Je ne pourrai jamais cacher que mon enfance n'avait rien d'un conte de fées. On sourit constamment alors qu'à l'intérieur de nous se trouve une âme détruite n'attendant qu'une chose : une lueur d'espoir qui pourrait la libérer de sa souffrance. Et je ne pourrai pas non plus dire que ma vie actuelle m'est satisfaisante. Je vis dans l'instabilité mais j'essaie de devenir quelqu'un de meilleur, malgré tout obstacle se présentant. Je n'ai jamais eu de famille. Enfin si, mais après la séparation de mes parents, tout avait changé. Je crois bien que je ne suis le résultat que d'une "erreur" commise par deux adolescents, jeunes et cons. A cause de cette erreur, j'ai dû être la fille qui ne ressemblait pas aux autres, la fille qui restait toujours seule, la fille qui n'avait pas d'amis et qui restait dans son coin, seule. Charles, mon père  et Davina, ma mère n'ont rien du couple parfait. Quelques mois seulement après leur union, ils ont commencé à la regretter. Chose normale quand un mariage n'est que question d'argent. Les deux familles, Leroy et Ross voulaient s'unir pour créer leur propre empire et ainsi arriver à ce qu'ils désiraient tant : avoir le pouvoir. Ils avaient tout bien programmé pour cela. Ce qu'ils ne semblaient pas avoir programmé par contre, c'était ce conflit dû à un mariage basé sur une affaire d'argent et de pouvoir. La chasse au pouvoir, le respect et les sentiments aux oubliettes, c'était un peu ça. J'étais née en Novembre, tout d'un jour parfait. Les deux familles s'étaient réunies pour fêter ma naissance, ils semblaient tous si heureux de compter un nouveau membre parmi eux. Ma mère ne me racontait souvent que ce qu'il y avait de bon dans sa relation avec Charles, mon père. J'avais appris ce qui était considéré comme "mauvais" par d'autres personnes, ces langues qui aiment perturber l'existence tranquille des gens. Bon, comme dit plus tôt, il n'a pas fallu beaucoup pour que mes parents se séparent. Je suis née en Novembre et en Février, alors que je n'avais que quatre mois, mes parents se séparèrent. J'ai vécu toutes mes premières années avec ma mère, à Paris. J'étais une vraie petite parisienne et j'adorai la ville ! Je n'avais jamais revu mon père, je ne gardais aucun souvenir de lui et ma mère n'en parlais pas beaucoup. Quand je lui posais des questions sur lui, elle restait silencieuse et elle affichait une moue qui ne me plaisait guère. Du coup, j'évitais d'en parler. Quand j'avais eu mes six ans, ma mère avait toujours vingt trois ans. Elle s'était mariée bien trop jeune et me "supporter" pendant toutes ces années a toujours été très difficile. Heureusement, ses parents ne l'ont pas délaissée, à sa surprise. Elle pensait que ses parents n'allaient pas rompre leur lien avec la famille Ross et qu'ils allaient l'abandonner elle, mais non, ce qui l'aida un peu. Ma mère était forte, elle avait essayé de continuer ses études en économie et me laissait très souvent chez ma grand mère. Je ne la voyais souvent que pendant les week ends mais j'arrivai à comprendre cela. Ma vie n'était pas pour autant heureuse. A l'école, la maîtresse nous demandait de parler de notre famille et il me semble que j'étais la seule à ne pas avoir eu de père et cette dernière évitait d'insister avec moi quand il s'agissait de famille. Apparemment, elle savait ce qui s'était passé. Je ne comprenais pas pourquoi les gens pensaient que c'était une mauvaise chose et jusqu'à nos jours, je ne le comprends toujours pas. On aurait presque dit que ma mère n'était pas appréciée ou que quelque chose se passait que je ne connaissais pas. Je ne posais pas de questions. Je restais seule. J'étais une enfant réservée et j'appréciais bien cela. Par contre, ma mère n'était jamais satisfaite quand elle me disait si je m'étais faite des amis ou pas et que je lui répondais « Non maman, ils sont tous méchants. » Elle s'énervait très rapidement, quand je lui disais ça. En remarquant que ça se répétait constamment, elle était allée à la direction leur exprimer comment elle n'était pas du tout satisfaite d'eux. Ils étaient bien sûrs qu'ils n'étaient pas les seuls à commettre une faute et que leur pédagogie était bien plus qu'excellente ce qui les poussa à dire à ma mère que si elle n'était pas satisfaite, elle pouvait très bien me faire changer d'école et voir s'il y aura un changement quant à mon comportement. Elle ne tarda pas à appliquer ceci. Rien ne changea. C'était là où elle avait commencé à s'inquiéter pour moi. Elle avait délaissé son travail quand j'eus dix ans et passait son temps à me surveiller. J'en devenais malade. En plus de cela, elle m'affligeait des sessions chez un psychiatre. Je n'étais pas folle, je le savais, je n'aimais juste pas être autour d'autres personnes. Plus les années passèrent, plus ma mère perdit espoir en l'affaire "Adélaïde devenir plus sociale", c'était quelque chose de perdu d'avance. Elle reprit son travail et cette fois, ce dernier demandait des voyages très fréquents. Elle se rendait souvent en Amérique, en Angleterre, en Chine ... Elle bougeait constamment. Le jour où j'avais fêté mes 15 ans, alors que je venais de souffler mes bougies et que mes grand parents étaient présents avec moi, ma mère revint d'Amérique avec un homme. Les questions commencèrent à se poser. « Qui est cet homme ? Pourquoi ne nous as-tu pas prévenus ? » Moi, je restai silencieuse. Je crois qu'avec tous ces mois passés sans elle et mon habitude à vivre sans elle me laissait indifférente à ce qui pouvait bien lui arriver ou à ce qui lui arrivait dans sa vie personnelle comme dans sa vie tout court. C'était mon nouveau père, d'après elle. Et ce n'était qu'en cette période que j'avais le plus entendu parlé de mon vrai père. Je n'appréciais pas tout ce qui se passait autour de moi. L'homme, qui s'appelait Dan, voulait retourner en Amérique, là où il pouvait mieux diriger ses affaires. Je fus donc obligée d'aller avec eux. Les bizarreries ne se sont pas arrêtées ici, non. Quelques semaines de passées en Amérique, à Los Angeles, ma mère commence à recevoir des appels de l'avocat de mon père biologique disant que comme quoi, elle n'avait pas le droit d'emmener la fille de Charles, moi, en Amérique sans l'autorisation du père. Amérique ou France, je ne voyais pas où était le problème, il était toujours loin de moi et je ne l'avais jamais connu. D'une façon ou d'une autre, il tenait à ce que je revienne en France ou à ce que j'aille habiter avec lui. Bien évidemment, ma mère refusa cette "offre". Oui, car en plus d'employer un avocat qui lui disait qu'il ne lui était pas permis de m'éloigner du père, il lui avait proposé, la voyant refuser de me ramener en France, une somme d'argent. J'avais oublié de préciser que ma mère et Dan sont allés en Amérique juste en recherche d'un peu d'espoir vu que leur situation financière n'allait pas vraiment bien. Quand je vivais avec mes grands parents, ça allait, ils nous aidaient un peu mais ma mère à elle seule ne pouvait pas vraiment faire grand chose. Maintenant qu'elle s'était décidée de mener une vie loin de ses parents et qu'elle refusait le moindre centime d'eux, ça devenait difficile, oui ... Et cette offre aurait été une bonne affaire, mais elle l'avait refusée. Refusée et ne voulait plus jamais en reparler mais voilà que Charles ne s'était pas contenté d'une réponse négative de la part de son ex-épouse. Il est très vite passé aux menaces une fois qu'il a su que son avocat n'avait aucune chance de me ramener avec lui étant donné qu'il n'avait jamais été présent dans ma vie et que le juge n'ira pas jusqu'à me donner à lui comme ça, alors que je le connais à peine. Dan, au début n'en savait rien sur l'offre. Mon père l'avait contacté après avoir réussi à avoir ses coordonnées. Et il a eu ce qu'il voulait ! Dan, tout comme mon père, valorisait beaucoup trop l'argent. Il a profité du moment où j'ai commencé à avoir confiance en lui pour m'emmener en France voir mes grands parents. Ceci n'était qu'un mensonge. En vérité, il m'emmenait à Londres, chez mon père. Ce fut à cet instant, que l'enfer commença. J'avais passé une semaine avec mon père dans un des hôtels "chics" de Londres. Je ne comprenais pas trop ce qui m'attendait quand on m'avait dit que l'on allait quitter l'hôtel. Je n'avais presque pas parlé à mon père pendant cette semaine. Il essayait de m'impressionner, de me faire découvrir la ville, de me rendre habituée aux airs plutôt sinistres de Londres ... Je préférai les moments que je passais avec ma mère mais apparemment, ici, je n'avais pas le choix. Entre moi et ma mère, un océan. Je me demandais très souvent comment elle se portait, si cette décision soudaine de Dan l'avait affectée ou si l'argent qu'elle avait eu en échange l'a laissé m'oublier. J'espérai aussi que ces mauvais scénarios ne soient pas les vrais parce que je n'avais aucune envie de voir la personne en laquelle j'avais confiance le plus me trahir. Après l'hôtel, j'ai du habiter avec une femme que je ne connaissais pas. A vrai dire je ne connaissais personne ... Elle était sensée prendre soin de moi, me surveiller ... Il avait aussi chargé un de ses nombreux chauffeurs de m'emmener à ma nouvelle école le matin et de venir me chercher quand les cours prenaient fin. Cette routine me rendait malade. Solution ? Mauvais amis. Tout avait commencé à Londres, oui. Je suis entrée dans la cour des grands alors qu'il ne fallait pas le faire. Mon comportement a très vite changé et je suis passée de la gentille fille sage à celle qui n'en fait qu'à sa tête. Ce que je voulais ? Un peu plus d'attention. Mon père m'avait laissée dans cette maison avec une sorte de gardiens pour me surveiller, autant être prisonnière ... Je ne voyais pas de différence à part peut être le fait que je dormais dans un lit qui aurait pu coûter la voiture qu'avait ma mère à Los Angeles mais ça, ça ne m'importait pas. Je suis vite devenue le genre de personne à vouloir attirer le regard des autres à n'importe quel prix. J'avais commencé par sortir avec quelqu'un de bien plus âgé, ayant dépassé la vingtaine, 25 ans. C'était un dealer de drogue la nuit et un tatoueur le jour. Bien évidemment, personne n'était au courant de cette relation. Pas comme si quelqu'un s'intéressait.  (u.c)