Je ne savais pas où j'étais, ni quelle heure il était. Tout ce que je savais, c'est que je ne me sentais pas bien. J'avais mal et à la tête et au cœur. Ce qui s'était passé ? J'avais envie de vomir, je n'avais sûrement pas dû bien mangé, et devant la cuvette des toilettes, je me remémorais. Tout. Ma descente aux enfers à New York. Le nombre de fois que je me faisais vomir par jour. Les marques de doigts que je devais cacher. Ma fragilité. Mon extrême maigreur. J'en avais mal à la tête, tellement ces souvenirs étaient horribles pour moi. Je ne me sentais vraiment pas bien, et j'avais besoin de prendre l'air. Je sentis de l'eau à mes pieds, et un vent glacial me parcourait. Par déduction, j'étais à la plage. Il faisait nuit. Personne n'était présent. J'avais peur, j'étais horriblement seule et je ne savais plus quoi faire. J'avais vraiment besoin de quelqu'un, en ce moment-même, c'est pourquoi je me dirigeais vers l'appartement de Benjamin. Lui au moins il pourra me comprendre.
J'avais froid, et j'étais très mal habillée. Je portais ma nuisette de nuit, et des Doc Martens, souvenir de mon adolescence. Quelle idiote que j'étais, ces bottes me rappelaient tout. Mon passé, mon horrible passé. J'aurais voulu les jeter à la mer, pour que les vagues les emportent, ainsi que mon passé. Mais je ne pouvais pas. J'avais envie de pleurer. Et pour une fois, je laissais mes larmes couler. Ma vie ne rimait à rien. J'étais complètement désespérée. Au milieu de ce néant, j'avais l'impression d'être inutile. Je marchais donc en direction de l'appartement de Benjamin. J'avais les bras croisés, je mourrais de froid. Toutes les deux minutes, j'essuyais mes larmes. J'étais dans un état pittoresque.
J'étais sale, amochée, démunie, mais je sonnais tout de même à la porte. Je n'avais besoin que d'une seule personne, et c'était lui. Je savais que je le dérangeais, et je m'en voulais pour ça. Mais pour une fois, j'osais déranger quelqu'un, j'osais vouloir m'exprimer, et tout lâcher. Et la personne qui me comprendrait le mieux, c'était lui.
Sujet: Re: The strongest feelings are often invisible. Dim 30 Jan - 0:29
La vie était tellement horrible, pourquoi certaines personnes pouvaient s'en sortir, vivre comme des personnes normales alors qu'elles font du mal partout autour d'eux. Je me posais cette question, cette question me hantais. Je ne comprenais plus la vie. J'avais du mal à reprendre une vie normale. J'essayais mais s'était très dur. La psychologue m'avais pour une fois rendue service, j'étais plus gentil avec les autres. Je n'étais plus aussi méchant qu'il y a quelques temps. Je savais que j'avais fait du mal à beaucoup de gens avec mes paroles, mais je n'y pouvais rien. J'avais un trou énorme dans le coeur. Personne ne pouvait le combler. J'espérais que la vie serait plus généreuse avec moi, mais il fallait surement que je sois patient. Que je continue à souffrir, a faire des cauchemars affreux de cette fameuse journée. Journée ou j'avais vu ma vie partir en fumée. J'étais tellement jeune, j'avais tellement de choses à faire comme un adolescent normal. Je n'avais pas eu cette occasion. J'avais juste eu le droit de voir ma famille partir en petits morceaux de chairs.
Ce soir j'avais envie de passer une soirée tranquillement, j'étais fatigué. Fatigué de ne plus avoir ma vie. Je ne connaissais pas grand monde ici et sa en devenait pesant. Je faisais un pas en avant et deux pas en arrière lorsque j'essayais de m'épanouir socialement. Ce soir j'avais envie de dormir. Je partais donc très tôt me coucher après avoir pris une petite douche j'étais prêt. J'étais en boxer. Je m'allongeais lentement dans les draps blancs fermant les yeux. Je faisais un horrible cauchemar. Le même que tous les soirs. Je me réveillais dans les décombres d'une maison. J'avais du sang partout. Les gens autour de moi hurlaient, certains n'avaient plus de bras, d'autres plus de jambes. Les cadavres étaient plus nombreux que les vivants en ville. Kaboul n'était plus une jolie ville. Les soldats tiraient un peut partout, sur tout le monde.
Heureusement cette fois-ci quelqu'un vint me tiré de cette abominable vérité. La jeune Abbey. J'aimais beaucoup Abbey parce qu'elle avait elle aussi vécu des choses horribles. Elle avait pas mal de vécu, elle avait du se reconstruire et elle était souvent en échec, elle souffrait de sa situation comme moi ! Je me réveillais donc en sursaut et en sueur. J'entendais quelqu'un qui toquait à la porte, je me levais rapidement restant en boxer. Je sortais de ma chambre ouvrant lentement la porte. La jeune femme ne me dérangeait pas, j'étais plutôt content de la voir, malgré l'heure tardive. Elle pleurait alors je m'approchais d'elle la prenant dans mes bras. Hey, calme toi Il entrait avec elle dans l'appartement fermant la porte derrière eux.
La porte s'ouvrit. Je soupirais, j'avais peur de me retrouver seule, à nouveau. Mon était laissait à désirer, mais je m'en fichais complètement. Benjamin était là, à m'accueillir, et je crois que c'est la plus belle chose qu'on puisse ressentir au monde: se sentir aimé. Je l'appréciais énormément, et j'étais vraiment contente qu'il soit là ce soir-là. Sans lui, je ne savais pas ce que j'aurais fait. Je serais peut-être allé chez Sheila, ma sœur, mais ça aurait mal terminé. Non, là, j'avais besoin de tendresse.
Je le suivais dans son appartement. J'étais déjà venu ici. Et cet endroit me plaisait. C'était ici que je me confiais la plupart du temps, et que lui ici. On se connaissait par cœur. Et on arrivait à se comprendre. Je crois que si Benjamin n'était pas là, je serai encore plus perdue que maintenant. Il était face à moi, et ne semblait pas comprendre. Moi, j'étais dépassée par les évènements, j'étais submergée par mes sentiments. Je me laissais tomber sur son corps. Il était assez robuste pour me soutenir. Je sentais tout son corps contre le mien. Et j'avais vraiment besoin de ça. Je continuais à pleurer, sans pouvoir m'arrêter. - Je suis désolé de te déranger Benjamin, mais là, ça va pas du tout.
Je n'arrêtais pas de sangloter. J'étais pathétique, mais pour une fois, j'osais m'exprimer, et tout expulser. Ça faisait tellement longtemps que je gardais tout pour moi, et ça en devenait lassant. Je me sentais libre. Je ne me sentais pas heureuse, mais au moins, je me libérais d'un poids.
Sujet: Re: The strongest feelings are often invisible. Dim 30 Jan - 15:19
Croyait-elle que je ne serais pas là pour elle ? Je n'étais pas comme ça, je tenais beaucoup à elle. Elle était la seule qui pouvait me comprendre, elle savait que j'avais moi aussi mes blessures de guerre, qu'elles soient moralement comme physiquement. J'avais en effet quelques cicatrices sur les abdominaux, les jambes. Une petite sur le visage. Je m'en étais sortie vivant, c'était déjà une bonne chose. Lorsque j'avais ouvert la porte étant encore en sueur à cause de mon cauchemar et en boxer je n'en étais pas revenu. Elle était dans un sale état, elle n'allait vraiment pas bien. Elle avait besoin de soutien, je pouvais le sentir. Nous nous comprenions sans parler, nous venions toujours en aide l'un à l'autre. Nous étions comme ça, nous n'y pouvions rien.
Je la prenais donc lentement dans mes bras et l'emmenait avec moi dans mon appartement. Il faisait froid dehors. Je n'avais pas froid même si j'étais en boxer, j'avais toujours chaud. Je prenais lentement un verre que je remplissais d'eau lentement pour lui apporter. Je voyais qu'elle ne se sentait pas très bien alors je posais lentement le verre sur la table sur le côté. Elle me tombait donc lentement dans les bras, je la retenais sans éprouver une quelconque difficulté. Elle avait son corps contre le mien, et j'essayais de la réchauffer car elle était gelée. J'entourais mes bras contre son corps tout en passant ma main sur son dos. Elle me regardait prête à me dire quelque chose. Elle était désolée de me dérangé et elle n'allait pas bien du tout. Il l'avait remarquer, cependant elle ne le dérangeait pas.
Mais non ! Tu ne me dérange pas du tout, assis toi, je t'écoute ma belle.
Non je ne disais pas cela d'une façon perverse, s'était une façon gentille de lui parler tout simplement. Je m'asseyais lentement dans le canapé la prenant lentement contre moi pour rester contre elle. Elle avait besoin d'être soutenue et j'étais là pour ça.
Benjamin était quelqu'un d'exceptionnel, et j'étais peut-être l'une des rares personnes à qui il se confiait. Et c'était réciproque. Je ne veux pas le perdre. Ce soir-là, j'avais besoin de lui, et il était là. J'espère qu'il sera toujours là pour moi. En tout cas, être ici me rassurait un peu. C'était beaucoup mieux que chez moi, et puis, je me sentais moins seule. J'avais vraiment besoin d'une présence humaine, pour une fois. La solitude, c'est pas toujours payant.
Je m'asseyais à ses côtés, essayant de sécher mes larmes, bien que ce ne soit pas tâche facile. Je me laissais aller. Avec Benjamin, je n'avais besoin de cacher quoi que ce soit. J'avais quand même peur de le déranger, mais il ne semblait pas si fatigué que ça. Je voulais vraiment parler. Pour une fois, me confier à quelqu'un me paraissait indispensable à ce moment-là. Je ne le regardais pas, je me laissais étreindre par ses bras rassurants.
- J'étais dans les toilettes et... et... je me sentais pas bien. J'allais vomir. Et là, ça m'a rappelé... tout !
Je n'arrivais pas à parler normalement, et puis en disant cela, j'éclatais en sanglots. Je ne pouvais plus rien garder pour moi. Je pouvais sûrement paraitre pathétique, mais je m'en fichais. Je n'avais pas peur de ce que pensait Benjamin. Je savais qu'il ne pourrait jamais penser du mal de moi. HJ: Désolé, pas terrible, mais faut que je me remette dans le bain