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| Sujet: Puisse mes paroles t’aider à vivre. ▲ The End. Dim 13 Oct - 15:14 | |
| Il fixait sa main comme si c'était la première fois qu'il la découvrait. Comme si ce n'était pas la sienne. C'était nouveau, mais surtout sa main avait changé. Elle dévoilait des traits plus accentué que le temps s'était empressé de faire. La peau était loin d'être douce, sur la paume de sa main cette tâche d'encres coulais jusqu'au long de ses poignets traçant ainsi un léger chemin. Cette image n'avait rien d'étrangère au fond. Cette image était un rappel. Le lourd rappel d'un souvenir qui depuis un moment semblait avoir trouvé sa place dans le tréfonds de son esprit. Ce n'était pas de l'encre qui, 9 ans plus tôt coulé le long de ses doigts. Non, c'était du sang. Du sang, le sien, celui de sa soeur. Imran, à l'époque, avait fait une tentative de suicide arrachant les morceaux de vases avec lesquelles il avait tué accidentellement sa petite-soeur pour se couper les veines. Il n'était pas mort, physiquement, mais son esprit était plus vide que jamais. Il avait perdu la mémoire aussi aisément qu'il avait perdu sa mère et sa soeur. Automatiquement, Imran se leva de son fauteuil. Il sentie que quelque chose était en train de se produire. Il s'était levé tellement vite que son fauteuil se renversa, mais il ne put resté longtemps debout. La force lui manqua pour une raison qui était évidente. Cherchant à rester debout, Imran s'appuya sur son bureau, basculant de part et d'autres les objets qui étaient là. Une statuette se fracassa au sol, suivit d'un stylo plume en argent qui désormais roulaient le long du parquet.
Imran serra les poings alors qu'une affreuse douleur s'empara de lui. Une douleur qui grandissait un peu plus à chaque seconde. Ses bras tremblé, mais il ne bougeait pas. Il retenait son souffle, pour éviter d'hurler. Il sentait son corps tremblé. Sa force le quittait peu à peu. L'espace d'une seconde, il crut que la douleur dans sa poitrine s'était affaibli, mais non. Cela réapparu, plus fort, plus dur à tel point que par automatisme Imran posa sa main sur son coeur, serrant comme si il avait le pouvoir d'arracher se muscle qui était là.
Il senti alors un de ses genoux contre le sol. Il tombait, il le sentait, mais il était incapable de fermer les yeux. Au contraire, ses yeux étaient grands ouverts captant chaque souvenir qui défilait devant lui. Lavanya quittant l'Inde au loin de lui. Il s'entendait hurler son nom le long de la route boueuse qui se trouvait le long de sa maison. Il revoyait les câlins que lui offrait sa mère tendrement et son rire si expressif. Tous ces après-midis après à se battre contre ceux qui osaient toucher à sa petite-soeur. Les disputes avec son père. Ces longues années à se cacher derrière les études pour éviter d'affronter le monde réel. Les notes de piano qu'il jouait avant les examens finaux.
Les soirées dans toute l'Inde parce qu'il était incapable de travailler. Ce besoin de vouloir profiter du moment présent. Ce sourie qui ne le quitter jamais quand il pouvait rendre les gens heureux.
Il s'accrochait à son bureau, mais très vite il se rendit compte que sa main glissée et que son corps tombait littéralement. Il sentie une larme, puis d'autres et un léger cri de douleur le tortura un moment de plus. Je t'aime. La voix de Minissha parvint alors à ses oreilles. Il voyait là ce souvenir qu'il avait perdu. Cette belle déclaration auquel il n'avait pas répondu et qui avait laissé Minissha le coeur brisé. Il revoyait ce qui pour lui était leurs premières rencontres, alors que ce ne n'était le cas. Ce souffle d'émotions le fit pleurer davantage, c'était presque plus douloureux que son coeur. Imran pleurait sans pouvoir s'arrêter. Il revoyait chaque expression de son visage, ces sourires, ces larmes. Comme il regrettait. D'avoir perdu tant de choses, d'avoir raté tant de choses. Il se revoyait alors de nouveau devant l'autel. Ce sourire crétin sur le visage, blaguant avec un ami sur le temps que pouvez prendre une femme à se préparer. Et puis la soeur de Minissha qui entre soudain, le regard qu'elle avait posé sur Imran avant de laisser échapper de ses lèvres que Minissha était morte.
Oh, qu'il aurait aimé qu'aujourd'hui ce souvenir soit différent. Il frappa son poing contre le sol, laissant échapper un nouveau soupir. La mort était là, la salope. Elle avait fait tant de dégâts. Elle l'avait guetté et avec le destin avait joué un sal jeu. Elle avait emporté sa famille, lui avait retiré tout humanitée, l'avait rendu odieux et monstrueux au point de briser le coeur de Minissha jusqu'à l'inexistence même de ce coeur. La mort l'avait frappé tellement de fois. Son coeur, eux. L'accident de voiture, cette putain d'accident de voiture. Pas ce camion qui avait tué Minissha, non. Cette décapotable rouge bondé de lycéen qui l'avait écrasé alors qu'il sortait d'un café. Cet accident qui avait fait comprendre à Minissha à quel point elle aimait son Imran. Ce putain d'accident, peut-être que c'était ça le signe.
Il aurait dû mourir là. Peut-être que même Lavanya serait en vie aujourd'hui.
Non, il ne devait pas. Il ne devait pas penser à Kavi, il ne devait pas penser à son unique fils et pourtant il le revoyait. Il sera davantage les points. Alors que la vie le quitta, Imran tenta de dire quelques choses, mais mots furent étouffé par des grognements de douleurs. Les yeux toujours ouvert, les dernières larmes collèrent alors que sa joue toucha la moquette de son bureau. La tâche d'encre dans la paume de sa main désormais dévoilé ne coulait plus. Le coeur d'Imran ralentissait de plus en plus.
Incapable de fixer autre chose que ce qu'il y avait devant lui, il eut l'impression que tout d'un coup les choses étaient d'une tranquillité sans faille. Il voyait en face de lui la porte de son bureau, fermé comme à chaque fois. Il ne ressentait plus rien. Ni aucune haine, ni aucune colère. Il était juste... triste. Si triste de devoir quitter ce monde. Qui avait dit que cela serait facile ? C'était ce qu'il voulait, mais il savait qu'il n'avait juste pas ajouté le facteur Kavi. Son fils vivrait sans père. Sans père, sans ce soutient tant nécessaire à la survie de ce monde. Et puis, ce n'était pas le seul. Il le savait. D'autre avait touché son coeur et son être lui qui se disait intouchable. Il le méritait. Il méritait de mourir ainsi, il méritait de mourir avec de tel regret. Mais au fond, était-ce la bonne chose à faire ? Alors que sa respiration s'éteignait, il entendit le rire de ceux qui n'étaient plus là. Luana se fit entendre dans sa tête comme si elle l'attendait de l'autre côté, parce qu'il savait qu'il ne rejoindrait jamais sa cher Minissha au paradis, il était voué à l'enfer. Il n'avait plus peur maintenant. Une étrange chaleur l'envahit soudain. Il ne put s'empêcher de sourire, d'essayer de sourire.
Il aurait aimé donner sa vie à Minissha, mais il allait se contenter de donner sa vie pour le monde.
Oui, ce monde. Il avait fait des choses contre celui-ci, alors, partir, c'était comme libérer le monde d'un énorme fardeau. Il senti un frisson le parcourir alors que la vue devenait moins claire. Etait-ce Quinn qui avait ouvert la fenêtre pour prendre un livre en cachette ? Où Kai, qui venait lui passer le bonjour pour raconter sa journée sans s'arrêter.
Etait-ce Kavi, devant la porte ? Son unique fils allait-il le haïr ? La vie s’envolait au loin, alors qu’une feuille s’envola jusqu’à l’entrée de la pièce. Le temps venait de s’arrêter, marquant à jamais la fin d’un être qui n’avait aucun respect pour lui-même. Il se haïssait, il se détestait. Mais malgré toute la haine de ce monde, les cœurs débordent toujours d’amour. Et on pouvait lire, sur cette page blanche, que l’amour qu’Imran portait aux autres était plus grand que la haine qu’il se portait à lui-même.
Johar. L’histoire d’un nom. A mon fils, Kavi. Le dernier rayon d’espoir dans le long et sombre couloir de ma vie. Puisse mes confessions t’éclairer dans la vie, comme tu l’as fait pour moi. Puisse mes paroles t’aider à vivre.
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