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Sujet: la reine et l'ourson, bercés de déraison. (lorcanou) Mar 12 Jan - 13:36
la reine et l'ourson
ft Lorcan & Marloe
Les mains dans son blouson, bien au fond des poches, le regard dévalant la petite rue qui s'anime. C'est un début de soirée froid et sec, mais bienheureux, où les jeunes gens semblent plus que jamais profiter du bonheur de reprendre enfin le contrôle de leur ville. Arrowsic fut, Arrowsic sera ; semblent dire ces visages lisses et souriants. Marloe en est bien moins sûre. Il est dur d'imaginer à un futur à ce qu'on a aimé quand son propre futur ne prend que de plus en plus de couleurs sombres. Une rafale fait soudain irruption dans la petite rue : elle caresse ses longues jambes et c'est maintenant qu'elle prend conscience de la connerie d'avoir mis une jupe. Une jupe. Elle la gardait peut-être depuis ses 14 ans spécialement pour ce soir, toujours est-il qu'elle n'est certainement même plus à la mode. Que faire, elle n'en a que faire. Dans un lieu comme celui-ci, elle compte seulement les secondes avant de se retrouver nez-à-nez avec un ancien camarade de lycée. C'est trop facile, elle est trop exposée. Elle veut se gratter l'oeil et ne se dérange pas pour le faire, réalisant trop tard à la trace grisâtre sur son doigt qu'elle avait mis du maquillage. Oui, elle a également mis du maquillage. Pourquoi ? Probablement pour paraître assez vieille pour passer au bar. Ou alors parce qu'elle attend justement de croiser quelqu'un, et que Lorcan arrive, et qu'on les voit ensemble, et que ses anciens amis cessent de la faire passer pour lesbienne auprès de toute la ville. Mais elle n'en a décidément que faire.
Il remonte la rue, elle peut l'apercevoir à sa silhouette un peu voutée. Marloe peut sentir les gens, percevoir les gens, les reconnaître à des détails pourtant insignifiants. Il lui a peut-être sauvé la vie, surement celle de sa mère. Venir, et mettre sa jupe, c'est tout bêtement dans l'esprit de Marloe la meilleure chose qu'elle puisse faire. Il n'a pas fallu longtemps à la jeune fille pour porter sur ses propres épaules le fardeau que Lorcan amène partout avec lui : il est en deuil, il est seul, qui plus est, il ne doit pas souvent voir de près une paire de nichons. Marloe n'est pas totalement là par envie, donc, une bienveillante indifférence se mêlant à son épique sens du devoir. Elle esquisse un sourire sans pour autant tenter un geste vers lui lorsqu'il arrive à sa hauteur. « Bonsoir, Lorcan ». Sa voix n'est pas habituellement douce, la vie parmi les pirates oblige, mais elle se force à l'apaiser. « Tu vas bien ? », le demande-elle celle fois-ci sincèrement, tant elle a tôt fait de s'inquiéter pour les autres.
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Sujet: Re: la reine et l'ourson, bercés de déraison. (lorcanou) Mer 13 Jan - 22:02
la reine et l'ourson
ft Lorcan & Marloe
« M'man, j'y vais ! » avertit Lorcan en dévalant l'escalier. Sa mère apparue dans le vestibule, une spatule dans la main et l'air peu disposée à laisser son fils s'en aller comme ça. « Quand même mon chéri, tu pouvais l'inviter ici au lieu de t'enfuir comme un voleur. » Lorcan se stoppa dans sa course juste devant la porte d'entrée, et répondit sans réfléchir. « C'est seulement la fille d'une patiente. » « Vous vous protégez j'espère. » « De... Quoi ? » Cette fois Lorcan se retourna franchement. Mais qu'est-ce qui se passait dans la tête de sa mère au juste ? « J'ai entendu les garçons parler de votre nouvelle voisine. » expliqua t-elle, un sourire plein de sous-entendus aux lèvres. « Maman, la voisine s'appelle Lucy et c'est pas elle que je vois ce soir ! » « Tu veux dire que cette Lucy et toi ?... » Lorcan cligna des yeux, scandalisé. Pas que c'était un scandale d'imaginer qu'il puisse avoir des tonnes de sexe non protégé avec Lucy, mais que sa mère l'imagine ? Dégoûtant. « Nous n'avons jamais eu cette conversation. »
Et sur ces mots, il prit la porte et s'enfuit loin de la maison et des suspicions vraiment dérangeantes de sa mère. Lorcan avait rendez-vous, ça c'était vrai. Mais on était loin d'un rencard, et encore moins avec sa voisine. Pourtant, même s'il la connaissait peu, Marloe lui avait confié la santé de sa mère. Et ça, ça tisse des liens. Plutôt solides.
Une fois en ville, il se rendit compte qu'il avait un peu d'avance sur l'heure prévue. Alors il se dirigea plus tranquillement vers le bar où Marloe lui avait donné rendez-vous. C'était étrange de se promener de nouveau dans les rues assombries. Pas effrayant, juste étrange. Ses soirées, Lorcan les passait à l'hôpital lorsqu'il était de garde, ou chez lui après avoir couché ses enfants. Fouler le pavé d'Arrowsic pour sortir avec quelqu'un c'était... étonnamment rafraîchissant. Une bouffée d'air dans son quotidien déprimant digne d'un quarantenaire divorcé.
C'est pour ça que quand Marloe lui avait proposé de sortir ensemble au bar, il avait accepté. Et c'est ainsi qu'il la retrouva, devant le Jack's Lounge. Un sourire aux lèvres et... vêtue d'une jupe.
« Hey. » la salua t-il en retour. « Je vais bien, si on oublie que ma mère m'a interrogé avant de me laisser partir comme quand j'étais ado et que je devais lui rendre des comptes. » Il la détailla de bas en haut, un sourire appréciateur aux lèves. « Et toi ? J'vois que la fée de la féminité s'est penchée sur ton lit pendant la nuit. » Avant de se faire cogner, il ajouta sur le ton de la confidence. « Ça te va bien. » Parce que c'était vrai et que ça faisait bizarre de la voir habillée en vraie jeune fille avec des seins et tout. Et non. Il n'avait pas pensé aux seins de Marloe. Il allait tout de suite effacer cette pensée. Jeune fille mineure ici. Elle n'avait même pas le droit de boire. Seule en tout cas. Accompagnée d'un adulte, il supposait qu'elle avait le droit. C'était ce qu'il était, l'adulte de la soirée. « Donc hm... on peut y aller ? » demanda t-il, avant de se raviser. « Attends, t'as un peu de maquillage là... » Du pouce, Lorcan s'affaira à essayer de gommer un peu la trace de maquillage qui avait débordé en haut de sa pommette, juste sous son œil.
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Sujet: Re: la reine et l'ourson, bercés de déraison. (lorcanou) Jeu 14 Jan - 19:48
la reine et l'ourson
ft Lorcan & Marloe
C'est que dans cet attirail, elle a quand même froid. Et pourtant le froid, le matin tôt sur le bateau, elle se l'est pris quelques fois dans la tronche. Mais une fois sur l'eau, le froid n'est plus le même, il est humide et brumeux, bref il est beau. Là, il n'allait pas tarder à neiger, s'en doutait-elle. Lorcan arrive et c'est tant mieux. Il a ce grand sourire accroché aux lèvres : Marloe ne pensait pas le voir si joyeux d'être là. Mais qu'il ait accepté si vite sa proposition l'a surprise aussi. Elle est jeune, elle le sait. C'est encore une enfant, et les enfants restent chez eux le soir, tandis que Lorcan est libre de faire ce qu'il veut, lui. Autant dire que lorsqu'il annonce que sa mère lui a demandé de lui rendre des comptes, la jeune femme étouffe un rire spontané. Elle se contente, les yeux levés vers lui, de lever un sourcil d'un air plutôt interrogateur. « Tu vis avec ta mère ? ». Son ton est bizarrement moqueur, alors que ce n'est pas forcément ce qu'elle voulait. Elle essaye donc de rectifier le tir. « Non, mais... Je sais que moi aussi, c'est pas dans ce sens là... », il fait une drôle de tête. Changer de sujet serait peut-être finalement plus efficace. Il s'en sort très bien lui-même là-dessus. Son sourire se mue, il devient différent quand il regarde ses jambes. Attends, il regarde encore, là, non ? « Et toi ? J'vois que la fée de la féminité s'est penchée sur ton lit pendant la nuit. » son visage se crispe déjà sous l'effet de la remarque, alors elle agite légèrement la tête pour recentrer le débat sur autre chose que sa prétendue féminité. « Ça te va bien. ». Voilà qui était peut-être plus génant, puisqu'il a officiellement dit ça en matant ses seins. Non elle ne rêve pas, cela s'est produit. Elle regarde un peu ailleurs et dit d'une manière qui se voulait tranquille mais qui trahit sa nervosité « Euh... merci. »
Elle ne sait pas si elle a toujours froid, en fin de compte. C'est pas que ce mec là, en train de lui faire des compliments, c'est pas que ça lui plaise, mais ça fait discrètement rosir ses joues toutes rondes de bébé. Elle ne se rappelle pas de la dernière fois qu'elle s'est fait complimenter, sincèrement, par un garçon. Au boulot, il y a bien du avoir des "joli petit cul" par-ci par-là, mais c'est pas tout à fait ce qui lui va le plus droit au coeur. Lorcan dirait pas un truc sur son cul, et c'est peut-être ça qu'elle apprécie dans sa compagnie. Il est certainement maladroit, mais son apparente délicatesse lui fait du bien. « Donc hm... on peut y aller ? », demande-t-il gentiment. « Oui ! », elle reste soulagée de la proposition. Elle redresse son sac sur son épaule mais s'arrête, stoppée par un contact froid sur sa joue. Elle reste pétrifiée. Quoi, il fait quoi, pourquoi est-ce qu'il la touche, c'est bizarre, gentil, peut-être, ou alors c'est une sorte de message, est-ce qu'il s'est rapproché d'elle ? oh mon dieu, elle dit quoi, elle ne sait pas, merci, ok, lâche-moi ? marloe recule d'un pas et grommelle un « Ah, merci » pas des plus reconnaissant. Elle tourne le pas et entre dans le bar, le sentant sur ses pas.
Le bar est plein, c'est samedi soir, l'ambiance est tamisée, il y a de nombreux couples et groupes d'amis. On s'entend assez mal. Elle cherche une place libre et repère une toute petite table dans un coin. C'est le rêve personnalisé : elle va pouvoir se faire discrète pour ne pas se faire voir de gens qu'elle connaîtrait. Elle se retourne et fait signe de la tête à Lorcan, pour qu'il repère l'endroit. Traversant la foule, elle finit par s'assoir sur le petit fauteuil et enlève son manteau. Elle le regarde, visiblement plus détendue. « On est quand même mieux ici. » ce qui pouvait tout à fait être interprété comme "on était pas bien dehors" mais tant pis, c'était dit. Elle enchaine rapidement. « Bon, tu bois quoi ? Une bière, du vin ? », tout en espérant secrètement qu'il n'allait pas vraiment commander du vin, parce qu'elle détestait ça. « Ca fait longtemps que je ne suis pas venue ici. Et toi, tu connais ? » dit-elle en jetant simultanément un coup d'oeil à la carte.
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Sujet: Re: la reine et l'ourson, bercés de déraison. (lorcanou) Sam 16 Jan - 19:33
la reine et l'ourson
ft Lorcan & Marloe
Marloe avait filé en arrière tel un saumon effarouché en lui maugréant un drôle de merci. Et sans un mot de plus, elle était entrée dans le bar. Il avait bouleté. Lorcan ne savait pas encore comment, mais il avait merdé. Sans doute un orgueil féminin du type me touche pas, mon maquillage est parfaitement bien dessiné, pauvre mec. Hé, un point pour elle, Lorcan était nul dès qu'il était question de fille. Il était un homme, qui avait épousé un homme, avec lequel il avait eu deux fils. Autant dire que dans sa vie, l’œstrogène n'était pas franchement mis à l'honneur.
A l'intérieur, le bar était animé. Verres qui s'entrechoquent, conversations bruyantes, fous rires alcoolisés, la totale. De son côté, Lorcan suivait Marloe, captant une signe de tête désignant une table bien planquée au fond de la salle. Là, ça ressemblait déjà plus à la fille pas bien exubérante qu'il connaissait. Sortir ? Oui, mais dans un coin pas trop exposé à la foule.
Une fois à table, il sourit, pas trop étonné par son « On est quand même mieux ici. » un tantinet soulagé. Après quoi la question de la commande déboula aussi sec. « Une bière, c'est parfait. » Et ça passait comme du petit lait. Pas comme le vin, et si ça pouvait inciter Marloe à se tenir à la bière, c'était un bonus dont il n'allait pas se priver. Sortir avec une jeunette de 19 ans, ça allait déjà la foutre mal côté rumeurs en ville. Si en plus il devait la traîner, totalement murgée à travers la ville au beau milieu de la nuit... Lorcan ne donnait pas cher de sa réputation. Pas que sa réputation lui importe tant que ça, mais il avait des enfants qui allaient à l'école, autrement dit : le temple du ragot. Tout commençait aux parents, pour être complètement déformé dans la bouche des petits, et ça se réglait joyeusement dans la cour de récré avant de finir en coup de fil et rendez-vous avec la maîtresse.
Bon, là il prévoyait large quand même.
Ce n'était qu'une innocente soirée avec la fille d'une patiente – avec laquelle sa mère le voyait déjà partager de folles de nuits de débauche, mais Lorcan ne pensait pas à ça non plus. Cette pensée rejoignit promptement sa consœur au sujet des seins de Marloe dans un recoin particulièrement sombre de son cerveau.
Dieu merci, Marloe l'aida à se remettre sur les rails. « Ca fait longtemps que je ne suis pas venue ici. Et toi, tu connais ? » Ça y est, c'était le moment de passer pour un vieux con. « Ça fait... » des années. « Pas mal de temps que je suis pas venu. Mais ouais je connais. » L'endroit avait pas mal changé depuis ses dernières visites, incluant quelques bitures en règles, et il peinait un peu à retrouver ses repères. Exit le bon vieux tenancier irlandais qui lui rappelait à chaque fois qu'il venait qu'ils partageait les même gènes de rouquins.
Sa réflexion dehors sur sa mère lui revint en tête, et il ajouta pendant qu'elle reluquait la carte. « Et non j'habite plus chez ma mère. J'ai amené mes enfants chez elle pour qu'ils passent la nuit chez papy et mamie, comme ça j'ai la nuit devant moi. » Attendez, qu'est-ce qu'il voulait dire par la nuit ? Et pourquoi ses pensées dérivaient systématiquement vers les sous entendus les plus déviants. Ciel, tout ça c'était la faute de sa mère et de ses insinuation perverses. « Pas que je veuille pas te ramener chez toi avant le matin. Y avait aucun sous-entendu, c'est juste que – j'ai du temps, ce soir. J'ai pas l'habitude d'avoir du temps. » se rattrapa t-il avec plus ou moins de réussite. Bon sang, ses habitudes de papa bien rangé allaient avoir sa peau avant la première gorgée de bière.
« Enfin bref, j'avais à peu près ton âge quand je me suis marié et que je suis parti de chez mes parents. » Sa vie n'avait strictement rien à voir avec celle de Marloe à l'époque. A son âge, Lorcan était un jeune homme parfaitement heureux et épanoui. Rien ne manquait à son bonheur, si bien qu'il avait commencé à construire sa propre famille beaucoup plus tôt que la moyenne. Il y avait bien eu des détracteurs à ses choix de vie (mariage homosexuel, beaucoup trop tôt, ah, et les enfants aussi !) mais il les avait superbement ignorés. « Et ça fait tellement vieux con de dire ça ''j'avais ton âge''. » Un rictus un poil gêné lui étira un coin de lèvre. « J'étais précoce, voilà. » Comme ça, ça faisait un peu moins troisième âge. « Maintenant si tu veux bien t'enfoncer un peu aussi, histoire de pas me laisser tout seul dans ma merde... » Et il lui piqua la carte dessus, à moitié concerné par son contenu.
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Sujet: Re: la reine et l'ourson, bercés de déraison. (lorcanou) Lun 18 Jan - 14:59
la reine et l'ourson
ft Lorcan & Marloe
La carte lui accapare son attention, c'est beaucoup plus facile de démarrer une soirée comme celle-là lorsqu'on a quelques chose d'utile sur laquelle concentrer son regard. Les bières proposées, leur prix, cela fait peut-être cinq ou six fois que Marloe les regarde, bientôt, elle pourra presque bosser ici. Tiens d'ailleurs, pourquoi ne s'est-elle jamais posé la question de travailler de nuit, dans un endroit comme celui-ci ? De toute manière elle ne dort presque jamais, et au moins, elle verrait des gens sympas. Mais jamais l'extérieur, se dit-elle, le contact de la mer et les embruns, parfois elle se sent un peu vivante grâce à ça. Bref, elle n'est absolument pas concentrée et se force à redescendre. Ce que Lorcan est en train de lui dire lui provoque un petit regardé peiné. Du moins compréhensif. Elle sait ce que c'est de ne plus avoir le temps pour s'occuper de soi. Un sourire lui permet de lui faire comprendre. Même si, à en juger par son attitude un peu tremblante, il n'était pas forcément à son aise ici. Et il n'était pas avec la meilleure des compagnies pour se détendre.
« Et non j'habite plus chez ma mère. J'ai amené mes enfants chez elle pour qu'ils passent la nuit chez papy et mamie, comme ça j'ai la nuit devant moi. ». La, quoi ? Marloe ne peut s'empêcher de tousser un peu. Réaction naturelle. C'est pas que... Non, mais c'est pas qu'il soit repoussant, Lorcan. Mais cette phrase, elle sonne bizarrement, et Marloe se trouve soulagée qu'il l'explique, elle qui allait choisir de ne plus parler jusqu'à ce qu'il change de sujet. Elle enchaine même, pour couvrir le rose qui pointe sur les joues de son interlocuteur, et des siennes par la même occasion. « J'imagine, avec un tel travail. », elle agite un peu la carte devant son visage, se rendant à peine compte qu'elle a, du coup, un peu chaud. « Je ne savais même pas que tu avais des enfants, à vrai dire. », le sous-entendu étant, tu ne fais pas si vieux, car Marloe, dans sa tête juste sortie de l'adolescence, s'image bien qu'avoir des enfants, c'est un truc de vieux. Cela dit, elle a déjà eu des surprises sur ce sujet là au cours de sa petite vie.
Le mariage, ça elle sait. Pourquoi, parce qu'Arrowsic est une petite ville et qu'elle bosse au port, entourée des hommes les plus bavards et les plus machos de l'univers, au moins. Donc, une histoire comme celle de Lorcan, c'est quelque chose qui tourne très vite, beaucoup trop vite. Maintenant qu'elle le connaît personnellement, elle est toujours agacée de ce genre de conversation irrespectueuse. Mais n'ira jamais lui en parler, parce que d'ailleurs, elle considère que parler de son mariage est une mauvaise idée, et puis elle n'a pas envie de parler de gens qui meurent, qui souffrent, ça suffit ces conneries. Elle est déterminée à se changer les idées en changeant celles de Lorcan, quitte à raconter n'importe quoi et surtout des choses inintéressantes. « Je bosse pas cette nuit. J'ai tout mon temps moi aussi, pour te regarder t'enfoncer ! », essayer l'humour : fait. C'est pas terrible, essayons autre chose. « Non mais, tu es loin d'être un vieux con. Et j'en fréquente, maintenant, des bons gros vieux connards. » ...voilà qu'elle recommençait à être vulgaire ! Oui mais ça l'énerve, elle a comme besoin de vider un peu son sac. En plus maintenant, elle n'a plus la carte pour s'occuper, elle ne sait plus quoi faire de ses mains, elle a envie de fumer une clope et donc c'est de plus en plus compliqué. « Pardon. » fait-elle en tirant sur une mèche de ses cheveux. « J'ai pris de mauvaises habitudes. Ma mère me dirait qu'on ne parle pas comme ça devant un monsieur », dit-elle en souriant, mi-tristement, mi-tendrement. (c) lokiddles