Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Dim 8 Sep - 10:41
J'aurais de nouveau eu dix ans, j'aurais été convaincu si ma mère m'avait dit tout ce que Neela venait de dire à Carlie pour la rassurer. Mais ça ne semblait pas vraiment fonctionner chez notre fille apparemment... « Ouais, mais je sais pas encore conduire pour aller à la danse, alors j'espère que vous allez continuer à m'amener, parce que je veux pas arrêter à cause du bébé, moi. » Tout comme Neela, je la regardai d'un air étonné. Pourtant, j'avais préféré laisser couler, voulant à tout prix éviter un conflit comme celui de la dernière fois lorsque Carlie avait fait une bataille de nourriture à la cantine. En même temps, j'avais envie de lui faire une remarque, car je n'appréciai pas vraiment quand elle s'adressait à Neela, ou à moi, de cette façon, avec les bras croisés et le regard méprisant qu'elle avait comme si c'était elle qui commandait à la maison et que nous devions nous agenouiller devant ses ordres. Finalement, le temps que je réfléchisses à la façon dont je devais réagir, Neela avait déjà pris les devants, après un petit silence durant lequel elle avait surement du se demander ce qu'elle devait dire à Carlie.
Je pensais que la discussion des points négatifs de la grossesse était close... Apparemment pas pour Carlie. « Papa je pensais pas que tu allais me faire ça … On vient juste de se connaître, je croyais que tu voulais profiter de moi le plus possible, et finalement, tu vas devoir t'occuper de ce bébé … Lui il va avoir plus de chance que moi en tout cas... » Alors là, si j'avais pu exprimer tous les sentiments qui m'étaient arrivés en pleine figure d'un seul coup, je crois que j'aurais été le plus lunatique de la terre... J'avais toujours cette culpabilité que tout le monde semblait s'amuser à faire renaitre à la moindre occasion ; l'impression de ne pas avoir réussi à créer ce lien père-fille que j'espérai tant avec Carlie ; mais surtout l'impression de me prendre un coup de couteau en entendant ses phrases. Le pire, c'est qu'elle avait en partie raison : ce bébé allait avoir plus de chance qu'elle, puisqu'il allait connaitre son père dès sa naissance. Je grimaçai légèrement, ayant une seule envie : partir, encore une fois. Mais il fallait bien un jour que j'arrive à faire face aux situations compliquées sans chercher à les éviter... J'allais surement devoir acquérir ce comportement avec un nouveau bébé à la maison.
« Euh... Tu sais, ce bébé c'était pas vraiment... prévu. Écoute, je t'ai promis qu'on rattraperai le temps perdu tous les deux, alors je le ferai.
Elle ne semblait toujours pas très convaincue... Je tournai alors doucement mon regard vers Neela à la recherche d'une aider de sa part. C'était dans ce genre de moments où je remarquais mon manque d'expérience en tant que papa : j'étais purement incapable de trouver de quoi me défendre face à Carlie.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Dim 8 Sep - 15:02
« Euh... Tu sais, ce bébé c'était pas vraiment... prévu. Écoute, je t'ai promis qu'on rattraperai le temps perdu tous les deux, alors je le ferai. » Il avait l'air embêté, et en même temps terriblement blessé, je pouvais l'entendre dans sa voix. Franchement, Felix ne méritait pas que sa fille lui parle de cette façon, et surtout sur ce ton. Depuis qu'il l'avait retrouvée, il était constamment aux petits soins pour elle, avait toujours tenu la moindre de ses promesses, inquiet à l'idée qu'il puisse une fois de trop la décevoir … alors j'allais tout faire pour qu'elle cesse de le mépriser et comprenne qu'il serait toujours là pour elle, quoiqu'il arrive, malgré la présence du bébé.
Histoire de l'apaiser un peu et de lui faire oublier toute la colère qu'elle semblait avoir contre nous, mais plus particulièrement contre son père, je pris la défense de Felix en jouant la carte de la douceur. « Je pense que tu peux lui faire confiance, papa tient toujours ses promesses. » Je déposai un petit bisou sur sa joue pour la rassurer. Carlie continuait de regarder son père, comme si justement, elle le mettait au défi de tenir cette promesse. « On verra. » La façon dont elle nous répondait m'agaçait un peu, j'avais encore l'impression qu'elle nous menait par le bout du nez, et j'avais beaucoup de mal à laisser passer cette attitude. Pourtant, je ne disais rien, parce qu'encore une fois, je n'avais pas envie de déclencher un conflit. Sur ces mots, elle se dirigea vers l'escalier pour rejoindre sa chambre, et je me redressai. Laisser Carlie tranquille, c'était le mieux à faire à présent, elle pourrait réfléchir à tout ça à tête reposée, et, j'espère, changer de comportement. Personnellement, j'avais entièrement confiance en Felix. Il m'avait promis de ne plus jamais m'abandonner, et il m'avait prouvé qu'il était capable de tenir sa promesse il y a quelques minutes, alors, Carlie pouvait aussi lui faire confiance, sans problème. Même s'il aurait besoin de temps au départ pour acquérir les premiers gestes de jeune papa, je prendrais très vite le relai si Felix désirait accorder plus de temps à sa fille. Nous nous arrangerions, mais une chose est sûre, aucun de nos deux enfants ne serait délaissé au profit de l'autre. Il était absolument hors de question que cela se passe comme ça, et j'espérais que Carlie l'avait quand même bien compris. Je regardais Felix, et, voyant son air embarrassé, affichai une petite grimace. Je m'en voulais que les choses se passent ainsi, mais il fallait s'y attendre, notre fille n'était pas si naïve et était dotée en plus de ça d'un sacré caractère. « Je suis désolée, ça ne va pas être simple ... » A cause de cette histoire, je recommençais à culpabiliser d'être tombée enceinte par erreur à ce moment là. Pourtant, la situation allait s'arranger, il fallait qu'elle s'arrange, et Carlie n'allait quand même pas passer huit mois à faire la tête à son père. Après tout, si elle était futée, elle comprendrait que ces huit prochains mois lui étaient consacrés, que si elle souhaitait profiter au maximum de son papa, il fallait qu'elle tire profit de ces huit mois où Felix avait encore tout son temps pour elle. « On va faire de notre mieux, après tout je pourrais très bien m'en occuper toute seule si tu veux consacrer du temps à Carlie. » Je lui souris doucement. J'avais failli dire que j'en étais capable puisque je l'avais fait il y a dix ans, mais heureusement, je m'étais abstenue pour ne pas qu'il se sente encore visé. Je pouvais parfaitement m'en occuper si Felix voulait passer quelques heures avec sa fille, ce n'était pas un problème pour moi, tant que je savais qu'il était là, c'était l'essentiel. En plus, Carlie exagérait, parce que son papa lui faisait quand même un magnifique cadeau en acceptant d'habiter avec nous à la maison, et si il allait devoir s'occuper d'un bébé, je crois qu'elle ne se rendait pas compte que désormais, il serait quand même là au quotidien avec elle.
« J'aimerais l'annoncer à nos parents assez vite, ça me libérera d'un poids … et puis, ce sera fait. Le problème c'est qu'il y a Carlie, si on l'amène avec nous, elle va continuer de faire la tête et j'ai peur qu'elle … enfin qu'elle nous fasse encore des reproches, devant nos parents, je pense que c'est pas une bonne idée. » Il y avait toujours la solution de la baby-sitter ou appeler la voisine pour une garde d'enfant expresse, mais en tout cas, je ne tenais pas vraiment à ce que Carlie soit présente au moment où nous annoncerions la nouvelle. Elle risquait, pour mes parents et le père de Felix, de venir gâcher leur joie, et pour sa mère, de la convaincre encore davantage sur le fait que notre couple, donc ce bébé, était une mauvaise idée dès le départ.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Dim 8 Sep - 20:50
« Je pense que tu peux lui faire confiance, papa tient toujours ses promesses. » « On verra. » Carlie me fixait, comme si elle me défiait de tenir ma promesse. Comme si c'était ma seule chance de rattraper dix années d'absence auprès d'elle, et que si je ne réussissais pas je pouvais faire une croix sur elle. En tout cas, je l'avais interprété comme ça. Et, quand Carlie s'en alla à l'étage, j'étais resté un petit moment scotché par sa réaction, et un gros silence s'était imposé entre Neela et moi. « Je suis désolée, ça ne va pas être simple ... On va faire de notre mieux, après tout je pourrais très bien m'en occuper toute seule si tu veux consacrer du temps à Carlie. » Je m'approchai d'elle puis la pris une nouvelle fois dans mes bras en souriant ; un sourire qui se voulait rassurant et qui, comme d'habitude, avait surtout vocation à cacher ce que j'éprouvai réellement.
« On verra bien. Mais je n'ai pas l'intention de te laisser tout faire toute seule, sinon ça ne sert à rien... »
Je lui souris. Pourtant, j'allais bien devoir faire cela, et me séparer en deux un peu plus que Neela. En à peine quelques phrases et un regard de défi, Carlie m'avait mis une pression incroyable... J'avais l'impression que si je ratais ma chance, c'était fichu pour tout le reste et que tout notre lien allait voler en éclats. C'était sûrement sa réaction sur le moment, et il fallait que je me dise qu'elle allait y repenser, réaliser qu'elle n'allait pas me perdre au profit d'un autre enfant, et que Neela et moi serions toujours là pour elle quoi qu'il arrive. Mais je n'y arrivai pas vraiment... « J'aimerais l'annoncer à nos parents assez vite, ça me libérera d'un poids … et puis, ce sera fait. Le problème c'est qu'il y a Carlie, si on l'amène avec nous, elle va continuer de faire la tête et j'ai peur qu'elle … enfin qu'elle nous fasse encore des reproches, devant nos parents, je pense que c'est pas une bonne idée. » Je hochai la tête positivement. Vu la seconde réaction de Carlie, mieux valait ne pas l'emmener chez nos parents effectivement.
« Oui je crois aussi... Tu veux qu'on y aille ce soir ? »
Après tout, le plus rapidement, c'était bien ce soir. Et sans les prévenir de notre arrivée, cela garderait l'effet de surprise. D'autant plus que j'avais vu mes parents hier et que, n'étant pas au courant de la grossesse de Neela, je ne leur avais rien dit. L'histoire de Carlie qui voyait maintenant les aspects négatif de ce nouveau bébé me trottait encore dans la tête. Impossible de m'en dépêtrer, et ce serait sûrement le cas jusqu'au moment où je serais certain qu'elle ne me ferait plus la tête.
« Elle... Elle fait souvent la tête comme ça ? »
Ma question cachait surtout un “elle va faire la tête pendant longtemps ?”. D'ailleurs, de là où j'étais, je voyais la tête de Carlie entre deux barreaux de l'escalier. Elle était redescendue probablement pour entendre le reste de notre conversation, tout en restant à l'écart.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Lun 9 Sep - 20:41
Je le laissais me prendre dans ses bras comme il avait l'habitude de le faire pour me réconforter. « On verra bien. Mais je n'ai pas l'intention de te laisser tout faire toute seule, sinon ça ne sert à rien... » Je répondis à son sourire par un autre. C'est vrai que s'il me laissait tout faire toute seule, cela aurait un peu eu le même effet que s'il était parti à New-York. S'il restait, c'était parce qu'il m'aimait, mais aussi parce qu'il savait qu'il allait être papa et que je ne voulais pas revivre l'enfer que j'avais vécu sans lui il y a dix ans. Pourtant, j'étais bien décidée à lui laisser une certaine marge pour ne pas qu'il soit tout le temps pris par le bébé, et que Carlie elle aussi ai droit à son papa comme elle le méritait. Finalement, tout était une question d'organisation, et plus le temps passait, plus j'étais persuadée que nous allions nous en sortir.
« Oui je crois aussi... Tu veux qu'on y aille ce soir ? » Je hochai la tête. C'était le mieux pour nous d'y aller ce soir, et puis, c'était bien ce que nous avions convenu au départ. « J'appelle la baby-sitter. » La nouvelle baby-sitter que nous avions trouvé dernièrement était très bien, elle au moins ne s'envoyait pas en l'air dans ma chambre avec son petit-ami au lieu de faire le travail qui lui était demandé.
J'avais à peine pris mon téléphone en main que je sentis l'inquiétude de Felix grandir. « Elle... Elle fait souvent la tête comme ça ? » Je haussai les épaules, persuadée que Carlie était déjà montée dans sa chambre, et qu'elle n'écoutait pas un seul mot de notre conversation. « Ça lui arrive, mais je la connais, elle ne va pas pouvoir t'en vouloir très longtemps. » Je lui souris pour le rassurer. Je connaissais ma fille, si elle était rancunière, elle ne l'était pas indéfiniment, et surtout quand il s'agissait de son papa adoré. Elle n'y arrivait pas, et donc Felix n'avait pas vraiment de soucis à se faire à ce niveau là. Il suffisait parfois de peu pour que tout rentre dans l'ordre, et qu'elle oublie en un rien de temps ce léger différent... Une petite surprise, un compliment, une bonne note qui égayait sa journée, et Carlie ne se rappelait déjà même plus pourquoi elle vous en voulait exactement. Cette fois, c'était avec son père qu'elle était en conflit, et elle ne pouvait pas rester dans cette situation très longtemps avec lui, j'en étais convaincue. Elle l'aimait trop pour lui en vouloir ne serait-ce qu'une journée, et moi aussi d'ailleurs. Carlie serait même bien bête de perdre son temps à lui faire la tête, tout ça à cause d'une trop forte jalousie envers son futur petit frère ou sa future petite sœur.
Après avoir fait venir d'urgence la baby-sitter à la maison pour garder Carlie, Felix et moi étions passés dans la chambre de notre fille pour lui dire au revoir, mais elle était restée extrêmement glaciale avec nous, comme si elle nous en voulait toujours d'avoir conçu un enfant en ce moment. Préférant la laisser seule avec la baby-sitter, nous avions quitté la maison en direction de celle des parents de Felix. Tant qu'on était dans les mauvais moments, autant passer par là tout de suite, parce que je doutais que tout se déroule à merveille chez eux, surtout quand sa mère apprendrait la fameuse nouvelle. Je m'attendais déjà à voir sa tête décomposée, et à entendre ses insinuations étranges à mon sujet. Pourtant, maintenant que je savais que Felix était là à mes côtés pour de bon, je me sentais beaucoup plus forte psychologiquement pour faire face à ses critiques. Tant qu'il était là, c'était l'essentiel, parce que je savais d'avance que je ne pourrais pas compter sur elle pour m'aider avec le bébé. Je la connaissais bien maintenant, elle était trop têtue pour ça, complètement renfermée sur ses idées, incapable d'en changer pour accepter la vie qu'avait choisie son fils. Une fois dans la voiture, je sentis une violente nausée m'envahir, et un mal de tête abominable apparaître d'un seul coup. Une horreur. Pourtant, j'avais tout fait pour ne pas le montrer à Felix, il ne manquait plus que je fasse ça dans sa voiture, ou pire, chez ses parents ! Franchement, je crois que là, sa mère me détesterait jusqu'à la fin de ma vie. J'essayais donc d'oublier ces sensations désagréables histoire de les évacuer aussi rapidement qu'elles étaient apparues. C'était des aspects négatifs de la grossesse que j'avais du mal à supporter, mais il fallait bien faire avec, normalement, dans deux ou trois mois, elles auront disparues. Nous arrivâmes devant la maison, et je pus constater que la douleur et surtout la nausée, avait passée, heureusement. Je devais être blanche comme un cachet d'aspirine, mais au moins, je ne risquais plus de régurgiter devant ma belle-mère, si tout se passait bien.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Lun 9 Sep - 21:32
« Ça lui arrive, mais je la connais, elle ne va pas pouvoir t'en vouloir très longtemps. » Je grimaçai légèrement avant de remarquer que Carlie nous espionnait entre les barreaux de l'escalier. J'avais fais semblant de rien. De toute façon, cette conversation avec Neela n'était pas top secrète, et puis si l'un de nous se risquait à lui faire une remarque, elle pourrait nous en vouloir encore plus. La baby-sitter était finalement arrivée assez rapidement. Elle avait l'air bien disponible et sérieuse, en tout cas plus que la précédente. Nous avions sûrement bien fait de l'engager. Et puis Carlie allait sûrement pouvoir rester seule dans peu de temps, comme je l'avais dis à Ella. Elle allait bientôt être assez grande. Mais nous aurions quand même besoin d'une baby-sitter pour le bébé. Carlie nous avait rapidement remballés de sa chambre quand nous avions été lui dire au revoir, en lui annonçant quand même notre retour assez rapidement, puisque nous devions enchaîner les deux familles et qu'il était déjà dix-sept heures trente. Sur la route jusqu'à chez mes parents, je n'avais pas vraiment parlé. J'étais surtout en train de repenser à l'annonce de cette nouvelle grossesse. Ma panique de tout à l'heure avait disparue... au profit d'une petite angoisse qui allait sûrement durer jusqu'à ce que je sois certain de savoir m'occuper d'un bébé. Moi qui avait d'habitude confiance en moi, là j'étais réduit au niveau zéro. J'avais l'impression de ne rien connaître et que toute cette histoire allait être un pur massacre. En arrivant chez mes parents, je vis Neela passer devant moi dans l'allée. Elle était anormalement blanche, en tout cas beaucoup plus que d'habitude et que lorsque nous étions partis de la maison.
« Ça va ? »
Une fois certain qu'elle allait bien, j'appuyai sur la sonnette. Cette fois, notre arrivée n'étant pas prévue, mon père avait mis plus de temps pour venir nous ouvrir. Mais en nous voyant, un grand sourire s'était affiché sur son visage et il nous laissa directement entrer. « Ça fait plaisir de vous voir tous les deux ! Neela, ça va ? Vous êtes toute blanche... » Je vis mon père poser son regard sur elle avec insistance pour essayer d'y déceler un problème. Oui, elle était simplement enceinte. Et c'est quand j'imaginai les nausées et les vertiges que les femmes pouvaient avoir que j'étais bien heureux d'être un homme ! Nous avançâmes dans le salon, et ma mère arriva au même moment que nous. Comme je l'avais imaginé, elle se stoppa sur place en voyant que je n'étais pas seul, puis finit par avancer quand même pour nous saluer : moi normalement, Neela un peu plus froidement. Je ne sais pas si leur avouer que cette grossesse était encore un “accident” était une bonne idée... « Bonsoir... » Quelle accueil ! Je jetai un petit regard à Neela, puis à mon père, qui semblait avoir la même réaction que moi, c'est-à-dire ignorer la froideur de ma mère avec ma petite amie. En plus, l'annonce que nous allions lui faire allait bien la brusquer, parce qu'elle signifiait que Neela et moi, c'était bien du sérieux, et qu'elle allait devoir se faire à l'idée de l'avoir pour toujours comme belle-fille. Nous nous assîmes dans le canapé, et mon père décida de briser ce nouveau silence qui s'était installé grâce à ma mère. « Alors, qu'est-ce qui vous amène ? »
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mar 10 Sep - 13:03
« Ça va ? » Apparemment, j'avais beau cacher mon état à Felix, il avait bien remarqué que quelque chose ne tournait pas rond, et franchement, je préférais éviter de lui faire peur ou de le dégoûter en lui en parlant. Nous nous connaissions depuis pas très longtemps au fond, alors je ne tenais pas trop à lui offrir ce spectacle, ou l'obliger à imaginer ce spectacle. Pourtant, avec cette grossesse, il fallait qu'il s'attende à voir une autre image de moi, une image un peu différente que celle qu'il avait connu jusqu'à présent. J'allais être physiquement déformée, manger pour deux et forcément, être prise de nausées très souvent. Je hochai donc brièvement la tête en souriant, tentant tant bien que mal de le convaincre que tout allait bien alors que c'était évidemment tout le contraire.
Soulagée de m'être enfin débarrassée de toutes ces sensations étranges, j'affichai un ravissant sourire en attendant que la porte s'ouvre. Lorsqu'elle s'ouvrit, son père nous salua, et une odeur terrible parvint à mes narines. Une odeur de poisson, ou je ne sais pas, qui en temps normal m'aurait ouvert l'appétit, mais là, j'étais tout simplement dégoûtée, et je sentis la nausée revenir de plus belle. J'avais l'impression que quelque chose s'amusait à dévaler des montagnes russes dans mon estomac, et d'ailleurs ce quelque chose allait probablement terminer sa course dans la maison de mes beaux-parents … vu comme c'était parti, il n'y avait aucun doute. Je n'avais qu'une envie : partir, mais cette fois ce n'était pas à cause du stress de la visite, mais plutôt à cause de l'image que je leur renverrai si je me mettais à leur restituer mon repas de midi. « Ça fait plaisir de vous voir tous les deux ! Neela, ça va ? Vous êtes toute blanche... » Je lançai un petit regard à Felix, faisant semblant d'être étonnée par la question. Moi ? Blanche ? Sans blague ! Je commençais sérieusement à me dire que nous aurions dû faire demi-tour et remettre cette visite à plus tard, parce que je n'étais pas du tout en état, et plus nous avancions dans la maison, plus je me sentais mal. « Ah … ah bon ? Non, tout va bien. » Je lui souris le plus naturellement possible, alors que je sentais bien la nausée revenir au galop. La mère de Felix apparut, probablement de la cuisine, et étrangement, celle-ci s'accentua. Je crois que si je me mettais à régurgiter devant elle, c'était la fin de tout espoir de voir notre relation s'améliorer, définitivement, et même si je ne la portais pas trop dans mon cœur, pour Felix, je me retenais. « Bonsoir... » Etant donné la façon dont s'était terminée notre dernière rencontre, je ne m'attendais pas à un accueil chaleureux de sa part, mais de toute façon, j'étais bien trop préoccupée par mon état que par sa froideur devenue habituelle. « Bonsoir. » Cette fois, je n'avais fait aucun effort pour sourire, elle n'en valait pas la peine, et puis ma douleur était telle que je n'y arrivais même plus. Nous nous installâmes sur le canapé, alors que j'étais déjà en train de chercher où se trouvaient les toilettes. « Alors, qu'est-ce qui vous amène ? » Est-ce qu'il valait mieux leur dire que cette grossesse n'était pas un accident ? Est-ce qu'ils allaient facilement deviner ce qui nous amenait si je courrais aux toilettes sans prévenir ? Je n'en savais rien. Une chose était sûre : quelque chose allait s'amener dans ma bouche dans les secondes qui allaient suivre, je le sentais de plus en plus. J'essayais d'envoyer des signaux d'alerte à Felix comme je le pouvais, avec mes yeux, mes mains … mais il n'avait pas l'air d'y faire attention, sûrement trop occupé par l'annonce qu'il s'apprêtait à faire à son père. D'ailleurs, un silence assez lourd s'installa dans le salon, alors que j'étais en train de me demander comment j'allais rejoindre le couloir sans m'entraver dans les pieds de mes beaux-parents au passage. L'envie devenait trop forte, trop forte pour que je reste plantée là sur ce canapé pendant encore plusieurs longues minutes, alors, au risque de dégoûter Felix et sa famille, je me levai d'un bond pour courir dans le couloir. Je n'avais plus le choix, c'était ça, ou je donnais un tout nouveau coloris au canapé de mes beaux-parents. Pour être déjà venue dans ce couloir, je me souvenais de là où se trouvait la salle de bains, mais pas du tout les toilettes … Au hasard, j'ouvris la porte située juste à côté, et par chance, tombait nez à nez avec … la cuvette des toilettes. Je détestais ça, j'avais tout simplement l'impression que j'étais en train de mourir, et pourtant c'était une épreuve que je devais vivre quasiment tous les jours. J'étais progressivement en train de me remettre de mes émotions dans la salle de bains quand j'entendis le père de Felix briser le silence dans le salon. « Mais qu'est-ce qui se passe ? Elle est malade ? » Je me faisais déjà une petite idée de la tête que devait faire sa mère. De son côté, elle devait être en train de prier pour que je sois effectivement malade, ou que ma dernière soirée ai été trop alcoolisée. Finalement, je revins dans le salon, épuisée, mais quand même bien soulagée. « Excusez-moi. » J'affichai une petite grimace, gênée d'avoir quitté la pièce sans prévenir, et surtout de leur avoir infligé ce bruit tout simplement dégoûtant.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mar 10 Sep - 21:21
Ma mère n'avait pas ouvert la bouche pour dire autre chose que “bonsoir”, et je l'en remerciai. Je préférai vraiment qu'elle se contente d'un salut assez froid plutôt qu'elle recommence à insinuer que Neela n'était pas faite pour moi et qu'elle soit à la limite de l'insulter. Et puis vu la tête de Neela, mieux valait ne pas l'énerver. Elle avait beau m'avoir fait croire que tout allait bien, je restai persuadé qu'elle était beaucoup plus blanche que d'habitude et qu'elle n'avait pas l'air dans son assiette. Je n'eus d'ailleurs même pas le temps de répondre à la question de mon père, c'est-à-dire de faire planer un peu le mystère sur la raison de notre venue que je sentis Neela se lever brutalement du canapé et courir vers le couloir. Je restai un instant sans rien dire, tout comme mes parents, étonné par sa réaction. J'avais eu l'impression qu'elle n'était pas prête à affronter de nouveau les remarques de ma mère et qu'elle avait préféré s'en aller. Puis finalement, en entendant des bruits étranges venant des toilettes, je fis rapidement le lien avec le bébé. N'y connaissant rien, j'espérai vraiment que ce symptôme de grossesse ne durerait pas encore trop longtemps, sinon nous étions mal partis. J'échangeai un regard avec mes parents, surtout avec ma mère, qui semblait vite comprendre ce qui se tramait derrière ce départ précipité et les bruits qui venaient des toilettes. Normalement, nous aurions du nous remettre à parler, histoire d'éviter la gêne de la situation... Mais nous étions tous les trois tellement étonnés de voir Neela s'en aller en courant que nous ne savions même plus quoi dire finalement. « Mais qu'est-ce qui se passe ? Elle est malade ? »
« Ben oui... Enfin non... »
Je ne sais pas pourquoi j'ai été répondre oui. Sûrement car elle venait d'aller vider le contenu de son estomac dans les toilettes. En tout cas, être enceinte n'avait jamais été une maladie, et heureusement. Je l'interrogeai du regard pour savoir si elle allait bien. Bon, je crois que le moment était venu de détendre l'atmosphère en leur annonçant la fameuse nouvelle, même s'ils devaient déjà avoir compris.
« Euh... Oui donc... Ce qui nous amène c'est que... Neela est enceinte. »
Je tentai un petit sourire pour parer le choc de ma mère. Mon père ouvrit la bouche d'un air choqué puis afficha lui aussi un sourire. « Non ?? C'est vrai ? » Il tourna son regard vers Neela. Non non, elle vient de déverser ses tripes mais tout va très bien ! En tout cas, chez ma mère, la réaction était bien celle que j'imaginai : le silence. Pourtant, lors de sa première rencontre avec Neela, elle paraissait aussi enjouée que les autres à l'idée de nous voir mariés et avec plusieurs enfants. Je ne comprenais vraiment pas son changement d'attitude, alors que Neela avait toujours été la même jusqu'ici.
« Mais vous nous aviez caché que vous vouliez un autre enfant vous deux ! »
Comment te dire qu'on ne te l'a pas caché papa ? En fait, pour des gens qui semblaient ne pas vouloir avouer que ce bébé était un nouvel “accident”, cela devait se lire sur nos visages.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mer 11 Sep - 20:33
Les joies de la grossesse … franchement, elles ne m'avaient pas manquées ! Bien qu'encore un peu blanche et fatiguée, je me sentais quand même beaucoup mieux qu'il y a quelques minutes. Arrivée sur le canapé, j'avais fait comprendre à Felix que tout allait bien en lui prenant la main, arborant un sourire rassurant. Il était adorable, cela faisait à peine une heure qu'il avait appris que j'étais enceinte, et j'avais l'impression qu'il était encore plus aux petits soins avec moi qu'avant. Pendant mon absence, les parents de Felix s'étaient tous les deux interrogés sur le pourquoi de mon état dans un grand silence avec leur fils, et j'allais devoir m'expliquer, parce que deviner la chose n'était pas non plus évidente pour eux. « Ben oui... Enfin non... » Je n'avais pas trop compris pourquoi Felix avait répondu que j'étais bien malade à son père, et l'avais interrogé du regard. Heureusement que ce n'était pas une maladie ! J'allais très bien, mon corps était juste extrêmement perturbé par cette grossesse. Je regardais tantôt Felix, qui apparemment ne savait pas comment amener le sujet sur la table, tantôt ses parents, qui avaient l'air d'être en train de se poser dix mille questions de leur côté. C'était à Felix d'annoncer la nouvelle à ses parents, il était leur fils donc il me semblait plus normal et naturel que les choses se déroulent de cette façon, j'aurais moi aussi la même mission à accomplir tout à l'heure chez mes propres parents. « Euh... Oui donc... Ce qui nous amène c'est que... Neela est enceinte. » A ce moment précis, je préférais garder mes yeux baissés, fixant la main de Felix dans la mienne. Je n'arrivais pas encore à être fière et complètement heureuse, parce que pour moi, c'était encore la conséquence d'une bêtise de notre part, donc forcément, ma fierté en prenait un sacré coup. J'attendais désespérément que quelqu'un réagisse et mette enfin un terme à ce silence insoutenable. Sans surprise, ce fut le père de Felix qui réagit le premier, je pense que sa mère nous avait déjà quittés. « Non ?? C'est vrai ? » Je relevais doucement les yeux pour regarder le père de Felix, mais uniquement lui, je craignais trop la réaction de sa mère pour le moment. Il avait l'air ravi, affichait un immense sourire, ce qui m'avait inconsciemment également fait sourire. Il était le premier qui ne voyait pas cette grossesse d'un mauvais œil, et autant dire que cela faisait du bien. « Mais vous nous aviez caché que vous vouliez un autre enfant vous deux ! » J'avais affiché une légère grimace, tournant mon regard vers Felix. Nous avions oublié de nous préparer un peu à ce genre de questions de leur part, donc je ne savais pas ce que j'étais censée répondre, ce qui nous arrangerait le mieux, à Felix et moi, pour éviter toute critique ou leçon de morale. Ma grimace disparut rapidement pour laisser place à un ravissant sourire, et aussi à une explication. « Oui, en fait … on a vite voulu rattraper le temps perdu, et puis, on voulait vous faire une surprise. On savait que vous vouliez à tout prix être de nouveau grands-parents, et on en avait envie … alors voilà. » J'espérais avoir été assez convaincante malgré le fait que tout ce que je venais de dire était entièrement faux, et que Felix de son côté avait l'air d'être d'accord avec moi, sinon, nous étions mal barrés pour qu'ils gobent ce mensonge. Justement, on ne voulait pas aussi vite rattraper le temps perdu, pas au point que je tombe enceinte au bout de deux mois de relation en tout cas, et surtout, les parents de Felix ne voulaient pas à tout prix être grands-parents, du moins ce n'était pas du tout le cas pour sa mère. D'ailleurs, en croisant son regard, je pus lire toute la détresse dans ses yeux, ce qui me mit affreusement mal à l'aise. Leur dire que c'était encore une erreur n'était pas une bonne option, j'en étais persuadée, cela allait encore nous nuire en confortant sa mère dans l'idée que je n'étais pas faite pour son fils, que je ne lui attirais que des ennuis... et puis, nous allions nous prendre une soufflante comme deux adolescents. « C'est une merveilleuse nouvelle ! Je suis tellement heureux pour vous ! » Vu son sourire, je savais que c'était on ne peut plus sincère. Lui au moins avait l'air très fier de son fils, et ravi qu'il ai décidé de faire sa vie avec moi. « Mais … mais vous êtes enceinte de combien de mois ? » Comme d'habitude, elle venait casser l'ambiance, et ne se retenait absolument pas de montrer son inquiétude. « Un mois. » répondis-je en essayant vainement de la détendre avec un petit sourire. « Ah, donc ce n'est pas encore sûr à cent pour cent, il faut attendre trois mois en général pour que ce soit officiel. » D'accord, autrement dit, elle espérait que ce bébé ne vienne pas au monde. Pourquoi être toujours glaciale avec moi ? Pourquoi ne pas faire d'effort, au moins pour son fils ? Je crois que je n'arriverais jamais à cerner cette femme. « J'ai fais le test, j'ai eu la confirmation du médecin … je pense qu'il n'y a plus trop de doutes, mais effectivement, j'attends de voir la première échographie. » Un mois, c'était encore beaucoup trop tôt pour une échographie, et pour voir les premiers signes flagrants apparaître comme le ventre s'arrondir, mais cela ne saurait tarder, or la mère de Felix se voilait la face pour se rassurer. Elle s'adressa à son fils en fronçant les sourcils. « Donc Felix, tu vas être obligé de t'occuper de ce bébé alors que tu viens juste de retrouver Carlie … tu connais à peine cette petite que tu fais déjà un autre enfant... Et en plus si tu veux partir travailler à New-York cette année, c'est pas trop le moment pour ça, je dirais même, c'est un peu n'importe quoi, non ? » Elle se tourna vers son mari pour chercher son approbation, alors que Felix et moi étions carrément sur les fesses.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Jeu 12 Sep - 19:55
Je hochai la tête pour approuver ce que venait de dire Neela, même s'il n'y avait rien de vrai à part le fait que nos parents étaient impatients de redevenir grands-parents d'un nouveau bébé. Ça pour avoir rattrapé le temps de perdu, nous n'avions pas chômé ! C'était même un peu trop rapide, mais vu l'expression de ma mère, c'était préférable de garder le fait que ce soit une nouvelle erreur pour nous... sinon elle allait vraiment finir par faire un arrêt cardiaque. Je souris en entendant mon père se réjouir pour nous. Enfin quelqu'un qui pensait à notre bonheur plutôt qu'à sa petite famille modèle sans enfant à dix-sept ans et sans relation amoureuse avec une femme rencontrée lors des fameux "coups d'un soir” dans un bar de New-York. « Mais … mais vous êtes enceinte de combien de mois ? » Tiens ? Ma mère se serait-elle soudainement réveillée avec l'envie d'en savoir plus sur cette grossesse et donc de s'intéresser à Neela sans lui sauter dessus ? « Ah, donc ce n'est pas encore sûr à cent pour cent, il faut attendre trois mois en général pour que ce soit officiel. » Ah non. Je lui lançai un regard exaspéré qu'elle avait très bien vu, même si elle semblait faire croire le contraire, et écoutais la réponse de Neela. Encore une fois, elle s'en sortait à merveille, en donnant l'impression d'approuver ma mère tout en lui signifiant qu'elle ferait comme elle avait envie et qu'elle n'allait pas forcément lui obéir au doigt et à l'œil. Et puis j'avais vraiment l'impression qu'elle ne voulait pas de ce petit-fils ou cette petite-fille... Déjà qu'elle avait encore du mal à accepter pleinement Carlie, j'osai à peine imaginer ce que ce serait dans huit mois avec notre nouveau venu.
« Donc Felix, tu vas être obligé de t'occuper de ce bébé alors que tu viens juste de retrouver Carlie … tu connais à peine cette petite que tu fais déjà un autre enfant... Et en plus si tu veux partir travailler à New-York cette année, c'est pas trop le moment pour ça, je dirais même, c'est un peu n'importe quoi, non ? » Wow. Alors là, elle m'avait cloué le bec. Je ne savais même pas quoi lui répondre sur le moment, et j'imaginais que la réaction avait été la même chez Neela, que je n'osais pourtant pas regarder pour l'instant. Même mon père avait écarquillé les yeux alors que ma mère cherchait son approbation. En même temps, s'il disait qu'il n'était pas d'accord, je crois qu'il se faisait fusiller sur place. C'est du n'importe quoi ? Non mais je rêve ! Comme à chaque rencontre entre elle et Neela, je sentais la colère monter en moi dès qu'elle insinuait des choses ou qu'elle contestait nos choix. Ça n'appartenait qu'à nous, pourquoi avait-elle besoin de se mêler de tout alors que ce n'est pas vraiment dans ses habitudes ? Elle n'avait jamais apprécié mes petites amies, mais alors avec Neela, c'était le record du monde ! Bien remonté cette fois, je soufflai et lâchai la main de Neela pour éviter de la lui broyer sous l'énervement.
« ... Excuse-moi maman, mais là il faut que ça sorte ! C'est quoi ton problème avec Neela ? Ne me sors pas les excuses habituelles, on les connaît déjà. Pour que tu t'acharnes comme ça il y a forcément autre chose. Franchement tu es la seule à toujours être sur son dos ! Pourquoi ses parents m'ont accepté vu qu'ils avaient quand même plus de raisons de me foutre dehors que de me dire que j'étais le bienvenu chez eux alors ? Et puis qu'est-ce que ça peut te faire que j'ai quinze enfants si j'en ai envie ? Je fais ce que je veux de ma vie merde ! Alors vas-y, explique, exprime-toi une bonne fois pour toute et après on n'en parle plus. »
Je me laissais tomber sur le dossier du canapé en croisant les bras, comme un parent qui attend des explications suite à une bêtise de son enfant. J'en avais plus que marre. Je ne voulais pas être en conflit avec elle, car elle était ma mère et que je l'aimais, mais là elle allait trop loin et j'avais besoin qu'elle vide son sac une bonne fois pour toute, quitte à ce que nous en prenions tous pour notre grade. Il faut avouer qu'étant tous les deux bornés et francs, certaines discussions tournaient rapidement au règlement de comptes.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Sam 14 Sep - 11:54
Je n'avais même pas eu besoin de regarder Felix pour comprendre qu'il allait littéralement exploser de colère, sentir sa main se resserrer légèrement sur la mienne m'avait suffit, jusqu'à ce qu'il finisse par la lâcher. « ... Excuse-moi maman, mais là il faut que ça sorte ! C'est quoi ton problème avec Neela ? Ne me sors pas les excuses habituelles, on les connaît déjà. Pour que tu t'acharnes comme ça il y a forcément autre chose. Franchement tu es la seule à toujours être sur son dos ! Pourquoi ses parents m'ont accepté vu qu'ils avaient quand même plus de raisons de me foutre dehors que de me dire que j'étais le bienvenu chez eux alors ? Et puis qu'est-ce que ça peut te faire que j'ai quinze enfants si j'en ai envie ? Je fais ce que je veux de ma vie merde ! Alors vas-y, explique, exprime-toi une bonne fois pour toute et après on n'en parle plus. » Alors là, j'étais bouche bée, tellement que je m'étais tournée pour le regarder, comme pour m'assurer que je ne rêvais pas. C'était la première fois que je voyais Felix s'énerver avec autant de violence verbale contre sa mère, et si cela devait rester rare chez lui, c'était assez surprenant, voire impressionnant. Franchement, j'espérais ne pas être trop en conflit avec lui à l'avenir, sinon, j'étais plutôt mal barrée. Il se laissa finalement tomber dans le fond du canapé en attendant une explication de sa mère.
« Déjà tu ne me parles pas sur ce ton Felix, je te rappelle que je suis ta mère quand même. Ensuite, Neela est déjà au courant de ce qui me dérange dans votre relation, alors je ne vois pas pourquoi je m'expliquerais une deuxième fois. Pour ce qui est du bébé, tu fais ce que tu veux Felix, mais si tu veux faire n'importe quoi, t'es sur la bonne voie là c'est sûr. Je te croyais plus intelligent que ça quand même, tu me déçois beaucoup. » Je haussais les sourcils, moi-même extrêmement déçue par ma belle-mère. Là, elle était vraiment sans gêne, ça dépassait même tout ce que j'avais pu entendre de sa bouche. Si je comprenais bien, il fallait m'inclure dans le 'n'importe quoi'... Felix avait déjà fait n'importe quoi en acceptant de devenir mon petit-ami selon elle, et ce pauvre bébé était d'avance du n'importe quoi aussi apparemment. Pour le moment, il n'était qu'un fœtus, même pas, mais ce petit bout de vie était déjà tout pour moi. Alors forcément, je n'allais pas la laisser faire, je n'allais certainement pas la laisser continuer dans sa lancée, et blesser son fils en lui faisant croire qu'il était stupide. « Excusez-moi, mais je ne comprends pas pourquoi vous persistez à dire que c'est n'importe quoi. Felix travaille, moi aussi, on va habiter tous les quatre sous le même toit … et puis, Carlie va être heureuse, elle va se sentir moins seule à la maison. » J'essayais vainement de la convaincre que cette naissance était parfaitement calculée, que toutes les conditions étaient réunies pour accueillir un bébé dans la famille, en adoptant un ton plus doux que Felix, mais elle n'avait pas l'air de vouloir l'entendre de cette oreille, encore une fois. Je vis pourtant son père se ranger de notre côté en approuvant d'un hochement de tête ce que je venais de dire. « C'est vrai, ce n'est pas du tout la même configuration qu'il y a dix ans... et puis, ils sont adultes maintenant. Arrête d'être constamment sur leurs dos, c'est pénible, ridicule même. » Cette fois, lui aussi commençait à être agacé du comportement de sa femme avec nous, et j'adhérais complètement à son avis. C'était exactement ça, elle était constamment sur notre dos, tout en étant toujours très désagréable. Pourtant, son mari avait parlé dans le vent, je crois qu'elle ne l'avait même pas écouté. « Moins seule ? Mais elle va se sentir abandonnée cette petite, encore une fois, tout ça à cause de … de vos bêtises. Tu ne viendras pas te plaindre Felix quand le bébé sera là, je t'aurais prévenu. » D'accord, en résumé, il ne fallait pas compter sur son aide ou son soutien en cas de difficultés, c'était officiel. Merci belle maman ! J'avais vraiment l'impression qu'elle cherchait toujours la petite bête pour nous contrarier, et nous pousser à sérieusement penser à l'avortement. Il était hors de question que j'avorte pour le plaisir de ma belle-mère, ce n'était pas à elle d'en décider, et puis je savais qu'elle désirait que je subisse cette épreuve simplement pour détruire mon lien avec Felix. Au fil de mes visites dans cette maison, je m'étais en quelque sorte habituée à sa froideur, à ses insinuations étranges qui étaient parfois destinées à nous blesser, mais à force, tout ça me passait au-dessus. Je m'étais forgée une carapace suffisamment solide pour que cela ne me touche plus. J'avais compris que c'était de la pure méchanceté, de la méchanceté gratuite, parce qu'elle était jalouse de notre bonheur. Peut-être que selon elle, je ne méritais pas Felix après ce que je lui avais fait, mais en tout cas aujourd'hui, je ne me fatiguais même plus à chercher ni même à comprendre le pourquoi du comment elle était comme ça avec moi. « Mais vous voulez quoi exactement pour votre fils ? Qu'il vive seul et qu'il passe tout son temps à travailler ? Felix est heureux, et je vais tout faire pour que ce bonheur dure. On veut ce bébé, on se sent prêts pour ça, maintenant, si ça ne vous plait pas c'est votre droit, mais sachez que ce ne sont pas vos crises de jalousie qui vont nous faire changer d'avis. » En fait, plus elle nous dissuadait d'avoir ce bébé, plus elle me donnait l'envie de me battre pour le garder, et lui prouver avec les années qu'elle s'était entièrement trompée.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Sam 14 Sep - 13:47
Je m'étais quand même abstenu dans lancer un “tu m'énerves” à mère, qui serait encore plus mal passé que ce que je venais de lui dire. Je n'y avais déjà pas été de main morte, mais je n'en pouvais plus de la voir s'acharner sur Neela à chacune de nos visites. Si on l'écoutait, elle avait tous les défauts du monde : cachotière, manipulatrice, accapareuse de son “fils chéri”... Je fais n'importe quoi ? J'avais vraiment du mal avec sa conception du “n'importe quoi”. Si travailler et avoir un métier stable, avec une fille et être en couple avec la mère de cette fille était faire n'importe quoi, alors je connaissais beaucoup de fous, notamment mes amis, encore célibataires et coureurs de jupons très loin de se caser à vingt-sept ou vingt-huit ans.
« Et moi je te croyais plus compréhensive. Tu me déçois aussi. Tu as toujours trouvé quelque chose à redire à chacune de mes copines, mais là tu bats ton propre record ! »
Je restai assez froid. Elle m'avait énervé. Et le pire, c'est que je savais que j'allais regretter. Je regrettai toujours quand nous nous embrouillions comme ça et j'avais l'impression de devoir me faire pardonner pendant des années entières. J'adressai un signe de remerciement à mon père, qui nous soutenait et semblait aussi en avoir marre du comportement de ma mère. Neela avait raison, si je venais m'installer à la maison, tout serait beaucoup plus simple que si elle se retrouvait encore une fois seule avec Carlie et un bébé, qu'elle soit encore en pleine grossesse ou qu'il soit déjà né. Nous avions une situation stable, je ne vois pas en quoi cela lui posait problème ! « Moins seule ? Mais elle va se sentir abandonnée cette petite, encore une fois, tout ça à cause de … de vos bêtises. Tu ne viendras pas te plaindre Felix quand le bébé sera là, je t'aurais prévenu. » Nous y avions pensé. Il n'y avait qu'à voir la réaction de Carlie quand nous lui avions annoncé qu'elle allait avoir un petit frère ou une petite sœur. Mais j'étais persuadé que ça allait lui passer et qu'elle allait se réjouir de ce nouveau venu.
« D'accord, on en reparle quelques mois après sa naissance. »
Ou comment signifier clairement "ne cherche pas, Neela n'avortera pas, tu seras grand-mère que tu le veuilles ou non”. « Mais vous voulez quoi exactement pour votre fils ? Qu'il vive seul et qu'il passe tout son temps à travailler ? Felix est heureux, et je vais tout faire pour que ce bonheur dure. On veut ce bébé, on se sent prêts pour ça, maintenant, si ça ne vous plait pas c'est votre droit, mais sachez que ce ne sont pas vos crises de jalousie qui vont nous faire changer d'avis. » J'affichai un petit sourire, moi aussi certain que Neela avait raison. Si à force de lui mettre la pression, ma mère arrivait à nous séparer, je ne sais pas à quoi je ressemblerais. Je ne sais même pas si j'aurais encore le goût de vivre, parce que sans Neela ça ne servait à rien. Ce serait comme si j'avançai à l'aveuglette, sans savoir où j'allais et surtout vers quoi j'allais. Maintenant que nous nous étions retrouvés, si Neela s'en allait, j'aurais juste l'impression d'un vide immense, impossible à combler par n'importe qu'elle autre femme de ce monde, et même si je la conservais comme amie, ce ne serait pas suffisant. Neela n'est pas juste mon amie, c'est la femme avec laquelle je veux finir mes jours. « Jalouse ? De qui ? De vous ? Sûrement pas ! Je suis sûre qu'il sera plus heureux avec n'importe qu'elle autre femme, oui. » Je levai les yeux au ciel. J'avais l'impression qu'elle ne connaissait pas mes goûts. Neela était la femme idéale pour moi, je le savais. Pas elle apparemment.
« Donc si je comprends bien, si demain je plaque Neela et que dans deux jours je viens vous présenter une gamine de seize ans, lycéenne, rebelle, qui a déjà couché avec cinquante garçons, je serais plus heureux et du coup toi aussi ? ... Je crois que j'en ai assez entendu, viens Neela. »
Avant que mes mots ne dépassent ma pensée, j'avais préféré éviter la guerre civile dans la maison. J'avais donc attrapé la main de Neela et m'étais levé du canapé, la forçant plus ou moins à me suivre. Mon père ne savait apparemment plus quoi dire depuis plusieurs minutes, et puis il n'était pas du genre à se mêler des conflits comme ça, sachant surtout qu'entre ma mère et moi, ça risquait de tout empirer. J'essayai surtout de provoquer un peu ma mère, histoire de la secouer, qu'elle se rende compte qu'elle était la seule à être contre cette relation, qu'elle ne cherchait même pas à connaître vraiment Neela car, par définition, tout ce qu'elle faisait était mal. C'était un peu mon dernier ultimatum : tant qu'elle ne l'acceptait pas, ou au moins qu'elle ne faisait pas d'effort pour paraître agréable, ce ne serait pas la peine d'essayer de me reparler de cette histoire. « Attends Felix... » Je m'arrêtai à l'entrée du salon, tenant toujours la main de Neela dans la mienne, puis posai mon regard sur ma mère, attendant ce qu'elle avait à me dire.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Sam 14 Sep - 17:14
« Jalouse ? De qui ? De vous ? Sûrement pas ! Je suis sûre qu'il sera plus heureux avec n'importe qu'elle autre femme, oui. » Je baissais les yeux en fronçant les sourcils, blessée par ses mots. Qu'elle ne soit pas jalouse de moi, je m'en fichais royalement, c'était plutôt le fait qu'elle m'affirme avec certitude que Felix serait bien plus heureux avec n'importe quelle autre femme qui me touchait en plein cœur. N'importe quelle autre, tant que ce n'était pas moi. Elle était la mieux placée pour le connaître, alors peut-être qu'au fond, c'était elle qui avait raison. En tout cas cette femme était déterminée à nous séparer, et elle cherchait encore à me faire croire que Felix n'était avec moi que par défaut, parce que j'étais la mère de sa fille, et qu'elle avait plus que besoin de son papa pour continuer à vivre normalement. Mais il fallait que j'arrête de l'écouter, parce que là, elle était en train de me rendre complètement dingue. « Donc si je comprends bien, si demain je plaque Neela et que dans deux jours je viens vous présenter une gamine de seize ans, lycéenne, rebelle, qui a déjà couché avec cinquante garçons, je serais plus heureux et du coup toi aussi ? ... Je crois que j'en ai assez entendu, viens Neela. » C'est sûr que là, c'était l'extrême, et si devoir imaginer ce genre de situation ne suffisait pas pour la convaincre, alors nous n'avions vraiment plus rien à faire ici. D'ailleurs, elle n'avait pas eu le temps de répondre quoi que ce soit, car Felix s'était levé brusquement tout en attrapant ma main, et je l'avais suivi jusque dans le couloir. Moi aussi j'en avais assez de l'entendre dire des choses aussi grotesques que blessantes, nous n'étions pas venus pour ça, mais plutôt pour partager notre bonheur d'être de nouveau futurs parents. Je savais que c'était une dernière tentative de Felix pour que les choses s'arrangent... et puisque rien ne semblait fonctionner avec elle, il y avait toujours la menace de la quitter précipitamment, mais malheureusement, j'avais peu d'espoirs pour que cela suffise à ce qu'elle change définitivement d'avis. Cette femme était tellement bornée, et surtout j'avais l'impression qu'elle me détestait à un point tel que rien ni personne ne pourrait la faire changer à mon sujet. Pourtant, alors que nous étions arrivés dans l'entrée, prêts à ouvrir la porte pour repartir, elle interpella son fils. « Attends Felix... » Je me retournais en même temps que lui, attendant moi aussi désespérément quelque chose qui ressemblerait à des excuses de sa part. « Excuse-moi, excusez-moi. C'est pas vrai, vous ne me décevez pas. Je veux juste que tu ne gâches pas ta vie Felix, mais je vois bien que tu es heureux, et même si je ne suis pas d'accord avec certaines choses, tu es adulte, tu fais ce que tu veux, je ne peux pas m'immiscer dans tes choix. » Elle avait quand même mis beaucoup de temps à se rendre compte que son fils était heureux selon moi, cela crevait les yeux que nous étions faits l'un pour l'autre, mais il valait mieux tard que jamais après tout. En tout cas, pour ma part, j'acceptais ses excuses, et j'avais tout intérêt, au risque de créer un nouveau conflit qui ne nous aiderait pas. Après s'être adressé à Felix, elle se tourna vers moi, laissa un petit silence s'installer pendant lequel je vis les larmes monter sous ses yeux. Elle en avait gros sur le cœur, et depuis longtemps. La voir se mettre dans cet état me mettait affreusement mal à l'aise, d'autant plus que je savais que ce qu'elle s'apprêtait à me dire n'allait pas me laisser indifférente. « Neela, je suis tellement désolée, oui je dois l'avouer, j'ai été jalouse de vous. Vous êtes la femme parfaite pour Felix, mais c'est justement ce qui m'a fait peur. J'ai eu peur qu'il s'engage dans une relation trop sérieuse qui finisse par devenir risquée et qui pourrait lui porter préjudice plus tard… mais plus je vous vois, plus je me dis qu'il n'y a aucun risque, et qu'il faut à tout prix que j'arrête ce cinéma ridicule, surtout que je vais être de nouveau grand-mère, et que vous ne pouviez pas me faire de plus beau cadeau. Je voulais aussi vous dire que si besoin, je serais là pour le bébé. » Sur ces mots, je n'eus même pas eu le temps de réagir qu'elle se précipita pour me prendre chaleureusement dans ses bras. Réalisant difficilement ce qui m'arrivait, j'avais mis quelques secondes avant de l'entourer moi aussi de mes bras, jetant un regard étonné à Felix par la même occasion. Je n'en revenais tout simplement pas. Elle avait mis de l'eau dans son vin, non, elle avait même versé une bouteille d'eau entière dans son verre de vin là ! Je peinais vraiment à réaliser tout ce qu'elle nous avait dit en si peu de temps, alors que je pensais devoir tirer un trait sur elle... J'avais tout bonnement l'impression d'être en train de rêver. En fait, elle avait eu très peur de perdre son fils, de le voir s'éloigner d'elle définitivement, et de ne jamais voir la petite bouille de son futur petit-fils ou petite-fille. La menace avait très bien fonctionné, et franchement, je me sentais beaucoup mieux maintenant que cette histoire était réglée. Il suffisait juste qu'elle remballe sa fierté une bonne fois pour toutes finalement, et tout aurait déjà pu être rentré dans l'ordre. Je ne savais plus du tout quoi dire, car si je m'étais attendue à ce qu'elle s'excuse auprès de son fils, j'étais bien loin d'imaginer que ce serait la même chose avec moi, sa belle-fille qu'elle avait toujours catégoriquement refusé parce qu'elle pensait que je nuirais au bonheur de Felix.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Sam 14 Sep - 19:50
« Excuse-moi, excusez-moi. C'est pas vrai, vous ne me décevez pas. Je veux juste que tu ne gâches pas ta vie Felix, mais je vois bien que tu es heureux, et même si je ne suis pas d'accord avec certaines choses, tu es adulte, tu fais ce que tu veux, je ne peux pas m'immiscer dans tes choix. » Alleluia ! Elle avait enfin compris ! J'ai bien cru que cela ne pourrait jamais se produire. Je savais que m'en aller, qui plus est avec Neela, déclencherait quelque chose chez elle. Tout comme moi, elle détestait simplement qu'on se sépare fâchés. Alors elle avait très bien compris que c'était sa dernière chance avant que nous ne passions la porte d'entrée. Lorsqu'elle présenta aussi et surtout ses excuses à Neela, j'étais vraiment sur les fesses. Elle était passé de la mère hyper protectrice, prête à virer la petite amie pour son fils pour préserver sa relation avec lui et lui procurer, soi-disant, du bonheur ; à la mère qui accepte pleinement sa belle fille, qui veut le vrai bonheur de son fils et qui est prête à mettre tous ses préjugés de côté pour leur bonheur. Je vis le petit regard étonné de Neela quand ma mère l'avait prise dans ses bras, et je haussai les épaules en souriant. Elle s'approcha ensuite de moi et m'enlaça de la même façon. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour que ces deux-là se réconcilient ! Mon père arriva derrière elle et l'embrassa sur la joue, comme en signe de remerciement. Pour le coup, on se serait vraiment cru dans les scènes de réconciliations familiales dans les films.
« Dans votre... échange... j'ai cru entendre que vous alliez vivre à quatre sous le même toit ? Tu vas aller vivre chez Neela Felix ? »
Je hochai simplement la tête en souriant. Je me rappelai d'ailleurs que ma mère venait de nous dire qu'elle était prête à nous aider avec le bébé si nous en avions besoin. Finalement, si les baby-sitters avaient été un gros problème récemment avec Carlie, pour le nouvel arrivant, nous avions déjà les grands-parents et Ella qui s'était proposée en dernier recours. Et puis au fond, Carlie serait là aussi. Quand elle se sera bien habituée au bébé, elle aura peut-être l'occasion de rester avec lui.
« J'aurais besoin de paires de bras en plus d'ailleurs pour déménager. Parce que mademoiselle était censée venir, mais elle ne pourra pas porter de lourd. Et de toute façon si elle essaie je la kidnappe dans ma couette et elle pourra plus s'échapper de toute l'après-midi. Donc si vous n'avez rien à faire... »
Je souris, tout en adressant un regard complice à Neela. J'avais l'intention de rattraper mon absence d'il y a dix ans en étant aux petits soins avec elle, et j'étais bien prêt à l'enrouler dans ma couette pour l'empêcher de porter quoi que ce soit de lourd.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Dim 15 Sep - 16:35
Après avoir enterré la hache de guerre avec ma belle-mère et m'être doucement remise de mes émotions, son père vint détendre l'atmosphère en évoquant le projet de Felix de venir habiter prochainement chez moi. « J'aurais besoin de paires de bras en plus d'ailleurs pour déménager. Parce que mademoiselle était censée venir, mais elle ne pourra pas porter de lourd. Et de toute façon si elle essaie je la kidnappe dans ma couette et elle pourra plus s'échapper de toute l'après-midi. Donc si vous n'avez rien à faire... » Je lui souris à mon tour, amusée en l'imaginant me kidnapper dans sa couette. Vu comme ça, j'avais bien envie d'essayer de porter quelque chose, simplement pour avoir le plaisir de me faire kidnapper et enrouler dans la couette avec Felix tout un après-midi, et je pense qu'il l'avait parfaitement compris dans mon regard. D'ailleurs, l'entendre me dire ça me donnait envie de me retrouver à nouveau seule avec lui, histoire d'être au calme et de profiter d'un autre moment câlins tous les deux. J'aurais bien voulu l'aider dans ce déménagement c'est sûr, mais enceinte, même d'un mois, je ne pouvais pas prendre le risque de porter des cartons lourds dans les escaliers. Ma mission serait plutôt de ranger les objets appartenant à Felix dans les placards, là au moins, il n'y avait pas vraiment de danger... quoique. Ce bébé n'était pas au programme, il allait débarquer au mauvais moment dans notre vie, certes, mais maintenant que je savais qu'il commençait à se développer dans mon ventre, j'avais envie de faire attention à lui pour le préserver, le protéger et donc, ne pas me mettre en danger. « Bien sûr, on t'aidera ! Et Neela, Felix a raison, ne prenez pas le risque de porter ses cartons, on ne sait jamais ... » Oui, on ne sait jamais si je me casse la figure c'est ça ? Je souris en hochant simplement la tête, en profitant pour lancer un petit regard lourd de sens à Felix, qui devait penser la même chose que moi. « On verra ... » répondis-je d'un air faussement évasif avec un petit sourire. Évidemment que je n'allais pas prendre ce risque, mais la menace de mon cher et tendre me tentait, donc finalement j'étais en train de me dire que j'essaierai peut-être de porter quelque chose de lourd sous ses yeux, juste pour avoir le plaisir de me faire kidnapper dans sa couette. « En tout cas j'espère que vous êtes courageuse Neela, parce que Felix et le rangement, ça fait deux. » Je n'avais pas pu m'empêcher de pouffer de rire discrètement en regardant le bordélique en question. Pourtant, cela ne m'avait pas choqué lorsque j'étais venue chez lui la toute première -et dernière- fois-, c'était même plutôt en ordre d'après mes souvenirs... Apparemment, une fois seul, monsieur se lâchait quand il savait qu'il n'attendait personne ! Franchement, je m'en fichais complètement, j'aimais Felix avec ses qualités et ses défauts, et d'ailleurs, étrangement, ses défauts me plaisaient beaucoup. Bref, j'étais amoureuse de tout chez lui. « Ça me fait pas peur, et puis au pire, lui aussi il se fera kidnapper dans ma couette ! » Je souris, pensant que ses parents devaient vraiment commencer à nous prendre pour des dingues, parce que là, nous étions complètement dans notre délire. Mais apparemment non, puisqu'ils se mirent à rire en prenant un air attendri devant nous. Après tout je m'imaginais bien me jeter à fond la caisse sur lui avec ma couette en voyant la moindre affaire trainer dans la maison pour le capturer et l'empêcher de recommencer. Si c'était ça la punition, je voulais bien qu'il laisse trainer toutes ses affaires n'importe où, ça m'arrangeait même. Et puis, je n'étais pas du tout le genre de femme autoritaire, qui cherche à contrôler et à dominer son petit-ami au quotidien. Au contraire, je crois que j'aurais plutôt tendance à laisser passer pas mal de choses par amour pour lui – sans pour autant faire de ma maison un capharnaüm. - Pour moi, l'essentiel c'était qu'il serait là désormais à mes côtés, que je pourrais le prendre dans mes bras et l'embrasser tous les jours quand j'en aurais envie, et que nous pourrons vivre enfin ensemble, en famille avec Carlie, comme je l'avais toujours voulu. En plus, ce bébé allait radicalement changer nos vies, et en bien, j'en étais persuadée. « Oula ! mais à ce rythme là, à peine le deuxième Moorgate arrivé que le troisième sera déjà en route ! D'ailleurs, vous avez des idées de prénoms ? » Mon sourire s'effaça un peu, gênée par la question, puis je me tournai vers Felix pour chercher un peu d'aide. J'avais oublié ce détail … Beau papa, comment vous expliquer que nous avons appris la nouvelle aujourd'hui même et que nous étions plutôt préoccupés par la toute nouvelle organisation qu'il faudrait mettre en place que par le prénom que nous lui donnerions ? Déjà, nous ne savions même pas le sexe du bébé, alors il était difficile de savoir quel prénom lui donner pour l'instant, mais c'est vrai que nous pouvions dores et déjà commencer à réfléchir à quel prénom nous plairait le plus pour l'un et l'autre sexe.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Dim 15 Sep - 21:10
« On verra ... » Comment ça on verra ? On verra rien du tout ! C'était déjà tout réfléchi : si je voyais Neela avec un carton lourd dans les bras, que ce soit dans les escaliers ou ailleurs dans la maison, je me ligue avec quelqu'un pour lui retirer le carton des mains et je l'enroule dans ma couette. Elle savait très bien que j'en étais capable, et ça n'avait pas l'air de lui déplaire. « En tout cas j'espère que vous êtes courageuse Neela, parce que Felix et le rangement, ça fait deux. » J'ouvris de grands yeux en regardant ma mère. Ah d'accord... En même temps, Neela l'aurait bien remarqué par elle-même au bout d'un certain temps dans la maison, mais j'avais réussi à garder mon côté bordélique secret. Lorsque je l'avais ramenée chez moi, j'vais anticipé son arrivée en rangeant un peu tout mon barda qui traînait.
« Mais... mais je suis pas bordélique moi ! »
Tiens ! Heureusement que Neela n'avait pas vu mon appartement dans son état normal. J'étais parfois tellement fatigué le soir que lorsque je prenais un objet je le laissai à l'endroit où je l'avais utilisé. Et le lendemain j'avais tendance à l'oublier en partant, et il restait là pendant des heures, voire des jours, avant que je me mette à faire un tri. « Ça me fait pas peur, et puis au pire, lui aussi il se fera kidnapper dans ma couette ! » Je la regardai en souriant en coin. Ouais. Ça l'arrangerait bien que je me retrouve dans sa couette ! Je n'étais apparemment pas le seul à penser à ça, puisque mon père et son esprit mal tourné avait bien compris qu'il s'était passé quelque chose entre Neela, moi et cette histoire de couette. Nous allons déjà nous contenter d'un deuxième ou d'une deuxième Moorgate, et on verra par la suite pour un troisième, mais j'aimerais un jour pouvoir profiter de mes enfants sans devoir toujours m'occuper d'un bébé. Je jetai un petit regard à Neela quand il parla du prénom. Euh... Cette après-midi, ça avait été le dernier de mes soucis.
« Euhh ben en fait non... On l'a su aujourd'hui en fait... Enfin surtout moi... »
Bref on a pas de prénom quoi ! On ne sait même pas si c'est une fille ou un garçon... Mais c'est vrai que ça ne nous empêchait pas de nous y prendre à l'avance, pour que ce bébé naisse avec un prénom défini depuis longtemps. Et puis au moins nous aurions le temps de faire notre choix.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Lun 16 Sep - 13:43
« Euhh ben en fait non... On l'a su aujourd'hui en fait... Enfin surtout moi... » Je hochai la tête positivement en regardant ses parents. Il fallait bien commencer à y réfléchir pourtant, et même si aucun prénom de nous venait en tête sur le moment, il y en avait forcément que nous voulions éliminer à coup sûr, c'était déjà ça. La question de son père m'y fit réfléchir, et je savais déjà quels prénoms je ne voulais pas donner à ce futur bébé. Les prénoms composés étaient déjà à proscrire selon moi, tout comme ceux qui pouvaient paraître vieillots, mais pour l'instant, je ne pouvais pas en savoir plus, il fallait qu'avec Felix nous nous penchions sérieusement sur la question pendant plusieurs jours. En tout cas, pour aujourd'hui, je ne voulais pas y réfléchir davantage. J'avais vécu une journée vraiment éprouvante moralement, ayant cru l'espace de quelques minutes que Felix et moi c'était terminé et que je me retrouverais à élever cet enfant seule, contrainte d'emprunter le même parcours qu'il y a dix ans. De même, j'avais dû supporter les remarques désobligeantes de ma fille par rapport à cette grossesse, celles de ma belle-mère aussi, et pour finir, je m'apprêtais à annoncer la nouvelle à mes propres parents, alors le prénom attendrait au moins une semaine, le temps que je me remette de toutes ces émotions. D'ailleurs, je crois que je n'avais jamais autant éprouvé de sentiments différents en une journée : la peur, la tristesse, l'amour, la déception, la colère … j'étais passée par à peu près tous les sentiments qu'un être humain peut ressentir en fait. « Tu as des idées toi déjà ? » Je secouai la tête négativement en regardant Felix. Je n'en avais absolument aucune idée, mais j'étais certaine qu'un jour, nous trouverions un prénom qui nous conviendrait à merveille à tous les deux, mais je préférais attendre de savoir si nous allions avoir un garçon ou une fille pour y voir clair et éliminer dores et déjà les prénoms du sexe opposé. « Pas du tout. On y réfléchira à tête reposée plus tard. On a le temps. » Je lui souris. Le pauvre, il venait tout juste d'apprendre qu'il allait être papa, pourquoi de nouveau le brusquer avec cette question alors que nous avions huit longs mois devant nous pour y penser ?
Finalement, la visite s'était terminée sur une note beaucoup plus positive que celle sur laquelle elle avait commencé. La mère de Felix avait fini par avaler la nouvelle, et nous avait même plusieurs fois rappelé qu'elle serait là pour nous aider si besoin une fois le bébé là. Même si j'attendais la prochaine visite pour que sa toute nouvelle attitude envers moi se confirme, je commençais vraiment à croire que nous pouvions bien nous entendre toutes les deux, et si elle était là pour le bébé, c'était déjà énorme pour moi. Après avoir longuement discuté du déménagement de Felix et surtout du futur nouveau venu dans la famille, j'avais presque oublié que mes parents eux aussi, devaient être informés, c'était quand même la moindre des choses. « On va vous laisser, on ne va pas vous déranger plus longtemps et puis … on a les autres grands-parents à avertir. » Je leur souris, et ils comprirent parfaitement que la priorité désormais était pour nous de filer en direction de la maison de mes parents pour leur annoncer l'heureuse nouvelle, d'autant plus que je savais déjà que leurs réactions seraient … originales, extravagantes, bref, ils n'allaient pas cacher leur joie sachant qu'ils n'attendaient que ça depuis le début de ma relation avec Felix. Après les avoir salué, et eux, après nous avoir en plus à maintes reprises félicité, nous nous dirigeâmes vers la voiture. Avant de monter, je n'avais pas pu m'empêcher de retenir la main de Felix jusqu'à ce qu'il finisse par se tourner vers moi en souriant. Il faisait presque nuit, nous nous voyions à peine, mais tant pis, c'était même mieux comme ça. « Tu me kidnappes sous ta couette cette nuit ? Je sais pas pourquoi, je sens que je vais avoir envie de porter des choses vraiment très lourdes ce soir. Tu ne peux pas me laisser faire ça. » Je haussais les épaules en adoptant une mine faussement désolée, comme une fille qui menace de faire une bêtise. S'il choisissait de ne pas me kidnapper ce soir, alors c'était moi qui risquait bien de le kidnapper sous ma propre couette, histoire de ne pas le laisser repartir chez lui, et qu'il commence à s'adapter à sa nouvelle vie à la maison, dans mes bras.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Lun 16 Sep - 21:14
On y réfléchira plus tard. Oui, Neela avait raison. Nous avions encore huit mois pour choisir, nous avions largement le temps de nous faire à cette idée de trouver un prénom, et puis tout serait plus simple une fois que nous connaîtrions le sexe du bébé. Ça éliminerait déjà beaucoup de possibilités. Nous étions finalement repartis de chez mes parents pour aller annoncer la grossesse à ceux de Neela. Mes parents avaient refermé la porte d'entrée derrière nous et j'avançai vers la voiture, jusqu'à ce que je sentes la main de Neela sur la main, qui m'attirait vers l'arrière. Je me retournai en souriant, impatient de savoir ce qui lui était passé par la tête pour qu'elle nous arrête dans notre élan et mon sourire s'agrandit en l'entendant. Elle avait bien retenu l'histoire de la couette, il n'avait pas fallu lui rappeler deux fois. Je pensais à Carlie qui allait du coup devoir passer la nuit avec la baby-sitter... puis me dis qu'elle serait peut-être plus heureuse de passer une soirée sans nous, histoire de digérer la nouvelle, plutôt que de nous voir toute la soirée et que nous lui rappelions que nous allions un peu moins nous occuper d'elle. Du moment que cette nouvelle baby-sitter évitait de ramener son copain dans la salle de bain... Je ris doucement finalement en repensant à ce qu'avait dit ma mère.
« LÀ, tu vas vraiment faire face à mon rangement ! La dernière fois, je t'avoue que c'était préparé. »
Nous étions repartis en direction de chez ses parents. La petite dispute avec ma mère avait duré tellement longtemps qu'il faisait déjà presque noir ; je n'avais pourtant aucune idée de l'heure qu'il était. Lorsque nous arrivâmes devant la maison, je me garai comme la dernière fois devant le garage et suivis Neela jusqu'à la porte d'entrée. Comme les miens, ses parents n'étaient pas cachés derrière la porte comme à chacune de nos visites. Nous avions eu quelques secondes de repos avant de voir la porte s'ouvrir pour laisser apparaître la mère de Neela. En nous voyant, son visage s'illumina et elle nous laissa entrer. Son père arriva bien vite derrière elle, avec le même sourire, et nous salua tout aussi chaleureusement. Au moins deux qui seraient entièrement ravis par ce nouveau bébé !
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mar 17 Sep - 18:24
« LÀ, tu vas vraiment faire face à mon rangement ! La dernière fois, je t'avoue que c'était préparé. » Je ris doucement à sa remarque. Je m'en étais bien doutée que tout avait été préparé d'avance, j'avais trouvé son appartement trop bien rangé et propre pour dire qu'un garçon vivait dedans tous les jours ! En tout cas, cette petite attention m'avait touchée, mais aujourd'hui, je m'en fichais complètement que ce soit rangé ou non, tout ce que je désirais, c'était profiter de notre amour. Nous étions finalement tous les deux montés dans la voiture, et durant le trajet, je n'avais pas arrêté de le dévorer des yeux. Je n'en revenais toujours pas qu'il avait sacrifié son rêve pour moi, qu'il y avait renoncé pour le bien de sa famille. C'était étrange, parce que cela me faisait plaisir tout autant que cela me dérangeait. A cause de l'arrivée prochaine de ce bébé, j'avais l'impression de le contraindre à rester, alors que tout ce qu'il désirait, à savoir partir travailler à New-York, avait été à sa portée, mais qu'il s'était privé pour nous. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que quelque part, il devait avoir des regrets, ou en tout cas qu'il finirait par en avoir avec le temps. Mais je n'eus pas le temps de songer plus longtemps à tout ça, puisque nous étions déjà arrivés chez mes parents.
Ma mère fut surprise de nous voir débarquer à cette heure un peu tardive, forcément, mais pas moins heureuse, comme à chaque fois qu'elle nous voyait d'ailleurs. La connaissant, elle devait sûrement être en train de se dire que si elle avait su, elle se serait mieux habillée, ou qu'elle aurait mis ses fameuses bougies parfumées dans toute la maison. Mon père arriva quelques secondes après avec un immense sourire, lui aussi étonné de nous voir tous les deux là, sur le pas de la porte. Ils nous firent entrer, et je pris alors conscience de la nouvelle que j'allais leur annoncer. Mes parents étaient à mille lieux de se douter que j'étais enceinte, forcément, Felix et moi les ayant plusieurs fois gentiment priés d'arrêter de nous gonfler avec ce sujet parce que ce n'était pas du tout ce qui nous préoccupait pour le moment. Je ne savais encore même pas comment j'allais leur annoncer ça, dans quelles conditions, s'il fallait le faire tout de suite ou attendre un peu, mais en tout cas, il faudrait que je me jette à l'eau tôt ou tard. Comme à chacune de nos visites, ils nous proposèrent de nous installer sur le canapé, et très vite, nous nous étions retrouvés avec un verre à la main, mais cette fois, j'aurais bien voulu que ma mère fasse une remarque sur le fait que j'avais choisi de prendre un jus de fruit, cela m'aurait facilité les choses. « Carlie n'est pas avec vous ? » Ah, bizarrement, je crois que j'allais être forcée d'annoncer la nouvelle plus tôt que je ne l'avais prévu. « Euh non, on l'a laissée avec la baby-sitter ce soir. » Elle eut l'air un peu étonnée, parce que c'est vrai que d'habitude, nous ne la laissions pas seule avec la baby-sitter lorsque je ne travaillais pas. « Vous auriez dû l'amener, on aurait été contents de la voir ! » Je pinçai les lèvres en jetant un regard à Felix. Voilà. Le moment était enfin venu pour moi, pour nous, d'informer les futurs grands-parents de la principale raison de notre venue. « C'est que … Si on est venus à deux, c'est pour vous annoncer que … je suis enceinte. » Cette fois, j'avais clairement osé les regarder tous les deux, et avec un petit sourire. Je savais que ma mère, tout comme mon père, allaient être comblés par la nouvelle. Ils attendaient ce bébé comme le messie, et d'ailleurs, leurs réactions ne se firent pas attendre très longtemps. Je vis ma mère poser une main sur sa poitrine en ouvrant la bouche, et mon père me fixer moi, puis Felix. « Oh mon Dieu mes chéris... vous en êtes sûrs ? » Ça y est, ma mère commençait à nous regarder comme si nous étions des divinités, et l'avalanche de questions très pertinentes allait débuter. Je me mis à rire. « Oui maman, tu sais si on vient t'annoncer ça, c'est qu'on en est un minimum sûrs quand même. » Son sourire s'agrandit alors jusqu'à ses oreilles, et elle prit un air rêveur en nous observant tour à tour, tandis que je vis dans le regard de mon père qu'il commençait à avoir de plus en plus confiance en Felix. C'était quand même une très belle preuve d'amour de sa part, car même si nous devions toujours cacher que c'était imprévu, au moins cette fois-ci, mon père savait que Felix resterait à mes côtés. « Toutes mes félicitations, sincèrement, votre bonheur fait plaisir à voir, et je suis très heureux aussi ! Mais … j'ai du mal à comprendre, je croyais que vous ne vouliez pas d'autre enfant en ce moment ? Vous avez craqué c'est ça ? » Il prit l'air de celui qui était totalement convaincu que c'était effectivement pour cette raison là que j'étais enceinte, alors qu'il était très loin du compte.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mar 17 Sep - 21:09
« Vous auriez dû l'amener, on aurait été contents de la voir ! » Ah... Bon, si Neela voulait garder un peu le suspens avant d'annoncer sa grossesse à ses parents, c'était de plus en plus difficile. J'échangeai un regard rapide avec elle. C'était même presque impossible. Parce qu'après tout, c'est vrai que Neela n'avait pas l'habitude d'appeler la baby-sitter lorsqu'elle n'avait aucune obligation à l'hôpital ; et même pour aller chez ses grands-parents, nous avions pris l'habitude d'emmener Carlie avec nous. Alors Neela leur avait finalement tout dit, et je veux leurs sourires s'agrandir. Ils étaient presque plus heureux que nous lorsque Neela m'avait appris la nouvelle tout à l'heure ! « Oh mon Dieu mes chéris... vous en êtes sûrs ? » J'affichai un air étonné accompagné d'un petit sourire. Ça, c'était une question à laquelle je ne m'étais pas attendue ! Je n'imaginai même pas leur réaction si nous avions voulu leur faire une blague en leur faisant croire que Neela était enceinte alors que c'était totalement faux. Je crois qu'ils nous auraient haïs pendant quelques heure de leur avoir fait une fausse joie comme celle-là...
« Toutes mes félicitations, sincèrement, votre bonheur fait plaisir à voir, et je suis très heureux aussi ! Mais … j'ai du mal à comprendre, je croyais que vous ne vouliez pas d'autre enfant en ce moment ? Vous avez craqué c'est ça ? » J'avais un grand sourire, heureux que tout ce soit définitivement arrangé avec beau-papa, puisque ça avait plutôt mal commencé. Il avait vraiment l'air ravi pour nous, et aussi ravi que je reste avec sa fille après avoir appris l'arrivée d'un futur bébé. De toute façon, même si j'avais pu en donner l'impression en sortant de la maison en claquant la porte, je n'étais vraiment pas prêt à abandonner Neela et Carlie une seconde fois. Je tenais trop à elles. Pourtant, mon sourire s'effaça un peu à la fin de ses félicitations. Eh bien... Non, nous n'avions pas vraiment craqué non... J'échangeai un nouveau regard à Neela. Je ne savais pas si elle voulait leur dire... Alors j'avais préféré la laisser faire ce qu'elle jugeait le mieux avec ses parents. Je crois que, désiré ou non, ils seraient toujours aussi heureux d'avoir un nouveau petit-fils ou une nouvelle petite-fille.
« Et vous avez déjà des idées de prénoms ? » Ah, maman Owens voulait elle aussi savoir ! Cependant, notre réponse n'avait pas changée durant le trajet de cinq minutes entre chez mes parents et chez ceux de Neela. Après avoir bu une gorgée de mon verre, je hochai négativement la tête en les regardant.
« On en parlait justement avec mes parents juste avant, mais comme on vient de l'apprendre, pas du tout pour le moment. Et puis on se disait qu'on avait encore le temps d'y penser. »
Spoiler:
Je savais pas si tu voulais leur dire que c'était encore une erreur Alors du coup je te laisses faire... et je fais pas vraiment avancer XD
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mer 18 Sep - 15:35
Face à l'embarras soudain un peu trop voyant de Felix, j'avais décidé de prendre les choses en main et de répondre avant qu'un silence ne s'installe et finisse par nous trahir. « Oui … oui on a craqué. » J'affichai un grand sourire, comme si effectivement Felix et moi avions craqué en décidant d'avoir un autre bébé, alors que ce n'était pas du tout la réalité. A croire que j'avais un talent d'actrice caché, parce que mes parents avaient l'air d'y croire totalement, cela se lisait sur leurs visages. Enfin, à mon avis, on aurait pu leur faire croire n'importe quoi à partir de maintenant, ils l'auraient cru tellement la nouvelle les avaient perchés. « Ah bah oui évidemment ! C'est trop dur de résister quand on s'aime autant. » Évidemment. Je lançai un petit regard à la fois amoureux et amusé à Felix. Au fond, c'était assez drôle de leur mentir, et puis ça ne changeait rien au résultat. J'étais enceinte, point, et voulu ou non, j'étais certaine que la nouvelle leur aurait procuré la même joie. « Mais je ne vois pas pourquoi vous n'avez quand même pas amené Carlie avec vous... Elle n'est pas encore au courant ? » Je pensais tout à coup à ma fille, qui devait certainement être en train de se confier à sa baby-sitter par rapport à ce bébé et cette nuit, elle ressasserait sûrement tout ça dans sa tête. « Si, elle est au courant, justement … En fait, Carlie a beaucoup de mal à accepter ce bébé. Il n'est même pas encore né qu'elle est déjà en pleine crise de jalousie … » Je haussais les épaules en regardant Felix, un peu démunie face au comportement de ma fille et cherchant par la même occasion une aide de mes parents. J'étais réellement embêtée qu'elle traite Felix de cette façon, la haine s'était même lue dans ses yeux lorsqu'elle l'avait défié de s'occuper d'elle en même temps que du bébé, et je m'en voulais encore une fois. Mine de rien, cette histoire me tracassait beaucoup, je m'inquiétais, mais j'essayais de ne rien laisser paraître en me disant que demain serait un autre jour et que tout irait mieux. En tout cas, heureusement que mes parents étaient là pour moi, à Arrowsic. Même si j'avais la trentaine passée, ils restaient mes parents, et j'avais toujours besoin de leurs conseils comme il y a dix ans. « Oh, mais c'est normal, elle vient juste d'apprendre la nouvelle, et puis elle a sûrement peur de ne plus avoir son papa pour elle toute seule. Laissez lui du temps, elle va bien finir par s'y faire... » Mon père était tellement heureux de voir sa fille à nouveau enceinte dans de bien meilleures conditions qu'il avait l'air de prendre l'attitude de sa petite-fille un peu trop à la légère selon moi. C'était bien ça le problème, au fond, derrière sa grande colère, Carlie était terrorisée que son papa aime cet autre enfant plus fort qu'elle, et il faudrait que Felix lui prouve tout le contraire durant les années à venir. « J'espère, mais tu connais Carlie, quand elle se met quelque chose dans la tête ... » Je vis mes parents hocher la tête en même temps. Ça, il le connaissait par cœur le caractère de cochon de leur petite fille ! Elle était bornée, légèrement égocentrique et surtout très têtue. Nous verrons bien avec le temps, tout était une question d'organisation, et nous avions encore huit mois pour nous préparer à l'arrivée du bébé. « De toute façon Felix, vous ne comptez pas rester dans votre appartement, si ? » Je laissais Felix répondre à la question qui lui était adressée, pensant que sa réponse allait encore plus conforter mon père dans l'idée que désormais, Felix ne nous abandonnerait plus, et que nous allions enfin pouvoir former une vraie famille.
« Et vous avez déjà des idées de prénoms ? » Je secouai la tête tout comme Felix. Non franchement, je n'avais pas trop envie de réfléchir à ça pour l'instant, et surtout pas avec ma mère, parce que la connaissant, elle n'allait pas manquer d'idées farfelues concernant le prénom du bébé. Si c'était un garçon, elle était capable de nous convaincre de l'appeler Brendon, et si c'était une fille … je ne préférais même pas imaginer. « On en parlait justement avec mes parents juste avant, mais comme on vient de l'apprendre, pas du tout pour le moment. Et puis on se disait qu'on avait encore le temps d'y penser. » Pour le moment, nos premières préoccupations étaient déjà le déménagement de Felix, gérer Carlie, et préparer matériellement l'arrivée du bébé à la maison. « Oui, ça ne fait qu'un mois, mais on finira bien par trouver un terrain d'entente quand on connaitra enfin le sexe du bébé. » Je souris à mes parents. Je ne m'inquiétais pas trop pour ça, ce petit ou cette petite aura un prénom parfait. « J'espère que ce sera un petit garçon, ça manque un peu d'hommes dans la famille je trouve ! » C'est vrai que ma mère avait eu deux filles, dont moi qui avait eu une fille, et elle n'avait eu qu'un seul garçon, d'autant plus que Felix était fils unique, alors forcément, un peu plus de présence masculine dans la famille viendrait équilibrer tout ça. « Oui, j'aimerais aussi … » Je jetai un petit regard à Felix, comme s'il avait le pouvoir de décider de ça, et en même temps, je cherchais un peu à avoir son avis. Puis mon père s'adressa à lui en riant doucement. « Alors Felix, prêt à changer des couches, à donner des biberons, à vous faire mitrailler de purée et à vous lever au beau milieu de la nuit pendant quelques mois ? » Je lançai un regard lourd de sens à mon père, même s'il n'y avait pas prêté attention. Déjà qu'à la base, Felix n'avait pas vraiment envie d'être papa, là, c'était tout juste s'il ne le poussait pas à prendre la fuite en courant. Franchement, j'avais envie qu'il se taise là, parce qu'il était sûrement en train de lui faire peur avec toutes ces questions...
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Mer 18 Sep - 18:44
« Ah bah oui évidemment ! C'est trop dur de résister quand on s'aime autant. » J'échangeai un petit regard accompagné d'un sourire avec Neela. Sourire qui était à la fois sincère, parce qu'il était vrai que je l'aimais plus que tout, mais aussi un peu forcé, parce qu'au fond nous n'avions pas “craqué”. Même si j'étais certain que j'allais petit à petit me faire à l'idée que j'allais être de nouveau papa, j'avais vraiment peur que Carlie nous fasse la tête pendant des semaines, et que ce soit elle-même qui fasse tomber à plat les mois qui nous restaient à passer tous les deux. « J'espère, mais tu connais Carlie, quand elle se met quelque chose dans la tête ... » C'était bien ce qui m'inquiétait, et les parents de Neela semblaient bien d'accords avec ce trait de caractère de Carlie. Pourtant, je lui avais promis que je continuerai à m'occuper d'elle avec Neela, qu'il en fallait pas qu'elle se sente abandonnée... mais elle est têtue. Et le pire, c'est qu'elle tient sûrement ça de moi. « De toute façon Felix, vous ne comptez pas rester dans votre appartement, si ? »
« Non non, on a prévu ça aussi du coup. Je m'installes chez Neela dans... une ou deux semaines, le temps de tout déménager. »
Je souris à la principale intéressée, tandis que sa mère lançait à son tour la discussion sur les prénoms. Neela appuya ma réponse. C'est vrai que ce serait déjà plus simple une fois que nous saurions si ce bébé sera une fille ou un garçon : nous pourrons éliminer des choix. « J'espère que ce sera un petit garçon, ça manque un peu d'hommes dans la famille je trouve ! » Je souris en regardant Neela.
« Tu vois, il n'y a pas que moi qui dis que ça manque de présence masculine ! »
J'aimerais aussi que ce soit un garçon. Pour pouvoir voir la différence avec Carlie, même si je ne l'ai pas connue petite. Et puis de mon côté, il y avait aussi plus de filles que de garçons. D'ailleurs, à chaque réunion familiale, je me retrouvai souvent seul garçon entouré de toutes ces demoiselles, cousines plus ou moins éloignées, qui étaient souvent soit trop âgées, soit trop jeunes pour que nous ayons vraiment la même vision des choses. Mais après tout, fille ou garçon, peu importe : le principal, c'est que ce bébé soit le nôtre. « Alors Felix, prêt à changer des couches, à donner des biberons, à vous faire mitrailler de purée et à vous lever au beau milieu de la nuit pendant quelques mois ? » J'avais bizarrement perdu un peu mon sourire, bien que je m'étais déjà dis que j'allais devoir affronter tout ça, et pour la première fois. Je passais une main dans mes cheveux d'un air gêné, retrouvant un peu le sourire.
« Euh... Eh bien on verra le moment venu... De toute façon, il va bien falloir que j'apprenne un jour. »
Je jetai un regard à Neela, la suppliant presque de m'aider dans huit mois et de ne pas me laisser planté devant le bébé, sa couche à la main, sans savoir quoi en faire. « Et alors, vous avez repensé au mariage ? » Ah. Il y avait longtemps ! Avant, nous avions le droit au “bébé/mariage” ; maintenant qu'il y aura à coup sûr le bébé, nous avions le droit au “mariage” tout seul. Je trouvai quand même ça un peu tôt, d'autant plus que je n'étais pas encore chez Neela - même si ça ne saurait tarder -. Mais après tout, nous connaissant, lors d'une soirée un peu éméchée, je serais capable de la demander en mariage et nous ferions croire à tout le monde dès le lendemain que “oui, on a craqué”. Parce que même si je le faisais sans m'en rendre vraiment compte (ce qui serait étrange... et même presque impossible ?), je laisserai la situation telle qu'elle serait. Plus tôt ou plus tard, j'avais dans tous les cas l'intention de finir ma vie avec Neela.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Jeu 19 Sep - 11:17
« Tu vois, il n'y a pas que moi qui dis que ça manque de présence masculine ! » Je lui fis un grand sourire à mon tour, me souvenant de ce que Felix m'avait dit lorsqu'il avait voulu me faire comprendre qu'il désirait s'installer chez moi. Un petit garçon, ce serait l'idéal c'est vrai, mais si j'accouchai d'une fille, je serais tout aussi heureuse. Nous n'avions plus qu'à espérer que la nature nous écoute maintenant … Puis mon père cru venir détendre l'atmosphère en demandant à Felix s'il était prêt à subir tous les inconvénients de la paternité avec un bébé. « Euh... Eh bien on verra le moment venu... De toute façon, il va bien falloir que j'apprenne un jour. » Je vis le regard alarmant de Felix, et me mis à rire doucement en lui attrapant la main. Oui, il devrait apprendre un jour de toute façon, tôt ou tard, et pour lui ce serait exactement dans huit mois que son aventure de jeune papa commencerait. Dans son regard, j'avais pu lire toute sa détresse, ce qui m'avait attendrie, et je voulais lui prouver qu'il n'avait pas à s'inquiéter, que je serais là pour le guider.
« Et alors, vous avez repensé au mariage ? » Je poussai un profond soupir, exaspérée par les questions décidément aussi pertinentes les unes que les autres de ma mère. J'étais enceinte, mais non, ça n'allait encore pas, il fallait aussi que Felix me passe la bague au doigt pour que tout soit vraiment parfait pour elle. Et puis évidemment, une fois mariés, il faudrait encore qu'elle nous pousse à penser à un autre projet... Un chien peut-être ? En tout cas, malgré ce futur bébé, elle ne voulait toujours pas nous lâcher la grappe avec le mariage. « Maman … Non, pas du tout. On ne peut pas penser mariage et bébé en même temps, c'est pas possible. » C'est beaucoup de grands projets d'un coup, surtout pour nous qui n'avions déjà même pas prévu d'être de nouveau parents à la base. Le mariage, Felix et moi en avions déjà parlé, et il était certain que nous attendrions encore plusieurs années avant de penser à ça, même en ayant déjà deux enfants et en vivant ensemble dans une magnifique maison. « Si, il y a bien des femmes qui se marient en étant enceintes ! » … et qui en arrivent au point où elles sont incapables de trouver la robe de leurs rêves parce qu'elles sont trop énormes pour rentrer dedans. Je lui souris en secouant la tête, pensant qu'elle était vraiment aussi têtue que sa petite-fille. Si un jour je me mariais avec Felix, je ne serais certainement pas enceinte ce jour-là, ou en tout cas, de vraiment pas longtemps pour que je puisse porter la robe qui me plait réellement. Ce jour devait être parfait en tous points, et en étant enceinte, je ne pouvais pas m'y préparer correctement. Pour moi, penser à la fois mariage et bébé, c'était impossible. Chaque chose en son temps, et puis de toute façon à ce que je sache, il y a toujours des fiançailles avant un mariage ? « Oui eh bien… je ne veux pas faire partie de cette catégorie de femmes. De toute façon, on est pas prêts. » J'avais comme l'impression de m'entendre chez mes parents il y a plus d'un mois au sujet du bébé, sauf que cette fois, il nous serait quand même plus difficile de nous marier par erreur. En tout cas, ressembler à une meringue prête à exploser au point de ne pas pouvoir passer la porte de l'Église le jour J, non merci, très peu pour moi. Apparemment, même si j'essayais d'expédier le sujet pour ne pas mettre Felix plus mal à l'aise, ma mère n'avait pas l'air de vouloir comprendre où pouvait se trouver le problème dans le fait de se marier à huit mois de grossesse. « Oui enfin, en attendant, vous pouvez toujours vous fiancer, non ? » Je la dévisageai un instant, pensant qu'elle le faisait vraiment exprès, puis finalement, avait choisi de ne pas répondre en passant à autre chose.
Après avoir encore parlé du futur bébé pendant de longues minutes avec mes parents et les avoir plusieurs fois entendu nous féliciter pour l'heureux événement qui nous attendait, Felix et moi étions finalement partis, prétextant devoir commencer à faire les cartons du déménagement. Il faisait déjà complètement nuit, mais au moins nous avions passé deux étapes importantes. A peu près tout le monde était au courant, nous étions déjà débarrassés de ça, il ne nous restait plus qu'à commencer tous les préparatifs. Une fois seule avec Felix dans la voiture, je me tournai vers lui avec un petit sourire énigmatique qui en réalité en disait bien long. « Alors, on va faire tes cartons ? A moins que tu aies une meilleure idée... » Sous-entendu : j'espère que tu as bien une meilleure idée, celle à laquelle je pense en tout cas, à savoir me kidnapper dans ta couette, parce que j'ai la ferme intention de toucher à tes cartons ce soir.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Jeu 19 Sep - 21:13
« Si, il y a bien des femmes qui se marient en étant enceintes ! » « Oui eh bien… je ne veux pas faire partie de cette catégorie de femmes. De toute façon, on est pas prêts. » Je n'avais pas le temps de répondre. De toute façon, Neela avait très bien répondu à ces demandes de sa mère. J'imaginai mal Neela à huit ou neuf mois de grossesse dans sa robe de mariée... Et puis je nous voyais surtout très mal gérer la robe, qu'il faudrait soit prendre à la toute dernière minute, soit retoucher à chaque fois... si nous ne mettions pas des mois à la trouver. « Oui enfin, en attendant, vous pouvez toujours vous fiancer, non ? » Je jetai un petit regard à Neela. Elle fixait sa mère d'un air un peu exaspéré et ne répondit pas. Je ne dis rien non plus de mon côté. Nous en avions déjà parlé, plus ou moins rapidement, et avions clairement convenu que ce n'était pas le bon moment. Et puis, même si nous nous connaissions depuis dix ans officiellement, nous n'étions ensemble que depuis deux mois. Et nous allions déjà avoir un deuxième enfant. C'était beaucoup trop tôt.
Nous étions finalement repartis de chez ses parents. Le plus gros était passé. Nos quatre parents étaient au courant, Carlie aussi, et nous allions pouvoir se faire à l'idée qu'un nouveau bébé allait agrandir la famille. J'allais avoir besoin d'un peu de temps pour me faire à cette idée moi. Il devait être vingt-et-une heure au moins, peut-être plus, et il faisait déjà nuit. Une fois dans la voiture, je sentis le regard de Neela sur moi et me retournai. « Alors, on va faire tes cartons ? A moins que tu aies une meilleure idée... » J'affichai un petit sourire en coin en démarrant la voiture.
« J'ai une meilleure idée. Mais je gardes le suspens. »
Autrement dit, j'allais bien l'emmener chez moi, qu'elle assiste en direct à ma vision du rangement, mais sûrement pas pour faire mes cartons. Nous étions rapidement arrivés, et j'avais monté les escaliers en tenant la main de Neela. Une fois entrés dans mon appartement, j'affichai un petit sourire en allumant la lumière. Finalement, l'état dans lequel je l'avais laissé était moins pire que ce j'avais imaginé... mais ça n'avait quand même rien à voir avec la seule et unique fois où Neela y était venue.
« Hum... Elle a peut-être pas tort en fait ma mère... »
Oui j'étais d'un naturel bordélique. Cette fois-ci, il y avait des livres et des CD éparpillés un peu partout sur la table du salon, sur le canapé, même par terre, et une boîte de pizza vide que j'avais eu la flemme d'aller jeter hier soir après la journée que j'avais eu. Finalement, ce n'était pas rangé, mais pas pour autant sale. Il n'y avait pas de vaisselle qui traînait depuis quinze jours dans l'évier, et à part la boîte de pizza, aucun reste de nourriture. Je regardai Neela en souriant puis l'embrassai sans qu'elle s'y attende vraiment pour détourner son regard de ma table de salon.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Ven 20 Sep - 15:51
« J'ai une meilleure idée. Mais je gardes le suspens. » Très bien. Je ne répondis rien, mais gardai mon petit sourire, très impatiente de savoir s'il avait eu cette fameuse idée à laquelle je pensais. Felix se gara devant chez lui, puis nous montâmes l'escalier main dans la main. J'avais l'impression de revivre notre toute première soirée en amoureux, celle où tout avait commencé pour nous, sauf que cette fois, j'étais enceinte, et que Felix se préparait déjà à emménager chez moi. Penser tout ça me rappelait à quel point les choses allaient vite entre nous, et que le temps passait à une vitesse de folie aussi. Finalement, il ouvrit la porte d'entrée et alluma la lumière de son appartement. Franchement, à cet instant, je ne pensais même plus au possible bordel que je pourrais découvrir derrière cette porte, puisque je n'avais qu'une envie : me retrouver seule avec lui et évidemment … faire ses cartons. « Hum... Elle a peut-être pas tort en fait ma mère... » Je balayai la pièce du regard avec un petit sourire. J'aurais pu lui dire que cela aurait pu être pire, que finalement, son appartement n'était pas aussi retourné que je l'avais imaginé, mais non, le taquiner était quand même beaucoup plus drôle à mon goût. « Ah oui … je vois qu'il y a du laisser-aller depuis deux mois ... » Je grimaçai en écarquillant les yeux, faisant mine d'être choquée, voire même dégoûtée par ce que je voyais, alors que derrière tout ça, j'avais une forte envie de rire. J'observais calmement la pièce de bas en haut, remarquant au passage un carton de pizza par terre, et des livres ou CD éparpillés un peu partout. Mise à part ça, on ne pouvait pas dire que l'endroit était sale, Felix avait juste la flemme de ranger ce qu'il sortait parfois, et ça m'arrivait aussi. Mais forcément, cela n'avait rien à voir avec il y a deux mois, lorsqu'il m'avait montré son appartement pour la toute première fois, rien ne trainait ni par terre, ni ailleurs... toujours est-il que ce n'était pas ce léger laisser-aller qui allait me faire peur, il m'en fallait quand même bien plus pour m'éloigner de lui. Sans que je ne m'y attende vraiment, Felix m'embrassa par surprise comme pour m'ordonner de ne plus regarder son petit bazar, mais de me concentrer sur quelque chose de beaucoup plus intéressant, et ce geste me fit sourire. Je me repris d'ailleurs rapidement. « ...Mais on s'en fout. » Sans plus attendre, je prolongeai son baiser. Son contact m'avait horriblement manqué, et je me rendais encore compte à quel point j'avais besoin de lui. « Je suis d'accord. Cette idée là est bien meilleure. » C'est sûr qu'entre ça et les cartons, le choix était très vite fait. Je lui souris en le regardant dans les yeux. Pourtant, même si j'en avais très envie, je ne voulais pas me jeter sur lui et finir tout de suite sous sa couette comme lors de notre toute première soirée ici. Tant que nous étions enfin tous les deux, et que je savais qu'il s'était fait à l'idée de ma grossesse, j'avais d'abord envie de profiter de ce petit moment de calme pour me confier. « Je suis heureuse que tout se soit arrangé. J'ai eu tellement peur de ta réaction ... » Et d'ailleurs j'avais bien eu raison d'appréhender sa réaction, parce qu'elle avait été terrible à subir pour moi. Ce fût d'ailleurs les dix minutes les plus longues de toute ma vie je crois. Si Felix était encore parti, je ne sais pas ce que nous serions devenues toutes les deux avec Carlie... Elle aurait vu son père apparaître dans sa vie comme un coup de vent, et je ne sais pas quel mensonge j'aurais pu inventer pour expliquer à ce futur enfant qu'il ne verrait jamais son père. « Tu sais je repense souvent à ce que m'a dit ta mère, que tu es avec moi par défaut … même si je sais que je dois m'enlever ça de la tête, je peux pas m'empêcher d'y penser, parce que c'est vrai qu'au fond, que tu en aies envie ou non, c'est une obligation pour toi de rester. » Je haussai les épaules. Penser tout ça me faisait du mal, m'attristait vraiment, mais c'était pourtant la vérité. Maintenant qu'il connaissait mes parents, qu'il avait appris l'existence de Carlie et bientôt d'un second enfant avec moi, il n'avait plus le choix que de rester. Fuir aurait été synonyme de lâcheté dans ce genre de situation. Il était en quelque sorte condamné à rester à mes côtés, parce que connaissant mon père, si Felix m'abandonnait une deuxième fois, je crois qu'il aurait cherché à retrouver sa trace par tous les moyens pour lui faire regretter son geste. Rien que cette raison là devait être suffisante pour lui de rester avec nous à Arrowsic.
Sujet: Re: « Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie. » ∙ Felix Ven 20 Sep - 18:06
« Ah oui … je vois qu'il y a du laisser-aller depuis deux mois ... » Je souris en voyant son air choqué. Si elle savait que cela ne faisait pas QUE deux mois que les pièces que j'occupai étaient dans un tel état, mais bien depuis vingt-sept ans ! Tout y était passé : mon appartement ; plus tôt ma chambre chez mes parents ; la chambre d'hôtel de New-York il y a dix ans, lorsque j'avais rencontré Neela ; même la chambre de mon meilleur ami quand il m'hébergeai. J'en mettait tellement partout que j'ai déjà plusieurs fois oublié des affaires chez lui... Disons que ce côté désordonné contrecarrait plutôt bien avec mon côté perfectionniste au travail. J'avais finalement embrassé Neela pour dévier son regard de mon appartement mal rangé. « Je suis d'accord. Cette idée là est bien meilleure. » Je lui souris en l'embrassant de nouveau.
« Tu vois, j'ai peut-être un problème de rangement, mais je sais bien choisir comment on peut occuper nos soirées... »
« Je suis heureuse que tout se soit arrangé. J'ai eu tellement peur de ta réaction ... Tu sais je repense souvent à ce que m'a dit ta mère, que tu es avec moi par défaut … même si je sais que je dois m'enlever ça de la tête, je peux pas m'empêcher d'y penser, parce que c'est vrai qu'au fond, que tu en aies envie ou non, c'est une obligation pour toi de rester. » Je grimaçai légèrement en l'écoutant. J'avais vraiment réagi comme un crétin... Et je me disais petit à petit que si j'avais été jusqu'au bout, que j'étais réellement parti en laissant Neela avec Carlie et un futur bébé, je l'aurais regretté toute ma vie. Finalement, ma grimace se transforma en petit rire tandis que je regardai Neela dans les yeux.
« Oui, c'est vrai que là, j'ai qu'une seule envie c'est de m'en aller. Ça se voit non ? »
Pour appuyer ma demande, je l'embrassai un peu plus langoureusement que tout à l'heure. Pourtant, même si je ne voulais plus jamais partir et laisser Neela, je m'en voulais encore pour ma réaction de tout à l'heure...
« Et... Je suis encore désolée pour tout à l'heure... J'ai vraiment réagi comme un crétin... encore une fois. »
Je baissais un peu les yeux comme un enfant surpris en pleine bêtise, puis les relevai vers Neela ( pardonne moiiii Neelaaa). Je lui repris la main et l'emmenai ensuite dans le canapé... après avoir enlevé les livres qui y traînaient. Après tout, nous avions tout notre temps. C'était encore une soirée qui n'appartenait qu'à nous, et j'avais bien l'intention d'en profiter. Je voyais tellement peu Neela depuis deux mois, par rapport à un couple qui pouvait se voir tous les jours ou presque, que je voulais profiter du moindre instant avec elle, comme si elle allait m'échapper le lendemain. Pourtant, plus je la regardai, et plus je savais qu'elle resterait là, avec moi, et j'espère pour la vie.
Spoiler:
( pardonne moiiii Neelaaa) Désolée j'avais le smiley à côté et ça se prêtait trop bien à la situation, j'ai pas pu résister