Stylo à la main. Une feuille posée sur un cahier. Un sourire amusé. Et les effluves du chocolat chaud qui venait jusqu’à mes narines. « Et voilà les garçons vos chocolats chauds. ». Je regardais ma mère poser les deux tasses. La remerciant avec un beau sourire. « Qu’est-ce que vous devez recopier cette fois ? ». Ma mère nous regarda tour à tour Mattia et moi. Elle avait son petit sourire amusé. Ça faisait longtemps qu’elle avait abandonné l’idée de crier. Mattia et moi on était puni à peu près chaque jour. Des lignes à recopier. Parce qu’on était inséparables. Et qu’ensemble on faisait tout un tas de bêtise. [color:f6cc=#98D420
]« Je ne dois pas bavarder en classe. ». Je regardais ma mère avec un sourire. Histoire d’être sûre qu’elle ne crie pas. Oui, parce que quand même j’avais exagérer. Elle n’avait pas abandonné l’idée de crier. Pas totalement du moins. Et quand le mois dernier, on avait eu une punition concernant les sarbacanes, elle n’avait pas aimé. Elle avait crié. J’avais été puni. Alors, je n’avais pas envie que ce soit à nouveau le cas. « Bande de pipelette vous êtes pire que des filles ! ». Mattia prit alors un air outré. Avec ses moustaches de chocolat chaud. Il croisa les bras sur sa poitrine avec une moue boudeuse. « Mais non, on n’est pas filles nous ! Elles sont chiantes les filles ! ». Ah oui oui, à cette époque on partageait tous les deux cet avis. Elle voulait toujours rester toutes propres. Elles étaient sages. Elles ne montaient pas dans les arbres. Elles ne jouaient pas à la guerre. « Ouais on est pas des filles ! Et la maitresse, elle dit que des bêtises parce que pour une fois, on ne parlait pas ! ». Pour une fois. Les mots de trop. Ma mère explosa littéralement de rire. « Pourquoi tu ris maman ? Mattia il peut rester dormir ? » . Oui, je ne demandais pas du tout ça presque tous les soirs. Pas du tout. Bon d‘accord si. Mais j’y pouvais rien. Mattia c’était mon meilleur copain. Et on était toujours fourré ensemble. Personne n’était capable de nous séparer. Ni à l’école. Ni en dehors. On passait notre temps à faire des conneries ensemble. Et nos parents avaient fini par s’y faire. « Ce week-end mon chéri mais, je suis désolé, en semaine Mattia doit dormir chez lui. Et tu ne peux pas non plus allez dormir chez lui ». Et là d’un même mouvement, on se mit à bouder. Les bras croisés à nouveau. Soufflant en même temps. Et oui, on savait qu’après notre punition on allait passer du temps à s’éclater. Du temps à faire des conneries. Mais on en voulait toujours plus.

✤ ✤ ✤

Je regardais mon meilleur ami. Avec des yeux ronds. Il était sérieux là ? Lui, il se tapait Ella ? Il sortait avec la sœur du prof de sport ? La sexy blonde, reine pour mettre des râteaux à tout le monde ? Ce n’était pas une blague ? « J’y crois pas, comment tu fais putain ! Cette nana a foutu des râteaux aux joueurs de l’équipe de football, aux intellos aussi et aux squatteurs aussi. Personne n’a jamais pu sortir avec la jolie blonde. Et toi t’arrives comme une fleur et paf ! Elle tombe dans tes bras ! ». Je n’en revenais pas. Il avait toujours eu de la chance avec les nanas. Ella n’était pas du genre populaire. Mais putain elle était bandante. Franchement au lycée, il y avait pas mal de boudins quand même. Avec la graisse qui sors de leur jean slim. Vision écœurante. Une créature comme Ella, ça faisait du bien aux yeux. Attention, je ne disais pas là que je la piquerais à Mattia. Surtout qu’il allait devoir affronter Clarke. Ça je lui laissais bien volontiers. Oui, parce que ce prof, il n’aimait pas trop que je fasse le bordel en cours. Ce que je comprenais. Mais je n’arrêtais pour autant. Et ce malgré le fait que je n’étais pas nul. « Putain, je capte vraiment pas, c’est quoi ton secret ! Dis-le moi mec ait pitié. Regarde, Emily m’a largué pour une nana et là, je viens d’apprendre qu’Amber m’a toujours pris pour un con, sérieux, j’ai besoin d’aide. ». Ahah, mes histoires d’amour. Emily avait été ma première fois. Mon premier amour. La plus sexy des brunes que j’avais pu voir. Du moins à cette époque. Et j’étais fou amoureux d’elle. Et elle… eu je sais pas. Mais, après plusieurs mois, huit je crois, elle m’avait largué. Désolé Kavi t’es un mec bien mais, c’est ce dont j’ai besoin, tu as révélé m’a vraie nature. Et quelques jours après je la retrouvais en couple avec une nana. Non mais sérieux ! Comment j’étais censé le prendre ? Oui, je l’avais plutôt mal vécu. Et puis plus récemment Amber. Jolie Amber. Tout allait bien entre nous. Est-ce que je l’aimais ? Ça me fait mal au cul de le dire mais, oui. Elle non, c’était certain. Son père était militaire. Et elle m’a annoncé quelques jours auparavant qu’elle partait. Qu’elle déménageait. Bon ça, c’était de la malchance. Mais elle le savait depuis le début de notre relation. Elle savait qu’elle me quitterait parce qu’elle partait. Et elle avait osé me dire j’ai passé deux mois super avec toi, t’es vraiment cool comme mec, j’espère qu’on se reverra. Meuf évite ça quoi! J’ai un cœur. Et là t’y marche dessus. Non mais, qu’on me dise pas que les mecs sont des connards. Les filles sont des connasses aussi ! « Déprime pas Kavi, Amber était chiante. ». Je lançais un regard noir à Mattia. Lui il avait un sourire amusé. C’est vrai qu’Amber, il ne l’aimait pas. « Regarde qui arrive, je vais vous laisser. On se retrouve après les maths. »[/color]. Oui, non Ella arrivait. Je n’avais pas envie de tenir la chandelle.

✤ ✤ ✤

Je m’étalais sur le canapé. Mode larve. C’était enfin la fin de la journée. J’avais eu rien que trois heures de colles aujourd’hui. Pas trois prof différent. Journée de merde quoi. Je prenais la télécommande. Alors que ma mère venait s’installer juste en face de moi. Sur le fauteuil. « Trois heures de colle Kavi… ». Ma mère était calme. Parce qu’elle avait toujours favorisé la conversation. Elle et moi on se disait tout. On n’avait rien à se cacher. Et surtout on partageait nos points de vues. On s’écoutait. « Ouais, je sais, j’abuse. ». Oui, je pouvais bien reconnaitre ça. Je n’avais jamais été un ange. Et bon à trop faire le con, c’est vrai que j’abusais un peu. « C’est le moins que l’on puisse dire oui… ». Elle souffla. Ça me faisait mal de la voir comme ça. Si dépitée. De ne pas voir sa fierté habituelle. Parce que ma mère, son avis comptait. Ma mère je l’admirais. Ma mère qui avait quitté l’Inde pour me garder. Pour ne pas déshonorer sa famille. Elle était venue installée à Arrowsic. Elle était partie de rien. Pour m’offrir tout ce dont je rêvais. Pour m’ouvrir une vie aussi belle que possible. Et là, je lisais comme de la déception dans ses yeux. Et je n’aimais pas du tout. Je culpabilisais. Je m’en voulais. « Oh m’man, m’en veut pas je t’en prie. C’est bon je vais me calmer, m’man. ». Je me relevais pour m’approcher du fauteuil. Pour pouvoir la prendre dans mes bras. Personne ne me touchait comme ma mère ne me touchait. C’était certain. C’était une femme exceptionnelle. Et ce n’était pas étonnant qu’elle soit aussi reconnue dans cette petite ville. Parce que personne ne pouvait lui en vouloir. Personne ne pouvait ne pas l’aimer. Et je ne savais même pas comment mon père avait fait pour la laisser partir. Ma mère, il n’y avait pas une femme plus précieuse qu’elle. Complexe d’Œdipe ? Ouais mon cul. Elle était juste fantastique fallait le reconnaître. « Je voudrais simplement que tu penses un peu à tes études mon ange, j’aimerais que tu prennes ta vie en main, parce que faire rire tes camarades, faire le clown, ça ne va vraiment pas t’aider à avoir un avenir. Et je veux, j’exige que tu ais un bel avenir. ». Elle embrassa mon front. Pour ma mère, je restais un petit garçon. Et non, elle n’avait jamais cessée de me prendre dans ses bras. De m’ébouriffer les cheveux. De m’embrasser le front. De m’appeler moustique. La seule chose qu’elle ne faisait plus c’était peut-être de me border. Et quand même, tant mieux. « Promis maman, j’aurais mon diplôme et j’irais à la fac. ». Ce n’était jamais des paroles en l’air mes promesses. Et elle le savait. Fallait sérieusement que je me mette à bosser. Surtout que j’arrête de faire le con. Et que je trouve ce que je désirais faire de ma vie. Dans quel métier ma grande gueule et mon incapacité à supporter la solitude allait pouvoir me servir. Ouais, chaud à trouver.

✤ ✤ ✤

Je jetais ma couette à l’autre bout du lit. Décidant de me relever. Deux heures du matin. Pas moyen de dormir. Encore une insomnie. Encore une nuit où sans savoir pourquoi je ne trouvais pas le sommeil. J’affrontais mes pensées. Mes doutes. Ma solitude. Cette solitude que je fuyais constamment. Cette solitude que je ne supportais pas. Parce que précisément je ne pouvais plus fuir mes pensées. Oui, un cercle vicieux. Je prenais alors un stylo. Une feuille blanche. Et comme à mon habitude je me mettais à écrire, naturellement. Sans que je puisse vraiment contrôler cette envie. J’avais besoin de mettre des mots sur ce que je ressentais. Sur ce vide en moi. Ce manque qui m’envahissait. Cette sensation de ne pas être complet. Je ne comprenais pas. Comment cet homme a-t-il fait pour ne pas se battre pour ma mère ? Qui était-il ? Pourquoi n’a-t-il jamais cherché à me voir ? J’ai un nom. Un nom qui ne me dit rien. Le nom de l’homme qui m’a filé la moitié de son ADN. Le nom de l’homme dont je ne veux rien savoir. Et dont j’ai besoin de tout savoir. Je n’ai jamais cherché à le rencontrer. A lui parler. Je pensais que ça ne me manquerait jamais. Mais, plus les années passent plus j’ai besoin de savoir. De comprendre. J’ai besoin de le voir en face. De lui craché ma rancune. De lui craché ma colère. De lui rendre la vie impossible. Parce que je n’ai jamais demandé à ressentir ça. Un mal d’un tel violence. Je n’ai jamais voulu ressentir l’absence de sa présence. J’ai besoin d’avoir sa version. De quitter les bras bienveillants de ma mère pour affronter sa vérité. Sa cruauté. Quelle idée j’ai eu de faire des recherches sur lui ? Pourquoi ce soir encore c’est pour lui que je perds mon temps ? Pourquoi j’écris sur lui ? Lui, qui n’a rien à faire de mon existence. Maman n’a jamais su refaire sa vie sans lui. Elle n’a jamais fréquenté d’autres hommes. Je n’ai jamais vu ma mère heureuse et amoureuse. Qui est-il pour lui briser le cœur de la sorte ? Qui était-il pour se permettre d’être aussi lâche ? (…) et qui suis-je pour lui en vouloir autant ?
Après plusieurs longues heures. Après quatre longues heures, je planquais mes feuilles. Dans un vieux classeur. Avant d’aller me recoucher. Je ne voulais pas que quelqu’un tombe sur ce que j’avais écrit ce soir. Ni les autres soirs. Je ne voulais pas que quelqu’un sache que j’écrivais. Pas même Mattia.

✤ ✤ ✤

Elle était partie ce matin. Avec son adorable sourire. Ses cheveux étaient magnifiquement et soigneusement tressés. Moi j’étais sur le canapé. Avec mon portable. En caleçon. Mode rien à foutre c’est le week-end. Et je lui avais souhaité une bonne journée. Avec un simple sourire. J’avais agi le plus naturellement du monde. Sans penser que c’était la dernière fois que je la voyais. La dernière fois que je pouvais admirer son doux sourire. J’avais agi sans penser que je pouvais la perdre. J’avais oublié que la vie était fragile et instable. Que ça n’arrivait pas qu’aux autres. Et que la mort pouvait frapper à tout instant. Qu’un putain d’enculé de chauffeur ivre pouvait lui faucher la vie. J’avais oublié que des gens étaient suffisamment cons pour prendre le volant en ayant trop bu. Oh oui, j’en voulais à ce connard lui aussi mort. Pour lui je ne pleurais pas. Lui j’irais cracher sur sa tombe. Lui j’irais la saccager. Les larmes inondaient mes joues. Ma mère. La seule femme pour qui je pleurais. Je voulais qu’elle me revienne. Je refusais l’idée qu’elle ne puisse plus respirer. Je refusais l’idée de ne plus la voir franchir la porte de la maison. De ne plus l’admirer avec sa robe turquoise qu’elle aimait tant. Je ne pouvais pas ne plus l’entendre chanter en indien le soir quand elle repassait. Je ne pouvais pas continuer sans elle. Trouver la force d’avancer. Son sourire c’était ma lumière. Son sourire c’était ce pourquoi je fuyais les emmerdes. J’avais besoin de sa douceur. De sa sagesse. De son amour. Ma vie ne pouvait pas être sans la sienne. Les genoux à terre. Écroulé par la tristesse. Je ne cessais pas de pleurer. Je devais me réveiller. Elle ne pouvait pas être morte. Elle ne pouvait pas et pourtant c’était le cas.

✤ ✤ ✤

Cela faisait quelques jours qu’on avait enterré maman. Et depuis sa mort, je n’avais plus le goût à rien. Je me sentais perdue constamment. Je ne savais plus bien ce que je devais faire ou non. Je n’étais chez moi nul part. Je ne me sentais pas à l’aise chez ma tante. Je séchais les cours. Parce que je ne les écoutais pas vraiment. Je faisais la fête pour tenter d’oublier. Je me laissais aller. Je perdais mon temps. Je perdais ma vie. Et ce matin j’avais la tête dans le cul. Parce que j’avais encore trop fêté hier soir. J’avais trop bu. J’avais trop consommé. Je crois que je m’étais tapé une nana. Du moins c’est ce qu’on m’avait dit. Je n’en avais pas le moindre souvenir. Et là, Mattia était face à moi. Alors que j’avais une gueule à quinze culs. « T’as foutu quoi hier pour être dans un état pareil ? ». Mattia, ça ne le faisait pas beaucoup rire. Son ton n’était pas celui de l’humour. Normal, il savait que je ne m’éclatais pas. Mais que je cherchais un moyen de fuir la réalité. « Chépu, s’en fout. ». Je mettais ma tête dans mes mains. Réponses insatisfaisante pour Mattia qui était plus têtu que n’importe qui. « Sans rire, tu dérailles complet là ! ». Nooooon, j’avais pas du tout remarqué. Je savais aussi que je faisais tout le contraire de ce que ma mère aurait voulu. Mais partir ne faisait pas parti du contrat. J’avais besoin qu’elle soit dans ma vie. Besoin qu’elle soit à mes côtés. Je voulais qu’on est notre chez nous. Je ne voulais pas d’une vie comme celle-ci. « Et alors ? Tu peux me dire où il est le problème ? J’ai juste besoin d’oublier… parce que je crève tellement j’ai mal ! Je crève de ne plus voir son sourire, si tu savais combien elle me manque, j’ai besoin d’elle Mattia, j’ai vraiment besoin d’elle ! ». J’hurlais sur mon meilleur ami. Mais, ce n’était pas contre lui. C’était contre la réalité de ma vie que j’hurlais. Le fait même de l’avoir perdu. J’hurlais pour ne pas pleurer. Pour ne pas me montrer faible. Mais en réalité, je l’étais. Oh oui vraiment. Je l’étais. Face à la mort, j’étais faible. Comme tout être humain. « Le problème ? Le problème c’est que tu te gâches et quitte à sortir un cliché, relève toi pour elle merde ! Imagine un seul instant qu’elle te regarde là, tu crois pas qu’elle rêverait de te foutre un coup de pied au cul ? J’ai perdu mon père, j’étais jeune certes mais, je sais ce que ça fait. Je sais qu’elle te manquera toujours, que tu auras toujours besoin d’elle mais, il faut que tu arrêtes tes conneries. ». Je ne croyais pas à une vie après la mort. Parce que je ne voyais pas comment ça pouvait s’organiser. Mais, il avait sans doute raison sur le fait qu’elle me manquerait toujours. Et il fallait que je me mette en tête que moi j’étais vivant. Que moi je devais avancer. Tellement facile à dire. Tellement dur à appliquer.

✤ ✤ ✤

Je claquais la porte. Jetant mon sac. Me jetant sur le canapé directement. Prenant la télécommande. Sortant le portable de la poche. Ma tante sorti de la cuisine. S’essuyant les mains dans un torchon. [color=#CA6946]« Kavi ! Combien de fois je t’ai dit de ne pas claquer la porte quand tu rentres ! »[color]. Quinze mille fois au moins. Comme elle m’avait dit de ne pas jeter mon sac. De faire mes devoirs avant de m’installer sur le canapé. Bref, comme si j’étais un petit garçon. « Désolé tata, j’oublie tout le temps. Mais, je voulais te demander, maman, elle t’a déjà parlé de mon père. ». A moi elle m’en avait parlé. Mais peut-être qu’elle avait fait des confidence à ma tante ? Après tout, ce n’était pas totalement impossible. Et puis, ma tante avait peut-être connu cet homme. « Rien de plus que ce que tu sais, il s’appelle Imran Johar, c’était son premier amour et si j’en crois les rumeurs, c’est un psychiatre aux méthodes un peu particulières. Depuis quand tu t’intéresses à ton père ? ». Elle se posta sur l’accoudoir. Me regardant droit dans les yeux. Depuis quand, depuis un petit moment. Et encore plus depuis que je savais qu’il était ici. Sans que je sache la raison. Et encore un peu plus depuis que maman était morte. J’avais besoin de me raccrocher à quelque chose. Et savoir pourquoi elle l’avait tant aimé. Pourquoi, elle avait tout fait pour moi. C’était quelque chose dont j’avais vraiment besoin. « C'est plutôt qui a besoin d'être psychanalyser, mais bon. Je trouve ça zarbi qu’il soit là. ». Ma tante haussa les épaules. Avant de se relever. « On dit bizarre jeune homme et si tu envisages d’aller le voir, réfléchis-y à deux fois avant de sonner à sa porte en criant que tu es son fils. ». Elle me regarda de façon très sérieuse. Ouais, pas de soucis. J’allais réfléchir ouais. « T’inquiète, tact et délicatesse c’est mon fort. ». Ma tante souffla avant de retourner dans la cuisine. Elle savait très bien que non. Comme elle savait que rien ne m’empêcherait d’aller le voir si je le décidais. Et puis, j’étais persuadé qu’il savait qui j’étais. Alors quel choc ça pourrait lui faire si je lui disais je suis ton fils. Aucun. Problème réglé.