si Imran ne lui avait pas raconté qu'il avait perdu une partie de lui-même.
Le psy le sortit alors de ses pensées. « - Si j'ai bien compris, tu es comme un frère pour Kavi. Alors si j'avais été là, depuis le début. Tu aurais été comme un fils pour moi. » Ses yeux embués se relevèrent vers Imran. Cette petite phrase peut-être dite juste comme ça pour Imran en disant beaucoup plus à Mattia. Il aurait été ravi de pouvoir s'appuyer sur lui en grandissant. Qu'il ait tué ne changeait rien. Un père asssassin valait peut-être mieux qu'un père violent. Perdu dans toutes ces pensées, Mattia attrapa la poignée de la porte. Imran était déjà en train de partir vers la cuisine, après lui avoir bien dit de fermer la porte en sortant. Il murmura un simple « Merci » avant de s'éclipser hors de cette maison. Merci pour ce qu'il lui avait dit. De sa dernière phrase à sa première. En fermant la porte derrière lui, Mattia n'était plus tiraillé par la peur qu'il avait eu en arrivant, ni même par celle qu'il avait eu en comprenant qu'Imran avait tué. Il avait néanmoins toujours les larmes aux yeux. Avec cette discussion, il avait pris conscience qu'il n'avait pas faillit tuer une personne, mais qu'il avait faillit faire un carnage. Sa mère, Ella, Lleyton, Ashton auraient tous été morts dans cette histoire. Pas au sens propre, mais ils en auraient tellement souffert qu'ils auraient été eux aussi victime de cet acte..
Sujet: Re: On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar.
On estime à environ 550 millions le nombre d’armes à feu actuellement en circulation, autrement dit, il y a 1 homme sur 12 qui est armé sur cette planète. Dont un Johar.