ON THE ROAD. ▲ Je suis mieux qu'une fille. Je ronfle pas, je suis pas chiante, j'ai pas mes règles et bonus: Je suis vierge ! Je ramènerais aucune pute à l'appart ! Cool non ? Et puis j'ai un peu de muscle, pour les voleurs et autres psychopathes.

Il était tombé amoureux. Amoureux de la ville, pas de la fille devant lui actuellement. Il ne savait pas pourquoi. Quand il était descendu du bus et qu'il s'était mis à marcher dans les rues, il avait sentie comme un je-ne-sais-quoi de familier. Ce genre de choses lui avait manqué. Il était loin le temps où il vivait paisiblement en Australie, très loin. Ce genre d'atmosphère « petite-fille tranquille » il avait presque oublié ce que c'était. Il avait beaucoup voyagé, voilà tout. De grande ville à grande ville, de petite bourgade à village paumé. Il n'avait juste jamais ressenti de nouveau ce petit quelque chose qui fait qu'on se sent bien. Il avait laissé Phoebe et s'était plu à visiter, se disant que le prochain bus pour portland était pour un moment. Il ne pensait pas qu'il tomberait à ce point amoureux au point de décider que c'était ici qu'il vivrait, ici et nulle part ailleurs. Sid n'avait pas besoin de grand-chose pour vivre. Il ne cherchait pas à refaire sa vie à zéro, il ne cherchait pas de nouveau départ. Il cherchait juste un endroit comme un autre où poursuivre ce qu'il avait déjà commencé ailleurs. Un appartement, un travail, un quotidien. Parce que le quotidien, les habitudes, ça pouvait faire du bien parfois. L'impulsivité qui marquait le caractère de Sid l'empêcher de gouter à ce genre de choses. Il était trop habitué à faire n'importe quoi, quand il voulait, où il voulait. Vivre sa vie aux jours le jour c'était sa façon de vivre durant un bon moment. Il est normal qu'à la fin, on finisse par rechercher un chez soi. Il n'y a rien de plus sécurisant qu'un chez soi. Une famille, des amis, une vie comme un autre.

Et c'est pour ça qu'il avait recherche un appartement après quelques jours dans un hôtel du coin. Ou plutôt auberge. Il faut dire l'argent ne manquez pas chez Sid, mais il n'aimait pas le dépenser pour rien. Sa fortune était assez conséquente et deux ans de tour du monde n'avaient pas réussi à vider ses comptes bancaires. C'était ce qui arrivait quand on avait trop et pour rien. Il était clair qu'il en avait beaucoup moins aujourd'hui, mais cela n'empêchait pas qu'il en avait toujours beaucoup. Une chose était sûre, pour le moment, il ne voulait pas de maison. Non, il avait peur de ce genre de choses, allait savoir pourquoi il aimait être entouré. Sans doute le fait d'avoir vécu avec une famille nombreuse. Du coup, il préférait un appartement et être entouré de voisin. Il se disait que les chances étaient diminuées qu'un voleur le choisisse lui plutôt que sa voisine du dessus.

C'est alors qu'il trouva cette annonce et qu'il se retrouva devant cette brune. Une demoiselle recherchait un colocataire. Il n'avait pas lu plus. Le prix était abordable, l'endroit avait l'air chouette, alors il avait foncé. Histoire de visiter les lieux et de voir si la coloc' n'était pas une psychopathe. Ça pouvait arriver, il faut le dire. Imaginez si c'était une raciste ou pire, si elle avait une haine invétéré envers le cinéma indien... la poisse ! Entre temps, il avait trouvé un endroit pour son petit cinéma et c'était fait engagé en tant que barman au bar de l'irlandais du coin. En gros, il était gentil, avait largement de quoi payer et dans le genre encombrant, il était discret et un coin lui suffirait. Elle ne pouvait refuser. Lui par contre, pouvait partir en courant si jamais c'était une sorcière.

« - Bonjour, c'est pour... vous savez vous avez posté une annonce disant que vous cherchiez un colocataire. » Il fit un grand sourire a la demoiselle qui venait d'ouvrir la porte, montrant l'annonce dans le journal de la ville.

ON THE ROAD. ▲ Je suis mieux qu'une fille. Je ronfle pas, je suis pas chiante, j'ai pas mes règles et bonus: Je suis vierge ! Je ramènerais aucune pute à l'appart ! Cool non ? Et puis j'ai un peu de muscle, pour les voleurs et autres psychopathes.

Il pouvait aller s'acheter une maison à lui tout seul, mais il ne voulait pas. Sa logique mi-indienne et mi-australienne lui disait que le mieux pour débarquer dans une nouvelle ville s'était de vivre en colocation avait quelqu'un qui était là depuis un moment. Au moins comme ça il pouvait faire de nouvelle rencontre plus facilement et avec un peu de chance sa ou son colocataire serait quelqu'un de bien. Et puis il avait aussi peur de la solitude. Il n'avait aucun problème avec ça et d'ailleurs en voyager autour du monde il avait beaucoup appris et cela, seul. Mais là il sentait le besoin d'avoir quelqu'un, d'être entouré. De connaitre des gens comme lorsqu'il vivait en Australie avec sa belle et grande famille adoptive. Ce qui lui manquait c'était ça : une ambiance, des gens avec qui partageait son petit déjeuner le matin et ses petits problèmes. Quelqu'un à qui demandaient des conseils, à qui faire des blagues à trois fois. Bref la vie avec des gens lui manquait. C'était humain et il en avait besoin. Et en tombant amoureux d'Arrowsic, il avait trouvé cette annonce qu'il avait lu rapidement.

Ce qui l'avait frappé en premier, c'était la cuisine. Parce que bon il adorait cuisiné. Il avait appris avec de grands chefs, surtout à Paris. Et puis sa mère lui avait appris tout le secret d'une bonne cuisine indienne. Quand ses potes allaient jouer au foot ou à un jeu vidéo, lui était dans la cuisine avec sa mère. Ensuite l'appartement avait de quoi plaire à n'importe qui. Lave-vaisselle, machine à laver, sèche-linge... un balcon pour l'été. La chambre est par ailleurs déjà meublé ce qui lui ferais économiser un peu. Même si l'argent n'est pas un problème, Sid résonnait toujours de manière à ne pas être du genre à tout dépenser pour tout et n'importe quoi. L'appartement est parfaitement situé. Le 2ème étage. Soit ni trop haut, ni trop bas. L'idéal quoi. Bon le côté fêtard, il l'avait un peu, mais il avait aussi le côté salarié. L'argent ne serait jamais un problème. Et puis Sid n'était allergique à rien. Il avait juste peur des insectes et criait comme une fille devant une abeille. Dire qu'il avait fait face à un lion dans la savane et qu'il avait le sourire jusqu'au bout des lèvres alors que parfois, juste devant une guêpe il sautait et aller se cacher derrière un mur.

Et puis la fille. Parce que oui, c'était une fille qui cherchait un coloc'. Il faut être évident, elle était mignonne comme tout. Mais de toute façon, Sid ne cherchait pas l'amour, il cherchait un lit - autre que celui de l'hôtel. Alors il prit en photo les coordonnées et y alla directement. Maintenant, il se considérait comme le parfait colocataire, alors il se demandait si cette fille était cool ou pas. On ne sait jamais. Prudence, c'était le mot. Alors il était là.

La demoiselle semblait bien surprise par son arrivée. Il aurait dû prendre un rendez-vous, appelez, faire quelque chose et prévenir de son arrivée. Peut-être. Puis elle ouvrit enfin la bouche pour répondre qu'elle ne cherchait pas tout à fait un colocataire... bon sang, et si elle cherchait un gigolo ? Un plan cul pour quand elle reste à la maison... Les américains peuvent être bien pervers parfois ! Pire, imaginait que son annonce soit en fait un moyen de dire qu'elle cherche une femme de ménage à torturer ? Ok, clairement il y avait un souci là. Il lança un coup d'oeil rapide à l'annonce avant de regarder Aédan. Elle reprit la parole alors, en disant qu'elle ne cherchait pas UN, mais UNE colocataire. Ok. Sid se senti tout con d'un coup.

« - Oh. » Il rangea l'annonce dans la poche de son jean avant de reprendre : « - Mais si on oublie ce léger problème, je suis le candidat idéal. » Il lui fit un léger sourire. Etrangement son côté excentrique n'osé pas intervenir. Comme si il avait peur qu'elle lui ferme la porte au nez. Visiblement elle ne voulait vraiment aucun homme ici. Rien à foutre ! Sid voulait une place, c'était bien la seule annonce potable sur toute celle qu'il avait lu.

« - Ecoutez, je ne sais pas comment vous voyez la gente masculine en général, mais je vous promets que je suis bien mieux que n'importe quelle fille qui viendra frapper à votre porte. » Il continuait de sourire en espérant que cela aidera à plaidait sa cause avant de rajouter :

« - Et sans vous offenser, je ne vous ferais jamais d'avance. Vous n'êtes pas indienne. La honte pour ma famille si je vous ramène devant eux un jour. Autant aller me jeter dans la rivière pas loin. Mais je ne veux pas dire que vous êtes moche, vous êtes jolie comme tout, promis je ne mens pas, mais j'ai ma fierté quand même. Et l'honneur de la famille, c'est important. » il s'arrête net avant de reprendre : « - Laissait moi une chance, s'il vous plait. »

YOU KNOW WHAT. ▲ Je suis mieux qu'une fille. Je ronfle pas, je suis pas chiante, j'ai pas mes règles et bonus: Je suis vierge ! Je ramènerais aucune pute à l'appart ! Cool non ? Et puis j'ai un peu de muscle, pour les voleurs et autres psychopathes.

Il n'allait pas partir. Non, il ne pouvait pas. Il ne devait pas. Sid était du genre têtu. Quand il savait qu'il y avait une opportunité, quand il voyait une chance s'offrir à lui, il tentait le tout pour le tout. Il n'avait pas peur de l'échec, il savait quand il ne fallait pas aller trop loin. Il avait des limites, mais elles étaient loin de celles que les gens normaux possédaient. Alors quand il avait vu l'annonce, il avait ignoré la règle la plus fondamentale de celle-ci. UNE colocataire. Il n'en avait rien à foutre. Il pouvait être l'exception. Il avait toujours une exception. Il pouvait être la source de fraicheur tout droit venu de l'autre bout de monde pour faire remonter la quotte de l'homme en général. Il ne pouvait laisser passer ça, surtout vu les qualités de l'endroit. Il avait hâte de voir ça de plus près. D'imaginer son nouveau chez soi. Après tout, c'était à la demoiselle de décider, elle pouvait bien lui laisser une chance ? Au pire, il pourrait même payer le double du loyer si besoin est... quoi que non, il n'était pas si désespéré. Enfin quand même un peu. Arrowsic ce n'était pas grand, les opportunités comme celle-ci n'étaient pas nombreuses.

« Léger problème ? J’crois pas que ça soit si léger. »

Il tenta de sourire pour surenchérir. Qu'est-ce qu'il pouvait bien répondre à ça ? Il essayait de donner le tout pour le tout, d'être convainquant ce qui n'était pas son point fort. Sid a toujours été du type bavard, amicale, sans gêne et nerveux de base. Ça ne l'empêchait pas d'être aussi très attachant. Il avait vraiment du mal à mentir. Une dernière fois, il demanda et il put apercevoir le soupir de la jeune femme. Il avait peur d'entendre quelque chose du style : casse-toi ! Elle se contenta plutôt de le prévenir que peu importe l'origine, un homme et un homme. Ce qui était vrai. Décidément, elle était catégorique. Mais Sid ne bougea pas. Il voulait rajouter quelque chose, mais rien ne sortez de sa bouche. Ah ! Elle l'avait eue là. Mais il n'avait pas du tout envie de faire demi-tour. « - Mais eux... Vous savez... on a pas tous étaient éduqué avec... avec les mêmes principes. » D'un coup, il pensa à une chose. Et ce fut comme si il se parlait à lui-même : « - mais maintenant que j'y pense c'est vrai qu'avec les dernières infos les indiens sont pas au top au niveau du respect de la femme. »

Là d'un coup, il maudissait les cons du monde entier. Finalement il entendit quelque chose qui lui donna le sourire. Un sourire niait, mais un vrai sourire. « - D'accord, d'accord, juste discuter. » Elle lui fit de la place et le laissa entrer. Sid se mit tout un coup à regarder un peu partout, curieux. Tout d'un coup, elle se montra aimable, lui demanda de s'asseoir. Elle lui demanda même si il voulait boire quelque chose. Sid s'exécuta, il s'assit et demanda :

« - Un simple verre d'eau, merci. » il n'avait jamais été très soda ou whisky de bon après-midi. C'était un adepte de l'eau ou du thé. Il était encore moins café, ce qu'il préférait c'était le cappuccino. Il avait même appris comment faire des formes avec la crème lors d'un voyage en Italie. Un serveur lui avait appris. Elle ne souriait pas, mais au moins, elle savait être polie en toute circonstance. C'était un bon trait de caractère ça. Elle aurait pu lui fermer la porte à la figure, mais non. Elle se dirigea vers la cuisine, puis ajouta :

« Vous vous doutez que c’est peine perdue ? mh ? Du moins, si vous espérez me faire changer d’avis, il va falloir être convainquant. Et je suis très difficile. Très. »

« - Rien n'est jamais perdu. Il faut toujours garder espoir, même quand on n'en voit pas. » C'est con, mais Sid souriait toujours comme un crétin. Elle le fixait, les bras croisaient. Elle devait se demander quel genre de type c'était.

« [color:e86b==#AB6457]- Vous savez, la vie en collocation, je la vis depuis que je suis née. J'étais le vilain petit canard d'une famille de six enfants. Quatre grands frères et une soeur à peine plus âgé que moi. Je sais ce qu'est le partage, les responsabilités, le respect. Je sais m'occuper de moi-même. Je sais cuisiner, faire le ménage, je ne fume pas, je ne bois pas. Je ne me drogue pas. J'ai trouvé un job en tant que barman, alors oui peut-être que je rentrerais tard, mais il vaut mieux être derrière le bar que devant et je sais comment être discret. » Il eut un sourire crétin, aller savoir pourquoi il s'était imaginé avec un déguisement de chat tard la nuit. « - Je ne me lève toujours très tôt le matin. Je pourrais vous faire le petit-déj. C'est quand même le repas le plus important de la journée. » Bah quoi ? Il avait bien le droit d'essayer ?

Non, si Sid se levait toujours très tôt le matin, aux alentours du lever du soleil, c'est parce qu'il n'oubliait pas d'où il venait, d'où sont ses origines. Bon, il fallait être honnête, il n'y avait pas de temple ici ! Et la seule chose que Sid se trimbalait était une petite statue de Shiva qu'il allait laisser dans sa chambre. Mais l'importance, c'était sa dévotion. Le matin, c'était le meilleur moment pour lui d'être en paix du corps, de l'âme et de l'esprit, de montrer d'humilité et de l'amour devant la divinité. Le tout dans une attitude de remerciement plus que de demande, d'altruisme plus que d'égoïsme... Il savait faire la part des choses. Mais passons, il avait oublié un détail.

« - Oh, je m'appelle Sid. »

YOU KNOW WHAT. ▲ Je suis mieux qu'une fille. Je ronfle pas, je suis pas chiante, j'ai pas mes règles et bonus: Je suis vierge ! Je ramènerais aucune pute à l'appart ! Cool non ? Et puis j'ai un peu de muscle, pour les voleurs et autres psychopathes.

Il avait l'impression qu'il allait devoir se vendre. C'était drôle, mais aussi très étrange. Sid n'avait pas l'habitude de faire ce genre de choses. Il n'était pas fait pour ça. Généralement, il restait lui-même sans trop se casser la tête et les gens finissaient tôt ou tard par l'accepter. Il n'avait pas besoin de faire ce genre de discours et d'argumentation. Sauf que là, c'était comme différent. Il présentait qu'il avait besoin de cet endroit et que cet appartement serait parfait pour lui. Aédan était loin des gens qu'il avait croisés dans le monde, elle avait l'air extrêmement têtu, avec des principes bien établis. Elle ne laisserait paraitre aucune illusion, elle disait non et cela resterait sans doute non. Il avait déjà croisé des gens coriaces par le passé, mais généralement ce n'était pas son but de prouver qu'il avait raison et que les gens ont tort. Il savait quand arrêter de faire le con et accepter l'échec. Pourtant, il avait envie de lui montrer que tous les hommes n'étaient pas forcément sur d'eux, prétentieux, irrespectueux. Il y en avait qui était maladroit comme lui. Qui n'avait jamais eu très longue relation, qui n'avait jamais fait de mal à une femme du moins personnellement Sid n'avait jamais eu l'impression d'avoir brisé le coeur de qui que ce soit. D'ailleurs, maintenant qu'il y réfléchissait il avait aussi peur des femmes qu'Aédan redouté les hommes.

Mais il évitait toujours de caser tout le monde dans le même panier. Peut-être qu'Aédan était exactement le genre de femme qu'il n'aimait pas, dont il se méfiait, mais il ne la connaissait pas assez pour savoir qui elle était et intérieurement il espérait que ce n'était pas le cas.

Il aperçut un sourire légèrement moqueur alors qu'il avait avoué qu'il avait toujours espoir, quoi qu'il arrive. Visiblement, Aédan était loin d'avoir gardé espoir dans sa vie. Elle n'y croyait pas. Et ça faisait mal. Sid savait exactement ce que ce sentiment était. Il en avait subi les conséquences des tas de fois. L'espoir était souvent une illusion, mais Sid n'y avait jamais renoncé. « - Vivre sans espoir, c'est cesser de vivre. » Laissa-t-il échapper d'une voix légèrement faible, comme si à cet instant, il s'était parlé à lui-même. Mais il reprit alors « - Dostoïevski. » Il hausa les épaules « - Je lis beaucoup. »

Même si Sid avait arrêté de voyager à travers le monde, il ne pouvait s'empêcher de lire plus que la majorité des gens autour de lui. Il n'était pas forcément un adepte de l'ordinateur et du net. Son téléphone lui suffisait à se connecter de temps à autres sur les réseaux sociaux, en dehors, il passait le plus claire de son temps à lire ou à regarder des films. Passons, elle lui tendit un verre d'eau qu'il prit et dont il avala quelque gorgé. Il était temps de parler, il était là pour discuter, alors il n'allait pas rester muet. Ça n'avait jamais été dans son habitude de toute façon. Sid était bavard. Il parlait toujours le premier. Il ne supportait pas le silence quand on est à deux. Ce qui était amusant c'était qu'Aédan avait retenu qu'il bossait dans un barman. Zut ! Aucun intérêt pour les petits déjà équilibré du matin avec des fruits de saison et de pancakes ? Cependant, il fut assez surpris de la manière dont elle reprenait ses mots. Elle se moquait de lui, mais il ne pouvait pas faire grand-chose si ce n'était d'attendre ce qu'elle allait rajouter après ce léger rire moqueur. Sid ne supportait pas qu'on lui coupe la parole où qu'on surenchérisse ce qu'il disait quand il n'avait pas fini, alors il était toujours très attentif. Elle termina cependant par un sourire plus doux, mais faible.

« - Parce que ça serait inutile de mentir. Ce n'est pas un jeu pour moi. Je ne cherche pas à paraitre idéale quand j'ai mes défauts, je cherche à être honnête parce que je veux trouver un endroit où je serais content de vivre, pas un endroit où je devrais prétendre être quelque chose que je ne suis pas. » Il reprit en posant le verre sur la table et en se tournant davantage vers Aédan. « - Vous avez tous les droits d'être difficile, parce que la personne qui vous rejoindra fera partie de votre vie, d'une certaine manières. Quand je vous dis que je suis barman, c'est la preuve que je ne mens pas. Après tout, J'aurais pu vous dire que je vais ouvrir un cinéma indépendant dans quelques jours et négliger la partie « barman » parce que je sais que ça peut faire peur. Mais je ne l'ai pas fait. Et croyons-le ou non, je ne bois pas parce que je ne tiens pas l'alcool. Un verre et je suis out et je n'ai pas franchement envie de me faire virer. »

Et puis le propriétaire lui avait donné une chance. Ce n'était parce que Sid avait appris le métier avec l'un de ces cousins éloignés qu'il était idéale, il lui avait donné une chance et Sid devait faire ses preuves. Et Sid était loin d'apprécier être viré. Il n'aimait pas non plus relever des défis et perdre. Il pouvait considérer la collocation avec Aédan comme un défi, mais les enjeux n'étaient pas les mêmes. Ça ne ferait pas si mal que ça si elle disait non, définitivement, alors que pour un métier ce sont nos qualités qu'on met en jeu. Ça serait comme se rendre compte qu'on est finalement nulle à quelque chose qu'on aimé. Finalement, il lui avoua son nom. Ou plutôt le diminutif. Parce bon, depuis tout petit il s'en était pris des fous rires quand il disait son prénom. D'ailleurs, Aédan ne manqua pas de lui poser la question. Le ton de la jeune femme était froide, ça le bloqua presque pour répondre. Quelques secondes étaient sans doute passés avant qu'il ne dise :

« - Sidney. » Il avait baissé les yeux, pensant à ce jour où sa mère adoptive avait décidé de lui donner ce prénom sous prétexte qu'elle l'avait trouvé dans un hôpital à Sidney. Il releva les yeux pour les poser sur Aédan, avouant : « - Sidney Prakash. » C'est fou ce que d'un coup il se sentait extrêmement mal à l'aise. Aller savoir pourquoi. M'enfin, Aédan se présenta à son tour et présenta même son chat plus loin. Sid regarda Kitty avant de sourire. « - Enchanté Aédan. » Il reprit le verre d'eau qu'il termina.

« - Vous avez vraiment un chouette appartement, qu'est-ce qui s'est passé avec votre ancienne colocataire ? » puis il reprit aussitôt. « - Enfin, vous n'êtes pas obligé de me répondre, j'me posait la question alors... »

Ça ne pouvait arriver qu'à lui. Constamment. Il était toujours celui qui disait n'importe quoi, poser des questions alors que depuis le début il avait plutôt l'impression d'être celui qu'on interrogé. Pourquoi il sentait qu'il allait finir à la porte ? Non... Aédan ne serait pas si cruelle, hein ? Bon, la conversation allait surement finir à un moment où un autre, il n'allait pas se mettre à genoux pour la supplier. Il espérait juste que si elle ne voulait pas de lui ici, qu'elle ne voulait pas de lui comme coloc, peut-être, elle voudrait bien être son amie. Après tout, Sid était seul à Arrowsic, alors connaitre quelqu'un pourrait être chouette.

ON THE ROAD. ▲ Je suis mieux qu'une fille. Je ronfle pas, je suis pas chiante, j'ai pas mes règles et bonus: Je suis vierge ! Je ramènerais aucune pute à l'appart ! Cool non ? Et puis j'ai un peu de muscle, pour les voleurs et autres psychopathes.  

Il ne s'y était pas attendu. La manière dont elle avait répondit, dont elle s'adressait à lui. Il ne s'y était pas attendu. Il n'avait pas forcément dit cette citation pour l'impression, ça lui était juste sorti comme ça. Naturellement. Automatiquement. Voyager dans le monde entier lui avait souvent donné du temps libre, beaucoup de temps libre. Durant les trajets, il avait toujours un livre sur lui. Alors parfois, il arrivait à ce souvenir de certains passages, certaines choses en total accord avec sa façon de penser. La façon dont Aédan lui répondit était inattendu, au point au Sid ne rajouta rien. Il se contenta de baisser les yeux et d'assimiler ce qu'elle avait dit. Elle ne croyait pas avoir cessé de vivre, même si elle n'avait plus espoir en rien. Sid se demandait alors ce qu'elle pouvait bien faire. Ce que sa vie était si jamais, elle n'osait espérait quoi que ce soit. Il se demandait ce qui avait conduit une femme à vivre ainsi. Quel pouvait bien donc être les déceptions qui avaient tué le peu d'espoir en elle ?

N'aimant pas le silence et voulant clairement tenté quoi qu'il arrive, Sid ne resta pas muet. Il n'était pas comme ça. Il ne pouvait pas rester silencieux parce que le silence pouvait être lourd. Il ne savait pas et n'avait pas la moindre idée de pourquoi Aédan était aussi contre les « hommes. » mais il comprenait que la confiance n'était pas facile à obtenir. A moins que là il lui sauve la vie d'une façon ou d'une autre, les chances pour qu'elle se décide à l'accepter était quasiment à 0, voir 0. Au pire, il s'improviserait un lit dans le bâtiment où il allait construire son cinéma et se débrouillerais, mais allait savoir pourquoi, il aurait vraiment aimé vivre en colocation ici. C'était ce qu'il avait envie de faire. Pas parce qu'Aédan était jolie, non parce que l'appartement était parfait. L'appartement était idéal et vivre avec quelqu'un de la ville était ce dont il avait besoin. Après tout, il n'était pas d'ici. Alors, il ne pouvait pas faire autre chose que d'essayer, encore et encore. Parce que c'était Sid et que Sid n'était pas habitué à avoir tout ce dont il désirait. Il était habitué à se battre pour avoir ce qu'il voulait et il considérait cette bataille comme une autre. Aédan était coriace, mais il se disait que peut-être lui y arriverait si d'autres avait échoué. Peut-être.

« - J'imagine qu'il faut toujours du temps avant d'accorder sa confiance à quelqu'un, n'est-ce pas ? »

Sid se présenta, avouant son véritable nom. Qu'il n'aimait pas du tout puisque ça lui rappelait les moqueries de jeunesse incessante. Il tenta tout de même de surpasser sa gêne, parce qu'Aédan pouvait être terriblement directe et froide à certains moment. Normalement, il aurait fui sans attendre, préférant la compagnie de quelqu'un qui lui ressemble plus, mais allait savoir, au fond, il se disait que c'était bien mieux de vivre avec quelqu'un dont le caractère était à l'opposer. Ce n'était qu'une première rencontre, peut-être qu'au fil du temps elle serait plus « douce ». Peut-être qu'elle n'était pas comme ça tous les jours et avec tout le monde. Dans ce genre de cas, l'intuition de Sid lui disait de foncer. Parce qu'il sentait qu'il allait rencontrer quelqu'un de différent et il devait l'avouer, il adorait ça. Rencontrer de nouvelles personnes. Ne voulant pas se montrer trop curieux, Sid posa une question. Il ne savait pas si il devait le regretter ou non, mais Aédan y répondit sans problème. Très attentif, Sid écouta la jeune femme qui lui raconta que l'ancienne colocataire avait décidé d'aller vivre avec son petit-ami. Sid pensa immédiatement à un film indien qu'il avait plus il y a quelque année, deux parfaits inconnus visiblement attiré l'un par l'autre décide d'emménager ensemble, tout simplement pour se connaitre. Chambres séparés, factures en deux... mais bon, la situation n'était surement pas la même là.

Sur ce point, Sid était d'accord. 1 mois, c'était trop rapide. Il était à 100% d'accord avec Aédan et comprenait parfaitement sa réaction. Décidément, il avait aussi l'impression d'avoir trouvé le bon sujet de conversation, ou peut-être le mauvais.

« - Merci. » Dit-il souriant, alors qu'elle affirmait qu'il n'y avait que des boulets. Mais il ne le prenait pas mal du tout, bien au contraire. « - Vous vous inquiétez pour elle, c'est normal. J'suis d'accord qu'1 mois, c'est un peu une blague. Espérons que la chance et tourner pour elle quand même. Ça serait triste sinon. »

C'était fou, mais là, il voyait l'ironie avec de la chose. La confiance. Sidney n'avait pas confiance envers les femmes. Pas depuis que cette fille lui avait brisé le coeur en dernière année de terminal, le soir du bal de promo. A partir de là, c'était comme si toutes les femmes étaient les mêmes, manipulatrices, sans coeur, égoïste. C'était comme si toutes, à cause de cet incident, ne méritait pas sa confiance et il devait l'avouer, il n'avait pas encore confiance en Aédan, mais plus il essayait de laisser cette idée de côté, plus il se demandait comment ils allaient faire. Comment il allait faire. Sid se mordit la lèvre. Peut-être que pour qu'elle lui fasse confiance, il devait lui faire confiance avant ? Non ?

« - Vous savez quoi. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, je n'ai jamais eu confiance en aucune femme en dehors de ma mère. Je suis passé par ce moment dans la vie où on n'est plus capable de voir le sexe opposé autrement que de la pire façon qui soit. » Il ravala sa salive, avant de reprendre tout en se levant. Il était étrangement très sérieux. « - Mais je vous fais confiance. Et j'espère qu'un jour, vous aussi. » Il tendit la main, en espérant qu'Aédan le serre à son tour. Puisque visiblement il semblait bien trop difficile de la convaincre tout de suite, rien ne l'empêcher de la convaincre après. « - ça ne veut pas dire que je renonce, hein. » il fit une tête un peu d'idiot, mais c'était naturel chez lui. Il ne le faisait pas forcément exprès. « - J'espère juste qu'on peut devenir amis, même si vous ne gouterez pas à mes super petit-déj' du matin. » Il fit un sourire, non il ne plaisantait pas. Ses petits déjeuners étaient des purs délices. Sid devait être le seul indien a dépensé plus pour un bol de lait et des céréales que pour un bon repas de midi.