▬ ▬ J'avais retrouvé avec la plus grande joie la petite ville d'Arrowsic depuis maintenant presque une semaine. Semaine durant laquelle j'étais restée cloîtrée à la maison sur une longueur de quatre bonnes journées. Il est exactement neuf heures et vingt-six minutes du matin lorsque Leynah frappe à ma porte comme un chien enragé me hurlant qu'il est grand temps que je sorte de cette chambre, que je dois affronter mes démons et que si je le refuse elle se tient prête à enfoncer la porte. Non pas qu'elle soit de tendance agressive, mais je ne sais que trop bien à quel point ma cousine peut me chouchouter, veiller sur moi nous sommes comme deux doigts d'une même main. Elle sait que cette peur que j'ai d'être confrontée à Nathanael après tant d'années m'empêche d'avancer, mais elle sait motiver ses troupes et est on ne peut plus têtue. ▬ ▬ Ainsi c'est sur ses ordres que je lève doucement avec la ferme intention de m'occuper la journée. De plus depuis mon retour je n'avais toujours pas fait de visite afin d'évaluer le degré de changement de ce petit endroit. Remotivée par la seconde jolie blonde de la maison je me précipite en direction de cuisine. Le petit-déjeuner est là et trône comme un trésor convoité de pirate sur la table à manger tandis que Leynah s'amuse de la situation et négocie de me laisser toucher au repas à la seule condition que j'accepte de sortir aujourd'hui. Ce que je lui cède volontiers pour remplir mon estomac qui ne cesse de se faire remarquer. ▬ ▬ Lorsque je termine mon grignotage ainsi que toutes les corvées qu'il engendre je me mets à réfléchir à l'endroit où j'irais passer ma journée et me rappelle la belle plage de sable fin sur laquelle j'aimais tant me balader. Ma destination sera celle-ci. Alors, je remonte dans ma chambre enfile mon maillot de bain ainsi d'une petite tenue légère de ma fabrication et attrapant mon sac de plage déjà fait, je passe la porte de la maison et emprunte la petite route de béton, abimée.
▬ ▬ Une fois dehors je remarque que le soleil à dénudé le ciel entier de ses nuages et inonde le paysage de ses rayons lumineux et chaud. D'ailleurs la chaleur de cette journée s'annonce à la limite du supportable, il est à peine dix heures et demie et pourtant quand on y regarde l'horizon vacille déjà de la chaleur et le sol brule les pieds. La journée est idéale pour la passer dans l'eau et sur le sable chaud. Sur le chemin je reconnais plusieurs et divers endroits d'avant, qui me remémorent des souvenirs plus ou moins douloureux. C'est en arrivant au niveau du port que la sensation se fait la plus désagréable. ▬ ▬ Arrêtée au grand glacier je commence à faire la queue quand sa voix arrive à mes oreilles. C'est un son doux, mélodieux et grave et presque rustre à la fois. Combien de fois me suis-je endormie en l'écoutant, combien de fois ai-je ris aux conneries qu'elle débitait. Je suis alors, incroyablement tentée de me retourner, mais tremble de peur à sa façon de réagir. Pourtant, il faudra bien que ça arrive un jour ou l'autre et prenant mon courage à deux mains je me retourne dans la direction de la source de cette voix. Et là je le vois à quelques pas de là avec un groupe de garçons dont je n'en connais qu'un ou deux. Je fais alors volte face lorsque la petite vendeuse brune m'interpelle pour me remettre ma glace et cela en espérant qu'il ne m'ai pas vu. Après avoir payé je me dirige aussi calmement que possible vers le petit groupe. « Nathanael ? » Je fais mine d'être étonnée de le voir là et ajoute calmement « Que ... Que fais-tu par ici » Je sens les regards des garçons me brûler la peau et commence à regretter mon élan de courage pourtant je reste sur place espérant une quelconque réponse de sa part.
Dernière édition par Celestine L. Collin le Dim 30 Jan - 0:52, édité 3 fois
C’est une belle journée, et je me réveille alors que les flèches dorées du soleil traversent les fins rideaux qui tombent devant ma fenêtre, se reflètent sur les murs, jouent avec les ombres et dessinent de drôles de croquis. J’ouvre doucement les paupières, étirent longuement mes membres engourdis par le sport que j’ai pratiqué la veille avant de sombrer dans un sommeil profond et réparateur. Mes yeux se vrillent sur le plafond blanc, tandis que je tente de songer aux rêves qui m’ont hantés durant cette nuit, mais je ne m’en souviens plus. D’ailleurs, je me réveille de bonne humeur, presque excité par la journée qui s’annonce ; cela fait bien des mois que je ne me suis pas senti aussi bien dès le matin, et je me demande à quoi cela est dû. Pourtant, tout mon monde s’effondre depuis quelques jours : j’avais aperçu Celestine, mon ex femme, en ville, ce qui n’annonçe que du mauvais dans ma petite vie tranquille à Arrowsic. Certes, la française n’a jamais eu un fond méchant, et elle a certainement une très bonne raison d’être revenue. Néanmoins, pour le moment, tout ce que je ressens est la crainte de ce que sa venue représente. Nous côtoyons la même ville, et cela signifie irrémédiablement que nous allons tomber l’un sur l’autre à un moment donné. Je redoute ce moment comme je n’ai jamais rien redouté de ma vie. Je me redresse lentement, bâille et me dirige en direction de ma salle de bain personnelle. J’ouvre le jet d’eau chaude et m’engouffre dans la douche. L’eau brûlante anesthésie la douleur dans mes membres, et ralentit mes pulsations cardiaques qui se sont faites trop rapides depuis que j’ai laissé mon esprit sombrer du côté de la parisienne. Mes interrogations resteront sans réponse tant que je ne me décide pas à la confronter à son retour, mais je ne suis pas tout à fait persuadé d’être assez confiant pour cela. Quand il s’agit d’elle, je ne suis plus le même Nathanael, et je déteste cette façon qu’elle a de me déstabiliser d’un simple battement de cils. Je perds pied dès que je me retrouve en face d’elle ; la preuve s’est déroulée il y a deux jours, lorsque je l’ai aperçue de l’autre côté de la rue, et que je l’ai fuie en entrant en trombe dans l’épicerie. Je fais durer ma douche durant de longues minutes, le temps de détendre mes muscles, le temps de sortir de mes mornes pensées. Une fois lavé et mes vêtements enfilés, je retourne dans ma chambre, préférant de pas alerter ma mère qui me retiendrait durant de trop longues minutes, et m’approche de la fenêtre que j’ouvre d’un geste précis. et sors. Depuis que j’ai atteint l’âge de onze ans, j’ai l’habitude d’emprunter cette sortie. Certes, le saut est considérable, mais il ne représente plus rien, tant j’y suis accoutumé.
Je me retrouve rapidement sur la plage. J’ai abandonné ma vieille voiture devant la maison et ai préféré me déplacer à pied, mais je ne vis pas loin de la mer et l’air frais du matin me donne l’énergie suffisante pour chasser les dernières pensées sombres. Je marche à présent d’un bon pas, ma démarche assurée ayant retrouvé toute sa souplesse, tout son naturel. Je m’approche de la rue qui borde la plage, lorsque je sens une main s’abattre sur mon épaule. Je me retourne rapidement, pose un regard mi-surpris, mi-exaspéré sur la silhouette d’un jeune homme qui a côtoyé la même classe de biologie que moi au lycée. « C’est vrai ce qu’on dit, Hurtwood ? » Je garde le silence, le jauge d’un regard mauvais en avançant jusqu’à la file du marchand de glace. J’ai besoin de sucre. Définitivement. L’intrus ne comprend pas le message, puisqu’il me suit dans la queue, soudainement rejoint par deux autres compères qui me fixent du même regard avide de ragots. Je souffle doucement, hausse un sourcil, espérant qu’ils comprendront qu’ils me dérangent, mais cela ne fait qu’attiser le feu de leur curiosité. « La femme prodigue est de retour en ville ? » J’étouffe le juron qui menace de se jeter hors de mes lèvres, me retourne en direction de la file. « Je ne sais pas. Il paraît. » lâché-je, sciemment évasif en espérant que cela les mettra sur la voie : je ne suis pas d’humeur à supporter leurs sarcasmes. Et si l’un d’eux, comme l’a fait un habitant deux jours auparavant, me fait comprendre qu’ils est intéressé et me demande s’il pouvait tenter une approche avec elle, je jure d’abattre mon point sur le nez de l’imprudent. Pourtant, il se contentent de garder le silence, vrillant un point devant eux. D’ailleurs, je m’aperçois rapidement de l’embarras que contient cette nouvelle paralysie de parole, et me demande durant quelques secondes ce qu’il se passe. Jusqu’à ce que je ne sente sa présence, son parfum suave et sucré qui n’a jamais quitté mes souvenirs. Après son départ, c’est ce qui m’a le plus manqué. Je me réveillais le matin, et son oreiller était encore baigné par son odeur. Malheureusement, peu à peu, elle s’est échappée, comme Celestine elle-même s’est enfuie à Paris, et je n’ai eu que mon esprit pour essayer de la retrouver. Je remarque à présent à quel point mes efforts ont été vains. Si j’ai toujours trouvé son parfum d’une exquise finesse, je m’aperçois à quel point j’étais loin de la vérité. Soudainement, alors qu’il emplit chaque cellule de mon corps, chaque parcelle de mon âme, tout disparaît autour de moi. Je ne suis plus que Nathanael, et elle n’est plus que Celestine, celle qui m’a poussé à vouloir plus, celle qui m’a encouragé à embrasser chacun de mes projets avec la force dont elle m’a senti empli. Je crois pouvoir dire que je l’ai aimée dès le premier regard, dès que je l’ai vu descendre de sa voiture, pendant son premier jour de lycée ici, à Arrowsic. Dire que cela date de plus de cinq ans ; cela me paraît si loin que j’ai encore du mal à y croire.
Nous avons presque l’air idiots ; une petite bande qui se regarde dans le blanc des yeux, en gardant le silence. Les trois imbéciles qui m’ont abordés avec toute la finesse dont ils semblent capables sont mal à l’aise, l’un deux détourne même les yeux après m’avoir adressé une grimace qui ne laisse aucun doute quant à la teneur de ses pensées : il a envie de fuir. Sait-il que je partage ce désir ? Je n’ai jamais plus aspiré à être ailleurs qu’en cet instant. La proximité de Celestine est une torture. Elle me rend fébrile, nerveux. Vulnérable. Cinq ans ont passé et, pourtant, j’ai l’impression qu’elle connaît toutes mes faiblesses, tous mes doutes et mes craintes. Finalement, elle abrège mes souffrances, met fin au silence gênant qui s’est installé comme une chape de plomb. « Nathanael ? » fait-elle, comme si elle n’était pas certaine qu’il s’agisse réellement de moi. Si nous n’avions pas été entourés, j’en aurais levé les yeux au ciel. Pourtant, la présence de mes trois acolytes du moment m’empêche d’être trop dur vis-à-vis d’elle ; peut-être la peur qu’ils interprètent cela d’une mauvaise façon et qu’ils s’empressent de prendre sa défense, passant ainsi pour les héros qui sauvent la demoiselle en détresse ? Voilà que je me mets à délirer… Rapidement, je passe une main mal assurée sur mon front, tandis que Celestine reprend : « Que ... Que fais-tu par ici ? » Je lâche un rire jaune, hausse les épaules en l’interrogeant du regard. Que pense-t-elle donc ? Je ne réponds rien dans l’immédiat, me contente de jeter un coup d’œil aux trois jeunes hommes qui nous regardent intrigués. « Vous nous excusez ? » Je n’attends même pas leur consentement à vrai dire, je pose ma main sur le coude de mon ex femme, l’attire loin de ces regards indiscrets. Ma poigne est ferme, mais nullement indélicate. Je fais comme si je ne sens pas la douceur de la soie de sa peau sous mes doigts, et je relâche la pression lorsque nous nous sommes écartés de la bande, et que nos pieds s’enfoncent dans le sable. « Ce que je fais là ? » je répète en reprenant ses mots. « Tu as oublié que je suis né et que j’habite à Arrowsic ? » Ma voix est exaspérée mais, pour être tout à fait franc, ce n’est nullement de sa faute. Je suis simplement atterré qu’elle soit suprise de ma présence dans le Maine. Alors, c’était vrai… elle avait toujours cru en moi, toujours cru que je me sortirai de ce trou. Ce que j’ai toujours été incapable de faire. Elle me prouve mon échec cuisant, et c’est offensant. Touché par ce fait, j’essaie de changer d’offensive. Je ne veux plus être malmené par mes sentiments, je préfère être le Nate que toute la ville connaît. Le passif, le raté, celui qui se rit de tout. « J’aurais dû me douter que tu reviendrais, Paris. » je reprends en la regardant d’un nouveau regard, tandis que son surnom m’échappe comme si on ne s’était jamais quitté. Pendant notre relation, j’avais pris l’habitude de l’appeler par le nom de sa ville natale, et ça la faisait rire. « On ne m’oublie pas comme ça. » je conclus en croisant les bras sur mon torse, en signe de défense. Je mets mes barrières en place, et je n’ai aucune envie qu’elle les traverse.
Spoiler:
je suis navré, je me suis un peu laissé aller question longueur.
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Dim 16 Jan - 11:26
▬ ▬ « Que ... Que fais-tu par ici ? » ma voix est étrangement basse presque étranglée et à la manière dont tout le petit groupe me regarde je peux être presque certaine qu'ils parlent de moi. Je m'efforce de ne pas baisser les yeux lorsqu'il se met à rire de ma question. Pas d'un rire amusé, heureux, mais plutôt exaspéré. À cet instant je réalise à quel point ma question peut être idiote et à quel point il n'avait aucune envie de me revoir par ici, du moins c'est ce que j'en ressens. Puis sa voix s'élève « Vous nous excusez ? » j'écarquille les yeux pourquoi tient-il tant à nous éloigner du groupe s'il ne veut pas que notre conversation s'éternise et sans que je ne comprenne mieux il s'empare de mon coude et m'entraîne en direction de la plage. Sa poigne est ferme, dure, mais je ne peux m'empêcher de jubiler à l'engourdissement de mon bras produit du contacte de nos deux peaux.
▬ ▬ Soudain je sens le contacte du sable chaud sous mes pieds il est doux et si fin qu'il en est doux et je réalise alors que nous sommes sur la plage. À cet instant mon ex-mari décide, enfin, de rompre le silence « Ce que je fais là ? » il me répète presque comme s'il voulait se moquer de moi, mais je n'y prête pas attention bien trop habituée à son sale caractère même au bout de cinq ans. « Tu as oublié que je suis né et que j'habite à Arrowsic ? » Je sens dans sa voix des intonations exaspérées et à cet instant je réalise que la situation est encore pire que ce que je m'étais imaginé plus tôt, à mon réveil. J'éprouve une soudaine envie de m'enfuir, mais je ne le fais pas, car au fond de moi je sais qu'il m'a tant manqué que le simple fait d'être là, seule avec lui, m'aide à me sentir un peu mieux. Je suis tentée de lui répondre, mais je n'en fais rien sachant pertinemment que ça n'arrangerait rien. « J'aurais dû me douter que tu reviendrais, Paris. » À l'écoute de ce surnom je ne peux réprimer un frisson puis deux, il y a si longtemps que je n'avais pas entendu sa voix m'appeler comme cela et même cinq ans plus tard je ne peux réprimer le sourire que cela me procure bien que je m'efforce d'en cacher le côté triste. « J'adorais ce surnom, je vois que tu n'en as pas encore perdu l'habitude » cette phrase m'échappe et quelques instants âpres je m'en mords les lèvres, elle peut être interprétée de tant de façons et je sais que Nathanael et ses tendances défaitiste ne la verront pas d'un bon oeil. « On ne m'oublie pas comme ça. » Ajoute-t-il alors en croisant les bras sur son torse. Je mets quelques minutes à réfléchir à ma réponse et au cours de ma réflexion je réalise avec regrets cette immense barrière qui nous sépare l'un de l'autre maintenant. Je me perds après tout c'est moi qui avais voulu cette situation et je ne dois en aucun cas lui monter mes faiblesses. « Comme si je pouvais oublier la torture qu'est la cohabitation avec toi ». Je le regarde droit dans les yeux du début à la fin de ma phrase, puis les détournes en direction de la mer. Cela faisait si longtemps que je ne m'étais pas baignée sur une si jolie plage. Je me souviens encore de ces cinq années plus tôt où chaque matin je venais courir sur la plage, à combien de feu de joie avais-je put participer sur ce sable doux. Mais comme à chaque fois je fus forcée de redescendre sur Terre à l'image de Nate dans mes souvenirs.
▬ ▬ Après tout je n'allais pas rester si gentille de toute façon puisse-que ma présence sur son petit territoire le gênait tant, je la-lui ferais remarquer encore plus. Du moins jusqu'à ce qu'il se décide à se montrer un minimum courtois avec moi, je ne demande pas à être serrée dans ses bras, mais juste qu'il cesse de cracher comme un chat énervé défendant son territoire ou son être lui-même. Refusant d'en rester là je tente tant bien que mal de relancer la conversation, m'attendant à recevoir un pique d'un instant à l'autre « Qu'est-ce que tu deviens ? » puis me rappelant à quel point le bel homme déteste parler de lui et de ses ambitions j'ajoute « Tu as toujours ce beau bateau ... Comment s'appelle-t-il déjà ? ». J'essaie de me rappeler son nom, mais sans succès. Les yeux toujours posés sur les remous de l'eau je résiste à l'envie de m'y jeter, j'ai toujours été un vrai poisson passant presque plus de temps dans l'eau que sur le sable.
Spoiler:
c'est pas vraiment ce qu'il y a de mieux ... désolée.
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Dim 16 Jan - 15:44
La situation est des plus compliquées. La présence de Celestine m'embarrasse, m'empêche de penser convenablement et, pourtant, je ne peux empêcher cette part de moi de se sentir finalement pleine. Je ne l'avais jamais remarqué et c'est seulement à présent qu'elle est à nouveau devant moi que je me rends compte du vide qui s'est créé en moi pendant cinq longues années. Bien que les quatre mois que nous avions passés ensemble aient été somme toute assez courts, la française m'avait changé. Ou, du moins, elle avait changé ma vision de la vie pendant le temps que notre relation a duré. Alors, lorsqu'elle était partie, je m'étais renfermé sur moi-même, comme je l'avais toujours fait avant qu'elle n'apparaisse dans ma vie. C'est ce que je fais encore présentement, alors qu'elle est là, devant moi. Ses yeux qui me vrillent, presque curieux, me mettent mal à l'aise, parce que je sais parfaitement que s'il est une personne capable de percer les barrières et d'atteindre mon âme, alors il s'agit bel et bien de Celestine. Ainsi, j'essaie de ne pas penser, je fais le vide dans mon esprit, pour qu'elle n'ait pas la possibilité de comprendre tout ce qui se bouscule dans ma tête. Elle m'a manqué c'est certain, mais je ne le lui dirai jamais, et peut-être même que je m'interdirai de le penser, afin d'être sûr qu'elle ne le sache jamais. Elle a ce don de toujours comprendre ce qui me rend de mauvaise humeur ; elle a ce fascinant talent de me faire perdre pied. En conséquence, j'ai appris à ne plus montrer ce que je ressens. Je me referme, comme un petit animal se tasse bien au fond de sa coquille.
Autour de nous, c'est l'agitation. Les gens sont heureux d'avoir droit à tout ce soleil et on dirait qu'ils se sont tous donnés rendez-vous sur la plage. Je ne peux rien entendre de ce qui se dit autour de nous et, pourtant, j'imagine assez bien les ragots. Ils ont évidemment reconnu Celestine, la petite française qui était venue s'installer à Arrowsic et qui, pauvre petite naïve, s'était amourachée du vilain petit canard de la ville, de la mauvaise graine. J'imagine les commentaires désobligeants, et je préfère me concentrer sur la jeune femme qui me fait face. Elle n'a pas beaucoup changé ; son regard a néanmoins pris de la maturité. Elle n'est plus l'adolescente perdue, en manque d'amour de ses parents, qui était venue se réfugier chez sa tante. Elle était l'adulte, la responsable, celle qui avait l'air d'avoir fait quelque chose de sa vie. En résumé, elle était plus encore mon opposé qu'il y a de cela cinq ans. « Comme si je pouvais oublier la torture qu'est la cohabitation avec toi. » Sa voix me ramène dans la réalité, et le ton qu'elle a employé me fait sourire. Un sourire que je m'empresse de dissimuler, parce que je n'ai pas envie qu'elle pense que ma rancœur est oubliée. C'est loin d'être le cas. Même si elle n'est pas la seule fautive de l'échec qu'a été notre mariage - j'en serais d'ailleurs le premier responsable - je lui en veux d'être partie comme si cela n'avait rien signifié pour elle. Tandis qu'elle détourne les yeux, je m'amuse à l'observer plus attentivement, jusqu'à ce que ses yeux se reposent sur moi et qu'elle reprenne la conversation. « Qu'est-ce que tu deviens ? » Ma première réaction est de hausser les épaules, comme pour lui faire comprendre que je n'avais pas réellement changé depuis qu'elle avait rejoint Paris. Elle a compris le message, car elle s'empresse d'ajouter une autre question qui semble lui brûler les lèvres : « Tu as toujours ce beau bateau ... Comment s'appelle-t-il déjà ? » A l'époque où nous nous étions connus, le bateau que j'avais rénové s'appelait le Solitaire, et Celestine m'avait fait souvent comprendre qu'elle trouvait ce nom beaucoup trop triste. Alors, lorsqu'elle était partie, j'avais pris soin de le changer. Je l'avais entièrement repeint en blanc, et j'avais ajouté d'autres lettres, formant un nouveau nom.
Ainsi, cette question me met franchement mal à l'aise. Tous mes membres se tendent et je prends tout mon temps à répondre à sa question. D'abord, je regarde un peu autour de nous, puis je baisse la tête et observe le sable, attentivement, comme si j'en comptais les grains qui menaçaient d'entrer dans mes chaussures. Puis, je relève les yeux et ai un nouveau mouvement d'épaules, beaucoup plus las. « Il s'appelait le Solitaire, à l'époque. » je réponds avec un sourire aux coins des lèvres, à peine reconnaissable pour ceux qui n'ont pas conscience de la fierté que j'éprouve à parler de mon bateau. Je sais pourtant qu'elle le verra, ce sourire, parce qu'elle a toujours compris que je le considérais comme ma plus grande réussite. « Je l'ai rebaptisé il y a quelques années. Le Céleste. » J'ai répondu avec plus d'aplomb, cette fois, comme pour la défier de faire le lien entre son prénom à elle et celui du bateau. « C'est assez ironique pour un bateau, de dire qu'il est céleste. » La précision est inutile, je sais parfaitement qu'elle a saisi que je me suis sciemment inspiré de son prénom, mais j'essaie simplement de lui faire comprendre que le sujet est clos, et que je ne lui dirais jamais que c'est elle qui m'a insufflé une telle idée.
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Dim 16 Jan - 19:07
▬ ▬ Je sens que mon retour ici n'était pas la meilleure des idées qui m'aient traversées la tête. Je n'avais pas imaginée me retrouver dans un tel état à son contact, il n'a pas changé d'un pouce. Ses épaules larges et ses formes musclées, le visage mystérieusement attirant. C'est à cet instant même que l'option s'impose à mon esprit, cette petite voix qui me chuchote inlassablement que j'ai tout foutu en l'air, que je ne l'ai jamais oublié et que je l'aime comme personne, pourtant en secouant la tête je prends le soin d'en chasser toutes ses idées, car quand bien même elles seraient vrais je refuse d'y croire et pire encore de le lui faire croire à lui. ▬ ▬ Je sens son malaise au contact de mon regard, je ne le connais que trop bien pour savoir qu'en ce moment même il est perdu, je n'ai aucune idée de ce qu'il pense de tout cela ni même de ce qu'il ressent, mais je comprends à son comportement, sa façon de se tenir qu'il ne se sent pas particulièrement à sa place près de moi, pourtant je ne veux pas me séparer de lui.
▬ ▬ Puis il se met à regarder autour, tout autour de nous et je remarque que beaucoup de gens nous regarde, que la plage est couverte de monde et que Nate pense à cet instant que les ragots vont surement aller bon train sur nous et notre histoire d'amour puis notre séparation. Tandis que je regarde tout autour de moi, essayant de graver les nouveaux paysages dans ma mémoire, je sens son regard s'attarder sur moi et je sais alors qu'il scrute chaque recoin de mon visage. Je ne sais pas s'il cherche à graver mon image ou à analyser les changements que m'ont apportés ces cinq dernières années mais j'aime cette sensation, de ses yeux caressant ma peau. Alors, pour réengager la conversation je ne trouve autre sujet que son bateau. Ce même bateau grâce auquel je l'ai rencontré qui est, je pense, son plus beau trésor ainsi que sa plus grande réussite. « Il s'appelait le Solitaire, à l'époque. » Et je vois cette même fierté a laquelle je pensais quelques instants plus tôt apparaitre sur son visage. Je me rappelle encore toutes ses fois où nous partions sur la mer à bord de ce superbe navire, allongée a l'avant de la coque, sous les rayons dorés du soleil à ses côtés. En quelques mois nous avons vécu tant deux choses tout deux, que mon coeur ce serre à leurs pensés, mais mon visage sourit exprimant certaine chose que je ne peut pas accepter comme son manque dans mon quotidien. ▬ ▬ Puis je suis rappelée à la réalité par sa voix qui s'élève une nouvelle fois « Je l'ai rebaptisé il y a quelques années. Le Céleste. » Mon cœur fait un bon dans ma poitrine et je dois me maitriser pour ne pas céder aux émotions qui tentent de me pousser dans ses bras. Je me pince pour être certaine de ne pas rêver et douloureusement je réalise que je suis tout à fait éveillée qu'il est là et que mes oreilles ne m'ont jouées aucun mauvais tour. Je sais qu'à son ton il me défie et cependant que je réfléchis à mes paroles il ajoute calmement « C'est assez ironique pour un bateau, de dire qu'il est céleste. » Cependant, je n'ajoute rien sur le sujet son expression me faisant très clairement comprendre qu'il est déjà bien mal à l'aise de me faire partager l'information, je lui épargne une mauvaise remarque de ma part. Du moins c'est ce que j'essaie de faire tant bien que mal jusqu'à ce que je réponde calmement « Tiens étrange ... ça me rappelle quelque chose » Je m'efforce de lui adresser par la suite mon plus beau sourire et je sais pertinemment qu'il comprendra que c'est ma façon de le remercier. ▬ ▬ « En tout cas c'est toujours plus guai que l'ancien, monsieur le solitaire.. » Je m'essaie à la blague, mais de ce côté-là en cinq ans je n'ai pas gagné grand-chose et je me mords les lèvres à l'idée que ma blague - peu marrante - fasse un bide total. « Je vais ouvrir une boutique » j'ai au fond de moi la nette impression que je ne lui suscite aucun intérêt, qu'il n'attend rien d'autre que la fin de notre conversation.
▬ ▬ Parcourant la plage du regard, il me faut peu de temps pour réaliser qu'une bonne partie des gens autour de nous ne peuvent s'empêcher de nous dévisager. Alors, saisissant le bras de mon ex-mari je l'entraine à ma suite un peu plus loin sur le sable, me stop à un des rare endroits où il reste un peu de place et étends ma serviette sur le sable. Le seul moyen de nous débarrasser de ses regards indiscrets étant de faire comme si de rien était, que tout cela est normale je me retourne vers le blondinet « J'espère pour toi que tu as ton maillot de bain » ajoutant de mon petit esprit d'enfant « Le dernier à l'eau payes une glace à l'autre, qu'en dis-tu ? » J'ai l'espoir profond qu'il marche dans mes bêtises bien qu'elles ne soient dus qu'à sa présence qui me déstabilise.
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Dim 16 Jan - 21:12
Je me sens engourdi, comme si on avait injecté un produit anesthésiant dans chacun de mes membres. Mon cerveau travaille au ralenti et même les mots qui traversent mes lèvres me semblent étrangement différents à ceux que je pense. Mes idées ne s'emboitent pas les unes dans les autres, elles se chevauchent, se bousculent. C'est un état qui m'est devenu inconnu, avec les années. J'avais oublié ce que c'est que de faire face à son passé, et Celestine est une bonne partie de ce passé ; celui que j'ai aimé et chéri, celui que j'aurais voulu comme avenir, celui dont, petit, j'avais rêvé toutes les nuits lorsque je posais ma tête sur l'oreiller. J'avais oublié ce que c'est que d'être constamment sur la défensive, de craindre que l'on ne découvre qui je suis réellement. Parce que je sais qu'elle en est capable, et parce que je n'ai aucune envie de me retrouver plus vulnérable encore qu'après son départ. Elle ne le sait pas, parce que nous ne nous sommes pas parlés depuis qu'elle est repartie pour Paris, mais les journées qui ont suivi son départ ont été horribles pour moi. Ses meilleurs jours ont certainement été mes pires. Elle retrouvait son environnement, alors que je me retrouvais seul comme je l'avais été avant qu'elle n'apparaisse dans ma vie. Encore aujourd'hui, alors que je songe à ce que j'ai traversé après notre divorce, je sens la nostalgie de nos beaux instants passés ensemble qui me revient de plein fouet. Et je suis presque heureux qu'elle me prouve qu'elle n'a pas oublié nos moments sur l'eau, à bord du Céleste.
Pourtant, je ne laisse rien paraître. Je m'étonne encore du mur d'indifférence que je suis devenu. Je n'ai jamais été une personne très expansive, mais il était certain que je l'aie été avec elle. Je crois qu'elle ne retrouvera jamais personne qui lui répètera autant son amour que moi. C'est étrange, surtout lorsqu'on connaît la vision cynique que j'ai des sentiments, de l'union matrimoniale, et de tout le reste. C'est très paradoxal. J'ai grandi dans une famille désunie et il n'y a certainement pas pire exemple d'échec matrimonial que celui de mes parents. J'ai voulu changé la donne, ceci étant. C'est peut-être la raison pour laquelle je me suis tant emporté, lorsque j'ai rencontré Celestine, ce soir-là sur le port. J'avais eu envie de prouver que j'étais différent, que je pouvais aimer et être aimé. Et j'avais échoué. « Tiens étrange ... ça me rappelle quelque chose » reprend mon ex-femme en m'empêchant de m'abîmer dans mes pensées sombres. C'est comme si elle avait compris que j'étais sur le point d'énumérer mentalement mes échecs et qu'elle avait eu envie de m'en empêcher. Je souris doucement à l'allusion, hausse les épaules et essaie de ne pas trop m'attarder sur ses traits. Elle a ce sourire tendre, qui fait concurrence aux rayons du soleil tellement il illumine ma journée, qui fait accélérer le rythme des battements de mon cœur, qui me donne envie de revenir en arrière. « En tout cas c'est toujours plus guai que l'ancien, monsieur le solitaire.. » Je sais qu'elle essaie de détendre l'atmosphère, et je fais tout de même l'effort de sourire pour lui montrer que je n'y suis pas complètement insensible. Après tout, je n'ai pas de raisons de lui en vouloir. J'ai provoqué le divorce autant qu'elle, nous avons décidé de cet accord tous les deux, après avoir compris que le mariage avait été une erreur. J'en suis parfaitement conscient et, pourtant, je lui en veux tout de même ; elle est partie, et on a simplement arrêté de se parler. Alors, je garde le silence, parce que je ne sais pas quoi ajouter, et parce que je sais que tout ce que je vais dire sonnera faux. Nous ne sommes pas amis, et j'ai l'impression que si on essayait de l'être, ce serait hypocrite. D'ailleurs, je n'ai aucune envie d'être l'ami de Celestine. Nous avons trop de souvenirs. « Je vais ouvrir une boutique » ajoute-t-elle quand elle voit que je ne vais rien dire de plus. Cette fois, elle attise ma curiosité. J'ai envie de la bombarder de questions sur ce qu'elle a fait durant ces dernières années. Visiblement, elle a réussi à se faire une petite place dans la mode, puisqu'elle parlait d'ouvrir une boutique. « Vraiment ? C'est bien. » Je suis sincèrement impressionné. J'ai cru en elle depuis le jour où elle m'a fait part de ses rêves, mais je suis surpris qu'elle ait déjà réalisé tout cela alors que je suis encore coincé au même stade.
Je ne sais pas si elle remarque l'envie et la fierté qui passe dans mes yeux, mais elle n'ajoute rien de plus, se contente d'acquiescer à mon espèce de félicitations, et regarde autour d'elle. Encore une fois, je profite pour l'observer. Cette fois, pas seulement les traits de son visage, mais toute sa silhouette. Il me semble que je la connais encore par cœur, et que c'était hier que je me réveillais à ses côtés, tous les matins. Et puis, alors que je me perds dans les souvenirs, je sens sa main qui s'abat sur mon bras, et elle me tire vers elle. Je la suis sans broncher, bien que surpris par son jeu. Je comprends à peu près son manège lorsque je la vois vriller son regard sur la foule qui nous observe et semble juger nos retrouvailles avec une curiosité toute particulière. Alors, j'entre dans son jeu, je retire mes chaussures et pose mon sac sur le sable. « J'espère pour toi que tu as ton maillot de bain. » J'acquiesce tandis que je retire mon tee-shirt, et qu'elle étend sa serviette. A vrai dire, comme j'avais prévu de me baigner en arrivant à la plage, j'étais sorti avec mon short de bain. Je suis en train de laisser tomber mon tee-shirt dans mon sac à dos - là où j'ai rapidement entassé serviette, lunettes de soleil et autres affaires de plage - lorsqu'elle se redresse et me regarde avec des yeux teintés de malice. J'ai presque envie de m'enfuir tant cela ne m'annonce rien de bon. Pourtant, l'adrénaline qui se dilue dans mes veines m'en empêche. Soudain, nos retrouvailles me paraissent bien moins douloureuses, et j'ai envie de continuer à prétendre que nous ne nous sommes jamais quittés. « Le dernier à l'eau paye une glace à l'autre, qu'en dis-tu ? » Cette fois, je me permets de rire. « J'en dis que tu peux sortir ton porte-monnaie dès à présent, Paris. » J'ai à peine fini ma phrase qu'elle s'élance déjà du côté des vagues. Alors, je me lance à sa poursuite, la dépasse rapidement et, lorsque mes pieds s'enfoncent dans le sable humide, que l'écume des vagues parviennent jusqu'à mes jambes, presque à la hauteur des genoux, alors je m'arrête brusquement et patiente jusqu'à ce qu'elle passe à mes côtés. Je n'attends pas longtemps, parce qu'elle est certainement enchantée que je la suive dans son jeu et, dès qu'elle arrive à ma hauteur, je m'avance jusqu'à elle, referme mes bras autour de son corps, et la soulève de terre. Je suis surpris par son contact, encore une fois, mais je fais comme si c'était naturel. D'ailleurs, je ne pense même pas, je me contente d'être dans l'action et de profiter de cet instant qu'elle me consacre. Soudainement, on a plongé quelques années en arrière, quand on était complice et que la vie nous paraissait facile, puisqu'on était tous les deux. Je la sens qui s'agite entre mes bras, et ça me fait sourire, mais je ne lâche pas prise et m'enfonce dans l'eau. Froide, l'eau. Vraiment froide. « Je crois que tu as oublié que le Maine, ce n'est pas la Floride. » je lâche lorsque l'eau salée arrive jusqu'à ma taille. Et alors, j'attends qu'une petite vague vienne jusqu'à nous, je tends la main vers le visage de mon ex femme, balaie une mèche dorée qui entrave ses traits. « Bienvenue à la maison. » je souffle finalement. Je sais qu'elle n'est pas dupe, et qu'elle a compris la suite, mais je me délecte. Je compte jusqu'à trois, lui souris une dernière fois et la laisse tomber à l'eau avec toute la finesse qui me définit si bien. Je sais que cela me vaudra des reproches, et j'en suis presque impatient. C'est elle qui a commencé le jeu. Ne sait-elle pas que je suis le parfait meneur ?
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Lun 17 Jan - 18:25
▬ ▬ C’est fou à quel point sa présence peut me faire dire des bêtises. S’en à toujours été comme cela entre nous et je ne pense pas que cela change. C’est peut être une des choses qui me plaisais énormément dans notre couple, cette façon qu’il avait de faire ressurgir l’enfant en moi. Mes pensées ne cessent de se mêler les unes aux autres, encore et encore. Pourtant, j’étais certaine que ces cinq ans loin de lui auraient effacés toutes traces de ses petites choses entre nous, du moins j’en étais sure avant de le revoir. Mais ses yeux bleu avaient tout changés, ils m’avaient changée. Et je réalisais à chacun de ses sourire à quel point ses cinq années avaient étés plates et sans intérêts sans lui à mes cotés. Mon cœur ce met à battre la chamade quand une ébauche d’idée germe dans ma tête « et si malgré ces cinq années je n’avais jamais cessé de l’aimer » J’essaie d’effacer, tant bien que mal, cette torture de mon esprit mais rien y fait j’ai l’intime conviction que mon cœur prend enfin le déçue sur ma raison. Mais après tant d’années ais-je vraiment le droit de faire vivre pareil tourments, à cet homme qui a sut tout faire pour moi ? Est-ce que je mérite réellement cet amour aveugle qu’il m’avait voué, m’aime-t-il encore et surtout me pardonnera-t-il de l’avoir lâchement abandonné ? C’est trop de questions pour ma petite tête et fermant les yeux je pris pour qu’elles s’en aillent comme elles sont apparues. Ce n’est ni le lieu ni le moment de penser à tout cela. ▬ ▬ Une fois toutes ses douloureuse pensée évadées de ma cervelle, je rouvre mes yeux verts lentement et les dépose presque chaleureusement sur le beau blond, mais ne déchiffre rien de son visage. Bien que ma remarque sur l’étrangeté de la ressemblance du nom de son bateau et du mien est générée en lui un tempérament cynique palpable. Pourtant, il lui faut peu de temps avant qu’il ne redresse cette grande muraille entre lui et le reste du monde. Comme si de rien était je relance la conversation et dans l’espoir d'égailler un peu sa curiosité je lui raconte la raison de mon retour à Arrowsic.
▬ ▬ Une fois mêlés à la foule de la plage et cependant que j’allonge ma serviette sur le sable chaud je ne peux m’empêcher de lâcher « Le dernier à l'eau paye une glace à l'autre, qu'en dis-tu ? » alors son rire résonne à mes oreilles. Ce même rire qui à chaque fois m’entrainais à lui voler un baiser seulement cette fois-ci je ne pense pas que cela me soit permis aussi je me contente d’ôter ma tunique transparente pour me retrouver dans un maillot de bain deux pièce offert par une amie avant mon départ de France. « J'en dis que tu peux sortir ton porte-monnaie dès à présent, Paris. » Cette fois-ci c’est moi qui ris et avant même qu’il n’est le temps de le réaliser je m’élance en direction de l’eau. Je cours aussi vite que mes jambes me le permette, mes poumons inspires et expires rapidement, et mon rythme s’accélère de plus belle mais Nate et moi avons, tout deux, bien assez joué à ce jeu pour que je sache que cette course est peine perdue. Bien que mon tempérament têtu me force à continuer de courir en ligne droite sur le sable brulant il ne tarde pas à me doubler à toute allure et je le reconnais bien là avec ce côté macho et mauvais joueur qui l’empêche d’accepter une quelconque défaite face au sexe opposé. Pourtant, c’est comme ça que je l’aime. Soudain je suis surprise lorsque je le vois s’arrêter, les mollets dans l’eau et m’attendre. Ça sent le coup fourré et pourtant, je me jette droit dans la gueule du loup. Soudain, lorsque j’arrive à son niveau sans même que j’ai le temps de réfléchir à ce qui se passe je sens son étreinte musclé et rassurante se refermer autour de moi soulevant mes pieds du sable mouillé. J’essaie de me débattre avec force, du moins avec la seule petite force de mouche dont je suis capable tandis que ce géant au cheveux blonds et regard de joli cœur se contente d’esquisser un sourire, que je qualifierais presque de rêveur du peu que j’en vois. Car, quelques instants plus tard mon corps se paralyse dans le froid de l’eau, l’eau affreusement gelé. « Je crois que tu as oublié que le Maine, ce n'est pas la Floride. » Là il marque un point. Là température de l’eau du Maine est une des choses que j’avais pris soin de mettre de coté avant de lancer cette idée. Erreur très regrettable. ▬ ▬ Lorsqu’il me relâche, que ses bras se détachent de ma taille, mon estomac se noue. J’ai l’impression d’être à deux doigts de devenir folle. Et rien ne s’arrange lorsqu’en écartant doucement une mèche de mon visage il me souffle d’une façon presque naturelle « Bienvenue à la maison. » Alors tout d’un coup tout explose en moins de quelques secondes et toutes ses impressions, ses convections que j’ai depuis que l’on c’est retrouvés se mélanges, se désintègres avant de finir en poussières. Pourtant, il ne me laisse pas le temps que faire le tri dans tout cela et sans que j’aie le temps de fermer les yeux je me retrouve la tête sous l’eau.
▬ ▬ Pourtant je ne m’avoue pas vaincu. Oh non loin de là, que croit-il donc ? Tandis que je ressors là tête de l’eau et me frotte les yeux je m’en prends à lui sur le ton de la plaisanterie hautaine « c’était bas ça, vraiment méchant ». Puis avant même qu’il ai le temps de trouver une répartie à ma phrase je me jette sur lui dans l’espoir de lui faire boire une bonne tasse d’eau salée ce que j’ai le plus grand mal à mettre en œuvre. J’ai le plus grand mal du monde à faire disparaitre de mon visage, ce signe d’inquiétude qu’a engendré sa phrase. Et alors que nous nous chamaillons comme de grands enfants dans l’eau, offrant un spectacle digne de ce nom à chaque habitant de la petite ville, je sombre dans mes pensées. Jusqu’à où suis-je la bienvenue ? Arrowsic ? Sa vie ? Ses bras … son cœur ? Ce n’est qu’après avoir but quelques tasses et laissé mes lèvres virer au bleu que j’accepte de sortir le drapeau blanc, montrant le pousse comme une gamine demandant un temps mort dans la coure de récréation. A la nage, je m’approche lentement de son oreille et lui chuchote « Merci de m’accueillir. Et Je te promets de ne plus m’en aller … plus sans toi en tout cas » et je retourne en direction du sable, sachant pertinemment qu’aussi déroutante que puisse être ma question il n’a pas oublié la glace que je lui doit et ne me laissera pas m’en tirer si facilement.
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Lun 17 Jan - 20:50
Je dépasse toutes les limites, traverse les frontières que je me suis imposé lorsque je l'ai aperçue quelques jours plus tôt dans la rue. Je joue avec le feu, j'attise les flammes du jeu dans lequel je me complais. C'est vrai que cette situation m'arrange plutôt bien. Il y a encore quelques minutes, j'étais stressé, complètement paniqué à l'idée de croiser celle qui avait été ma femme. Je redoutais l'instant où elle serait devant moi parce que je ne savais pas très bien comment j'allais réagir, ni ce que j'allais penser, ni même quels sentiments referaient brusquement surface. Là, j'ai ma réponse et je suis heureux que Celestine ne fasse diversion avec ces jeux d'enfants. Le fait que cette part d'elle-même n'ait pas changé me rassure. J'ai craint qu'elle n'ait évoluée, ayant atteint le but professionnel qu'elle désirait tant. En cet instant, je m'aperçois que je me suis trompé. En réalité, j'ai sincèrement l'impression que nous avons fait un retour en arrière, comme si les années de séparation s'étaient envolées et que nous venions tout juste de nous rencontrer. C'est très hypocrite, et j'en suis parfaitement conscient. D'ailleurs, on doit former un beau spectacle, là, tous les deux, dans l'eau, à chahuter comme des gamins. J'entends d'ici les rumeurs qui iront bon train dès demain : « Nathanael et Celestine ont remis ça. » Ou encore : « il semblerait que la distance les ait rapprochés. » Et pire : « la pauvre, elle est retombée dans ses bras. » Arrowsic est une petite ville et j'ai toujours eu l'habitude de ne pas écouter ce qui se disait sur moi. Néanmoins, lorsque cela concerne Celestine, je suis toujours beaucoup plus attentif. Ainsi, je suis vraiment soulagé qu'elle ne me détourne de mes sombres pensées.
Je regagne la réalité lorsque j'entends le bruit de son corps qui s'enfonce sous l'eau, et j'éclate de rire quand elle refait surface et qu'elle m'adresse un regard assassin. Cela n'annonce rien de bon, elle me le prouve quelques secondes plus tard. « C’était bas ça, vraiment méchant. » me lance-t-elle en balayant ses cheveux dorés, mouillés par l'eau salée. Je lis dans ses yeux qu'elle a envie de se venger et cela me faire rire de plus belle. J'ai toujours été plus fort qu'elle ; son corps est aussi chétif que lorsque l'on s'est rencontré et je sais qu'elle n'a aucune chance contre moi. Pourtant, je lui permets de s'approcher sans broncher, et quand elle se jette sur moi, je la laisse faire, profite simplement du contact de ses mains sur mes épaules, qui dérapent sur mes bras, tandis qu'elle cherche à me plonger sous l'eau. Nous avons sincèrement l'air de deux gamins qui profitent à maximum de leurs vacances à la plage. Pourtant, c'est loin d'être le cas. On essaie simplement d'oublier ce qui nous a séparé. Et, soudainement, alors que je me prépare à une nouvelle attaque, elle lève son pouce, me sourit et je remarque qu'elle est morte de froid. Tout ralentit ensuite, quand elle s'approche à la nage, quand elle se lève et qu'elle est proche. Trop proche. C'est exactement comme si on m'avait assommé : je ne sais pas où est la réalité et où est le rêve. « Merci de m’accueillir. Et je te promets de ne plus m’en aller... plus sans toi en tout cas » me chuchote-t-elle doucement à l'oreille. Ma raison me dicte de m'écarter. Immédiatement, avant que cela ne soit trop tard. Mais c'est déjà trop tard. Je m'en rends compte quand elle s'écarte. Ma respiration s'est accélérée, presque erratique, et cela pourrait être dû au froid ; j'ai chaud, néanmoins, et cela prouve que mes symptômes sont dus à sa trop grande proximité. Je reste immobile quelques secondes, le temps qu'elle rejoigne le sable humide. Je la regarde sans réellement la regarder. Je ne suis véritablement là, mais plutôt à quelques années de nous. À cette époque, j'aurais couru derrière elle, je lui aurais volé un, deux, trois ou mille baisers. J'en avais le droit alors, parce qu'elle était mienne. Mais je l'ai laissée partir, et tout est différent aujourd'hui.
J'ai pourtant toujours bien en tête les conséquences de notre relation, les disputes et les reproches qu'on s'est lancé sans faire attention aux dommages collatéraux, et je préfère ne pas me laisser dominer par mes sens qui me jouent des tours. Ainsi, je la rejoins rapidement sur le sable, elle m'attend avec un sourire au visage et je suis plutôt heureux que son retour ne lui soit pas pénible. « Tu sais, ce n'est pas en me retournant le cerveau que tu vas me faire oublier que tu me dois une glace. » je fais en me baissant, attrapant mon sac d'où je sors ma serviette. Je la passe rapidement dans mes cheveux, évitant ainsi à l'eau salée de dégouliner dans mes yeux, puis l'étend sur le sable. Je reste pourtant debout, parce qu'elle me regarde, comme dans l'expactative de la suite. A quoi s'attend-elle ? Je m'aperçois rapidement qu'elle est en réalité complètement perdue dans ses pensées, et cela me fait sourire. Quel choc ce doit être ! Paris, capitale de la France, capitale du luxe, de la mode. Et Arrowsic... La petite ville où elle a épousé un raté, où elle a divorcé à peine un mois plus tard. « J'ai l'impression que tu n'es pas seulement là pour ta boutique. » Cette fois, c'est moi qui me suis rapproché. « Je me trompe ? » Cette fois, c'est moi qui me suis penché vers elle, qui ai chuchoté à son oreille. C'est bas, ce que je fais. C'est mesquin et très petit. J'ai envie de la piéger. J'en ai assez d'être le seul à être aussi troublé par sa présence. J'aimerais qu'elle le soit aussi. Ne serait-ce qu'un peu.
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Mar 18 Jan - 6:01
▬ ▬ Une fois de plus je me mords les lèvres suite à mes paroles. « Idiote, idiote, idiote … » je répète inlassablement dans ma tête comme si je voulais m’en convaincre. Pourtant ce n’est plus le but, j’en suis belle et bien une. Qu’est ce qui m’avais pris de dire une chose pareil autant lui dire « Je suis folle de toi, fait de moi ce que tu veux » le résultat en serait le même. Est-ce que ce retour en enfance aurait un effet néfaste auquel je n’aurais pas pensé ? En tout cas j’ai la joie de remarquer que ma réponse ne la pas laissé insensible, je ne le connais que trop bien pour qu’il puisse inconsciemment me cacher ses réactions, comme l’accélération de son pouls, de sa respiration et autres signe physiques. Mais je regrette aussi d’une certaine manière de lui avoir lâché ces paroles, lui, le beau blond torturé, qui n’a de cesse de ce rabaissé de trouver toujours un moyen de se dénigrer vis-à-vis des autres. Remuant, le plus calmement possible, toutes ses choses dans ma tête je regagne le sable mouillé de la plage. Je remarque qu’il ne m’a pas suivie tout de suite, son regard perdu dans le vague je comprends que mes paroles l’ont rendu pensif, mais déteste cette situation dans laquelle je n’ai aucune idée de ce qui traine dans sa tête. Puis il finit par remonter jusqu’à nos sacs dans l’espoir de rapidement me réchauffer.
▬ ▬ Le soleil est encore haut dans le ciel ce qui me laisse penser qu’il n’est pas plus tard que midi, peut-être onze heures. J’attrape ma serviette de plage dans l’espoir que le sang gelé dans mon corps se remette enfin à circuler dans les membres de mon corps. Lorsque Nate me rejoins je m’aperçois que nous avons tout deux les même réflexes, se saisissant de sa serviette pour se frotter les cheveux il me dit « Tu sais, ce n'est pas en me retournant le cerveau que tu vas me faire oublier que tu me dois une glace. » sa remarque de gourmand me fait rire de toute mes dents choses dont, en cinq ans, j’ai été incapable sans lui. « Je n’avais pas oublié ne t’en fait pas. Juste le temps de nous sécher … » Après ça je me perd soudainement dans mes pensées sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Comment avais-je put ? Comment avais-je put abandonner tout cela, l’abandonner lui pour retourner à Paris. J’étais sotte j’avais à l’époque fait passer mes ambitions avant tout le reste ce qui pourrait paraitre normal bien entendu, mais pas lorsqu’on file une aussi jolie vie à Arrowsic avec l’homme qu’on aime. Peut importe les différents. A l’époque j’étais trop jeune, nous étions trop jeune pour comprendre que toute cohabitation exige sacrifice et efforts, ainsi plutôt que de nous acharner à tout faire pour que ça marche nous avons préféré baisser les bras. Tout à coup j’ouvre des yeux ronds en entendant sa voix me dire : « J'ai l'impression que tu n'es pas seulement là pour ta boutique. » A quoi est-il en train de jouer ? Tout en articulant ces quelques mots il c’est étrangement rapproché de moi et nos visage ne sont séparés que de quelques centimètres lorsqu’il ajoute « Je me trompe ? » en un chuchotement au creux de mon oreille. Que cherche-t-il à faire ? Tout à coup je réalise que je ne cache pas si bien mes émotions que lui et qu’il à surement du comprendre toutes mes pensées depuis le début.
▬ ▬ Je me sens perdue, complètement perdue. C’est au risque qu’il le prenne pour une faiblesse que je baisse les yeux en direction du sable. Une chaleur étrange me parcourt, et je sens mes joues rougir légèrement. Il est en train de me retourner le cerveau exactement comme je l’ai fait avec maladresse quelques minutes auparavant. Alors sans dire un mot je me contente d’abord de m’allonger tranquillement sur ma serviette de plage colorée, sur le dos. J’attends qu’il fasse de même à côté de moi tout en réfléchissant à un moyen de me tirer de ce pétrin. Certes je pourrais tout lui avouer ; que je suis folle de lui comme je l’ai toujours été depuis le début que je regrette ? Non je ne suis pas assez égoïste pour le faire souffrir une seconde fois. Il vaut bien mieux qu’une fille comme moi peut-importe ce que lui et les gens d’Arrowsic peuvent en dire ou en penser. Je ne lui mens cependant pas me contentant de lui répondre « Qui sait ? Peut-être as-tu raison, nous verrons bien » Et les visages dirigé vers le ciel, les lunettes de soleil sur le nez, je souris à la penser que ma vie ici puisse être un vrai désastre mais un désastre en compagnie de celui qui compte le plus pour moi.
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Mar 18 Jan - 22:57
C'est sur moi que le piège se referme. Je ne suis qu'un sombre idiot, un crétin manipulé par ses sens, un imprudent qui ne voit pas où il met les pieds. Pourtant, je me pousse jusqu'aux limites, j'avance jusqu'à mes derniers retranchements et c'est comme si je n'avais plus aucune crainte. Je ne suis vraiment qu'un imbécile ! Il m'est clairement impossible de rendre la monnaie de sa pièce à Celestine, tout simplement parce qu'elle n'est pas troublée par ma présence comme je le suis par la sienne. À la simple évocation de son prénom - et cela dure depuis qu'elle est repartie - mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines, son rythme s'accélère et il bout lentement, pernicieusement sous ma peau. Je perds pieds, comme si je n'étais pas sorti de l'eau et que je m'approchais d'une zone à remous : dangereuse et, pourtant, curieusement tentante. C'est ainsi que j'ai toujours décrit la jeune femme devant moi. À l'époque du lycée déjà, il m'arrivait parfois de regretter d'avoir osé penser qu'elle pourrait être mienne sans dommage collatéral aucun. Elle était trop différente, et c'est d'ailleurs toujours le cas. Pourtant, elle représentait tout ce que j'avais toujours aspiré à avoir, et elle m'avait fait croire, avec une sincérité dont je n'avais pas pu douté, que je la méritais. Je m'étais accroché à cette idée comme à une bouée de sauvetage et, pourtant, je prends conscience aujourd'hui de cette bêtise. Il est évident qu'une fille comme mon ex-femme n'est pas faite pour un homme comme moi. Je manque terriblement de classe, je jure lorsque la situation n'est pas comme je le désire et, pourtant, je ne fais jamais rien pour que les choses se règlent à ma façon. Je suis du genre passif ; je laisse le destin choisir pour moi, et je ne me mettrais jamais sur sa route, même si ma vie prenait une direction que je déteste. C'est d'ailleurs purement le cas présentement. J'ai un garage certes, mais cela n'a jamais été le but de ma vie. Mon bateau ? Cela fait plus de cinq ans qu'il est terminé et il n'a jamais été amarré à un autre port que celui d'Arrowsic. Ma mère prend toujours les mêmes médicaments que je lui amène de la pharmacie alors que je sais qu'elle en est dangereusement dépendante. Quant à mes rêves de gosse, je ne suis même pas certain de m'en souvenir encore. Ils sont comme le souhait de toucher la lune. Impossibles à réaliser.
Celestine s'écarte doucement de moi, je sens la chaleur de son corps près du mien qui se diffuse dans l'air, disparaît lentement. Elle ne répond pas à mon interrogation, ce qui ne fait que titiller ma curiosité. Ou provoquer mon anxiété, je ne sais pas très bien. C'est une drôle d'impression mais j'ai la fine certitude que cela fait plus de quelques minutes que nous discutions ensemble, comme si elle n'est jamais réellement partie. Les gens autour de moi doivent d'ailleurs se faire exactement la même remarque : nous n'avons pas l'air d'un couple qui s'est séparé. Je suis presque certain que la tension entre nos deux corps se devinent à l'œil nu et qu'ils ne vont pas hésiter longtemps avant de nous inventer une nouvelle histoire, des retrouvailles passionnées dans un motel en dehors de la ville, ou quelque chose d'aussi mauvais goût que cela. Une liaison tout droit sortie d'un mauvais film des années quarante. J'en rirais presque si je n'avais été que le principal concerné, mais j'ai du mal à me moquer de quelque chose qui pourrait toucher Celestine. Je décide néanmoins d'oublier les ragots ; domaine dans lequel j'excelle depuis de nombreuses années. J'imite plutôt les mouvements de mon ex-femme qui s'installe sur sa serviette, étendue sur le sable chaud. Son silence ne m'annonce rien de bon et, à présent, j'ai presque peur d'entendre sa réponse. J'étends ma serviette sur le sable, j'attrape ma pair de lunettes de soleil dans mon sac, et je m'allonge à moitié, les coudes enfoncés dans le sable. Mon regard se perd peu à peu entre la mer et le ciel, là où l'horizon les sépare éternellement, jusqu'à ce que la voix de Celestine ne s'élève à nouveau. « Qui sait ? Peut-être as-tu raison, nous verrons bien. » J'arque un sourcil, étonné qu'elle se montre aussi vague. Pourtant, je ne devrais pas. Ca a toujours été un jeu de devinettes entre nous, des joutes de non-dits, des parties de faux-semblants et autres illusions.
J'ai envie de l'interroger encore, de poser les questions qui la dérangeront. Pourtant, je sais que c'est mal, et pas seulement pour elle. Je risquerai bien de perdre la raison, à force d'essayer de comprendre ce qui nous arrive. Alors, je préfère rester prudent. Je préfère faire ce qu'on attend de moi, être le Nathanael un peu stupide et passif qui éprouve une certaine difficulté à comprendre les nuances. « Alors, c'est comment Paris ? » J'ai conscience de changer totalement de sujet, mais la diversion a été créée pour cela. Je sens que, si l'on continue sur cette pense, je ne serais pas capable de résister longtemps. Résister à quoi ? Je ne sais pas très bien, mais j'ai la certitude que ma faiblesse enclencherait la sienne, et que tout deviendrait alors catastrophique. Comme l'effet boule de neige. Je sais aussi qu'éviter les sujets épineux est mon domaine de prédilection et, même si cela me rend toujours la vie plus compliquée par après, j'ai conscience que je vais regretter de ne pas chercher à en savoir plus. Parce que l'ignorance attise l'imagination, et que je suis excellent lorsqu'il s'agit de se faire des films. Encore une fois, pourtant, je préfère passer la question sous silence. J'ai envie que mon esprit arrête de penser. Les idées qui s'agitent, qui se chevauchent, se bousculent. J'ai envie que cela cesse. Alors, j'entrouvre les lèvres, et je laisse échapper le mot dont on n'a aucune envie de se souvenir : « J'imagine la tête de tes parents, quand tu es rentrée divorcée... » je laisse échapper avec un sourire distrait, comme si j'imagine la scène. Divorcés. C'est ce qu'on est, il faut nous en souvenir.
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Mer 19 Jan - 19:49
▬ ▬ Je me sens soudain très mal réalisant combien Nathanael compte à mes yeux et à quel point mon retour à Arrowsic n’est pas pour lui plaire. Je perds pied dans tout ça, et je me prends à rêver d’un autre jour dans une dimension parallèle où Nate serait l’homme de ma vie où je ne l’aurais jamais abandonné de cette façon. Et baladant mes yeux sur lui mon cœur s’emballe, ma chaleur augmente non pas à cause du soleil qui scintille à son zénith, mais plutôt à cause de la proximité de nos deux corps, de nos deux personnes. En cinq ans j’avais oublié le bien que me procurait sa présence à mes côtés. Combien de fois a-t-il pensé qu’il n’était pas fait pour moi, cet idiot pouvait parfois être bien à coté de la plaque. Je détestais cette vision qu’il avait de lui-même et que les gens d’Arrowsic lui soutenaient, cette habitude qu’il avait de toujours voir ses propres défauts au détriment de ceux de son entourage. Pourtant j’étais bien plus nulle qu’il ne le pensait, parce qu’après tout il faut bien être une parfaite idiote pour s’enfuir loin de sa seul raison de vivre. Peut-être étions nous réellement différents, non nous l’étions même surement pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer ma vie autrement. Du moins je n'arrivais pas à l'envisager sans lui.
▬ ▬ Si j’étais plus égoïste je lui dirais le fond de ma pensé, mais il ne mérite pas une telle douleur et je tiens trop à lui pour lui infliger cette souffrance. « Je n’aurais peut-être jamais du revenir par ici » voilà la principale idée qui me traverse la tête tandis qu’il s’allonge sur sa serviette à mes cotés. Mais je me trompe et la réalité s’impose à moi, « ce n’est pas que je n’aurais pas du y revenir mais plutôt que je n’aurais pas dut en partir » Puis je commence à penser à certaines choses qui ne m’avaient jusqu’alors pas parues essentielles, mais en cinq ans, un homme comme Nate à surement dut refaire sa vie. Choses qu’après tout je ne pourrais lui reprocher. Et tandis qu’il s’étend tranquillement sur sa serviette je ne peux empêcher mon regard de vagabonder sur son corps et chacune de ses courbes, celles de ses muscles, de ses lèvres, de ses mains. J’avais posé mes mains sur ce corps si souvent qu’il m’était douloureux, presque insupportable aujourd’hui, d’en être si proche sans pouvoir le toucher. Le souvenir de mes doigts fins sur son torse tandis qu’il caressait mes cheveux me réclamant un baiser de temps à autres, de son corps contre le miens éclairé par la seule lumière de la lune qui filtrait à travers les rideaux. En si peu de temps nous avions vécu tant de choses tout deux. Aussi ne voulant pas me mentir lorsqu’il essaie d’en apprendre plus sur les raisons de mon retour je me contente de rester simplement évasive, ce qui ne manque pas de l’intriguer. Car instinctivement il arc un de ses sourcil en cette grimace de curiosité qui m’a toujours faite sourire et n’a pas le temps de dissimuler ça réaction que mes zygomatiques ce contracte déjà. J’aimerais qu’ils comprennent tout mes sous entendus mais j’en ai malgré moi affreusement peur, je ne ressens que trop bien la souffrance qu’il à subit à mon départ, je sais qu’être séparé de la personne que l’on aime est difficile. Apres à peine quelques minutes de silence il prend sur lui de couper court à ce sujet de conversation d’une façon pas très naturelle « Alors, c'est comment Paris ? » Je ne comprends pas ce qu’il cherche mais je suis heureuse qu’il continue notre conversation, ce que je prends pour un signe d’encouragement. Après tout peut-être n’a-t-il pas autant envie de s’en aller que je ne le pense. « Paris ? Hum laisse moi réfléchir … » levant les yeux au ciel je fin quelques recherches avant de sortir au bout de quelques secondes « Je dirais pour faire court que rien n’a changé, ma bonne vielle nourrisse est toujours là, le soleil lui est constamment absent remplacé par la pluie, il n’y avait pas une seule place pour me garer et ceux peu importe le jour de la semaine, le bruit est encore plus insupportable qu’avant et je ne te parle pas du monde dans les transports … Enfin tu imagines. » Je me rends compte que je pars dans un mélange de tout et n’importe quoi et finit par me stopper net avant de ne plus pouvoir. Il a du comprendre puisse qu’il à immédiatement enchainé sur une autre question « J'imagine la tête de tes parents, quand tu es rentrée divorcée... » Que sous entend-t-il exactement ? Et la ma température chute et des frissons se mettent à parcourir mon dos tout au long de ma colonne vertébrale et c’est comme si cette barrière abaissée quelques instants plus tôt c’était redressée tout à coup. Que cherche-t-il à me faire comprendre ? Que tout est terminé, bel et bien terminé ? Je suis sotte d’imaginer que je lui manque et que d’un instant à l’autre il va faire un pas en avant, pour nous deux. « Pour être franche ils sont tellement à l’ouest qu’il leur à fallut quelque jours avant de réaliser ce que je leur avais annoncé un soir pendant le diner. Et sincèrement peu importe leur avis c’est ma vie et ils sont trop peu présents pour ce permettre un quelconque jugement. »
▬ ▬ Je marque une pause hésitant à continuer, puis la sensation de froid se dissipe et je me redresse doucement pour éviter le tournis. Puis je me saisie de mon sac de plage et fouille minutieusement à l’intérieur à la recherche d’une quelconque trace de crème solaire. « Et toi alors, Arrowsic depuis mon départ ? Des choses on changées ? » Je me mords les lèvres lorsque le spray froid rencontre ma peau. J’ai toujours été une grande frileuse. Puis sans trop réfléchir, passant mes mains le long de ma jambe pour y étaler la crème j’ajoute « Et les amours … tu as rencontré quelqu’un ? Je … » Echappant de peu à la plus grosse gaffe de mon existence. « Je n’y suis pas arrivée pour ma part, peut-être que dans le fond tu ne m’a jamais vraiment quitté. En tout cas je n'ai rien trouvé d'assez sérieux pour te sortir de ma tête ». Je relève mes lunettes de soleil histoire d’analyser l’efficacité de mon massage et dépose la crème à côté de moi avant de me rallonger. « J’aimerais beaucoup voir à quoi ressemble ton bateau maintenant, tu me le montreras un de ces jours. » Cette question n’en est pas une, il me connaît et sait très bien que sortie de ma bouche c’est plus un vœu. Nous ne sommes séparés que par l’unique Spray de crème solaire lorsque je me retourne sur le ventre pour combler le manque de bronzage de ma peau blanche de parisienne. Et comme une gamine timide je suis mentalement tiraillée entre l’envie de lui demander de m’en mettre sur le dos et la peur que cette demande ne paraisse trop déplacée entre nous. Mais le contacte de sa peau m’attire plus que jamais. « Je sens que je vais griller comme une crevette dès la première semaine … » parce qu’après tout il a l’habitude des sous entendus et les comprends mieux que personne. Puis je pose ma tête sur mes bras croisés fermant les yeux, pour ne pas devenir folle, face à la vision que m’offre son visage.
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Jeu 20 Jan - 15:31
J'avoue que je l'ai fait sciemment. Ce mot, cette pensée, c'est la manifestation de ma raison qui s'est soudainement remise en marche, l'incarnation de ma trop grande crainte. Durant quelques minutes, nous nous sommes autorisés un débordement, je me suis appliqué à ne pas dresser de barrières entre nous, mais cela est bien plus fort que moi. Ce n'est pas un processus que je contrôle, c'est celui que je suis devenu depuis qu'elle m'a quitté. Certes, je ne devrais pas utiliser ce terme, comme si je déposais toutes mes responsabilités sur ses épaules ; elle ne m'a pas quitté, elle a simplement qiutté la ville quand nous avons décidé que notre couple n'en valait plus la peine. La décision a été prise en commun : je suis monstrueusement injuste lorsque je la dis responsable. Pourtant, c'est ainsi que les choses se sont présentées devant mes yeux lorsque Celestine les a accomplies. Elle a fait ses valises, et elle a baissé les bras. Elle a pris l'avion pour rejoindre sa vie en Europe et, depuis cette journée précise, je ne suis plus exactement le même, comme si elle avait emmené une part de Nathanael Evan Hurtwood avec elle, en souvenir. J'ai toujours été un peu solitaire ; j'ai été un enfant plutôt déstabilisé qui préférait la compagnie de la nature à celle des gosses de son âge. Adolescent, je choisissais la tranquillité et le calme parce qu'ils ne colportaient pas de sales rumeurs sur mon comptes et que c'était sincèrement reposant. Mais c'est lorsqu'elle m'a quitté que la solitude est devenue plus présente encore dans ma vie. Avec sa proximité à mes côtés, j'ai goûté à la lumière, j'ai tendu les mains vers la lune, j'ai eu mes étoiles et, quand elle a décidé de recommencer sa vie à Paris, c'est l'obscurité qui l'a remplacée. Or, comment est censé vivre un homme dans le noir, alors qu'il a découvert que la vie est plus belle sous un ciel étoilé ? c'est assez simple : il ne vit plus. Ou, du moins, il s'accommode des nuages sombres qui l'entourent et il avance en tâtonnant, en se prenant des murs parfois. Et alors, je me suis fait à l'idée de son absence, j'ai dompté l'éternel brouillard qui m'a suivi partout pendant toutes ces années. Malheureusement, lorsque la vie décide de s'acharner, elle le fait bien et jusqu'au bout. C'est là que j'ai appris la réapparition de mon étoile, du plus brillant des astres de ma vie. C'est là que la route a bifurqué violemment.
« Paris ? Hum, laisse-moi réfléchir. » J'acquiesce doucement, la vrillant de mon regard à travers les verres fumés de mes lunettes de soleil. Cela ne lui prend que quelques secondes pour répondre, comme si elle connaissait toutes les petites ruelles de la ville par cœur : « Je dirais pour faire court que rien n’a changé, ma bonne vielle nourrisse est toujours là, le soleil lui est constamment absent remplacé par la pluie, il n’y avait pas une seule place pour me garer et ceux peu importe le jour de la semaine, le bruit est encore plus insupportable qu’avant et je ne te parle pas du monde dans les transports... Enfin tu imagines. » C'est précisément le problème, et elle ne semble pas le comprendre : je ne peux qu'imaginer. Tout ma vie se résume à cela, et ce n'est guère palpitant. Je n'ai connu qu'Arrowsic, ainsi que les différents petits ports où je suis parvenu à me rendre avec le Céleste, et tous les ports des petites villes se ressemblent, je peux le garantir. Le seul élément exotique de ma vie est le restaurant italien du coin la rue, celui où je ne me rends jamais parce que je n'ai pas les moyens. C'en devient pathétique : elle décrit Paris comme l'incarnation de l'enfer sur terre et, pourtant, je me meurs d'envie. Je la jalouse d'avoir vu d'autres visages, d'avoir posé les pieds sur d'autres ruelles. Je la déteste aussi, parce qu'elle ne voit pas la chance qui lui est donnée. « J'imagine la tête de tes parents, quand tu es rentrée divorcée... » je lâche, comme un témoin du sentiment de manque qui me tiraille la poitrine. C'est infâme, terrible, mais j'ai soudainement qu'elle se sente aussi mal que moi. Et je regrette immédiatement, parce que je lis cette surprise, cette déception sur ses traits, celles-là même que j'ai provoqué avec un seul mot. Elle en pâlit presque ; le sourire qui s'étire sur mes traits se figent et je hausse nonchalamment les épaules, comme pour lui signifier qu'elle n'est pas forcée de répondre à pareille bêtise. Pourtant, elle ne se démonte pas. « Pour être franche ils sont tellement à l’ouest qu’il leur a fallu quelque jours avant de réaliser ce que je leur avais annoncé un soir pendant le diner. Et sincèrement peu importe leur avis c’est ma vie et ils sont trop peu présents pour se permettre un quelconque jugement. » Je sais qu'elle parle, qu'elle m'explique ce que ses parents ont pensé de notre décision trop hâtive et, pourtant, je ne l'écoute pas réellement. Je regarde ces mouvements, et cela me prend toute mon attention, parce qu'elle est dotée d'une grâce qui hypnotise. Elle sort un spray de son sac, se redresse sur sa serviette ; je ne perds pas une miette de chacun de ses gestes : même ses battements de cils sont dûment étudiés. « Et toi alors, Arrowsic depuis mon départ ? Des choses ont changées ? » Encore des mots qui ne percutent pas mon cerveau, parce qu'elle vient juste de se mordre la lèvre inférieure, ce qui me ramène brusquement plusieurs ans en arrière : cette soirée si particulière sur un certain bateau, où j'ai déposé un baiser au coin de cette même bouche, poussé par la folle pensée que cette fille trop bien pour moi pourrait m'être réservée. Dès qu'elle pose sa main sur sa jambe, je préfère détourner le regard et me concentrer sur une activité qui m'est moins dangereuse que l'observation ou les souvenirs.
Comme par exemple ces trois adolescents qui s'amusent avec une vieille planche dans les vagues. Pourtant, je sens les iris de Celestine qui me brûlent la peau, bien plus que les flèches dorées du soleil, et je tourne ma tête vers elle, curieux de saisir son petit manège. Je comprends alors qu'elle a dû me poser une question, et que je n'ai pas enregistré un traître mot de ce qu'elle a débité en paroles, tant j'étais troublé par ses mouvements. Heureusement pour moi, elle ouvre la bouche et reprend : « Et les amours... tu as rencontré quelqu’un ? Je... » Je patiente quelques secondes, puisqu'elle semble décidée à ajouter une autre phrase, mais elle ne le fait pas. Je comprends que c'est une pente glissante. « Rien de bien passionnant. » je réponds en décidant de ne pas m'attarder sur le sujet. Premièrement, parce qu'il n'y a pas de quoi s'attarder : je n'ai connu que des petites histoires sans lendemain, et je suis devenu un professionnel lorsqu'il s'agit de dire non à tous les deuxièmes rendez-vous. Deuxièmement, parce que Celestine est mon ex-femme et que j'ai aucune envie de parler de cela avec elle. Et, finalement, parce que je n'ai pas envie de savoir avec qui elle a passé ses nuits durant ces années où l'on s'est complètement oublié. Cette éventualité même me donne le vertige, mais elle paraît comprendre et j'en suis soulagé. « J’aimerais beaucoup voir à quoi ressemble ton bateau maintenant, tu me le montreras un de ces jours. » elle me glisse avec un regard entendu ; je comprends que je mourrais immédiatement si je refuse de réaliser son souhait, et je souris à l'idée de la voir monter à bord de mon bien le plus précieux à nouveau. J'acquiesce sans dire un mot, retire mes lunettes de soleil et m'amuse à compter les visages tournés en notre direction. Peut-être devrais-je m'avouer quelque peu paranoïaque, parce qu'ils ne sont pas aussi nombreux que je l'aurais imaginé. Après tout, la vie du pauvre Nathanael Hurtwood n'est peut-être pas leur seule priorité ? Je sens un mouvement du côté de Celestine, mais je ne me retourne pas. À la place, je m'applique à respirer calmement, comme un adolescent malmené par ses hormones et qui souhaiterait se calmer. Le problème, c'est qu'il n'est pas seulement question d'hormones, mais bel et bien de sentiments, de ressentis bien plus profond qu'un simple désir ou qu'une simple lubie. C'est un besoin. Comme respirer. Un besoin vital. « Je sens que je vais griller comme une crevette dès la première semaine... » Je laisse échapper un rire à sa remarque ; un rire qui s'élève dans l'air, et s'arrête immédiatement lorsque je m'autorise un coup d'œil dans sa direction. Les paupières closes, le visage tourné dans ma direction, elle s'est retournée sur le ventre sans que je ne m'en aperçoive, trop occupé à chercher une distraction. Si j'avais été devant un miroir, je suis persuadé que j'aurais ri de mes airs torturés, et c'est d'ailleurs ce que j'ai envie de faire : éclater de rire devant l'improbabilité de la situation. Éclater d'un rire nerveux alors, parce que je suis sincèrement tiraillé entre deux choix qui s'offrent à moi : comprendre le sous-entendu à peine masqué, ou feindre que je suis l'idiot fini qui n'a pas saisi l'allusion. C'est absurde, ce dilemme. Je sais déjà quelle part de moi gagne. Parce qu'elle s'amuse, elle joue, et que je n'ai pas envie qu'elle mène la danse.
J'attrape la crème solaire en me redressant, en réduisant la distance de sécurité à néant, en explosant toutes les barrières que j'ai redressé en prononcé le mot divorce. Mes espoirs sont vains, n'est-ce pas ? À l'instant même où je l'ai remarquée, sur le trottoir il y a quelques jours, je me suis perdu. J'ai perdu. Alors, pourquoi lutterais-je, si elle n'a de cesse de me provoquer ? Le jeu se joue à deux, et je suis prêt à entrer dans la partie. Elle a dû sentir ma présence plus proche, parce qu'elle se tend avant même que le spray ne se dépose sur sa peau, et je suis rassuré à l'idée que j'ai le même pouvoir qu'elle. Celestine n'est pas la seule à me faire perdre pied : je sais que si j'abats mes cartes doucement, prudemment, les unes après les autres, j'ai au moins autant de chance qu'elle de la rendre complètement folle. « Je me souviens d'une époque où tu n'avais pas besoin de prétexte pour sentir mes doigts sur toi. » je murmure tandis que je dépose mes mains sur ses épaules, en lui faisant ainsi comprendre que j'avais deviné son manège. C'était une erreur. Je comprends que c'était une erreur de débutant : je ne devrais faire qu'étaler un peu de crème, mais mes doigts s'attardent trop longuement sur le satin de sa peau. Je comprends que le piège se referme encore une fois sur moi et que je ne suis franchement qu'un idiot. Pourtant, je m'y complais, je m'y abîme. Je suis dans mon rôle et je tiens à ma couverture. « Je me rappelle aussi que tu étais beaucoup plus réactive, à l'époque. » je souffle encore, en faisant glisser ma main au creux de ses reins, alors que toute la crème s'est déjà imprégnée dans sa peau. « Aurais-tu perdu la main, Paris ? » Cette fois, la provocation n'est même pas un sous-entendu. Le pire ? Probablement le sourire triomphant qui a pris place sur mes traits. Si j'ai atteint le point de non-retour ? Je n'en sais rien. Je suis simplement conscient que le contrecoup ne va pas tarder à arriver, et je suis presque impatient de connaître sa réaction. Elle est du genre mauvaise joueuse, et c'est moi qui ai remporté cette première partie. Non ?
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Ven 21 Jan - 6:10
▬ ▬ Les yeux fermés, je réalise – peut-être égoïstement – à quel point je suis heureuse de retrouver mon ex-mari. M'avouant enfin que la petite boutique de fringue de la rue principal n’est surement pas la seule raison de mon retour à Arrowsic, bien que j'ai put mettre du temps à m’en apercevoir, dans le fond ce petit espoir de tout recommencer à zéro, n’a jamais cesser de faire avancer chacun de mes pas dans sa direction. Je me demande alors ce que je peux bien attendre pour faire le grand saut ? Lui dire enfin, tout ce que j'ai sur le cœur et à quel point je regrette toutes ces erreurs passées, d’avoir pris la fuite loin de ma seule source de bonheur. Leur réel problème est que dans le fond nous refusons, tout deux, d'avouer à l'autre ce qui nous tourmente, préférant faire comme s’il n’en était rien. Un jour peut-être les choses évolueront-elles, c’est du moins ce que j'espère sous mes air de gamine blonde endormie. Je détestais cette face de Nathanael à la fois provocateur et réservé et préfèrerais ne jamais avoir à refuser nos rêves d’évasions ensembles. Qu'ils soient enfuis loin au fond de cœur de Nate, ou qu'il se refuse simplement à les laisser ressurgir. Je ferais tout pour le retrouver à mes cotés. ▬ ▬ Bien que toutes ces idées contradictoires ne soit pas toutes pour me plaire, j’entreprends un petit jeu dont, je sais, que nous connaissons très bien les règles et ceux malgré le fait que je sois une sacrée mauvaise joueuse. Je me prends à imaginer le contacte de ses mains sur ma peau ce qui fixe un sourire sur mon visage. Pourtant je sais combien en ce moment-même il doit être tiraillé entre l’option de craquer ou non. Le connaissant assez bien je sais que son choix sera décisif m’indiquant si oui ou non il accepte d’entamer la partie.
▬ ▬ Soudain j’entends du mouvement à mes cotés le sable remue et je suis presque certaine que le beau blond – pour qui mon cœur est incapable de battre normalement – c’est saisie de la crème qui nous séparait l’un de l’autre. Alors je sens un mouvement de ma serviette de plage à coté de moi lorsqu’il s’y installe provoquant par la même occasion la contraction de tous mes muscles, ceux avant même que ses paumes ne touchent mon dos. J’aurais préféré qu’il ne le remarque pas car je sais instinctivement qu’à ce stade la partie promet d’être serrée entre nous. Je sais que tout cela est risqué mais l’adrénaline et le mélange de sentiments qui en découlent redonne des couleurs à ma vision grise des choses qui m’entoures. Tandis qui pulvérise quelques Spray de la crème sur ma peau j’entends sa voix me murmurer le plus naturellement du monde « Je me souviens d'une époque où tu n'avais pas besoin de prétexte pour sentir mes doigts sur toi. » et à ses mot ses paumes se déposent sur ma peau provoquant au cours de leur voyage une vague de frisson qui n’est pas bien loin de me rendre dingue, non pas loin du tout. Tandis que je tente de contrôler les envie qui me viennent à se moment je ne comprends pas néanmoins, le sourire d’enfant qui s’affiche sur mon visage. « Je voulais m’assurer que cette époque n’était pas révolue, maintenant je le sais » et calmement je me tourne la tête autant que possible – sans gêner la caresse de ses doigts – pour essayer d’analyser sa réaction selon l’expression de son visage, mais ne tarde pas à rabaisser la tête dans mes bras, envahie par une irrémédiable envie de l’embrasser, telle qui je suis à quelques centimètre à peine de perdre tout contrôle de mes gestes. « Je me rappelle aussi que tu étais beaucoup plus réactive, à l'époque. » ajoute t-il alors comme si je n’avais rien dit à sa remarque précédente. Et je sens alors que ces cinq années loin de lui, à éviter ce genre de jeux avec tout homme autre que lui, fait de moi l’équivalent d’une vielle horloge rouillée. Je ne suis plus certaines d’aussi bien comprendre ses sous entendus et au risque de dévoiler cette faiblesse ou de passer pour une idiote finie je ne trouve rien de mieux à répondre que « Que sous-entends-tu par là Nate ? » J’attends une réponse, quelque chose, n’importe quoi qui me mette sur la voie mais à la place de ça je suis obligée d’enfouir ma tête dans la serviette de plage pour ne rien laisser paraitre du plaisir que me procure ces caresses incessantes. Tandis qu’il insiste sur le creux de mes reins avant de redescendre lentement, je m’aperçois que je me suis moi-même infligée cette sensation à la fois agréable et désagréable. Et j’étouffe un juron lorsque je me sens rougir aux souvenirs de ses nuits passées ensemble, de toutes ses choses qu’aucun autre homme n’avait sut réellement égaler, combler en moi. ▬ ▬ « Aurais-tu perdu la main, Paris ? » Sa voix me fait presque sursauter cependant que mon cœur ce met à battre la chamade. J’ai l’intime conviction qu’il lit plus facilement en moi qu’à l’inverse, alors que je suis tout à fait incapable de le déchiffrer totalement. Pourtant je ne m’avouerais pas vaincue pour ci peu. Car peu importe l’air triomphant de son visage « C’est de la triche de toute façon, tu lis mieux en moi que quiconque et tu t’en sers pour me piéger » je pourrais m’arrêter là en simple mauvaise joueuse que je suis mais je m’y refuse « C’est vrai j’ai surement dut perdre la main, et ceux pour beaucoup de choses même mais je comptais sur toi pour me les enseigner à nouveau » Je ne peut m’empêcher d’accompagner le tout d’un petit clin d’œil tout en me redressant pour lui faire face.
▬ ▬ « Je ne te dois pas une glace ? » Il est assis à côté de moi et nous nous dévisageons maintenant droit dans les yeux. Puis je suis reprise de cette irréprochable envie de lui montrer que je ne suis peut-être plus vraiment à jour pour ce qui est de comprendre ses sous-entendus salaces je sais cependant toujours comment le déstabiliser puisse qu’il me suffit de me déstabiliser moi-même. Et à cette pensée j’approche mon visage du sien tout en prenant soin de me détourner de son regard pour poser mes yeux sur ses lèvres. Puis lorsque nos front entre en contact l’un avec l’autre je me contente d’ajouter le plus naturellement et calmement possible «tu es libre se soir ? Je serais bien partant pour un diner sur le Celeste. » Et une fois de plus ma question se présente sous forme d’affirmation, tandis que mon front reste collé au sien attendant une réaction de mon compagnon de jeu. Et dans ma tête résonne à l’infinie des mots que je n’ose pas prononcer. « Surprends-moi ».
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Dim 23 Jan - 20:52
Je comprends immédiatement qu'elle ne saisit pas bien mon sous-entendu, qu'elle ne voit pas la pente glissante que j'emprunte. Je préfère néanmoins ne rien dire de plus, de crainte qu'elle ne m'assène un regard assassin. Je joue avec le feu, j'attise les réactions, mais je ne suis pas tout à fait près à en assumer les conséquences, et je l'admets. Je ne suis qu'un arrogant qui feint la trop grande fierté qu'on lui attribue, qui s'amuse à pousser son ex-épouse dans ses derniers retranchements, espérant trouver une brèche, une faiblesse à laquelle s'accrocher. Ce fossé qui nous sépare m'est invivable : elle semble presque trop calme, alors que mon sang bout, tourbillonne dans mes veines, sans s'arrêter, sans me laisser une pause. Alors, j'ai envie de la déstabiliser quelque peu, j'aspire à lui faire perdre la tête, et je n'ai trouvé, pour cela, que la perche qu'elle m'a sciemment tendue. Elle ne s'attendait certainement pas que je m'avance vers elle, et encore moins que je pose mes mains sur elle. Pourtant, je n'ai pu résister à l'envie d'effleurer sa peau pour la énième fois de ma vie. C'était le corps que j'avais connu par cœur, celui que j'avais désiré des centaines de fois, et probablement celui que je n'oublierais jamais réellement. La preuve est là, tandis que je suis penché sur elle et que mes mains dérapent sur son dos, s'attardant parfois, s'arrêtant complètement durant quelques secondes, puis remontant le long de sa colonne vertébrale. Le poids de ces dernières années s'abat immédiatement. brusquement, sur mes épaules, comme si je viens tout juste de réaliser que j'ai été séparé d'elle si longuement. J'essaie d'oublier mes pensées, de me concentrer sur le moment présent, d'observer ses réactions avec attention, mais je ne remarque rien, seulement l'incompréhension dont elle me fait part quelques secondes plus tard. « Que sous-entends-tu par là Nate ? » Elle s'est à peine redressée, mais a levé les yeux vers moi et me vrille de ses pupilles claires, attendant une réponse qui ne viendra pas. J'ai l'impression qu'elle ne veut qu'une simple confirmation, et qu'elle a compris ce que je voulais dire par là. Je n'ai pas le courage de m'avouer aussi troublé par sa présence, par le contact de sa peau nue sous ma paume. C'est le cas. C'est indéniablement le cas. Pourtant, je fais ce que je fais de mieux.
Je fais diversion. Je n'aime pas trop m'avouer vaincu ; or, avec Celestine, je suis sans arrêt le perdant. Évidemment, je ne l'avoue pas et peut-être ne le remarque-t-elle pas, mais c'est sincèrement le cas. Chacune de mes tentatives de provocation se butent à un mur d'impassibilité, c'en est complètement bouleversant. Alors, je décide de voir jusqu'où elle peut aller, quelle ligne je peux encore traverser sans qu'elle ne s'énerve et me remette à ma place. « Aurais-tu perdu la main, Paris ? » je lâche, un sourire taquin se nichant au coin de mes lèvres. Cette fois, je sens comme un imperceptible changement en elle, un frisson qui la traverse toute entière et que je sens grâce à mes doigts posés sur elle. D'ailleurs, la sensation de chaleur qui traverse mes paumes me donne envie de m'approcher encore, d'être beaucoup trop proche. Mais c'est elle qui reprend le dessus, malheureusement, avec une simple phrase. « C’est de la triche de toute façon, tu lis mieux en moi que quiconque et tu t’en sers pour me piéger. » Je pourrais me sentir mieux que jamais, parce qu'elle avoue exactement ce que j'ai envie d'entendre depuis qu'on s'est rencontré devant le marchand de glace. Pourtant, ce n'est pas un sentiment de triomphe qui m'envahit, mais plutôt de panique. Je deviens anxieux, je suis dans l'expactative, attendant les prochains mots qui s'échapperont de ses lèvres comme ma sentence. Je ne sais pas pourquoi elle se confie à moi ainsi, alors que le but de notre jeu est plutôt de faire perdre la tête à l'autre. Ou alors, c'est tout simplement une autre technique, et j'avoue qu'elle fonctionne à merveille. À regret, je retire mes mains de son dos et détourne quelques secondes les yeux, les faisant glisser sur les silhouettes inconnues qui défilent devant moi. Soudainement, j'ai envie d'être l'une d'elle. J'ai envie de m'échapper, et de n'être plus si dépendant de la personne qui me fait face. « C’est vrai j’ai surement dû perdre la main, et ceux pour beaucoup de choses même mais je comptais sur toi pour me les enseigner à nouveau. » Le fait-elle exprès ? Ce clin d'œil à peine subtile qui provoque un éboulement d'idées mal placées dans mon esprit, que je tente de chasser avec hargne, mais qui reviennent plus persistantes encore. Le problème est que Celestine n'est pas une inconnue, et que mes pensées ne sont pas seulement des fantasmes, mais surtout des souvenirs ; ils n'en sont que plus réels, et mon envie de les retrouver n'en est que plus forte. Je ne sais pas trop si c'est sa nouvelle arme, mais je dois admettre que c'est la plus déstabilisante. Je la connaissais déjà très peu farouche, mais je ne lui avais jamais connu une telle force de répondant ; c'en est presque plaisant. Oui, j'éprouve presque du plaisir à la voir me malmener ainsi ; peut-être parce que, selon moi, c'est une preuve de l'attirance qui subsiste toujours entre nous, et que je ne suis pas le seul atteint. « Je ne te dois pas une glace ? » fait-elle soudainement en se redressant, me vrillant d'un regard soutenu. Si cela n'avait pas été elle, j'aurais ri devant l'improbabilité de la situation. Elle me parle de glace alors que, quelques secondes auparavant, elle me faisait part d'espoirs beaucoup plus intimes.
L'immobilité dans laquelle nous plongeons tout deux me rend fou, et la seule envie qui me tiraille encore le corps est celle de m'avancer et de poser mes lèvres sur les siennes, de lui voler un baiser comme je le faisais si aisément auparavant, de lui prouver que, malgré les barrières que je m'applique à dresser entre nous, elle est toujours un peu mienne et qu'elle le restera éternellement. Pourtant, je me contente de cette paralysie de paroles et de gestes, je ne tente pas même un mouvement, pas même un haussement d'épaules, tandis qu'elle m'étudie avec un regard que je ne lui reconnais pas. En cet instant précis, j'aurais tout donné pour avoir la possibilité de m'abreuver de ses pensées. Et puis, tout éclate, tout part en fumée. Elle s'approche de moi. Non, ce n'est pas un effet d'optique, elle approche réellement son visage du mien, ses yeux dérapent sur mes lèvres qui, soudain, me brûlent. Malheureusement, ce ne sont que nos fronts qui entrent en contact, et je souffle doucement, essayant d'évacuer la pression qu'elle fait rapidement grimper en moi. « Tu es libre se soir ? Je serais bien partante pour un diner sur le Celeste » Ce n'est nullement une question, presque un ordre et, si cela n'avait pas été Celestine, alors j'aurais refusé simplement par esprit de contradiction. Néanmoins, je n'avais plus la capacité de réfléchir convenablement et, tout ce qu'elle m'aurait demandé en cet instant aurait été accueilli par l'affirmative. Je ne pouvais plus lutter. Ceci étant, j'avais toujours le pouvoir lui faire croire que je pouvais... « Je ne sais pas... » je commence en essayant de trouver un point à fixer du regard, parce que ses lèvres sont trop proches. Puis, je m'écarte lentement, mon visage se décolle du sien et je feins la réflexion. « Tu le mérites ? » Si la question m'avait été posée à moi, j'aurais sans doute aucun répondu oui. Oui, elle le mérite. Oui, nous le méritons certainement tous les deux. « Si tu prépares le dîner, peut-être que je veux bien t'accepter à bord. A quelques conditions près... » je continue, tout en sachant qu'elle n'acceptera pas avant que j'aie énuméré ces fameuses conditions. Je la regarde, immobile, et elle m'interroge des yeux, ce que je prends pour un encouragement à poursuivre. Alors, je hausse nonchalamment les épaules et reprends avec le même ton demi-sérieux, demi-moqueur. « La première : j'aimerais savoir tout ce que j'ai manqué dans la vie de Celestine Louison Collin ces dernières années. La deuxième : il n'est pas question de parler de moi. Et, la troisième : si tu continues à jouer dangereusement, je pourrais peut-être te faire regretter d'avoir quitté Arrowsic aussi rapidement. »
Sujet: Re: ❖ feels like home ☞ Nathanael. Dim 30 Jan - 0:51
▬ ▬ Je savoure cette sensation de victoire insatiable qui circule dans l’ensemble de mon corps. Nathanael a toujours refusé d’admettre que je suis bien meilleure que lui à ce jeu là. Je sais bien que dans le fond il s’en retrouve perturbé, pourtant ce ne sont pas les occasions qui manquent à la démonstration de mes faiblesses. Pourtant je sens dans son regard que malgré la ténacité qu’il à en lui il s’imagine, plusieurs fois, baissant les armes face à moi. Ce qui me force à m’entêter, m’acharner et m’enfoncer un peu plus dans notre jeu d’enfants. Pourtant, au fond de moi, je sais que s’il accepte le « rendez-vous » de ce soir, la situation risque fortement de changer et ma contenance va se réduire en poussière. Mais c’est un risque que je suis prête à prendre pour passer, ne serais-ce, que quelques instants supplémentaire auprès de lui. Bien que je lui demande des explications supplémentaire sur son sous entendu incompris je n’obtiens aucune réponse accompagnant le regard, tout aussi étrange, qu’il me lance. ▬ ▬ Malgré cet instant trouble entre nous, je le sens plus motivé que jamais. Prêt à repartir de plus belle il se contente de me dire de sa voix chaude, bien qu’un peu distant que j’ai soit disant perdue la main. Ce qui soit dit en passant n’est peut-être pas si faux. Mais je ne vais tout de même pas me laisser avoir si facilement. Nate à toujours eu tendance, du moins d’après-moi, à penser que je suis une cible facile une de celle qui cache mal leur ressentit et baisse vite les bras. Enfin au début, à notre rencontre, je suis certaine qu’il le pensait. Puis au fil de notre amitié, de nos sentiments, et de tout ce qui les accompagnes il à du réaliser que je n’étais finalement peut-être pas ce petit morceau de chiffon froissable, mais une fille de caractère. C’est pourquoi, comme pour lui prouver ma capacité à ne rien laisser paraitre, je lui sers comme simple réponse que j’ai peut-être bien perdue la main en effet mais que je cherche un enseignant pour m’aider à tout rattraper et que, pour ce rôle, j’avais pensé à lui ; gratifiant le tout d’un clin d’œil des plus expressifs à mon gout. Je prends un malin plaisir à titiller sa fierté, et ses élans masculins. J’aime ça plus que quoi que ce soit d’autre. Puis je rappelle à notre mémoire à tout deux le pari que j’ai perdu un peu plus tôt et me relève rapidement, presque sauvé de la peur qui me frappe de le perdre une fois encore mais cette fois de par sa volonté.
▬ ▬ Je ne tiens plus... Cette infime proximité est telle qu’elle ne cesse de m’appeler encore et encore, de m’encourager à la franchir. Elle me conseil de lui montrer tout ce qui peut faire battre mon cœur à cet instant même – enfin non peut-être pas tout – mais beaucoup de chose, elle insiste sur le fait de lui faire comprendre, à lui mais aussi au reste de la foule présente sur la plage, qu’il était miens, l’a toujours été et l’est encore aujourd’hui. Pourtant ma raison m’en empêche. Se bat comme des anticorps contre la fièvre. Etrangement tandis que mes pensées se mélangent, se mêles encore et encore mon corps décide d’agir et j’incline la tête contre celle du jeune homme blond qui me fait fasse. Mon cœur bas un peu plus fort à chaque centimètre passé. C’est au moment où nos deux fronts se touchent que je me décide enfin à dire quelque chose, m’invitant moi-même à diner sur Le Céleste. Je réalise d’un instant à l’autre que rien ne le pousse réellement à accepter, à me laisser faire et mes yeux évoquent la surprise lorsqu’il lâche « Je ne sais pas... ». Lorsque son souffle m’effleure le plisse les yeux et me pince les lèvres d’un air réprobateur, mais avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit il recule son visage et je comprends que j’ai fait une bêtise, que j’ai été trop loin une fois encore. Du moins c’est ce que je m’imagine jusqu'à ce que le blondinet me lance sur le ton du défit « Tu le mérites ? ». Mais je suis sure de moi « tout dépend ce que tu entends par là Nate » un sourire se dessine sur le coin de mes lèvres tandis que j’attends patiemment qu’il rende ce jugement. « Si tu prépares le dîner, peut-être que je veux bien t'accepter à bord. A quelques conditions près... » Je n’ai aucune idée de s’il me demande ça, simplement, parce qu’il se rappelle que j’aime cuisiner ou pour être sure que ma passion de la cuisine m’empêchera de changer d’avis, mais je me contente de hocher la tête non pas en signe d’accord, mais plutôt pour lui signaler que je suis prête à entendre la suite de son chantage douteux. « La première : j'aimerais savoir tout ce que j'ai manqué dans la vie de Celestine Louison Collin ces dernières années. La deuxième : il n'est pas question de parler de moi. Et, la troisième : si tu continues à jouer dangereusement, je pourrais peut-être te faire regretter d'avoir quitté Arrowsic aussi rapidement. » Cette pluie de question me rend presque fébrile et tout en rangeant mes affaires je me contente de dire sur un ton qui se veux gentil « Pour la cuisine tu te doute bien que je ne peux pas refuser. Pour ce qui est ensuite des deux conditions suivante, je ne peux rien promettre, nous verrons bien. Et enfin pour la dernière qu’est ce qui te fait dire que je ne regrette pas déjà ? »
▬ ▬ Une fois nos affaires, à tout les deux, rangées. Je l’attrape par le bras et le traine en direction de la route du port où nous nous étions croisés plus tôt. J’achète les deux glaces et longe les quais à ces côtés parlant de tout et de rien. « Ce soir j’ai bien l’intention de te faire parler de toi que tu le veuilles ou non. » Une fois nos glaces terminées nous nous saluons « Rendez-vous à dix-neuf heures trente au Céleste » Je lui lance avant de m’éloigner sur le chemin de sable, avec une impatience folle d’y être.