a solitude est quelque chose de pesant au quotidien. Partir au boulot sans voir quelqu’un, entendre les collègues parler de leur femme et rentrer le soir pour constater un lit toujours vide. La solitude a quelque chose de dangereusement empirique. Je le savais parce que je pouvais constater les dégâts qu’elle faisait sur bon nombre de patients ou encore sur des collègues récemment divorcés. J’aurai pu parler du fait que moi-même, je n’avais personne à aimer. Cependant, je jugeais mon cas mal choisit parce que j’avais à mes côtés la personne la plus importante au monde, ma fille. C’était pour elle que je tentais de finir tôt quand je le savais à la maison, c’était pour elle que je me levais chaque matin. Certes, je devais affronter chaque jour mes mensonges ainsi que la souvenir de cette mère à qui elle ressemble tant dont je n’avais pas entendu l’appel à l’aide. Je devais affronter tout ceci mais, Evy valait tout l’or du monde et rien que pour cela aucun Homme ne la méritera –mais cela c’est un autre sujet que je n’étais pressé d’aborder avec elle-.
J’avais donc décidé de rentrer tôt, la sachant en vacances. Mes internes avaient été ravis que je leur délègue un peu le travail même si avouons-le, c’était essentiellement des post op. Je poussais donc la porte de chez moi, retirant rapidement mes chaussures que je laissais à l’entrée avant de crier à l’intention de ma fille. « Evy ? C’est moi ! ». J’aurais bien dit papa mais, elle risquait de me répondre qui d’autre ? Après tout c’est vrai que j’étais le seul à rentrer comme ça dans cette maison –du moins j’osais l’espérer-. Je me dirigeais vers le salon pour retrouver ma fille dans le canapé, complètement avachi. Je déposais tendrement un baiser sur son front en guise de bonjour –puisque je m’étais levé bien plus tôt qu’elle ce matin-. « Qu’est-ce que tu regardes encore ? Tu t’ennuies tant que ça en vacances ? » . Evy le savait bien j’avais un petit problème avec la télé : je supportais difficilement les programmes diffusés. Les bons films le soir, oui –de temps en temps- les séries et émissions de téléréalité, non. Du coup, la remarque était inévitable, je préférais la voir ailleurs que devant cet écran –même un ordinateur était préférable-. Je lui offrais néanmoins un tendre sourire, ne voulant pas l’agresser tout de même.
Je passais alors ma main dans mes cheveux avant de poser mon regard – par inadvertance- sur son ventre découvert. « Qu’est-ce que tu t’es fait sur le ventre ? ». Je voyais un pansement, je ne pouvais que poser des questions, déformation professionnelle quand tu nous tiens ! Mais à vrai dire je ne voyais pas trop comment ma fille avait pu se blesser ici et j’avais comme un doute sur la potentielle mode des pansements. Non, à vrai dire, je sentais Evy de plus en plus fragile ces derniers temps et le moindre truc suspect suffisait à m’inquiétait. Il y a deux jours, elle n’avait pas fini son assiette j’en avais fait tout une montagne. Je ne pouvais pas maitriser mon inquiétude, je le sentais au plus profond de mes entrailles, quelque chose n’allait pas.
Sujet: Re: (EVY & NATHAN) - Avoir une fille, un coeur de sable, cadeau de Dieu, cadeau du diable Mer 3 Juil - 7:54
La solitude faisait partie de ma vie. Mon père était tout ce que j’avais dans la vie. Je n’avais pas de petit copain et j’avais malheureusement très peu d’amis. Mon père était mon meilleur ami, celui à qui je disais habituellement tout, mais depuis que j’étais en vacances de l’école, j’avais un nouveau journal intime dans lequel j’écrivais presque tout. J’arrivais à un âge où je me questionnais sur mon identité, sur ma vie, sur mes parents, sur mon futur. Qui étais-je vraiment? Est-ce que j’étais vraiment utile ou même aimé par quelqu’un d’autre que mon père? Et si ma mère m’aimait tant pourquoi elle ne s’était pas battue assez pour survivre à cet accident de voiture qui m’avait pris de ma mère, de celle qui m’aurait appris les vraies choses de la vie, les problèmes de femmes et les amours que je n’avais pas. Qu’est-ce que mon futur me réservait? Est-ce que j’allais avoir une vie écourtée comme ma mère? Qu’est-ce que j’allais faire comme études et comme métier plus tard?
Je m’étais réveillée ce matin alors que mon père était déjà parti depuis quelques heures. Je n’avais eu envie de rien aujourd’hui. J’étais restée un long moment dans mon lit à regarder le plafond ou bien à regarder le soleil qui s’infiltrait entre les lattes de mon store ce qui me rappelait qu’il allait bien falloir que je sorte du lit et que je prenne minimalement une douche et que je m’habille pour dire que j’ai fait quelque chose de ma journée. Puis j’avais pris un petit déjeuner coupant une pomme avec un couteau plus tranchant dont j’avais regardé la lame. Je n’étais pas du genre suicidaire, mais cette lame je l’avais longuement regardé et je n’avais pu résister à la tentation de sentir l’effet que ca faisait. J’ai donc fait une légère entaille sur mon ventre avant laisser tomber le couteau dans le lavabo. Je m’étais sentie mal et j’avais couru dans la salle de bain pour mettre un pansement. J’étais revenue ensuite dans la cuisine pour nettoyer mon couteau et le serrer dans le lave-vaisselle. J’avais mangé un peu mais pas complètement avant d’aller m’asseoir devant la télévision.
« Salut papa! » Il venait de me sortir de mes pensées. Avant qu’il ne me voit, j’avais baissé mon t-shirt bien comme il faut histoire de ne pas me faire voir. J’étais toujours contente de le voir mon petit papa, mais bon il prenait son temps retirant sans doute ses souliers avant de marcher vers le salon où je changeais justement de canal pour tomber sur une émission en dessin animé. Je me sentais dessin animé aujourd’hui alors il ne m’en fallait pas tellement. « C’est American Dad un dessin animé sur un père qui travaille pour la CIA et qui a une drôle de famille. » Mon père n’aimait pas trop me voir dans le salon à regarder la télé alors qu’il faisait encore jour dehors. J’aurais pu passer ma journée dehors à profiter du soleil mais voilà que j’avais eu envie de rien faire aujourd’hui du coup j’étais devant la télé et j’avais cette discussion avec mon père.
Puis la catastrophe arriva à peine quelques instants après qu’il eut posé un baiser sur mon front, j’avais trop bougé et mon t-shirt en avait fait autant. Il fallait que je trouve un truc pour lui mentir. « Je voulais sortir mon vélo et j’ai dû m’accrocher sur un clou en le sortant. J’ai pris le marteau pour l’arracher.» Il n’allait peut-être pas trouver cette excuse très réaliste mais bon, soit il me croirait soit il ne me croirait pas.
a télévision était une invention en accord avec son siècle mais qui n’était pas étranger au mal être des ados. Cet écran diffusait tellement de sottises auxquelles ils s’accrochaient, auxquelles ils s’identifier. Il n’y avait même pas besoin de parler de l’image des mannequins que l’on retrouvait à chaque page de publicité. La téléréalité et bon nombre de séries suffisaient largement. La télévision était tel un poison. Bien sûr c’était mon avis sur la question et je savais que j’étais seul –ou presque- à penser aussi. A mes yeux le progrès technique était une vraie bonne chose. Cependant, quand le progrès ramenait à laisser ma fille à la maison devant un écran diffusant des stupidités, je l’appréciais bien moins –quitte à passer pour un ringard ou quoi-. « C’est American Dad un dessin animé sur un père qui travaille pour la CIA et qui a une drôle de famille. ». Je grommelais sans rien ajouter d’audible pour autant, je n’allais pas lui prendre la tête avec ça. Du moins, pas aujourd’hui, parce qu’en réalité j’étais persuadé que cela ne brillait pas d’intelligence. Par conséquent, et me connaissant, si je la revoyais devant cette série dans le futur, je ne pourrais m’empêcher de faire une remarque.
Il y avait plus important que ce fichu programme télévisé. En effet, je remarquais un pansement près de la hanche de ma fille, un détail qui m’avait fait froncer les sourcils. Je ne voyais guère comment elle avait pu se blesser à cet endroit, je lui faisais remarquer. Aussitôt elle sembla gênée, ne tarda toutefois pas à répondre. « Je voulais sortir mon vélo et j’ai dû m’accrocher sur un clou en le sortant. J’ai pris le marteau pour l’arracher.». Je levais les yeux au ciel, Evy ne savait mentir du moins me mentir. De plus, j’étais persuadé que si j’allais dans le garage, le vélo n’aurait pas bougé, ni même le marteau, d’ailleurs un marteau pour arracher un clou ? Et puis un clou dans le garage, d’accord mais, je ne comprenais pas comment –même en sortant le vélo- elle avait pu se le planter. Bref, ça sentait l’arnaque à plein nez pour le coup. « D’accord, et je peux avoir la vérité ? ». Je lui lançais un regard sévère et moralisateur. Elle savait pertinemment que je détestais les mensonges. Je les détestais alors que je passais ma vie à lui mentir mais c’était sans doute une raison supplémentaire pour que je refuse qu’elle le fasse.
Je poussais un long soupir, regardant toujours ma fille de façon désapprobateur. « Tu as désinfecté au moins ? ». Il valait mieux pour elle parce qu’en réalité c’était autant le père que le médecin en moi qui bouillonnait. Je n’aimais pas l’idée qu’elle se blesse, qu’elle prenne de risque, j’avais toujours eu de la perdre et parfois mes réactions étaient excessives. En fait, je pouvais faire une concession, ce n’était pas parfois mais plutôt souvent –presque toujours mais ça ne je l’admettais pas-.
Sujet: Re: (EVY & NATHAN) - Avoir une fille, un coeur de sable, cadeau de Dieu, cadeau du diable Mar 9 Juil - 4:14
Mon père n’était pas un idiot. Il me connaissait et savait très bien que j’étais complètement pourrie quand c’était le temps de mentir alors il ne fallait pas le prendre pour un idiot, mais j’avais tout de même essayé. Je voulais me persuader moi-même que tout ca était qu’une illusion, que je ne m’étais pas réellement mutilée bien que ce ne soit qu’une simple coupure. Ca ne m’avait pas vraiment fait mal sur le coup, mais voila que même désinfecté, le tout me faisait un peu mal en ce moment. J’avais eu ma leçon, si j’avais à recommencer, je le ferais uniquement à un endroit où mon père ne risquait pas de voir et à un endroit qui ne mettrait pas dans la merde. J’avais ma leçon, j’étais une mauvaise menteuse et mon père ne tardait jamais à le déceler.
« D’accord, et je peux avoir la vérité ? » m’avait-il dit ce qui me fit lâcher un petit soupire. J’avais bel et bien sorti mon vélo du garage pour rendre mon histoire plus plausible. Mon père m’avait dévisagé avec son petit air sévère et comme je savais que je n’aurais pas la fessée à mon âge, je n’avais pas trop à m’en faire. « Le principal, c’est que je vais bien non? C’est pas important le comment je me suis fait ca ne t’inquiète pas.» J’espérais surtout qu’en lui disant ca, il finirait par abandonner l’idée de me questionner. J’avais maintenant un peu peur qu’il me dispute, qu’il me fasse voir un psychologue, qu’il ne me mette en punition pour tout l’été. Un tas de question me traversait la tête en si peu de temps alors que mon père avait les yeux rivés sur moi. Là le médecin en lui ne tarderait pas à parler, c’était plus fort que lui après tout et je le connaissais très bien mon petit papa. Nous étions seuls tous les deux depuis ma naissance malgré les petites amies temporaires qu’il avait eues depuis le temps. Il n’était pas fait en bois mon père, il avait droit d’aimer, il avait le droit de coucher avec des femmes bien que je n’étais pas très chaude à cette idée.
« Tu as désinfecté au moins ? » avait-il rajouté finalement ce qui n’était pas trop tôt car selon mon estimation, il aurait dû parler en docteur depuis plusieurs minutes. « C’est désinfecter papa avec de l’alcool à friction et un tisonnier histoire de cautériser la plaie!» Bon j’exagérais surement et il allait forcément me le reprocher mais je n’en avais rien à faire, je faisais la gamine en mal d’affection, en mal de vivre, en questionnement et en dépression passagère. L’été me rappelait que j’avais très peu d’amis et que je n’avais rien à faire de mon corps à part la télé ou le dessin... « Sinon comment était ta journée? »
’adolescence est une phase de transition entre l’enfance et l’âge adulte. Normalement, c’est durant cette période que l’on apprend le sens des termes indépendance et responsabilités, les deux étant nécessairement liés. L’adolescence ce n’était pas une période facile, ni pour les dits adolescents ni pour les parents. Je le constatais en ce moment, certes Evy restait adorable mais, elle faisait preuve de sarcasme quand elle s’y mettait. A la limite, le sarcasme n’avait rien de grave tant qu’elle ne dépassait pas les bornes. Ce qui m’inquiétait le plus, en tant que père, c’était essentiellement le fait que ma fille soit de plus en plus secrète. « Le principal, c’est que je vais bien non? C’est pas important le comment je me suis fait ça ne t’inquiète pas.». Je levais les yeux au ciel, n’aimant guère cette réponse. Comment ça, ce n’était pas important ? Bien sûr que si, ça l’était, en tout cas pour moi. Je voulais savoir ce qu’il se passait dans cette maison, dans sa vie. D’autre part, une petite voix en moi ne cessait me souffler que ce n’était peut-être pas un accident. Cette idée sordide me rendait fou. « Comment ça s’est pas important ? Bien sûr que si ça l’ait ! ». Je fronçais les sourcils, lui montrant que je n’étais pas ravi d’entendre de tels mots sortir de sa bouche. Ma petite fille qui se blottissait dans mes bras en pleurant et me racontant tous ses malheurs me manquait dans ces moments-là. Oui, je devais admettre que j’avais du mal à voir mon doudou grandir.
Et puis laissant le médecin se joindre au papa poule, je lui demandais si elle avait au moins pensé à désinfecter. « C’est désinfecter papa avec de l’alcool à friction et un tisonnier histoire de cautériser la plaie! ». Je fronçais à nouveau les sourcils. Je n’aimais pas le ton qu’elle prenait et cette façon qu’elle avait d’exagérer. Ces derniers temps, je savais plus comment m’y prendre avec ma petite princesse. Plus elle grandissait plus je me disais qu’elle aurait vraiment eu besoin d’une mère, plus elle grandissait plus j’en voulais à Jules d’avoir mis à ses jours. Je ne me voyais pas aimer une autre femme qu’elle et par conséquent je ne pouvais pas combler ma fille. « Pas besoin de monter sur tes grands chevaux comme ça, si quelqu’un doit s’emporter ici, c’est moi, pas toi. ». Tout en disant ça, je lui ébouriffais les cheveux, sachant bien que ça allait l’agacer mais, ce geste lui montrer au moins que malgré tout je ne lui en voulais. Je n’arrivais pas à être énervé après ma fille bien longtemps, du moins pour si peu.
« Sinon comment était ta journée? ». J’offrais un sourire à ma fille, lui faisant signe de me laisser une place sur le canapé. Je m’installais à ses côtés, la laissant reposer sa tête sur mes genoux. « Ça a été dans l’ensemble mais, j’ai dû réopérer un patient, les scans post-op n’était pas bon. ». Je fronçais les sourcils, j’avais horreur de faire les choses en deux fois même si je savais pertinemment que les choses n’auraient pas pu être autrement. « J’ai pu sortir plus tôt parce qu’ils m’ont refilé la garde demain soir. Du coup si tu veux inviter une amie à la maison pour ne pas être seule, il n’y a pas de soucis. ». Je précisais bien une amie parce qu’il était absolument hors de question qu’un garçon mette un pied chez moi. Je pensais notamment à ce crétin de Kavi dont je n’aimais guère l’attitude avec ma fille. « Et toi alors ta journée ? Qu’as-tu fait ? ». J’avais la sensation que la réponse allait être quelque chose genre rien mais j’espérais sincèrement me tromper. J’avais aussi le vague espoir qu’elle me dise comment elle s’était blessée, mais j’en doutais fortement.
Sujet: Re: (EVY & NATHAN) - Avoir une fille, un coeur de sable, cadeau de Dieu, cadeau du diable Mer 10 Juil - 22:01
[quote="Evy G. Olson"]
Je crois que mon père n’aimait pas tout ce sarcasme qui sortait de ma bouche. J’essayais subtilement de changer de sujet, je ne voulais pas pour autant qu’il sache ce que j’avais vraiment fait et c’était mieux ainsi selon moi qu’il ne sache pas que je m’étais coupée volontairement. Je n’avais pas de quoi être fière, mais c’était un appel à l’aide sans pour autant que je le crie sur les toits ou même dans la maison. Quelqu’un pourrait m’entendre! Mon père ne méritait sans doute pas tous ces secrets, mais je ne voulais pas être punie, je ne voulais pas non plus qu’il ait honte de moi, sa petite princesse, sa doudou comme il aimait m’appeler. Mon père avait levé les yeux au ciel, je semblais l’avoir découragé net ou bien l’avoir exaspéré. « Comment ça s’est pas important ? Bien sûr que si ça l’ait ! ». Visiblement mon choix de mots n’était pas approprié car mon père avait froncé les sourcils l’air bien mécontent tout d’un coup. « C’est juste un petit bobo papa! Ce n’est pas la fin du monde non? » J’avais envie d’aller me serrer tout contre lui comme avant, mais je devais être une grande fille et les grandes filles ne se mettent pas en boule et ne pleurent pas contre leur père.
J’avais sans doute exagéré en parlant de tisonnier, mais mon but premier était de changer de sujet, mais je n’étais vraiment pas doué et mon père me le rappelait encore une fois en fronçant les sourcils et en me disant : « Pas besoin de monter sur tes grands chevaux comme ça, si quelqu’un doit s’emporter ici, c’est moi, pas toi. ». Mais à mon grand bonheur, il vint m’ébouriffer les cheveux bien que c’était un truc que je n’aimais pas trop c’était une marque d’affection et je réussirais sans doute bientôt à le faire penser à autre chose. « Mon petit papa poule qui s’inquiète parfois un peu trop! »
Mon père était venu s’installer sur le canapé à côté de moi et comme à mon habitude, j’avais posé ma tête sur les genoux de mon père espérant qu’il passe ses doigts dans mes cheveux. Il commença à me parler de sa journée et je l’écoutai tranquillement. « Ça a été dans l’ensemble mais, j’ai dû réopérer un patient, les scans post-op n’était pas bon. ». Mon père me parlait de sa journée et honnêtement je ne comprenais pas tout de son boulot. Je savais ce que c’était un scan, mais bon le reste des procédures je n’en savais trop rien. « J’ai pu sortir plus tôt parce qu’ils m’ont refilé la garde demain soir. Du coup si tu veux inviter une amie à la maison pour ne pas être seule, il n’y a pas de soucis. ». J’eue un léger sourire alors qu’il venait de me dire que j’allais pouvoir inviter une amie, mais je n’avais pas vraiment d’amie; j’étais plutôt une solitaire trop gênée. « C’est gentil papa, mais je crois pas que je vais inviter quelqu’un. » Mon père n’aurait jamais parlé de garçon, je crois surtout qu’il avait peur que j’en ramène un à la maison et que ce dernier lui vole sa petite fille. « Et toi alors ta journée ? Qu’as-tu fait ? ». Mon père n’allait sans doute pas lâcher le morceau. Il allait sans doute tenter de me déjouer et de me faire cracher le morceau sur ce qui s’était vraiment passé aujourd’hui. « Je me suis levée, j’ai déjeuné, pris ma douche, fais un peu de vélo, je suis revenue et me suis installée devant la télévision jusqu’à ce que tu arrives et voilà ma journée! » J’avais parlé de façon générale, j’hésitais encore à parler de ce qui s’était vraiment passé à mon père et comme il ne pouvait pas voir mon visage je me permis de laisser échapper une larme le long de ma joue.
randir. C’est un mot qui provoque la peur chez les parents, la joie chez les enfants, l’incertitude chez les adolescents. Grandir, tout Homme est obligé de le faire et avouons-le, ce n’est pas toujours simple. Cependant, on oublie de signaler que nous devons voir les autres grandir aussi, et ça, c’est peut-être ce qu’il y a de plus complexe. En tout cas, à mes yeux ça l’était. Je voyais ma fille devenir une femme. Je la voyais lutter contre ses habitudes d’enfant. Alors même qu’elle était si jeune. A mes yeux, elle avait encore l’âge de venir se plonger dans mes bras et de mes raconter tous ses malheurs. Mais, je pensais sans doute ainsi parce que je ne voulais pas la voir grandir. Cette étape était trop difficile pour moi. Et pourtant, j’y étais confronté à chaque instant, hier comme aujourd’hui ainsi que demain. « C’est juste un petit bobo papa! Ce n’est pas la fin du monde non? ». Je prenais un air sceptique, un simple bobo ? Je n’arrivais malheureusement pas à la croire, c’était comme si je percevais le mensonge au fond de sa voix. Je devrais consulter, pour ma paranoïa. « J’aime pas quand tu me mens… ». Voilà où était la fin du monde, ne pas savoir la vérité.
« Mon petit papa poule qui s’inquiète parfois un peu trop! ». J’affichais un sourire amusé, ne pouvant rien rétorquer à cela. Après tout, c’était sans doute vrai. Je m’inquiétais énormément pour elle, au point d’en devenir papa poule –probablement-.
M’installant sur le canapé aux côtés de ma fille, je lui racontais ma journée. Au fond, j’étais certaine qu’elle ne comprenait pas les trois quart de ce que je racontais. Néanmoins, je n’y pouvais rien, c’était plus fort que moi. J’étais réellement passionné par mon travail, alors quand j’en parlais je me laissais emporter. Soit, je proposais à ma fille d’inviter une amie à la maison lors de ma prochaine garde. Je ne voulais pas qu’elle se sente seule –toutefois, je la préférais seule qu’en compagnie d’un garçon-. « C’est gentil papa, mais je crois pas que je vais inviter quelqu’un. ». Je fronçais les sourcils. Commençant doucement à caresser ses cheveux. Un geste que je faisais naturellement, depuis toujours et que j’essayais de refréner ces derniers temps sans pour autant y parvenir. « Tu es sûre de vouloir rester seule ? ». En fait, qu’elle réponse si rapidement non m’intriguait. Mon côté papa poule reprenait le dessus. Peut-être c’était-elle embrouillée avec ses amies ? Et peut-être était-ce pour cela qu’elle semblait si… triste ces derniers jours ? Je ne pouvais que supposer, elle ne me disait rien. Par conséquent, tout m’inquiétait.
Enfin, dans l’espoir qu’elle ne me dise pas rien, je demandais à ma fille ce qu’elle avait fait de sa journée. Bien sûr son « bobo » me posait toujours problème, j’espérais avoir la réponse. « Je me suis levée, j’ai déjeuné, pris ma douche, fais un peu de vélo, je suis revenue et me suis installée devant la télévision jusqu’à ce que tu arrives et voilà ma journée! ». En conclusion, elle n’avait pas fait grand-chose –et elle ne m’avait pas parlé de son bobo-. « Je vois, et tu ne veux toujours pas me dire comment tu t’es blessé ? ». Je la regardais avec tendresse, caressant doucement son visage. Ma main essuya alors sans d’y atteindre une larme qui roulait le long de sa joue. « Evy, tu pleures ? Qu’est-ce qui t’arrives ? ». J’étais soudainement paniqué mais était-ce utile de le préciser ? Je forçais ma fille à relever le visage. Ses yeux étaient rouges, au bord d’un torrent de larmes. Je la serrais fort dans mes bras, n’aimant pas la voir comme ça.
Sujet: Re: (EVY & NATHAN) - Avoir une fille, un coeur de sable, cadeau de Dieu, cadeau du diable Mar 16 Juil - 19:53
« J’aime pas quand tu me mens… ». Mon père avait vu juste, je lui mentais inévitablement et il le sentait. J’allais devoir me résoudre à lui dire la vérité, mais je n’étais pas encore prête à le faire et visiblement j’essayais de le faire changé tranquillement de sujet. J’avais toujours la tête appuyée sur les genoux de mon père à le laisser me caresser les cheveux comme il l’avait toujours fait depuis que j’étais petite et à peine plus grande que trois pommes façon de parler. Peut-être est-ce que j’essayais d’attirer l’attention de mon père en me faisant ce genre de choses… Certains diraient que oui, d’autres diraient que je suis seulement en pleine crise d’adolescence et que je ne sais pas trop quoi faire de moi-même. « Je n’aime pas te mentir non plus…». J’avais répondu tout bas tel un murmure espérant que mon père ne l’ait pas entendu cette fois-ci.
« Tu es sûre de vouloir rester seule ? ». La réponse serait non, je ne suis jamais certaine si je tiens vraiment à être seule. Si j’avais plus d’amie ou d’ami la journée se passerait sans doute bien mieux, mais bon ce n’était pas le cas. J’avais très peu d’amis parce que j’étais timide, bizarre, je manquais de confiance en moi et je sentais que j’étais le fardeau de mon père. « La télé me tient compagnie avec les deux millions d’amis que j’ai, on aura beaucoup de plaisir devant l’écran! ». J’étais de nouveau sarcastique, mais c’était une phrase qui m’était sortie de la bouche tout à fait naturellement après tout, c’est vrai que j’étais complètement seul. Mon père n’avait pas semblé vouloir gober le récit de ma journée. Ce n’était sans doute pas ce à quoi il s’attendait, j’allais sans doute être obligé de lui dire le vrai fond de ma pensée et j’avouais que ca me faisait un peu peur. Je ne voulais pas passer pour une folle.
Enfin, dans l’espoir qu’elle ne me dise pas rien, je demandais à ma fille ce qu’elle avait fait de sa journée. Bien sûr son « bobo » me posait toujours problème, j’espérais avoir la réponse. Il n’avait toujours pas obtenu sa réponse et me posa une nouvelle question « Je vois, et tu ne veux toujours pas me dire comment tu t’es blessé ? ». J’avais fermé les yeux à cette question, laissant cette vilaine et traitresse de larme rouler le long de ma joue que mon père caressa à ce moment. J’étais trahie par mon propre corps. Les gyrophares étaient allumés et la panique s’installait dans la voix de mon père. « Evy, tu pleures ? Qu’est-ce qui t’arrives ? ». Mon père m’avait forcé à tourner la tête pour me regarder. Je m’étais empressée d’essuyer mes joues bien que mes yeux me trahissaient tout autant en étant rouge et bouffies. Je laissai mon père me serrer tout contre lui en profitant moi aussi de ce câlin dont je rêvais tout simplement. Je rêvais que mon père reste avec moi tout le temps, mais c’Était impossible. « Je vais être seul demain pour la seule et unique raison que je n’ai pas d’amis, les gens à l’école me trouve bizarre, je suis trop timide et coincée pour eux et….et… ». Les larmes ne pouvaient plus se passer de mes joues, elles les inondaient complètement ce qui me rendait un peu furieuse contre moi-même. « Je voulais vérifier si j’existais vraiment…. Et c’est moi qui me suis coupée… ».
’absence est quelque chose qui pèse tant pour celui qui reste que pour celui qui part. Il est certain que partir pour une garde, partir pour le travail n’était pas quelque chose qui marque. Une absence indélébile et douloureuse qui marque l’esprit. Et pourtant laisser Evy seule à la maison me gênait, j’avais le sentiment que mes absences à répétition commençait à la peser. Malheureusement, je ne pouvais faire autrement, nous avions besoin de mon travail et je ne pouvais guère l’obliger à inviter quelqu’un. « La télé me tient compagnie avec les deux millions d’amis que j’ai, on aura beaucoup de plaisir devant l’écran! ». Je soufflais un coup en entendant son ton si sarcastique faire son retour. Je n’aimais pas l’entendre parler comme cela et tenir des propos si amer, quelque part cela me faisait mal au cœur. « Evy, arrête ça je t’en prie. Tu peux aussi sortir si tu le veux. ». Je ne pouvais m’empêcher de râler, n’aimant vraiment pas cette façon de répondre. Elle pouvait aussi sortir mais, ça n’avait pas eu l’air de lui effleurer l’esprit, autrement elle aurait demandé. Je n’aimais pas son ton sarcastique, cette amertume et cette perspective de plateau télé.
Enfin, je tentais de savoir ce qui c’était vraiment passer cette après-midi, le pourquoi du comment de ce pansement. A la fin de ma question je caressais sa joue pour heurter une larme provoquant la panique chez moi. Ma fille n’allait pas bien, ma fille pleurait et à cet instant, je voulais savoir pourquoi. Je me sentais littéralement impuissant face à ma fille adolescente si démoralisée. A peine avais-je levé son menton qu’Evy s’empressait d’essuyer ses larmes, comme si cela pouvait effacer cette image de ma mémoire. Je la serrais tout contre moi, ne pouvant faire autre chose et ayant besoin de cela. C’était comme si je cherchais à me rassurer, en la serrant dans mes bras, me convaincre que je ne la perdrais jamais. « Je vais être seul demain pour la seule et unique raison que je n’ai pas d’amis, les gens à l’école me trouve bizarre, je suis trop timide et coincée pour eux et….et… ». Les larmes inondèrent le visage de ma fille alors que mes pouces s’empressaient d’essuyer tout ceci. A cet instant, elle semblait tellement furieuse, furieuse contre elle-même. Je m’inquiétais de l’entendre se dénigrer autant et de la voir si mal à l’aise avec elle-même et avant même qu’elle ouvre la bouche, je devinais comment elle s’était blessée cette après-midi. Son regard l’avait livré avant même que sa bouche ne s’ouvre. « Je voulais vérifier si j’existais vraiment…. Et c’est moi qui me suis coupée… ». Je la serrais à nouveau contre moi, caressant ses cheveux tendrement, tentant de la rassurer.
Je ne savais pas quoi dire, pas quoi faire. Je n’allais pas lui hurler dessus, c’était de loin la pire solution. Cependant, j’avais du mal à trouver mes mots justes, les mots qui pourrait lui faire écho sans qu’elle pense que ce soit uniquement la gentillesse de son vieux père qui parle. Il fallait qu’elle se rendre compte que l’image qu’elle avait d’elle-même était très largement faussée mais, peut-être n’étais-je tout simplement pas la bonne personne pour lui ouvrir les yeux. « Evy, en quoi tu te trouves bizarre ? ». Je continuais de caresser doucement ses longs cheveux bruns, je ne voyais pas en quoi on pouvait la qualifier de bizarre. Après, il est vrai que je ne la voyais pas au lycée que se timidité pouvait lui jouer des tours. « Être timide ne fait pas de toi quelqu’un de bizarre ou de coincée Evy, tu as des valeurs, tu es généreuse et plus qu’adorable Evy. ». J’embrassais tendrement son front. Je savais que mes mots ne suffiraient pas à la convaincre, son malaise était bien plus profond que cela mais, j’étais prêt à lui raconter à longueur de journée. « Tu existes Evy, tu es bien vivante et je veux que tu me promettes de ne jamais recommencer, d’accord ? Qu’est-ce que je ferais moi sans toi ? ». Je la regardais droit dans les yeux, très honnêtement, je ne voulais d’une vie sans ma fille.
Je soufflais un coup, passant nerveusement une main dans mes cheveux. « Écoute Evy, je vais te poser une question, tu me réponds pas oui ou par non mais, je t’en prie ne te vexe pas. ». Je ne lâchais pas son regard, je ne voulais pas la froisser plus qu’elle l’était mais, je devais lui poser cette question. « Est-ce que tu désires aller voir un psy ? ». Maintenant, je redoutais vraiment le drame.
Sujet: Re: (EVY & NATHAN) - Avoir une fille, un coeur de sable, cadeau de Dieu, cadeau du diable Jeu 25 Juil - 8:46
Mon père me disait que je pouvais sortir si je le voulais, il avait raison, mais je ne savais pas ce que je pourrais faire de mon corps à part me promener en vélo. J’allais probablement me faire des amies cet été si j’avais un peu plus confiance en moi. « Evy, arrête ça je t’en prie. Tu peux aussi sortir si tu le veux. ».Je ne savais pas trop quoi faire non plus une fois que je serais à l’extérieur. « Papa, je ne crois pas qu’avoir le droit d’aller à l’extérieur et sortir va changer quoi que ce soit… ».
« Evy, en quoi tu te trouves bizarre ? » Mon père était curieux de savoir en quoi je me trouvais bizarre… Pourquoi je serais normale? Une terminale m’avait déjà dit que j’étais moche et que j’étais dans son chemin et que je devais dégager. C’est ce que j’avais fait pour éviter d’en prendre plein la tête à nouveau. Mon père m’avait bientôt serré dans ses bras, je crois que s’il avait pu, il aurait pleuré lui aussi. Ca me faisait mal de lui avoir fait de la peine, c’était encore un point négatif pour moi, j’étais une vraie plaie pour mon père. « Je ne suis pas comme toutes les filles de mon école, il n’y a pas beaucoup de monde qui me parle, je suis un phénomène de foire?! ». J’en mettais peut-être un peu trop, mais c’Est comme ca que je me sentais. Je n’étais pas belle comme toutes les filles de mon école, je n’attirais personne, je n’avais pas d’amour dans ma vie, mon seul vrai ami était en faite mon père. Ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux dans une vie d’adolescente. « Tu es le seul qui ne m’a jamais abandonné… » Je faisais bien sûr allusion à ma mère, elle était morte sans que je la connaisse et qui pouvait vraiment me dire qu’elle m’avait désiré?
« Être timide ne fait pas de toi quelqu’un de bizarre ou de coincée Evy, tu as des valeurs, tu es généreuse et plus qu’adorable Evy. » Mon père avait toujours été là pour moi et encore aujourd’hui il me montrait que j’étais importante pour lui. Il tentait de me convaincre, mais sans doute savait-il que c’était peine perdu. Il me trouvait adorable et généreuse, c’était normal, il était justement mon père! « Ce n’est pas en étant timide que je vais avoir des amies ou bien que je vais avoir quelqu’un qui va m’aimer… » JE n’allais tout de même pas dire à mon père que je ne savais pas si j’avais une préférence pour les filles ou pour les garçons car autant l’un que l’autre m’attirait, mais je ne savais pas ce que je voulais dans ma vie, je ne savais pas si je pouvais plaire à quelqu’un. Alors mon père avait poursuivi : « Tu existes Evy, tu es bien vivante et je veux que tu me promettes de ne jamais recommencer, d’accord ? Qu’est-ce que je ferais moi sans toi ? ». J’avais essuyé mes joues de nouveaux car elles mes larmes les perlaient toujours et je ne savais pas ce qui me prenait subitement. J’avais haussé les épaules ne sachant pas trop ce que je pouvais répondre à ca, je n’y avais jamais pensé en faite. Je ne savais pas non plus si j’étais capable de lui promettre.
Il passa sa main dans ses cheveux sans doute venais-je d’achever mon pauvre père qui devait être découragé par mes états d’âmes qu’il apprenait aujourd’hui. Écoute Evy, je vais te poser une question, tu me réponds pas oui ou par non mais, je t’en prie ne te vexe pas. ». J’appréhendais cette question. Sans doute le médecin en lui allait sortir et j’allais être la folle de la maison. J’avais essuyé mes joues et mes yeux avant de me redresser quand j’entendis le mot psy. « Est-ce que tu désires aller voir un psy ? ». Ca y est! Mon père me prenait pour une folle, j’avais besoin d’un psy selon lui et je devrais sans doute être enfermée sur l’unité psychiatrique de l’hôpital. « Tu es en train de dire que je suis folle? Il y a que les fous qui voient des psys… C’Est-ce que tu pense de moi ? » J’étais debout devant lui et je n’avais envie que d’Une chose c’était de courir jusqu’à ma chambre, de m’y enfermer et de pleurer toute les larmes de mon corps.
n essaye, on essaye encore, on cède, on repoussa ses limites, on tente tout. Seulement parfois, peu importe nos efforts, peu importe la détermination qu’on n’y met, rien n’y fait. Nous ne sommes pas la personne de la situation. Une réalité que nous n’acceptons jamais, une réalité qu’on évite et qui nous détruit avec le temps. Je voulais être celui qui pourrait sauver ma fille du gouffre dans lequel elle se trouvait mais, de toute évidence, je n’étais pas cette personne. « Papa, je ne crois pas qu’avoir le droit d’aller à l’extérieur et sortir va changer quoi que ce soit… ». Je soufflais que pouvais-je répondre à cela ? Absolument rien sans doute, elle allait rester à la maison, seule, encore une fois.
Je ne comprenais, en quoi Evy pouvait-elle se sentir bizarre ? Objectivement, elle ne l’était pas, elle était une adolescente avec ses problèmes et ses passions, elle avait son histoire et elle devait envisager son future, comme toutes les adolescentes. « Je ne suis pas comme toutes les filles de mon école, il n’y a pas beaucoup de monde qui me parle, je suis un phénomène de foire?! ». Je fronçais les sourcils, je me doutais bien qu’elle exagérait dans ses propos mais que c’était bel et bien de cette façon-là dont elle le ressentait. « Evy, j’ignore ce qui te fait dire cela, s’il y a eu un évènement en particulier ou non mais, je pense que tu devrais davantage avoir confiance en toi… Regarde-moi… ». J’attendais qu’elle le fasse avant de poursuivre. « Tu es une fille bien Evy, tu es magnifique tant à l’extérieur qu’à l’intérieur… alors oui, tu n’es peut-être pas la petite cheerleader qui dandine ses fesses devant les footballeurs pour se faire… enfin tu vois mais, franchement tu n’as pas à envier leur situation. Crois-moi, ces filles-là ne valent pas grand-chose. ». Là je ne pouvais être plus sincère et plus objectif, en tant qu’Homme j’avais toujours fuit ces filles-là, elles me faisaient de la peine mais ne m’excitais guère.
« Tu es le seul qui ne m’a jamais abandonné… ». Je caressais tendrement ses longs cheveux bruns, ressentant alors un douloureux pincement au cœur. Sa mère ne l’avait pas abandonné, elle l’avait sauvé … c’était moi qui l’avait abandonné, dans le mensonge. « Evy, ta mère ne t’a jamais abandonné, elle aurait fait n’importe quoi pour passer le reste de sa vie à tes côtés. ». Tout, sauf accepter qu’elle soit malheureuse en étant la fille d’un Homme violent méprisant sa mère, tout sauf cela.
Je tentais de rassurer ma fille sur qui elle était même en sachant pertinemment que ça ne servait à rien. Elle ne pouvait pas me croire, j’étais son père, à ses yeux, mon regard sur elle n’avait pas réelle valeur. « Ce n’est pas en étant timide que je vais avoir des amies ou bien que je vais avoir quelqu’un qui va m’aimer… ». J’affichais alors un tendre sourire, sans lâcher ma fille du regard. L’amour, forcément c’était l’une des préoccupations premières chez les adolescents. « Oh crois-moi Evy, être timide n’a jamais empêché personne de se faire des amis ou de trouver l’amour. Un jour ou l’autre, il te tombera dessus, tu auras un sourire idiot sur le visage et quand je te demanderais où tu vas-tu me sortiras de gros bobards pour pouvoir voir la personne qui aura dérobé ton cœur. ». J’affichais alors un autre petit sourire en levant mes yeux au ciel, je savais que ce moment aurait lieu. Je ne pourrais l’empêcher même si j’en avais envie… un peu.
Et puis n’arrivant pas à lui décrocher une promesse, je me permettais une question. Une question qui déchaîna les enfers tout entiers. « Tu es en train de dire que je suis folle? Il y a que les fous qui voient des psys… C’Est-ce que tu penses de moi ? ». Elle s’était levée d’un bond, furibonde. Je me levais alors à mon tour, bien plus calme qu’elle mais déterminé à ce qu’elle ne prenne pas la fuite. « Evy je n’ai pas parlé de psychiatre et de traitements. Je ne veux pas te voir sous antidépresseur ou faire des allers retours à l’hôpital psychiatrique. De toute façon ça ne marche pas comme ça ! ». Je soufflais un coup, passant ma main dans mes cheveux. « Je te propose d’aller voir quelqu’un pour soulager ton cœur, pour pouvoir t’accepter et travailler sur ce que tu vis. Evy, les psys ne sont pas pour les fous… à moins que tu me considères comme tel ? Après la mort de ta mère, je n’ai pas pu faire autrement. Parfois il faut admettre qu’on a besoin d’aide. ». Et puis ne tenant plus de la voir si énervé, je l’attirais de force contre moi pour la serrer dans mes bras. Oui, à la mort de sa mère j’avais vu un psy mais, pas longtemps… parce que je ne faisais que mentir. Hors, soigner un mensonge est on ne peut plus inutile, il faut l’admettre, j’avais compris que j’étais condamné à vivre avec ma culpabilité que je le désire ou non. « Je t’aime Evy et je ne veux que ton bonheur, je me sens tellement vulnérable et je ne peux pas me résoudre à te laisser comme ça. ». Mon corps tremblait, Evy était mon oxygène, j’avais besoin d’elle dans ma vie. J’étais capable de tout –même du pire- pour son bonheur.
Sujet: Re: (EVY & NATHAN) - Avoir une fille, un coeur de sable, cadeau de Dieu, cadeau du diable Lun 5 Aoû - 20:22
Avoir d’avantage confiance en moi impliquerait sans doute bien des choses. J’avais besoin d’être soutenue, j’avais besoin de me faire de nouveaux amis. « Evy, j’ignore ce qui te fait dire cela, s’il y a eu un évènement en particulier ou non mais, je pense que tu devrais davantage avoir confiance en toi… Regarde-moi… » Et mon petit papa n’avait pas terminé de parler il me demandait de le regarder et c’est ce que je fis. « Tu es une fille bien Evy, tu es magnifique tant à l’extérieur qu’à l’intérieur… alors oui, tu n’es peut-être pas la petite cheerleader qui dandine ses fesses devant les footballeurs pour se faire… enfin tu vois mais, franchement tu n’as pas à envier leur situation. Crois-moi, ces filles-là ne valent pas grand-chose. » Il m’avait fait sourire lorsqu’il avait parlé des cheerleader qui se dandinent les fesses, il avait raison, elles montraient trop de peau selon moi bien qu’elles soient tous très jolies, plus que moi à mon avis. « Elles sont jolies au moins et puis les garçons les aimes bien plus que moi ;) … ». Sans doute que je dévoilais autre chose à mon père peut-être serait-il mal à l’aise de savoir que j’étais attiré par les gars et les filles.
Je me serrai dans les bras de mon père alors qu’il me caressait les cheveux. J’avais le cœur gros et j’en voulais tout de même à ma mère même si mon père me disait le contraire. Elle n’avait pas fait assez attention et je n’avais pas pu la connaître ni savoir si elle m’avait vraiment aimé. « Evy, ta mère ne t’a jamais abandonné, elle aurait fait n’importe quoi pour passer le reste de sa vie à tes côtés. ». JE laissai de nouveau les larmes couler sur mes joues, ca faisait trop longtemps que je retenais tout ca à l’intérieur. « Mais pourquoi elle ne s’est pas battu plus fort pour moi… ».
J’avais essuyé mes joues reculant un peu pour mieux regarder mon père qui me parlait maintenant de l’amour. Je ne savais pas si j’y croyais réellement car l’amour faisait mal et comme je voyais que mon père n’avait jamais vraiment trouvé l’amour depuis ma mère, je n’osais pas croire ce que ca me prendrait pour le trouver. « Oh crois-moi Evy, être timide n’a jamais empêché personne de se faire des amis ou de trouver l’amour. Un jour ou l’autre, il te tombera dessus, tu auras un sourire idiot sur le visage et quand je te demanderais où tu vas-tu me sortiras de gros bobards pour pouvoir voir la personne qui aura dérobé ton cœur. ». J’affichai moi aussi un petit sourire, j’imaginais la tête qu’aurait mon père dans le futur si j’avais quelqu’un dans ma vie. « Je suis certaine que tu vas tenter de m’empêcher de sortir avec quelqu’un…».
J’avais réagi assez vivement quand mon père avait parlé de psy. Je n’étais pas folle et ca me faisait de la peine que mon père pense comme ca ou du moins jusqu’à ce qu’il rectifie ses paroles. « Evy je n’ai pas parlé de psychiatre et de traitements. Je ne veux pas te voir sous antidépresseur ou faire des allers retours à l’hôpital psychiatrique. De toute façon ça ne marche pas comme ça ! ». Puis comme je n’avais rien à dire sur son explication médicale de la chose, je le laissai poursuivre là où il voulait en venir. « Je te propose d’aller voir quelqu’un pour soulager ton cœur, pour pouvoir t’accepter et travailler sur ce que tu vis. Evy, les psys ne sont pas pour les fous… à moins que tu me considères comme tel ? Après la mort de ta mère, je n’ai pas pu faire autrement. Parfois il faut admettre qu’on a besoin d’aide. ». J’apprenais du même coup que mon père avait dû lui aussi consulter un psy après la mort de ma mère et je fis non de la tête. « J’en ai assez d’être seule papa… Je sais que tu dois travailler, mais c’Est long à la maison. Je prends des cours de dessin en plus de mes cours à l’école, mais pour le moment c’est les vacances d’été et je trouve le temps long. Je ne sais pas ce que je pourrais faire pour dire de faire quelque chose d’intéressant à raconter à la rentrée. Je n’ai personne pour me tenir compagnie… On ne pourrait pas avoir un chien ou bien un chat? » J’aimerais un jour voyager, mais pour l’instant ce n’était pas dans mes projets. Peut-être qu’un petit boulot d’Été m’occuperait et m’enlèverait toutes ses choses négative que j’ai en tête. Puis voyant mon père trembler, je vins me serrer tout contre lui.. « Je t’aime Evy et je ne veux que ton bonheur, je me sens tellement vulnérable et je ne peux pas me résoudre à te laisser comme ça. »Je serrai mon père tout contre moi lui caressant le dos et laissant échapper les dernières larmes qui démangeaient mes yeux. « Je t’aime aussi papa…».Nous avions eu la plus grosse conversation qu’on n’avait jamais eu lui et moi et ca faisait du bien.
a réputation. Les échelles sociales. Autant d’outils pour créer des moules, pour formater les gens. Autant de critère pour créer des complexes, de jalousies et de la haine. Je savais bien que le lycée avait des allures de jungle. C’était le moment pour apprendre à être parfaitement dans le rang… et mieux valait être du bon côté. Il y avait toujours eu ces gamins qui se croient supérieurs aux autres et qui les rabaissent. Ces gamins à l’image des cheerleader d’aujourd’hui, ou du moins, de beaucoup d’entre elles. J’étais bien heureux que ma fille ne soit pas rentrée dans ce rang-là. « Elles sont jolies au moins et puis les garçons les aimes bien plus que moi ;) … ». Je secouais la tête avec un petit sourire amusé. « Crois-moi, ils ne les aiment pas. Ce n’est pas une histoire de sentiment et tu n’as pas t’abaisser à ça. ». C’était une histoire de sexe, rien d’autre. Les garçons n’aimaient pas ses filles là, ils les sautaient. J’étais un mec, je savais bien de quoi je parlais. « Je suis certaine que tu vas tenter de m’empêcher de sortir avec quelqu’un…». Je hochais la tête positivement, avec un regard très sérieux. Elle avait vu parfaitement juste ! « Oh ça je peux te le jurer, mec ou nana, personne ne m’arrachera ma fille comme ça, non mais oh ! |». Je prenais un ton faussement autoritaire mais je ne plaisantais pas pour autant. Il était hors de question que je la laisse m’échapper.
Evy laissa sortir sa rancœur contre sa mère, elle lui en voulait tellement. Lui en voudrait-elle plus si elle savait la vérité ? Sans aucun doute. Mais, elle m’en voudrait terriblement aussi et je peinais à supporter cette idée même si je savais que la vérité devrais exploser tôt ou tard. « Mais pourquoi elle ne s’est pas battu plus fort pour moi… ». Je serrais plus fort ma fille contre moi alors que des larmes roulaient à nouveau sur ses joues. « Elle a fait tout ce qu’elle a pu. ». Pour que je prenne soin de toi, pour que je t’éloigne de son mari. Elle a fait tout ce qu’elle a pu pour te sauver. Elle a fait un choix. Arg. Pourquoi je ne pouvais pas lui dire tout ça ? Mon mensonge était mon enfer.
Ma petite puce avait réagi assez vivement en entendant le mot psy. Je savais que dans son esprit d’adolescente, elle voyait cela comme un spécialiste pour les fous. Ses paroles me confirmèrent bien vite cette idée. Je me retrouvais alors à lui avouer que moi-même j’en avais vu un, à la mort de sa mère. Je voulais qu’elle comprenne qu’un psy était juste une personne extérieure capable de nous aider à y voir plus clair. « J’en ai assez d’être seule papa… Je sais que tu dois travailler, mais c’Est long à la maison. Je prends des cours de dessin en plus de mes cours à l’école, mais pour le moment c’est les vacances d’été et je trouve le temps long. Je ne sais pas ce que je pourrais faire pour dire de faire quelque chose d’intéressant à raconter à la rentrée. Je n’ai personne pour me tenir compagnie… On ne pourrait pas avoir un chien ou bien un chat? ». Je regardais Evy avec tendresse et surprise. Je savais qu’elle se sentait seule, mon boulot ne me permettait pas d’être souvent là et de l’amener en vacances tout l’été comme beaucoup de ses camarades. Alors, elle voulait un chien ou un chat pour lui tenir compagnie ? Si ça pouvait la réconforter, elle pouvait même en avoir dix… enfin façon de parler. « Un chien, un chat ou même les deux si tu veux, s’il n’y a que ça pour te faire plaisir ma chérie, je n’y vois aucun inconvénient. Et je te promets de tout faire pour essayer d’avoir des vacances rapidement. ». J’allais amener ma fille en vacances, il le fallait. Je voulais lui montrer l’Europe, ou si mes vacances étaient trop courtes, au moins lui faire quitter le Maine. Lui montrer autre chose, lui permettre de profiter.
Me voyant trembler de cette crainte de la perdre, de la voir souffrir, elle se retrouva à nouveau dans mes bras. Je l’aimais. Je voulais qu’elle le sache. Je n’aimais personne plus qu’elle. Pas même moi, elle passerait toujours en priorité. « Je t’aime aussi papa…». J’embrassais le sommet de son crâne, ayant bien conscience que cette conversation était la plus intense que nous ayant eu depuis un moment. Elle avait épuisé nos cœurs à tous les deux mais c’était pour mieux aller de l’avant.
Sujet: Re: (EVY & NATHAN) - Avoir une fille, un coeur de sable, cadeau de Dieu, cadeau du diable Dim 18 Aoû - 19:01
Je fis également un petit sourire à mon père. « Crois-moi, ils ne les aiment pas. Ce n’est pas une histoire de sentiment et tu n’as pas t’abaisser à ça. ». C’était les vacances d’été, et la rentrée, elle, se ferait plus vite qu’on ne le pense pour certain, mais pour moi, je trouvais le temps très long à n’avoir rien à faire. « Je n’irai donc jamais au bal alors ! ». Je rêvais de pouvoir porter une belle robe et de montrer à toute ses filles qui se moquaient de moi que le vilain petit canard pouvait être belle dans une robe de bal, mais je ne voulais pas y aller seule alors j’oubliais déjà l’idée car mon père parlait déjà de m’empêcher d’avoir quelqu’un. « Oh ça je peux te le jurer, mec ou nana, personne ne m’arrachera ma fille comme ça, non mais oh ! |». Je me ferais sans doute à l’idée que j’allais devoir attendre à l’université pour trouver quelqu’un qui m’aimerait comme je suis et pour ce que je suis.
« Elle a fait tout ce qu’elle a pu. ». Je n’y croyais pas un mot. Il pouvait bien la défendre, mais je lui en voudrais toujours. Il prenait un peu trop la part de ma mère, mais c’était normal il l’avait connu et il l’avait aimé et moi non, je ne la connaitrai jamais. Je n’ai même pas de photo ni même de vidéo avec elle pour me montrer qu’elle m’aimait et qu’on avait au moins passé quelques temps ensemble… « Ca ne sert à rien papa tu prends trop sa défense et moi, je n’ai pas de preuve… Ca ne sert à rien de faire son procès, je ne gagnerai jamais… » Le sujet de ma mère était clos pour aujourd’hui, je ne voulais pas que ma tristesse se transforme en colère et que mon père me punisse pour ca. J’étais déjà assez puni de ne pas avoir ma mère.
« Un chien, un chat ou même les deux si tu veux, s’il n’y a que ça pour te faire plaisir ma chérie, je n’y vois aucun inconvénient. Et je te promets de tout faire pour essayer d’avoir des vacances rapidement. ». Mon père avait apparemment accepté ma demande ce qui me fit sourire. J’avais déjà hâte de pouvoir les choisir à l’animalerie ou peut-être même à la SPCA, il y avait tellement d’animaux abandonnés dans ce monde je pouvais bien en rescaper! « Ce sera donc les deux! » Puisqu’il le proposait, c’était donc ma décision et je sauterais sans doute de joie un peu plus dès qu’on serait le jour J prêt à choisir mes nouveaux compagnons….
Je me serrai une dernière fois contre mon père qui embrassait le sommet de ma tête et la relevai bientôt pour lui faire un petit sourire. « Bon! Et si on mangeait?? Pleurer ca donne faim!». Je mangeais parfois mes émotions, mais comme je faisais beaucoup de vélo ca ne paraissait pas trop en bout de ligne. Avec mon père, on prépara le souper décidant de faire cuire de la pizza maison en y mettant chacun nos ingrédients sur une moitié et puis sur l’autre, puis on s’était tout deux installés devant la télévision pour manger exceptionnellement dans le salon. J’avais même fini par m’endormir sur le deuxième film avant que mon père ne me réveille pour que j’aille dormir dans mon lit. Décidément, ca avait été une longue journée en émotion.