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 alcohol is my only friend.

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MessageSujet: alcohol is my only friend.   alcohol is my only friend. EmptyMer 23 Fév - 20:37


TROISIEME GROUPE . alcohol is my only friend.

Nathanael E. Hurtwood ♦♦ Cassiopea E. Sullivan ♦♦ Joy Calloway ♦♦ Lucy J. Holden
C'était une belle journée. On avait annoncé du soleil, des températures hautes pour la saison. Ces derniers jours, l'astre brillant avait déversé ses rayons brûlants sur la petite ville et les habitants avaient pris plaisir à se promener dans les rues sans leurs vestes. C'était une de ces journées ; belles, inconscientes. Savait-on seulement que, quelques heures plus tard, un message alarmant serait diffusé sur la chaîne nationale, annonçant que l'ouragan Ivan se dirigerait droit sur la Nouvelle-Angleterre ?


Joy, t'as l'habitude de l'endroit. Tu connais le patron comme s'il était ton meilleur ami. D'ailleurs, c'est un peu le cas, non ? Tu traines ici tous les weekends, et même la semaine, quant tu as envie d'oublier le coin perdu dans lequel tu vis. Arrowsic ? Une ville où l'action manque. Alors, l'action, c'est toi. Au lieu de rester coincée chez toi, même s'il pleut des cordes, tu décides de te rendre au bar. De mettre l'ambiance. Parce que c'est comme ça que tu es. Tu aimes le risque, tu le provoques. Ca, c'est jusqu'à ce que tu vois, à la télé du lounge, qu'un ouragan se dirige vers la ville, et qu'il faut se barricader. Attends, non... Elle est passée où ta bière ? Ca c'est de l'action ! T'as pris le pop-corn ?

Cher Lucy, ne t'a-t-on jamais dit que l'alcool amenait toujours les problèmes. C'est pas le mec affalé au fond de la pièce qui te dira le contraire. Ni la fille accoudée au bar et qui boit les paroles du présentateur météo. Toi, la tempête, tu t'en fiches. D'ailleurs, la tempête, elle a toujours été un peu en toi. Parfois, c'est comme ça, on se sent habitée d'une force, et on est presque soulagé que la réalité prenne la même direction. Et puis, tu es à l'abri, non ? Ouais, enfin... c'est ce que tu crois jusqu'à ce qu'une fenêtre éclate, des débris de verre venant s'enfoncer dans ton avant-bras.

Hey, c'est quoi ce bruit ? Tu te retournes précipitamment, Cassiopea. Tu croises le regard blessé de la jeune femme à la table derrière toi. Une vitre vient d'exploser, une branche d'arbre l'ayant percutée à cause des vents trop violents. C'est exactement ce qu'ils annonçaient à la télévision. Ils avaient dit de se barricader, non ? Pourquoi ils ne font rien ? Pourquoi personne ne réagit ? Tu as envie de prendre le contrôle de la situation. Surtout quand tu vois le sang perler sur la peau de la jeune fille. Tu te lèves et tu t'approches. Tu es sûre que tu es qualifiée pour ça ?

Bon, Nate. Tu déçois. Encore une fois, tu déçois. Tu es la risée de la ville, tu devrais avoir l'habitude. Et tu t'en fous. Pourtant, le retour de Celestine te touche. Les rumeurs te bousculent. Tout te perturbe, en fait. Surtout cette fille. Joy Calloway. Celle qui veut changer ton ex-femme, celle qui veut l'aider à t'oublier. Celle qui veut barrer votre mariage, votre passé, d'une croix bien noire. Et tu refuses. Le bruit de verre cassé ? Tu ne l'as presque pas entendu. Pourquoi l'aurais-tu entendu ? T'es égoïste, tu le sais. Là, tu n'as qu'une envie : dire à Joy de s'écarter. Ouais, mais il y a plus important, tu crois pas ?

Vous avez tous des réactions différentes, vous êtes tous animés par des sentiments différents. Et voilà que vous êtes enfermés au même endroit. Oh, bien sûr, vous pouvez sortir. Evidemment que vous le pouvez, mais qui se risquerait à se confronter à des vents de presque deux-cent kilomètres heure ? Allez, Joy, il faut profiter de l'action. Tu veux danser ? Nate, t'as encore envie d'un verre, non ? Lucy, ton bras te fait mal, pourquoi tu ne pleureras pas un coup ? Ah, Cassiopea, n'oublie pas de jouer à la petite héroïne... Enfin non. C'est vous qui décidez, en fait !
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MessageSujet: Re: alcohol is my only friend.   alcohol is my only friend. EmptyDim 27 Fév - 21:01



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C'était stupide, insensé, incompréhensible. Pourtant, j'avais bel et bien envie d'éclater de rire. D'un rire bruyant, disconvenant, déséquilibrant, perturbant. Ainsi allait ma vie depuis de belles et longues années ; j'étais celui qui était né à Arrowsic et qui y était entièrement condamné. J'étais celui qui semait le trouble, qui aimait la discorde ; ou, du moins, c'était cette réputation que je trainais, tel un poids attaché à la cheville, alors que tous mes agissements n'avaient jamais dépassé l'insolence d'un adolescent perturbé ou l'arrogance des questions d'un jeune garçon curieux. Cette soirée ne changeait rien à la donne. J'étais arrivé dans le bar une heure et des poussières plus tôt ; le barman m'avait accueilli avec un sourire condescendant pendant que je m'installais à la table du fond, passant une main dans ma crinière humidifiée par les énormes gouttes d'eau qui tombaient du ciel gris. La nuit était noire, le temps affreux, mais cela n'avait pas freiné mon envie de me perdre dans les gouttes d'alcool. C'était un comportement des plus dégradants, lorsque l'on connaissait le contrôle que l'alcool avait dans ma vie : ma mère en était absolument dépendante et je crois pouvoir affirmer sans me plaindre que si elle avait arrêté, j'aurais probablement pu faire quelque chose de mon existence.

Mais ce n'était guère le cas, et voilà que j'utilisais une précieuse soirée à faire comme elle. Je noyais mes problèmes dans les verres qui s'entassaient dans un coin de la table en bois. Je vidais d'un trait la dernière gorgée de whisky, brûlant tant il était mauvais, et reposais bruyamment le verre en embrassant le bar d'un regard circulaire. De là où j'étais installé, j'avais la possibilité d'observer le moindre des gestes, mais mon regard était indubitablement tourné dans la même direction depuis que j'étais entré. Joy Calloway se trouvait à quelques mètres et, mon cerveau avait beau être embué par la quantité d'alcool qui teintant mon sang, je n'étais pas suffisamment anesthésié pour oublier qui elle était et ce qu'elle tentait de faire. Je la vrillais d'un regard insistant depuis quelques minutes, lorsqu'un cri retentit un peu plus loin. Près des fenêtres. Mon attention fut alors attirée par une jeune femme qui se tenait le bras en laissant échapper d'horribles plaintes. Je ne compris pas ce qui venait d'arriver, et c'est pourquoi j'avais envie de rire. Mais j'eus soudainement froid, le vent s'engouffra dans les pans de mon blouson et l'air vivifiant de la nuit, humide et chargé d'une odeur qui me rappelait le sel de la mer, ne me prédit rien qui n'aille. Un nouveau coup d'œil dans la direction de l'agitation m'apprit qu'une branche d'arbre venait de briser une fenêtre, et que les débris de verre devaient être à l'origine du sang qui perlait du bras de la jeune femme qui avait poussé un cri. Je laissai échapper un grognement sonore, me redressant avec toute la force dont j'étais encore capable. Tout tournait, et je ne sais pas comment j'ai été capable de faire des pas dans la direction de la blessée, mais ce fut le cas. D'ailleurs, je n'avais pas été le seul à faire cet effort, puisque nous fûmes bientôt un petit groupe. « Il faudrait qu'on s'éloigne de là... » lançai-je d'une voix plus rauque encore qu'à l'ordinaire. D'ailleurs, elle me fit l'impression que j'étais un étranger ; les paroles sortaient de mes lèvres sans que je ne les sente s'écraser sur ma langue. Bon sang, combien de verres j'avais bu déjà ? « Oh non, pas toi ! » Un simple murmure agacé ; mon regard venait de croiser celui de Joy ; elle s'était également approchée pour assister la blessée. « Tiens, j'ai une idée... » repris-je, plus fort. « On va faire un sacrifice. Le Dieu du vent va sûrement s'arrêter. » Oui, j'avais définitivement bu quelques verres de trop : je ne contrôlais plus les mots. « Quoi que non. Il faudrait une vierge. Et t'es loin d'être vierge... » J'avalais la fin de la phrase, les mots étaient mâchés, mais l'intention était là. Pourquoi j'avais eu envie de rire, déjà ?
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MessageSujet: Re: alcohol is my only friend.   alcohol is my only friend. EmptyLun 28 Fév - 5:05


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Ce fichu ouragan m'avait définitivement prise au dépourvu, comme l'idiote que j'étais, je ne l'avais pas vu venir. Je ne travaillais pas et j'en avais profité pour dormir jusqu'en après-midi. Puis, par la suite j'avais filé sous la douche, je m'étais habillé plutôt simplement et sans même regarder la télévision, - comme habituellement je faisais toujours - j'étais tout de suite partie en direction chez Lola où nous avions passé l'après-midi à discuter. Ni elle ni moi n'étions encore au courant à ce moment. Ce n'est que par après que j'avais réalisé à quel point je m'étais mise dans le pétrin en sortant de mon petit chez-moi. Il devait être dix-neuf heures lorsque j'étais partie de chez ma meilleure amie et comme je n'avais toujours pas de voiture, je devais faire le retour avec pour seul transport, mes petites ballerines noires. En sortant de chez Lola, la température n'était plus la même et ce qui avait débuté avec une simple journée avec ciel nuageux, s'était transformé en véritable tempête. La pluie tombait violemment dans les rues fantômes et le vent s'était mis à souffle fort, me menaçant chaque fois de partir au vent. Malgré tout, je fis le chemin. Têtue comme j'étais, j'avais la conviction que j'allais arriver chez-moi sauve et qu'excepté le fait que j'allais être trempe jusqu'aux os, j'allais être bien. Seulement, à mi-chemin ma perspective changea. Les vents étaient de plus en plus violents, la pluie avait traversé mes vêtements et le froid venait jusqu'à me glacer les os. Je devais être la seule idiote à marcher dans un pareil temps. Une sonnerie vint me faire sursauter et je pris un certain temps avant de me rendre compte qu'il s'agissait de celle de mon portable qui m'avait autant effrayé. Je décrochai rapidement avant de lancer cet habituel bonjour à qui voulait l'entendre.« Cassie, c'est Lola. Écoute je viens tout juste d'écouter les nouvelles et tu dois tout de suite te trouver un endroit où tu serais à l'abris. Ils annoncent un violant ouragan pour Arroswic et ses alentours et avec ce que j'aperçois par la fenêtre t'as pas le temps de te rendre chez-toi ni même de re .. » la connexion rompit à ce moment et un énorme coup de vent me fît tomber face au sol. « C'est pas vrai ! » criais-je en frappant dans l'une des flaques d'eaux. Je me relevai avec difficultés et courrai vers le premier établissement qui s'offrait à moi.

« Eh merde. » marmonnais-je pour moi-même en poussant difficilement la porte du Jack's lounge. Le vent me poussa férocement à l'intérieur et refermer la lourde porte refléta d'un grand défi. Détournant la tête pour voir ce à quoi ou à qui je faisais face, j'aperçus automatiquement Joy Calloway, jolie blonde qui - malgré son tempérament féroce - m'avait tout de suite plût. Un peu plus loin, il y avait une jolie blonde que je ne connaissais que de vue et plus vers la gauche, se tenait Nathanael Hurtwood, le mauvais garçon par excellence d'Arroswics. Tous semblaient perdus dans leurs pensés et aucun ne semblait se souçier de la présence des autres, comme si un mur les séparaient tous l'un de l'autre. Doucement et silencieusement, je pris place sur l'un des tabourets du bar, n'ayant pas la réelle envie de déranger la transe dans laquelle chacun se trouvaient. Je passai nerveusement une main dans mes cheveux trempés et balayai à nouveau la pièce du regard. Par la fenêtre, le temps s'était gâté, ce qui était au début une simple averse s'était transformé en horrible tempête, les arbres semblaient sur le point de s'arracher à tout moment et d'innombrables trucs volaient dans tous les sens. Les bourrasques de vents menaçaient chaque fois de faire tomber les vieux murs qui retenaient le Jack's, décidément cet ouragan n'allait pas tardé. Je laissai brusquement ma tête tomber contre le comptoir et soupirai, battant contre ma peur intérieure. Mon père était resté chez lui, en sécurité sans aucuns doute, mais je craignais tout de même pour sa lui, il n'était pas l'homme fort qu'il était auparavant et si j'avais pu, j'aurais accouru jusque chez lui pour voir si tout était ok. Seulement, je devais me contenter d'espérer qu'il allait bien et qu'il allait s'en sortir.

Un fracas suivi d'un cri. Je tournai brusquement la tête vers ma droite, au fond du bar. La jolie blonde se tenait le bras vers elle, des larmes coulaient le long de ses joues et sur son bras, un morceau de vitre s'était installé. Ses plaintes attirèrent aussi Joy ainsi que Nate qui se ruèrent vers en sa direction, sans doute pour l'aider. Je me levai doucement de mon tabouret et me dirigeai vers elle. En marchant vers eux, je fis face à mon reflet dans l'un des miroirs d'une des salles de bain - où la porte était resté ouverte - et honnêtement, je faisais peine à voir. Mon t-shirt était collé à ma peau et mes slims étaient devenus noir à cause de l'eau. Avec les cheveux qui me collaient au visage ainsi que le mascara qui me donnait l'air d'avoir des cernes sous les yeux, j'étais dans un état plus que minable. Arrivée à la table où la jeune femme se trouvait, je ne pus m'empêcher de faire la moue, le morceau n'était pas énorme, mais il n'était pas des plus minuscules non plus, le sang qui ne cessait de sortir de sa plaie me retourna le cœur, mais je n'en montrai pas pour le moins un signe de faiblesse. Je m'approchai encore un peu et m'installai sur la chaise face à elle. Derrière moi, les deux autres ne semblait guerre prêter attention à quoi que ce soit, ils s'échangeaient des bêtises, se fichant de ce qui se passait autour. « Je crois que le mieux possible serait de l'arracher de ton bras. » murmurais-je un peu mal à l'aise face à cette inconnue. Au fond, je n'avais aucune idée de comment agir, je ne savais pas vraiment ce que je devais faire et je serais bien repartie à la course me réfugier sous le comptoir, mais j'étais la seule qui ne semblait pas s'être noyé dans l'alcool.


- désolé, c'est vraiment merdique comme réponse mais je suis morte.


Dernière édition par Cassiopea E. Sullivan le Mer 9 Mar - 1:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: alcohol is my only friend.   alcohol is my only friend. EmptyMer 9 Mar - 0:51

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Qu'est-ce qu'elle foutait là ? La jeune femme n'en avait pas la moindre idée. Un besoin d'apaiser son mal-être avec un verre de vodka, faute de drogue. Que foutait-elle dans ce village merdique ? Elle le détestait depuis toujours, pourquoi avait-il fallut que son père décide de mourir et qu'elle soit incapable de repartir pour New York ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus, elle voulait simplement que cette petite voix dans sa tête se décide à se taire. Elle buvait une nouvelle gorgée de ce liquide si fortement alcoolisé qu'il lui brûlait la gorge. En pénétrant dans ce bar, elle avait voulu oublier l'espace d'un instant que dans son coeur c'était le chaos total. D'abord, il y avait eu la mort de son père. Il avait toujours été son modèle, celui qu'elle écoutait au doigt et à l'oeil et dont elle buvait les paroles même quand elle n'était pas tout à fait du même avis. Il était l'homme qui l'avait fait grandir et trouver un tant soit peu de bonheur dans cette vie qui ne plaisait nullement à la jolie blonde et il était mort. Elle n'avait même pas pu lui dire « au revoir » parce que stupide et égoïste comme elle l'était, Lucy ne lui avait pas rendu une seule fois visite depuis quatre ans. À cette dure réalité, elle avala une nouvelle gorgée, à la tienne Lucy, à ton oubli, à ta lâcheté, ta connerie.
Et il y avait Chaz aussi et surtout Chaz en fait. Où en était-il avec lui ? Nulle part. Elle était toujours la "meilleure amie" mais, bordel elle n'en pouvait plus de ce grade à la con. Elle aurait voulu lui hurler son amour, lui dire que depuis quatre ans il hantait toutes ses pensées et qu'il était l'homme de sa vie. Évidemment, blondie en était bien incapable, elle était trop trouillarde pour prendre un tel risque. Pourtant, ils avaient couché ensemble, ils avaient passé une nuit que personne ne pouvait imaginer tant elle avait été merveilleuse mais, ce n'était qu'une nuit. Ceci n'avait pas permis à Lucy de dire quelques mots, pourtant très con mais, qui ne voulait jamais sortir de sa bouche. Quand bien ils sortiraient, son "meilleur ami" ni verrait là que de l'amitié. Oui, cet amour la tuait et elle était à bout, encore plus depuis son retour. Du moins, son arrivée, elle ne comprenait plus ce qui se passait entre eux, elle l'embrassait, il lui rendait son baiser, il regrettait. Enfin, rien n'était clair dans sa tête, quoi de mieux que de l'embrumer davantage avec une bonne dose de vodka ? En effet Lucy, continue de noyer ta misérable petite vie que tu n'es pas capable de prendre en main dans un liquide que tu chéris pour que ton réveil soit encore plus douloureux. Continue Lucy.

Elle avala son verre d'une traite avant d'en commander un autre. Elle observa la salle et surtout les personnes qui étaient présentes, elle ne connaissait personne. Du moins pas plus que ça, elle avait bien reconnu Nathanael -dont elle avait oublié le nom de famille, quatre ans loin de ce village, les souvenirs disparaissent- mais, elle ne le connaissait pas, simplement de vue, de nom. Dans ses souvenirs, il avait toujours vécu ici, dans ce trou paumé mais, bon Lucy l'insociable n'avait jamais pris soin de faire sa connaissance. Les autres ? Elle ignorait tout d'eux, quelle importance au fond ? Ils ont simplement tous l'air aussi pitoyable qu'elle. Quelque part, elle se sentait moins seule dans sa merde. Le barman pose le verre de la belle sur la table, elle le remercie d'un sourire avant de boire une gorgée sans attendre une seconde de plus. Son regard se pose sur le téléviseur. Qu'est-ce qui se passe ? La météo ? Un ouragan ? Sur ce petit village ? Il semblerait. Non, elle ne réalise pas tout de suite la blonde, elle ne calcule que son verre d'alcool avant d'observer à nouveau les autres. C'est dingue comme elle compatis de leur douleur, ce gros plein de soupe, d'une laideur à faire peur qui noie son désespoir dans un peu d'alcool et bien Lucy se sentait proche de lui, parce qu'elle était dans le même état. Son regard se tourne vers une femme aux cheveux étrangement coloré, une allure vulgaire, complètement déchirée la pauvre femme. Elle boit les paroles du présentateur météo -tout comme son verre d'alcool-, y prête seulement attention ? Sait-elle seulement qu'en ce moment même dehors c'est le chaos total, la tempête. Non bien sûr que non.

Une gorgée, Lucy bientôt tu ne seras plus maîtresse de tes actes mais, bon tu le sais déjà. Un ouragan ? C'est bien ce qu'ils viennent d'annoncer à la télévision ? Oui, c'est seulement maintenant qu'elle réalise la blondinette. Elle aurait pu paniquer mais, non, elle affiche un doux sourire la demoiselle. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle s'en fout. Elle est même heureuse, elle ne désire qu'une chose : que cette tempête emporte Arrowsic surtout sa maison et encore plus ses souvenirs. Dans le fond, cette tempête allait parfaitement avec l'état d'esprit de la belle Lucy. Cet ouragan pouvait tout emporter sur son passage, elle n'attendait que ça et puis de toute façon, elle est à l'abri dans ce bar non ? Eh bien non. Quelle idée de te mettre prêt d'une fenêtre, t'es franchement pas blonde pour rien Lucy Jane Holden. Des bouts de verre viennent à pénétrer dans sa peau, sans même le vouloir elle lâche un cri de douleur. Pas très fort pourtant mais, elle se déteste tout de même parce que maintenant les gens se préoccupe d'elle. Bravo belle blonde, tu as obtenu tout à fait le contraire de ce que tu voulais.

En rien de temps, la demoiselle se retrouve avec un petit groupe pour ses petits soins. Le sang coule mais, qu'est-ce qu'elle s'en fout. Ce n'est que du sang, rien de plus. Elle ne voulait pas attirer l'attention sur elle. Quelques larmes coulent le long de ses joues, malgré elle. Elles ravalent ses dernières sans plus attendre, elle ne veut pas pleurer. Elle n'est pas si faible, elle voulait simplement oublier sa pitoyable vie. « Il faudrait qu'on s'éloigne de là... » Non, elle ne bougerait pas, elle n'en avait pas envie, bien évidemment le vent lui glaçait les os mais, elle avait décidé que non, elle resterait à sa place. Bornée comme elle l'était, elle ne bougerait pas, du moins pas de son gré. Lucy regarde tous les gens autour d'elle, elle n'écoute plus ce qu'on lui dit, enfin seul Nathanael semble parler mais, elle ne l'entend pas vraiment, elle essaye de ne pas hurler. De douleur ou d'énervement ? Peut-être un peu des deux. Elle croisa alors le regard d'une brune. On ne pouvait pas dire que cette dernière était jolie ni moche d'ailleurs. Cette dernière était trempée de la tête au pied, visiblement, elle n'avait pas écouté la météo avant de sortir. Comme Lucy finalement. Elle observe vaguement son massacra qui a fait sous yeux de longues traces noires, elle aurait pleuré toute la journée, le résultat était le même. Avec ce vent et ses vêtements mouillés, elle devait crever de froid. Lucy, n'oublie pas-tu es une salle égoïste, allons l'alcool ne change pas les caractère, tu ne peux pas penser aux autres. Lucy cessa de l'observer et reposa son regard sur le seul visage qu'elle connaissait un minimum. Il avait l'air d'avoir des envies de mettre sur une blonde, qu'avait-elle fait ? Elle n'en savait rien mais, le bout de phrase qu'elle saisit sur le sacrifice réussit à faire naître un vague sourire sur ses lèvres. La brune s'installa alors en face d'elle, sur une chaise. Pourvu qu'elle ne désire pas lui venir en aide et pourvu qu'elle ne soit pas médecin. Lucy détestait les médecins, l'hôpital et surtout elle n'avait pas besoin d'aide. Une chieuse profonde en fait. « Je crois que le mieux possible serait de l'arracher de ton bras. » Lucy ne remarqua même pas le malaise de cette dernière qu'aussitôt elle enchaîna avec un magnifique « Non. » qui avait retentit comme un grognement. Elle regarda alors son bras, bon d'accord, ça saignait et alors ? Où était le problème ? Personne ne toucherait son bras, personne. Elle reposa son regard sur la brunette, d'accord, elle n'avait pas été cool du tout surtout qu'elle n'avait rien fait de mal et puis cette demoiselle semblait être la seule dans un état convenable. « Personne ne touchera à ce bras. » lâcha-t-elle, un peu plus gentiment mais, pas avec sympathie non plus et tout de même assez sèchement. Elle tira une grimace, était-ce normal que ça lui fasse si mal ? Elle n'en savait rien mais, bordel, elle souffrait vraiment. Une nouvelle fois elle ravala ses larmes. C'est ça, joue la fière Lucy.
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