Ted avait bien dit « Pas de conneries Astrée, je te fais confiance… ». Ouais…. Pas de connerie du tout, elle n’était pas du tout en train d’en faire une là… Mais remontons un peu le temps voulez-vous ?

Ted était parti pour accompagner son nouveau petit poulain à un tournoi de Tennis, Astrée se retrouvait donc seule dans cette grande maison. Elle n’avait pas tardé à prendre son portable pour envoyer un message qui ressemblait à peu près à ça « MATTIAAAA, AU SECOUR JE SUIS SEULE CHEZ MOI, viens dormir à la maison, je t’en supplie *yeux de biche* ». Oui, voilà le contenu du message et comme elle n’envisageait pas que son –presque- frère puisse refuser, elle avait d’ores et déjà préparé le repas. Et quel repas ! Chips à gogo, accompagnée de toast et saucisse d’apéritif ainsi que des bières –en premier lieu- et tout genre d’alcool fort –pour le second temps-. Bon, Astrée n’en prendrait pas une goutte mais ce n’était pas parce qu’elle ne pouvait pas boire qu’elle allait empêcher Mattia de boire. Après tout, un petit apéro à la maison ne faisait de mal à personne… si ça restait à la maison évidemment.

Mattia avait débarqué chez la brunette qui lui avait sauté dans les bras –comme d’habitude-. Ils avaient mis un film pourri dont ni l’un ni l’autre n’aurait su expliquer le scénario et s’étaient gavés de cochonnerie –et Mattia avait un tout petit peu –beaucoup- abusé sur l’alcool-. Ils avaient alors commencé à parler de leurs bêtises d’antan. Sonner chez les gens, la glissade sur le lac gelé ou plus récemment, le vol des lunettes au mec dans le bar –avec Kavi-. Et  puis, ils en étaient venu à parler de Noël, sans doute parce que c’était bientôt Noël. Astrée était montée pour enfiler son fabuleux costume de mère noël sur lequel elle avait craqué. Mattia avait balancé qu’il ne lui manquait que le traineau. Astrée –toujours habillée en mère Noël- avait traîné Mattia dehors, bouteille à la main et ils s’étaient retrouvés là : sur le parking du supermarché.

« Bon y’a pas les rennes mais avoue que c’est un traineau de la mort qui tue hein ! ». Astrée avait un sourire jusqu’aux oreilles en regardant sa fabuleuse idée : les caddies. Il ne tarda pas à insérer sa pièce pour en sortir un de la file. « Je suis sûre qu’il y a moyen de s’amuser avec ces petites merveilles… ». Elle lança un regard complice à Mattia, ils avaient l’un comme l’autre envie de s’amuser et uniquement de s’amuser ce soir…

Au moins, avec Astrée, je sais que tu ne te bourres pas la gueule. Bouteille à la main, les yeux farceurs, le visage amusé, Mattia pensa une seconde à ce que quelqu'un lui avait dit un jour. Il ne se souvenait plus qui l'avait dit; peut-être Ashton, peut-être Ella, peut-être quelqu'un d'autre. Qu'importe. En tout cas, cette personne avait rêvé. Le petit ange Astrée avait tout ce qu'il fallait en stock, et même si elle laissait le malheureux Mattia boire en solitaire, elle participait tout autant à la conversation -et à ses délires-. Quand on pense que certains prennent Astrouille pour un ange !!

A cette idée, Mattia leva les yeux au ciel. Franchement, ceux qui croyaient ça étaient aveugles. Vraiment aveugle. Non, parce que là, elle ne ressemblait pas à un ange, mais bien à Mère Noël avec son déguisement. Et elle riait aux éclats, avant même qu'il eut réussit à mettre cette fichue pièce dans le caddie. Pestant, contre ce trou trop petit pour insérer la pièce, Mattia essayait pour la quinzième fois -au moins- de la mettre dedans. « Bon y’a pas les rennes mais avoue que c’est un traineau de la mort qui tue hein ! ». Il se mit à rire, en jetant un bref coup d'oeil à son amie. Et là, comme par magie, alors qu'il regardait ailleurs, il réussit à insérer la petite pièce dans le trou. « Je suis sûre qu’il y a moyen de s’amuser avec ces petites merveilles… ». Fier de lui, Mattia retrouva son sourire.

Il but une gorgée de vodka-coca (c'était un mélange qu'il y avait dans cette petite bouteille; un simple petit mélange!!). Pouah, ça dégageait quand même! Il avait du -ou Astrée, il ne se souvenait plus de qui avait fait quoi- abuser un peu sur l'alcool. Toujours est-il que bouteille en mains, il fit reculer le caddie, et l'arrêta. Puis, il posa la bouteille dedans, et, se retourna vers Astrée. D'une voix très sérieuse -contrastant avec ses yeux brillants-, Mattia fit des gestes de valet. « Mère Noël, votre traineau est prêt. Comme vous pouvez le constater nous avons sélectionné une nouvelle race de rennes; ils sont invisibles. Mais ils sont bien là. » Il la délaissa alors, et s'approcha du devant du caddie, où il fit semblant de caresser un renne. « Celui-là, c'est Rodolphe. C'est sans doute le plus beau.. » Il se mit à rire, et se rapprocha d'elle. « Mère Noël, il n'y a plus qu'à installer ton derrière sur ce traineau, et à aller faire le tour du monde! » Sur ce, il joignit ses deux mains, comme pour l'aider à monter dans le « traineau ».

En mère Noël, dehors, par ce temps d’hiver, avec un ami complètement ivre et des caddies, avaient-elles déjà eu des idées aussi stupides ? Sans doute pas depuis un moment mais c’était tellement bon de se sentir vivante et de faire n’importe quoi, elle n’avait pas envie de réfléchir juste de s’amuser. Et Mattia était comme elle, bien lancé dans le délire. « Mère Noël, votre traineau est prêt. Comme vous pouvez le constater nous avons sélectionné une nouvelle race de rennes; ils sont invisibles. Mais ils sont bien là. ». Mattia alla alors à l’avant du caddie, caressant ses fameux rennes. Astrée ne tarda pas à le rejoindre et à caresser elle aussi ces fameux rennes, tout doux !  « Celui-là, c'est Rodolphe. C'est sans doute le plus beau... ». Astrée caressa Rodolphe avec un immense sourire. « Et il a l’air si affectueux ! Oh vous avez choisi là les meilleurs rennes, je sens que Noël sera parfait grâce à eux ! ». Elle déposa un baiser sur le front de Rodolphe avant de regarder Mattia, les yeux pétillants de folie –et ceux de Mattia brillant par l’alcool-. « Mère Noël, il n'y a plus qu'à installer ton derrière sur ce traineau, et à aller faire le tour du monde! ». Astrée éclata de rire tout en prenant la main de Mattia pour, comme il le disait, mettre son derrière sur son traineau.

« Et, tu nous amènes où comme ça ? ». Elle avait à peine finit sa phrase que déjà, Mattia avait commencé à courir, faisant avancer le caddie. Astrée riait aux éclats, même quand le jeune homme lâcha ce traineau de fortune, le permettant de continuer sa course en tournant sur lui-même sur ‘effet de la vitesse. Il s’arrêta un peu plus loin sur le parking alors qu’Astrée avait mal au ventre tant elle riait. Elle descendit du caddie pour le ramener jusqu’à Mattia qui la regardait avec un immense sourire.

Une fois à son niveau, elle lui tendit la bouteille de Coca-Vodka. « Un peu de carburant ne te feras pas de mal ! ». Elle aurait aimé le suivre, c’est vrai mais, si elle voulait s’amuser, ce n’était pas au risque de retrouver l’hôpital.  « Allez, à ton tour de monter, on va faire une ballade maintenant qu’on a testé le matériel ! ». Astrée se mit à rire en disant cela et encore plus en voyant Mattia galérer –quelque peu- à monter dans le caddie.

Astrée les avait donc fait quitter parking en caddie et arpenter les rues d’Arrowsic comme en hurlant comme ce n’était pas permis. « Cap, on va faire la grande descente dans la rue du Tea room ? ». Une grande descente, un dans le caddie, l’autre avec les pieds sur le « machin » pour mettre les pacs d’eau et … aucun moyen de freiner, génial non ?

Astrée et Mattia étaient complètement illuminés. En fait, le pire, c'était peut-être Astrée. Parce que lui, au moins, il avait l'excuse de l'alcool qui commençait à bouillonner doucement dans son sang, mais son amie, elle, n'avait rien de ça. Elle était très sobre, n'avait même pas une goutte d'alcool dans son sang, et pourtant, elle était encore plus cinglée que lui. Elle le suivait dans ses délires brillants, et caressait le soit-disant renne Rodolphe que Mattia avait attelé au traineau -ou plutôt au caddie-. « Et il a l’air si affectueux ! Oh vous avez choisi là les meilleurs rennes, je sens que Noël sera parfait grâce à eux ! ». Elle fit un baiser à Rodolphe -si, si, je vous jure, elle l'embrassait !!!-, et se retourna vers Mattia qui l'aida à s'installer dans le traineau.

« Et, tu nous amènes où comme ça ? ». Les yeux de Mattia pétillaient de bétises. Il lui adressa un grand, très grand sourire, et lâcha un « Au bout du monde! » en commençant à courir. Son genou allait beaucoup mieux. Il avait toujours mal, mais ce n'était que par moment. Et là, maintenant, tout allait bien. Ou peut-être que c'était simplement l'alcool qu'il avait ingurgité qui faisait se taire la douleur. Toujours est-il que Mattia fonçait comme un fou -malgré le poids d'astrée-; et heureusement pour lui qu'il tenait le traineau, car ça allait être certain; il n'aurait jamais tenu debout sans ça.. Il la lâcha alors, et se mit à exploser de rire en voyant Astrée finir sa course toute seule, tournant au dernier moment. Un peu plus, et le traineau allait se cracher par terre.
Mort de rire, il eut du mal à se calmer. Il aperçut rapidement une bouteille de coca-vodka devant lui. « Un peu de carburant ne te feras pas de mal ! » Il se mit à sourire, et attrapa la bouteille. Il en but une gorgée, puis deux, puis trois. « T'as raison, je commençais à manquer sérieusement de jus là!! » Il l'observa un instant et ouvrit de grands yeux quand La citrouille déclara. « Allez, à ton tour de monter, on va faire une ballade maintenant qu’on a testé le matériel ! ». Elle se mit à rire, et Mattia fit de même. « J'ai l'impression d'aller au cimetière! » fit-il alors en riant.

Il s'approcha du caddie. Il essaya de monter dedans. Il avait énormément de mal. Astrée dut l'aider pour qu'il réussisse -enfin- à poser son derrière dedans. « Cap, on va faire la grande descente dans la rue du Tea room ? ». Astrée était folle; c'était officiel. Mais cette folie, il l'aimait. En souriant, Mattia l'observa et hurla alors un . « CAPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPP!!!!!!!!!!!!!!!! » Il but alors une grosse gorgée de l'alcool -pour se donner du courage-; et cria encore plus. « Alllez ASTROUILLLLLLLLLLLEEEEEEE PLUS VITEEEEEEEEEEEE POUSSE POUSSE POUSSSSSSSEEEEEEEEEEEEEe »

Astrée savait bien que ce n’était une idée de génie que de faire ce qu’ils faisaient avec Mattia, elle n’avait pas l’alcool pour lui faire croire l’inverse. Elle voulait juste s’amuser, ne pas se prendre la tête et agir comme une enfant… elle n’avait pas besoin d’alcool pour s’amuser, elle savait juste qu’elle ne vivrait qu’une seule fois. Une seule fois, ça n’autorisait pas à avoir des regrets, ça n’autorisait pas à être trop sage comme ça n’autorisait pas à détruire sa vie. Elle ne buvait pas alors, s’ils allaient trop loin, elle savait quand s’arrêter mais là, pour le moment, tout allait au mieux. « T'as raison, je commençais à manquer sérieusement de jus là!! ». Astrée se mit à rire, Mattia lui ne se privait pas de l’alcool et il avait bien raison, après tout il ne buvait pas comme ça tous les jours. « J'ai l'impression d'aller au cimetière! ». Astrée se mit à rire, au cimetière ? Elle préférait autant l’éviter. « Oh crois-moi c’est pas pour ce soir mais ce qui est sûr c’est que ce ne sera qu’une raison de plus pour finir en enfer ! ». Astrée se mit à rire de nouveau. Ils avaient tous les deux eut le droit aux sermons sur le fait que s’ils n’étaient pas sage, Dieu allait les punir et ils iraient en enfer… au vue du nombre de conneries qu’ils avaient pu faire, ça ne leur avait jamais fait peur.

Enfin la jolie brunette poussant le caddie, elle eut « l’excellente » idée de proposer la descente de la rue du Tea room alors même qu’elle était bien pentue. « CAPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPP!!!!!!!!!!!!!!!! ». Il n’en fallait pas plus pour qu’Astrée se décide, après tout, au pire, ils tombaient du caddie, ils avaient de bleus mais c’était tout. A l’heure qu’il était Arrowsic était mort et personne ne roulait. « Alllez ASTROUILLLLLLLLLLLEEEEEEE PLUS VITEEEEEEEEEEEE POUSSE POUSSE POUSSSSSSSEEEEEEEEEEEEEe ». Astrée se mit à courir comme une folle dans le descente jusqu’à monter sur l’endroit destiné aux pacs d’eau –ou de lait-. Elle était debout à l’arrière, et Mattia dans le caddie, à l’avant.  Le chariot filait à pleine vitesse sans possibilité de le diriger ou de le freiner, Astrée avait pourtant les yeux grand ouvert et se mettait à hurler de joie.

Évidemment, sa bouche se ferma lorsque le chariot arriva à la fin de sa course pour se renverser sur le trottoir. « Quelques petits bobos mais ça valait le coup non ? ». Elle aida le blondinet à se relever avec un large sourire. Les dégâts n’étaient pas énormes, elle était juste éraflée. Avec Mattia, ils avaient franchement connu pire étant petits. « Ça va, t’as rien ? ». Elle voulait quand même s’en assurer, ne pas le rendre ne mille morceau à Ella.

Sans le vouloir, Mattia avait parler de mort. Il pouvait cependant trouver une excuse à son actif; se retrouver au fond d'un caddie, à aller dévaler une pente terrible -près de 10% quand même!- avec une folle qui conduit, ça donne la chair de poule! « Oh crois-moi c’est pas pour ce soir mais ce qui est sûr c’est que ce ne sera qu’une raison de plus pour finir en enfer ! ». Elle se mit à rire, et Mattia la suivit. Il ne pouvait dire le nombre de fois où ils avaient entendu des sermons, gamins, qui leur prédisaient une place directement en enfer. Comme l'avait toujours prétendu Mattia dans son fort intérieur; l'enfer, ce n'était QUE pour les salauds. Faire une place là-bas à une personne qui aimait sonner aux portes des maisons et fuir, ou à un gamin qui buvait un peu de trop n'avait aucun sens. Et si vraiment l'enfer était réservé à ces personnes-là, il était dans la merde.. Il avait de toute façon jamais eu le temps de se pencher sur la question; avec tout ce qu'ils avaient fait, si c'était vrai, c'était déjà bien trop tard.

Enfin, ça ne les empêchait pas de filer. Après avoir poussé le caddie du mieux qu'elle put, Astrouille finit par monter sur l'endroit destiné au pack de lait. Ils filaient à une vitesse monstrueuse. Assis dans le caddie, les mains accrochés sur le caddie, Il tenta de se relever un peu. Ce fut excellent. Il sentait le vent dans ses cheveux. Il sentait la vitesse lui foutre un peu les boules. Mais rapidement -trop rapidement-, le caddie freina de lui-même, et... vint heurter le trottoir sans que ni l'un ni l'autre ne puisse réagir. Et pof, ils finirent par de retrouver, tous les deux, au sol, complètement renversés.
Mort de rire, Mattia entendu son amie dire « Quelques petits bobos mais ça valait le coup non ? ». Elle était déjà debout, devant lui, et l'aida à se relever. « Ça va, t’as rien ? ». Ca va? Oh punaise! Bien sûr que ça n'allait pas ! Il grimaça alors, et fit un pas en avant, puis deux, puis trois en.. boitant. Son genou le faisait souffrir. Sa jambe était raide. Et tout ça n'était qu'un pur mensonge ! Il allait bien; il allait même divinement bien ! « Oh putain, ça fait trop mal! » Mais il pouvait bien mentir un peu à Astrée, et l'ennuyer. Il savait que la jeune femme serait triste, mais il pouvait bien la faire marcher un peu. Après tout, c'était fait pour ça les potes non? « Il me faut un remontant, vite ! » Et là, il baissa la tête vers le sol. Là, devant eux, étalée en mille morceaux se trouvait la bouteille. Cette fois, il pesta! Pour de bon! « Oh ma bouteille! » Il avait même l'intonation de la tristesse -il faut dire qu'il était triste; il n'avait plus rien à boire-. Et c'est là que le drame se produisit. Alors qu'il se moquait d'Astrée en prétextant être blessé, le voilà que Dieu le punit à sa façon. Comme un idiot, il se baissa, et ramassa un bout de verre... qu'il s'enfonça bien malheureusement dans la main. « aieeee!! » 

Descendre à toute allure et se fracasser sur un trottoir ! Non mais quelle excellente idée vraiment, surtout qu’Astrée n’était pas très habillée et si elle faisait la fière là, heureusement qu’elle n’avait eu que quelques égratignures mais bon, si elle n’avait pas l’excuse de l’alcool, elle avait celle d’être jeune. Elle ne pensait pas aux conséquences, pas maintenant, elle voulait juste s’amuser et cesser de réfléchir. Là, elle était juste morte de rire et occupé à aider Mattia à se relever, il n’allait tout de même pas rester étalé sur le bitume.

Elle s’assura alors que Mattia allait bien, qu’il n’avait rien mais ce dernier se mit à boiter avec une grimace atroce de douleur. « Oh putain, ça fait trop mal! ». Oh merde ! L’adolescente se sentit soudainement très conne et l’inquiétude se lisant dans ses yeux, elle allait lui proposer d’aller à l’hôpital et s’excuser au moins quinze mille fois jusqu’à ce qu’elle entende la réplique de Mattia. « Il me faut un remontant, vite ! ». Elle poussa un soupir de soulagement, elle savait dès à présent qu’il la faisait marché, s’il avait vraiment mal, il aurait plutôt eut tendance à insulter le monde entier. « Tu m’as fait peur espèce de… banane ! ». Elle se mit à rire, non, elle n’avait pas mieux comme insulte en stock.

Enfin Mattia déchanta rapidement en voyant l’état de la bouteille… explosée sur le sol ! En même temps, comment aurait-elle pu survivre à ça ? « Oh ma bouteille! ». Astrée eut un petit rire amusé, il faut dire que son meilleur ami avait presque l’air réellement attristé. « Elle n’a pas supporté le voyage je crois… ». Mattia se baissa alors pour ramasser un bout de verre et avant qu’Astrée ne lui fasse une réflexion sur le fait que c’était loin d’être une bonne idée, Mattia se l’enfonça dans la main. « aieeee!! » Astrée s’approcha alors de lui pour regarder de plus près ! Chouette, un bout de verre dans la main, du sang et son ami était complètement alcoolisé. « Ah bah voilà ! Au moins t’as plus à faire semblant ! Enfin, je suppose que tu es d’accord pour éviter d’aller à l’hôpital hein ? ». Elle était intimement persuadé que son meilleur ami ne voulait pas voir son tuteur venir le chercher et encore moins subir quelconque regard noir d’Ella. « Tu vas regarder au loin et me raconter un souvenir d’accord ? ». Avec un peu de chance, en détournant son attention elle parviendrait à retirer le bout de verre dans difficulté et après… il n’aurait cas se servir de son bonnet de père Noël en guise de pansement/mouchoir.

C'est fou comme une fois bourrée, tout devient différent. Un rien amuse tout le monde. Descendre une descente comme celle-là ne leur faisait même pas peur. Et puis, surtout, ils étaient capables de sortir des conneries comme pas permis! Du moins, Astrée était capable de sortir des conneries énormes -pas Mattia-. Par exemple, là, elle venait de sortir une insulte digne d'Astrée: « Tu m’as fait peur espèce de… banane ! ». Oui, la citrouille venait de l'insulter de banane. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle, elle n'était même pas bourrée! Enfin, l'alcool est volatil, peut-être que du coup, tout ce que Mattia a ingurgité, ça file dans les veines d'Astrée; ça expliquerait cette insulte digne d'un légume!

Toujours est-il qu'elle avait de la chance Astrée. Mattia était trop occupé à voir sa bouteille explosée au sol. Il mit d'ailleurs, avant de réfléchir une seconde, sa main dessus, et s'enfonça un bout de verre dans la main. Il hurla. Alors que ses yeux restaient rivés sur sa main, il vit Astrée se rapprocher et entendit alors « Ah bah voilà ! Au moins t’as plus à faire semblant ! Enfin, je suppose que tu es d’accord pour éviter d’aller à l’hôpital hein ? ». Relevant doucement le regard vers elle, Mattia se rappela alors que non, il ne voulait pas de ça. Ashton risquait de le tuer; quant à Ella, elle risquait de ne pas apprécier du tout cette petite virée. Il secoua la tête positivement, et eut un instant de lucidité pour se demander ce qu'ils allaient pouvoir faire. Mais Astrée eut une idée brillante. « Tu vas regarder au loin et me raconter un souvenir d’accord ? ». Il hocha une nouvelle fois la tête. Il ferma les yeux, et les rouvrit pour observa le loin le plus loin qu'il puisse. Et là, il se mit à divaguer.

« Je me souviens d'un jour chez toi, là-bas, en Arizona. J'étais venu pour une semaine. On avait joué aux voleurs et aux shériffs. On avait trouvé dans les affaires de ton père une petite étoile là. » De sa main libre, il pointa sa main sur son torse; là où normalement on collait l'étoile. Il se mit alors à sourire, se souvenant de tout ça. « On courrait dans les rues, à la recherche des voleurs. On se cachait derrière des arbres, on courrait après les gens qui passaient.. Et on a fini par se perdre! » En y repensant encore, il se mit à rire. Franchement, se perdre dans la ville d'Astrouille, il fallait le faire. « ton père et quelques uns des militaires qui étaient avec lui se sont mis à nous chercher partout! » Ils se revoyaient, amusé. Le pire dans cette histoire, c'est qu'à aucun moment les deux gamins se sont inquiétés. « On riait comme des fous, même si on était complètement perdu. Et quand ton père nous a retrouvé, on s'est pris une...AIIIIIIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Putain Astrée!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! » Il n'eut pas le temps de dire qu'ils s'étaient pris une soufflante terrible; Astrée venait de lui enlever le bout de verre. Il pissait un peu le sang. Il eut le reflexe de mettre sa main à.. sa bouche.

Et voilà qu’Astrée se retrouvait à jouer les infirmières, ça lui apprendrait à faire n’importe quoi avec un caddie. Enfin, ils avaient bien rigolé, espérons maintenant qu’il n’y ait pas besoin d’aller aux urgences pour la main de Mattia ! Elle lui avait donc demandé de regarder au loin et de lui raconter un souvenir. « Je me souviens d'un jour chez toi, là-bas, en Arizona. J'étais venu pour une semaine. On avait joué aux voleurs et aux shérifs. On avait trouvé dans les affaires de ton père une petite étoile là. ». Astrée eut un large sourire amusé, elle s’en souvenait aussi, il avait trouvé de quoi s’amuser pour la journée ! Pour une fois que c’était Mattia qui venait en Arizona et non elle qui allait à Arrowsic, ils avaient su s’amuser. « On courrait dans les rues, à la recherche des voleurs. On se cachait derrière des arbres, on courrait après les gens qui passaient... Et on a fini par se perdre! ». Astrée ne put s’empêcher de rire, ils se prenaient pour de vrais justiciers ! Heureusement qu’ils n’avaient pas trouvé de poneys en route, ils auraient été capable de les prendre pour que ça fasse « plus vrais ». « Ton père et quelques-uns des militaires qui étaient avec lui se sont mis à nous chercher partout! ». Oh ça oui et revenir à la maison accompagné par des militaires, ça avait quelque chose de carrément… flippant en y repensant mais tellement drôle pour des mômes de leur âge.  « On riait comme des fous, même si on était complètement perdu. Et quand ton père nous a retrouvé, on s'est pris une... AIIIIIIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Putain Astrée!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ». Oui elle venait de retirer le bout de verre d’un coup, d’un seul…

Maintenant il n’y avait plus de bout de verre mais Mattia pissait le sang et son premier réflexe fut de mettre sa main à la bouche sous le rire d’Astrée. Il ne pouvait pas attendre deux secondes qu’elle lui propose une autre solution que ce reflexe enfantin ? Elle retira son bonnet de mère Noël pour lui donner.  « Mets ça autour de ta main, ça sera peut-être mieux. ». Elle eut un sourire amusé, il devait avoir un goût ignoble dans la bouche maintenant.  « Après ça, on s’est pris une sacrée soufflante ! Je crois que j’en avais les oreilles rouges tellement ! Mais contre cette journée, c’était rien ! ». Elle se mit à rire à nouveau tout en regardant Mattia, espérant qu’il oublie la douleur vive qu’il avait connu. En même temps, ils n’avaient pas vraiment d’autres choix.

Astrée était une diablesse. Astrée était le mal-incarné. En quelques secondes, elle venait de passer du stade d'ange à diablesse. Elle venait clairement de brutaliser la main de son meilleur pote, en lui arrachant d'une façon tellement horrible ce bout de verre de sa chair. Et Mattia venait de hurler de douleur, pestant contre elle, et balançant même un gros mot, tellement la douleur lancinante lui lançait. Pour finir, il plaça même sa main à sa bouche, pour s'empêcher de pisser le sang. Il avait la désagréable impression qu'il était en train de se vider de son sang.
L'ancien tennisman était tellement captivé par son gros problème sanguinolant qu'il ne vit pas la jeune femme enlever son bonnet. Il la vit juste, à la fin, lui tendre ce bout de tissu. « Mets ça autour de ta main, ça sera peut-être mieux. » Il lui jeta un coup d'oeil, et attrapa son bonnet. Ce qui était étonnant; c'est qu'elle, elle avait un petit sourire, amusé sur son visage. Ahhh, elle l'énervait !!! Il lâcha alors son os -hum, sa main pardon. Elle se remit à saigner, et il la fourra du coup dans l'habit du vieux père Noël. « vas-y, rigole astrouille! C'est pas drôle! » fit-il en bougonnant un peu.

De sa main libre, il serra celle blessée dans son bout de tissu, et releva la tête vers Astrée. La jeune fille était dans ses pensées.  « Après ça, on s’est pris une sacrée soufflante ! Je crois que j’en avais les oreilles rouges tellement ! Mais contre cette journée, c’était rien ! ». Une soufflante? Une super journée? Mais c'était quand ça? Ahhhhhhhhhh! Enfin, Mattia comprit quand il entendit la jeune fille rire à nouveau. Il venait enfin d'atterrir sur terre. Oui, bien sûr qu'il se souvenait de tout ça. Il se remit à rire, oubliant complètement sa douleur. « ah, c'était super! Même si on ne faisait plus les fiers quand il nous avait retrouvé, je garde quand même le souvenir qu'être ramené, par des militaires, m'avait impressionné. J'avais l'impression d'être un des leurs ! » Entouré du père d'Astrée et de quelques uns de ses amis, en tenue militaire, Mattia avait eu l'impression, durant quelques instants d'avoir été un militaire aussi, et de rentrer, au camp, avec eux. Plus il repensait à cette journée, plus le jeune homme en riait encore. « N'empêche, tu te souviens, une heure après, j'avais entendu ton père et ses amis, assis dans le salon, à boire l'appéro, rire de notre aventure.. » A ce moment-là, Mattia avait halluciné. Il entendait le père d'Astrée rire de tout ça, alors qu'une heure plus tôt, il les avait tué. «  Et le pire dans tout ça, c'est que je crois bien que je serai pareil avec Lleyton... » Râler devant lui; rire derrière lui.