« Oui, c'est vrai que là, j'ai qu'une seule envie c'est de m'en aller. Ça se voit non ? » Je me laissais embrasser par Felix d'une manière beaucoup plus intense que la fois précédente. Encore une preuve qui devrait être suffisamment convaincante ! Il ne pouvait pas partir, il ne partirait même plus jamais parce qu'il avait une raison plus suffisante que toutes les autres de rester : l'amour qu'il ressentait pour moi, et pour sa fille. D'accord, c'est vrai, je me rendais compte que c'était stupide de penser une telle chose, et pour le coup, je n'avais plus aucune pensée négative en tête. Après ce langoureux baiser fort agréable, je lui souris tendrement en guise de réponse. Il n'y avait rien à dire dans un moment pareil, seuls les gestes comptaient.

« Et... Je suis encore désolée pour tout à l'heure... J'ai vraiment réagi comme un crétin... encore une fois. » Je baissai les yeux moi aussi, ne pouvant pas vraiment le contredire. D'ailleurs, je ne savais même pas quoi répondre, et avais laissé un petit silence s'installer sans le vouloir. J'étais gênée, à la fois de l'entendre s'en prendre à lui-même et de reconnaitre que malheureusement, il n'avait pas tord. C'est clair qu'il avait réagi n'importe comment, d'une façon absolument ignoble car similaire à la réaction qu'il avait eue il y a dix ans en réalisant au petit matin qu'il avait passé une nuit avec moi. C'était tout simplement la pire réaction qui soit, celle que j'avais redoutée et qui s'était bien produite. J'aurais été une femme extrêmement rancunière, et surtout, je n'aurais pas autant de sentiments pour Felix, je crois bien que j'aurais mis notre relation entre parenthèses l'espace de quelques jours, juste histoire de lui faire comprendre à quel point il m'avait blessée. Mais étrangement, je n'avais pas éprouvé de rancœur envers lui très longtemps. Je n'arrivais pas à lui en vouloir vraiment, et puis au fond, il s'était excusé en me montrant clairement qu'il prenait conscience de la lâcheté de son comportement. Il me prit la main pour m'attirer sur le canapé à deux pas de nous. Je le vis ensuite relever son regard suppliant vers moi, comme un enfant qui vient de se faire surprendre en pleine bêtise, ce qui me fit légèrement sourire. Comment pouvais-je être indifférente et le couvrir de reproches avec des yeux pareils ? C'était impossible. Mon petit cœur était en train de fondre comme neige au soleil. Sans plus attendre, je pris son visage entre mes mains et l'embrassai doucement. « Juste … je t'en supplie, ne me refais plus jamais ça. » Je fronçai légèrement les sourcils en tenant toujours son visage, histoire de lui montrer qu'il m'avait quand même fait énormément de peine. Si j'avais l'air de le pardonner facilement, je n'oublierai jamais sa réaction, et si cela se reproduisait, je ne sais pas si je serais capable de le supporter une deuxième fois. Mais je crois que là, il avait compris la leçon, et qu'il était peut-être temps d'arrêter de plomber l'ambiance en passant à autre chose. Nous avions encore la soirée, la nuit même devant nous, et je ne voulais rien gâcher de ce moment.

« Il y a peut-être une solution pour m'aider à tout oublier … » Je lançai un regard lourd de sens à l'intéressé, espérant lui faire comprendre mon désir. Felix souriait, apparemment impatient de savoir où je voulais en venir, ou plutôt de quelle solution je voulais parler. Assise sur le canapé les bras croisés, je levai les yeux au plafond en faisant mine de réfléchir, alors que bien évidemment, c'était déjà tout réfléchi pour moi. « Je pense qu'il y a de fortes chances pour qu'un paiement en nature règle toute cette histoire... » N'entendant aucune réaction venant de Felix, je tournai mon regard dans sa direction en levant les mains pour me donner un air encore plus innocent. « Je dis ça, je dis rien... » Et oui, moi aussi j'étais capable de jouer la carte du chantage pour obtenir ce que je voulais. Il m'avait fait le coup au parc la dernière fois au cours d'une promenade avec mes parents, et j'avoue que cela avait plutôt bien fonctionné, alors pourquoi ne pas renouveler l'expérience ? En tout cas, j'avais toujours l'idée du kidnappage sous la couette, ce n'était pas entré dans l'oreille d'une sourde, et je comptais bien rafraichir la mémoire de Felix sur ce qu'il m'avait dit chez mes parents avec toutes ces petites allusions.

Spoiler:

« Juste … je t'en supplie, ne me refais plus jamais ça. »  Je l'embrassai de nouveau en gardant mon visage proche du sien. Et dire que j'avais même failli appelé mon patron pour lui dire que j'étais d'accord pour partir à New-York ; que j'ai failli laissé Neela et Carlie derrière moi. Même si je m'étais bien rendu compte qu'en acceptant de rester, j'avais fait une croix sur un possible départ à New-York, au moins pour les quelques années à venir, je ne regrettai pas cette décision. Après tout, cela me permettrait de rester avec les deux femmes de ma vie, ma famille, mes amis, et bientôt le futur bébé. Je la regardai une nouvelle fois dans les yeux en souriant légèrement.

« Je te le promets. »

Et j'avais bien l'intention de tenir ma promesse. Nous étions à peine assis dans le canapé que Neela avait eu la bonne idée de changer de conversation. Ou du moins, de la voir sous un autre angle. « Il y a peut-être une solution pour m'aider à tout oublier … » Je tournai mon regard vers elle en souriant, attendant avec impatience qu'elle développe son idée. Même si je devinai déjà où elle voulait en venir. « Je pense qu'il y a de fortes chances pour qu'un paiement en nature règle toute cette histoire... »  Mon sourire s'agrandit, se transforma presque en rire en l'entendant reprendre ma technique du chantage. Pourtant, je ne répondis pas tout de suite, même si j'étais parfaitement d'accord avec elle, le temps une façon originale de répondre à sa demande. Je finis par me lever du canapé en gardant mon sourire.

« Lève-toi, mais ne bouge pas, je reviens. »

Je partis dans le couloir, puis dans ma chambre, vérifiant bien qu'elle ne m'avait pas suivi. Une fois dans la chambre, je pris ma couette et revins avec dans le salon. Neela était de dos : parfait ! Une fois juste derrière elle, j'écartais la couette pour l'enrouler autour d'elle et l'entourait de mes bras pour qu'elle tienne. Je lui avais bien dit que j'allais la kidnapper dans ma couette non ? Même mes parents étaient témoins. Et vraiment, je n'avais pas l'intention d'attendre de faire mes cartons et de déménager de mon appartement à la maison de Neela pour pouvoir la kidnapper dans ma couette. Au moins, elle saurait ce qui l'attendait et elle n'essayerai pas de porter du lourd pour le deviner !

« T'as pas porté de lourd... Mais ça marche quand même hein ? Sinon je peux te donner un livre et te dire que ça fait quarante kilos. Comme ça tu auras porté du lourd et je pourrais te kidnapper dans ma couette ! »

Je lui souris et l'embrassai d'abord sur la joue, pour ensuite descendre vers son cou. Cette fois, j'avais l'intention d'éviter de la mordre comme il y a un mois, où nous avions l'air de deux cannibales.

Spoiler:

« Lève-toi, mais ne bouge pas, je reviens. » Je l'interrogeai du regard, puis finalement, lui obéit et me levai du canapé. Je ne comprenais pas trop pourquoi il s'en allait loin dans le couloir en me laissant plantée là, mais vu le petit sourire qu'il arborait en me regardant, à mon avis, Felix ne s'apprêtait pas à aller aux toilettes. Je n'avais pas attendu très longtemps à côté du canapé, et son retour fut … surprenant. Alors que je m'étais retournée pour ramasser le carton de pizza et au moins le poser sur la table basse, je sentis soudain une matière très douce envelopper tout mon corps. Je souris en tournant légèrement la tête pour regarder Felix. Effectivement, il était bien derrière moi, tout sourire, tenant fermement la couette dans ses mains pour qu'elle reste autour de moi. « T'as pas porté de lourd... Mais ça marche quand même hein ? Sinon je peux te donner un livre et te dire que ça fait quarante kilos. Comme ça tu auras porté du lourd et je pourrais te kidnapper dans ma couette ! » Évidemment que ça marche quand même ! Il n'y avait qu'à observer mon sourire pour voir que cela ne me dérangeait pas du tout. Au contraire, c'était une jolie surprise qui rattrapait largement notre petite tension de tout à l'heure. D'ailleurs, j'en fus totalement convaincue lorsque je sentis ses lèvres se poser doucement sur ma joue, puis redescendre jusqu'à mon cou. Je fermai les yeux en souriant comme pour savourer ses baisers. « C'est pas la peine, je t'en donne quand même l'autorisation. Non pardon, l'ordre. » Oui, même plutôt l'ordre d'ailleurs... J'étais tellement bien, j'avais la sensation d'être complètement détendue, comme si toute la tension accumulée dans la journée s'évacuait d'un seul coup de mon corps... Le pouvoir de Felix et de ses bisous ! C'est sûr que si se faire kidnapper signifiait se faire enrouler dans une couette par Felix, alors je voulais bien qu'il me kidnappe tous les jours comme ça ! Pourtant, quelque chose me dérangeait. J'étais emmitouflée dans cette couette, et lui restait à l'extérieur, les mains et les bras bloqués pour faire tenir la couette. Mine de rien, je me sentais un peu seule là-dedans quand même, ça avait beau être tout doux et chaud à l'intérieur, si Felix n'en profitait pas avec moi, je n'en voyais pas l'intérêt. Je me retournai donc complètement pour lui faire face, toujours enroulée dans la couette, puis remontai mes mains vers l'extérieur en les plaçant autour de son cou. Je l'embrassai ensuite assez langoureusement en le rapprochant encore plus de moi. Le canapé étant à deux pas derrière lui, je le forçai doucement à reculer jusqu'à ce qu'il bute contre le rebord et s'allonge totalement dessus. Ainsi, Felix fut obligé de lâcher la couette et de se laisser emprisonner dedans à son tour. Pendant plusieurs minutes je restai quand même sur lui à l'embrasser partout sur le visage, puis dans le cou dans un grand silence amoureux, et finalement, me redressai avec un petit sourire. « Mais c'est quand même plus sympa quand le kidnappeur reste dedans avec sa victime ... » Tout en arquant un sourcil, je me levai doucement du canapé en veillant à ne pas cogner Felix, puis repris la couette dans mes bras avant de la passer derrière moi et de l'ouvrir devant comme pour inciter l'intéressé à venir m'y rejoindre très vite. Voyant qu'il se levait vers moi, je reculai progressivement en même temps pour le tenter encore plus, mais sans faire attention, perdis l'équilibre en ratant un pas en arrière, mon pied ayant glissé sur le tissu pendant derrière moi. Dans ma petite chute, j'avais instinctivement lancé un regard de détresse à Felix et évidemment lâché la couette, ce qui me fit glisser encore mieux. Résultat : je m'étais retrouvée les fesses au sol, et la moitié de la couette sur la tête. J'aurais pu me faire très mal, mais la couette avait eu l'avantage d'amortir ma chute une fois par terre. Heureusement, il y avait eu plus de peur que de mal, et comme toujours, je me tordais de rire après chaque boulette tandis que Felix ne savait jamais s'il devait rire avec moi ou s'inquiéter de mon état. En tout cas, je crois que me connaissant, je devais totalement renoncer à cette technique de séduction, à savoir reculer à l'aveuglette pour tenter son partenaire, qui plus est avec une couette !

Si Neela m'en donnait l'ordre, alors je ne pouvais que lui obéir... et ça ne me dérangeais absolument pas. Je profitai du fait qu'elle soit complètement enroulée dans ma couette et qu'elle ne puisse pas bouger pour la serrer contre moi et l'embrasser dans le cou. J'avais tellement désiré ce contact pendant les dix années qui s'étaient écoulées que même maintenant, après deux mois de relation, j'avais encore du mal à croire que Neela était bien ma petite amie, ma princesse, et que même les critiques incessantes de ma mère ne parviendraient pas à nous séparer. Neela se retourna finalement, laissant sortir ses bras de la couette pour les poser sur mon visage et m'embrasser. Je me laissai totalement faire, reculant jusqu'à bloquer contre le canapé. L'attirant avec moi, je m'allongeai dessus... et me retrouvais bloqué dans la couette.

« Mais... »

Malgré cette petite contestation, j'arborai quand même un petit sourire et l'embrassai de nouveau. « Mais c'est quand même plus sympa quand le kidnappeur reste dedans avec sa victime ... » Je vis Neela se relever, reprendre la couette et la repasser sur ses épaules, pour ensuite l'ouvrir pour m'y inviter, et reculer. Loin de me faire prier, je me relevai du canapé et me dirigeai vers Neela... mais je la vis tituber pendant quelques dixièmes de secondes, et tomber les fesses sur le sol. Surpris par ce changement brutal de situation, j'avais tendu la main comme pour qu'elle l'attrape dans sa chute, mais je me rendis bien vite compte qu'elle était trop loin et que cela n'avait servi à rien. Alors je m'approchai rapidement d'elle, quand même assez inquiet, car même si je n'y connaissais rien, je me doutai qu'une chute comme celle-là n'était pas vraiment conseillée pendant une grossesse. Mais Neela éclata de rire, la couette sur la tête, avant que je n'ai eu le temps de lui demander si elle allait bien. En la voyant ainsi, je n'avais pu retenir un petit rire moi aussi.

« T'es vraiment incroyable quand même ! »

Je lui tendis les mains pour l'aider à se relever et la pris dans mes bras pour nous remettre de nos émotions.

Spoiler:

Si j'avais voulu faire un peu monter la température entre Felix et moi, je crois que là, je l'avais carrément faite retomber d'un seul coup. Pourtant, je n'arrivais pas à redevenir sérieuse, je revoyais Felix me tendre la main pour me rattraper, mais je n'avais pas eu le bras assez long, et étais tombée comme une masse. Qui plus est, je voyais mon amoureux rire lui aussi devant moi, ce qui ne m'aidait pas vraiment à me calmer. Heureusement que j'avais raté sa main, j'aurais été capable de l'entrainer dans ma chute, et même si Felix était loin d'être un poids lourd, le futur bébé qui se trouvait dans mon ventre aurait encore moins apprécié je crois. Mais par chance, j'étais tombée sur les fesses, et sur la couette aussi, ce qui n'avait pas pu engendrer de conséquence qui soit nuisible pour le bébé. « T'es vraiment incroyable quand même ! » Je confirme ! Apparemment, princesse catastrophe était revenue à la charge, toujours là quand on ne l'attend pas, et d'ailleurs comme par hasard, elle arrivait toujours au mauvais moment. J'attrapai ses mains pour me relever doucement, alors que j'avais encore du mal à calmer mon rire nerveux. Je n'avais rien bu, mais c'était tout comme ! « Ma tentative de séduction a complètement échoué là ! » Je continuais de rire. C'est clair que c'était un échec total. Heureusement que je n'étais pas strip-teaseuse, mon spectacle ressemblerait plus à un numéro de clown qu'à autre chose. A force, je ne comptais même plus le nombre de fois où ce genre de problème nous arrivait, mais ça n'avait pas l'air de déranger Felix plus que ça. C'était devenu notre quotidien, alors il était un peu obligé de s'y faire. Nous restâmes un petit moment dans les bras l'un de l'autre histoire de nous remettre doucement de nos émotions, et de reprendre là où nous en étions restés avant ma chute. Je crois que j'aurais pu rester dans cette position avec lui encore longtemps si je l'avais pu tellement je me sentais bien quand il me serrait dans ses bras. Une fois mon envie de rire apaisée, je me baissai pour ramasser la couette qui était évidemment restée dans tous les sens au sol. Nous allions bien y arriver quand même ! Je la passai derrière mes épaules et entourai Felix avec le reste de la couette, gardant mes mains agrippées au bout pour qu'elle ne tombe pas. Il m'avait observé attentivement tout du long, comme s'il guettait encore une autre gaffe de ma part. Mais non, ce coup-ci, aucun incident ne s'était produit. J'incitai donc Felix à se rapprocher encore plus de moi, cette fois en évitant de reculer bien sûr. Son visage étant proche du mien, je l'embrassai tendrement tout en fermant les yeux, les bras autour de son cou pour maintenir la couette. J'étais tellement bien, et surtout, tellement mieux maintenant qu'il était enfermé dans cette couette avec moi. Entre deux baisers, je lui souris. « Voilà, tu vois j'y suis bien arrivée finalement. » Après pas mal de péripéties mais oui, j'y étais arrivée à l'embarquer dans cette couette avec moi.

Maintenant, la question était de savoir comment nous allions faire pour rejoindre la chambre, mais une petite idée me traversa soudain l'esprit. Tout en continuant de l'embrasser, je pris une légère impulsion en m'accrochant un peu plus à son cou pour enrouler mes jambes autour de son bassin. C'était sûrement beaucoup plus simple, et aussi beaucoup plus romantique, de nous diriger jusqu'à la pièce du fond de cette façon là. Au moins, mes pieds étant en l'air, je ne risquais pas de m'entraver dans la couette et de nous faire tomber tous les deux en même temps. Je laissai Felix me guider là où il avait envie de m'amener dans l'appartement, puisque finalement je ne lui avais rien indiqué du tout, mais je pense qu'il avait compris de lui-même. Tout en le laissant me porter, j'avais fait exprès de l'embrasser sur tout le visage pour rendre ce petit trajet encore plus compliqué pour lui... déjà qu'il ne pouvait pas voir grand chose, la lumière étant éteinte. Je sentis tout à coup mon dos cogner contre un mur, sûrement celui qui se trouvait juste à côté de l'entrée de la chambre … Ah non raté, ce n'était pas là ! Felix n'avait pas bien su viser apparemment. « Tu peux le faire... » Je m'étais alors arrêtée de l'embrasser, de nouveau coupée par le rire. Je me moquais oui, mais j'adorais plaisanter avec lui, c'était une forme de décompression, et nous en avions tous les deux bien besoin après avoir appris ma grossesse. Nous entrâmes enfin dans la pièce, toujours enroulés dans la couette, mais cette fois, j'espérai que Felix allait correctement viser le lit pour éviter une nouvelle catastrophe.

Spoiler:

« Ma tentative de séduction a complètement échoué là ! »  Mon rire s'accentua. Pour le coup, oui, c'était un échec. Et pourtant, même en gaffant constamment, et en tombant à la renverse, elle arrivait quand même à me faire rire, donc sa tentative de séduction avait à moitié fonctionner. Et puis elle n'avait même pas besoin de tentative de séduction après tout : ça faisait dix ans que je l'attendait, que je savais au fond de moi qu'il n'y avait qu'elle qui réussirait à me convenir pour toute ma vie, alors elle m'avait déjà séduit il y a plusieurs années. En la relevant, je la laissai nous entoure de ma couette et me rapprochai d'elle en l'embrassant. Oui c'était beaucoup mieux comme ça finalement, et je n'étais pas prêt de la lâcher. Je serai bien rester comme ça, dans le salon, enroulé dans une couette, contre Neela, pendant toute la semaine, tout le mois, toute l'année et même plus. Je la sentis enrouler ses jambes autour de mon bassin tandis que je l'embrassai sur la mâchoire. J'avançai finalement tant bien que mal dans le couloir, dans le noir, et enveloppé dans la couette. J'avais tenté de trouver ma chambre... mais non. Je bloquai, ou plutôt Neela bloqua contre le mur. « Tu peux le faire... »  Je la regardai dans l'obscurité d'un air choqué, avec tout de même un petit sourire.

« Fais gaffe, je peux aussi jouer au sadique et te laisser en plan là, dans le couloir. »

Mais finalement non. Je l'embrassai et trouvai cette fois-ci la porte de ma chambre. Je la posai le plus doucement possible sur le lit, sauf qu'avec la couette autour de nous, ce n'était pas le plus simple... J'avais donc été attiré vers Neela et avait du m'arranger pour sortir mes bras du tissu pour éviter de l'écraser. En souriant, je la regardai, ou plutôt la dévorai du regard.

« Niveau mobilité, c'est quand même limité. »

J'écartai un peu la couette tout en restant collé à Neela. Je posai mon regard sur elle en caressant sa joue du dos de la main et en souriant. J'aurais pu rester des années comme ça à la regarder. Et dire que j'avais failli la perdre aujourd'hui avec mes âneries... Si j'étais vraiment parti, je n'aurais pas pu la regarder comme je le faisais maintenant.

« Fais gaffe, je peux aussi jouer au sadique et te laisser en plan là, dans le couloir. » J'affichai une mine choquée en regardant Felix, puis fronçai les sourcils. Comme je ne pouvais pas voir s'il plaisantait ou dans l'obscurité, je ne répondis rien, attendant de voir s'il allait bien jouer au sadique avec moi. Heureusement que non, il trouva assez vite l'entrée de la pièce et quelques secondes plus tard, me posa doucement sur son lit. Je le vis ensuite me sourire, et déjà, la petite rancœur que j'avais eu envers lui avait disparue. Lui souriant à mon tour, je gardai mes mains et mes jambes autour de lui, relâchant la couette et la laissant glisser légèrement le long de son dos. Nous ne voyions pas grand chose encore une fois, mais c'était parfait. Sentir le contact de l'être qu'on aime dans l'obscurité, sans vraiment pouvoir deviner ou anticiper ses gestes, c'était dix fois plus agréable. « Niveau mobilité, c'est quand même limité. » Felix écarta un peu le tissu histoire que nous soyons plus à l'aise. Franchement, dans cette configuration avec lui aussi collé et serré contre moi, que ma mobilité soit limitée, je m'en fichais. Au contraire même, plus il se serrait contre moi, plus elle était limitée, et c'était ce que je préférais. « C'est très bien comme ça. » chuchotais-je avec un petit sourire pour lui assurer qu'il ne me gênait pas le moins du monde. Je sentis ensuite Felix caresser doucement ma joue alors que mon cœur devait être sur le point d'exploser dans ma poitrine au même moment. Même après deux mois, il me faisait toujours le même effet, et il me ferait certainement toute ma vie cet effet là. Il y eu un petit silence entre nous, durant lequel nous nous regardions, ou plutôt nous contemplions l'un l'autre. Je pris alors sa main posée sur mon visage dans la mienne et la portai vers mes lèvres pour l'embrasser doucement à plusieurs reprises, toujours dans ce même silence amoureux. Si nous étions parfois habitués à nous comporter comme un couple de lions sauvages et légèrement agressifs sur les bords, là, nous étions redevenus plus normaux, privilégiant les caresses aux morsures. Je n'étais pas du tout dans le même état d'esprit que l'autre jour. Ce soir, j'avais envie de romantisme, de délicatesse. En tout cas, je ne pourrais jamais ressentir les mêmes sentiments, ou en tout cas jamais d'aussi forts pour quelqu'un d'autre, c'était impossible. Il n'y avait eu que Felix, il n'y avait que Felix et il n'y aurait plus que Felix dans ma vie, ce n'était pas possible autrement. Dire que dans quelques semaines, il allait emménager chez moi, partager ma vie … j'avais l'impression de vivre un rêve. Mon rêve, celui que je voulais réaliser depuis dix ans.

Je posai une main sur sa nuque et l'embrassai d'abord très doucement, puis, voyant qu'il devenait de plus en plus réceptif, langoureusement tout en l'attirant davantage vers moi. Je relevai ensuite mes jambes et donnai deux coups de pied dans le vide pour faire tomber mes chaussures bien loin par terre derrière Felix. Mes baisers descendirent sur sa mâchoire, puis sur son cou tandis que mes mains étaient en train de caresser son torse sous sa chemise. Son corps était brûlant, tout comme le mien je crois, il faut dire que la couette nous tenait bien chaud, mais à mon avis, elle était loin d'être la seule responsable. Je commençai à déboutonner les boutons de sa chemise un par un, mais étant trop focalisée sur les baisers de Felix, je n'arrivais pas à le faire aussi rapidement que je le voulais. Agacée de n'en être qu'au deuxième bouton depuis plusieurs secondes, j'avais tiré un coup sec sur celle-ci des deux côtés pour l'enlever, ou disons plus exactement pour l'arracher enfin. Seulement, les boutons se mirent à voler au-dessus de nous et à s'éparpiller sur le lit, j'en entendis même certains dégringoler sur le parquet. Je crois que j'avais retrouvé ma part d'agressivité en fait, elle était toujours là. J'avais beaucoup de mal à me retenir de rire contre les lèvres de Felix, mais continuai malgré ça de l'embrasser. « Je l'amènerai chez la couturière. » J'avais plutôt intérêt je crois. Elle se demanderait sûrement comment je m'étais débrouillée pour arracher les boutons tous en même temps, mais tant pis. Enfin au moins, c'était du temps de gagné pour nous ! Cela dit j'avais détruit la jolie chemise de mon cher et tendre, elle n'était plus mettable pendant quelques jours. Pour terminer le travail, je lui la retirai doucement en souriant. « Tu as le droit de te venger... » Je lui lançai un regard lourd de sens. Autrement dit, tu peux toi aussi m'arracher quelque chose, c'est ton droit. Enfin, mes yeux lui disaient plutôt qu'il devait m'arracher quelque chose à son tour.

Je laissai Neela m'embrasser, répondant à ses baisers et me collant le plus possible contre elle. J'avais bien envie de passer encore une semaine sans aller travailler, juste pour rester avec Neela, et Carlie, même si elle semblait nous faire un peu la tête pour le moment à cause du bébé. Mais ça aurait été très risqué, d'autant plus que nous l'avions déjà fait, et puis il ne me restait plus que quelques semaines à attendre avant de pouvoir réellement m'installer chez Neela, et de pouvoir passer le plus de temps possible avec mes  princesses. La tête dans le cou de Neela, je sentis soudainement ma chemise se desserrer et j'entendis les boutons qui rebondissaient sur le sol. Reportant mon attention sur Neela, je ne pus m'empêcher de sourire contre ses lèvres.  « Je l'amènerai chez la couturière. »  Je ris doucement en me relevant quelques instants pour la laisser enlever ma chemise.

« La petite tigresse est de retour apparemment... »

« Tu as le droit de te venger... »  Si c'était demandé de cette façon ! Pour une fois, heureusement que Neela n'avait pas mis de robe, sinon je n'aurais sûrement pas pu prendre ma revanche, ou du moins plus difficilement. Là, son chemisier se prêtait parfaitement à ce qu'elle désirait. Alors je répétai son geste et arrachai les boutons de son chemisier, pour ensuite lui enlever le vêtement comme elle l'avait fait avec moi. J'en profitai pour jeter un petit regard à son ventre. J'avais toujours du mal à me faire à cette idée, d'autant plus qu'il était aussi plat que d'habitude et que tout cela était donc assez “abstrait”. Moi qui avais regretté de ne pas connaître Neela enceinte, j'allais être servi cette fois. Je recommençai finalement à l'embrasser langoureusement.

« Tu feras attention de ne pas glisser sur les boutons étalés par terre miss catastrophe hein ? »

Je lui souris et profitai d'avoir un peu détourné son attention pour juste déboutonner son pantalon en la regardant. Je ne pouvais pas m'empêcher de la dévorer du regard depuis tout à l'heure. Elle m'avait terriblement manquer en quelques jours à peine, comme si je ne l'avais pas vue depuis des mois. Au fond, c'est vrai qu'un peu de douceur ne faisait pas de mal, comparé à nos petites sauvageries de la dernière fois, et surtout suite à notre journée mouvementée entre annonce de mutation, et annonce de grossesse à pas moins de six personnes.

« La petite tigresse est de retour apparemment... » Je me mis à rire, la tête dans son cou. Et apparemment, Felix n'avait pas l'air plus embêté que ça de voir sa chemise complètement détruite et tous les boutons arrachés ! D'ailleurs, il ne se fit pas prier pour faire la même chose avec mon chemisier, qui ressembla bien vite à un bout de tissu plus qu'à un vêtement. Felix le retira ensuite comme je l'avais fait avec lui, et je ne pouvais pas m'empêcher de sourire, amusée par la situation. Comment j'allais rentrer chez moi demain ? En soutien-gorge ? Je n'en savais rien pour l'instant. En tout cas lui aussi s'y prenait plutôt bien, un vrai petit tigre ! Une fois ma chemise retirée, je vis ses yeux se poser quelques secondes sur mon ventre. Comme par réflexe, je le regardais à mon tour, cherchant à voir s'il y avait un problème. Non, je n'avais rien, mais Felix avait l'air de bloquer sur cette partie de mon corps comme s'il y avait un problème. Je grimaçai légèrement en le voyant aussi perturbé. Peut-être avait-il du mal à réaliser qu'il allait être de nouveau papa, parce que mon ventre n'avait pas encore la forme arrondie. En tout cas, Felix avait l'air de prendre conscience que j'étais bel et bien enceinte, et apparemment, l'information était encore difficile à encaisser pour lui. Pour moi aussi, mais je préférais oublier tout ça au moins le temps d'une nuit, pour ne me concentrer plus que sur Felix. Finalement, je recommençai à l'embrasser, me laissant totalement aller. « Tu feras attention de ne pas glisser sur les boutons étalés par terre miss catastrophe hein ? » Je ris doucement contre ses lèvres. C'est vrai que j'étais bien capable de me casser la figure en glissant sur un de nos boutons de chemise demain matin en me levant ! Décidément, Felix me connaissait trop bien. « Tu me connais trop bien ! » Il anticipait déjà la gaffe, parce qu'il devait la voir venir à grands pas. Depuis deux mois quand même c'est vrai qu'il avait eu le temps d'avoir un échantillon de ce que j'étais capable de faire comme boulettes, et parfois, il valait mieux prévenir que guérir. J'essaierai de regarder où je pose mes pieds cette fois, cela évitera des catastrophes. Je n'avais même pas fait attention que, pendant ce temps, Felix en avait profité pour déboutonner mon pantalon. Je regardais tantôt mon pantalon à moitié défait, tantôt Felix en ouvrant la bouche avec un petit sourire. Quelle rapidité ! Quel talent ! Je ne m'étais aperçue de rien.

Passant mes mains dans ses cheveux, j'attirai son visage vers le mien pour l'embrasser tendrement, en profitant moi aussi pour descendre discrètement une main au niveau de son pantalon que je déboutonnais doucement. Moi aussi j'avais tout à coup les mains un peu baladeuses. Lorsqu'il se rendit compte avec étonnement que son pantalon était en train de glisser tout seul, je lui souris. « Match nul. » lançai-je à Felix en arquant un sourcil. Au moins là, nous étions à égalité, et mes cheveux ne s'étaient pas encore coincés dans sa braguette, c'était déjà ça. Je pris quelques secondes pour regarder la pièce dans laquelle je me trouvais. La chambre de Felix. Dire que c'est dans cette chambre que tout avait commencé entre nous, notre première fois... Les choses avaient bien vite évoluées depuis. Une fois nos deux pantalons et tout autre bout de tissu gênants par terre, je l'attirai un peu plus contre moi en caressant son dos, priant en même temps pour qu'aucune de mes gaffes ne vienne encore perturber ce joli moment en amoureux. Cette fois, étant déjà enceinte, nous ne risquions plus grand chose... Je me laissai complètement faire, m'abandonnant aux baisers, aux caresses de Felix en fermant les yeux. Je ne pensais plus à rien, à rien sauf à tout l'amour que je ressentais. D'ailleurs, je ne m'étais pas retenue de ponctuer mes baisers de plusieurs 'je t'aime' prononcés au creux de son oreille. Il n'y avait pas de mots suffisamment forts pour qualifier ce que j'éprouvais à ce moment précis. Non seulement un amour fou, mais aussi un bien-être intense d'être dans ses bras, et sous cette couette très douce. Felix me rendait complètement dingue, et d'ailleurs cela devait se remarquer. Je n'étais plus vraiment moi-même dans ces instants très intimes avec lui, j'étais comme sous l'emprise une drogue. Il était ma drogue, et franchement, je n'avais pas du tout envie de me passer de cette drogue là. J'avais tout à coup la sensation que Felix lançait un véritable feu d'artifice dans mon corps, et au bouquet final, je pris son visage entre mes mains pour l'embrasser, une énième fois. Nous restâmes ensuite un instant à reprendre notre souffle, instant durant lequel je caressais les cheveux de Felix avec un petit sourire apaisé. Finalement, je posai mon regard sur lui. « Tu pensais à quoi en regardant mon ventre tout à l'heure ? »

Spoiler:

« Match nul. » Je lui souris en sentant mon pantalon glisser de lui-même sur le sol. Je me collai contre Neela, ayant encore un peu de mal à réalise que dans quelques semaines, je pourrais faire cela quand j'en avais envie, que je pourrais l'embrasser tous les matins, tous les soirs, et peut-être même parfois dans la journée. Je l'aimais tellement ! Plus qu'aucune autre des mes petites amies. Et je ne pouvais pas m'empêcher de lui rappeler, que ce soit par des mots ou pas des gestes. Cette soirée n'était qu'à nous, et nous l'avions bien méritée après tous les événements d'aujourd'hui. Comme d'habitude, je repris mon souffle en fourrant la tête dans son cou et en profitant pour l'y embrasser. Mais sa question me fit relever la tête pour la regarder. « Tu pensais à quoi en regardant mon ventre tout à l'heure ? » Ah. Je pensais avoir été discret... Apparemment non. Je ne voulais surtout pas qu'elle croit que j'avais finalement accepté ce bébé par culpabilité par rapport à ce que j'avais fais il y a dix ans, ou juste parce que je me sentais bloqué dans cette situation sans oser lui dire non et m'en aller comme un voleur, encore une fois.

« Je... Je me disais juste que j'avais du mal à réaliser... Mais ça devrait venir. »

Je lui souris et l'embrassai sur le joue. Après tout, ne vivant pas encore chez Neela, je n'avais pas pu assister aux fameuses nausées matinales - d'un côté, heureusement, car tout cela allait sûrement commencer maintenant que j'étais au courant - et ce bébé n'était pas du tout prévu. Forcément, ça fait un choc. D'autant plus que l'apparence physique de Neela n'avait pas encore changée ; elle aurait bientôt pu me le cacher encore quelques semaines que je n'aurais presque rien remarqué. Je finis me remettre à côté d'elle dans le lit tout en continuant à la regarder.

« T'inquiète pas... »

Sous-entendu, je ne te laisserai plus jamais tomber, je te l'ai promis et j'ai bien l'intention de tenir ma promesse, bébé ou pas. Et je vois pas pourquoi j'aurais été lui dire que j'aimerais m'installer avec elle et Carlie si j'avais l'intention de prendre la fuite dans huit mois, lorsque le bébé serait là, et que je me rendrai compte que j'avais fait une erreur. C'était impossible. C'est l'enfant de Neela, que j'aime plus que tout, et c'est le mien aussi, alors je vais forcément l'aimer avec le temps, et peut-être plus rapidement que prévu qui sait ? Tout ce que je voulais, c'est passer ma vie avec elle, et si Neela était la mère de tous mes enfants, c'était encore mieux.

Un petit silence s'installa entre nous après que j'ai posé cette question. Visiblement, Felix ne s'était pas attendu à ce que je lui demande ce genre de chose, pensant sûrement que j'avais complètement oublié. Il parut un peu gêné, ce qui me mit moi aussi mal à l'aise. « Je... Je me disais juste que j'avais du mal à réaliser... Mais ça devrait venir. » Je souris lorsqu'il m'embrassa sur la joue. Ah, c'était donc ça ! Je m'étais bien doutée qu'en fixant mon ventre de cette manière tout à l'heure, Felix pensait au futur bébé. Il avait besoin de temps, de beaucoup de temps même, pour se faire à cette idée. C'était tout à fait normal, et puis pour quelqu'un qui venait tout juste d'apprendre la nouvelle, je trouvais qu'il l'encaissait plutôt bien. Felix bascula pour se mettre à côté de moi tout en continuant de me regarder. « T'inquiète pas... » Je lui souris. Non, je ne m'inquiétais pas trop, du moment qu'il décidait de m'accompagner dans cette grande aventure de jeunes parents et de ne pas me laisser me débrouiller seule. J'étais certaine qu'il allait réaliser cette grossesse, et puis de toute façon, il serait bien obligé. Il avait huit mois pour le faire. « Je pense que quand je serais énorme comme une baleine, là, tu vas réaliser. » Je lui tapotai gentiment l'épaule de ma main en riant doucement. Oui, dans quelques mois, mon ventre sera si gros et prêt à exploser qu'il déformera tout mon corps, entrainant vergetures et autres marques disgracieuses un peu partout sur ma peau… sans parler des vomissements à répétition et des envies irrésistibles de grignoter. Les joies de la grossesse ! Mais c'était un sacrifice qui valait largement la peine, parce qu'en contrepartie, j'allais recevoir le plus merveilleux cadeau que puisse m'offrir la vie. Felix allait donc me découvrir sous un autre angle dans quelques mois, enceinte, et j'espérais que cette transformation physique n'allait pas trop le faire fuir ou le dégoûter. « Ça risque de ne pas être très beau à voir … Je te préviens. » Je grimaçai en le regardant quand même avec un léger sourire, attendant de voir sa réaction, et le testant un peu par la même occasion. Ce n'était pas si affreux que ça, mais je faisais exprès d'exagérer un peu pour observer sa réaction. Il n'avait sans doute jamais vu les 'dessous' de la grossesse, alors je préférais le prévenir sans pour autant l'effrayer d'avance, d'autant plus que nous allions bientôt vivre ensemble... Au moins, il était averti que je risquais de perdre un peu de mon charme, et que la femme sexy qu'il connaissait depuis dix ans allait un peu changer. D'un autre côté, j'étais sa petite amie, il m'aimait, et puis regarder sa petite amie enceinte, ce n'est pas non plus la vision la plus horrible du monde, au contraire même, c'est beau.

Mes yeux commençaient à se fermer doucement, je sentais la fatigue arriver progressivement. Toutes les émotions de la journée m'avaient complètement assommée, et j'allais bientôt rejoindre les bras de Morphée. Dans un élan de tendresse, je passai ma jambe par-dessus celles de Felix à côté de moi pour le serrer plus ou moins contre moi, mais sans faire attention, dans mon mouvement un peu rapide, mon genou était remonté trop haut et avait heurté les … bijoux de famille de Felix. J'entendis son cri de douleur et compris immédiatement que c'était bien ce que je croyais avoir frappé. Plaquant mes mains sur ma bouche, je m'exclamai : « Oh pardon ! J'ai pas fait attention ! Excuse-moi ! » J'avais beau me confondre plusieurs fois en excuses, Felix avait toujours mal apparemment. J'espérais qu'il ne m'en veuille pas trop, enfin, pas comme la dernière fois lorsque je lui avais envoyé la moitié de la bouteille de shampooing dans les yeux … Ce genre de petit incident ne nous était jamais arrivé, mais là, si mon nuage de poisse décidait de s'en prendre aux bijoux de famille de Felix, je crois qu'il parviendrait très facilement à faire en sorte que nous ne pourrions plus jamais avoir d'autres enfants lui et moi. Je l'embrassai doucement sur la joue tout en la caressant en même temps pour appuyer davantage mes excuses. « Ça va mieux ? » Je m'en voulais, et pourtant, cela partait d'un bon sentiment, mais non, il fallait toujours que je gâche tout.

 « Je pense que quand je serais énorme comme une baleine, là, tu vas réaliser. »  Je l'accompagnai dans son rire. Une baleine... Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ! Si Neela était une baleine en étant enceinte, alors je n'imaginais pas les autres femmes. Car oui elle allait sûrement prendre pas mal de poids, mais après tout c'était normal, et il valait mieux que son corps ait assez de force pour deux plutôt qu'elle passe ses journées à l'hôpital. « Ça risque de ne pas être très beau à voir … Je te préviens. » Je levai doucement les yeux au ciel en souriant et en l'embrassant. On aurait vraiment dit qu'elle allait se transformer en monstre, petit à petit, dans les mois qui viennent.

« Arrête de toujours te dévaloriser. Tu vas pas non plus devenir un ogre ! »

Il y eut finalement un petit silence entre nous, mais qui, comme d'habitude, était loin d'être pesant. En fait, il trahissait plutôt le bien être que nous pouvions ressentir. Voilà. Je crois bien que c'était ça le bonheur. Pouvoir passer toute une soirée dans son lit avec la femme qu'on aime, sans se soucier de ce qui se passe dehors ni de ce qui pourra arriver demain. Et même si c'était souvent la même chose lorsque j'étais avec Neela, une impression d'être dans une bulle, à l'écart de tous problèmes, c'était encore plus fort aujourd'hui, maintenant, dans ce lit. Enfin j'eus un bonheur de courte durée, puisqu'en passant sa jambe au-dessus de moi, Neela l'avait un peu trop remontée, me donnant un coup plutôt mal placé qui me fit émettre un cri de douleur. « Oh pardon ! J'ai pas fait attention ! Excuse-moi ! »  J'avais instinctivement fermé les yeux, alors que paradoxalement ça me faisait me concentrer encore plus sur la douleur. Je sentis finalement la main de Neela sur ma joue alors que la douleur diminuait. « Ça va mieux ? » Je hochai doucement la tête en souriant. Je n'avais plus envie de dormir tout d'un coup, j'étais bien réveillé...

« J'espère que tu ne voulais pas de troisième enfant... C'est mort là je crois. »

Je la regardai en souriant, la douleur ayant presque disparue, et la laissais cette fois se mettre sur moi, gardant quand même un œil sur ses jambes pour m'assurer que je n'allais pas encore une fois me prendre un coup mal placé. Je l'embrassai doucement une fois son visage en face de moi.

« T'as failli me castrer, mais c'est pas grave, je t'aime quand même. »

Je ris légèrement en la collant contre moi.

Spoiler:

« J'espère que tu ne voulais pas de troisième enfant... C'est mort là je crois. » Bon, il n'avait pas l'air de m'en vouloir tant que ça apparemment. J'affichai un petit sourire crispé, quand même un peu gênée et surtout inquiète du mal que je lui avais fait … surtout en sachant à quel point les hommes sont fragiles et douillets à ce niveau là. « T'as failli me castrer, mais c'est pas grave, je t'aime quand même. » J'avais été longue à réagir, le temps de comprendre que Felix ne m'en voulait déjà plus et qu'il était même prêt à plaisanter avec moi. Je me mis alors à rire doucement, puis, voyant qu'il prenait la chose avec humour, décida de jouer moi aussi cette carte pour le taquiner avec un sourire amusé. « De toute façon deux ça me va très bien, et puis il faut qu'on calme le jeu un peu là, sinon la maison ne sera jamais assez grande. » Sous-entendu : au pire, si je t'ai castré, ce ne sera pas plus mal pour nous. J'adorais l'embêter. Mais bon, c'est vrai que si nous continuions à ce rythme là, j'aurais à peine accouché que le suivant sera déjà en route, et ainsi de suite tous les neuf mois... Non merci. Veillant cette fois à ne pas heurter les précieux bijoux de Felix, je m'étais mise à moitié sur lui, à moitié sur le lit, et je le regardais. Je ne cessais pas de le regarder dans les yeux. Il était juste magnifique, et je me disais que j'espérais que le futur bébé aie son regard, et son sourire charmeur aussi. Je profitai encore une fois d'avoir Felix collé contre moi pour l'embrasser doucement dans le cou, en remontant jusqu'à sa mâchoire, puis enfin ses lèvres.

Alors que je continuais de le regarder dans un grand silence, je me mis à méditer. Il n'y a pas si longtemps de ça, j'avais rendu une petite visite à Mattia, visite qui m'avait fait du bien mine de rien, mais qui m'avait en contrepartie pas mal secouée. J'avais appris qu'il avait fait quelque chose d'horrible à Ella, et connaissant le côté très protecteur de Felix envers elle, j'hésitai encore à lui en parler. D'ailleurs, je ne savais même pas s'il était informé lui aussi de cet incident. Nous étions tous les deux d'accord sur le fait qu'il la délaissait complètement, elle et Lleyton, et qu'il adoptait un comportement totalement irresponsable pour un père de famille, d'autant plus qu'Ella était une fille adorable qui ne méritait pas de souffrir à ce point. Après quelques minutes de silence, je décidai finalement de toucher deux mots de cette rencontre à Felix. « Au fait, j'ai été voir Mattia l'autre jour... Tu t'entends comment avec lui ? » Je savais qu'ils étaient loin d'être les meilleurs amis du monde tous les deux, Felix allant totalement à l'encontre de l'attitude de Mattia avec sa petite amie, mais je ne savais pas exactement où en était leur relation. Est-ce que lui aussi était au courant qu'il avait froidement poussé Ella un jour, en la laissant pleurer par terre ? Apprendre ça m'avait littéralement scotchée sur place, d'autant plus qu'Ella n'avait jamais osé m'en parler et qu'elle me faisait de plus en plus de peine. Même si Mattia m'avait expliqué que s'il en était arrivé à cette extrémité, c'était parce que quelqu'un lui en avait ouvert la voie et qu'il était irresponsable, je n'arrivais pas à le pardonner entièrement. C'était trop difficile pour le moment, et surtout pour moi qui considérait Ella presque comme ma propre fille. Est-ce que Felix lui avait dit ce qu'il pensait sincèrement de son comportement ? Je n'en savais rien, et nous n'avions pas vraiment eu le temps d'en discuter tous les deux. En tout cas, je ne supportais pas ce jeune homme. Je crois que je n'arriverais jamais à le supporter d'ailleurs, de toute façon, j'étais incapable de cerner ce personnage. Il avait été très étrange avec moi la dernière fois, passant d'un état totalement calme, serein à une colère monstre qui m'avait presque fait peur. Et puis forcément, il m'avait renvoyée de chez lui en m'insultant et en manquant de me frapper avec sa béquille, alors je n'étais pas prête de lui demander d'être le parrain de mon futur bébé.

Calmer le jeu niveau enfant était une très bonne idée. J'avais déjà encore un peu de mal à encaisser la nouvelle de ce petit bébé, alors je n'osai même pas imaginer si un troisième était en route dès la naissance. Nous devions être un peu plus responsables et attentifs, sinon nous allions finir avec quinze enfants qui allaient piailler dans la maison toute la journée... Je laissai finalement Neela se mettre sur moi, cette fois sans toucher à mes bijoux de famille, et la regardai en l'embrassant de temps en temps. Un silence était revenu entre nous, jusqu'à ce que je me rende compte qu'elle pensait à quelque chose. Quelque chose qui devait probablement la tracasser. Je n'eus pourtant pas le temps de lui demander à quoi elle penser et d'exprimer son inquiétude visible qu'elle prit la parole. « Au fait, j'ai été voir Mattia l'autre jour... Tu t'entends comment avec lui ? » D'accord. Je comprends pourquoi elle semblait tracassée. Personnellement, dès qu'on me parlait de Mattia, je l'étais aussi. Je me demandai ce qu'il avait encore pu faire comme bêtise, s'il avait pris Ella pour une andouille, s'ils les avait encore délaissés avec Lleyton... Il m'énervait, tout simplement. Moi qui n'avait pas l'habitude, et qui n'aimais pas vraiment être en conflit avec des gens, avec Mattia, c'était plus fort que moi. On pouvait bien dire qu'il était mon “ennemi”, ou en tout cas la personne que je supportai le moins sur cette Terre. Je regardai Neela dans les yeux.

« On est vraiment obligés de parler de lui là maintenant tout de suite ? »

Je n'avais pas envie qu'il me gâche ce moment privilégié avec Neela. Alors je l'embrassai, espérant pouvoir éviter cette conversation bien trop sérieuse pour la situation actuelle. Mais j'avais remarqué que ma réponse ne la satisfaisait pas. Ce qui était normal après tout. Neela semblait vouloir savoir ce qui se passait réellement entre Mattia et moi. En soupirant légèrement, je me décidai à lui répondre.

« Je ne peux pas le supporter, avec ses airs de gamins qui connaît tout à la vie... Pourquoi tu me demandes ça ? »

Au moins c'était clair. Je détestai Mattia. Point. Je ne sais même pas si quelqu'un sera un jour capable de nous réconcilier. Je le trouvai juste trop vantard, comme s'il avait déjà tout vécu alors qu'il n'avait que dix-huit ou dix-neuf ans. D'accord il avait un bébé à cet âge, et il a vécu une expérience que peu d'autres garçons de son âge ont vécu, mais ce n'est pas pour cela qu'il doit se comporter comme un... Bref. Je reposai mon regard sur Neela, attendant sa réponse.

« On est vraiment obligés de parler de lui là maintenant tout de suite ? » Felix continua de m'embrasser comme pour me demander gentiment de changer de sujet. Pourtant, je n'avais pas trop le cœur de répondre à ses nombreux baisers en pensant à Ella et Mattia. Je pinçai doucement les lèvres, un peu gênée de perturber cet instant. C'est vrai que je venais un peu gâcher ce beau moment, mais j'étais trop tracassée par ce que Mattia m'avait appris il y a quelques jours. J'avais l'impression d'être coupable en gardant cela pour moi. Il fallait à tout prix que je partage ce terrible secret avec quelqu'un, et évidemment, Felix était la seule personne à qui je me voyais dire tout ça. En parler à Felix me soulagerait en quelque sorte d'un poids. Je l'entendis soupirer avant de me répondre finalement : « Je ne peux pas le supporter, avec ses airs de gamins qui connaît tout à la vie... Pourquoi tu me demandes ça ? » J'étais bien d'accord avec lui. Moi aussi j'avais énormément de mal à le supporter. Pour tout dire, il me sortait même par les yeux. Je ne comprenais pas pourquoi Ella était si attachée à lui, elle devait et ou avait dû le connaître sous un angle beaucoup plus positif que Felix et moi. En tout cas, apprendre que Mattia avait fait du mal à Ella m'avait mise hors de moi. Je ne supportais pas qu'on fasse du mal aux personnes que j'aime, et plus particulièrement aux membres de ma famille. Je considérais qu'Ella faisait partie de cette catégorie de personnes, mais j'hésitai beaucoup à répandre ce que Mattia avait fait à sa petite amie à tous les habitants d'Arrowsic. C'était quelque chose qui était assez lourd à révéler, et qui aurait d'énormes conséquences pour le jeune homme si cela parvenait aux oreilles de certains à Arrowsic. Cependant, j'avais confiance en Felix, il était quelqu'un sur qui je pouvais compter, je savais que si je lui disais de ne pas faire circuler la nouvelle, il garderait le silence, et cela resterait entre nous. Je le regardais donc un instant avant d'oser lui demander : « Tu étais au courant qu'il avait déjà poussé Ella ? Elle est tombée, et il l'a regardé pleurer sans bouger. » Je fronçai les sourcils en pensant au comportement inacceptable de Mattia, et à ma pauvre Ella. Notre pauvre Ella. Mais non, apparemment vu sa tête, Felix n'était pas au courant. Cela ne m'étonnait pas du tout. Étant donné qu'il ne s'entendait pas avec Mattia, et que si Ella ne me l'avait pas dit à moi, j'aurais été surprise d'apprendre que Felix, lui par contre, était bien au courant. « Garde-le pour toi, mais Mattia a tendance à être violent parfois. Il m'a avoué que plus jeune il avait vu quelqu'un se comporter comme ça, mais c'est pas une excuse … » Je secouai doucement la tête en continuant de froncer les sourcils. Rien n'excusait son attitude et son geste envers Ella, il avait beau avoir vécu de terribles choses étant plus jeune, ce n'était pas une raison pour reproduire le même schéma avec celle qu'il était censé aimer plus que tout. « Ella ne m'en avait jamais parlé, mais tu imagines s'il continue d'être comme ça avec elle et qu'elle se tait ? » Je me mordis la lèvre inférieure. Si ça se trouve, il était comme ça quasi tous les jours avec elle, quasi tous les jours, il la poussait, il l'insultait... et Ella ne disait rien, n'osait rien dénoncer par amour pour son petit ami, et parce qu'évidemment, la dernière chose qu'elle voulait c'était de lui attirer des ennuis. Je ne savais rien de ce qui se passait exactement lorsqu'ils étaient à deux, mais j'imaginais les pires choses qui feraient du quotidien d'Ella un véritable enfer. « Je m'inquiète beaucoup pour elle... » Depuis ma première (et dernière d'ailleurs) conversation avec Mattia, je n'arrêtais pas de penser à cette révélation affreuse. A côté, le fait qu'il m'ait jeté sa béquille et m'ait traitée de salope, ce n'était rien. Rien du tout même. Finalement, je posai doucement ma tête sur le torse de Felix, ce qui était beaucoup plus confortable pour discuter.

« Tu étais au courant qu'il avait déjà poussé Ella ? Elle est tombée, et il l'a regardé pleurer sans bouger. » Alors que je passai ma main dans les cheveux de Neela, surtout pour me rappeler que j'étais avec elle et que c'était une simple conversation, que Mattia n'était pas là et donc qu'il ne servait à rien que je m'énerve et que je peste contre lui, je m'arrêtai soudainement pour regarder Neela. Quoi ? Il l'avait poussée ? Volontairement ? Je me redressai un peu dans le lit, comme pour m'éclaircir les idées.

« Tu plaisantes là ? »

Mais non, c'était une fausse question, j'avais bien remarqué qu'elle ne plaisantait pas. Et je voyais mal Neela plaisanter avec ce genre de choses, surtout si ça concernait Ella. « Garde-le pour toi, mais Mattia a tendance à être violent parfois. Il m'a avoué que plus jeune il avait vu quelqu'un se comporter comme ça, mais c'est pas une excuse … Ella ne m'en avait jamais parlé, mais tu imagines s'il continue d'être comme ça avec elle et qu'elle se tait ? » Je ne savais même pas quoi lui répondre. En fait, j'aurais bien aimé que Mattia soit en face de moi à ce moment précis pour lui dire ce que je pensai. J'avais toujours eu l'habitude d'être franc avec les gens, de dire parfois ce que tout le monde pensait tout bas, mais alors avec Mattia, je me lâchai comme jamais et ça avait le don de me soulager, même si ça m'énervait grandement sur le moment. « Je m'inquiète beaucoup pour elle... » Je sentis la tête de Neela se poser sur mon torse, tandis que je posai la mienne sur le dossier du lit.

« Moi aussi maintenant... Je crois que je vais vraiment finir par lui en mettre une à ce gamin... »

Je soupirai doucement. Je ne m'inquiétai pas vraiment pour Ella, parce que je savais que tout se passait relativement bien avec Lleyton, malgré les problèmes qu'elle a pu avoir au début ; et même avec Mattia elle ne m'avait jamais parlé de problèmes, petit ou gros, alors qu'elle sait qu'elle peut très bien me faire confiance, tout comme elle peut faire confiance à Neela. Alors maintenant je m'inquiétai pour elle moi aussi. Et je crois bien que j'allais aller la voir dès le lendemain, même si je n'allais pas lui parler de cette histoire, comme Neela me l'avait demandé, mais juste pour passer du temps avec elle et m'assurer que tout va bien. Peut-être que j'arriverai à faire en sorte qu'elle se confie à moi... Mais ça m'étonnerait quand même. Ce genre de chose, ça se garde plus entre femmes... quand ça se sait.

« Non mais... Tout le monde a des problèmes quoi ! J'ai l'impression que c'est le seul à en faire des montagnes ! D'accord il s'est blessé, il ne peut plus jouer au tennis, mais il y a bien un moment où il va devoir passer au-dessus de ça et arrêter de se morfondre et d'en faire baver aux gens qui le supportent ! »

Ça c'est fait. Je réalisai finalement que je m'étais un peu emporté en voyant l'air étonné de Neela. La pauvre, elle avait du avoir l'impression que je lui criai dessus, alors que je m'en prenais indirectement à Mattia.

« Désolé... Il est tellement... Enfin il m'énerve. »

« Moi aussi maintenant... Je crois que je vais vraiment finir par lui en mettre une à ce gamin... » Je relevai assez vite la tête et la secouai négativement en écarquillant les yeux. S'il venait mettre son grain de sel, s'il décidait vraiment d'aller le voir pour lui coller un pain en pleine figure, cela n'arrangerait rien. Rien du tout, cela empirerait même les choses je crois, et cela risquerait par la même occasion de détruire notre amitié avec Ella. Je n'aurais déjà pas dû le lui dire, mais j'avais totalement confiance au fond, c'est pour cette raison que j'avais pris la décision de lui faire partager ce secret. « Non surtout ne fais rien Felix, ça aggraverait les choses. Tout ça doit rester entre nous, tu me le promets ? » Je posai doucement mon index contre les lèvres de Felix, avant de le retirer pour les embrasser. Je le connaissais, j'étais certaine qu'il m'écouterait et qu'il garderait ce que je venais de lui avouer pour lui, aussi difficile cela pourrait être en présence de Mattia.

Avant même d'avoir retiré mes lèvres des siennes, Felix s'agita un peu plus en haussant le ton. « Non mais... Tout le monde a des problèmes quoi ! J'ai l'impression que c'est le seul à en faire des montagnes ! D'accord il s'est blessé, il ne peut plus jouer au tennis, mais il y a bien un moment où il va devoir passer au-dessus de ça et arrêter de se morfondre et d'en faire baver aux gens qui le supportent ! » C'était exactement ce que je pensais, et d'ailleurs j'en avais fait part à Ella. Encore une fois, je pouvais me rendre compte à quel point Felix était quelqu'un de sérieux, qui tenait à Ella tout autant que moi, et qui, visiblement, avait appris de ses erreurs passées pour ne pas supporter que Mattia en fasse avec sa propre petite-amie. Cependant, sa réaction m'avait un peu étonnée, et Felix s'en était aperçu en voyant l'expression de mon visage. « Désolé... Il est tellement... Enfin il m'énerve. » Il n'avait pas à être désolé. Moi même, j'étais tout aussi révoltée au fond. C'était tout à fait normal et légitime d'avoir ce genre de réaction en apprenant une chose aussi affreuse. Lorsque Mattia me l'avait dit, je lui avais posé plusieurs questions, puis je n'y avais pas cru, et finalement, je m'étais énervée en lui balançant que seul un monstre pouvait faire ce genre de chose. « Il m'énerve aussi, et j'ai eu la même réaction que toi. Il faut absolument qu'on veille sur Ella. Il faut qu'on la protège, sinon j'ai peur qu'un jour il finisse par aller beaucoup plus loin qu'une bousculade... » Maintenant qu'il l'avait poussé, je craignais qu'il désire aller plus loin en effet. Et il le pouvait, son attitude le prouvait déjà. Je ne sais pas ce qu'il aurait pu faire de pire, je n'osais pas trop imaginer, mais j'avais très peur pour Ella. Et puisque ses propres parents ne pouvaient pas jouer leur rôle, c'était à nous, ses amis beaucoup plus âgés, de faire en sorte qu'il ne lui arrive aucun mal. Car si Ella avait l'air de dire qu'entre elle et Mattia, tout se passait bien et que le moindre dérapage venant de lui n'était rien, je savais pertinemment aujourd'hui que c'était faux, et je n'allais certainement pas la laisser s'enfoncer dans ses mensonges. Si elle mentait, c'était pour préserver Mattia, or ce jeune homme avait un comportement odieux, qui n'avait pas à être camouflé derrière les sourires et les 'ne t'inquiète pas, tout va bien' de Ella.

« Tu as l'air de tenir énormément à elle toi aussi. C'est touchant, et ça promet pour les futurs petits amis de Carlie ! » Je lui souris, attendrie par la façon qu'il avait de s'énerver après Mattia dans l'unique but de protéger Ella, puis reposai ma tête sur son torse en me blottissant contre lui. Je me disais que s'il était comme ça avec les futurs petits copains de Carlie, ces garçons n'auraient qu'à bien se tenir à la maison et avec elle à l'extérieur ! Il faudrait qu'ils montrent patte blanche avant de s'engager avec sa fille, mais au moins, nous serions sûrs que notre fille fréquente des garçons fiables et sérieux.

Oui, elle avait raison... Ça devait rester entre nous, et frapper Mattia n'était peut-être pas la bonne solution, c'est vrai. Le fait de le frapper, ça n'arrangerait probablement rien, et ça ne ferait que nous énerver encore plus tous les deux. Mattia m'en voudrait, moi je lui en voudrai encore plus d'avoir fait du mal à Ella, il m'en voudrait de croire des choses qui, soi-disant, ne sont pas vraies... Nous entrerions dans une sorte de cercle vicieux et Ella et Neela seraient les spectatrices involontaires. Elle avait raison, mieux valait rester dans le silence et surveiller Ella... Enfin surtout Mattia. « Il m'énerve aussi, et j'ai eu la même réaction que toi. Il faut absolument qu'on veille sur Ella. Il faut qu'on la protège, sinon j'ai peur qu'un jour il finisse par aller beaucoup plus loin qu'une bousculade... » Je hochai la tête en grimaçant. S'il y avait bien quelque chose que je ne supportai absolument pas, c'était les hommes qui frappaient leurs copines ou leurs femmes. C'était juste de la violence gratuite, un manque de respect, bref quelque chose de presque inhumain. Et j'avais soudainement aussi peur que ce soit ce qui arrive à Ella avec Mattia. J'avais parfois eu envie de lui dire qu'elle faisait une erreur en restant avec lui, qu'il avait une mauvaise influence sur elle... Mais je m'étais retenu. C'était sa vie après tout, et même en tant qu'ami et confident, je ne pouvais pas me permettre de guider ses choix... Tout ce que j'espérai, c'était qu'elle ne découvre pas la vraie nature de Mattia par un événement dangereux...

« Tu as l'air de tenir énormément à elle toi aussi. C'est touchant, et ça promet pour les futurs petits amis de Carlie ! » J'émis un petit rire en la regardant reposer sa tête sur moi. Le pire, c'est que ça allait sûrement être ça. J'avais souvent besoin de temps avant de faire confiance aux gens, mais une fois que j'étais proche d'eux, j'avais tendance à devenir hyper protecteur, fille comme garçon d'ailleurs. J'étais toujours sur leur dos, à chercher à deviner le moindre problème dont ils ne me parlaient pas directement, et à les réconforter du mieux possible, c'est-à-dire souvent par le rire.

« Tu n'as même pas idée ! C'est le FBI ici ! »

En parlant de Carlie... Je repensai au fait qu'elle semblait nous faire la tête, que le bébé n'était finalement plus le bienvenu pour elle maintenant qu'elle connaissait les inconvénients. Torsadant une de ses mèches de cheveux autour de mon doigt, je soupirai doucement.

« Tu crois qu'elle va faire la tête longtemps Carlie ? »

« Tu n'as même pas idée ! C'est le FBI ici ! » Je ris doucement en relevant légèrement la tête pour le regarder. J'imaginais bien Felix faire subir un interrogatoire digne d'une enquête de police à tous les petits-amis de Carlie qui passaient par la maison. Finalement, je recommençai à l'embrasser pour oublier un peu toute cette conversation et repartir sur les bonnes bases de cette soirée. Malheureusement, Felix fit dévier la conversation sur un autre sujet sérieux et embarrassant : celui de notre fille, qui nous faisait la tête à propos du bébé à la maison. « Tu crois qu'elle va faire la tête longtemps Carlie ? » Passer du bon temps dans les bras de mon petit ami m'avait complètement fait oublier cette histoire, mais y repenser tout à coup me faisait un peu mal au cœur. « Je sais pas … j'espère pas. On verra bien. » Je haussai les épaules et me remis à l'embrasser comme pour le prier de changer de sujet, et de passer à quelque chose de plus apaisant. Après tout, c'est vrai, je n'en savais rien, et lui non plus. Il fallait attendre encore quelques jours pour voir si Carlie changerait d'état d'esprit et améliorerait la situation. En tout cas là, à moins d'avoir une boule de cristal, je ne voyais pas comment je pouvais répondre à cette question. Je n'avais qu'une envie à cet instant : dévorer Felix. Je le faisais déjà des yeux depuis tout à l'heure, mais là j'étais en train de le faire avec mes lèvres, et d'ailleurs monsieur n'avait pas l'air d'y voir un inconvénient. Je m'étais redressée doucement sur lui pour pouvoir être à l'aise et caresser en même temps ses cheveux. Je crois qu'il ne se rendait pas bien compte à quel point je pouvais l'aimer... Je n'avais pas envie de dormir tout compte fait, j'avais bien trop envie de profiter de ce moment rien qu'à deux. Je plongeai mes yeux dans les siens pour le regarder amoureusement tout en lui caressant la joue du revers de ma main. « Tu aimerais que ce soit une fille ou un garçon ? » Je lui souris doucement, regardant tantôt mon ventre, tantôt Felix. Je n'avais pas encore eu l'occasion de discuter de ce petit ou de cette petite avec lui. Parler de notre futur bébé, c'était tout naturel non ? Et puis, il venait à peine d'apparaitre dans mon ventre que je ne pensais déjà plus qu'à ce bébé, ou plutôt à ce fœtus. J'étais persuadée qu'il voulait un petit garçon, histoire d'équilibrer parce que nous avions déjà une fille, et puis pour partager avec son enfant autre chose que la danse ou les aventures de Barbie et Ken. Carlie était très mignonne, Felix l'adorait, mais je pense qu'il se sentirait moins seul à la maison en ayant un petit homme à ses côtés à qui il pourrait apprendre à jouer au foot et à partager des choses masculines... dans plusieurs années bien sûr. Et puis, comme il le disait avec ma mère, il manquait clairement une présence masculine dans cette maison, alors un petit garçon serait le bienvenue, mais tout autant qu'une petite fille bien sûr.

« Je sais pas toi, mais je ne regrette plus du tout... » Je désignais une seconde fois mon ventre avec un petit sourire adressé au futur papa pour lui faire comprendre que même si cette grossesse n'était pas désirée, même si j'avais pu m'en mordre les doigts en l'apprenant et il y a quelques heures en voyant Felix claquer la porte face à moi, je ne regrettais absolument pas aujourd'hui. J'arrivais même à être heureuse d'être enceinte maintenant, et je voulais savoir si c'était la même chose pour le futur papa, ou s'il continuait de penser que nous avions commis tous les deux une énorme bêtise. Nous nous aimions, nous avions les moyens d'accueillir un deuxième enfant à la maison, Felix programmait de s'installer chez moi, alors finalement, l'arrivée de ce bébé n'était peut-être pas si mal, en tout cas, elle prouvait la puissance de notre amour, même si évidemment, Carlie ne voulait toujours pas l'entendre de cette oreille.

« Tu aimerais que ce soit une fille ou un garçon ? » Je posai mon regard sur Neela, puis sur son ventre. Une fille ou un garçon ? C'était une très bonne question... En ayant tout juste appris cette nouvelle aujourd'hui, je n'avais pas vraiment réfléchi à cela. Et puis au fur et à mesure que j'acceptai la situation, je me disais que le principal était que nous ayons ce bébé, qu'il n'ait pas de problème et qui soit bien avec nous ; si c'était une fille ou un garçon, c'était presque du secondaire. Pourtant, j'aurais bien voulu connaître l'expérience d'avoir un garçon, après avoir eu une fille, même si je n'ai pas eu l'occasion de la connaître petite. Mais j'avais peur d'être trop proche de ce bébé si c'était un garçon, nous trouvant automatiquement plus de points communs, et donc que Carlie me ressorte le “tu ne t'occupes plus de moi”. En même temps, avec une fille, ce serait probablement pareil, et elle serait peut-être même plus jalouse encore.

« Honnêtement, je n'en ai aucune idée... Là tout de suite, je te dirais un garçon pour équilibrer un peu la famille, mais si ça se trouve ça ne sera plus la même chose dans deux mois. »

Je lui souris doucement en l'embrassant. « Je sais pas toi, mais je ne regrette plus du tout... » Comme si je regrettai ! Je n'étais même pas certain d'avoir regretté ce bébé depuis tout à l'heure. J'avais eu une réaction trop excessive, mais c'était surtout à cause de moi plus qu'à cause du bébé : je m'en étais voulu d'avoir encore joué l'irresponsable, et de devoir refaire vivre ça à Neela, même si j'étais avec elle cette fois-ci pour la soutenir, et qu'elle n'allait pas devoir se débrouiller seule pour sa grossesse et les dix années à venir. Comme je lui avais dis, le bébé n'y était pour rien après tout : il n'avait rien demandé. Il était là, alors nous devions faire avec, et je crois qu'il serait plus facile de voir le bon côté des choses. Notre situation était beaucoup plus stable qu'il y a dix ans, où nous n'étions pas ensemble, où j'étais encore un adolescent et Neela et une étudiante.

« Je ne crois pas que j'ai vraiment regretté. »

Je la collai un peu plus contre moi comme pour appuyer ma parole. Je ne regrette rien de tout ce que j'ai pu vivre avec Neela ces derniers mois, et même il y a dix ans.

« Pourquoi ? Tu as regretté toi ? »

Spoiler:

« Honnêtement, je n'en ai aucune idée... Là tout de suite, je te dirais un garçon pour équilibrer un peu la famille, mais si ça se trouve ça ne sera plus la même chose dans deux mois. » Je lui souris. C'est vrai qu'à ce stade, nos envies pouvaient facilement changer. Pour ma part, petit garçon ou petite fille, cela m'était parfaitement égal, même si j'avais quand même une légère préférence pour un garçon. « Oui, tu as raison. » Si ça se trouve, j'allais vouloir à toux prix une fille dans quelques mois, alors il ne servait à rien de nous poser mutuellement la question. Fille ou garçon, c'était à dame nature de décider, qu'importe nos propres volontés.

Puis je demandais à Felix s'il avait eu des regrets, parce que vu sa réaction, j'avais de quoi penser que cela avait pu être le cas pendant quelques minutes. « Je ne crois pas que j'ai vraiment regretté. » Instinctivement, je me mis à sourire, surtout quand je le sentis se coller davantage à moi comme pour appuyer ce qu'il me disait. Il n'avait même pas regretté un peu de m'avoir mise enceinte au départ ? Pourtant, sa réaction m'avait plutôt prouvé le contraire... « Pourquoi ? Tu as regretté toi ? » Bien sûr que j'avais regretté. J'avais regretté pendant environ dix minutes, le temps qu'il lui avait fallu pour réaliser que partir avait été une énorme bêtise, J'avais eu pas mal de remords en songeant qu'une seconde fois, nous avions joué au couple totalement irresponsable, et qu'aujourd'hui nous en payons encore les frais. Mais ces regrets s'étaient bien vite dissipés lorsque Felix était revenu pour m'embrasser et me prendre dans ses bras. Même si ce moment avait été douloureux, je crois que je m'en souviendrais toute ma vie. « Oui, j'ai regretté. Quand je t'ai vu partir et claquer la porte, je me suis dit que nous avions fait une énorme bêtise, encore une fois. Et quand j'ai vu la réaction de Carlie, j'avoue que j'ai de nouveau un peu regretté aussi ... » Je pinçai les lèvres. Je lui disais pourtant la vérité, mais au fond, maintenant, j'étais certaine que je ne regrettais rien de ce qui nous arrivait. C'était totalement nouveau et inattendu pour nous, mais je considérais cet enfant comme une magnifique surprise que nous faisait la vie. Un joli cadeau qui fêtait en quelque sorte notre amour. Ce bébé allait arriver, il allait avoir une famille formidable qui le couvrirait d'amour et des parents qui s'occuperaient bien de lui. Je ne pouvais pas regretter là, c'était juste impossible avec Felix tout contre moi, surtout quand je me rendais compte à quel point il m'aimait et que c'était réciproque. « Mais là, quand tu me sers contre toi comme ça, je peux difficilement regretter... » Je ne regrettais plus du tout depuis un moment d'ailleurs. Je lui souris doucement en lui lançant un regard complice avant de l'embrasser. Je roulais finalement avec lui sur le côté dans l'obscurité tout en continuant de l'embrasser jusqu'à ce qu'il se retrouve de nouveau sur moi. Passant mes bras autour de lui et ramenant la couette sur nous, je l'embrassai tout doucement sur la joue. Puis, je jetai rapidement un œil à son réveil qui affichait déjà minuit. « On devrait peut-être essayer de dormir, qu'est-ce que tu en penses ? » chuchotais-je en le regardant dans les yeux avec un petit sourire. Oui, essayer, parce que personnellement, je ne sentais pas encore la fatigue arriver à grands pas. J'avais plutôt envie de rester éveillée le plus longtemps possible lorsque je voyais la façon dont Felix me regardait. Je n'avais aucune envie de dormir, tout ce dont j'avais envie, c'était de rester là, avec l'homme de ma vie contre moi, et pouvoir sentir son odeur, ma tête fourrée dans son cou. « Je voudrais rester comme ça toute la vie... »

« Oui, j'ai regretté. Quand je t'ai vu partir et claquer la porte, je me suis dit que nous avions fait une énorme bêtise, encore une fois. Et quand j'ai vu la réaction de Carlie, j'avoue que j'ai de nouveau un peu regretté aussi ... »  Oui, en même temps, vu la réaction de Carlie, c'est vrai qu'il y avait de quoi regretter. J'espérai vraiment qu'elle n'allait pas nous faire la tête très longtemps, qu'elle allait se rendre compte qu'elle gâcher les derniers mois où elle pourrait nous avoir pour elle toute seule, avant de devoir nous “partager” avec son frère ou sa sœur. Et puis tout simplement car je ne supportai pas la voir nous faire la tête. Je crois que c'est vraiment aujourd'hui, avec ce grand événement, que j'ai pris conscience à quel point je pouvais l'aimer en à peine deux mois. Quand elle était distante comme cette après-midi, j'avais l'impression d'être en conflit avec une partie de moi-même. Je voulais simplement qu'elle réalise qu'un bébé ne signifiait pas qu'elle serait abandonnée, et que nous n'allions plus nous occuper d'elle. « Mais là, quand tu me sers contre toi comme ça, je peux difficilement regretter... » Neela me sortit un peu de mes pensées, et je souris tout en passant mon bras autour de son dos, pour la rapprocher encore un peu plus de moi. J'aurais voulu prendre une nouvelle semaine d'arrêt pour traumatisme crânien, juste pour profiter d'elle. Mais mon patron adoré finirait vraiment par voir tous les plans que nous montions pour passer plus de temps ensemble, et nous allions finir par avoir des problèmes... Alors pour le moment, je me contentai d'avoir Neela contre moi, de pouvoir l'embrasser autant que je voulais.
« On devrait peut-être essayer de dormir, qu'est-ce que tu en penses ? » Je jetai un regard au réveil, puis hochai la tête en l'embrassant doucement. Je me remis finalement à côté d'elle et la repris dans mes bras, laissant un instant mon regard divaguer dans l'obscurité, puis le reposant sur Neela.

« Oui, moi aussi. »

Toute la vie. C'était bien le temps que j'avais l'intention de passer avec Neela. C'était elle qui comptait plus que tout, je le savais. Je n'aurais jamais crus pouvoir dire cela un jour, mais maintenant, toutes les autres femmes me paraissaient moins belles que Neela ; elles avaient ce quelque chose en moins qui plaçait ma princesse au sommet. Je sentis simplement la tête de Neela se fourrer dans mon cou, et je fermai les yeux. Bien que peu fatigué, je m'endormis rapidement, Neela contre moi, dans mon appartement qui ne serait plus le mien pour très longtemps. Alors c'était ça, être heureux. Neela avait encore une fois raison : je veux bien passer toute ma vie comme ça.

FIN.