arlie était encore à l'école, et, ayant été de garde durant tout la journée d'hier, je savourais aujourd'hui mon repos. Felix m'avait appelé en début d'après-midi pour me dire qu'il allait bientôt passer à la maison, après avoir terminé son travail au journal. Une nouvelle qui d'un côté m'avait fait plaisir parce que je savais que j'allais enfin pouvoir le voir, et d'un autre côté, m'avait angoissée, car je savais que l'heure était arrivée pour moi de lui annoncer ma grossesse. J'avais prévu de le faire plus tard, ne m'étant pas attendue à le voir si tôt, mais là, une semaine s'était écoulée depuis que j'avais fait le fameux test, il était quand même grand temps que je l'en informe. Déjà, pendant cette petite semaine, j'avais été mal à l'aise avec lui, avec l'impression que je lui cachais quelque chose, et que je n'étais pas vraiment digne de son amour. Je m'étais accordée ce délai d'une semaine pour réfléchir à la façon dont je lui apprendrais la nouvelle, et bien que ce délai soit écoulé, je ne savais toujours pas comment m'y prendre pour amener le sujet entre nous. C'était tellement délicat, et à vrai dire, il n'y avait pas trente-six mille façons d'annoncer ça. Prononcer juste les trois mots 'je suis enceinte' suffisaient pour que le message soit transmis, mais je voulais que toutes les conditions soient réunies pour que la nouvelle passe un peu mieux chez Felix. Qui plus est, j'avais trouvé le ton de sa voix au téléphone assez étrange, comme si l'idée de venir me voir avant de rentrer chez lui ne lui plaisait pas vraiment. Jamais je ne l'avais entendu me parler aussi froidement, mais, peut-être qu'il en avait été obligé à cause de la présence de son tyran de patron. Toujours est-il que j'avais bien détecté que quelque chose n'allait pas dans sa voix … mais quoi ? Était-il déjà au courant que j'étais enceinte ? Je ne l'espérais pas, il n'y avait que moi qui pouvait le lui annoncer, j'y tenais vraiment, et c'était on ne peut plus normal. Cela dit, cela m'étonnerait, seule Ella le savait, et je l'imaginais mal tout déballer à Felix dans mon dos. Y avait t-il un problème avec moi ? Notre couple ? Carlie ? Ses parents ? Un tas de questions se bousculaient dans ma tête, et plus je m'interrogeai, plus la peur me rongeait. En tout cas, pour qu'il quitte son travail avant l'heure, Felix devait avoir quelque chose d'urgent à me dire, quelque chose qui ne peut pas se dire au téléphone apparemment, mais de vive voix.
La sonnette de la porte d'entrée retentit, et mon cœur fit un énorme bond dans ma poitrine. En me dirigeant vers la porte, j'avais vraiment l'impression de me diriger vers l'échafaud. Pourtant, ce n'était que Felix, mais à sa voix, j'avais tout de suite su que quelque chose ne tournait pas rond, quelque chose d'important, au point qu'il doive quitter son travail plus tôt que prévu pour m'en parler. Et puis, c'était le moment idéal de lui annoncer que j'attendais un deuxième enfant, son enfant, mais ça, je savais d'avance qu'il le prendrait mal. Alors forcément, je ne me faisais pas d'illusion, ce moment allait être riche en émotions pour moi, comme pour lui. J'ouvris la porte, et malgré l'inquiétude, je ne pus m'empêcher de sourire en le voyant face à moi. Puis je le pris dans mes bras en le serrant doucement contre moi, avant de l'embrasser. Il me manquait. Il nous manquait, à Carlie et moi. D'ailleurs, il me tardait de le voir emménager à la maison, mais quelque chose me disait que Felix deviendrait réticent à entreprendre ce déménagement dans quelques minutes. Je n'étais plus rien sans lui. En seulement deux mois de relation, il était devenu tout pour moi, et nos problèmes n'y changeraient rien. Je me détachais finalement de lui pour le regarder. Il semblait un peu ailleurs, et je me rendais bien compte que derrière son faible sourire se cachait un souci. Il n'avait pas franchement l'air dans son assiette. « Felix … Ça va ? » Demande complètement stupide, qui était sortie comme un vieux réflexe, et dont j'avais déjà la réponse rien qu'en voyant sa tête. Évidemment que ça n'allait pas fort. Les questions fusaient dans ma tête, et à mesure que je lisais l'expression de son visage, mon sourire disparaissait peu à peu. Le suspens était de plus en plus insoutenable pour moi. J'avais besoin de savoir pourquoi il était comme ça avec moi, aussi tracassé, parce que moi aussi, j'avais quelque chose d'important à lui dire... mais comment allait-il réagir s'il était déjà contrarié à la base ? Je le laissai entrer puis refermai la porte derrière lui. « Tu as déjà fini ? … Qu'est-ce qui se passe ? » L'inquiétude devait s'entendre dans ma voix, et aussi se lire à merveille sur mon visage. Il était temps qu'il me réponde, parce que l'attente était en train de devenir insupportable. Mon cœur tambourinait sous ma poitrine, j'étais en train de m'imaginer tout et n'importe quoi. Bon sang, qu'est-ce qu'il y avait ? Avant de lui annoncer quoi que ce soit, il fallait que je sache ce qui n'allait pas chez lui. Je détestais le voir comme ça, d'autant plus qu'en deux mois, il ne m'en avait pas vraiment donné l'habitude, paraissant toujours en pleine forme et croquant la vie à pleines dents.
Dernière édition par Neela D. Owens le Lun 12 Aoû - 0:14, édité 3 fois
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Dim 11 Aoû - 23:37
« ... À toi de faire ton choix, mais il me faut la réponse lundi maximum pour que je fasse toutes les démarches avec New-York. » Je ne répondis même pas à mon “abruti de patron” comme j'aimais l'appeler avec Neela. Pourtant j'aurais du être ravi. Lui en tout l'était, il avait une possibilité de se débarrasser de moi. Et c'était le cas pour moi aussi. Et pourtant je n'arrivai pas à me réjouir entièrement de cette proposition de mutation dans un plus grand journal à New-York. Cela voulait dire que je faisais bien mon travail, que j'avais le niveau pour grimper dans l'échelle, pour aller travailler dans la Grosse Pomme : cela avait toujours été mon rêve, dès le début de mes études de journalisme. Quel jeune ne donnerait pas tout pour aller travailler à New-York ? Il y a tellement à faire, à voir, tellement de gens à rencontrer, de reportages et d'articles géniaux et intéressants... Il y a encore deux mois, j'aurais dis oui sans hésiter, je n'aurais même pas eu besoin de “réfléchir jusqu'à lundi”. Maintenant, j'étais dans un immense dilemme. Il y avait Neela et Carlie. Je les avais déjà laissées une fois, je ne pouvais pas me permettre de le faire une seconde fois. Revenu au bureau que j'occupe habituellement, je n'avais pas la tête à recommencer mon article là où je l'avais arrêté avant que mon patron ne m'appelle. J'avais envie de partir, et d'emmener les deux femmes de ma vie avec moi. Tout serait tellement plus simple... Mais il y avait nos parents, nos amis, et l'école de Carlie à Arrowsic. Partir à New-York signifierait changer radicalement de vie, tout plaquer pour être loin de ceux avec qui on a passé toutes nos vies. Et ça, je savais que Neela ne pourrait pas l'accepter, cela ferait trop de changements brutaux.
J'avais donc quitté le journal plus rapidement, promettant à mon patron de terminer l'article chez moi... ce que je n'avais pas vraiment l'intention de faire. J'avais surtout l'intention de parler à Neela. Je l'appelai rapidement avant de démarrer la voiture. Je n'arrivai pas à garder la voix enjouée que j'avais d'habitude quand je lui parlais, à avoir un immense sourire sur le visage. Là, je glissai ma main sur mon volant comme si j'étais déjà en face de Neela et que je cherchai à occuper mes mains pour cacher ma gêne de devoir lui annoncer quelque chose comme une mutation, même si elle était liée à une promotion. J'étais directement passé chez elle. Au plus vite cela serait annoncé, au plus vite nous serions tranquilles avec cette histoire. Je sonnais, et la porte s'ouvrit rapidement, laissant apparemment une Neela assez souriante, qui me prit dans ses bras avant de m'embrasser. Bien que refermant mon étreinte autour d'elle, je n'avais pas approfondi le baiser comme d'habitude. Cette histoire me tracassait trop. « Felix … Ça va ?... Tu as déjà fini ? Qu'est-ce qui se passe ? »
« Il faut que je te parle... »
Elle avait bien vu que ça n'allait pas de toute façon, inutile de lui dire que tout allait bien dans le meilleur des mondes. J'avançai avec elle jusqu'au salon, où nous nous assîmes dans le canapé. Il y eut un moment de silence, durant lequel je cherchais comment lui dire cela. Il n'y avait pas des tonnes de façons de le dire, et l'annoncer clairement serait sûrement une bonne chose. Il fallait éviter de tourner autour du pot dans ce genre de situation. J'espérai juste qu'elle ne s'était pas déjà fait des idées après mon appel, par exemple que je venais pour lui annoncer en face que je voulais arrêter notre relation, ou ne plus la voir, ni elle ni Carlie. J'en étais bien incapable.
« Je... L'autre abruti m'a proposé une sorte de promotion... »
Dis comme ça, c'est sûr qu'il n'y a rien de tragique. J'avais laissé un petit blanc, puis me rendis compte qu'il fallait que je continue pour ne pas que Neela me saute dans les bras en criant de joie sans connaître les inconvénients de l'histoire.
« ... dans un autre journal qui est un peu lié à celui où je suis maintenant... à New-York. »
Voilà. C'était dit. Il était inutile que je précise que j'allais devoir partir si j'acceptai. Elle le comprendrait bien toute seule. J'avais accouru chez Neela après le travail, je n'avais même pas encore pesé le pour et le contre, j'étais seulement resté sur ce problème majeur. Mais je me rendais compte que je le faisais petit à petit dans ma tête, en lui annonçant. Alors que je n'osai pas vraiment la regarder jusqu'à maintenant, je tentai tout de même un petit regard pour voir sa réaction... C'était bien ce que je pensais.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Lun 12 Aoû - 15:35
« Il faut que je te parle... » Mon sang ne fit qu'un tour. Felix voulait me quitter. J'en étais persuadée. Je me disais qu'il avait du apprendre ma grossesse par quelqu'un d'autre, Mattia peut-être, et que cette nouvelle l'avait mis hors de lui, au point de vouloir mettre un terme à notre couple. Notre histoire allait s'effondrer dans les prochaines minutes, j'en avais bien l'impression, à entendre sa voix et à voir l'expression catastrophée de son visage. Je n'avais pas tardé à aller le rejoindre sur le canapé, impatiente qu'il démente cette idée affreuse qui m'était spontanément venue à l'esprit. Avant même qu'il ne prenne la parole, j'avais bien senti que Felix ne savait pas comment s'y prendre, avec quels mots m'annoncer la nouvelle.
« Je... L'autre abruti m'a proposé une sorte de promotion... » Je ressentis un grand soulagement. Je regrettais presque d'avoir pensé ça, de l'avoir cru capable de vouloir une telle chose, c'était impossible. J'esquissai un sourire, pensant l'espace d'une seconde que tout compte fait, c'était une formidable nouvelle, puis, voyant que l'expression de son visage ne changeait pas, lui lançai un regard interrogateur comme pour le prier de poursuivre son explication avant que je ne me fasse de fausses idées. Dit de cette façon, c'est sûr, ce n'était pas si dramatique, au contraire, mais malheureusement, il semblait y avoir une suite. « ... dans un autre journal qui est un peu lié à celui où je suis maintenant... à New-York. » A New-York. Je haussais les sourcils en entendant la toute dernière partie de sa phrase, avant de finir par les froncer. Je n'en revenais pas, comment son patron pouvait-il nous faire une telle chose ? A New-York. Je ne retenais que ça, j'avais l'impression que le nom de la ville résonnait sans cesse dans mes oreilles, et que le simple fait de l'entendre de la bouche de Felix me fendait le cœur. Felix là-bas, moi attendant un enfant de lui et Carlie à Arrowsic, c'était impossible. Et puis, pourquoi New-York ? D'habitude, entendre parler de la Grosse Pomme me faisait sourire car elle me rappelait ma rencontre avec Felix il y a dix ans, mais là, je n'avais même plus la force de sourire. En tout cas c'était officiel, je détestais son patron, plus que n'importe qui. Un long silence s'installa, et après avoir bien analysé, - mais pas du tout encore encaissé - le problème, je baissais les yeux. La tension était palpable. Je ne savais pas quoi faire, pas quoi dire. C'était tellement inattendu. J'aurais dû me réjouir pour lui, parce que cela signifiait qu'il était un excellent journaliste, qu'il faisait très bien son travail, et que partir à New-York, c'était en quelque sorte son rêve qui commençait à devenir réalité … Pourtant, je n'y arrivais pas. C'était peut-être une forme d'égoïsme de ma part, mais j'étais déçue, parce que Felix loin de moi, c'était tout simplement impossible, d'autant plus que j'étais de nouveau enceinte, et qu'il ne pouvait pas me laisser une seconde fois. Tout s'écroulait. Là, ce n'était même plus un nuage de poisse, mais carrément un ouragan de poisse qui s'abattait sur nous, sauf que cette fois, je n'allais pas en rire. « New-York … c'était ton rêve d'aller travailler là-bas … » Même si je baissais la tête, on pouvait clairement deviner que cette nouvelle ne m'enthousiasmait pas. J'étais bien incapable de lui cacher ma déception, elle était tellement forte, et de toute façon, Felix n'avait pas l'air ravi lui non plus, même si effectivement, c'était son rêve. Il me l'avait dit plusieurs fois que, depuis qu'il avait commencé ses études, partir là-bas, dans une ville aussi dynamique et intéressante, c'était son objectif. Travailler là-bas, c'était son but ultime, qui rimait forcément avec sa belle réussite, bref, l'accomplissement de son projet professionnel. Toujours est-il que je n'appelais pas ça 'une promotion', finalement. Elle en était une professionnellement pour Felix, mais pour moi, elle annonçait surtout une cassure dans notre couple et dans notre jolie petite vie de famille. Elle venait détruire tout ce que nous avions déjà construit ensemble en l'espace de deux mois. Ma gorge était serrée, j'avais la sensation de ne plus pouvoir m'exprimer. Relevant doucement la tête, je finis par poursuivre d'une timide voix. « Si c'est vraiment ton rêve, je te dirais d'accepter mais d'un autre côté … ta vie, elle est ici, non ? Tu as tes parents, moi, Carlie, et puis ... » Mon cœur accéléra sa cadence. Je n'osais même pas le regarder dans les yeux tellement j'étais mal à l'aise. Je sentais d'ailleurs les larmes monter progressivement. C'était trop de bouleversements d'un seul coup, et il m'était de plus en plus difficile de les gérer. J'avais failli lui dire qu'un deuxième bébé l'attendait lui aussi ici, puis finalement, pensant que ce n'était encore pas le bon moment, poursuivis rapidement pour lui faire oublier cette légère hésitation. « Tout ce que je veux, c'est ton bonheur moi. » Je croisais finalement son regard, tentant quand même un sourire assez faible en haussant les épaules, les larmes au bord des yeux. Je lui ruinais son bonheur d'avance. En tombant enceinte à ce moment là, j'avais sérieusement l'impression de lui briser son rêve, parce qu'il serait forcé de rester, pour le bébé. C'était dégueulasse de ma part de lui faire ça, même si ce n'était pas volontaire, j'en étais consciente. Pourtant, il allait bien falloir que je me lance. « Tu partirais quand ? » Autrement dit, s'il partait, je voulais savoir si cela serait avant la naissance du bébé, ou après...
A partir de cet instant, je commençais à me poser des tas de questions. Avait t-il déjà pris sa décision ? Est-ce finalement le bon moment pour lui annoncer que je suis enceinte ? et puis surtout, j'étais déjà en train de me préparer à plein d'éventualités. Il était clair que je ne pouvais pas partir avec lui, et Carlie non plus. J'avais acquis une certaine réputation, avais désormais mes propres patients, et puis, bien trop de responsabilités sur le dos ici pour me permettre de partir du jour au lendemain. Tout ça, j'avais mis tellement de temps à le construire, j'avais tellement donné pour en arriver là … ce serait faire n'importe quoi que de tout abandonner maintenant. Pourtant, je commençais déjà à réfléchir, et pour Felix, j'étais bien capable de faire n'importe quoi justement. Je l'avais déjà prouvé en faisant croire à son patron qu'il avait un traumatisme crânien, simplement pour avoir le plaisir de passer une semaine entière dans ses bras. Donc faire des trucs complètement fous pour Felix, j'en étais capable, il en valait même largement la peine. Tout plaquer pour le rejoindre, pour être avec lui, je pourrais le faire, parce que je savais que je n'aimerais aucun homme autant que lui, et que rien que ça, ça valait bien une dizaine d'années de travail acharné. Après tout, du travail, j'en retrouverais sans problème, avec l'expérience que j'avais. Quant à Carlie, il suffirait de lui trouver une autre école, et ce n'était pas ce qui devait manquer à New-York, même si la pauvre serait complètement déracinée au départ … mais d'un autre côté, elle avait la danse, tous ses repères étaient ici, ses prochains concours étaient même déjà prévus. Cruel dilemme pour nous, et surtout pour Felix. Je me mettais à sa place, cela devait être encore pire, parce que la décision finale n'appartenait qu'à lui.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Lun 12 Aoû - 20:01
« New-York … c'était ton rêve d'aller travailler là-bas … » Elle venait de toucher un point sensible. Je hochai simplement la tête. C'était bien là le problème. New-York, c'était vraiment l'apothéose de ce que je voulais faire ; la possibilité d'avoir une certaine reconnaissance dans le métier. Pas forcément de la célébrité. Je m'en fichai, je n'avais jamais fait ce métier pour être connu dans tout le pays. Mais une reconnaissance de ce que je faisais par d'autres mieux placés, avec une grande réputation dans le milieu. Il devait y avoir une solution à toute cette histoire... Si je ne pouvais pas partir à New-York, j'étais toujours partant pour travailler un peu plus et leur envoyer des articles à distance. J'aurais au moins une moitié de rêve réalisé : travailler pour un journal New-Yorkais, même si je n'étais pas directement dans la ville, dans un immense building, à travailler à mon bureau du soixantième étage. « Si c'est vraiment ton rêve, je te dirais d'accepter mais d'un autre côté … ta vie, elle est ici, non ? Tu as tes parents, moi, Carlie, et puis ... Tout ce que je veux, c'est ton bonheur moi. » J'avais réussi à afficher un petit sourire. Je savais bien que cela n'enchantait pas Neela. Elle avait beau me dire qu'elle ne voulait que mon bonheur, je me doutais qu'elle voulait que je reste auprès d'elle et de Carlie. Et puis elle n'avait pas tort, si elle avait sa famille à Arrowsic, j'avais également la mienne. Ma mère nous piquait déjà des crises car elle trouvait que Neela m'éloignait d'elle... si je partais à New-York, avec Neela en prime, elle ferait un arrêt cardiaque. « Tu partirais quand ? »
« Je dois donner ma réponse pour lundi, donc sûrement en fin de semaine prochaine... Je n'ai même pas posé la question en fait... »
À partir du moment où il avait prononcé le mot “New-York”, j'avais un peu diminué mon attention. Tout ce qui m'importait, c'était la façon dont j'allais annoncer cela à Neela, et comment elle allait réagir. Il y eut un nouveau blanc entre nous. Cette fois-ci, il n'avait rien à voir avec les blancs que nous avions l'habitude d'avoir, ceux durant lesquels nous passions notre temps à nous dévorer du regard. Il était tendu. On sentait aisément qu'il y avait un problème.
« Et... Je pense que je connais déjà la réponse mais bon... Et si vous veniez avec moi ? »
Autrement dit : non. Cela ferait un trop gros changement pour Carlie, surtout en plein milieu d'année scolaire. Et nos familles et amis étaient sur Arrowsic effectivement. Mes idées s'éclaircissaient petit à petit. J'avais enfin pesé le pour et le contre. Pour : la reconnaissance, des sujets plus intéressants à traiter, la vie à New-York, et rompre presque tous liens avec mon patron. Mais il y avait un gros contre : Neela, Carlie, ma famille, mes amis. Étant donné que le contre comptait énormément pour moi, il valait largement tous les pour.
« Parce qu'en plus je n'aurais plus à supporter mon patron. Et ça se serait un immense soulagement. »
Même si j'aurais sûrement plus de pression à New-York, elle serait plus gérable sans avoir quelqu'un qui vous hurle dessus toute la journée et vous pompe littéralement l'air dès que vous faites un pas. Parfois, j'avais envie de me mettre des bouchons dans les oreilles pour ne plus l'entendre... J'avais de plus en plus envie de partir quand même. Par toutes mes questions, j'espérai convaincre Neela de me laisser y aller, et au mieux de l'emmener avec moi, ainsi que Carlie. Et étrangement, j'avais l'impression que Neela était tellement sous le choc de cette annonce que je n'arriverais pas à faire mon choix aujourd'hui, qu'elle ne pourrait pas m'aider plus que ça...
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Lun 12 Aoû - 22:00
« Je dois donner ma réponse pour lundi, donc sûrement en fin de semaine prochaine... Je n'ai même pas posé la question en fait... » Je n'avais pas pu m'empêcher d'entrouvrir la bouche, sous le choc. Je ne m'étais pas attendue à ce genre de réponse. Pas du tout. Je pensais que Felix aurait au minimum un mois pour prendre ce genre de décision. Là, c'était trop brutal, je me sentais complètement bousculée. Bousculée et bouleversée par les évènements qui s'enchainaient. Je venais tout juste d'apprendre que j'étais enceinte, et là, Felix venait mettre son grain de sel en m'annonçant qu'il allait sûrement devoir partir travailler à New-York, définitivement. Il fallait que ça s'arrête, sinon j'allais rapidement finir par tomber en dépression. « En fin de semaine prochaine ? » répétais-je juste pour moi-même en fronçant les sourcils, réalisant l'urgence de la situation. Felix ne pouvait pas partir la semaine prochaine, c'était trop horrible pour que j'ose l'imaginer. Je pris alors un air attristé, c'était plus fort que moi. « Ça signifie que si tu acceptes, toi et moi, tout ce qu'on a construit, ça se termine en fin de semaine prochaine, c'est ça ? » Je m'étais habituée à lui moi, à sa présence, j'en étais éperdument amoureuse ... le voir s'éloigner pour toujours, c'était inconcevable. Et puis, comment pouvait t-il préparer un si grand changement en aussi peu de temps ? Une semaine, c'était tout juste le temps d'encaisser la nouvelle ! Ce n'était pas rien cette proposition, Felix devait non seulement l'annoncer à son entourage, prendre sa décision, c'est à dire avoir le temps de peser le pour et le contre, puis programmer son départ, faire toutes les démarches nécessaires avant de s'installer là-bas. Je n'en revenais pas. Mes sentiments étaient complètement perturbés. En tout cas, il allait falloir que je me dépêche de lui annoncer ma propre nouvelle... Malheureusement, Felix semblait complètement neutre, pour ne pas dire froid, face à ce chamboulement. C'était peut-être sa manière de réagir par rapport à ça, mais je redoutais énormément sa réaction en entendant ce que moi, j'avais à lui dire. « Et... Je pense que je connais déjà la réponse mais bon... Et si vous veniez avec moi ? » Exactement. C'était bien tenté de sa part, mais il avait raison, la réponse était non. Matériellement, c'était impossible pour Carlie et moi. Je secouais la tête en le regardant. Il ne se rendait pas compte de ce qu'il me demandait là... « Non. C'est pas possible Felix, il faut être réaliste … on ne peut pas partir à New-York avec toi la semaine prochaine. Carlie n'est pas prête, on est en pleine période scolaire, et moi … moi j'ai mon travail, un tas de rendez-vous et d'opérations sont déjà programmés... » Il m'aurait dit que son départ était prévu dans un ou deux mois, peut-être que j'aurais envisagé la chose, effectivement - et encore, avec le bébé, c'était compliqué - mais là, malgré tout l'amour que je lui portais, je ne pouvais pas entreprendre un changement si important en aussi peu de temps. « Parce qu'en plus je n'aurais plus à supporter mon patron. Et ça se serait un immense soulagement. » Je hochais la tête. Au quotidien, le comportement de cet homme devait être insupportable, mais qu'est-ce qui lui disait qu'il ne tomberait pas sur quelqu'un de pire là-bas ? Je comprenais tout à fait qu'il en ai marre de son patron, qu'il souhaite partir travailler ailleurs, qui plus est à New-York, mais ma réponse resterait négative quoiqu'il arrive. C'est sûr, c'était plus que tentant pour lui une telle proposition. Elle devait être alléchante, surtout que c'était son rêve qui lui tendait les bras. Si Felix voulait partir, il avait de bonnes raisons de le faire, et je ne pouvais pas lui couper les ailes. Pourtant, j'allais forcément les lui couper en faisant pencher fortement la balance d'un côté. Je voyais bien que Felix essayait de me convaincre de partir avec lui malgré tout, malgré tous les obstacles. Mais c'était fichu d'avance, je le savais.
Je poussai un profond soupir en baissant les yeux. La situation paraissait complètement bloquée, et pourtant je sentais que j'allais la débloquer assez rapidement toute seule par ce que je m'apprêtais à lui dire. Mon cœur battait à cent à l'heure. Soit les choses dégénéraient et il décidait de partir d'ici de colère, soit tout se passait à merveille, et il choisirait de rester pour le bébé. Malheureusement, je doutais que la deuxième solution soit possible pour Felix. Cette grossesse, j'imaginais que ce serait la goutte qui ferait déborder le vase chez lui. Il avait beau être adorable, là, c'était sûrement trop lui demander... Effrayée, c'est avec une petite voix que je me décidais finalement à sauter le pas. « Mais tu sais … il y a une autre raison pour laquelle je n'ai pas vraiment le cœur de partir à New-York avec toi... » Et sûrement une raison pour laquelle toi non plus tu ne pourras pas partir, c'était surtout ça... J'en étais tellement désolée pour lui. Impossible de lever les yeux, ils étaient rivés sur mes mains. J'avais l'impression que si je le regardais, ce serait encore pire. J'allais littéralement fondre en larmes, je me connaissais. « J'ai jamais su comment te le dire ... » C'était vrai, j'avais surtout eu peur de sa réaction, mais tôt ou tard, j'étais obligée de l'en informer, et là, la situation me l'obligeait. J'étais en train de tourner autour du pot, comme si les mots que je devais prononcer à ce moment étaient soudain devenus imprononçables.
Dernière édition par Neela D. Owens le Mar 13 Aoû - 16:52, édité 1 fois
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mar 13 Aoû - 12:10
« Ça signifie que si tu acceptes, toi et moi, tout ce qu'on a construit, ça se termine en fin de semaine prochaine, c'est ça ? » Mon regard, jusque là un peu perdu dans le vide, se tourna brusquement vers Neela. Alors là je n'en revenais pas... Même si je devais partir à New-York, rien de tout ce que nous avions construit à deux en deux mois ne s'arrêterait, et sûrement pas notre relation. Même à l'autre bout du monde, je serais capable de faire le voyage tous les week-ends pour revenir la voir à Arrowsic, avec Carlie. Je gardai un instant mon regard sur Neela, le temps de reprendre un peu mes esprits par rapport à ce qu'elle venait de dire.
« Sûrement pas. Non là je t'interdis de penser un truc pareil. »
J'étais bien incapable de rompre toute notre relation pour cette histoire. J'avais besoin d'elle. Et pourtant, nous ne nous voyions déjà que les week-ends actuellement, et il fallait avouer ce c'était bien peu... Si j'acceptais, je n'aurais même pas eu le temps de m'installer chez Neela, et de vivre avec elle et Carlie comme je l'avais prévu. « Non. C'est pas possible Felix, il faut être réaliste … on ne peut pas partir à New-York avec toi la semaine prochaine. Carlie n'est pas prête, on est en pleine période scolaire, et moi … moi j'ai mon travail, un tas de rendez-vous et d'opérations sont déjà programmés... » Je hochai la tête. Je m'en doutai de toute façon, alors sa réponse n'avait pas été une grande surprise. Elle avait sa vie ici, et même si elle n'aurait sûrement pas de difficultés à retrouver du travail dans un hôpital à New-York, elle avait toutes ses patientes qui l'attendaient, son équipe... Je n'arrivais toujours pas à faire mon choix. Dès que je me disais qu'il y avait une solution ou un moyen que cette séparation se déroule mieux, il y avait autre chose qui venait tout contredire.
« Mais tu sais … il y a une autre raison pour laquelle je n'ai pas vraiment le cœur de partir à New-York avec toi... Je n'ai jamais su comment te le dire... » Neela laissait trop de suspens... En à peine quelques secondes, plusieurs idées m'avaient traversé l'esprit. Qu'est-ce qui pouvait bien l'empêcher de partir à moi ? Un autre homme ? Une maladie ? Un problème dans sa famille ? Je pensais à toutes les éventualités avec une certaine panique. Puis finalement, voyant qu'elle n'avait pas l'air d'être prête à dire ce qui lui arrivait par elle-même, je fus bien forcé de faire sortir des sons de ma bouche, alors que je ne croyais pas en avoir la force.
« De... De quoi ? Qu'est-ce qui t'arrive ? »
En plus, elle ne me regardait pas. J'avais l'impression qu'elle avait honte de quelque chose, de ce qu'elle allait m'annoncer, et ma paranoïa reprit alors le dessus. En la regardant, je vis que des larmes commençaient à monter dans le bas de ses yeux. Et elle ne disait toujours rien... Je ne savais vraiment pas quoi faire pour la faire parler, je n'allais quand même pas la secouer pour qu'elle réalise que j'attendais sa réponse. Et pourtant c'était le cas, j'attendais, et rien ne venait. C'était le genre de situation de laquelle je voulais partir le plus vite possible.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mer 14 Aoû - 10:15
« Sûrement pas. Non là je t'interdis de penser un truc pareil. » Pourtant, je ne pouvais pas vraiment m'empêcher d'y penser, car c'était bien ce qui allait finir par arriver si Felix vivait aussi loin de nous. A force, il se lierait d'amitié avec certaines personnes, se construirait une petite vie agréable à New-York, et évidemment, commencerait par se lasser de mon absence au quotidien. Peut-être pas dans l'immédiat, mais au bout de quelques temps, il finirait par m'oublier et trouverait une new-yorkaise qui ferait battre son cœur, jusqu'à effacer tous les sentiments qu'il pouvait ressentir pour moi. Bien sûr, il continuerait de rester en contact avec Carlie, elle était et resterait sa fille, mais moi, je ne serais plus qu'un vieux souvenir d'Arrowsic. Penser toutes ces choses était atrocement douloureux, mais je voyais la réalité en face, simplement. Si ce départ avait réellement lieu, entre nous, cela serait loin des yeux, et donc forcément loin du cœur. Je m'abstenais de lui dire tout ça, parce que je pense que je me serais pris une belle soufflante de sa part, mais surtout parce que j'avais quelque chose de beaucoup plus important à lui dire, qui allait tout remettre en question.
Surpris en apprenant que j'avais moi aussi quelque chose à lui avouer, je sentais qu'il me fixait sans même le regarder, attendant que je m'explique. Mais la suite était tellement difficile à dire que j'avais laissé un petit silence s'installer entre nous. Un silence pesant, durant lequel je sentais la panique monter en lui, et les questions l'assaillir. « De... De quoi ? Qu'est-ce qui t'arrive ? » Je ne levais toujours pas les yeux. J'aurais presque voulu qu'il le devine de lui-même pour ne pas avoir à le dire, mais c'était tellement improbable en ce moment que cette éventualité n'avait pas dû lui traverser l'esprit. Il devait être en train de s'imaginer des milliers de choses, sûrement autant de choses que moi j'avais pu m'imaginer tout à l'heure lorsqu'il m'avait dit qu'il devait me parler. Pourtant, je n'arrivais pas à parler, ou en tout cas, à dire les mots que j'étais censée dire. C'était beaucoup trop dur. Je savais qu'en prononçant ces mots, j'allais complètement retourner la situation, provoquer une réaction que j'appréhendais chez Felix, et peut-être même détruire le merveilleux lien qui nous unissait. Je ne pouvais plus faire marche arrière. Je ne me sentais pas prête à lui annoncer une telle nouvelle dans l'état où j'étais après avoir entendu celle de Felix, mais là, je n'avais plus vraiment le choix. C'était un véritable fardeau pour moi que de savoir que j'attendais un enfant de lui sans le mettre au courant. De toute façon, Felix ne pouvait pas partir vivre à New-York alors que je restais à Arrowsic en étant enceinte, j'avais donc tout intérêt à le lui dire dès maintenant, prête ou non. « Tu … tu vas être de nouveau papa Felix. » Je relevais finalement mes yeux pleins de larmes pour l'affronter en face, et quand même découvrir l'expression de son visage. Voilà, c'était dit, et Dieu sait que cela me soulageait. Pourtant, je ne me sentais pas complètement libérée, parce que forcément, je m'apprêtais à me faire incendier ou peut-être pire, subir son ignorance dans les secondes qui allaient suivre. J'avais plusieurs fois tenté d'imaginer sa réaction, mais je n'avais pu que l'imaginer, et il était certain qu'il n'allait pas me sauter au cou. Même si cette deuxième grossesse n'était pas entièrement ma faute, qu'il avait lui aussi sa part de responsabilité dans tout ça, c'était un écart, et dans les circonstances actuelles, Felix n'allait pas l'apprécier. Les larmes coulaient abondamment le long de mes joues. Je ne m'étais jamais mise dans un tel état devant lui, mais tous ces chamboulements me secouaient trop, d'autant plus que je savais que des décisions radicales devaient être prises rapidement. « Je sais pas comment ça a pu arriver, je te jure. Je pensais avoir fait attention, mais … je suis tellement désolée... » Et encore, le mot était bien trop faible. J'étais bien plus que désolée, je culpabilisais carrément. Il fallait qu'il sache que bien entendu, je n'avais pas fait exprès de tomber enceinte, parce que je lui en avais déjà parlé et Felix savait très bien que l'idée ne me déplaisait pas, que j'en avais envie. Et puis, j'espérais au fond qu'il ne me croit pas capable de lui faire une telle chose, parce que si c'était le cas, Felix me connaissait mal. Ce n'était pas moi. C'était encore une erreur, un manque d'attention de notre part … et visiblement, le moindre faux pas de ce côté là s'avérait toujours lourd de conséquences pour nous. Je tremblais légèrement en essayant par tous les moyens de lui prouver à quel point j'étais navrée de lui apprendre ça maintenant. Indirectement, je l'empêchais de réaliser son rêve en partant travailler à New-York, je le forçais à rester à Arrowsic, dans son petit journal, avec un patron qu'il ne supportait plus... Je lui barrais la route qui le menait à cette vie trépidante, excitante dont il avait toujours rêvé. Mon niveau de culpabilité était au maximum. J'aurais voulu qu'il me prenne dans ses bras, qu'il me dise que ce n'était pas grave … mais bien sûr que si c'était grave. Nous étions dans un beau pétrin. Sa mère avait peut-être raison, je n'étais pas faite pour lui. Je ne faisais que lui attirer des ennuis. Depuis qu'il m'avait rencontrée, je n'avais fait que lui imposer les choses, notamment la paternité, l'empêchant en parallèle de vivre sa propre vie, la vie qu'il avait toujours voulu vivre. Et pourtant, je n'étais rien sans lui. J'avais besoin de Felix, ma vie n'avait plus aucun sens s'il m'abandonnait. Les ennuis, - s'ils étaient véritablement des ennuis d'ailleurs -, nous en étions tous les deux la cause, et quelque part, ils nous rapprochaient pour nous rendre plus forts.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mer 14 Aoû - 11:21
« Tu … tu vas être de nouveau papa Felix. » Je ris légèrement. Neela aurait peut-être dû faire du théâtre, vu sa capacité à trouver des excuses - bon, pas toujours bonnes - lorsque nous étions dans une situation critique. Disons que cirer le bois de l'escalier à huit heures du matin, ou s'enfoncer dans des allusions un peu osées avec mes parents n'étaient pas les meilleurs exemples, mais elle avait quand même le mérite de l'imagination. Mais, pour une fois, ce n'était pas le moment de jouer à ce petit jeu des excuses improbables.
« C'était bien tenté, mais s'il te plaît, c'est sérieux là, je ne sais pas quoi faire avec tout ça. »
Au moins, elle avait eu le mérite de me faire sourire, ce que je n'avais pas vraiment fait depuis que j'avais appris que je pouvais aller travailler à New-York. Je me tournai finalement vers Neela. Elle me regardait en pleurant. Soudainement, mon sourire s'effaça. « Je sais pas comment ça a pu arriver, je te jure. Je pensais avoir fait attention, mais … je suis tellement désolée... » Cette fois encore, mais pour une autre raison, je ne savais plus quoi penser. Je persistai à me dire qu'elle avait trouvé cette excuse pour que je ne parte pas à New-York, et qu'elle était tellement dans son petit rôle qu'elle s'était mise à pleurer et à garder son sérieux. Oui c'était bien de voir ça comme ça, au moins je ne voyais pas la réalité en face. Je la regardai toujours sans rien dire. Nous avions battu le record du silence gênant. Puis, finalement, il fallait que je m'en assure.
« Attends, tu plaisantes là hein ? »
Autrement dit : dis-moi que c'est une grosse blague pour me faire rester à Arrowsic. Vu son expression, ça n'avait pas l'air. Non... C'est pas possible... Pas encore une fois... Je ne pouvais pas et je ne voulais pas y croire. Oui, comme je pensais que nous avions fait attention, parce que nous savions tous les deux que je voulais d'abord passer du temps avec Carlie, et surtout parce que je savais que je n'étais pas encore prêt à assumer un deuxième enfant alors que je n'avais que deux petits mois d'expérience dans le domaine. Alors là, je n'en revenais pas... Apparemment, c'était loin d'être une blague, et moi je commençai déjà à m'énerver. C'était en partie ma faute, mais nous étions encore une fois complètement inconscients, ou irresponsables... Bref, sur le coup j'avais l'impression qu'aucun terme ne convenait pour la situation.
« De... Depuis quand ? »
Dans ma tête, nous avions toujours fait attention... À croire que non. Alors par ma question je voulais surtout savoir quand il y avait eut un problème. Je m'en voulais horriblement, je m'énervais moi-même, comme d'habitude, mais là je n'étais pas seul, il y avait Neela avec moi, et puis... le bébé.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mer 14 Aoû - 16:05
J'entendis Felix rire doucement face à la nouvelle. Alors là, je ne comprenais plus rien. C'était ça, sa réaction ? Je m'étais attendue à tout, sauf à un rire moqueur de sa part. Il allait être papa alors qu'il n'était pas prêt pour ça, et tout ce qu'il trouvait à faire, c'était rigoler ? C'était presque cruel même, de me rire au nez après l'effort gigantesque que j'avais fourni pour le lui dire enfin. Mais il ne s'en rendait pas compte, du moins, pas encore, puisqu'il pensait que tout ceci n'était qu'une excuse pour le faire rester auprès de Carlie et moi à Arrowsic. « C'était bien tenté, mais s'il te plaît, c'est sérieux là, je ne sais pas quoi faire avec tout ça. » J'étais on ne peut plus sérieuse, et même en étant bonne comédienne, je pense que je n'aurais jamais réussi à me mettre dans cet état pour de faux. La situation était bien trop grave. Baissant les yeux, je laissais donc une nouvelle fois un blanc s'installer entre nous, tout simplement parce que je ne savais pas quoi répondre. J'étais tellement sous le choc de le voir réagir ainsi, que j'espérais qu'un long silence gênant l'aiderait à comprendre qu'il se trompait de a à z.
Finalement, voyant bien que je n'avais pas du tout le cœur à rire et que ma "blague" n'avait pas de fin, Felix semblait prendre enfin conscience de la gravité de la situation. « Attends, tu plaisantes là hein ? » Je lui lançai simplement un regard interrogateur. Parce que j'avais l'air de plaisanter ? Comme si j'étais en mesure de blaguer à ce sujet ! Le fait que Felix prenne la chose avec autant de légèreté me scotchait, je n'en revenais pas qu'il ne me prenne pas au sérieux, même si c'est vrai qu'il avait des raisons de réagir comme ça. Pourtant, Felix allait malheureusement vite s'apercevoir que c'était la vérité, et donc vite redescendre sur terre par la même occasion. « Je serais vraiment stupide de vouloir plaisanter avec ce genre de chose, tu crois pas ?... » Autrement dit, je suis bel et bien enceinte, alors il va falloir que tu encaisses la nouvelle et que tu commences à réfléchir aux décisions que tu dois prendre. Lui faire croire à une fausse grossesse simplement pour m'amuser aurait franchement été une blague de mauvais goût de ma part, après ce que nous avions vécu ensemble … mais de toute façon, dans l'état où j'étais, plaisanter m'était devenu impossible. Je haussais les épaules en essuyant mes larmes d'un revers de main. « Je voulais te l'annoncer ce week-end, mais puisque tu dois partir ... » A la base, j'avais voulu attendre le week-end pour qu'il soit tranquille, qu'il réfléchisse à tout ça à tête reposée et que cela ne perturbe pas son travail la semaine, mais là, on ne peut pas vraiment dire que j'avais eu le choix. Ce n'était pas un petit contretemps pour lui, effectivement il était plus qu'utile d'annoncer la nouvelle dès maintenant, avant qu'il ne s'envole pour New-York.
Je vis son sourire disparaître totalement de son visage, et un air grave prendre sa place. Moi, j'étais devenue un peu plus sereine, parce qu'au moins maintenant Felix était au courant, et qu'il n'avait pas eu la réaction que j'appréhendais, à savoir me laisser une seconde fois. « De... Depuis quand ? » Les questions commençaient déjà à se bousculer, je m'y étais préparée, et d'ailleurs c'était tout naturel de sa part que de vouloir comprendre les raisons de cette grossesse. J'avais fait confirmé le test récemment par un médecin, qui m'avait certifié que j'étais bien enceinte d'environ un mois. « Le médecin m'a dit un mois … Je … je sais pas à quel moment exactement il y a eu un problème, mais tout ce que je sais, c'est que le bébé, il est bien là. » Il y a un mois, je ne me rappelais pas exactement avoir fait une erreur à ce niveau là avec Felix, je me souvenais simplement qu'effectivement, nous n'avions pas manqué de consommer notre amour une fois le week-end arrivé... Il me manquait tellement, et puis, je ne supportais pas de le savoir loin de moi, alors forcément, dès son retour, il arrivait que nous ne pensions pas toujours au préservatif, mais de toutes manières, je prenais la pilule normalement, donc je ne comprenais toujours pas comment cela avait pu se produire. Je me souvenais aussi d'une soirée assez alcoolisée avec lui, au point de ne plus m'en rappeler les détails le lendemain... Finalement, c'était peut-être ce jour-là qu'il y avait eu une maladresse... Je commençais à réfléchir à cette soirée justement, et à toutes nos parties de jambes en l'air de la journée où nous ne nous étions pas forcément protégés, parce que, justement, je me disais que je prenais la pilule, et que le reste n'était qu'une sécurité supplémentaire, restait facultatif. Je fronçai les sourcils, tentant de me souvenir d'un dérapage de ma part, même léger, et effectivement, il semblait qu'il y en avait eu un susceptible d'expliquer la situation actuelle. Posant instinctivement ma main sur ma bouche, je fis partager mon doute à Felix. Après tout, il avait besoin de le savoir, et j'étais certaine que, malheureusement, je détenais la réponse. « Attends … le soir où … où on a … où on s'est bien amusés tous les deux, tu sais … j'ai pris la pilule … mais assez tard le lendemain, j'ai pas eu le réflexe de la prendre le soir comme je le fais d'habitude, j'étais pas en état … Je … je crois que le problème vient de là. » Je préférais employer cette expression plutôt que de carrément lui rappeler qu'on s'était bu une bouteille de champagne entière à deux, j'avais trop honte. J'étais quasiment sûre de n'avoir rien pris ce soir-là, bien trop éméchée pour garder mon réflexe. Je me souvenais par contre l'avoir prise bien plus tard le lendemain, mais elle n'avait sûrement pas eu le même effet que si je l'avais prise le jour-même, ce jour où elle aurait dû être avalée plus que n'importe quel jour parce que c'était celui où tout s'était passé.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mer 14 Aoû - 17:25
« Je serais vraiment stupide de vouloir plaisanter avec ce genre de chose, tu crois pas ?... » En même temps, elle n'avait pas tort. Ça aurait été vraiment idiot, et puis j'aurais risqué de ne pas le croire lorsque cela arriverait vraiment... Comme maintenant par exemple. « Je voulais te l'annoncer ce week-end, mais puisque tu dois partir ... » Et puis finalement, je réalisai qu'elle avait beau me le dire maintenant ou ce week-end, ce serait la même chose. Nous pensions faire attention, et apparemment, aucun de nous deux ne s'attendait à voir ce résultat positif. Maintenant, ce qui m'importait, c'était de savoir depuis quand. Est-ce que j'avais encore une bonne partie de la grossesse pour me faire à cette idée, ou est-ce que j'allais encore devoir assumer plus rapidement que prévu ? Je repensai cette semaine : nous nous étions vus plusieurs fois, et en l'ayant contre moi, rien ne m'avait paru anormal. Je jetai donc un coup d'œil à son ventre, qui effectivement n'avait pas encore grossi, ou en tout cas pas assez pour que je le vois. Un mois. J'avais beau chercher, je n'arrivai pas à me souvenir de la fois où une petite erreur nous avait amené jusqu'où nous sommes à présent.
Neela me rappela le jour où j'avais rencontré ses parents, quand nous nous étions descendu une bouteille de champagne à nous deux. Alors pour ça ? Pour un cachet minuscule oublié une seule fois ? Il y a des centaines de couples qui veulent des enfants et n'arrivent pas à en avoir, pourquoi faut-il que ce soit tout l'inverse justement pour nous ? Et comment ça allait se passer maintenant ? Il y avait soudainement trop de questions qui se bousculaient dans ma tête. Il y en avait certaines que je ne pouvais pas poser à Neela, parce qu'elle n'avait pas la réponse, et d'autres que je ne préférai pas poser sous le coup de l'énervement. D'ailleurs, j'étais trop énervé pour réfléchir, et il fallait que je me calme. Lançant un dernier regard à Neela, je me levai du canapé pour sortir de la maison en claquant la porte, afin d'extérioriser un peu de ma colère. Adossé contre celle-ci, je me laissai glisser jusqu'à m'asseoir sur la marche de l'entrée. Des gens qui passaient me regardaient, comme si je m'étais fait mettre à la porte de chez moi, mais je ne leur prêtai même pas attention.
Quel crétin ! Je m'en voulais horriblement. Encore une fois, c'était de ma faute, c'était Neela qui avait ramené la bouteille, mais c'était moi qui avait voulu jouer à “celui qui boira le plus”. Et au plus je pensais à cela, au plus je m'énervai. Neela disait que je m'en sortais bien avec Carlie, mais elle savait déjà se débrouiller toute seule ; qu'est-ce que ça serait avec un bébé ? Peut-être qu'au fond la solution c'était bien de m'éloigner pendant un moment pour que nous arrêtions de jouer les irresponsables à longueur de journée... Je pris donc mon téléphone en main et posai mon doigt sur le numéro de mon abruti de patron, prêt à l'appeler pour lui donner mon accord pour New-York... Puis j'éteignis l'écran. N'importe quoi. Je l'avais déjà laissée une fois, je ne pouvais pas le faire une seconde fois. Il faudrait que j'arrête de fuir dès que quelque chose me paniquait. Pendant dix bonnes minutes je restais à la porte, à me calmer, à repenser à tout ça et à essayer de prendre un peu recul. Finalement, je me relevai et ouvris doucement la porte. J'avais presque peur de me retrouver en face de Neela après une réaction comme celle que je venais d'avoir... Elle était debout, en plein milieu du salon, comme si elle n'avait pas bougé pendant dix minutes. Alors je m'approchai d'elle, l'embrassai, puis la pris dans mes bras.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Sam 17 Aoû - 14:40
Felix ne me répondait plus depuis un bon moment, tentant sans doute tant bien que mal d'avaler la nouvelle. Je le vis jeter un coup d'œil à mon ventre. Non, en un mois il n'avait pas encore la forme arrondie, on ne pouvait pas encore deviner que j'étais bien enceinte. Heureusement qu'il ne l'étais pas encore, sinon cela aurait signifié que j'avais beaucoup trop attendu pour le lui dire, et donc que j'avais considérablement raccourci son délai de préparation psychologique mais aussi physique face à l'arrivée de ce deuxième enfant. J'avais donc pu lui cacher ce début de grossesse sans trop de difficultés, mais les choses n'auraient sûrement pas été aussi simples s'il avait déjà emménagé à la maison. Mes nausées matinales étaient si fortes et surtout si régulières qu'on ne pouvait que penser à une grossesse, mais heureusement, Carlie étant trop petite pour penser à cela, j'avais pu lui faire croire qu'il s'agissait d'une maladie anodine. Toujours est-il que je regardais Felix, le moindre de ses gestes, chacune de ses expressions avec crainte. S'il n'avait pas éclaté de colère dans l'immédiat, peut-être allait-il le faire maintenant finalement. Je le sentais que tout ceci ne présageait rien de bon, il suffisait de le voir avec ses sourcils froncés, méditant la situation en fixant mon ventre... Puis je lui fis part de mon énorme doute concernant cette fameuse pilule que je n'avais pas avalée en temps voulu, dont je savais que si elle avait l'avantage d'être extrêmement efficace, la posologie, elle, était en contrepartie très stricte et que le moindre faux pas entrainait parfois de lourdes conséquences. C'était le cas aujourd'hui pour nous, comme cela l'avait été il y a dix ans, sauf qu'à l'époque, j'étais seule pour les assumer. Cette fois, Felix serait là, du moins j'osais l'espérer. J'osais espérer qu'il avait appris de son erreur, qu'il ne recommencerait plus comme il me l'avait plusieurs fois certifié, et donc qu'il ne prenne pas la fuite face à tous ces chamboulements. Mais devant cette vérité que je lui mettais sous les yeux liée à cette faute stupide, Felix ne me répondait toujours pas, et plus les secondes passaient, plus je trouvais l'attente horriblement longue. Si seulement il me disait quelque chose … n'importe quoi, mais quelque chose, pour que je sache enfin ce qu'il pense. Cependant, je l'avais déjà brusqué avec toutes ces informations, je me retenais de le prier de me dire quelque chose. Je ne faisais qu'observer ses réactions, et j'avais peur, très peur, parce que ce silence s'éternisait, et que je sentais que Felix n'allait pas tarder à exploser.
Sous mes yeux, il se leva du canapé, et je n'eus même pas le temps de le rattraper par le poignet avec ma main qu'il était déjà loin de moi dans le salon. Son comportement imprévisible me pétrifiait, j'avais l'impression que mon cœur dévalait des montagnes russes dans ma poitrine. Je le suivis du regard sans bouger, incapable de le rappeler, et encore moins de me lever pour l'empêcher de partir, à tel point j'étais sidérée. Petit à petit, je réalisai que Felix ne pouvait pas encaisser la nouvelle, que c'était trop lui demandé, sûrement au-dessus de ses forces, encore une fois … et encore une fois, il m'échappait. C'était toujours ça, sa solution, il préférait fuir les problèmes et les responsabilités plutôt que de se comporter comme un adulte et avoir le courage de les affronter... mais moi dans tout ça ? C'était moi qui allait porter le bébé, moi qui allait le mettre au monde et m'occuper de lui, plus que ça même, l'élever carrément. Faire tout ça en son absence, j'en serais capable s'il le fallait, mais une chose est sûre, cette fois, jamais je ne chercherais à le recontacter. J'étais mêlée par un sentiment de profonde tristesse, de détresse de le voir me quitter comme ça, sans remords, et de colère, parce que je lui en voulais horriblement. En partant, il trahissait ma confiance, et celle de mes parents, de Carlie, et démontrait qu'il n'avait pas autant de sentiments que j'en avais pour lui. Finalement, il claqua la porte d'entrée pour montrer sa colère. Un bruit horrible pour moi, marquant très clairement la fin de tout. De notre histoire, de notre complicité, de notre amour, mais aussi de notre famille... bref, de toutes les belles choses que nous avions construit en deux mois seulement, après dix années passées séparés. Je m'étais toujours dit que s'il partait une seconde fois, s'il jouait au con cette fois de trop, Felix et moi, ce serait terminé. Supporter sa bêtise à nouveau, ce serait vraiment chercher le bâton pour se faire battre, et malgré tous les sentiments que j'avais pour lui, c'était impossible. Là, il me détruisait totalement en franchissant le seuil de cette porte. Je n'étais rien sans lui, mais peut-être que je pourrais me rassurer avec le temps, en me disant que je n'avais finalement rien à faire avec un con pareil, incapable de tirer les leçons de ses erreurs et de ne plus les reproduire. C'était trop facile, il se déchargeait de toutes ses responsabilités en claquant une porte, et me laissait les assumer toute seule … exactement comme il y a dix ans.
Il venait à peine de fermer la porte, que je sentis une douleur insupportable m'envahir, m'étouffer même. Felix et moi, c'était fini. Rien que ces premières secondes d'absence m'étaient infernales, alors que lui, il devait déjà être loin, peut-être même déjà au bout de la rue. Comment pourrais-je continuer de vivre sans lui ? En pensant cela, j'éclatais en me laissant tomber sur le canapé, mais bizarrement, pleurer toutes les larmes de mon corps ne me soulageait même pas. Cependant, je ne pouvais pas croire à un deuxième départ. Felix avait un cœur, il ne pouvait pas me faire ça, c'était trop cruel de sa part... Après quelques minutes passées à pleurer seule dans un silence devenu insoutenable, je me relevai doucement du canapé. Une seule personne était en mesure de me réconforter à cet instant : Ella. J'étais déterminée à foncer chez elle et me jeter dans ses bras en lui racontant tout. J'étais à bout de forces, et de souffle aussi, à tel point je pleurais. Même il y a quelques années face aux problèmes liés à la naissance de Carlie, je ne m'étais jamais mise dans un état pareil. Mais contre toute attente, la porte se rouvrit doucement, et je me stoppa au beau milieu du salon. Sans que je n'ai eu le temps de comprendre quoi que ce soit, Felix se dirigea vers moi pour m'embrasser et me serrer dans ses bras. Je me laissais complètement faire, encore trop sous le choc pour répondre à sa tendresse complètement inattendue voire même inespérée. « Excuse-moi... » Je fronçai les sourcils. J'étais sûrement en train de rêver, qu'est-ce qui lui arrivait exactement ? En tout cas, il n'était pas parti, et je commençais doucement à le réaliser alors que je le serrais un peu plus dans mes bras moi aussi. Mais quelque part, je lui en voulais de m'avoir fait croire l'espace de quelques minutes qu'il s'en irait encore, et pour toujours. « Si tu pars encore je crois que je m'en remettrais jamais... » A New-York, ou n'importe où ailleurs. C'était tout ce que j'étais en mesure de dire, parce que l'épreuve qu'il venait de me faire subir avait été terrible. « Qu'est-ce que … qu'est-ce que tu vas faire ? » Ou plutôt, qu'est-ce qu'on va faire, maintenant ? Je le regardais dans les yeux, et devais avoir la tête d'une femme au bord du suicide, ce qui n'était pas tout à fait faux il y a dix minutes.
Spoiler:
"encore trop sous le choc pour répondre à sa tendresse" Aaaah aaah aaah rwipondseee rwipooondsaaamatondwéseuuuh ! mondieulepavé
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mer 28 Aoû - 20:01
“Excuse-moi”. C'est tout ce que j'avais trouvé à dire. En même temps, qu'est-ce que je pouvais bien dire pour justifier ma nouvelle fuite et mon énervement qui ne m'enfoncerait pas plus ? Je regrettai d'être parti comme ça sans rien dire, en claquant juste la porte et en la laissant une nouvelle fois en plan, même si j'étais resté juste derrière la porte d'entrée. Je n'avais même pas osé rentrer tout de suite. Elle aurait eu une bonne raison de m'envoyer bouler. Je partais encore une fois, en claquant la porte comme si c'était Neela qui m'énervait, que je ne supportai plus ; alors j'avais préféré me contenter d'un “excuse-moi”, d'un baiser et d'un très long câlin, c'était probablement mieux que de dire quelque chose qui lui ferait encore du mal. D'ailleurs, Neela mit un peu de temps avant de poser ses mains dans mon dos, comme si elle cherchait à savoir si tout cela était bien réel. Elle avait pleuré, elle pleurait toujours, et je ne supportai pas cela. Déjà chez ses parents, je m'étais senti horriblement coupable en apprenant qu'elle les appelait en pleurs lors des premières années de Carlie. Elle avait pleuré à cause de moi, et encore aujourd'hui elle pleurait à cause de moi. J'avais l'impression que je lui faisais plus de mal que de bien. Je ne sais pas si on pouvait considérer ce bébé comme “un mal”, mais en tout cas il tombait au mauvais moment, au moment je n'étais pas prêt à être de nouveau papa, mais j'allais pourtant devoir m'y faire et, pour une fois, assumer mes responsabilités sans fuir et sans abandonner Neela.
« Si tu pars encore je crois que je m'en remettrais jamais... » Non, moi non plus je ne m'en remettrai jamais. Je savais que si je la laissais une nouvelle fois, je l'aurais sur la conscience : je serais au courant qu'elle portait mon enfant, et que cette fois c'était un abandon volontaire. Je m'en étais déjà voulu, et je m'en voulais encore, d'être parti cette fameuse nuit d'il y a dix ans, et d'avoir laissé Neela seule avec Carlie, alors j'étais purement incapable de m'enfuir une seconde fois en sachant qu'elle était enceinte. Pour la rassurer, je resserrai mon étreinte autour d'elle. Je lui avais promis que je ne la laisserai plus jamais, et j'avais bien l'intention de tenir ma promesse. Ce moment où j'étais sorti, où j'avais hésité à appeler mon patron pour lui dire que je partais à New-York dès qu'il me le demandait, c'était une erreur sous le simple coup de l'émotion et de la colère. Je n'avais pas vraiment su comment réagir devant elle ; j'avais besoin d'être un peu seul dans ce genre de moment pour réagir comme je le voulais, prendre du recul et réfléchir. Et finalement, ça avait fonctionné, puisque j'avais décidé de revenir dans la maison. « Qu'est-ce que … qu'est-ce que tu vas faire ? » Oui, qu'est-ce que je vais faire maintenant ?
« À ton avis ? »
Je tentai un petit sourire, l'embrassai de nouveau puis essuyai ses larmes. Je reste à Arrowsic, voilà ce que je vais faire. New-York, c'était mon rêve, mon principal objectif, mais si y aller signifiait perdre Neela et Carlie, alors ça n'en vaut pas la peine. Ma vie ne rimait à rien sans elles, et je savais très bien qu'aucune femme ne pourrait remplacer Neela. Après tout, je lui avais aussi promis que nous vivrions ensemble pour les soixante ans à venir. Mais si j'avais pris ma décision concernant New-York, qu'est-ce que nous allions faire tous les deux avec cette grossesse ?
« Et... Et nous ? »
Maintenant que tout était revenu au calme – ou presque – nous allions pouvoir parler calmement, parce que nous avions besoin de discuter. Nous allions avoir un deuxième enfant, qui était une nouvelle fois pas vraiment désiré, du moins pas pour le moment, alors nous avions de quoi occuper nos conversations pour un petit moment.
Spoiler:
Veurssé mouaaaa l'ivwreessseeeuuuhhhh Mais j'adore tes pavés Et....... C'est pourri, ça vaut pas du tout 2 semaines d'absence... Promis je me rattrape au suivant
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Jeu 29 Aoû - 17:40
J'appréhendais beaucoup la réponse de Felix, car d'elle dépendait la survie de notre couple et de notre petite famille. Je le regardais avec les yeux pleins d'espoir, comme si à présent, seuls ses mots m'importaient, et que tout le reste n'existait plus. « À ton avis ? » Sur le coup, je n'avais rien pu deviner, mais à voir son petit sourire rassurant et à le sentir m'embrasser par la suite, je compris immédiatement qu'il ne m'abandonnerait pas, qu'il ne m'abandonnerait plus jamais. Je fermais doucement les yeux en laissant mes dernières larmes de douleur couler, envahie par un sentiment de sérénité et un profond soulagement. J'étais tellement heureuse d'entendre -ou plutôt de comprendre- qu'il restait à Arrowsic, que je n'avais eu aucun mal à répondre à son sourire par un autre. Jamais je n'aurais pensé que les choses se passent aussi bien avec Felix après l'annonce de cette nouvelle. Dire qu'il y a quelques secondes, j'avais pensé qu'il me délaissait de nouveau, que je m'étais trompée de a à z sur lui en lui accordant ma confiance, et que son absence me détruirait totalement … Là, j'avais du mal à revenir sur terre tellement son attitude envers moi m'étonnait. Felix me serrait maintenant dans ses bras, alors que j'avais cru que cela ne se produirait plus jamais, comme pour me prouver qu'il avait eu tort de réagir comme ça, et qu'il venait de réaliser que sa famille passait avant tout. « Je t'aime... » chuchotais-je avant de prolonger notre baiser. J'avais trop besoin de lui exprimer mes sentiments, ayant soudainement l'impression que grace à lui, les choses devenaient plus simples, ou en tout cas, beaucoup moins dramatiques qu'elles n'y paraissaient départ. Non, je n'allais finalement pas revivre l'enfer que j'avais vécu il y a dix ans, et je lui en étais reconnaissante, car c'était une très jolie preuve de son amour. Felix sécha mes larmes alors que je sentais mon cœur de plus en plus apaisé et qu'un petit sourire se dessinait sur mon visage. En tout cas je ne pouvais pleurer que de joie maintenant, et non plus de désespoir comme tout à l'heure. C'était certain, Felix était l'homme de ma vie, je ne m'étais pas trompée sur lui, et pour le meilleur comme pour le pire, je le savais. « Et... Et nous ? » Et nous, qu'est-ce que nous allions faire ? Je n'en avais pour l'instant pas la moindre idée, c'était une très bonne question, mais tout ce que je savais, c'était que si cela ne tenait qu'à moi, j'allais garder ce bébé puisque Felix semblait vouloir rester à mes côtés pour de bon cette fois. Seule, je n'aurais pas été capable d'avorter, mais par amour pour lui, il fallait que je prenne en compte son avis sur le sujet. Certes, c'était mon corps, et c'était à moi que la décision revenait quoiqu'il arrive, mais le forcer à assumer son rôle de papa alors même que cette grossesse provenait d'une erreur de ma part aurait été purement égoïste. Je ne pouvais pas lui faire subir ça, c'était injuste, pour lui comme pour ce futur enfant, qui finalement, n'aurait pas tout l'amour qu'il mérite de son papa par ma faute. Même si l'épreuve serait difficile psychologiquement pour moi, j'étais prête à dire non à cet enfant tant qu'il n'était pas trop tard, si Felix me le demandait. « Tu … te sens capable de t'occuper de ce bébé ? de lui apporter tout l'amour et le temps dont il a besoin ? » Je me doutais que Felix aurait sûrement besoin de temps avant de trouver les réponses à ces questions, puisqu'il venait tout juste d'apprendre qu'il allait être papa de nouveau, alors je comprendrais tout à fait qu'il me dise qu'il n'en savait rien pour le moment. Je me souvenais de notre conversation il y a un mois, avant même la conception de ce bébé d'ailleurs, où Felix m'avait très clairement dit qu'il n'était pas du tout prêt pour un deuxième enfant, qu'il en avait même un peu peur, parce qu'apprendre qu'il avait une fille à vingt-sept ans l'avait déjà pas mal secoué, et qu'il préférait prendre son temps avant de commencer à songer à un autre enfant avec moi. Je ne voulais pas l'effrayer, mais simplement lui faire prendre conscience de ce que c'était qu'être un jeune papa, de ce qu'il s'apprêtait à vivre, puisqu'il n'avait encore jamais vécu l'expérience, ayant connu Carlie à dix ans. « Je ne veux surtout pas t'imposer quoique ce soit, pas une deuxième fois. Je sais que tu n'es pas prêt pour ça, que tu veux encore passer du temps avec Carlie alors … si tu n'en veux pas, je ferais ce qu'il faut. » Je ne pouvais pas vraiment m'empêcher d'afficher une mine attristée en pensant à cette éventualité. A vingt-et-un an et sans la présence de Felix je ne l'avais pas fait et je ne le regrettais pas, alors pourquoi les choses seraient différentes alors qu'aujourd'hui tout se passait à merveille entre nous ? Certes, ce n'était pas le moment idéal, mais rien que de penser que ce petit était le fruit de notre amour me donnait une envie folle de le garder et de le voir grandir parmi nous. Au fond, j'espérais qu'il me dissuaderait d'entreprendre ce genre de démarche, parce que ce bébé, c'était le nôtre après tout, et que mettre fin à cette grossesse même imprévue, serait un véritable déchirement pour moi.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Ven 30 Aoû - 10:04
« Je t'aime aussi...
Je lui souris avant de l'embrasser de nouveau. Je regrettai tellement d'être parti une nouvelle fois en claquant la porte comme un voleur que j'aurais bien été capable de faire tout ce que Neela voulait pour me faire pardonner. Mais nous avions beau nous embrasser et nous prendre dans les bras, le “problème” était toujours là : qu'allons-nous faire tous les deux, avec ce bébé ? Dans la maison, il y avait largement assez de place pour l'accueillir. Mais est-ce que moi je serais capable de m'en occuper correctement, sans gaffer toutes les deux minutes ? C'était la grande question... D'ailleurs, Neela pensa la même chose que moi : « Tu … te sens capable de t'occuper de ce bébé ? de lui apporter tout l'amour et le temps dont il a besoin ? » En fait, en dehors du fait que j'allais forcément devoir passer moins de temps avec Carlie, contrairement à ce que je voulais, j'avais surtout peur de ne pas assurer avec un bébé. Ce n'était pas du tout pareil qu'un enfant de dix ans, et même si Neela m'aiderait sûrement au début, elle n'allait pas le faire pendant des années. Il allait bien falloir que je me débrouille tout seul à un moment. « Je ne veux surtout pas t'imposer quoique ce soit, pas une deuxième fois. Je sais que tu n'es pas prêt pour ça, que tu veux encore passer du temps avec Carlie alors … si tu n'en veux pas, je ferais ce qu'il faut. » Il me fallut un petit moment pour comprendre où elle voulait en venir, ce qui se cachait derrière ce “je ferais ce qu'il faut”. Un avortement ?
« Euuh non je ne crois pas non. Il a rien demandé lui. »
Je désignai sur ventre du regard. C'était hors de question qu'elle avorte. Pour moi, ça avait le même effet que si j'étais définitivement parti en abandonnant encore une fois un de mes enfants. Il, ou elle, n'avait rien demandé c'est vrai. Ce n'était pas de sa faute si ce bébé avait des parents qui se laissaient parfois un peu trop aller sans vraiment penser aux conséquences. Oui, c'est une deuxième “erreur”, et bien il ne reste plus qu'à assumer. Et puis je me voyais déjà à devoir être aux côtés de Neela au moment où elle se séparerait de ce bébé et... non c'est juste impossible. Je jetai finalement un regard autour de moi, examinant la maison du regard comme si je la découvrais pour la première fois. Je me retournai ensuite vers Neela en souriant.
« Ça manque de présence masculine ici tu trouves pas ? »
Autrement dit : tu veux bien accepter chez toi un pauvre jeune homme tiraillé entre New-York et Arrowsic, bébé ou pas bébé ? J'étais un peu étonné que la conversation se déroule soudainement si bien, alors que quelques minutes plus tôt elle semblait tourner au tragique. Mais au fond, c'était bien mieux comme ça ! J'embrassai une nouvelle fois Neela pour appuyer ma demande, sachant très bien sa réponse : nous en avions déjà parlé plusieurs fois.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Ven 30 Aoû - 16:39
S'il le fallait, je savais que j'étais prête à avorter, pour le bien et le bonheur de Felix, même si cela devait être au détriment du futur bébé. « Euuh non je ne crois pas non. Il a rien demandé lui. » Je pinçai doucement les lèvres en baissant les yeux, laissant un petit silence s'installer entre nous. Exactement, il ou elle n'avait rien demandé, et c'est aussi en partie pour cette raison qu'avorter m'aurait été très difficilement supportable. Apprendre que Felix était finalement sur la même longueur d'onde que moi me rassurait. Nous allions donc garder ce petit, surmonter les épreuves ensemble et le rendre le plus heureux possible. J'allais tout faire pour que ce soit le cas, et d'ailleurs cela avait fonctionné avec Carlie il y a dix ans, donc je ne voyais absolument pas pourquoi ce ne serait pas le cas aujourd'hui dans des circonstances plus opportunes. J'étais vraiment ravie et heureuse de savoir que tout s'était arrangé, que j'avais sûrement passé l'étape la plus difficile en ayant mis le papa au courant et que tout se soit finalement bien terminé... Il ne manquait plus qu'à en informer mes parents, les siens et puis Carlie, évidemment, mais je ne me faisais pas trop de soucis de ce côté étant donné que je savais qu'ils n'attendaient que ça, hormis la mère de Felix. J'avais presque envie d'appeler Ella pour lui dire que Felix n'avait pas si mal pris la nouvelle que ça, et que je m'étais mise dans un état abominable pour pas grand chose au final. Après toutes les inquiétudes dont je lui avais fait part et qu'elle partageait un peu elle aussi, je savais qu'elle avait hâte que je la tienne au courant de la réaction de Felix.
Je vis Felix regarder un moment autour de lui, comme s'il cherchait quelque chose dans la maison, puis son regard se tourna vers moi avec un sourire complice. « Ça manque de présence masculine ici tu trouves pas ? » Je me laissais embrasser alors que j'avais du mal à déceler ce qui se cachait derrière cette demande inattendue. Je le regardais, le temps de comprendre où il voulait en venir, avant d'afficher un air étonné et finir par hocher rapidement la tête en souriant. Je n'en revenais pas, mais j'étais on ne peut plus heureuse. Mon visage rayonnait. C'était encore une fois une très belle surprise qu'il me faisait, et dans ces instants, je me rendais compte à quel point j'avais de la chance de l'avoir. Je pris Felix dans mes bras pour entamer un nouveau petit câlin, extériorisant ma joie et le remerciant de ne pas me laisser. Effectivement, il manquait clairement une présence masculine dans cette maison, et depuis longtemps d'ailleurs, mais avec le temps, je m'y étais fait, ne préférant pas bousculer Felix. Il devait déjà s'habituer à sa fille de dix ans, je ne voulais pas le brusquer en le priant de s'installer absolument chez moi, cela aurait été l'étouffer et lui donner l'envie de fuir plus qu'autre chose. Mais apparemment, il était désormais prêt à emménager avec moi, et j'aurais même dit que ce futur bébé y était pour quelque chose. Je ne pensais pas que Felix se déciderait si rapidement, et surtout pas maintenant, mais c'est vrai que cette installation, c'était dans la logique des choses finalement. Toujours est-il que sa demande me surprenait, je ne m'étais pas du tout attendue à ce qu'il prenne ce genre de décision dans un moment comme celui-ci. Mais après réflexion, nous allions avoir un bébé ensemble, et c'était donc la moindre des choses que l'on vive ensemble, même après seulement deux mois de relation. Et puis, même après seulement deux mois, j'avais déjà l'impression de le connaître par cœur, et que sa présence dans cette maison était si évidente à présent. J'avais encore beaucoup de mal à réaliser que les choses tournaient à merveille entre lui et moi, malgré tous mes doutes et appréhensions. « Par contre, je ne pourrais pas t'aider à porter tes cartons du coup … mais je pense que ça t'arrange bien, hein ? Au moins tu es sûr que tu retrouveras tes affaires en bon état à l'arrivée. » Je me mis à rire doucement. Je ne pouvais pas trop prendre le risque de porter des choses lourdes, mais même légères, j'étais encore capable de me casser la figure dans les escaliers et de perdre le bébé, alors il valait mieux que je laisse à mes parents le soin de s'occuper de tout ça. J'allais simplement me contenter de ranger les choses dans les placards je crois, ce sera mieux pour tout le monde.
Même si tout semblait être arrangé, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que Felix devait redouter l'arrivée de ce bébé. C'était une épreuve qu'il n'avait encore jamais vécu, alors je me mettais à sa place, malgré ses sourires, la peur et les doutes devaient bien être là. Je pris alors un air un peu plus sérieux pour le rassurer. « J'ai confiance en toi, je suis certaine que tu vas bien te débrouiller, tu vas être un jeune papa formidable. » Je le pensais réellement. Il m'avait prouvé qu'il était sérieux avec Carlie, qu'il était tout à fait capable d'adopter un comportement responsable avec elle, alors il suffirait pour moi de lui apprendre quelques gestes du quotidien avec un bébé, et j'étais persuadée que tout allait bien se passer.
Spoiler:
Pavé ne veut pas forcément dire de super qualité, je te l'ai déjà dit, mais rien à faire, ça veut pas rentrer dans ta petite tête Felobane !! En gros ne t'inquiète pas, c'est toujours parfait pour moi
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Ven 30 Aoû - 21:29
J'espérai vraiment que ma mère n'allait pas refaire un scandale. Nos parents voulaient avoir le plaisir de connaître un nouveau petit-fils ou une nouvelle petite-fille ; Carlie attendait avec impatience d'avoir un petit frère ou une petite sœur ; alors je voulais que ma mère se joigne à cette tendance de réjouissances plutôt qu'elle recommence à manquer de respect à Neela, à lui dire qu'elle m'impose des enfants ou même qu'elle aille jusqu'à l'insulter. Car même si cela n'avait pas été clairement dit lors de leur dernière prise de bec, j'avais bien senti qu'elle n'était pas loin de l'insulter de tous les noms d'oiseaux qu'elle connaissait... En tout cas, il ne m'avait pas fallu beaucoup de temps pour me décider à m'installer ici. Avec un deuxième enfant, que j'avais finalement décidé d'accepter, il était hors de question que je laisse Neela se débrouiller toute seule la majorité de la semaine car je ne vivrais pas sous le même toit qu'eux. Cela m'avait donc paru logique que je vienne habiter dans cette grande maison, effectivement un peu grande pour une femme et une petite fille seules, et qui manquait d'hommes. Je souris doucement en voyant Neela me reprendre dans ses bras pour exprimer sa joie. Apparemment, elle attendait cela depuis un bon moment sans oser me forcer la main ! « Par contre, je ne pourrais pas t'aider à porter tes cartons du coup … mais je pense que ça t'arrange bien, hein ? Au moins tu es sûr que tu retrouveras tes affaires en bon état à l'arrivée. » J'accompagnai son rire du mien. Neela et son nuage de poisse, c'était toute une histoire !
« Oui tu as raison, c'est peut-être mieux comme ça finalement. Et puis j'espère quand même qu'à quatre ou cinq on arrivera à débarrasser mon minuscule appartement, sinon ça veut vraiment dire que je collectionne les trucs inutiles... »
J'avais dis ça sur le ton de la blague, mais il devait vraiment y en avoir des trucs inutiles qui traînaient dans mon appartement, dont je ne me sers même plus... Un bon tri ne fera sûrement pas de mal ! « J'ai confiance en toi, je suis certaine que tu vas bien te débrouiller, tu vas être un jeune papa formidable. » J'affichai un petit sourire, pourtant peu convaincu. J'avais parfois l'impression que Neela était ma mère, heureusement pas dans le caractère et la tendance froide, mais par le fait qu'elle me connaissait par cœur, qu'elle savait ce que je ressentais à certains moments sans même que j'ai besoin de lui dire, qu'elle se rendait compte quand quelque chose n'allait pas.
« On verra le moment venu... »
Je préférai éviter de m'auto-congratuler en me disant “ouais tu vas être un papa génial” avant de me retrouver vraiment confronté à la situation “changer les couches” ou “préparer le biberon”. Finalement, je me rendis compte qu'il fallait également annoncer cette grossesse à nos parents et à Carlie, qui l'attendaient tant depuis ces deux derniers mois, et à nos amis.
« Quand est-ce que tu comptes le dire à tout le monde ? Et à Ella ? Elle avait aussi envie de voir un nouveau bébé d'après ce que j'ai compris . »
Je lui souris. En fait, je m'adaptai plutôt bien à l'annonce de cette grossesse. Mieux que je ne l'aurais pensé lors de ma première réaction qui a été simplement de partir.
Spoiler:
LONDOOON IRE AIL COME ! *God seïve aweure graichieusse couiiiiine ! Longue liiivve aweure noooobeule couiine ! Goooood seïïïïve ze couiiiiine*
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Dim 1 Sep - 15:35
« On verra le moment venu... » Je lui tendis un sourire rassurant. Oui, voir le moment venu, nous n'avions pas vraiment le choix. Je voyais bien qu'il n'était pas très à l'aise en pensant que dans quelques mois, tout se concrétiserait, et qu'il allait devoir porter toute son attention sur un petit bébé. En tout cas, j'allais aider Felix pour que cette période lui paraisse moins difficile et éprouvante, c'était même mon rôle. Étant déjà passée par là toute seule, et surtout, étant dans le métier, je savais déjà quelles étaient les gestes à faire et ceux à ne pas faire. Il pouvait être rassuré, j'allais être là pour le guider, l'épauler si parfois il se sentait découragé parce qu'il n'y arrivait plus. Avoir un bébé, je crois que j'étais très bien placée pour savoir que c'était une expérience merveilleuse, mais que cela demandait du temps, et énormément d'énergie au quotidien. Felix en avait peut-être un peu conscience, et en le regardant, je pouvais deviner derrière son sourire qu'il appréhendait déjà l'arrivée du bébé. Pourtant, il n'avait pas à s'en faire, j'étais là, mes parents aussi, et puis, nous avions encore huit longs mois devant nous pour nous préparer à l'événement. « Ne t'inquiète pas, je serais avec toi. » Je posai doucement ma main sur sa joue pour l'embrasser et appuyer mes paroles. Je l'aimais tellement, et maintenant que je savais qu'il resterait à mes côtés, j'avais envie de le remercier à ma façon, il le méritait plus que tout. Au delà de toutes les difficultés, voir Felix jouer au jeune papa avec un bébé, cela annonçait de bonnes tranches de rigolade je pense ! J'avais même déjà hâte de le voir avec ce bébé, notre bébé, dans les bras, et j'étais certaine qu'au fond, cette erreur n'en serait plus une au final, que tous les problèmes disparaitront avec le temps par tout le bonheur que nous apporterait cet enfant. « Quand est-ce que tu comptes le dire à tout le monde ? Et à Ella ? Elle avait aussi envie de voir un nouveau bébé d'après ce que j'ai compris . » Je lui souris à mon tour. C'était une excellente question. Oui, Ella avait envie de nous voir parents de nouveau, comme la plupart des personnes qui nous connaissaient, et d'ailleurs, elle avait été la première au courant de ma grossesse, puisque j'avais fait le test en sa présence, ce que je n'avais encore pas dit à Felix. Ella n'avait pas sauté de joie en apprenant la nouvelle avec moi, j'étais dans un état si déplorable que même si elle en avait eu l'envie, elle avait été obligée de se retenir par respect pour moi, parce que sur le coup, le résultat du test m'avait complètement bouleversée. Mais après tout, pourquoi lui mentir ? Aucun intérêt, cela compliquerait même beaucoup plus les choses. « En fait … Ella est déjà au courant. C'est avec elle que j'ai fait mon test de grossesse... » J'avais été incapable de faire ce fichu test toute seule, dans les circonstances, c'était trop difficile, et Ella avait été la seule personne en mesure de m'accompagner dans cette étape décisive de ma vie. Je préférais ne pas évoquer tout ce que j'avais ressenti à ce moment là, et de toute façon, ce n'était plus d'actualité maintenant que Felix avait plus ou moins encaissé cette grossesse. « Sinon, je pense qu'on peut l'annoncer à mes parents dès ce soir, les tiens aussi si tu es d'accord ? » Évidemment, ce n'est pas le genre de nouvelle que l'on annonce au téléphone, surtout quand il s'agit de ses propres parents, ou de ses beaux-parents même... Je préférais largement aller leur rendre respectivement une petite visite avec Felix pour le leur dire, et puis, j'avais trop envie de voir leurs réactions, cela promettait d'être comique, surtout chez ma mère qui attendait cet enfant comme le messie depuis que j'avais retrouvé l'homme de ma vie. « Quant à Carlie, je n'en ai aucune idée, le plus tôt serait le mieux, qu'est-ce que tu en penses ? » Je lui souris. Elle n'allait plus trop tarder à rentrer de l'école, et je me demandais encore s'il valait mieux le lui annoncer dès son arrivée ou attendre quelques jours, le temps que Felix se fasse lui-même à cette idée. « Tu crois qu'elle va bien accepter la nouvelle ? » J'avais soudain un peu peur de la réaction de ma fille. Et si elle ne prenait pas si bien cette grossesse ? Et si elle allait se sentir délaissée face à ce bébé qui lui volait déjà un peu la vedette ? C'est vrai que les conversations allaient maintenant beaucoup tourner autour de lui, et que Carlie pourrait se sentir mise de côté sans que nous le désirions. Elle s'était habituée à avoir son papa pour elle toute seule, et ce depuis peu, alors je craignais que la nouvelle ne la réjouisse plus tant que ça avec le temps. Carlie aimait tellement que toute l'attention soit tournée autour d'elle, et d'ailleurs c'était le cas actuellement, mais dans huit mois, elle allait être contrainte de davantage se débrouiller seule, car son petit frère ou sa petite sœur allait nous occuper la majeure partie de notre temps. Je sentais que ce changement n'allait pas autant lui plaire qu'elle avait pu le croire...
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Dim 1 Sep - 20:57
« En fait … Ella est déjà au courant. C'est avec elle que j'ai fait mon test de grossesse... » J'écarquillai les yeux. En fait, ce qui m'étonnait n'était pas le fait qu'Ella soit déjà au courant et que Neela ait fait le test de grossesse avec elle : elles étaient tellement proches que c'était tout à fait compréhensible et logique. Ce qui m'étonnait, c'était surtout qu'Ella avait parfaitement réussi à garder le secret avec moi.
« Tu rigoles ? Je l'ai vu il y a deux jours, on n'aurait pas dit qu'elle savait quelque chose... »
Il faudra que je la félicite pour son comportement impassible ! Si j'avais du garder un secret comme celui-là, ne serait-ce que pour une semaine, j'étais certain que cela se serait vu mon visage, dans mes expressions. Chez Ella, je n'avais rien deviné. « Sinon, je pense qu'on peut l'annoncer à mes parents dès ce soir, les tiens aussi si tu es d'accord ? » Je hochai simplement la tête. Effectivement, au plus vite c'était fait, au plus vite nous aurons passé les cris de joie de nos parents. Car j'imaginai bien que ça allait se dérouler comme ça, étant donné que nos parents voulaient déjà nous voir mariés et avec une tribu d'enfants. Et pour garder l'effet de surprise, je ne pensais pas prévenir mes parents de notre arrivée. D'autant plus que ma mère ne se gênerait sûrement pas pour faire une nouvelle fois comprendre que Neela n'était pas à cent pour-cent la bienvenue. « Quant à Carlie, je n'en ai aucune idée, le plus tôt serait le mieux, qu'est-ce que tu en penses ?... Tu crois qu'elle va bien accepter la nouvelle ? » Carlie avait aussi l'air pressée d'avoir un petit frère ou une petite sœur avec qui s'amuser. Lorsque mon père avait fortement évoqué le sujet lors de leur rencontre avec Neela, elle avait sauté de joie alors qu'il n'y avait aucun bébé en vue à ce moment.
« Elle avait l'air contente quand mon père lui a fait de faux espoirs non ? ... Tu penses qu'elle pourrait réagir comment ? »
Peut-être qu'elle allait penser un peu comme moi finalement : que nous allions la délaisser au profit de ce nouveau bébé et passer beaucoup moins de temps avec elle. Mais lui dire le plus vite possible serait sûrement la bonne solution, au moins elle aurait le temps de digérer la nouvelle à son tour, qu'elle lui paraisse bonne ou mauvaise. Il lui restera dans tous les cas huit mois pour qu'elle réalise qu'elle ne serait plus le seul enfant de la maison.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Lun 2 Sep - 21:52
« Tu rigoles ? Je l'ai vu il y a deux jours, on n'aurait pas dit qu'elle savait quelque chose... » Je haussai les épaules. Ella avait du faire des efforts pour garder le secret devant Felix, même si elle avait du mourir d'envie de tout lui dire... Elle m'avait vue dans un état lamentable, perturbée par cette grossesse et me questionnant sur la manière de le dire, sur les réactions du futur papa, alors évidemment, faire mine que tout allait à merveille devant lui n'avait pas du être une chose facile. Pourtant, elle ne l'avait pas fait, par respect pour moi, et puis, c'était normal qu'elle ne lui dise rien, c'était quand même mon rôle de le faire. Je pense que je lui en aurais voulu si le contraire s'était produit. Mais puisque Felix n'avait rien remarqué dans ses expressions lorsqu'il l'avait vue dernièrement, c'est qu'Ella avait parfaitement su dissimuler ce que toutes les deux, nous lui cachions. « ...parce qu'elle attendait que je t'en parle avant. » J'esquissai un sourire. C'était bien sûr celle-là, la vraie raison. Ella était une amie en or, vraiment, et puis, c'était pour ça que je l'avais choisie pour m'accompagner à faire ce test de grossesse. Si je la perdais, je serais très malheureuse, parce que ce serait un grand vide dans ma vie. Je savais que je pouvais compter sur elle et sa confiance, elle ne me trahirait jamais, comme je ne la trahirai jamais non plus d'ailleurs. « Elle avait l'air contente quand mon père lui a fait de faux espoirs non ? ... Tu penses qu'elle pourrait réagir comment ? » C'est vrai que Carlie n'avait pas retenu sa joie en apprenant de la bouche de son papi que peut-être, un jour, un petit frère ou une petite sœur verrait le jour. Inconsciemment, un sourire s'était dessiné sur mon visage en me remémorant cet instant. Les mots du père de Felix étaient restés gravés dans sa tête, et depuis, Carlie rêvait que je lui annonce que j'étais de nouveau enceinte. Avoir au quotidien un autre enfant avec lequel elle pourrait jouer, qu'elle pourrait cajoler, c'était son vœu le plus cher. Je lui avais toujours répondu ce que je répondais à mes parents ou à ceux de Felix, que c'était beaucoup trop tôt pour nous, et que son papa préférait passer encore beaucoup de temps avec elle. Pourtant, je me disais que cette sorte d'idéal qu'elle s'était imaginé ne correspondrait pas longtemps à la réalité, et elle s'en rendrait malheureusement très vite compte. « Oui mais tu sais j'y ai réfléchi, tu connais Carlie … quand elle va se rendre compte qu'on ne passe plus autant de temps avec elle, qu'on ne parle plus que de ce bébé, elle risque de se sentir délaissée ... » Je pinçai les lèvres. On risquait fort de payer cette erreur avec notre toute première fille, qui approchait de l'adolescence qui plus est. Je connaissais ma fille par cœur, elle aimait être le centre de l'attention, et Felix lui aussi avait appris à connaître son caractère depuis deux mois. J'appréhendais beaucoup sa réaction, non pas dans les heures qui allaient venir, mais plutôt, dans les mois qui allaient suivre l'accouchement. J'étais persuadée que tout le long de la grossesse, Carlie allait prendre encore plus soin de moi, parler au bébé comme s'il était déjà là et brûler d'impatience. Pourtant, je sentais que dès que les choses allaient se concrétiser, elle allait vite déchanter et considérer que ce bébé allait lui faire pas mal d'ombre. « On lui dit quand elle rentre de l'école ? » Je hochai simplement la tête. Cette proposition me paraissait bonne. Tôt ou tard, il fallait lui annoncer, donc je préférais que ce soit maintenant, et d'ailleurs, j'avais hâte de découvrir sa réaction. Elle allait exploser de joie, c'était certain, et je m'imaginais déjà les questions qu'elle allait nous poser.
« Tu es sûr de toi ? Je voudrais pas que tu regrettes quoi que ce soit... et j'espère que ce refus ne va rien changer à ton travail ici, à Arrowsic … » Je m'en voudrais trop si Felix regrettait de ne pas être parti à New-York, ou si son patron lui faisait payer les frais de ce refus. Cet homme était tellement étrange, qu'on pouvait s'attendre à des réactions complètement farfelues de sa part.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mar 3 Sep - 20:59
« Oui mais tu sais j'y ai réfléchi, tu connais Carlie … quand elle va se rendre compte qu'on ne passe plus autant de temps avec elle, qu'on ne parle plus que de ce bébé, elle risque de se sentir délaissée ... » Je grimaçai légèrement à mon tour. Oui, Carlie adorait avoir l'attention sur elle. Il n'y avait qu'à la voir lorsqu'elle dansait, et surtout lorsqu'elle avait des solos : la scène était à elle et elle avait un immense sourire lorsque les gens l'applaudissaient à la fin de sa prestation. Et, tout comme Neela, je ne voulais pas qu'elle croit que nous l'aimions moins, que nous la délaissions volontairement. Même si cela ne faisait que deux mois que je la connaissais, j'avais l'impression qu'elle avait toujours été dans ma vie, et je n'étais certainement pas prêt à mettre de la distance dans notre relation. Elle était ma fille et elle le resterait toujours, même si un autre bébé allait arriver dans la famille.
« Et si on lui en parle tout de suite ? Je veux dire, avant qu'elle réalise ça d'elle-même. Comme ça elle serait déjà fixée sur ce qui va se passer et qu'on sera toujours là pour elle. »
Je posai mon regard sur Neela. Est-ce que ce genre de discussion fonctionnait avec un enfant de dix ans qui voulait toujours être le centre de l'attention de ses parents, et des autres également ? J'avais encore parfois quelques doutes sur la façon dont je devais agir avec Carlie... Je n'osais même pas imaginer comment cela se déroulerait avec un bébé pour le moment. « Tu es sûr de toi ? Je voudrais pas que tu regrettes quoi que ce soit... et j'espère que ce refus ne va rien changer à ton travail ici, à Arrowsic … » J'affichai un petit sourire en la regardant. Je n'étais pas totalement prêt, c'était certain ; d'autant plus que je ne pensais pas avoir un deuxième enfant aussi tôt, alors que je venais à peine de retrouver Neela et Carlie. Mais j'avais encore huit mois avant de me faire à l'idée que nous serons bientôt quatre. Le fait de m'installer chez Neela ne pourra que m'aider à réaliser la situation. Et puis surtout Neela allait probablement m'aider dans les premiers pas de cette nouvelle paternité : car après tout j'aurais bien besoin d'elle pour apprendre à faire les biberons et à changer les couches.
« Entre aller à New-York et rester avec toi et Carlie, tu crois que je préfères quelle solution ? Tu veux que j'appelle l'autre abruti devant toi pour lui dire que c'est non ? «
Si elle voulait être certaine que je ne m'en irais pas du jour au lendemain à New-York, réalisant que je ne voulais pas abandonner mon rêve, alors je serais capable d'appeler mon patron pour lui annoncer clairement mon refus de cette promotion/mutation. Finalement, nous avions passé tellement de minutes à discuter, à réaliser qu'un nouveau petit bébé allait arriver parmi nous, que la porte d'entrée finit par s'ouvrir. Des voix de petites filles qui riaient arrivèrent dans la pièce, puis la porte claqua de nouveau, laissant apparaître Carlie dans le salon, qui se jeta dans mes bras en me voyant, puis plaqua un immense bisous sur la joue de Neela.
Spoiler:
J'avoue, c'est pas facile de caser “je me prends un panard... un panard pas possible” dans un RP.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mer 4 Sep - 18:19
« Et si on lui en parle tout de suite ? Je veux dire, avant qu'elle réalise ça d'elle-même. Comme ça elle serait déjà fixée sur ce qui va se passer et qu'on sera toujours là pour elle. » Mon regard se perdit dans le vide alors que j'étais en train de réfléchir sérieusement à la proposition de Felix, à laquelle je n'avais encore pas pensé. C'était peut-être ce qu'il y avait de mieux à faire, effectivement, histoire qu'elle soit fixée sur ce qui l'attend et ainsi qu'il n'y ai aucune surprise pour elle lorsque le bébé sera là. De toute façon, même avec la présence du bébé, Carlie n'allait pas être délaissée, c'était certain. J'allais y faire attention, et puis, nous étions deux maintenant pour gérer tout ça, alors il y en aurait bien l'un de nous qui trouverait du temps pour elle. Je finis par le regarder en lui adressant un petit sourire. « Oui, tu as raison, autant la prévenir tout de suite. » Franchement, Felix avait beau n'avoir que deux mois d'expérience en tant que papa, j'avais pourtant l'impression qu'il raisonnait comme quelqu'un qui avait connu son enfant depuis sa naissance. Je l'admirais. Il s'était très vite habitué à ce rôle, et je devais dire qu'il lui allait comme un gant... J'étais si impatiente de le voir tenir notre bébé dans les bras, et de lire sur son visage que finalement, il n'avait pas à regretter d'être resté auprès de nous, à Arrowsic, quitte à voir son rêve s'éloigner.
« Entre aller à New-York et rester avec toi et Carlie, tu crois que je préfères quelle solution ? Tu veux que j'appelle l'autre abruti devant toi pour lui dire que c'est non ? » Je continuais de lui sourire en guise de réponse, de plus en plus rassurée par ses mots, puis secouai la tête négativement. Felix n'avait pas besoin d'appeler son patron pour lui dire que sa réponse était non devant moi, je le croyais sur parole. Il avait l'air déterminé à rester à Arrowsic, ce qui n'était pas pour me déplaire... Après tout, Felix avait ses amis, ses parents ici, et ils étaient quand même un sacré repère pour lui, même à vingt-sept ans. Certes, il allait devoir supporter les critiques et insultes de son abruti de patron pendant encore plusieurs années, mais en contrepartie, il allait se consoler tous les soirs en retrouvant Carlie et son adorable bébé. En tout cas, je voulais juste être certaine qu'il ne regretterait pas son choix plus tard, et puis, qui sait ? Peut-être que dans quelques années, cette promotion serait renouvelée, et qu'une fois le bébé assez grand, nous pourrions tous partir avec lui à New-York, afin que Felix puisse réaliser son rêve. Pour moi, il avait peut-être raté sa chance, mais j'étais persuadée qu'un jour, il finirait par aller travailler là-bas et que tous ses efforts seraient finalement récompensés. Pour le moment, c'était impossible, mais quelque chose me disait que rien n'était perdu, et que tous ensemble, nous finirions par aller vivre dans cette ville où tout avait commencé pour nous. Sans que je n'ai eu le temps d'ajouter quoi que ce soit, j'entendis des voix de petites filles résonner dehors jusque dans la pièce, puis la porte d'entrée s'ouvrir. Il devait être dix-sept heures, déjà. Le temps avait passé à une vitesse de folie tellement nous avions discuté Felix et moi. Aussitôt, je vis Carlie débouler à fond la caisse dans le salon et se jeter dans les bras de son papa. « Papa ! Comment ça se fait que tu es là ? » C'est vrai, il n'était pas censé être à la maison, et encore moins à cette heure là, mais vu l'expression de son visage, je sus que c'était une magnifique surprise. Elle rayonnait, et je pense qu'elle allait éclater de joie en découvrant les deux énormes autres surprises que nous lui avions préparées, à savoir l'emménagement de Felix ici et bien entendu, le fait qu'elle allait avoir un petit frère ou une petite sœur. Après avoir accueilli son papa comme il se doit, elle se dirigea vers moi et plaqua un énorme bisou sur ma joue. Son regard s'attarda sur mes yeux encore un peu rougis tant j'avais pleuré de joie comme de tristesse cet après-midi. « Tu as pleuré maman ? » J'écarquillai les yeux, surprise par cette question. « Oui … Non mais … de joie ma chérie. » Je lui souris pour calmer son inquiétude. Je ne pouvais pas vraiment lui dire 'oui, en fait j'ai cru que papa allait encore m'abandonner', et puis, ce n'était pas tellement faux, mes larmes de tristesse s'étaient transformées en larmes de joie. « Pourquoi tu as pleuré de joie ? Je veux savoir ! » Je me tournais vers Felix avec un léger sourire, alors que Carlie sautillait devant nous. « On a deux grandes nouvelles à t'annoncer... Papa annonce la première, j'annonce la deuxième. » Je tenais absolument à ce qu'il dise de lui-même à sa fille qu'il s'installerait avec nous, parce que c'était sa décision, et que j'avais trop envie de voir la réaction de ma fille. Je sentais que Felix allait se prendre un panard, un panard pas possible en annonçant la première nouvelle.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Jeu 5 Sep - 21:14
« Papa ! Comment ça se fait que tu es là ? » Je souris en la prenant moi aussi dans mes bras. Cela ne faisait pourtant pas très longtemps que nous ne nous étions pas vus - du moins comparé à d'autres fois où c'était une semaine entière, voire un peu plus - et pourtant elle m'avait horriblement manqué. Je savais déjà que les jours où j'avais une petite baisse de moral pour X raison, je pourrai retrouver Neela et Carlie et qu'elles me feraient rire et me re-motiveraient pour un bon moment ! Relâchant mon étreinte pour la laisser aller dire bonjour à Neela grâce à un énorme bisous, je décidai de garder une petite part de mystère et un sourire jusqu'à ce que Neela décide du moment où nous lui dirions tout.
« Je devais parler à maman... »
« Tu as pleuré maman ? » Je regardai les yeux de Neela, effectivement encore un peu rougis par les larmes. Même si je savais que cela avait été des larmes de tristesse, je préférai penser que c'était des larmes de joie. Pour avoir fait l'expérience deux fois maintenant, je détestai la voir pleurer, surtout quand j'étais la cause de son malheur et de ses doutes. Je m'en voulais encore une fois : partir en claquant la porte était la deuxième plus grosse erreur que j'avais pu faire avec Neela, avec celle de partir tout simplement il y a dix ans, en la laissant seule assumer un rôle de mère qu'elle n'avait pas demandé.« On a deux grandes nouvelles à t'annoncer... Papa annonce la première, j'annonce la deuxième. » Je hochai la tête en tournant mon regard vers ma fille. Allez roulez jeunesse ! C'était le moment de dévoiler nos nouveaux secrets à Carlie, qui allait à coup sûr sauter de joie.
« Alors... Moi tu vas me voir tous les jours... Parce que je vais venir habiter avec vous. »
Mon sourire s'agrandit en la regardant, tandis qu'elle me sauta une nouvelle fois dans les bras, ajoutant cette fois un gros bisous comme celui qu'elle avait fait à Neela, et se mettant à crier de joie, dans les aigus comme elle en avait l'habitude. Wow ! Je savais que cette nouvelle lui ferait plaisir, mais franchement pas autant ! Elle sautillait devant nous, nous regardant tour à tour, apparemment tiraillée entre l'envie de me dire plein de choses comme “quand tu viendras ?”, “tu veux que je t'aide aussi à déménager ?”, “tu vas vraiment être tout le temps avec nous ?”, et l'envie de savoir ce que Neela allait lui annoncer. Je tournai d'ailleurs mon regard vers ma princesse, après que Carlie se soit un peu calmée et ait réalisé la situation, pour l'inciter à annoncer sa nouvelle. Peut-être que c'était car j'avais rapidement dû m'habituer à Carlie, mais j'avais déjà l'impression que j'acceptais plus ce bébé que tout à l'heure. Et j'espérai au fond que Carlie l'accepterait également lorsqu'elle saura que cela impliquait forcément que nous passerions un peu moins de temps avec elle. Elle aura toujours une grande place dans nos cœurs et il était hors de question qu'elle ait la sensation d'être toute seule. En y réfléchissant, il y a des milliers des couples qui ont un deuxième enfant, et tout se passe très bien, alors je ne vois pas pourquoi ce serait différent avec nous !
Spoiler:
“Allez roulez jeunesse !”
Prochain défi : caser “j'me sens comme une couille dans un sloggy
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Sam 7 Sep - 14:42
« Alors … Moi tu vas me voir tous les jours … Parce que je vais venir habiter avec vous. » Là, inutile de lui demander si elle était contente, il n'y avait qu'à observer sa réaction pour comprendre qu'elle ne pouvait pas rêver mieux. Carlie sautillait dans tous les sens devant nous, agitant ses bras et criant dans les aigus, jusqu'à ce que je la vois sauter dans les bras de son papa. Heureusement qu'il avait eu le réflexe de la rattraper en plein vol d'ailleurs, sinon je crois qu'elle aurait fini les fesses par terre. A voir le visage de Felix, je devinais qu'il se sentait vraiment comme une couille dans un sloggy. Il lui faisait un merveilleux cadeau, mais il faut dire qu'elle l'avait bien mérité, après ces dix années passées séparée de lui, et ces deux mois où elle l'avait retrouvé mais ne le voyait pas vraiment tous les jours quand elle en aurait eu envie. Felix à la maison, au quotidien avec elle lorsqu'elle rentrerait de l'école, il ne pouvait pas lui faire de plus beau cadeau, et à moi aussi d'ailleurs. Je passerais désormais chaque nuit dans les bras de mon petit-ami, me réveillerait chaque matin à ses côtés, et surtout, je savais qu'il serait là s'il arrivait quoi que ce soit, à moi comme à Carlie, chose qu'il n'avait pas pu faire il y a dix ans. Enceinte, j'avais plus que besoin de lui, son aide et sa présence allaient m'être extrêmement précieuses. « Ça veut dire que c'est toi qui va cuisiner à la place de maman ? » Mon sourire s'estompa alors que je fixais ma fille en plissant les yeux. J'étais en train de rêver où elle était très clairement en train d'insinuer que je cuisinais comme un pied ? Oui bon, ça, je le savais déjà, et Felix aussi d'ailleurs depuis peu, mais toujours est-il que ce n'était pas une raison pour me le rappeler, qui plus est avec ce sourire moqueur... Quelle chipie ! En tout cas, quelque chose me disait que Carlie aurait beaucoup de mal à se concentrer pour faire ses devoirs ce soir, après avoir appris ce genre de nouvelle … Depuis le temps qu'elle attendait l'arrivée définitive de son papa à la maison ! et encore, ce n'était pas fini, j'avais moi aussi ma dose d'émotions à lui apporter.
« Et puis … Tu te souviens quand papy t'as dit que tu allais avoir un petit frère ou une petite sœur un jour ? » Carlie hochait très vite la tête en ouvrant de grands yeux, comme si elle était déjà en train de deviner ce que j'allais lui dire, et qu'on ne pouvait pas lui annoncer de plus belle nouvelle. Ah ça oui, elle s'en souvenait même très bien de cette promesse ! « Eh bien … dans quelques mois, il ou elle sera à la maison avec nous. » J'affichai un petit sourire avant de jeter un regard à Felix. Mon cœur battait à cent à l'heure, c'était quand même une étape importante pour nous, et Carlie semblait d'ailleurs avoir du mal à me croire tant c'était inattendu pour elle. « Vous … vous allez avoir un bébé ? » Je hochai la tête en guise de réponse, arborant un radieux sourire. Oui, nous allions avoir un bébé, et pour être honnête, j'avais encore beaucoup de mal à réaliser ce qui nous arrivait. « Mais … mais tu devrais avoir le gros ventre normalement, non ? ... » Je me mis à rire doucement. Effectivement, pour un enfant, le 'gros ventre', c'était la preuve irréfutable, mais au bout d'un mois, c'était évidemment trop tôt pour s'en apercevoir, et je n'allais quand même pas montrer le test de grossesse positif à ma fille pour le lui certifier ! « Ah ça, ne t'inquiète pas, ça va venir... » Malheureusement ou heureusement, je ne savais pas trop, peut-être un peu des deux. Pour être déjà passée par là il y a dix ans, je savais que j'aimais être enceinte, c'était une sensation assez agréable finalement, si on excluait les vomissements... et puis cette fois, je vivrais une toute autre expérience puisque je connaissais le papa, que je l'aimais, qu'il avait plutôt bien pris la nouvelle, et que tout se passait à merveille entre nous. Carlie commençait à réaliser qu'un petit bout de chou allait bientôt pointer le bout de son nez, et que la maison ne resterait plus vide très longtemps. « Mais c'est génial ! J'ai hâte qu'il soit là ! Je voudrais que ce soit une petite sœur, comme ça je pourrais la coiffer et la maquiller … ou un petit frère, c'est bien aussi, comme ça il pourra faire de la danse avec moi et je pourrais m'entrainer pour mes portés à la maison ! D'ailleurs … c'est une fille ou un garçon ? » J'ouvris de grands yeux en entendant ce qu'elle comptait faire de notre bébé, puis me mis à rire en tournant mon regard vers Felix. Je crois que là, ma fille s'emballait un peu trop ! Sacrée Carlie, elle débordait toujours d'imagination ! Pourtant, elle allait devoir attendre avant de pouvoir le ou la maquiller et coiffer, ou avant de pouvoir réaliser des portés époustouflants. Pendant plusieurs années, c'était surtout elle qui allait devoir le porter, et non pas l'inverse. En tout cas, elle avait l'air ravie, vraiment, et je pouvais lire dans ses yeux qu'elle était déjà en train de s'imaginer lui chanter des chansons, le border ou encore lui donner le biberon, comme une vraie maman. « On ne sait pas encore ma chérie, c'est trop tôt, mais dès que les médecins nous le disent, tu seras la première au courant. » Je lui tendis un sourire rassurant. Pour ma part, peu m'importait que ce soit une fille ou un garçon, je voulais surtout que tout se passe bien, mais puisque Felix était là, je ne voyais pas pourquoi les choses se passeraient mal.
Pour l'instant, Carlie n'avait pas trop l'air de se rendre compte des aspects potentiellement négatifs de cette grossesse, mais comme me l'avait dit Felix, mieux valait l'avertir avant que les choses ne se concrétisent et qu'il soit trop tard. Je me mis à sa hauteur et posai mes mains sur ses petits bras. « Mais tu dois savoir que quand le bébé sera là, les choses vont un peu changer à la maison ... » Carlie me regardait en fronçant les sourcils, puis regardais ensuite Felix, cherchant une explication à ce que je lui disais.
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Punaise on est trop fortes ! Prochain défi : caser "J'me sens comme un cochon dans la merde" heu non peut-être pas non en fait allez, caser : "même ses dents font peur aux bifteacks" Bon courage !
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Sam 7 Sep - 17:30
« Ça veut dire que c'est toi qui va cuisiner à la place de maman ? » Je n'avais pu me retenir de pouffer doucement de rire à la question de Carlie, tout en jetant un petit regard vers Neela, qui elle avait perdu son sourire. Comme on dit : la vérité sort de la bouche des enfants ! Mais, bien décidé à détendre encore l'atmosphère que j'avais bien alourdi tout à l'heure avec mon départ précipité de la maison, j'entrai dans le jeu de ma fille, puisque j'avais en plus une soudaine envie de taquiner Neela comme j'avais l'habitude de le faire. Reposant Carlie par terre, je lui souris en hochant la tête.
« Oui, ça vaut mieux je crois. »
Je souris à Neela puis l'embrassai finalement sur la joue pour que nous soyons bien d'accord sur le fait que je plaisantais. Quoi que. C'était ensuite à ma princesse d'annoncer sa nouvelle. Carlie avait apparemment mis plus de temps à réaliser la nouvelle... mais elle avait fini par nous bombarder de questions et par développer son imagination en pensant à tout ce qu'elle pourrait faire avec ce petit bébé. J'ouvris moi aussi grand les yeux en la regardant, étonné qu'elle trouve autant d'idées en à peine quelques secondes, mais aussi un peu apeuré par ce qu'elle comptait faire si c'était un garçon. Enfin dans les deux cas, il se passerait plusieurs années avant que le bébé soit en âge de se faire coiffer ou maquiller, et surtout en âge de porter le poids de sa sœur de quinze, voire vingt ans. Je ne pus pourtant m'empêcher de rire avec ma princesse, imaginant déjà les scènes auxquelles nous allions assister. « On ne sait pas encore ma chérie, c'est trop tôt, mais dès que les médecins nous le disent, tu seras la première au courant. » Carlie affichait un immense sourire en posant son regard sur Neela et moi ; même ses dents faisaient peur aux biftecks ! C'est vrai que ça devait être un immense privilège pour elle de savoir si Neela attendait une fille ou un garçon, avant même que ses grands parents ne soient au courant.
Pourtant, il fallait bien parler des aspects négatifs, que Carlie, comme nous nous y attendions, n'avaient pas encore vus. Voyant le regard interrogatif de Carlie, je compris que le moment de ma partie était arrivé et que j'allais devoir à mon tour développer la prévention que Neela avait accepté de faire auprès de notre fille. J'espérai vraiment qu'elle n'allait pas croire que nous l'abandonnions pour passer plus de temps avec le bébé... Mais j'étais aussi incapable de lui expliquer clairement comment nous allions nous organiser, si nous allions nous relayer, surtout le week-end quand Carlie serait à la maison toute la journée, pour que l'un de nous s'occupe du bébé et l'autre de Carlie.
« On sera toujours là pour toi, tu le sais, mais il est fort possible que l'on doive plus s'occuper du bébé que de toi pendant un certain temps. Alors on ne veut surtout pas que tu te sentes délaissée... »
« Vous allez plus vous occuper de moi ? J'aurais plus de câlins ? »
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Cette phrase est juste énorme ! mdr (Je me prends un panard ! "Il va pas te ramener des marguerites” :cam:
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Sam 7 Sep - 22:02
« Oui, ça vaut mieux je crois. » J'ouvris de grands yeux en tournant mon regard vers Felix avec un petit sourire. D'accord, là, il n'allait pas me ramener des marguerites, il se rangeait du côté de sa fille, tous les deux se liguaient même carrément contre moi, enfin disons plutôt contre ma cuisine assez … originale il faut dire. En attendant, il disait ça, mais il appréciait bien que je lui apporte mes pancakes au lit le matin quand même ! Je m'apprêtais à rétorquer quelque chose pour me venger, mais en sentant ses lèvres se poser sur ma joue, j'avoue que là, j'avais déjà oublié ce que je voulais dire et m'étais juste contentée de lui sourire. Ouais, il s'en sortait bien pour cette fois, et il avait surtout de la chance que Carlie soit devant nous, sinon je pense qu'il aurait eu droit à une petite séance de plongée sous-marine dans la piscine ! Pourtant, cet épisode me rassurait, parce qu'il me prouvait clairement que Felix ne m'en voulait pas, qu'il était progressivement en train d'encaisser cette grossesse, et que je n'avais plus vraiment d'inquiétudes à avoir.
En m'abaissant à la hauteur ma fille, et en tentant de lui expliquer simplement ce qui allait se passer une fois le bébé arrivé pour lui éviter toute mauvaise surprise, je vis son visage s'assombrir. Elle n'avait visiblement pas l'air de bien comprendre où je voulais en venir, et cherchait des explications du regard auprès de son papa. « On sera toujours là pour toi, tu le sais, mais il est fort possible que l'on doive plus s'occuper du bébé que de toi pendant un certain temps. Alors on ne veut surtout pas que tu te sentes délaissée... » Je hochai la tête en regardant Carlie histoire d'appuyer les paroles de Felix, même si je me doutais qu'elle n'allait pas exploser de joie. Elle nous voyait être très sérieux avec elle, comme si finalement, l'arrivée de ce petit frère ou de cette petite sœur ne devait pas la réjouir autant, qu'il y avait des aspects négatifs pour elle qu'elle ne voyait pas encore. « Vous allez plus vous occuper de moi ? J'aurais plus de câlins ? » Je fronçai les sourcils en secouant négativement la tête. « Ne te mets pas ça dans la tête, parce que c'est faux Carlie. » J'étais bien incapable, moi comme Felix d'ailleurs, de l'abandonner complètement, de ne plus lui offrir mon amour sous prétexte qu'un autre enfant avait fait son arrivée. Elle était et resterait notre fille, il n'y avait aucune raison pour que cela change, et que notre amour pour elle change aussi, même si elle risquait fort d'avoir cette impression en voyant que nous occuperions la majeure partie de notre temps à prendre soin du bébé. « On est tes parents, et on t'aime, alors bien sûr qu'on continuera de s'occuper de toi, et bien sûr que tu auras toujours des câlins, des bisous … ça, ça ne va jamais changer. Ce qu'on veut te dire, c'est qu'il ne faudra pas t'étonner si tu nous vois très occupés par le bébé, ça ne signifie pas du tout qu'on t'abandonne, qu'on ne t'aime plus, mais voilà, un bébé ne sait rien faire, toi, tu es grande, tu sais faire beaucoup de choses maintenant. » Je tentai un sourire qui se voulait rassurant, même si Carlie s'était entre temps mise à croiser les bras en affichant un air ronchon qui était en général mauvais signe chez elle. « Ouais, mais je sais pas encore conduire pour aller à la danse, alors j'espère que vous allez continuer à m'amener, parce que je veux pas arrêter à cause du bébé, moi. » La danse, la danse, la danse … elle n'avait vraiment que ça en tête, comme d'habitude, mais ce qui m'inquiétait plus encore que cette obsession pour la danse et tous ces concours, c'était la froideur avec laquelle elle m'avait répondu. J'avais de plus en plus l'impression d'avoir affaire à une adolescente qu'à une petite fille, et à vrai dire, c'était très dur pour moi de l'entendre me parler sur ce ton, avec cet air méprisant qu'elle me lançait et que j'avais découvert il y a peu chez elle. Encore une fois, Carlie cherchait à attirer l'attention, en nous rappelant qu'elle avait toujours sa passion et qu'elle comptait sur nous pour l'accompagner à ses cours et compétitions. Franchement, je n'avais pas la tête à déclencher une dispute, j'étais passée par tellement d'émotions aujourd'hui avec cette grossesse que j'étais trop fatiguée pour en supporter encore d'autres. « On s'arrangera, ne t'inquiète pas pour ça. » Pourtant, rien ne semblait la rassurer, elle avait toujours l'air aussi vexée et renfermée sur ses idées. Si elle ne voyait pas les aspects négatifs de ma grossesse tout à l'heure, là, elle arrivait très bien à les avoir apparemment, j'avais même l'impression qu'elle ne voyait plus qu'eux ! Puis elle tourna son regard vers Felix en prenant un air attristé. « Papa je pensais pas que tu allais me faire ça … On vient juste de se connaître, je croyais que tu voulais profiter de moi le plus possible, et finalement, tu vas devoir t'occuper de ce bébé … Lui il va avoir plus de chance que moi en tout cas... » Alors là, je ne savais plus où me mettre à tel point j'étais mal à l'aise, d'autant plus que je savais que cela remuerait le couteau dans la plaie de Felix en lui rappelant son erreur d'il y a dix ans, et surtout, que cette grossesse arrivait au mauvais moment.