Sujet: EVY ♥ « Qu'est-ce que tu fais là ? » Mer 10 Juil - 21:22
« QU'EST-CE QUE TU FAIS LÀ ? » evy & eden
Il fait beau aujourd’hui. J’aime le soleil, sa chaleur, sa lumière et, lorsqu’il montre le bout de son nez, il est presque certain que je serai de bonne humeur toute la journée. C’est d’ailleurs le cas jusqu’à maintenant, et ce, même si je me suis levée bien trop tôt à mon goût. Il était à peine cinq heures quand j’ai ouvert les yeux ce matin, bien trop éveillée pour me rendormir. Je me suis donc levée et, une tasse de thé à la main, je me suis réfugiée dans mon studio. Même si je déteste le réveil, j’adore en revanche peindre durant les premières heures du matin. Il n’y a presque pas de bruit dans les rues et la lumière du soleil levant inonde mon atelier par toutes les fenêtres. C’est le meilleur éclairage pour mettre en valeur les couleurs vives que j’utilise dans mes œuvres et c’est aussi celui qui me rend le plus sereine. Surtout que lorsque je me mets à peindre, j’arrête de penser à mes problèmes. Je ne me concentre plus que sur la vie que je veux donner aux images dans ma tête et ça accapare toute mon attention. Tellement, que j’en ai oublié ma tasse de thé, qui s’est vite refroidie. J’ai aussi oublié les minutes qui passent toujours trop vite quand je suis dans mon petit monde.
Merde ! 8h48. Je dois ouvrir la librairie à 9h00, je n’ai pas pris ma douche et je suis encore en pyjama sous ma vieille chemise tachée de peinture. Bref, je suis en retard et pas qu’un peu ! Je me dépêche de rincer et d’essuyer mes pinceaux, mais dans ma hâte de les entasser pêle-mêle sur la petite table, je heurte ma tasse de thé encore pleine qui va s’éclater sur le plancher. Bon, ok, on respire, ça ne sert à rien de s’énerver, ça ne fait que plus de dégâts. De toute façon, c’est rare que des clients attendent à la porte pour l’ouverture. Et puis de toute manière, s’il y a vraiment un imbécile à la porte pour acheter sa copie des Misérables à neuf heures du matin, il attendra, c’est tout. Ma décision prise, je m’empare d’un rouleau de papier essuie-tout pour ramasser le dégât, ce que je fais quand même en pestant contre ma maladresse.
Une demi-heure plus tard, je descends à la volée l’escalier qui me mène à l’arrière, dans l’entrepôt de la librairie. Je jette un rapide coup d’œil par la porte vitrée. Heureusement, il n’y a personne qui attend. Je crois bien que j’ai même le temps de cataloguer quelques nouvelles œuvres qui sont arrivées hier soir et dont je n’avais pas vraiment envie de m’occuper. Je m’exécute donc, ouvrant carton après carton. Je note les titres dans mon inventaire, ainsi que l’auteur et le nombre de copies que j’ai. Il ne me faut pas bien longtemps pour tout cataloguer puisqu’il n’y a qu’une dizaine de nouveaux romans.
9h30, ce n’est quand même pas si mal pour ouvrir, considérant que je n’étais pas du tout prête il y a peine trois quarts d’heure. Je me dirige finalement vers la porte et, en m’étirant pour déverrouiller le cadenas du haut, je constate qu’il y a quelqu’un d’assis devant mon commerce, une jeune fille. J’ouvre la porte et le bruit attire son attention. Lorsqu’elle se tourne vers moi, je la reconnais tout de suite. « Evy, qu’est-ce que tu fais là ? » Surprise, je l’invite néanmoins à entrer dans ma librairie. Elle me suit et je tire un tabouret de sous le comptoir pour qu'elle puisse s'asseoir. Honnêtement, je ne suis pas certaine que je m’attendais à la revoir. Je lui jette un coup d’œil en coin. Elle n’a pas l’air super en forme, je me demande ce qui la tracasse… et ce qu’elle est venue chercher ici. Parce que franchement, je doute qu’elle est venue acheter un bouquin à cette heure.
Sujet: Re: EVY ♥ « Qu'est-ce que tu fais là ? » Jeu 11 Juil - 19:49
Il fait un peu trop beau aujourd’hui. Je suis encore dans mon lit toute endormie quand le soleil se pointe et m’aveugle presque me rappelant que j’ai oublié de fermer les rideaux en me couchant parce que je me suis endormie trop tôt hier soir le ventre vide. J’avais finalement sorti ma carcasse du lit pour me traîner tranquillement vers la salle de bain où j’avais pris une bonne douche. J’avais toujours besoin d’une bonne douche pour commencer la journée et c’est ce que je fis dès mon réveil. J’avais ensuite machinalement fait sécher mes cheveux avant de les ramener en chignon sur ma tête. Je me suis ensuite habillée pour finalement aller grignoter un petit croissant. Mon père était déjà parti à l’hôpital et je me retrouvais toute seule dans la maison. Je ne savais pas ce que j’allais faire de ma journée.
Puis, je suis sortie de la maison me décidant d’aller me chercher un nouveau bouquin sur le dessin. J’avais commencé à prendre des petits cours de dessin avec Elijah et j’avais envie d’apprendre un peu de tout et je voulais des trucs sans être obligé d’embêter tout le temps ce pauvre Elijah bien que ca lui fasse de l’argent de poche. Je n’étais pas riche non plus. Je suis donc passée par le garage où j’ai récupéré mon vélo après avoir mis mon sac à dos sur mes épaules avant de monter sur mon vélo et de pédaler jusqu’à la librairie. J’y étais déjà allée et j’avais rencontré la propriétaire avec qui j’avais longuement discuté. Elle était ce qui se rapprochait le plus d’une amie chose que je n’avais pas.
Je m’y étais rendu pour l’ouverture à 9h00, mais la porte était toujours verrouillée. J’avais donc mis le cadenas sur mon vélo et j’avais simplement pris place au sol contre le mur de la bâtisse. J’avais sorti mon livre de dessins et je m’étais amusée à faire une esquisse de l’église que je voyais au loin histoire de passer le temps. Je me demandais ce qui se passait avec Eden aujourd’hui, elle avait du retard sur l’ouverture de sa boutique. « Evy, qu’est-ce que tu fais là ? » Puis, la porte s’était ouverte et elle m’avait regardé l’air vraiment surprise. Je m’étais redressée, non pas que je n’aimais pas le sol, mais ce n’était pas si confortable que ca.
« Salut Eden… je suis venue pour…. ? » Je me suis arrêtée de parler… Honnêtement pourquoi étais-je ici? La première fois que je l’avais rencontré, on avait longuement discuté et ca m’avait fait du bien, mais pour le moment, je ne savais pas exactement ce que je faisais ici ni pourquoi je venais ennuyer cette gentille femme avec mes petits problèmes d’adolescente. J’entrai finalement dans la boutique et m’installai sur le tabouret qu’elle venait de tirer pour moi. « Je voulais d’abord m’acheter un bouquin de dessins, mais j’ai aussi eu envie qu’on discute comme la dernière fois… Ca t’es arrivé à mon âge d’être déprimée et d’avoir envie de rien… ? ».
Sujet: Re: EVY ♥ « Qu'est-ce que tu fais là ? » Jeu 11 Juil - 23:38
« QU'EST-CE QUE TU FAIS LÀ ? » evy & eden
J’ai décidé d’ouvrir une librairie parce que j’aime énormément lire. Ça me permet de m’évader dans un autre monde et de mettre dans la peau d’héroïnes courageuses ou insignifiantes. Grâce à elles, je vis une vie différente de la mienne, une vie dans laquelle tout finit toujours bien et où les erreurs du personnage lui permettent de changer quelque chose d’important dans le monde. Moi, mes erreurs ne m’ont pas servi à grand-chose, en fin de compte. Je suis de retour à la case départ: je suis revenue dans mon petit coin perdu, pas un sou de plus dans les poches et sans même avoir eu mon quinze minutes de gloire. C’est peut-être pour ça que je dévore les romans à l’eau de rose (ce que je m’avoue encore difficilement parce que bon, j’en ai un peu honte), et que je garde mes préférés à portée de la main pour les soirs où j’ai un coup de blues.
J’adore aussi l’odeur des livres, vieux comme neufs. Ils ont tous un petit quelque chose qui les identifie, un arôme particulier selon la maison d’édition ou l’époque à laquelle ils ont été imprimés. C’est sans doute ce qui explique que j’aime autant me retrouver dans mon petit commerce. Et puis, franchement, ça ne me dérange pas tant que ça lorsqu’il n’y a pas de clients. J’en profite pour lire, ou dessiner des croquis approximatifs pour mes prochaines toiles. Ces longues heures passées seules derrière le comptoir, ça nourrit mon côté légèrement antisocial.
Mais pour l’instant, je ne suis pas seule dans ma boutique. Il y a Evy, qui s’est installée sur le tabouret que je lui ai passé. Je me souviens très bien de la jeune femme. Elle est venue me voir il y a environ trois semaines. Elle cherchait un bouquin particulier, pour un de ses cours il me semble. Pour être honnête, et ça m’embête un peu de l’avouer, ne serait-ce qu’en mon for intérieur, j’ai été plutôt désagréable avec elle. Au moment où elle allait sortir de la librairie, je l’ai arrêtée. Je me sentais mal parce que ce n’était clairement pas de sa faute si j’étais de mauvaise humeur. Je l’ai invitée à boire quelque chose, mais comme elle ne voulait pas monter, on s’est retrouvé assises ensemble au comptoir de la librairie. Nous avons beaucoup parlé cette journée-là et j’ai vite compris que c’était une adolescente très timide et en pleine crise d’identité. Disons qu’elle n’était pas exactement la meilleure cliente à brusquer sans raison et j’étais contente de l’avoir invitée à rester. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle revienne par contre.
« Je voulais d’abord m’acheter un bouquin de dessins, mais j’ai aussi eu envie qu’on discute comme la dernière fois… Ça t’es arrivé à mon âge d’être déprimée et d’avoir envie de rien… » Je m’attendais encore moins à ça ! Mais je sens que c’est sérieux; il y a vraiment quelque chose qui ne va pas en ce moment chez elle et si elle a besoin de parler, je suis là. Je ne suis peut-être pas la mieux placée pour donner des conseils, mais au moins, je sais écouter. « Pour ton livre, j’en ai pas des tonnes, mais il y a une petite section là-bas. Au pire, je te commande celui que tu veux si tu cherches quelque chose en particulier. » Je lui pointe vaguement une étagère sur le mur du fond, puis je m’accoude sur le comptoir. « Et, oui, ça m’est déjà arrivé. Plusieurs fois même, et pas juste à ton âge. J’ai… » Je prends une courte pause. Je ne lui ai pas encore raconté mon histoire, quoique qu’elle en a sûrement entendu parler à un moment ou un autre, mais je ne suis pas sûre que je veux tout déballer. Je décide d’attendre encore un peu. Elle est si jeune… j’ai pas envie de lui apporter la preuve qu’il y a plein de choses pourries dans le monde. « J’ai encore des moments où j’me sens comme ça. Dans ce temps-là, j’essaie de trouver une chose de positive dans ma journée et je m’y accroche. » J'hésite un peu, puis je lui pose finalement la question qui me chicote depuis qu'elle est arrivée. « Ça va comment toi ? »
Sujet: Re: EVY ♥ « Qu'est-ce que tu fais là ? » Mar 16 Juil - 18:36
Je regardais la direction qu’elle me pointa alors qu’elle venait tout juste de répondre à ma première affirmation à ce qui avait attrait au livre que j’étais venu acheté : « Pour ton livre, j’en ai pas des tonnes, mais il y a une petite section là-bas. Au pire, je te commande celui que tu veux si tu cherches quelque chose en particulier. » Elle me disait qu’elle n’en avait pas des tonnes mais honnêtement ce n’était pas grave pour moi l’important c’était que j’en aille un nouveau pour simplement m’amuser à dessiné. J’avais envie de dessiner quelque chose pour le plaisir, j’avais envie d’apprendre des techniques ou même d’exploiter des technique qu’on m’avait montré à mon dernier cours de dessin. « Je regarderai dans la section pour voir ce qu’il y a! Ce n’est pas bien grave, je me contenterai de ce qu’il y a ici. »
Je me souviens que la première fois que je l’avais rencontré, elle n’avait pas été des plus sympa avec moi et puis je pouvais comprendre un peu au fond, j’étais parfois une plaie pour bien des gens, mais en m’en allant de la boutique, elle avait fini par me rattraper et on avait tout simplement discuté de long en large jusqu’à ce que je me décide à repartir vers la maison car je sentais tout de même que je pouvais vraiment être en train de la déranger et je ne voulais pas ca.
« Et, oui, ça m’est déjà arrivé. Plusieurs fois même, et pas juste à ton âge. J’ai… » J’eu un petit sourire à ses paroles, mais elle m’inquiéta un peu en disant que ce n’était pas seulement à mon âge qu’elle n’avait eu envie de rien et qu’elle avait été déprimée. Je n’avais pas envie de passer ma vie en étant déprimée et en dérangeant tout le monde sur mon passage. Qu’est-ce que j’allais pouvoir faire? Je restai toutefois tranquille car elle n’avait pas fini sa phrase et elle attendait sans doute de trouver les bons mots pour m’en parler.
« J’ai encore des moments où j’me sens comme ça. Dans ce temps-là, j’essaie de trouver une chose de positive dans ma journée et je m’y accroche. » Elle me donnait un truc pour essayer de surmonter tout ça. Le truc positif de ma journée était bien d’être venue ici. Mais je ne savais pas si toutes les journées allaient être aussi faciles à analyser. J’allais devoir essayer. « Au moins aujourd’hui, le truc positif c’est d’être venue ici pour te parler. J’ai du mal à en parler avec mon père. Il s’inquiète beaucoup trop et j’ai peur qu’il agisse simplement en médecin et qu’il veule traiter ce que j’ai… »
Ca me faisait un peu de bien de lui parler, mais je ne savais pas si on allait faire ca encore longtemps jusqu’à ce qu’elle me demande comment j’allais. C’était plutôt rare que quelqu’un voit que j’existe alors j’allais bien en ce moment « Ça va comment toi ? » Elle était accoudée au comptoir tout simplement à me regarder en attendant une réponse. Je la regardai finalement avant de répondre : « Je survie un jour à la fois. J’aurais bien voulu passer inaperçu la coupure que je me suis fais sur la hanche, mais mon père l’a remarqué et j’ai dû passer à l’interrogatoire. Parfois le fait qu’il soit médecin m’énerve un peu. »
Sujet: Re: EVY ♥ « Qu'est-ce que tu fais là ? » Mer 24 Juil - 4:55
« QU'EST-CE QUE TU FAIS LÀ ? » evy & eden
« Je regarderai dans la section pour voir ce qu’il y a! Ce n’est pas bien grave, je me contenterai de ce qu’il y a ici. » Sa réponse me fait sourire, même si je ne sais pas vraiment pourquoi. En tout cas, ce qui est certain, c’est que j’aimerais avoir plus de clients comme elle, à qui il est aussi facile de plaire. Je crois qu’elle a rarement l’habitude de s’opposer à son interlocuteur. Même si elle avait cette confiance en elle qui lui manque cruellement, je devine une jeune fille timide, qui dit rarement un mot plus haut que l’autre. Enfin, je me trompe peut-être. Après tout, nous ne sommes vues que deux fois, en comptant celle-ci. De toute façon, je suis libraire et je sais bien qu’on ne doit pas juger un livre par sa couverture. Il y a sûrement le potentiel nécessaire à un caractère explosif caché là-dedans, sauf qu’elle l’ignore. Je ne voudrais pas être le détonateur : le jour où ça pètera, ça ne se passera pas à moitié.
Ne pas oser s’exprimer librement comme elle le fait, c’est aussi destructeur que lorsque quelqu’un s’amuse à vous écraser et à vous enlever ce droit lui-même. J’imagine que le poids imaginaire dans la poitrine qui l’empêche de respirer convenablement ressemble à celui qui m’étouffait pendant plusieurs années. Je ne peux que lui souhaiter de réussir à se construire une armure de confiance et d’assurance.
Je suis contente de voir qu'elle semble trouver mon conseil judicieux. Je n'ai jamais été très bonne pour conseiller les gens, même avant ce qui m'est arrivé. Je me souviens de mes amies qui venaient me voir et me racontaient leurs problèmes... Je les écoutais, bien sûr ; je les consolais aussi (pour ça, je suis plutôt douée), mais je ne savais jamais quoi leur dire. J'avais bien mes opinions sur ce que j'aurais fait dans leur situation, mais je ne trouvais pas ça très utile. Parce qu'au bout du compte, la façon dont, moi, j'agirais n'a rien à voir avec leurs problèmes. Ce qui était important, c'est comment elles réagissaient. C'est pourquoi, quand Evy m'a demandé conseil, je ne savais trop quoi lui répondre. Pourtant, comme je peux le constater, elle a déjà décidé d'appliquer ma méthode. « Au moins aujourd'hui, le truc positif c'est d'être venue ici pour te parler. J'ai du mal à en parler avec mon père. Il s'inquiète beaucoup trop et j'ai peur qu'il agisse simplement en médecin et qu'il veule traiter ce que j'ai... » Je suis flattée qu’elle me considère comme le point positif de sa journée. Un peu trop d’ailleurs, ce n’est pas une si grosse affaire, non ? J’imagine que c’est tout simplement parce que ça fait trop longtemps que je n’ai pas été utile pour quelqu’un. « Tu sais, je ne crois pas que c’est parce qu’il est médecin que ton père s’inquiète. Le mien était militaire et pourtant c’était un vrai papa poule. C’est tout simplement que le tien a les mots techniques pour parler de ce qui te tracasse. Qu’en penses-tu ? »
Tiens, elle a eu l'air surprise que je m'inquiète de ses états d'âme. Personne ne s'intéresse-t-il donc à sa personne ? Et pourtant, d'après ce qu'elle me raconte, elle est tellement, tellement importante pour son père. Sans même l'avoir rencontré, je peux affirmer qu'elle est la prunelle de ses yeux. D'accord, avec son attitude d'adolescente, il semble juste un peu trop protecteur et vaguement étouffant, mais c'est normal. Sinon, elle doit bien avoir des amies à qui elle peut se confier aussi, non ? « Je survis un jour à la fois. J'aurais bien voulu passer inaperçu la coupure que je me suis faite sur la hanche, mais mon père l'a remarqué et j'ai dû passer à l'interrogatoire. Parfois, le fait qu'il soit médecin m'énerve un peu. » Je ne peux empêcher la surprise de se lire clairement sur mon visage. Si je m'attendais à ça ! Son problème est peut-être plus grave que je ne le pensais, surtout qu'elle n'a pas l'air de vouloir en parler plus qu'il le faut avec son père. Remarque, s'il s'énerve autant qu'elle me l'a relaté, c'est compréhensible. « Attends, tu t'es coupée ? Pourquoi t'as fait ça ? » Aussitôt que la question a franchi mes lèvres, je m'en veux. On dirait, avec le ton que j'ai employé, que je la juge et ce n'est pas du tout l'impression que je veux envoyer. J'hésite pourtant à me corriger, parce que je veux quand même la réponse à ma question.
Sujet: Re: EVY ♥ « Qu'est-ce que tu fais là ? » Lun 29 Juil - 18:59
[quote="Evy G. Olson"]
Tu sais, je ne crois pas que c’est parce qu’il est médecin que ton père s’inquiète. Le mien était militaire et pourtant c’était un vrai papa poule. C’est tout simplement que le tien a les mots techniques pour parler de ce qui te tracasse. Qu’en penses-tu ? » Elle commence donc à me donner son avis sur mon père qui ressemblait pas mal au sien, en gros, nos pères étaient tout deux des pères poules et je devais sans doute me consoler en me disant que mon père m’aime au moins. Eden semblait avoir eu elle aussi des problèmes à l’adolescence. Elle me faisait un peu réaliser que je n’étais pas seule dans ma condition. Je n’ai pas eu beaucoup d’amies dans ma vie et elle me semblait la personne idéale pour tenter de m’aider du mieux qu’elle le pouvait à me sortir tout ca de la tête. J’espérais sincèrement ne plus avoir à me tourmenter avec tout ca. J’aimerais avoir un ou une copine. Qui sait ce qui pourrait arriver? « Mon père m’a demandé si je voulais voir une psychologue et j’ai cru qu’il me prenait pour une folle… » Sans doute qu’elle allait avoir la même opinion que lui pour dire d’être contre moi et de lui donner raison. Mon père m’avait expliqué que je n’étais pas folle et que j’avais simplement besoin de parler tout comme lui en avait eu besoin à la mort de ma mère.
« Attends, tu t'es coupée ? Pourquoi t'as fait ça ? » Quelle gaffe je venais encore de faire. Je ne pensais pas qu’Elle serait du genre à me juger et je me lève finalement pour prendre mon sac. Je n’étais pas venu ici pour me faire juger. Elle aussi, elle allait finir par me traiter de folle. Non mais si je voulais me couper c’Était peut-être parce que j’avais besoin de me prouver quelques choses ou bien que j’avais simplement fait un truc que je ne considérais pas comme si grave que ca. J’avais sans aucun doute besoin de quelqu’un pour m’occuper et j’appréciais de plus en plus l’idée de mon père veuille me faire voir une psychologue car apparemment parler avec des gens de mon entourage était impossible car ils avaient tous leur opinion et me jugeait évidemment.
« Donc je vais te laisser, je n’ai pas besoin de me faire jugé…. C’Est certain que je me coupe pour le plaisir et pour faire chier tout le monde. » Je m’emportais, ces derniers temps j’avais un tempérament assez explosif. J’avais une soudaine envie de crier et d’aller défoncer quelque avec un bâton de baseball. « Je me suis coupée parce que je me trouve moche, parce que je n’ai pas d’amies, parce que je suis trop timide, je ne sais pas ce que je ferai de ma vie, je ne sais pas si j’aime uniquement les hommes….. » même si je bouillonnais à l’intérieur j’avais de nouveau l’impression d’avoir parler trop vite.