« Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: « Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny Jeu 29 Nov - 2:05
Cinq jours avaient passés. Cinq jours durant lesquels je n'étais jamais là. Cinq longs jours avant que je ne me décide à aller m'excuser. Cinq jours. Chaque soir, je rentrais un peu plus tard, prétexant être débordé de travail, alors qu'en réalité je trainais simplement plus longtemps à l'hôpital cherchant aboslument à m'occuper en détail de chaque patient. Même quand on insistait pour que je rentre me reposer je trouvais encore quelque chose à faire. C'était comme ça, pendant cinq jours. Arrivé à la maison, j'étais « trop fatigué pour discuter », je me douchais et je m'allongeais dans notre lit, à ses côtés. C'est à peine si on s'embrassait. Je déposais quelques fois un léger baiser sur son front, mais pas beaucoup plus. Il y avait toujours ce mur, ce solide mur bâti entre nous. Et c'est pour ça que je la fuyais, que je n'osais même plus rentrer chez moi, parce que je savais ce qui m'attendait: le silence, le froid, l'incompréhension. Oui, l'incompréhension, parce qu'au fond aucun de nous deux ne comprenait réellement quel était le problème. Ca nous bouffait. Il n'y avait pas un matin sans que l'on se réveille avec des poches sous les yeux. Je la sentais bouger, gigoter pendant toute la nuit. Je savais pertiennement qu'elle était réveillée. Je l'étais aussi, mais je ne disais pas un mot. Non, le silence, c'était tout ce qui nous restait...
« Kai.. » J'entre dans la chambre. Elle est allongé sur le lit. Je suis rentré tôt aujourd'hui. De toute évidence, elle ne s'attendait pas à me voir, certainement habituée à mon petit numéro. Elle a les yeux rouges, les yeux humides. Je ne l'avais plus revu pleuré depuis ce matin-là, il y a cinq jours. Et je sais pertinemment que je suis la raison de son malheur. Donc je m'approche, doucement. « Kai, je crois qu'il faut qu'on parle... » Ma voix est douce, j'essaye de ne pas l'inquiéter. Ce que j'ai à lui dire est simple. Je veux que tout aille bien entre nous. Je ne veux plus de ce foutu mur entre nous. Et je veux revoir son beau sourire, qui lui va si bien. « Je suis désolé. J'ai été détestable cette semaine et tu ne méritais pas ça. J'aurai pas du m'énerver comme ça, j'aurai pas du fuir tous ces derniers jours. Je te promets que je ne referai plus une chose pareil, je serai un petit ami exemplaire désormais... » Je prends place à côté d'elle sur le lit et je me mets à caresser son visage. Elle prend une profonde inspiration et ferme les yeux. Un flot de larmes inonde ses joues. « Non, Kai, pleures pas, je suis là, je... Si tu te souviens c'est pas grave, je jugerai pas, je suis là, je peux être à ton écoute ! N'aies jamais peur de me dire les choses. J'ai agi stupidement, mais je promets de ne pas recommencer. »
Rien n'y fait, ce que je dis ne fait qu'empirer les choses de toute évidence. Et moi, je commence à m'inquiéter. Et si, finalement, elle s'était rendu compte que j'étais quelqu'un d'affreux et qu'elle ne voulait plus continuer cette relation ? Et si ma réaction l'avait réellement blessée et qu'elle n'était pas prête à me pardonner ? Et si elle regrettait d'avoir emménager avec moi ? Et si elle remettait notre couple en question ? Toutes ces questions, tous ces doutes me parcouraint l'esprit et me donnait mal au crâne. « Kai, parles moi... » dis-je doucement tout en effleurant encore sa joue du revers de ma main. Elle lève la tête et fixe son regard dans le mien. Je lis la panique qu'elle ressent. Je n'en connais pas encore la pause, mais je sens qu'elle est sur le point de parler, de se confier, de m'avouer ce qui la tourmente. Et moi, j'ai peur. J'ai peur de ce que je pourrais entendre.
Sujet: Re: « Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny Jeu 29 Nov - 20:36
« Please don’t go away. I need you now and I’ll hold on to it don’t you let it pass you by. Please don't go away. »
Kai était allongée sur le lit serrant très fort un objet contre elle alors que les larmes ne faisaient qu’envahir ses joues. Depuis que Fernando qu’elle avait ce cauchemar, depuis que Fernando avait dressé ce mut entre eux n’acceptant guère son amnésie il n’y avait pas un jour où la rouquine ne pleurait pas. Elle pleurait dès qu’elle regardait l’heure et qu’elle constatait qu’une fois de plus Fernando n’était pas là, qu’il allait rentrer tard, qu’il serait trop fatigué pour parler, qu’il allait rapidement allait se coucher, elle pleurait parce qu’elle le sentait lui échapper. Rien n’était plus comme avant, il ne l’embrassait même plus, il se contentait de son front sans grande conviction, il ne la regardait pas, il ne la touchait pas, il ne lui parlait pas et elle, elle était tellement mal qu’elle n’osait rien, elle était tellement persuadée qu’elle avait tout perdu, qu’il était déjà en train de penser à rompre qu’elle restait sans rien dire dans l’appartement alors qu’elle souffrait comme personne, elle souffrait en silence. Pour elle, il était certain qu’il n’allait pas tenir longtemps avant de lui dire d’aller se faire voir elle et son amnésie, et oui, si elle en était tant persuadée, elle aurait pu lui couper l’herbe sous le pied mais, Kai aimait bien trop le jeune homme pour renoncer à lui, elle resterait à ses côtés tant qu’il n’aurait pas dit que tout était fini, elle resterait à lui aussi longtemps qu’il le voulait.
La rouquine ne répondait plus aux messages d’Ella pour ne pas avoir à lui expliquer, quand vraiment elle insistait elle prétextait qu’elle n’avait pas le temps –finalement, elle utilisait avec Ella, les excuses de son homme- . Elle allait au travail avec un grand sourire, elle parlait d’amour mais, le cœur n’y était pas, elle donnait le change voilà tout mais, tout ce qu’elle attendait c’était le moment où elle rentrerait chez elle, celui où elle pourrait tout laisser tomber et se morfondre dans son coin. De même Fernando ne rentrait plus pour manger le soir, alors elle ne mangeait pas, elle mangeait un peu le midi pour que son apprentie ne se doute de rien, et le matin elle séchait volontiers le petit dej ‘, elle n’avait plus d’appétit, tout ce qu’elle voulait c’était que Fernando la prenne dans ses bras, qu’il l’embrasse, qu’il lui dise qu’il l’aimait mais, ça elle pouvait toujours rêver. « Kai.. » La rouquine se retourna vers la porte qui venait de s’ouvrir, il était tôt, il était là ? Ce n’était pas normal, elle le savait. Ça voulait dire quoi ? Que c’était fini ? Ça y est ? Il avait pris sa décision ? Il ne s’attendait pas à la voir à la maison à cette heure ? « Kai, je crois qu'il faut qu'on parle... » La jolie demoiselle se mit à pleurer davantage, paniquant totalement, pensant que ce qu’il allait lui dire était ce qu’elle pensait « Je suis désolé. J'ai été détestable cette semaine et tu ne méritais pas ça. J’aurai pas dû m'énerver comme ça, j'aurai pas dû fuir tous ces derniers jours. Je te promets que je ne referai plus une chose pareil, je serai un petit ami exemplaire désormais... ». Elle inspira profondément, ferma les yeux, les larmes dévalaient ses joues malgré tout, elle priait le ciel pour qu’il se taise, pour qu’il n’ajoute rien parce qu’il avait déjà fait une promesse de trop, une promesse qui ne pourrait pas tenir, il lui en voulait et les choses n’allaient pas aller en s’arrangeant, elle le savait, il allait continuer à la fuir. « Non, Kai, pleures pas, je suis là, je... Si tu te souviens c'est pas grave, je jugerai pas, je suis là, je peux être à ton écoute ! N'aies jamais peur de me dire les choses. J'ai agi stupidement, mais je promets de ne pas recommencer. ». Elle pleura un peu plus au lieu de s’arrêter, cette promesse non plus il ne pourrait pas la tenir.
Mais, au fond, le problème était-il vraiment ses souvenirs ? Les jours d’avant, elle pouvait assurer que oui, c’était pour ça qu’elle pleurait, parce que Fernando avait bâti un mur entre eux, parce qu’il devait sans doute la détester. Mais aujourd’hui, elle pouvait dire que non, ce n’était pas pour ça que les larmes inondaient son visage. Elle serait un peu plus ses doigts autour de l’objet qu’elle tenait si fermement « Kai, parles moi... ». Elle regarda Fernando dans les yeux alors qu’il continuait à caresser son visage. Elle ouvrit sa main, son souffle s’affola « Je suis enceinte… ». C’était bien un est de grosse qu’elle gardait dans sa main, c’était bien un test de grossesse qui la mettait dans un tel état, ça ajouté au contexte. Mais au fond, elle s’attendait à quoi ? Ce n’était pas en se protégeant une fois sur quinze que ça n’allait pas arriver.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: « Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny Mar 11 Déc - 5:50
Avec Kai, ça n'a pas été facile au début. Les choses n'ont pas commencés simplement. De malentendus en malentendus, on a fini par se comprendre. On s'aime, on s'aime comme des cons. Et ça, depuis la première seconde. Et ça a posé problème. Parce qu'on y croyait pas. Parce qu'on pensait pas que c'était possible. Et pourtant, ça l'était. Rien n'était plus réel que notre amour. Rien. L'amour au premier regarde. C'est dangereux. Parfois les caractères ne s'accordent pas. Parfois les deux personnes ont une vision de la vie qui diffère et ça marche pas, ça foire. Mais avec Kai, ça n'a jamais été comme ça. C'est comme si on était fait pour se rencontrer, pour tomber amoureux et pour vivre ensemble. Du moins, c'est ce que je crois. Peut-être que l'amour rend con, peut-être que l'amour rend aveugle et que tout celà n'est qu'illusion. Peut-être qu'on est ces deux pièces du puzzle qui ont l'air de coincider, mais au fond cette micro différence rend toute chose impossible. Peut-être. Mais je refuse de le croire. Selon moi, ce n'est tout simplement pas possible. Pourquoi ? À cause de la manière dont les choses ont évolué par la suite. Dès qu'on s'est compris, dès qu'on a compris qu'on s'aimait, tout était facile. Tout, jusqu'à aujourd'hui. Et pourquoi ? Par ma faute. Parce que je suis con, et que j'ai certainement tout gâché. Parce que j'ai certainement blessé Kai. Peut-être que c'est irréversible. Peut-être.
Je m'excuse. Une fois, deux fois, trois fois. Pas de réponse. Pas de réaction, à part des larmes. Des larmes que j'ai trop vu couler sur ses joues ses derniers jours. Et ça me tord le coeur. J'ai mal, moi aussi. Parce que quand elle souffre un peu, je souffre deux fois plus. Je la vois si mal en point et j'ai en tête son sourire, j'ai en tête notre bataille de polochon après être arrivé dans notre loft, le premier soir. Je me rappelle nos rires, je les entends encore. Et j'ai la sensation qu'ils s'éloignent. J'ai la sensation que j'aurai beau leur courir après, je courrai jamais assez vite. Ils sont déjà partis. Donc je la supplie, je la supplie d'ouvrire la bouche, de me parler, de dire quelque chose. Elle me regarde dans les yeux, elle interrompt doucement ses pleurs. Je caresse son visage, essayant d'essuyer ses larmes. « Je suis enceinte… ». J'ai entendu. Je suis resté silencieux. J'ai entendu, mais l'information a eu du mal à atteindre mon cerveau. Enceinte. Kai est enceinte. Kai attend un bébé, de moi. C'était mon rêve secret, de fonder une famille avec elle. Mais c'est pas ce que je pensais entendre. Je m'attendais à autre chose. Je m'attendais à quelque chose qui nous séparerait, pas à quelque chose qui nous rapprocherait. Je pensais pas qu'on franchirait cette étape maintenant. Je pensais qu'elle voulait me quitter. Enfin, peut-être qu'au fond, c'est ce qu'elle désirait. Je ne sais quoi penser. Je ne sais quoi dire. Je ne sais quoi ressentir. Donc je reste silencieux. Sans expression. Pendant une bonne minute. Puis, je me réveille. Elle attend une réponse, une réaction. « C'est... » Mon regard avait dévié vers le fond de la pièce. Je le reporte sur la belle rousse. Elle semble paniquée, encore un peu plus qu'avant. J'attrape sa main. Je souris. « C'est super. » Et je souris un peu plus, pour la rassurer. Ce n'est pas forcé. Je suis réellement heureux. Heureux qu'elle porte notre enfant. Je suis jeune, elle est jeune. On est jeune. Mais on a les moyens, on a la possibilité de l'assumer. Je serai un bon père, elle sera une bonne mère, j'en suis sûr. Je suis persuadé qu'on peut le faire. Je veux le faire.
Les larmes sur ses joues reprennent de plus belle. Je ne comprends pas. Pour moi, tout était devenu un peu plus clair. Elle était enceinte et moi, je faisais le con. Elle avait peur que je le prenne mal. Elle avait peur que je veuille la quitter. Même si la possibilité que ce soit elle au final qui voulait me quitter devient de plus en plus probable, je ne peux l'accepter. « Kai... T'inquiètes pas, je serai là, je suis prêt. Je le veux cet enfant. » Je suis prêt à l'aimer, à l'aimer de tout mon coeur. En fait, je l'aime déjà.
Genre, j'ai pris trois mille ans pour répondre du caca
Sujet: Re: « Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny Mar 11 Déc - 21:58
« Please don’t go away. I need you now and I’ll hold on to it don’t you let it pass you by. Please don't go away. »
Fernando était là, sans réaction, sans un moindre mot pour Kai, et elle paniquait, elle venait de lui dire qu’elle était enceinte, elle avait besoin qu’il réagisse –même négativement, ce à quoi elle s’attendait- elle avait besoin qu’il ouvre la bouche, il ne pouvait pas rester dans le silence, pas là, pas face à l’idée qu’elle avait un genre de machin moléculaire qui grandissait dans son ventre et qui allait le faire s’arrondir alors qu’elle n’en avait nullement envie. « C'est... » C’est quoi ? Problématique ? En effet oui ! Mais Kai n’était pas certaine que c’était ce à quoi il pensait en regardant les murs de la pièce, elle paniquait de plus en plus parce que vraiment elle craignait sa réaction, c’était presque pire que si elle lui disait qu’elle se souvenait de tout –ce qui évidemment n’était pas le cas-. Le jeune homme attrapa sa main avant de lui offrir un sourire, un sourire ? Il était sérieux là ? Non il ne pouvait trouver ça… « C'est super. ». Super ? Ignoble plutôt ! Kai était totalement perdu comment pouvait-il penser ça ? Ça n’avait rien de super, un machin chose c’était juste quelque chose de flippant mais ça n’avait rien de super, ce n’était pas le moment, tout était contre eux, ils ne pouvaient pas avoir un enfant encore moins maintenant, non, Kai ne s’était jamais vu comme mère et le résultat positif l’avait tout simplement angoissé comme jamais, ça n’avait rien de super ! Bien au contraire.
La rouquine pleurait de plus en plus, les larmes inondaient ses jours, elle aurait finalement préféré qu’il hurle, qu’il l’insulte, elle n’avait pas envisagé une seule seconde qu’il désire avoir un enfant. « Kai... T'inquiètes pas, je serai là, je suis prêt. Je le veux cet enfant. ». Elle le regardait en détresse totale, commençant à peiner à respirer, à suffoquer. « Mais… moi je n’en veux pas… ». Elle pleurait s’en voulant tellement de lui dire les choses ainsi, elle n’arrivait pas à s’expliquer et elle avait l’affreuse sensation qu’elle ne pourrait jamais le faire, qu’il allait lui en vouloir, qu’il n’allait pas entendre ses raisons pourtant elle avait tout un tas plus ou moins recevables, des raisons affreusement dur à dire, qu'elle n'osait pas prononcer. « Ferny m’e veut pas, je t’en prie… je ne suis pas prête à être mère. Et je… j’ai besoin de toi. ». Oh ça oui, elle avait besoin de lui, besoin qu’il la soutienne, qu’il la prenne dans ses bras et qu’il lui tienne la main le jour de l’avortement, elle était incapable de le faire sans lui et elle était incapable d’être mère. Elle ne savait même pas totalement qui elle était alors que pourrait-elle enseigner à un enfant ? Comment pourrait-elle lui donner confiance en la vie et lui apprendre à s’accepter totalement alors qu’elle m’aime n’en était pas capable ? Elle ne pouvait décemment pas. Et pour être honnête, le fait que Fernando n’accepte pas son passé ne l’aidait pas, elle ne pouvait pas croire en l’avenir si le passé la faisait tant souffrir. Pourrait envisager les choses sous cet angle ? Tenter de la comprendre ? Elle l’espérait de tout cœur sans y croire, elle pleurait en le suppliant
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Sujet: Re: « Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny Ven 21 Déc - 23:31
Enceinte. Kai est enceinte. Enceinte d’un tout petit bébé. Enfin, à ce stade je sais même pas si on peut appeler ça un bébé. Mais peu importe, il grandira, son ventre s’élargira, elle sera rayonnante, comme toujours, voire plus. Et je serai là, à chaque étape et on vivra ces merveilleux instants ensemble, main dans la main. Je m’étais interdit d’y penser jusque là, mais maintenant que c’était vrai, que c’était concret, toutes ces pensées là faisaient leur chemin dans mon esprit.
Je caresse son visage, j’ai le sourire aux lèvres. Mais ce n’est pas son cas. Oh non, pas du tout. Kai ne sourit pas. Elle pleure, toujours. Et ce que je dis ne semble pas l’apaiser, bien au contraire. Donc je me répète à nouveau. Je serai là. Je l’aimerai cet enfant, j’en veux. Elle n’a pas à avoir peur. Elle n’a pas à en douter, pas une seconde. Elle relève les yeux vers moi. Elle respire. Elle s’étrangle presque. « Mais…moi je n’en veux pas… » Et là tout s’écroule. Les images de Kai le ventre rond, ma main dans la sienne. Tout s’écroule. Je reste là, sans un mot, sans réaction. « Ferny m’e veut pas, je t’en prie… je ne suis pas prête à être mère. Et je… j’ai besoin de toi. » Sa décision semble prise. Elle n’en veut pas. Elle ne veut pas d’enfant avec moi. Pas maintenant. Elle veut avorter. Elle veut tout arrêter avant qu’il ne soit trop tard. C’est ça, c’est exactement ce qu’elle vient de me dire. Et moi, je reste toujours sans voix, alors que Kai pleure toujours plus fort. Non, je ne peux pas. Je ne peux pas accepter cette decision qu’elle m’impose, qu’elle a prise sans moi et que je n’accepte pas.
Je retire ma main de son visage. Je me lève. Je m’approche de la fenêtre. Je me prends la tête, le dos tourné à elle. On a la possibilité d’élever cet enfant. On a l’argent. Le temps, on peut le trouver. On s’aime. Enfin ça, c’est ce que je croyais. Elle n’en veut pas. Elle ne veut pas de ma chair, de mon sang. Elle ne veut pas aller de l’avant. Elle n’est pas prête. Elle a vingt-cinq ans. Elle a passé l’âge de pouvoir prétendre vouloir profiter de sa jeunesse avant de se poser. Et puis, on se protège si peu. Le risque a toujours été là. J’en étais conscient. Je pensais qu’elle aussi. C’est peut-être tôt, mais j’aurai imaginé que notre amour était assez fort pour supporter cela. Oui, c’est ce que je pensais. Et apparemment, je me suis lamentablement trompé. « Comment ça, t’es pas prête ? » dis-je fou de rage. Je me retourne, sans lui laisser le temps d’en placer une. « Kai, t’as aucune excuse ! Tu savais que ça pouvait arriver ! On a les moyens, la place. Le temps on le trouvera. T’as pas le droit de prendre cette décision sans moi. »
Je la vois, au bord du gouffre, mal en point. Et c’est moi, une fois de plus, qui lui fait cet effet là. Je ne m’en veux pas cette fois. Je suis tellement en colère. Et blessé. Elle ne veut pas d’enfant avec moi. Elle est prête à se séparer de ce qui aurait pu être le fruit de notre amour. Et là, je suis persuadé que je ne pourrais plus jamais la regarder comme avant. Quelque chose s’est brisé. Et moi, j’ai qu’une envie, me barrer.
Sujet: Re: « Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny Dim 30 Déc - 22:14
« Please don’t go away. I need you now and I’ll hold on to it don’t you let it pass you by. Please don't go away. »
Les yeux noyés de larmes, elle le regardait se prendre la tête, lui tourner le dos, elle aurait voulu s’approcher de lui, se glisser contre lui, embrasser son cou et lui murmurer qu’elle l’aimait comme avant, mais, elle savait bien qu’elle ne pouvait pas agir de la sorte, il ne le voudrait pas, il ne voudrait plus jamais d’elle. Oui, elle savait pertinemment qu’ils étaient au point échéant de la fin de leur histoire même si elle persistait à le refuser, elle le savait, mais, elle ne l’acceptait pas, elle l’aimait bien trop pour ça. « Comment ça, t’es pas prête ? » Il hurlait, il était fou de rage et la jolie rouquine tremblait comme une feuille, elle n’eut même pas le temps de se défendre, d’ouvrir la bouche, d’émettre le moindre son, Fernando l’avait fait avant elle. « Kai t’as aucune excuse ! Tu savais que ça pouvait arriver ! On a les moyens, la place. Le temps on le trouvera. T’as pas le droit de prendre cette décision sans moi. » Kai ne savait même plus comment respirer, elle était étouffée par toutes ses émotions, anéantie par les mots qui faisaient écho dans sa tête.
Elle passa ses mains dans ses cheveux, baissant les yeux, comment ça elle n’était pas prête ? Oui Kai, explique un peu à Fernando toutes les raisons qui ne sont aucunes de celles qu’il a cité, explique lui tout ce qui te bloque, toutes les peurs que tu peux avoir. Bien sûr que non elle n’allait pas le faire, elle ne pouvait décemment par lui dire qu’elle était intimement persuadée qu’une fois enceinte il irait voir ailleurs parce qu’a part son physique –convenable plus que agréable à ses yeux- qu’est-ce qui pouvait bien plaire à Fernando ? Leur relation avait commencé par du sexe, si cette nuit n’avait pas existé, aurait-il seulement posé les yeux sur elle ? Son rire ou un mot l’aurait-il interpellé ? Elle était sûre que non, pour elle il y avait dans cette grossesse la fin de leur unité. Franchement s’il entendait ça, il allait lui rire au nez, lui dire qu’elle se trompait et que là, elle était écœurante de lui faire si peu confiance, la jolie rousse savait bien que cette raison n’était pas recevable, qu’elle ne pouvait avorter pour cela, que c’était complètement stupide, c’est bien pour ça qu’elle préférait se taire, parce qu’il n’y avait pas que ça. Il y avait son passé et cette peur constante de l’avenir, cette manie d’avoir peur de perdre les gens qu’elle aimait, cette peur aussi de ne pas savoir être une mère, que son enfant la déteste comme elle pouvait détester ses parents et n’oublions pas non plus qu’elle n’était pas marier à Fernando, non pas que Kai était adepte des principes religieux, bien loin de là, mais, pour elle il y avait dans le mariage comme une idée de forger l’amour, de ne pas pouvoir le dissoudre aussi facilement que sur un coup de tête – parce que oui, la vrai crainte qui se cachait là, c’était que Fernando se barre comme ça du jour au lendemain-. De plus, c’est vrai qu’elle connaissait le risque, mais, ils n’en avaient jamais parlé, si ça se trouve, ils ne seraient d’accord sur rien et finiraient par détruire leur enfants à force de querelles complètement stupides. Bref, la jolie poupée était tout sauf prête à être maman, même si ces mots éraflaient les oreilles du jeune homme, c’était bel et bien le cas.
« J’ai pris aucune…décision sans toi. Il est toujours là. Si j’avais voulu faire les choses sans toi crois-moi que tu n’en aurais même pas entendu parler… ». Les larmes roulaient de plus belle, elle lui avait dit qu’elle voulait avorter certes mais elle n’avait pas pris la décision sans lui, elle donnait sa position comme il donnait la sienne, c’était elle qui allait porter ce truc, subir l’épreuve dans un sens ou dans l’autre, c’était normal qu’elle dise ce qu’elle désirait oui ou merde ? Elle aurait vraiment pu prendre rendez-vous à Portland pour se faire avorter et de la sorte, Fernando n’en aurait jamais rien su mais, elle ne voulait pas agir comme ça, elle voulait – à tort visiblement- être honnête et faire les choses à deux. Enfin, elle enchaîna sans lui laisser le temps de parler. « Je veux faire les choses avec toi et non pas sans toi… ». Elle n’irait jamais avorté sans qu’il soit là pour lui tenir la main, et finalement, c’était lui qui avait tous les pouvoirs en mains, alors que c’était elle qui allait porter cette chose pendant neuf mois. « C’est pas une question d’argent ou de truc matériel ! Ça n’a rien à voir avec ça… T’es incapable d’accepter mon amnésie Fernando, t’es la personne que j’aime le plus au monde et même toi t’en ai incapable, comment un gamin pourrait le faire hein ? Il va me détester tout comme tu me détestes pour avoir eu cet accident ! ». Elle n’en pouvait plus, elle ne respirait plus, l’air était bloqué dans ses poumons, les larmes roulaient sur son visage qu’elle le cachait dans ses mains. Fernando ne pouvait pas nier cela, il vivait très mal l’amnésie de Kai, cela faisait des jours qu’ils ne se parlaient plus à cause d’un rêve, un seul rêve alors franchement, était-ce si irrationnel qu’elle envisage le pire ? La seule personne qui savait ce qu’elle ressentait face à ce vide immense, c’était Imran parce qu’il l’avait vécu… elle ne pouvait pas imposer à Fernando de vivre une épreuve comme celle-ci pour qu’enfin il la comprenne.
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Sujet: Re: « Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny Sam 12 Jan - 12:13
Je suis mal, vraiment mal. Ce mal qui te prend quand on te brise le coeur. Tu sais, quand tu le sens se fissurer à l’intérieur de toi, quand un profond mal être envahi tout ton corps et que tu rêves d’exploser, juste pour que ça s’arrête, juste pour que cette douleur cesse. Je suis mal, vraiment mal. Mon coeur se tord dans tous les sens et les larmes me montent aux yeux. Mais je les retiens, parce que je ne veux pas pleurer, je ne dois pas pleurer. Kai est au bout du rouleau, elle aussi. Je le vois sans le voir. Mes yeux le constatent, mon cerveau l’ignore. Je ne peux pas la comprendre, pas une seconde. Et à vrai dire, ses raisons, je m’en tape. Elle ne veut pas de notre enfant. Elle veut détruire l’union de nos deux corps, le résultat de notre amour. Elle veut briser mon rêve: d’être le père de son bébé. Au fond, peut-être qu’elle ne m’aime pas tant que ça, peut-être qu’il est juste trop insupportable pour elle de s’imaginer porter un petit bout de moi en elle. Et ça, ça me déchire. Je la déteste pour ça. Ma poitrine brûle et mes larmes aussi. J’ai du mal à les contenir encore, plus j’y pense et moins j’y arrive. Tout s’écroule.
« J’ai pris aucune…décision sans toi. Il est toujours là. Si j’avais voulu faire les choses sans toi crois-moi que tu n’en aurais même pas entendu parler… » Je lui tourne le dos, je ne peux plus la regarder, je n’en suis plus capable. Mon dégoût est bien trop profond. La décision, bien sûr qu’elle la prise. Comme si elle allait se forcer à le garder pour me faire plaisir. Elle n’en veut pas, elle n’en veut pas. La décision est prise. Et j’irai pas avec elle. « Je veux faire les choses avec toi et non pas sans toi… » J’ai un rictus. Un léger rire nerveux qui me prend. Je me retourne. Je plante mon regard haineux dans le sien. Elle ne doit plus me reconnaître. Tant pis, je ne la reconnais plus non plus. Une larme dégringole sur mon visage. C’est peut-être la troisième fois qu’elle me voit pleurer, mais cette fois je suis sûr qu’elle sent que c’est bien différent. « J’irai pas avec toi. »
« C’est pas une question d’argent ou de truc matériel ! Ça n’a rien à voir avec ça… T’es incapable d’accepter mon amnésie Fernando, t’es la personne que j’aime le plus au monde et même toi t’en ai incapable, comment un gamin pourrait le faire hein ? Il va me détester tout comme tu me détestes pour avoir eu cet accident ! » Je suis dos à elle à nouveau. Je préfère ne pas me retourner tout de suite. J’essaye de me contenir, de me calmer. J’essaye vraiment, mais c’est trop dur. J’en peux plus. Ma respiration s’accelère, mon poux s’emballe. Mes larmes coulent à flot. Je ne fais plus aucun effort pour les retenir. Et puis, je ne tiens plus. J’explose. D’un coup de main je renverse tous les cadres photos présents sur la commode: nos plus beaux moments, nos plus beaux souvenirs. « Je te déteste pour dire des choses pareils. Je te déteste pour tout gâcher. » Je hurle, je suis hors de moi. Je lui fais peur, je le sais, mais j’en ai rien à faire. À mes yeux, elle mérite tout ce qui lui arrive, elle n’a qu’a assumer ses choix.
J’ouvre précipitemment tous mes tiroirs. Sous ses yeux, sans un mot, j’attrape quelques unes de mes affaires que je balance sans réfléchir dans mon sac de sport.
Sujet: Re: « Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny Mar 15 Jan - 20:42
« Please don’t go away. I need you now and I’ll hold on to it don’t you let it pass you by. Please don't go away. »
Un rictus, un petit rire mesquin de la part de Fernando, il se retourna vers la rouquine, son regard rempli de haine, elle ne put s’empêcher de trembler, de pleurer un peu plus, ne supportant de ne plus voir une once d’amour, d’avoir perdu celui qu’elle aimait. Une larme roula sur le visage du jeune homme, une larme de haine, de dégoût, une larme comme Kai n’en avais jamais vu sur son visage. Il n'était plus du tout le même, il était devenu comme étranger soudainement. « J’irai pas avec toi. ». Les mots de Fernando résonnait encore et encore, ils se cognaient dans la boite crânienne de Kai, il n’irait pas avec elle, il ne l’aiderait pas, il ne la soutiendrait pas… et là, son ventre se tordait de douleur, elle aurait pu le vomir ce gosse tellement elle était mal à cet instant, il allait la laisser dans cet état… et elle, elle ne pouvait pas agir sans lui, ce n’était pas des conneries d’un romantisme mielleux exacerbé, non, elle ne pouvait vraiment pas, elle ne voulait vraiment pas.
La rouquine tenta alors de lui expliquer l’une des raisons les plus importantes ; son amnésie. Mais Fernando s’était mis dos à elle, retenant sa colère, pas loin d’exploser. Elle entendait son pou - à lui- s’accélérer, elle devinait que le sang brûlait dans ses veines. Il se mit alors à pleurer, tout comme elle, il était en sanglot, des sanglots qui le firent craquer, péter un câble. Il fracassa tous les cadres, souvenirs d’un bonheur qui semblait maintenant bien loin, à des années lumières. « Je te déteste pour dire des choses pareils. Je te déteste pour tout gâcher. ». Pour dire des choses pareilles et tout gâcher ? N’avait-elle pas raison dans ce qu’elle disait ? Avait-il accepté son amnésie, ne l’avait-il pas fuit pendant des jours à cause d’un cauchemar. Oui, elle gâchait tout, elle gâchait ce qui pour un couple était censé être merveilleux mais, elle ne voulait pas gâcher l’enfance d’un gamin, elle ne voulait pas créer un mini elle, être aussi inutile et détestable que sa mère. Ne pouvait-il pas comprendre ça ? Lui qui avait eu un monstre de père ? Un enfant méritait mieux qu'elle, Fernando serait un excellent père, elle n'en doutait pas, mais, elle, ce gosse lui cracherait dessus.
Elle tremblait de peur, elle tremblait à cause de ses sanglots. Et lui, il ouvrit alors les tiroirs, sous ses yeux, de foutant bien d’elle, de son regard de détresse, de la douleur qu’il lui procurait. Il attrapa un sac de sport dans lequel il jeta ses affaires sans réfléchir. La demoiselle Bonistaw l’observait faire, incapable de prononcer le moindre mot, tout était bloqué dans sa gorge, comme les sanglots. Elle ne pouvait pas non plus se relever, s’accrocher à lui et le supplier de rester parce qu’elle savait d’ores et déjà qu’il ne le ferait, il ne serait plus jamais là pour elle, il ne poserait plus jamais un regard amoureux sur elle, il n’aurait à son égard que du mépris, elle en était persuadée et tout ce qu’elle pouvait faire c’était capituler et se laisser mourir.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: « Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny Jeu 24 Jan - 23:15
Fuir, c’est tout ce que m’inspire l’instant. Fuir très loin, loin de Kai, de cette Kai qui n’est pas mienne, qui n’est plus mienne, cette Kai que je déteste si fort tout à coup. Cette Kai qui me rappelle tant celle qui faisait battre mon coeur chaque jour. Cette fille, avec qui j’ai vécu de si beau moment, a exactement le même visage que celle qui vient de me briser le coeur. L’évidence de leur appartenance l’une à l’autre m’empêche de la regarder. Ces deux facettes, l’une que j’aime et l’autre que je déteste. Je ne peux pas la regarder, non. Parce que je verrai sa souffrance, et là, ça me rappelerait trop celle dont je suis amoureux. Mais celle aussi qui ne veut pas de mon enfant.
Je déchire presque mes vêtements vu la puissance avec laquelle je jette tout dans mon sac. J’entends sa respiration haletante, j’entends ses sanglots, et le silence. J’ai presque envie de lui hurler dessus à nouveau, de lui dire d’arrêter de pleurer, de disparaître. Mais non, c’est à moi de disparaître, de lui montrer qu’elle m’a blessé au point que je ne puisse plus rester. C’est à moi de me dépêcher et de quitter cet pièce, ce loft qui était sensé être notre nid d’amour. C’est à moi de retourner chez moi, mon vrai chez moi. Celui que je n’aurai jamais du quitter. J’y étais bien. J’ai cru qu’en vivant ensemble, on franchissait un cap, qu’on serait prêt à franchir les autres, dans un futur proche ou lointain. Mais apparemment, il n’y avait que moi qui y était préparé. Il n’y avait que moi qui en avait envie.
Je ferme le zip du sac. Je la mets sur mon épaule et je prends ma veste. Je marque une pause, toujours dos à la rousse. J’inspire profondément. Je reste là, quelques secondes sans bouger, sentant la tension monter dans la pièce. Je retiens des larmes, encore. Je me retourne. Je regarde Kai. Allongée sur le lit, dévastée, elle n’a plus rien de celle qui m’offrait le plus beau sourire que j’ai connu chaque jour. Elle n’est plus l’ombre d’elle même. La voir comme ça me fend le coeur, encore plus. J’aimerais courir vers elle, la serrer contre moi. J’aimerais l’embrasser, lui dire que ça va aller. J’aimerais qu’elle m’offre un de ces sourires encore une fois, une dernière fois. J’aimerais qu’on soit heureux, comme avant. « Je... » Les mots ne suivent plus. J’ai l’impression de tomber, de perdre l’équilibre, que le sol se dérobe sous mes pieds et que je n’ai aucun pouvoir. « Je... Kai... J’suis... J’suis dé... » Mon regard se reporte sur sa main, sur ce foutu test, sur ce résultat positif. Et j’me souviens alors de toute la raison de mon pétage de plomb. Et j’comprends toujours pas. Pourquoi elle n’en veut pas ? Pourquoi ne serait-ce qu’imaginer d’avoir un enfant avec moi puisse la mettre dans un tel état ? Mon coeur se sert encore un peu plus, alors que je ne pensais plus que ce soit possible.
Je ramasse l’une de nos photos. C’était au parc, il faisait beau. Nos sourires traduissent notre bonheur passé, c’en est presque indecent. « Y avait de la place pour lui sur ces photos. » dis-je la voix tremblante. J’attrape mes clés et mon portable et je quitte la pièce, sans plus un mot. Et c’est tout. C’est tout.
Sujet: Re: « Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny
« Et le monde, autour de nous, s'effondrait.» cette expression ne peut pas avoir du sens à nos yeux. Non, elle ne peut pas avoir du sens avant que le monde, réellement, s'effondre sous nos pieds. - Kai & Ferny