DOUBLE-COMPTE : Non, pas encore schizo'. MESSAGES : 62 ARRIVÉE : 16/02/2016
Sujet: sur un vélo on boit de l'eau, une fois sur terre on boit de la bière (mattia) Mer 2 Mar - 19:39
une fois sur terre on boit de la bière
THE WORLD IS A DANGEROUS PLACE TO LIVE; NOT BECAUSE OF THE PEOPLE WHO ARE EVIL, BUT BECAUSE OF THE PEOPLE WHO DON'T DO ANYTHING ABOUT IT. Δ ALBERT EINSTEIN
La lumière du jour a laissé place à la douceur de la nuit, qui peinture le ciel de mauve et d'orangée. C'est une belle soirée malgré le temps froid qui pourrait te garder gelé sur place, immobile. C'est pourquoi tu marches la tête basse, prenant bien soin de cacher ton nez dans ton foulard, et que tu gardes tes mains dans tes poches. Ayant deviné que le vent se lèverait en soirée, tu avais prévu le coup et avais opté pour tes souliers habituels, avec un jean foncé ainsi qu'un manteau assez chaud noir. Le capuchon de celui-ci se retrouvait au-dessus de ta tête et tu comptais tes pas jusqu'à destination afin d'oublier que tes joues étaient rougies par le froid. Certes, ce froid était désagréable, mais il n'était rien comparé à tout ce que tu avais vécu. Tu avais l'impression d'être à nouveau à la guerre, car tu avais l'habitude de foncer la tête baissée, ignorant que tu pouvais te mettre en danger. Heureusement pour toi, toutes tes idées de fous ne t'ont jamais coûté la vie. Ce qui aurait pu te la coûter est arrivée contre ton gré et d'une façon tellement inattendue que tu peines encore aujourd'hui à y croire. Mais bon, inutile de te repasser ce moment en boucle dans ta tête, ce n'était pas de ta faute : tu passeras par-dessus un jour. Enfin, tu l'espères.
Tu tournes le dernier coin de rue et arrive finalement à ta destination, le Jack's Lounge. Un bar plutôt sympa, depuis ton arrivée tu y as mis les pieds quelque fois pour oublier ce qui t'avais ramené au pays. L'ambiance était favorable au soirée entre potes et aux hommes au bar qui se saoulent la gueule pour oublier leur erreurs. Présenté de la sorte, cela peut paraître déprimant pour plusieurs. Cependant, tu y avais goût, à cette ambiance morose, peut-être après tout tu y avais pris goût car tu n'avais connu que ce genre d'ambiance dans ta vie. Mais bon, ce n'est pas le moment de t’apitoyer sur ton sort. Tu prends place au bar et salues le barman, vous pourriez vous décrire comme amis tellement il te voit. « La même chose que d'habitude, Barry. » Tu retires ton manteau pour uniquement garder sur toi ton chandail à manche longue noir et attend patiemment ta commande en jetant un coup d’œil à ton cellulaire. Il est 21h15, tu es en avance de quinze minutes à ton rendez-vous. Quoi de mieux de retrouver un ami qui a connu la même chose que toi dans une ambiance aussi morose pour vous recreuser dans le passé ? Ta bière se retrouve devant toi et tu prends une gorgée, te trouvant parfois tellement pathétique d'être si négatif.
Mattia devrait arriver dans les quinze prochaines minutes et pendant ce temps, tu repenses à votre rencontre. C'était il y a quelques temps, alors que tu étais en permission en Californie. C'était une soirée plutôt froide pour ce pays habituellement chaud et tu avais été te promener en soirée sur la plage, pour te rendre compte qu'il y avait un jeune homme fou qui se baignait dans ce froid. Tu n'avais pu t'empêcher de l'interpeller et de remarquer la marque sur son ventre lors de sa sortie de l'eau. « C'était un accident », t'avait-il dit. « Les médecins n'ont pas pu faire mieux pour réparer ça.. » Comme s'il essayait de se convaincre lui-même. Et tu avais tout compris. Le petit garçon en toi qui avait gardé toutes ces cicatrices du passé avaient saisi le sens de ces mots. Un appel à l'aide avait été entendu, comme ceux que tu lançais des années auparavant, et tu avais décidé de l'attraper. Tu n'avais pas eu cette chance, mais tu avais décidé de la donner à ce parfait inconnu. « Je veux seulement que tu saches que je suis là. » Tu lui avais balancé ces paroles et il les avait attrapés. Ainsi a commencé la conversation entre vous deux et c'est ainsi que vous avez découvert venir tous les deux du même trou perdu, Arrowsic. Cependant, il était temps pour toi de repartir. Cela faisait un moment que tu n'avais pas vu Mattia, mais comme tu savais qu'il était revenu au bercail comme toi, tu avais envie de le revoir. Pour parler, de vous, vos vies, et aussi de ce qu'était devenu cette ville. Tu pris une autre gorgée de bière, attendant que les minutes s'écoulent jusqu'à l'arrivée de ton ami.
Sujet: Re: sur un vélo on boit de l'eau, une fois sur terre on boit de la bière (mattia) Dim 6 Mar - 17:53
Tenant le visage de sa famille entre ses mains, Mattia laissa échapper un « Bonne soirée ma belle. » avant de venir échanger avec elle un long baiser. Il se rendait compte, chaque jour, de la chance qu'il avait d'être avec Ella. Il avait faillit plusieurs fois foutre toute sa vie en l'air, entraînant sa femme dans la tristesse. Heureusement pour lui, pour eux, il avait toujours eu cette chance d'avoir les bonnes personnes de son côté, l'aidant dans les pires moments. Il fit quelques pas pour s'éloigner d'elle, pendant qu'il fermait sa veste. « Appelle moi si jamais ça ne va pas. » Un petit sourire apparut sur son visage quand il vit l'expression de sa femme. Il savait qu'elle n'aimait pas ça ; il se préoccupait trop de sa maladie. Il avait peur qu'il lui arrive quoique ce soit durant son absence, et pourtant, il n'y avait aucune raison que ça se passe mal. Elle était traitée maintenant, et avait arrêté de trop user son cœur. N'empêche que malgré tout, la petite boule au ventre qu'avait Mattia ne le lâchait pas. Il allait garder son téléphone sur lui toute la soirée.
Après un dernier au revoir, il sortit de l'appartement. Dès qu'il passa la porte d'entrée, il fut saisi par le froid. Quand il faisait si glacial, il se demandait pourquoi ils avaient décidé de quitter la Californie, le soleil et les plages de sable fin pour revenir ici au pays des pingouins heureux. Il savait pourquoi ; ici, ils étaient heureux, et entourés. En marchant dans les rues d'Arrowsic, Mattia ne put s'empêcher de repenser à tout ce qu'il avait vécu. La vie n'avait pas été rose. La vie n'avait épargné personne ici. Et pourtant, malgré les cauchemars qu'il faisait depuis leur retour, il était heureux d'être revenu. Il se sentait bien là. Le jeune homme glissa ses mains dans ses poches, et haussa les épaules afin d'avoir le cou caché au maximum du froid glacial. Il ne tarda pas à arriver devant le Jack's Loudge. En poussant la porte, il se rappela sa première rencontre avec Skyler. Ca s'était passé en Californie, à des milliers de kilomètres d'ici. Il l'avait d'abord pris pour un fou, un type un peu bizarre qui l'abordait en lui parlant directement de son passé de maltraité. Comme à son habitude, Mattia avait esquivé avant de craquer, et d'avouer. Ils avaient super bien parlé, et s'étaient rendus compte qu'ils venaient du même village. Ca faisait un moment maintenant qu'il n'avait pas revu le soldat, alors quand il avait reçu ce petit sms, Mattia n'avait pas tardé à répondre : oui, il avait bien envie d'aller boire une petite bière avec lui.
En entrant dans le bar, il ne tarda pas à le reconnaître ; Skyler était là, attablé au bar, une bière juste devant lui. Il avait été facile à le reconnaître ; un militaire, même sans son treillis, avait cette coupe et cette tenue particulières. Il s'approcha alors de lui, un grand sourire se dessinant sur son visage. Arrivant par derrière, il posa une main sur son épaule, avant de lui lancer un « Hey !!! Salut Sky'! ». Il lui tendit la main, avant de poser ses fesses juste à côté de lui, au bar. Son regard posé sur son ami, Mattia trouva étrange de le revoir là, à Arrowsic. C'était la première fois qu'ils se voyaient dans leur ville d'origine. Plus jeunes, ils s'étaient peut-être rencontrés. Ils avaient sûrement soufferts en même temps du même mal, sans jamais se parler, sans jamais en parler. « Ca va ? » Mattia enleva son manteau, son écharpe, et eut une petite pensée pour Lleyton qui râlait toujours en mettant tout ça sur son dos. Le barman s'était rapproché d'eux, et d'un geste, Mattia montra la bière de son ami. Il voulait la même. Aussitôt, le barman s'activa. En le voyant partir sans faire aucun commentaire, Mattia se mit à rire. « C'est la toute première fois que je viens ici, que je commande une bière, et que je ne suis pas obligée de sortir ma fausse carte d'identité... » Il y a de cela quelques années, quand Mattia était au lycée, un ami lui avait fabriqué une fausse carte d'identité, prouvant qu'il avait bel et bien 21 ans, et qu'il avait le droit de consommer de l'alcool. Il s'était beaucoup servi de ce faux. Ca ne marchait pas toujours. Le patron le connaissait trop bien pour savoir qu'il n'était pas aussi âgé que ça, et pourtant Mattia essayait toujours. Mais maintenant, il avait bel et bien 21 ans, et ce faux était toujours dans son porte-feuille, en souvenirs.
sur un vélo on boit de l'eau, une fois sur terre on boit de la bière (mattia)