comme tous les soirs tu écumes les bars. comme tous les soirs tu commandes pintes de bière sur pintes de bière durant ta nuit "parisienne". t’as dix septs piges et rien dans le crâne. tu penses qu’à serrer des filles, des histoires sans lendemain. des trucs qui servent à rien. parce que ta vie semble toute tracée. toujours entouré de la même bande de parfait connard, elles vous connaissent toutes, tu les entends murmurer sur votre passage, tu sais qu’elles font des paris à la con. pour savoir laquelle aura droit à tes faveurs ce soir, ou à celles d’un de tes acolytes. tu ressembles à un clochard avec ton jean déchiré, et ton débardeur trop échancré. mais t’as le facies des beauclairs. des yeux trop bleus pour être vrais, et ce teint laiteux. un cadavre. c’est ce que tu penses quand tu te regardes dans le reflet de ta pinte. tu soupires, accoudé au bar, encore une soirée à profiter de ta situation. j-e te fou un coup de poing sans l’épaule. regarde. un rire gras s’échappe de sa bouche, tu fronces les sourcils et tourne à demi la tête. y’a une fille qui s’avance vers vous, presque tremblante, mais fière. comme si il lui avait fallu tout le courage du monde pour parcourir les quelques mètres  vous séparant. tu regardes au fond du bar, ses copines sourient jusqu’aux oreilles. j-e ris toujours. elle est pas sérieuse j’espère. tu l’espères aussi, tu reposes tes yeux sur ta bière que tu termines d’un seul trait. bonsoir. une voix féminine. ton regard se pose sur la fille de tout à l’heure, elle est accoudée au bar à côté de toi. t’ouvres la bouche, incapable de prononcer le moindre mot. subjugué par son regard, son sourire te fait perdre pied.
c’est, pour ma copine là bas. elle osait pas te … tu tournes la tête à nouveau, une fille blonde au loin te sourit et te fait un petit signe de la main. tu grimaces. ton attention se reporte sur la brune à côté de toi, tu la regardes lentement de haut en bas, t’arrives pas trop à comprendre ce qui se passe dans ton corps actuellement. ses lèvres légèrement rosées bougent dans l’air, mais tu n’entends pas ce qu’elle te dit, bien trop occupé à te perdre dans ses immenses yeux noirs. et ton prénom à toi, c’est quoi ? elle te répond qu’elle s’appelle lucy, mais qu’elle ne vient pas pour elle encore une fois, tu aurai préféré au final. tu lui demandes rapidement si tu lui offres quelque chose à boire, elle décline poliment, et te laisse comme un con, tu la regardes partir comme un con. tu mattes son cul, comme un con, et tu t’énerves quand j-e te dit qu’en fait il pourrait la mettre dans son lit. tu rentres tout seul chez toi, ta sœur ne dort toujours pas. lucy, lucy, lucy.


tes lèvres effleurent enfin celle de la belle. ton corps bloque le sien contre le mur de la cuisine, des gens passent à côté de vous, surement pour venir chercher les quelques bières restantes dans le frigidaire. elle pose son index sur ta bouche comme pour mettre une barrière de plus entre vous. après plus d’un mois elle se fait encore désirer. ta main passe doucement dans sa nuque, tu te colles un peu plus à elle. lucy cède, elle met fin aux quelques millimètres qui vous séparent. le baiser que tu lui offres est déjà trop emplis de sentiments, mais pour une fois tu n’y prêtes pas attention. un fin sourire se dessine sur son visage lorsque tu la regardes à nouveau, il en est de même pour toi. sa tête se pose sur ton torse, et tu la serres fort dans tes bras.
un mois de relation. deux mois de relation. trois mois. camille, je suis enceinte. c’est comme une bombe lâchée au milieu de votre vie. ton cœur s’arrête de battre l’espace de quelques secondes qui te paraissent être des heures. un rire nerveux te prend, tu serres la machoire sous le coup d’une colère violente qui parcoure ton corps, puis tu t’assois sur le lit. les yeux humides tu regardes la fille que tu aimes. tu n’arrives pas à lire dans ses yeux, mais la peur se dessine sur son visage d’enfant. tu attrapes la jeune femme par la taille, pour qu’elle se rapproche de toi, ton visage se pose contre son ventre, tu fermes les yeux. tu ne réfléchis pas longtemps. je veux qu’on le garde, si tu en as envie aussi. tu ne penses pas une seconde à ce que pourrait penser le patriarche beauclair, ni même à ce que ta sœur pourrait penser. tu penses à elle, et à lui.


juliette a un des jumeaux dans les bras, ta fille s’amuse avec les cheveux de ta sœur, les emmêlant dans tous les sens possible et imaginable. un sourire se dessine sur ton visage, juliette elle ne sourit pas. elle soupire bruyamment. elle pose l’enfant à terre, et lui dit de filer dans sa chambre avant qu’elle ne s’énerve pour de bon. une fois que la petite tête blonde eu disparu, c’est vers toi qu’elle se tourne, regard noir. je ne la supporteplus. ta sœur se met à parler en français, ce qui est mauvais signe. je ne comprends toujours pas pourquoi. Pourquoi tu t’es marié avec elle ? pourquoi camille ? se met-elle à hurler. tu ne l’as jamais aimé, et tu ne l’aimera jamais mais … elle te coupe, comme à son habitude, quand madame parle tu n’as pas le droit d’ouvrir la bouche. la question n’est pas là. tu as gaché ta vie, tu le sais. tout le monde le sait camille. tout le monde.
uc.