« Hey ! Vous êtes bien Zach Kingsley ? » Il se retourna et je fus alors sûre que c'était lui. Dire que ça faisait des semaines que j'essayais d'obtenir une interview de lui et voilà que je le croisais dans la rue. Je crus d'abord qu'il allait me rembarrer et partir mais il me sourit et s'avança vers moi. « Oui, c'est moi. Et vous êtes ? » « Harlow Heartkins, journaliste. » Il tendit sa main vers moi. « Enchanté Harlow. Tu veux aller boire un coup ? » Le fait que je sois journaliste ne semblait pas du tout le déranger alors je serrais sa main. « Va pour un verre. » Sans rien ajouter, il me fit signe de le suivre et entra dans le bar juste à côté. Je le suivis et je m'assis à côté de lui au comptoir. « Tu bois quoi poupée ? » « Je bois pas, je travaille. Ca fait un moment que j'essaye d'avoir une interview alors je compte pas laisser passer l'occasion. » « Tatatata ! Ce soir, on apprend à se connaître et je m'arrangerais pour que tu aies ton interview plus tard. Un Gin, ça te va ? » « Va pour le gin alors. » Je lui souris pendant qu'il commandait. Je m'attendais vraiment pas à ce qu'il se comporte comme ça. A vrai dire, je ne savais pas à quoi m'attendre, personne ne sait vraiment qui il est. Tout ce qui est sûr, c'est qu'il est célibataire. Je me surprends à penser que peut-être, je lui plait et que, comme il me plaît aussi, nous pourrions être ensemble. Mais non, il est un basketteur venant de commencer sa carrière et moi, je ne suis qu'une journaliste insignifiante. « Alors, parle-moi de toi jolie blonde. » « Alors, je viens d'un petit village du Maine dans lequel j'ai grandi avec ma sœur jumelle jusqu'à venir faire mes études à NYU. Et ça fait maintenant un an que j'ai eu mon diplôme et que je suis journaliste. » « Et ça fait combien de temps que tu essaies de me rencontrer ? » « Hum... Trois semaines à peu près ? Mais ne crois pas que je voulais te rencontrer, c'est mon directeur qui veut à tout prix une interview de toi. » Le barman apporte nos deux verres et il boit une gorgée. « Aoutch ! Et dire que j'espérais que tu me harcelais. » « Désolée mais je ne suis pas ce genre de fille. » Je bus une gorgée en essayant de faire le moins de bruit possible. « Quel genre de fille es-tu alors ? » Je souris et je passais la main dans mes cheveux. Ca ne faisait plus aucun doute, il me draguait. Et en plus, j'adorais ça. « A toi de le découvrir. » « J'en serais ravi. Et comme tu viens de me briser le coeur, j'ai décidé qu'il faudrait qu'on ait d'autres rendez-vous avant que tu aies ton interview. » « Quoi ? C'est pas du jeu ! Mais bon, puisque j'ai pas le choix... »
Nous nous sommes revus plusieurs fois avant de commencer à sortir ensemble. Notre relation a rapidement été médiatisée mais nous étions heureux, jeunes et amoureux.

J'entendis la porte claquer et je le vis entrer et s'affaler dans le canapé. « Tout va bien Zach ? » Il me semblait énervé et je ne voulais pas qu'il le soit. J'avais une nouvelle importante à lui faire partager et il fallait qu'il soit dans un état d'esprit normal pour que j'ose le faire. « Mouais... mon père m'est encore tombé dessus parce que j'ai pas fait beaucoup de points au dernier match. » « Ne t'occupes pas de ce qu'il dit, tu as été super comme toujours. » Je m'assis à côté de lui et il posa mes jambes sur les siennes. « Heureusement que nous sommes tous les deux parce que je sais pas ce que je ferais sans toi. » « A ce propos, il se pourrait que nous soyons un de plus... » C'était sorti tout seul. Je n'avais pas l'intention de l'annoncer comme ça mais, comme d'habitude, je n'avais pas contrôlé ma langue. « Qu'est-ce que tu veux dire ? » « Et bien, j'avais du retard alors j'ai décidé que je devrais faire un test... et il est positif. » C'était loin d'être prévu, nous n'avions jamais parlé d'avoir d'enfant ni même de notre futur en tant que couple. Nous ne faisions que profiter de notre amour et tout ça serait venu plus tard. « Tu veux dire que tu es enceinte ? » « Oui, je pense. » « Mais... je croyais qu'on se protégeait ! » Il commençait à s'énerver et je reculais alors mes jambes. Je n'aimais pas ça. J'avais beaucoup appréhendé sa réaction mais j'espérais quand même qu'il prendrait bien cette nouvelle. « Oui mais on est jamais assurés que le préservatif ne pète pas. Et apparemment, il y a un petit risque avec la pilule. » « A moins qu'en fait, tu aies arrêté de la prendre ta putain de pilule ! » J'étais choquée par la dureté de son ton mais surtout de ce dont il m'accusait. Je ne voyais pas du tout pourquoi j'aurais fait ça, ce bébé allait plus gâcher ma carrière qu'autre chose. « Je n'arrive pas à croire que tu me dises ça, je croyais qu'on se faisait confiance. » « Et moi, je n'arrive pas à croire que tu aies donné raison à mon père. Je pensais que tu étais différente ! » Les larmes commencèrent à couler sur mes joues et je n'osais plus rien dire. J'ignorais ce que son père lui avait dit mais je savais très bien qu'il ne m'aimait pas. « Je pense qu'il vaut mieux qu'on rompe. » Ce fut le coup de grâce. Je n'étais pour rien à ma grossesse et voila que c'était fini à cause de ça. Je ne pouvais pas y croire. Je fourrais ma tête entre mes genoux et je laissais couler les larmes. Je l'entendis se lever et partir vers la porte. « Garde l'appartement, j'enverrais quelqu'un chercher mes affaires. » Il se foutait de moi ou quoi ? Je me levais, pleurant toujours autant. « Mais j'en ai rien à faire de ton putain d'appartement ! T'es vraiment qu'un salop, un connard, un enculé... » Je m'arrêtais pour laisser échapper un sanglot. « J'arrive pas à croire que je sois tombé amoureuse de toi... » Je le vis hésiter mais il ouvrit la porte et sortit en claquant la porte. Je m'écroulais sur la canapé et je pleurais comme jamais je n'avais pleuré de toute ma vie.

Après ça, je suis restée plusieurs jours enfermée, à m'empiffrer de glace et de chocolat. Je n'arrivais pas à me faire à l'idée qu'il était parti, que c'était fini. Je ne me douchais plus, je ne sortais plus et je passais mon temps à pleurer. Puis, au bout du cinquième jour, j'ai décidé de rentrer chez moi auprès de ma famille et mes amis, que New York ne ferait que me faire du mal. Je suis donc allé demander à mon chef un arrangement et il m'a dit que je pourrais écrire de là-bas et lui envoyer mes articles. Je ne pensais pas qu'il serait aussi gentil mais je pense que je devais vraiment lui faire pitié. J'ai donc pris quelques affaires et j'ai pris le premier train qui passait. Je me suis retrouvée sur le pas de porte de ma soeur, espérant qu'elle me pardonnerait ces quatre ans passés loin l'une de l'autre. Heureusement, elle l'a fait - il faut dire que je devais faire pitié avec mes yeux rougis et ma seule valise. Cela fait un mois que je suis de retour à Arrowsic et que je vis avec ma soeur. J'essaye tant bien que mal d'oublier Zach mais la tache est dure et ce bebe grandissant dans mon ventre ne m'aide pas vraiment.