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 Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)

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MessageSujet: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyMer 16 Mar - 18:23

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Comme je le disais, je suis mal partie.


Dans les rues d'Arrowsic, les lampadaires s'allumaient un à un alors que ciel commençait à s'assombrir, laissant doucement place à la nuit. Un petit vent frai commençait à souffler sur la ville et beaucoup de personnes se dépêchaient de prendre un taxi ou pressaient le pas pour se confiner chez eux, bien au chaud. Lucy paya son dernier achat, un magnifique t-shirt noir, tout simple mais, tellement moulant qu'il mettait merveilleusement sa poitrine en valeur. Elle aimait se sentir désirait et ça se voyait dans son choix vestimentaire. Après un sourire poli pour la vendeuse, elle quitta l'enceinte du magasin, les bras chargés de multiples sacs, en se disant qu'il serait peut-être temps de rentrer chez elle. De toute façon, d'ici peu, les boutiques fermeraient leurs portes. Cependant, elle n'avait nullement envie de rentrer, malgré la brise qui l'obligeait à s'emmitoufler un peu plus dans son trench, elle avait envie de rester en ville, par conséquent, elle préféra la marche au taxi. Dans le fond, elle n'était peut-être pas pressée de retrouver l'ennui assassinant, la maison de son enfance, en conclusion, elle ne voulait pas retrouver ce lieu de vie qu'elle détestait tant.

Aujourd'hui, elle avait vraiment le blues de New York. Pendant quatre ans elle avait quitté l'ennui, elle sortait tous les soirs, elle n'avait pas cinq minutes pour elle, c'était tellement difficile de revenir à une vie calme avec du temps à ne plus savoir quoi en faire. La blondinette s'était habituée à cette vie de folie, à ce monde qui était plus ou moins devenu le sien. Jamais elle n'avait regretté Arrowsic, les gens qu'elle avait connus et perdu de vue, oui, elle les avait regrettés mais, certainement pas la ville, non. Pour elle, Arrowsic n'était que malheur et ennui, une ville dans laquelle elle ne connaîtrait jamais le bonheur et qu'elle maudirait toujours avec les vieilles commères du coin. En revanche, elle ne pouvait pas nier que son père lui avait manqué, terriblement, que Jay lui manquait, qu'elle avait pensé à Claes et tellement d'autres personnes encore. Oui, elle pouvait être nostalgique de ceux qu'elle avait abandonné, ça lui arrivait, peut-être même trop souvent à son goût.

Perdue dans ses pensées, elle entra en collision avec un jeune homme, faisant tomber le briquet de ce dernier ainsi que ses propres sacs. En premier lieu, Blondie ne réalisa pas ce qui se passait et par conséquent, elle ne s'excusa pas, ramassant simplement le briquet, d'un geste automatique en le tendant au jeune homme. « Oh..euh...je suis désolée, je... » Elle bafouilla ces quelques mots ne sachant plus où se mettre, elle était toujours un peu troublée, dans son univers. Enfin, elle releva les yeux pour regarder de plus près celui qu'elle venait de bousculer et là, sa bouche prit la forme d'un "o" sous la surprise. Cet air de rebelle, ce visage, ce regard, elle le connaissait par coeur. Certes, il avait changé, il avait grandi mais, elle n'avait aucun doute que ce beau jeune n'était d'autre que Jay et devant cette réalité, elle était devenue muette. L'avait-il reconnu, lui ? Elle n'en savait rien, cela faisait quatre ans qu'ils ne s'étaient pas vus et elle était partie sans un mot alors qu'elle le considérait comme son petit frère à l'époque. Elle n'avait pas osé lui toucher un mot sur son départ, parce qu'elle était lâche alors, aujourd'hui, la blondinette se doutait bien qu'il lui en voulait, de l'avoir laissé. À quel point ? Ça elle l'ignorait encore.


Dernière édition par Lucy J. Holden le Ven 1 Avr - 19:14, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyMer 16 Mar - 22:35



“Changer le monde commence par se changer soi-même.„

Le vent fouettait sur mon visage. Je m'engouffrais dans la pénombre, sans savoir où j'allais. Seuls les faibles rayons de soleil m'éclairaient. Ceux-ci se dissipaient petit à petit, laissant place à la mystérieuse obscurité de la nuit. Le froid pénétrait à travers mes vêtements. Seul le bruit des oiseaux me distrayait. Je n'écoutais ni les voitures s'impatienter, ni les passants râler. J'étais dans mes pensées, j'étais dans un autre monde. Un jour, je deviendrais oiseau. Je deviendrais alors libre, et je pourrais battre de mes propres ailes. Je souris à cette perspective idéaliste. Bientôt. Le temps passe vite. Je n'ai plus qu'à attendre.

Les rues d'Arrowsic se vidaient, comme un éternel recommencement. Tous les jours, à la même heure, les habitants de cette ville s'empressaient de rentrer chez eux et fermer les magasins. C'était comme s'ils étaient programmés à une heure précise de tout quitter, et laisser la ville déserte. Et je regardais ce spectacle avec lassitude, car effectivement, ça me désespérait plus qu'autre chose. Je ne savais pas quoi faire, comme tous les soirs. L'ennui était le sûrement le sentiment que je détestais le plus au monde. Et pourtant, c'était le sentiment qui m'envahissait constamment, sans que je puisse faire quelque chose.

Je m'asseyais sur le trottoir, et j'allumais une cigarette, qui était ma seule amie. J'étais seul, définitivement seul. Et même si je ne l'avouais pas, j'aurais aimé que quelqu'un soit là pour me tenir compagnie, car être seul ne faisait que me plonger encore plus dans mon désespoir. Quoi de pire pour un adolescent comme moi que de se retrouver dans une ville comme Arrowsic ? Et bien, il n'y a pas pire justement. Ma vie était un supplice quotidien, que je devais endurer ensemble. Oui, j'aurais aimé avoir quelqu'un avec qui je me plaindrais de cette ville, avec qui on parlerait de tout et de rien, quelqu'un qui me comprendrait. Mais ici, à Arrowsic, cela n'existe pas. Ici, il n'y a que des gens qui sont heureux, et qui pensent que le monde est beau. Moi je suis persuadé qu'il ne l'est pas. Ou peut-être que je me voile la face. Je baissais la tête, avant de porter la cigarette à ma bouche. C'était la seule chose qui me faisait plaisir.

Personne ne faisait attention à moi. Les voitures roulaient. Les piétons m'ignoraient presque. Aux yeux d'Arrowsic, je ne signifiais rien. Je n'étais rien. Je n'existais pas. A quoi bon rester sur Terre alors ? C'était la question que je me posais parfois, bien que cela me faisait peur. Mais la raison me reprenait à chaque fois. J'étais jeune, et j'avais encore plein de choses à vivre. C'était la seule chose qui me donnait envie de respirer: je n'avais pas assez vécu. Et je vivrais, un jour. J'écrasai le reste de ma cigarette par terre, avant de me lever et reprendre ma route sans direction. Je ne regardais pas ce qui était autour de moi. Il n'y avait que moi, et Arrowsic. Je pensais que personne ne viendrait se balader à cette heure-là. Mais je me trompais.

Un choc. Voilà en quoi se résumait la situation. J'étais tellement dans mes pensées, tellement dans mon monde que je ne compris pas tout de suite ce qui venait de se passer. On m'avait bousculé. C'est vrai que cela ne m'arrivait pas souvent ici, vu le peu de monde qu'il y avait. Je ne dis rien. Je me contentais de ramasser mes affaires, lâchant tout de même un « Bordel. » Je ne savais pas si la personne en face de moi m'avait entendu ou non, mais je m'en fichais complètement. Et puis je me retrouvais nez à nez avec elle. Malgré la pénombre, je pouvais distinguer ses traits principaux. Bizarrement, cette personne me paraissait familière. Celle-ci me regardait d'ailleurs avec des grands yeux. Je la fixais, et je la reconnus au bout d'un moment. Mon expression ne se changea pas, contrairement à elle. Je la regardais hautainement, comme j'avais l'habitude de regarder les gens, et je lui dis avec ma voix la plus neutre possible: « Tiens, une revenante. » Je ne savais pas quoi penser. A vrai dire, j'étais totalement perdu.
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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptySam 19 Mar - 17:23

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Comme je le disais, je suis mal partie.


Merde. Comment sommes-nous censé réagir dans ces moments-là ? Quand on se sent tellement con face à quelqu'un parce qu'on sait qu'on a mal agi ? Lucy n'en savait rien et pourtant à l'heure actuelle, elle était dans cette position. La blondinette se retrouvait en face d'un visage qui lui était familier et pourtant elle ne l'avait pas vu depuis quatre ans. Elle était partie sans un mot et maintenant qu'elle le revoyait, elle n'était pas capable de s'expliquer. Elle le regardait avec ses grands yeux alors que le vent lui fouettait le visage. La surprise se lisait sur son petit minois, pourtant, elle aurait dû y penser. Elle aurait dû savoir qu'un jour ou l'autre elle recroiserait le chemin du beau brun mais, ce n'était pas le cas. Elle n'avait jamais imaginé la scène de leurs retrouvailles, peut-être parce qu'au fond, elle savait d'avance que celle-ci ne se déroulerait pas comme celle des contes merveilleux, sans rancune et sans reproche. En réalité, Lucy avait refusé d'y penser parce qu'elle n'aimait pas l'idée qu'il puisse y avoir des tensions entre Jay et elle. Oui, elle aurait dû y penser avant de partir comme ça, du jour au lendemain, sans prévenir.

Il la regardait d'une façon hautaine et ce regard eu le dont de glacer le sang de la blonde, un instant. Pourtant, venant de Jay, avec ses attitudes de rebelle, elle n'aurait pas dû être surprise et pourtant c'était bel et bien le cas. Finalement, le jeune homme avait réussi à la mettre encore plus mal à l'aise qu'elle ne l'était déjà, si bien qu'elle aurait aimé être une souris pour pouvoir sa cacher à cet instant précis et cette envie s'amplifia quand le jeune homme daigna à lui adresser la parole. « Tiens, une revenante. » Son ton était on-ne-peut-plus-neutre, comme si la présence de la blonde l'importait peu et qu'il ne ressentait absolument rien en la voyant. La blondinette avait l'impression d'être devenue une parfaite inconnue. À cette pensée, elle baissa les yeux passant une main dans ses cheveux, décoiffées par le vent qui soufflait sur Arrowsic.

Après quelques secondes dans un silence de mort, les yeux baissés sur le sol, sans pouvoir tenir face au jeune rebelle, Lucy daigna enfin à affronter son regard. Oui, elle s'en voulait, elle était perdue et elle ne savait pas comment réagir. « Tu m'en veux ? » Ce n'était pas vraiment une question mais, plutôt une affirmation, une question rhétorique, un moyen comme un autre de se laisser aller sur la pente glissante et dangereuse des reproches, de la rancune. Un moyen comme un autre pour lui dire qu'elle ne se faisait pas d'idée et qu'elle savait qu'elle était partie comme une voleuse et surtout qu'elle n'aurait pas dû. Elle aurait aussi pu lui dire directement qu'elle était désolée mais, Jay n'en aurait certainement rien à foutre de ses excuses. Dans le fond, il fallait qu'elle donne à Jay des explications qu'elle n'avait pas. Elle était stupide c'était la seule explication qu'elle pouvait lui offrir, le problème c'est que ça, il le savait certainement déjà depuis bien longtemps.


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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyDim 20 Mar - 10:38



“Changer le monde commence par se changer soi-même.„

A vrai dire, je ne savais pas comment réagir. Cela faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas vu que je ne savais plus très bien si j’étais content ou pas de la voir. J’étais indifférent, voilà, et c’était sans doute pour cette raison que je lui parlais avec une voix parfaitement neutre. Je sentais que cela la gênait, et je le voyais bien aussi. Que pouvais-je lui dire ? Cela faisait trop longtemps. Depuis qu’elle est partie, j’ai appris à vivre sans elle, au point de m’en habituer. Évidemment que je lui en voulais. Enfin je veux dire, on était amis à l’époque pourtant, mais elle m’a lâché. Maintenant que je me rappelle, je me souviens combien j’étais en colère contre elle quand j’ai découvert qu’elle n’était plus là. Elle m’avait laissée tomber. Cette colère d’antan finit par remonter à moi, et je pouvais très clairement dire que oui, effectivement, j’avais de la rancœur envers Lucy. Je me demandais bien pourquoi elle était revenue. Et je me demandais bien pourquoi elle était partie. A présent, j’attendais des explications. Elle m’en devait. Elle me demanda si je lui en voulais. Je ne savais pas quoi lui répondre. D’un côté oui, et d’un autre côté pas tellement. Tout le monde fait des erreurs, enfin je suppose. J’étais dans le flou total, et je préférais alors rester indifférent. « Je ne sais pas. Je devrais ? » Oui, je suppose que je ne l’aidais pas énormément, mais moi-même je ne savais pas trop, enfin oui je crois que je lui en voulais. Elle était mon amie. Et je me souviens que j’ai été seul après. Alors oui, je lui en voulais. Il me fallut quelques minutes pour le comprendre. « En fait ouais, je t’en veux. » Elle savait très bien que j’allais répondre ça, et pourtant elle semblait triste. Je soupirais. Il ne fallait pas qu’elle s’attende à ce que je sois heureux qu’elle parte, et que je lui reparlerais comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. « Pourquoi t’es partie, hein ? » J’avais pris un ton assez énervé et supérieur. C’était moi, à présent. Je pensais que ce ton ne lui plairait pas des masses, mais je m’en fichais. J’avais changé, et je crois qu’elle allait très vite le comprendre. Ce qu’elle pensait de moi ? Je m’en fichais aussi. Mais je savais que ça n’allait pas être du positif. Il fallait qu’elle s’y fasse. Elle ne pouvait pas partir pendant aussi longtemps et revenir et penser que rien n’a changé. Non, ça, c’était impossible. Et j’en étais la preuve vivante.

Nous étions tous les deux assez gênés, enfin surtout elle. Moi, je trouvais cette situation étrange. C’était comme si le passé était revenu me rattraper. J’avais l’impression d’avoir huit ans à côté d’elle. La voir me rappelait tellement de choses. Les bacs à sable, les multiples combinaisons pour jouer à chat, le gendarme et le voleur, les bonbons qu’on volait à la boulangerie… C’était quand même bien, à cette époque. Je me souviens comment j’aimais jouer avec Lucy. Elle était comme une grande sœur. Moi qui étais enfant unique, je me souviens que j’étais content qu’elle soit là. Il est vrai que j’affectionnais beaucoup Lucy à cette époque-là, mais aujourd’hui, j’étais incapable de dire si ce sentiment à son égard était le même ou non. Une part de moi disait qu’elle ne représentait plus rien, et une autre part me disait qu’on n’oubliait pas une amie comme ça. La deuxième l’emportait. Je faisais comme si sa venue à Arrowsic ne me faisait rien, mais c’était tout le contraire. Moi et ma fierté… Je ne pouvais pas le lui dire, car ma rancœur prenait le dessus. J’allais peut-être lui pardonner, mais il me faudrait du temps en tout cas. Je la regardais. Elle n’avait pas changé. Elle était toujours aussi jolie, bien que ses cheveux cachaient son visage. Je ne disais plus rien, car j’étais en manque de paroles. Seul le vent nous berçait. C’était des retrouvailles assez étranges. Jamais je n’avais pensé que je la retrouvais un jour. Et maintenant que ce jour était arrivé, je ne savais plus quoi penser. J’étais complètement perdu, je l’avoue. Mais après tout, elle a été mon amie. Alors je souris dans ma tête.

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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyMer 30 Mar - 16:02

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Comme je le disais, je suis mal partie.



Lucy regardait l'adolescent en se demandant sans cesse pourquoi elle ne lui avait rien dit. Certes, elle avait voulu être discrète sur son départ mais, pourquoi ne pas avoir parlé à Jay ? Après tout, il était son ami, il avait été comme un petit frère pour elle. La blondinette avait beau chercher, elle ne trouvait plus la raison qui l'avait poussé à se taire. On dit que les gens qui veulent partir ne disent rien, ils s'en vont, c'est tout. C'était peut-être ça finalement. Elle n'avait pas eu envie de se justifier, un simple désir de partir. Ouais, enfin, elle ne savait plus vraiment. « Je ne sais pas. Je devrais ? » Lucy grimaça, en théorie, oui il était censé lui en vouloir et elle ne savait pas ce qu'elle était censée lui répondre. Nerveusement, la belle passa une main sur sa nuque, sans lâcher Jay du regard pour autant. De peur de dire une ânerie, de l'ouvrir pour rien, de provoquer la colère du jeune homme, elle se contentait de laisser le silence prendre le pouvoir sur leurs retrouvailles. En y pensant, elle l'avait vraiment laissé seul et si elle avait eu la place de Jay, si c'était lui qui était parti sans un mot, oui elle lui en aurait voulu. Elle aurait été en colère et malgré les années elle n'aurait jamais envisagé le pardon, se jurant sûrement de l'insulter si un jour il revenait. Enfin, elle imaginait qu'elle aurait fait les choses de la sorte sauf que là, c'était elle qui avait déserté. « En fait ouais, je t'en veux. » Extirpée de ses pensées, surprise par ce silence si soudainement brisé, elle eut un léger sursaut avant de se plonger automatiquement dans les pupilles du beau brun. Au moins, elle était fixée même si ce n'était pas spécialement ce qu'elle voulait entendre, elle savait qu'il ne suffisait pas de revenir pour que tout soit comme avant. Et, de toute évidence, rien ne sera plus jamais comme avant.

Oui, elle savait qu'il allait dire ça et pourtant elle affichait une mine triste alors qu'il poussait un long soupir. Elle n'avait pas espéré un seul instant qu'il lui dise autre chose mais, ces quelques mots la forçaient à accepter la réalité. Elle voulait ouvrir la bouche, lui répondre mais, aucun son ne semblait vouloir sortir alors que le brunet, lui, ne semblait pas avoir de problèmes. Peut-être parce qu'il n'avait rien à se reprocher. « Pourquoi t'es partie, hein ? » Il avait utilisé un ton énervé mais, ce n'était pas ce qui avait choqué Lucy, loin de là même, il avait le droit d'être en colère, elle préférait même la colère à l'indifférence. Non, ce qui avait surpris la blonde c'était que le ton qu'il avait employé se voulait supérieur. Elle n'en revenait pas, qu'avait-on fait au gamin de douze ans, celui qu'elle avait quitté ? Jamais il ne lui aurait parlé comme ça, si bien que dans cette rue, alors qu'elle était très mal placée pour faire des réflexions elle lui lança un regard noir. C'était peut-être là que les choses avaient le plus changé, Jay n'était plus le même, Lucy non plus. « Non mais, tu t'entends parler Jay ? » C'était plus fort qu'elle, par le passé, elle avait été bien trop attachée à lui pour l'entendre parler comme ça aujourd'hui sans rien dire. Le pire c'est qu'elle ignorait tout de ce qu'était devenu le beau brun, elle allait être surprise.

Elle souffla longuement tout en se disant que ce n'était pas le moment ni l'endroit de réprimander le jeune homme mais, trop tard c'était fait. Tout aussitôt, la gène de la blondinette était revenue au galop, la forçant à baisser les yeux, c'était comme si elle s'en voulait d'avoir fait une réflexion. « Je détestais Arrowsic, quand je suis partie j'avais l'âge que tu as aujourd'hui. T'vas pas me dire que ce trou paumé n'est pas d'un ennui mortel ? J'avais l'occasion de partir pour New York alors, je l'ai fait, sans réfléchir. » Même si elle était franche, elle ne lui disait pas tout. Bien sûr, elle détestait Arrowsic et New York lui semblait bien plus attrayant mais, il y avait aussi et surtout le fait qu'elle ne supportait plus de vivre dans l'endroit où elle avait tué sa mère et de voir son père sombré un peu plus chaque jour sans jamais cesser de sourire, pour ne pas inquiéter sa fille. Elle était partie pour fuir son présent et construire son avenir en fait.

Le silence avait repris ses droits, le vent soufflait et Lucy était forcée de retirer quelques mèches qui se retrouvaient devant ses yeux. Elle observait chaque détail du visage de Jay retrouvant sa bouille d'enfant. Physiquement, il n'avait pas tellement changé ou alors c'était Lucy qui le voyait toujours comme un adorable petit garçon. Les souvenirs envahissaient son esprit, elle regrettait cette époque, où ils jouaient en toute insouciance, où elle veillait sur lui tout en l'entraînant dans ses bêtises -quoique, il n'avait pas besoin d'elle, pour trouver des bêtises à faire- c'était si bien à ce moment-là...Et maintenant ? Il ne restait que des souvenirs et la certitude que rien ne redeviendrait comme avant. Ils n'avaient plus l'âge pour voler des bonbons à la boulangerie, pour se rouler dans l'herbe, monter aux arbres, jouer à chat, à cache-cache. Ils avaient grandi mais, si seulement c'était le seul problème... En grandissant, ils avaient, l'un comme l'autre, beaucoup changé, si bien qu'aujourd'hui Lucy ne savait plus rien de lui. C'était ignoble, de se dire qu'on a connu quelqu'un, qu'on a pu être très proche de cette personne et que maintenant, on ne sait même pas qui elle est devenue.


HS - Désolé pour le temps que j'ai mis à répondre :( j'ai eu quelques soucis on va dire
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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyDim 3 Avr - 19:47



“Changer le monde commence par se changer soi-même.„

Le temps. Voilà ce qui nous séparait, moi et Lucy. Il y avait un grand trou, un grand vide entre nous deux, et ce qu’il nous manquait, c’était un pont pour pouvoir nous retrouver. Et je ne savais pas si ce pont allait se construire ou pas. Ce que je veux dire, c’est que je tenais beaucoup à Lucy, je l’aimais vraiment, elle faisait partie des rares personnes à qui je voulais bien donner mon cœur, mais elle m’avait tellement blessé en partant, je ne savais même pas si elle s’en rendait compte. Je ne le montrais pas, mais elle devait le comprendre. Elle me connaissait assez pour comprendre ce que je ressentais sans que je n’aie à le lui dire. Elle devait comprendre que je n’allais pas lui pardonner aussi rapidement, mais que j’allais finir par le faire un jour. Je baissais mon regard. Elle me rappelait tellement de bonnes choses, ça me rendait si nostalgique. J’avais envie de retrouver mon toboggan, ma balançoire, mes jeux, mon insouciance, et elle aussi. Mais il fallait se rendre à l’évidence : tout ça était du passé. Oui, le temps passe, bien plus vite que l’on ne le pense, et parfois, on a envie de retourner en arrière. Juste pour retrouver une once de bonheur.

Elle avait visiblement retrouvé ses bonnes vieilles habitudes, c’est-à-dire qu’elle passait constamment son temps à me protéger, à dire ce que je devais faire ou pas et surveiller tous mes faits et gestes. Elle était comme une grande sœur pour moi, et elle me parlait avec un ton maternel que je connaissais bien. Je ne pouvais pas lui en vouloir d’agir ainsi avec moi, car c’est ce qu’elle avait toujours fait. D’un côté, ça me faisait du bien de réentendre le son de sa voix, mais d’un autre côté, je ne supportais plus qu’on me materne. J’avais grandi, et j’étais la plupart du temps seul et indépendant. Je voulais qu’on arrête de s’apitoyer sur mon sort, car j’étais une cause perdue, j’en avais conscience. Je ne demandais pas grand chose aux gens, je voulais juste qu’ils me laissent mener ma vie tranquillement. Seulement, avec Lucy, c’était différent. Elle était un peu comme ma mère, et je n’aimais pas la décevoir. Je voyais bien qu’elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour que je devienne un garçon bien, mais ce n’était pas ce que je voulais. En tout cas, plus maintenant. Mais je ne dis rien, car je savais que rien ni personne ne pouvait changer la relation forte qui nous unissait.

En fait si, je ne pouvais pas m’empêcher d’être arrogant et hautain, je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir dominer le monde et avoir le dernier mot, alors je finis par dire : « Je parle comme je veux d’abord. Et puis t’es pas en position de me dire quoi que ce soit je te rappelle. » A peine après avoir prononcé ces mots, je regrettais. Je regrettais parce que je voulais prouver à Lucy que je n’étais pas aussi méchant que je le paraissais. Je regrettais parce qu’elle me connaissait vraiment, et que cette facette de moi ne lui plaisait pas. Je regrettais parce qu’avec elle, je pouvais être comme je voulais, et je ne voulais pas être comme ça. J’aurais pu lui dire que j’étais désolé, mais aucun son ne sortit de ma bouche.

Lucy me ressemblait un peu. Comme moi, elle avait rêvé d’évasion. Comme moi, elle avait eu des rêves qu’elle a sans doute pu réaliser, ce qui n’était pas mon cas. Et je l’enviais, parce qu’elle avait accompli ce qu’elle voulait, alors que moi je me rongeais les ongles bêtement en attendant que ce fameux jour arrive. Je ne pouvais pas lui en vouloir d’être partie d’Arrowsic, car j’en avais aussi très envie. Cependant, ce que je lui reprochais, c’était de ne pas m’avoir prévenu. On était proches, pourtant, et j’avoue que je n’avais pas compris son attitude. Je lui faisais confiance, et je pensais que c’était réciproque. « Ouais, ok, mais pourquoi tu m’as rien dit, hein ? Tu ne m’as même pas appelé, tu ne m’as même pas envoyé de lettres. Rien. Est-ce que t’as pensé, même pas une seule seconde, à moi, tout seul dans ce trou perdu ? » Voilà, c’était dit. Je lui avais dit tout ce que je pensais, et je savais qu’elle n’avait pas d’explications à fournir, parce qu’elle avait été inconsciente, et qu’il n’y avait plus rien à dire à présent. Elle culpabilisait sûrement, en tout cas je le voyais sur son visage, et j’avais juste envie de la serrer dans mes bras. C’est ce que je fis. « Allez c’est bon, je te pardonne. » Cette réaction m’étonnait. Moi qui étais très rancunier, je m’étonnais de lui pardonner si vite. C’était sûrement parce que je l’aimais beaucoup, et que je n’allais pas lui en vouloir éternellement. Ses cheveux doux balançaient dans tous les sens, et je les caressais avec mes mains froides. Je sentis son doux parfum, et je ne pouvais m’empêcher de dire : « Je suis content que tu sois là. » C’était vrai. J’étais franc et honnête, et avec elle, je n’avais pas peur de dire ce que je ressentais, car on se connaissait assez pour tout se dire. En tout cas, moi, j’étais heureux de retrouver la seule à qui j’ai réussi à m’ouvrir, la seule qui est capable de me faire sourire quand je repense au passé, la seule à qui je ne peux pas en vouloir.

HJ: Ce n'est pas grave, je ne suis pas pressée du tout. I love you
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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptySam 16 Avr - 0:41

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Comme je le disais, je suis mal partie.


Face aux belles prunelles de Jay, Lucy ne pouvait s’empêcher de vouloir le protéger. Elle retrouvait son côté maternelle qu’elle avait toujours eu avec lui, ce désir de le protéger de tout, y compris d'elle-même, de s’arranger pour qu’il ne connaisse aucun obstacle. C’était comme si la belle blonde redevenait l’enfant qu’elle avait été autre fois, avant de le faire souffrir. Pourtant, Elle savait pertinemment que ce n’était pas le cas, son départ lui avait fait du mal, elle le savait et même s’il venait à nier, elle en avait l’intime conviction. Évidemment que ça n’avait pas été le but et elle ne pouvait pas revenir comme ça et reprendre ses petites habitudes envers lui, même si c’était plus fort qu’elle. La blondinette devait comprendre que son petit frère, du moins celui qu’elle avait toujours considéré comme tel, même à New York, eh bien, il avait grandi et il était très certainement devenu indépendant. Mais, encore une fois, Lucy ne savait pas trop qui il était devenu étant donné qu’elle avait loupé une bonne partie de la vie du jeune homme. « Je parle comme je veux d’abord. Et puis t’es pas en position de me dire quoi que ce soit je te rappelle. » Néanmoins, dans ses paroles, elle avait facilement pu conclure qu’il voulait toujours avoir le dernier mot et qu’il avait besoin de se sentir supérieur, d’où le ton qu’il employait avec la blondinette. Du moins, c’était ses conclusions, à elle, peut-être qu’elle faisait fausse route.

Cependant, les conclusions n’empêchaient pas la jolie mannequin d’être abasourdie par ce qu’elle entendait de la bouche de Jay, de son Jay. Elle le connaissait et elle savait qu’il n’était pas comme ça, Lucy était persuadée qu’au fond de lui, il y avait toujours le petit garçon qu’elle avait connu et qu’il se donnait des airs comme ça mais, en fait, c’était toujours un gentil. Néanmoins, il avait raison, elle n’était pas en position de dire quoique ce soit, de lui faire le moindre reproche et de toute façon, dans l’immédiat, même si elle avait voulu rajouter quelque chose, elle en aurait était bien incapable, aucun son ne voulait sortir de sa bouche. Elle se contenta de baiser ses yeux étonnés et tristes, laissant le vent emmêler ses cheveux.

« Ouais, ok, mais pourquoi tu m’as rien dit, hein ? Tu ne m’as même pas appelé, tu ne m’as même pas envoyé de lettres. Rien. Est-ce que t’as pensé, même pas une seule seconde, à moi, tout seul dans ce trou perdu ? » Le cœur de la blonde se serra en attendant ce que le beau brun avait à lui dire. Bien sûr qu’elle avait pensé à lui ! Plus d’une fois même. Certes, ça ne semblait pas évident pour quelconque autre personne que Lucy mais, de toute façon même si elle avait voulu oublier son passé avec Jay - ce qu’elle ne souhaitait absolument pas- elle n’aurait pas pu. Le cerveau n’oublie rien et l’adolescent avait toujours eu sa place dans le cœur de la blonde. Ouais finalement c’était même idiot d’imaginer que Lucy n’avait pas pensé à lui durant ces quatre années. Le truc c’est qu’elle ne pouvait pas lui expliquer, elle n’avait aucune information à lui apporter parce qu’à cette époque, elle rêvait d’évasion et elle avait agit en toute inconscience. Jay avait réussi à la faire culpabiliser et elle avait beau ouvrir la bouche, aucun son ne sortait parce qu’elle ne savait pas ce qu’elle pouvait lui dire pour se justifier. « Jay…je… ». Décidemment, il l’avait véritablement déstabilisé. Elle n'arrivait même pas à lui dire qu'elle aurait dû le prévenir, qu'elle savait qu'elle avait fait une connerie mais, qu'elle ne pouvait pas revenir en arrière et qu'elle n'avait aucune raison valable à lui apporter. Elle était totalement incapable de lui expliquer que même si rien ne le prouvait, elle avait pensé à lui, énormément.

D’ailleurs, l’adolescent avait peut-être remarqué qu’il avait fait culpabiliser parce que contre toute attente, il se montra bien plus doux et amical qu’auparavant, puisqu’il ouvrit ses bras à la blondinette. Bien qu’elle fut extrêmement surprise, Lucy n’hésita pas une seule seconde à se réfugier dans ces bras qu’elle n’avait pas connu depuis longtemps, trop longtemps. « Allez c’est bon, je te pardonne. » ajouta-t-il à son geste alors qu’à ses paroles, Lucy affichait un magnifique sourire, soulagé que Jay soit si compréhensif alors qu’elle l’avait connu bien plus rancunier envers certaine personne. Entre eux, quand ils se disputaient, dans le passé, ça ne durait jamais bien longtemps parce qu’ils avaient trop besoin l’un de l’autre et qu’une bêtise finissait toujours par les réconcilier.

La tête nichée dans le cou du jeune homme, elle le laissait caresser sa crinière blonde. « Merci Jay… » annonça tranquillement la jeune mannequin alors qu’elle faisait glisser doucement sa main dans le dos de Jay avant de remonter sur le bout de doigts, elle faisait ça en répétition, comme une légère caresse dans le dos de son petit frère. Oui, elle l’aimait vraiment beaucoup. « Je suis content que tu sois là. » Elle n’avait pas besoin de le regarder dans les yeux pour savoir qu’à ce moment-là il était sincère et honnête. Elle le savait. « Tu m’as beaucoup manqué, moi aussi, je suis heureuse que tu sois-là. » Elle s’était rapprochée de son oreille pour lui murmurer ses quelques mots avec un ton protecteur et sincère sans jamais quitter les bras du jeune homme. Elle aurait pu y rester des heures pour rattraper les années perdues, parce que même si ce n’était plus les bras d’un petit garçon de douze ans, c’était les bras de Jay Walker et c’est tout ce qui importait.

En effet, il fallut un certain temps -qu’elle était bien incapable de saisir- à la jeune femme pour accepter de délaisser l’emprise du beau brun et de rompre le silence qui ne la gênait absolument pas parce qu’elle était tout de même à ses côtés et que cette absence de paroles lui permettait de repenser au passé et notamment au raz-de-marée qui avait emporté tous les jeux d’enfants sans pour autant réussir à priver Lucy de ses souvenirs. « Alors, dis-moi, qu’est-ce que tu as fait durant quatre longues années ? » La question était assez vaste, elle ne voulait pas se focaliser sur un point précis, elle voulait tout savoir tout en sachant que c’était impossible, elle ne pouvait pas rattraper quatre ans comme ça, ce n’était pas un cours de math qu’il suffisait de recopier mais, elle avait besoin d’en savoir un peu plus sur la vie de Jay. Et puis, elle voulait cesser de parler de son départ, parce qu'il n'y avait pas grand-chose à dire finalement.



Dernière édition par Lucy J. Holden le Dim 1 Mai - 20:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyVen 29 Avr - 19:18



“Changer le monde commence par se changer soi-même.„

Je n’étais pas idiot. Enfin pas autant que je le laissais paraitre. Je savais très bien que Lucy voulait s’excuser, mais qu’elle ne savait pas comment faire. Elle avait peut-être trop de fierté, ou elle savait qu’elle était en tort. Quoiqu’il en soit, j’avais compris le message. Je n’en demandais pas plus. Je ne savais quoi trop penser de cette situation étrange. Jamais je ne pensais revoir Lucy. Je veux dire, cela faisait tellement longtemps, j’avais presque fini par l’oublier. Alors la revoir, comme ça, après tant d’années, cela me perturbait, un peu. Je retrouvais une amie, ma seule amie sans doute. Elle était la seule qui était gentille avec moi, la seule qui essayait de me comprendre, la seule à qui je pouvais faire confiance, la seule qui comptait vraiment pour moi. Je n’avais pas beaucoup d’amis, c’était certain. Mais elle, elle était précieuse. Elle était comme une perle qu’il ne fallait pas casser.

C’était bizarre de la prendre dans mes bras. D’habitude, c’était l’inverse. Elle était la seule fille à qui je voulais bien me soumettre. Je me rendis compte que je tenais vraiment à elle, mais en même temps, une pointe d’amertume se faisait sentir à moi. Je n’étais sans doute pas prêt. Pas prêt à ravoir une amie. Pas prêt à me confier. Pas prêt à me sentir vulnérable. Depuis toutes ces années, j’avais appris à devenir fort et de me débrouiller seul. De plus, un ego surdimensionné s’était développé en moi. L’idée de dire que j’avais besoin de quelqu’un pour vivre me rebutait. Etais-je si insensible à ce point ? Avais-je tant de fierté pour repousser Lucy, la seule amie que j’avais ? Aimais-je vraiment être seul ? Je me posais beaucoup de questions. Rien n’était clair dans ma petite tête d’adolescent. Finalement, elle réussit à dire quelques mots, dans cette nuit sombre et calme. Je souris, même si je doutais qu’elle me voit. « De toute façon, je ne peux pas bouger d’ici. » Une certaine lassitude se faisait entendre dans ma voix. Oui, Arrowsic me tuait de jour en jour. Cette routine, ce quotidien incessant me brûlait au moral. J’aspirais à autre chose qu’une simple vie. Non, moi je voulais vraiment vivre. Vivre comme n’importe quel garçon de mon âge. Je ne voulais pas de cette vie morne et calme. Ce n’était pas pour moi. Alors tous les jours, j’essayais de trouver une quelconque occupation, peu importe laquelle, du moment que cela m’extirpe de cet ennui habituel. Et j’avais trouvé la chose qui me déstressait et me décompressait : la cigarette. Je savais que c’était nocif pour ma santé, mais je m’en fichais complètement. Cela m’occupait quelques minutes chaque jour. Et là, j’avais justement envie de fumer. Mais je pensais à Lucy, qui m’avait connu tout petit, et qui n’était pas sans doute pas habituée au nouveau Jay, au Jay adolescent. Enfin bon, je n’allais pas me priver, et puis de toute façon, je me dis qu’elle fallait bien qu’elle le sache, un jour ou l’autre. Alors je lui demandai : « Ça te dérange si je fume ? » J’appréhendais sa réponse.

Sa douce respiration et son doux parfum me réchauffaient le corps. Ses cheveux étaient si doux que j’aurais pu les caresser pendant des heures. La présence de Lucy m’apaisait. C’était tellement étrange, à quel point une personne pouvait vous changer. Enfin je restais tout de même Jay Walker, mais avec elle, j’avais l’impression que tous mes gestes et paroles étaient naturels. J’avais l’impression d’être vraiment moi, et pas seulement cette mauvaise facette que je montrais trop souvent. Avec Lucy, je pouvais montrer mes deux côtés : le bon, comme le mauvais. Et bien que je me demandais ce qu’elle pensait de moi, je savais que cela ne changerait rien à notre amitié. Je savais qu’elle me jugerait, mais qu’elle ne cesserait de m’apprécier. Et je crois bien que c’était réciproque. Peu importe ce qu’elle ferait de sa vie, Lucy aurait toujours une place bien au chaud dans mon petit cœur. Et je dois dire que c’est un privilège qu’elle a là. Mais je suis content que ce soit elle qui ait ce privilège.

On avait beaucoup de temps à rattraper. Je me demandais si on le rattrapait, le temps. Je ne pensais pas que ce soit possible, enfin bon, il fallait bien qu’on parle. Et c’était certain qu’il y avait certaines choses qu’elle devait absolument connaitre sur moi. Comme le fait que je n’étais plus un gentil petit garçon qui jouait avec des cubes. Par quoi commencer ? Que dire ? Il y avait tellement à dire. « Oulala. On est bien partis pour rester ici jusqu’au petit matin. » dis-je d’un ton moqueur. Mais cela ne me dérangeait pas. On avait toute la nuit pour réapprendre à se connaitre. En fait, je n’avais aucune idée de l’heure qu’il était et cela n’avait pas d’importance. Non, parce que cette nuit-là, elle nous appartenait. C’était la nuit de nos retrouvailles, à l’ombre d’Arrowsic. Des retrouvailles discrètes, sans exhibition, juste nous deux. Et cela suffisait amplement. J’étais assez curieux de savoir ce qu’elle était devenue. Avait-elle changée autant que moi ? J’allais bien finir par le savoir, de toute façon. Mais c’était à mon tour, à mon tour de me dévoiler, et cela me parut tellement difficile. Je n’avais vraiment pas l’habitude de parler de moi. A vrai dire, je détestais ça, mais pour elle, j’allais faire un effort. Pour Lucy, j’étais capable de surmonter mes craintes et mes erreurs. Je crois que j’étais capable de tout pour une amitié aussi sincère, bien qu’avec quelques remous. Je soufflais un grand coup, avant de me lancer. « Je crois que je suis amoureux. » Oula, pourquoi j’avais dit ça moi ? Je n’avais même pas le courage de le dire à la personne que j’aimais, alors pourquoi le dire tout haut ? Je crois qu’il fallait que ça sorte. Je n’avais pourtant pas envie de m’engager sur ce chemin-là, mais mon cœur avait parlé tout seul. Sans doute fallait-il que quelqu’un m’écoute et me conseille, parce que dans ce domaine-là, j’étais vraiment nul. D’habitude, je me contentais de coucher avec des filles, mais les aimer, ça, je ne pensais pas que c’était possible. Mais pourtant, moi, Jay Walker, aimait quelqu’un, et beaucoup même. Et je crois que si je n’arrive pas le dire, cela m’anéantirait. Mais ma fierté, cette foutue fierté, me retient de lui dire. Je fais pitié, n’est-ce pas ? J’en avais conscience. Je ne dis plus rien, plongeant la nuit dans un profond silence à la fois terrifiant et reposant.

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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyDim 1 Mai - 22:47

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Comme je le disais, je suis mal partie.


Perdue dans les bras de l'adolescent, inhalant son odeur, Lucy se sentait bien mais, plus encore, elle se sentait comprise. Elle avait presque l'impression que c'était comme avant parce que même si elle ne l'avait pas dit, Jay avait compris qu'elle était désolée. Pourquoi ce n'était pas sorti de sa bouche ? Elle l'ignorait, peut-être parce qu'elle ne savait pas comment s'y prendre ou alors parce qu'elle passait pas mal de temps à s'excuser pour un oui, pour un non et qu'elle avait cette fâcheuse tendance à ne jamais faire ce qu'elle devait au bon moment. Elle était tout simplement incapable d'exprimer à celui qu'elle considérait comme son petit frère combien elle était désolée mais, il l'avait compris, comme avant. Oui, Jay et Lucy s'étaient toujours compris, défendus, soutenus et adorés. Ils avaient grandi ensemble et leur amitié était devenue exceptionnelle. Néanmoins, la blondinette gardait à l'esprit que le passé était derrière eux, les choses avaient simplement changé.

Le vent soufflait dans les cheveux des deux amis alors que l'adolescent reprit la parole, Lucy toujours dans ses bras. « De toute façon, je ne peux pas bouger d'ici. » il y avait une certaine lassitude dans le son de sa voix et Lucy ne pouvait que le comprendre, elle avait vécu exactement la même chose le même sentiment, le même ressenti. Elle avait été exaspérée par Arrowsic, elle avait rêvé de faire cramer sa maison pour partir loin d'ici, elle avait vraiment eu envie de rayer cette ville d'ennui de la carte. Il fallait admettre que le Maine, ce petit village en particulier, c'était loin d'être une vie pour des gamins de seize ans. « Si tu pouvais bouger, t'irais où ? » Lucy avait toujours fantasmé sur New York, ce n'était un secret pour personne, depuis qu'elle avait atteint ses huit ans elle vouait un véritable culte à cette ville si bien que sa chambre de gosse était entièrement consacrée à la grande pomme. Peut-être que Jay ne vouait pas un culte à une ville particulière mais, il avait certainement déjà rêvé d'un lieu, il avait peut-être une préférence enfin elle imaginait, elle n'en savait rien.

Lucy n'avait pas fait le rapprochement tout à l'heure, en ramassant le briquet du jeune homme, que Jay fumait. Elle aurait certainement dû y penser, ça lui aurait évité d'être si surprise quand Jay reprit la parole. « Ça te dérange si je fume ? » Elle n'avait pas su s'empêcher d'ouvrir grand les yeux. Il était comme son petit frère, elle l'avait connu si jeune alors l'imaginait avec une clope au bec, ça lui tordait le ventre. Ouais, enfin, elle pouvait parler parce que si elle ne touchait pas vraiment à la cigarette, elle entretenait une relation particulière avec la drogue. Elle ne comptait plus la quantité de drogue qu'elle avait absorbé au cours de ses quatre dernières années. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle s'était mise en danger avec ça, alors qu'est-ce qu'elle pouvait dire honnêtement ? Ce n'était qu'une cigarette. « J'imagine que même si j'te dis que ça me dérange ça changera pas grand-chose hein ? » C'était la version de Lucy pour lui dire qu'il pouvait fumer, tout en lui avouant qu'elle n'était pas pour mais, elle savait pertinemment qu'une leçon de morale n'y changerait rien et puis quoi ? Elle allait lui dire de ne pas fumer et dès qu'elle ne serait plus à ses côtés il en allumerait une ? Elle n'était pas idiote - du moins, pas à ce point- alors autant le laisser faire même si elle murmura « ça me fait bizarre, que tu fumes. » Ce n'était pas méchant, elle ne lui en voulait absolument pas de fumer, simplement, elle voyait toujours en lui l'enfant qu'il avait été mais, elle devait s'habituer au fait qu'il était un adolescent à présent.

Enfin, en cette douce et sombre nuit les deux jeunes avaient du temps à rattraper, tout en sachant que la vie n'avait rien d'une série télévisée dont on pouvait regarder les épisodes qu'on avait manqués le vendredi soir. Non, il fallait honnête, jamais ils ne pourraient rattraper quatre années de leur vie en une soirée mais, ça n'empêchait pas qu'ils pouvaient renouer et ça passait par réapprendre à connaître l'autre malgré tous ses changements. Oui, Lucy ne doutait pas que son petit frère avait beaucoup changé mais, ça ne l'effrayait pas, même si elle s'attendait à être surprise par plus d'une chose - d'ailleurs, il avait déjà commencé à la surprendre avec la cigarette- elle savait qu'elle l'accepterait. C'était comme ça entre eux, depuis toujours, quoiqu'il arrive, ils restaient liés et ça n'avait pas changé, la preuve étant que Jay lui avait pardonné son départ. Et elle savait qu'elle lui pardonnerait tout. « Oulala. On est bien partis pour rester ici jusqu'au petit matin. » Son ton moqueur eu le dont de faire rire la belle blonde. Il est vrai qu'ils avaient pas mal de choses à se dire, à s'avouer sans vraiment par où commencer mais, du temps, elle en avait surtout pour Jay alors, il n'avait pas à se sentir pressé, vraiment. Elle lui accorderait toute sa soirée et bien plus encore pour l'écouter parler et réapprendre à le connaître. La blondinette lui offrirait autant d'heures qu'il en avait besoin parce qu'être avec lui était quelque chose de vraiment agréable et surtout ce soir, c'était comme si le temps leur appartenait. C'était leurs retrouvailles et rien ne viendrait bousculer ça. Alors, la blonde passa gentiment son bras sur les épaules de l'adolescent qui souffla un grand coup avant de se lancer. « Je crois que je suis amoureux. » Dans la nuit noire, Lucy afficha un petit sourire compatissant que le beau brun ne pouvait pas voir, elle passa sa main dans les cheveux du jeune homme avant d'user de sa curiosité naturelle. « Et elle ? » Lucy n'avait pas besoin de demander le prénom de cette demoiselle, si Jay voulait lui dire, il le ferait. De toute façon, quelles étaient les probabilités pour que Lucy la connaisse ? Depuis son retour, elle ne s'était pas beaucoup ouverte aux autres, aux habitants d'Arrowsic. Alors, oui, si la jeune femme en question n'était pas native d'ici, il y avait vraiment peu de chance pour que Lucy la connaisse. Alors, oui, son prénom avait peu d'importance, ce qui importait c'était si cette fille était amoureuse ? Ou encore, comment Jay se sentait face à ce sentiment étrange qu'est l'amour ? Au fond d'elle, Lucy espérait vraiment qu'il ne vivait pas une histoire comme la sienne. Du moins, si l'on pouvait appeler ça une histoire d'amour. Elle voulait que pour Jay tout soit plus simple pourtant, au son de sa voix elle avait eu la sensation que ce n'était pas le cas. De plus il avait dit « je crois » ce qui voulait bien dire qu'il avait encore du mal à l'admettre. Oui, la belle blonde faisait attention à chaque phrase quand il s'agissait d'amour parce qu'au début elle aussi, elle avait dit ce fameux « je crois » avant d'accepter ces sentiments et de pouvoir affirmer que oui elle était amoureuse. « La question va te paraître stupide mais, tu crois ou t'es sûr, d'être amoureux ? » Oui la question pouvait sembler vraiment stupide, dépourvue d'intérêt et pourtant, aux yeux de Lucy, c'était essentiel de se poser cette question en fait, c'était inévitable.

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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyMer 4 Mai - 19:16



“Changer le monde commence par se changer soi-même.„

New York. Miami. Ibiza. Boston. Los Angeles. Il y avait tant de villes qui me donnaient envie aux Etats-Unis. Et évidemment, moi, je m’étais retrouvée dans la plus pourrie de tous : Arrowsic. Enfin bon, je suppose que la vie était ainsi, on n’a pas toujours le choix de sa maison, encore moins celle de sa ville. C’était comme ça. Je n’étais qu’un adolescent de seize ans, il fallait bien que je me soumette à mon père. Jamais, oh non je crois jamais je n’aimerais cette ville. Elle me hante tous les jours et m’achève de jour en jour. Chaque jour est un supplice pour moi, une torture à surmonter. Et j’avoue que oui, je suis faible à ce jeu-là. Voire nul. Pas un seul jour ne se passe sans que je ne puisse m’empêcher de me plaindre de cette ville lassante et morne. Parfois, je regardais sur internet des photos de ville, pour me renseigner sur ma future ville. J’avoue que certaines villes me faisaient rêver, notamment New York. Mais je ne sais pas si je vivrais là-bas un jour : je trouve que le train de vie est trop rapide pour un flemmard comme moi. En fait, je crois que l’Amérique ne me convient pas. Londres, c’était la ville parfaite. Parfaite pour moi. Seulement, je ne retournerai pas en Grande-Bretagne. Cela remuerait tellement de souvenirs. Non, je ne veux pas. « Seattle, je crois que ça me plairait bien. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, mais ça me tente. » Enfin bon, je devais encore attendre deux ans avant de partir, alors j’avais le temps d’y réfléchir. Du temps, ce n’était pas ce qui me manquait.

Je m’apprêtais à approcher le briquet de la cigarette, mais par pur politesse, j’attendais la réponse de Lucy. Sa réponse me fit d’ailleurs rire brièvement. Elle n’était pas bête, ma Lucy. « T’as pas tort. » Oui, qu’y pouvait-elle, si je fumais ? Rien, justement. Il n’y avait donc pas vraiment à débattre sur ce sujet-là : il fallait qu’elle accepte ça, même si je voyais bien que cela la dérangeait un peu. En même temps, c’est vrai que je n’aimerais pas voir mon petit frère fumer. Enfin, si j’en avais un. Bien que nous n’avions aucun liens de sang, je me sentais connecté à Lucy. Elle était ma sœur. Sûrement la seule once de famille qui me restait. Foutue famille. Je crois que les Walker était une famille maudite : un de mes cousins, je ne sais plus ce nom, avait perdu ses dents parents suite à un accident de voiture. Et une de mes tantes était morte d’un cancer. Cette dernière avait aussi perdu son bébé à la naissance. Quand j’y pense, aucun bonheur ne s’est passé dans cette longue lignée des Walker. On ne peut pas tout avoir. Il faut choisir entre le bonheur et l’argent. En l’occurrence, mon père avait choisi l’argent, ce que je comprenais. Quand on n’a plus rien à aimer, la seule chose qui vous fait tenir, c’est votre travail. Et le travail était le nouvel amour de mon père. Encore perdu dans mes réflexions, j’en avais oublié d’allumer ma cigarette, ce que je fis aussitôt. J’en avais besoin, juste pour me détendre. Et puis, ça me réchauffait dans cette froide nuit de printemps. La réflexion de Lucy m’intriguait. Pourquoi disait-elle cela ? Je me le demandais bien. « Ah bon, pourquoi ? » Je pensais qu’elle me voyait toujours comme un petit garçon. En même temps, elle a toujours été ma grande sœur, normal qu’elle trouve cela étrange. Seulement, je voulais lui rappeler que j’avais grandi, et que c’était juste normal que j’avais changé. « Tu sais, je n’ai plus dix ans. C’est normal de voir un adolescent fumer. Ce qui n’est pas normal, c’est de voir un adolescent ne pas fumer. » Je ne savais pas si Lucy avait un avis négatif sur la cigarette, l’alcool, la drogue et tout ça, mais je me demandais bien ce qu’elle dirait si elle savait que je faisais d’autres. La cigarette, ça n’était rien, et elle trouvait déjà ça bizarre. Il ne valait mieux pas que je lui dise tout de suite pour la drogue.

C’était assez étrange de me confier à quelqu’un. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas fait ça. Pourquoi ? Tout simplement parce que Lucy était la seule personne à qui je me confiais. Je crois qu’elle était la seule à qui je pouvais faire confiance, et ça, c’était quelque chose d’exceptionnel. Juste pour ça, j’étais content qu’elle soit là, de nouveau. A vrai dire, je ne savais pas comment m’y prendre. La question qu’elle me posait me rendait perplexe. Et alors je me mis à penser à Sharly. Notre rencontre, nos moments passés, nos étreintes pourtant courtes (à cause de moi), nos discussions, nos regards échangés. Elle me regardait comme si j’étais un dieu, et souriait à chaque fois qu’elle me voyait. J’adorais voir Sharly. Rien que penser à elle me rendait fou de joie, c’était dingue. « Oui, je crois. » C’est vrai qu’on ne s’était jamais dit qu’on s’aimait. Pour moi, c’était tellement dur à avouer, et j’avais tellement peur, peur de me mettre à nu et me dévoiler vraiment. Je me demandais bien pourquoi les choses n’étaient pas plus simples. Moi de toute façon je crois que la vie n’est pas simple alors… Je suppose qu’il faut vivre avec. Décidément, Lucy savait poser les questions qui gênaient, mais je crois aussi que c’était une bonne question. Moi-même je ne savais pas si je l’aimais vraiment. Je veux dire, oui je crois que je l’aimais, et même beaucoup, mais ce qui était dur, c’était de l’avouer. Et la peur de m’engouffrer dans quelque chose de dangereux me faisait à chaque fois reculer de la vérité. J’étais pathétique, je le savais, et pourtant, je ne faisais rien pour arranger ce tourment qui soufflait dans mon cœur. Je baissai la tête. Je ne savais pas quoi lui répondre. Après quelques minutes de silence, je finis par dire : « Oui, je l’aime vraiment. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle. Mais le truc, c’est que je n’arrive pas à lui dire. J’ai trop peur qu’elle me prenne pour un con, tu vois ? » Lucy était toujours de bon conseil, et ça me faisait tellement bien de parler librement, comme au bon vieux temps. Je savais qu’elle était là pour moi, la preuve, elle était là aujourd’hui, après quelques années certes, mais elle était là, juste à côté de moi.
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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyVen 6 Mai - 0:49

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Comme je le disais, je suis mal partie.


En Amérique, beaucoup de villes pouvaient faire rêver, comme New York par exemple. Ce qui était certain c’est que la plupart des villes semblaient bien plus attrayantes qu’Arrowsic et ses vieilles commères. D’ailleurs, ce n’était pas qu’une impression mais, bel et bien la réalité. Il fallait être honnête, aucun adolescent normalement constitué n’avait envie de passé sa vie ici. Arrowsic, c’était bien pour certain couple, pour les petites vieilles ou encore pour les gens qui avaient besoin de calme et de tranquillité mais, jamais cette petite ville du Maine ne ferait rêver. Les jeunes rêvaient de tout un tas de ville, idéale pour faire la fête, connaître la liberté et profiter de la vie à fond et c’était normal que Jay désire quitter Arrowsic pour donner un autre sens à sa vie d’adolescent. « Seattle, je crois que ça me plairait bien. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, mais ça me tente. » Lucy afficha un petit sourire. Seattle, ça sortait des clichés et en même temps, cette ville était vraiment fabuleuse. Néanmoins, l’adolescent avait encore le temps de réfléchir de peaufiner son projet, il avait encore un moment pour rêver de l’avenir. Il pouvait toujours aller passer des vacances là-bas, pour se donner une idée et savoir si c’était vraiment ce dont il avait envie.

C’était dingue comme le fait de voir Jay une cigarette à la bouche pouvait serrer le cœur de la jolie blonde. Mais, le pire était certainement le fait de se dire qu’elle ne pouvait rien y faire, une leçon de morale n’y changerait rien. « T’as pas tort. » Il avait eu un rire bref avant d’annoncer ça. Évidemment qu’elle avait raison et c’était bien ça qui la désolait. Elle devait laisser faire et elle se sentait quelque peu impuissante, elle aurait vraiment aimé l’empêcher de fumer, tout faire pour qu’il ne tombe sur aucun mauvais chemin, aussi banal soit-il. Mais, elle avait été absente durant quatre longues années et il été trop tard pour rattraper ça, elle devait accepter. Son petit frère avait grandi et il fumait. « Ah bon, pourquoi ? » Il l’avait totalement sorti de ses réflexions, si bien que blondie ferma les yeux l’espace d’une fraction de seconde, pour reprendre ses esprits. Pourquoi ça lui semblait étrange qu’il fume ? Parce que c’était Jay Walker et qu’il n’était pas n’importe qui. Ce n’était pas un simple adolescent que Lucy pouvait voir sortir du Lycée, ce n’était pas un simple gamin qu’elle saluait vaguement dans la rue sans connaître son prénom, ce n’était pas un jeune à qui elle était simplement attachée. Non, c’était Jay et il était bien plus que ça, il était son petit frère et elle serait toujours capable du pire pour le protéger. Elle tenait à lui plus qu’à n’importe quel gamin alors, non, l’idée de la voir avec une clope au bec ne lui plaisait pas même si, en somme, ce n’était pas "si grave". Pouvait-elle avouer tout ça à Jay ? Certainement puisqu’elle allait ouvrir la bouche, afin de lui répondre mais, il reprit la parole, avant qu’un son ne soit émit par la blondinette. « Tu sais, je n’ai plus dix ans. C’est normal de voir un adolescent fumer. Ce qui n’est pas normal, c’est de voir un adolescent ne pas fumer. » Elle le savait aussi, qu’il n’avait plus dix ans mais, elle le voyait toujours comme le gamin qu’elle avait connu et il fallait lui laisser un peu de temps avant d’accepter totalement le fait qu’il avait grandi. « Je sais que tu n’as plus dix ans mais, t'en restes pas moins mon p'tit frère. T’es pas n’importe qui pour moi, j'veux dire, je tiens à toi. C’est pour cette raison que c’est… étrange de te voir fumer » Ce n’était qu’un murmure rempli de sincérité, des paroles pour eux et rien que pour eux. C’était sa façon à elle de lui avouer qu’elle tenait à lui, autant qu’avant même s’il n’en doutait probablement pas. Soit, la belle blonde se replongea rapidement dans ses réflexions, concernant la deuxième partie de la phrase de Jay. Oui, maintenant c’était normal de fumer et beaucoup moins de ne pas le faire. Elle n’allait pas jouer les parents insupportables en prétextant le contraire parce qu’elle savait que c’était réellement le cas mais, au fond, elle aurait voulu que son Jay soit différent. « Si seulement il y avait que la clope qui était normal maintenant… » Elle savait qu’il y avait aussi l’alcool et la drogue surtout puisqu’elle parlait en parfaite connaissance de cause. Au fond d’elle, Lucy espérait sincèrement que Jay ne touchait absolument pas à ça sans oser lui poser la question pour autant. Elle avait peur, qu’il soit comme elle, qu’il devienne comme elle. Mais, plus encore, elle ne voulait pas prendre le risque de gâcher leurs retrouvailles disons qu'elle remettait simplement le sujet à plus tard.

En cette douce nuit de printemps, la jeune Holden écoutait l’adolescent qui avait accepté de se confier à elle.Si ça lui faisait plaisir ? Bien plus que ça même. Elle devait admettre qu'elle avait eu peur qu'il ne lui ouvre plus la porte de son coeur et qu'il refuse de se confier à elle alors, qu'avant elle était la seule à avoir ce privilège. La demoiselle était donc toute ouïe et elle faisait attention au moindre détail, à chaque mot que le brunet employait. Elle le questionnait, sur ce qu‘il ressentait mais, surtout ce que cette fameuse demoiselle ressentait pour l‘adolescent, si elle l'aimait. Il semblait réfléchir un instant et Lucy pu en conclure assez rapidement qu’ils ne s’étaient pas ouverts l’un à l’autre, qu’ils ne s’étaient pas avoués ce qu’ils ressentaient. Néanmoins,le jeune homme réussit tout de même à répondre « Oui, je crois. » Lucy acquiesça, sans dire un mot de plus. Elle aurait pu lui demander s’il était sûr de lui mais, ça n’aurait fait que le faire douter et ça n’aurait abouti à rien. Non avant, d’oser le faire douter de quoique ce soit, il fallait qu’elle sache s’il était bien sûr de ce qu’il ressentait. En même temps, la blondinette n’en doutait pas vraiment, si son petit frère avait ressenti le besoin de se confier, de lui en parler c’était certainement parce que cette fille était très importante pour lui et qu’elle hantait sa vie. Le silence était maître et Lucy ne voulait pas le briser, elle voulait permettre à Jay de réfléchir à la question, il n’avait pas besoin de répondre du tac au tac. Il pouvait prendre le temps qu’il voulait pour prendre conscience de ses sentiments et ce qu’il fit puisque quelques minutes plus tard, il donna sa réponse à blondie. « Oui, je l’aime vraiment. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle. Mais le truc, c’est que je n’arrive pas à lui dire. J’ai trop peur qu’elle me prenne pour un con, tu vois ? » Instinctivement, Lucy prit le jeune homme dans ses bras, simplement pour lui dire à sa façon, qu’elle était là pour lui avant de se plonger dans ses belles prunelles. « Qu’est-ce qui te fais croire qu’elle pourrait te prendre pour un con ? » Si cette fille l’aimait, elle n’avait pas la moindre raison de faire ça. Et quand bien même les sentiments de Jay ne seraient pas partagés - après tout, il n’en était pas certain- le fait d’ouvrir son cœur n’avait rien de con, c’était quelque chose de courageux dont très peu d’adolescent ou d’homme en général était capable, à cause de la fierté masculine certainement. « Jay, si elle t’aime, elle ne te prendra pas pour un con, en lui avouant ce que tu ressens pour elle, tu lui feras le plus beau des cadeaux. Mais, tu n’as aucune raison de te sentir forcé ou pressé ça viendra avec le temps et certainement bien plus vite que tu ne le crois. » Lucy était certaine qu’il finirait par lui avouer , à cette demoiselle, ce qu’il ressentait. Ça viendrait comme une envie fumer et surtout sans qu’il s’y attende, il pouvait en douter mais, s’il avait eu besoin d’en parler à quelqu’un, il finirait bien par avoir besoin d’en parler directement à la personne concernée. Enfin, c’était tout de même étrange, de demander conseil à Lucy quand on savait à quel point sa vie sentimentale était … catastrophique. Mais bon, c’est toujours plus facile de conseiller quelque quand on est extérieur à l’histoire, il parait.

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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyMar 10 Mai - 10:04



“Changer le monde commence par se changer soi-même.„

Je savais que Lucy me comprenait. Après tout, elle avait eu les mêmes pensées que moi en quittant Arrowsic. Et j’avoue que je l’enviais tellement. Elle avait réussi, elle, à s’en aller de cette ville, et quitter l’horreur et la monotonie de la vie dans laquelle on vivait ici. Elle avait pu s’évader pour quelques temps, elle avait pu se sentir libre, ce qui n’était pas mon cas. Moi, j’étais emprisonné ici, et ce, encore pour deux ans. J’aurais bien aimé partir comme Lucy l’avait fait, mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas laisser mon père tout seul. Il était ma seule famille, et je ne pouvais pas me permettre de le décevoir. Je m’en serai mordu les doigts. D’ailleurs, je me demandais bien pourquoi elle était revenue. Certes, j’étais vraiment content de la revoir mais la raison de son retour m’échappait complètement. Je lui demandai alors : « Pourquoi tu es revenu au fait ? » Je ne savais pas si cette question était indiscrète ou non, mais une certaine curiosité m’avait envahi. Pour moi, ce n’était pas logique. Pourquoi quitter la grosse pomme pour un ver de terre ? Elle devait sûrement avoir une très bonne raison. Et j’avoue que j’étais assez curieux de savoir cette raison, mais c’était plus fort que moi. Dès qu’il s’agissait de Lucy, j’étais très curieux. J’étais comme un petit garçon qui cherchait la clé du journal intime de sa grande sœur. Oui, voilà comment je me sentais à ce moment-là.

Lucy avait toujours eu l’instinct de me protéger et de faire tout ce qui était de son possible pour que je sois quelqu’un de bien d’aimable. Seulement voilà, elle était partie, et sans elle, je ne pouvais plus devenir un homme bien. Elle était comme un guide qui me dirigeait vers la lumière. Mais le guide m’avait lâché, et c’est pour cette raison que je me suis trompé de chemin. Je suis parti vers l’ombre. Je ne dis pas que c’était de sa faute si j’étais passé du « mauvais côté », non, c’est entièrement de la mienne, mais je crois que si elle était restée, je serai un homme complètement différent. C’est fou à quel point les gens ont un impact sur vous. Je me demandais bien ce que serait ma vie si Lucy était restée. J’essayais de m’imaginer bon élève, avec beaucoup d’amis et une petite copine intelligente et remarquable. J’essayais de m’imaginer capitaine de l’équipe de football mais j’avais beau essayé, je n’y arrivais pas. Je ne regrettais pas qui j’étais, au contraire, j’étais moi-même, et rien n’est meilleur que de se sentir bien dans sa peau. Je ne voulais pas être quelqu’un d’autre ou avoir une autre vie. Certes, j’étais loin d’être quelqu’un de parfait, j’avais même beaucoup de défauts, mais cela m’importait peu. J’étais fier d’être arrivé jusqu’ici tout seul, car je m’étais développé tout seul. Peu de gens m’appréciait, mais ce qui faisait aussi mon caractère. Et même si parfois j’avoue que cela m’énervait d’être traité comme une bête de foire, j’aimais ce que j’étais. Ma vie était comme elle devait être, et rien ne pouvait changeait cela. Rien. En fait, je devais admettre que l’ombre me plaisait plus que le soleil.

Quand elle m’expliqua pourquoi elle trouvait étrange que je fume, je souris. On s’était à peine retrouvés qu’elle reprenait déjà ses bonnes vieilles habitudes : c’est-à-dire en ne me criant pas dessus mais plutôt en me parlant gentiment avec des gros sous-entendus. J’avoue que technique était plutôt efficace, mais ce n’était pas pour autant que j’allais arrêtais de fumer. Je détestais me balader les mains vides. C’était comme un porte-clé qu’on fait tournoyer autour de ses doigts quand on a rien à faire. La cigarette, pour moi, c’était un jouet. Et j’adorais jouer. Il est vrai que je n’aurais jamais pensé en être accro, mais bon. Je savais que c’était nocif, mais à vrai dire, les soucis médicaux ne m’intéressaient pas. Oui en fait, je me fichais éperdument des conséquences de ce jouet que j’adorais tant. Et ce n’était pas le seul jouet que j’avais en ma possession.

Sa deuxième réflexion eut le don de me faire taire. Déjà que je ne parlais pas beaucoup, là, c’était plus que fatal. Elle avait l’air de s’y connaître. Je me demandais bien si elle avait déjà touché à toutes ces choses qu’elle considérait comme « mauvaises ». A vrai dire, je n’osais pas tellement lui demander. Elle était mon exemple, mon guide, et je ne voulais pas savoir, de peur d’être déçu ou étonné. Elle était jeune. Elle n’avait pas quarante ans. Et puis elle était allée à New York. Je pensais bien qu’elle n’était pas une sainte là-bas, ça m’aurait d’ailleurs étonné, mais je ne voulais pas savoir la confirmation de mes pensées. Je préférais rester dans l’ignorance et penser que Lucy était une fille vraiment géniale. Si elle m’avait dit qu’elle avait bu, qu’elle avait fumé ou qu’elle s’était droguée, cela ne me choquerait pas plus que ça, mais quelque chose aurait changé. De toute manière, je ne voulais pas savoir, donc la question été réglée. Je fus donc muet pendant quelques minutes. Une sorte de malaise se provoquait en moi. Que m’arrivait-il ? Des mots voulaient sortir de ma bouche, et j’avais du mal à les empêcher de sortir. Non, il fallait que me taise. Elle avait déjà assez mal pris le fait que je fume, alors lui raconter autre chose l’aurait sans doute assommée sur place. Et je ne tenais pas tellement à porter Lucy dans les rues d’Arrowsic, non qu’elle ne soit lourde, au contraire, mais plutôt parce que j’étais exténué. Je m’en voulais de ne lui mentir et lui cacher la vérité, mais en même temps, je pensais que c’était mieux ainsi. On apprenait à se connaître de nouveau, et je n’avais pas envie de lui donner une image pittoresque de moi. Enfin, pas tout de suite. Les gens pensaient tellement de mal de moi. Lucy était sans doute la seule dont l’opinion m’importait. Je n’avais pas envie de la décevoir. Je voulais qu’elle soit fière de moi, mais c’était mal parti. A ce moment-là, je m’en voulais tellement, alors que j’étais bien dans ma peau pourtant. C’était sans doute la peur de décevoir un être cher qui m’envahissait.

Parler de moi. C’était la chose que je faisais le moins bien. Personne ne s’intéressait à moi à Arrowsic, et jusqu’ici, je parlais très peu de moi. D’ailleurs, je n’en ressentais pas le besoin, autrement j’aurais été voir un psychologue. C’était juste qu’il y avait des choses que je ne voulais pas partager, et qui restaient au fond de moi. Des choses qui étaient complètement bloquées aux autres. Comme l'Écosse. A cette pensée, je tournai la tête et fixai un point au loin. Cela me paraissait, si… éloigné. Comme si je n’avais jamais vécu là-bas. Et pourtant, ce fut le cas. Écosse. Cela me rappelait tellement de bonnes choses. Oui, je ne parlais jamais de mon pays natal, mais au fond, je savais que j’en avais envie, même si je ne voulais pas l’admettre. D’ailleurs, Lucy n’était pas au courant. Si elle l’avait été, elle aurait sûrement été encore plus protectrice qu’à présent. Je regardais sa crinière blonde et son visage aux lignes parfaites avec attention. Je lui faisais une confiance aveugle. Mais elle le méritait. Je me disais que c’était la seule à qui je pourrais avouer ce qui s’était passé en Écosse. Si j’en étais obligé. Pour le moment, je ne comptais pas lui dire. Il y a des choses qui doivent restées enfouies à jamais. Enfin je pense.

On en venait donc à parler de Sharly, et donc de mes sentiments. Rien n’était clair dans ma tête, et Lucy était comme une brosse qui nettoyais les vilaines tâches qui persistaient à rester. C’était un ange tombée du ciel. Peu à peu, j’essayais de comprendre ce qu’il se passait dans mon cœur, même s’il persistait à toujours avoir quelques poussières. Je me demandais bien pourquoi les sentiments vers autrui étaient si difficiles. Dans ce milieu-là, j’étais complètement perdu. La douce voix de Lucy m’interrompit dans mes réflexions. Elle avait raison. J’avais beau faire le dur, a fond, j’étais un trouillard. Enfin, surtout quand il s’agissait de Sharly. « Je ne sais pas. Tout le monde me prend pour un con de toute façon, alors ça ne m’étonnerait pas qu’elle pense la même chose. » Je soupirai. En fait, je n’avais aucune idée de pourquoi je disais tout cela. Si ça se trouve, elle avait une bonne opinion de moi, bien que cela m’aurait fortement étonnée. En fait, je n’avais jamais cherché à savoir, ni à demander. Peut-être parce que m’importait peu. Peut-être que peu importe ce que Sharly pensait de moi, mes sentiments restaient les mêmes. Mais je crois surtout que je n’étais pas prêt. Pas prêt à me mettre à nu, car je ne l’avais jamais fait. J’avais l’impression que Lucy avait la voix de Dieu. Toutes ses paroles étaient d’une sérénité troublante, et tout sonnait si juste. Cela m’étonnait presque. « Oui, tu as sans doute raison. Le truc, c’est que je ne sais pas quand est ce que je serais prêt. J’ai peur de la perdre, tu sais. Et puis à chaque fois que je la vois, je fuis comme un voleur. Et j’avoue que ça m’énerve, mais en même temps je ne sais pas comment faire. » Je n’avais jamais parlé aussi longtemps de ma vie. C’était dingue. Et pourtant, c’était venu tout naturellement. J’avoue que cela me faisait du bien de vider mon sac, pour une fois.

Moi aussi j’avais envie d’en savoir plus sur Lucy. Sa vie avait sans doute plus palpitante que la mienne, c’était même certain. Et je mourrais d’impatience de savoir tout ce qu’elle allait me dire, avec les anecdotes les plus croustillantes. J’étais comme un petit garçon qui attend l’histoire du soir avant de dormir. En fait, je retombais dans l’enfance sans même m’en rendre compte. Mais j’avoue que cela me faisait beaucoup de bien, de faire comme si rien n’existait, de faire comme si le monde était parfait, de faire comme si nous étions seuls au monde. Elle avait toute la nuit pour me raconter, et j’avais toute la nuit pour l’écouter. Le temps nous appartenait. Et qu’est ce que ça fait du bien de se sentir maître de quelque chose ! « Et toi alors ? Raconte-moi ta vie à New-York ! »
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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyDim 15 Mai - 0:32

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Comme je le disais, je suis mal partie.



En entendant chaque phrase que Jay prononçait, Lucy ne pouvait que le comprendre. Elle avait l’impression qu’elle aurait pu dire la même chose quelques années auparavant. Elle tenait exactement le même discours que lui sur l’ennui mortel de ce village, sur les habitants ennuyeux de ce village, sur tout ce qui pouvait toucher de près ou de loin à ce village. Elle retrouvait en son petit frère un part d’elle, d’un sentiment qu’elle avait connu et qu’elle connaissait à nouveau. Oui, parce qu’en y songeant, Arrowsic n’avait pas changé et même en étant occupée, Lucy trouvait le moyen de se faire chier. Enfin, elle avait au moins eu le bonheur de s’évader pendant quatre ans tandis que Jay était encore là pour un petit moment, malgré lui. « Pourquoi tu es revenu au fait ? » Lucy laissa un rire bref lui échapper, elle savait que pour l‘adolescent, c'était tout à fait irrationnel et qu’il n’avait pas ça dit pour la blesser ou quoi. D’ailleurs, c’était tout aussi irrationnel aux yeux de la blondinette de rester ici alors qu’elle aurait pu repartir pour New York. En fait, le brunet venait de mettre le doigt sur un question qu’elle se posait tous les jours en s’éloignant à chaque fois un peu plus de la réponse. C’était comme si elle était ici pour le plaisir alors, qu’en fait, elle se faisait chier comme un rat mort en comparaison à sa vie de parfaite petite New-Yorkaise. Enfin, elle savait tout de même pourquoi elle était revenue : pour enterrer son père et ça c’était une raison plus qu’acceptable pour remettre les pieds dans ce village d’ennui et de commérages. « Mon père est mort » Elle avait annoncé cela à Jay avec une certaine neutralité qui pouvait faire froid dans le dos. Mais, pour bien la connaître, le jeune homme devait savoir que cela signifiait que la plaindre ou encore lui présenter les condoléances étaient inutiles. Et pour cause, Lucy avait eu sa dose de personnes faussement attristés par la situation qui la plaignait comme si elle souffrait le martyre, elle avait assez des personnes qui se sentait obligé de la traiter comme si elle était fragile. Oui, Son père était mort, oui elle avait eu mal mais, aucune condoléances, aucune plainte, aucune compassion ne ferait revenir celui qui lui avait tout appris alors non, elle ne voulait plus entendre ces mots si faux sortir de la bouche de qui que ce soit. « J’aurais pu repartir à New York, mais, je me suis laissée rattraper par le passé. » Elle avait voulu lui répondre avant que son petit frère ne s’interroge à nouveau, elle ne voulait pas avoir à lui cacher quoique ce soit. Elle n’avait pas menti, si elle était encore ici c’était parce que le passé l’avait rattrapé malgré elle et qu’il l’obligeait à faire un break, une pause dans sa ville natale. Oui, Lucy pouvait être une jeune femme vraiment étrange et incompréhensible par moment.

En partant pour New York, Lucy avait laissé derrière elle un petit garçon de douze ans qui était son petit frère. Durant les nuits où elle songeait au passé, ses premières pensées étaient toujours pour lui. Elle espérait sans cesse qu’il reste sur le bon chemin et qu’il devienne quelqu’un de bien, même avec les années, elle avait continué à penser à lui, à espérer pour lui. Pourtant, elle n’avait jamais osé lui envoyer un mail, un texto ou même l’appeler et même si elle en avait eu l’intention, elle aurait abandonnée à la dernière seconde, dans une lâcheté impressionnante. Elle avait jugé qu’après un départ tel que celui-ci, elle n’avait pas le droit de revenir dans sa vie, comme ça. Elle aurait eu l’impression d’être un cheveu sur la soupe. Mais, le vrai problème était peut-être le fait qu’elle avait peur. De quoi ? De découvrir ce qu’il était devenu, sans elle. Blondie avait peur que son petit frère ne soit plus celui qu’elle avait connu, de ne plus le retrouver. Elle pouvait nier tant qu’elle voulait mais, la belle avait eu peur du changement et non pas de revenir dans sa vie comme elle était partie, sans crier gare. Ce soir en étant la preuve, en croisant le chemin de l’adolescent, elle avait repris une place dans sa vie sans lui demander son avis.

En retrouvant son petit frère, la blondinette avait totalement oublié sa peur qu’il soit changé, qu’il ne soit plus son petit frère parce qu’elle s’était souvenue que quoiqu’il pouvait se passer, elle l’aimait toujours autant. La belle demoiselle avait instinctivement recommencé à le protéger, c’était plus fort qu’elle, il restait son petit frère et elle rêvait qu’aucun mal ne puisse l’atteindre. C’était donc tout naturellement qu’elle lui avait expliquer son point de vue sur le fait qu’il fume, qu’elle avait sous-entendu qu’elle espérait sincèrement qu’il ne touche qu’à la clope. Elle ne voulait pas qu’il soit comme elle, il ne pouvait pas être comme elle, c’était hors de questions. Elle refusait catégoriquement cette éventualité. Évidemment, les questions lui brûlaient les lèvres mais, elle ne dirait rien ce soir, il y avait mieux à faire que de parler de ce qui avait détruit la vie de la belle blondinette tout en la façonnant. D’ailleurs, ce sujet avait eu le dont de faire régner un silence de roi venant des deux jeunes, ils étaient tous les deux plongés dans leurs réflexions, ce qui prouvait que ce n’était pas le moment de s’aventurer plus que ça sur ce sujet. Ils auraient de tout autre moment pour en parler, pour prendre le risque de découvrir des choses déplaisantes l’un sur l’autre. Ils étaient réunis à présent, ils avaient tout leur temps.

Une nouvelle fois, Lucy écoutait Jay attentivement mais, bien plus attentivement que quand il s’agissait d’Arrowsic. Là, il lui parlait de choses importantes, ces sentiments pour une demoiselle qui visiblement lui faisait tourner la tête sans qu’il ne puisse réussir à lui dire. « Je ne sais pas. Tout le monde me prend pour un con de toute façon, alors ça ne m’étonnerait pas qu’elle pense la même chose. » Lucy passa son bras autour des épaules du jeune homme, le rapprochant d'elle. C’était impressionnant de voir comme les garçons ne comprenait pas ce qui pouvait se passer dans la tête d’une fille. Si cette demoiselle était aussi amoureuse de lui qu’il ne l’était d’elle, il n’y avait aucune raison qu’elle le prenne pour un con. Il y avait de fortes chances pour qu’elle se moque royalement de ce que les autres pensent de Jay, si elle l’aimait c’était pour ce qu’il était et pas pour autre chose. Enfin, ce n’était que des suppositions venant de Lucy, mais, elle avait certainement un peu raison. « Tu penses vraiment qu’elle pourrait avoir une mauvaise image de toi, tout en t’aimant ? » Lucy avait le dont de poser des questions qui pouvaient sembler étranges, des questions qui faisaient réfléchir pour les trois quart mais, avant toutes choses, ce n’était pas les questions les plus agréables. Elles l’obligeaient à chercher les réponses au fond de lui et par conséquent à accepter ses sentiments, aussi difficile que ça puisse être. Enfin l‘adolescent semblait totalement perdu dans sa vie sentimentale, il savait ce qu'il ressentait sans savoir comment l‘exprimer ou comment agir. « Oui, tu as sans doute raison. Le truc, c’est que je ne sais pas quand est ce que je serais prêt. J’ai peur de la perdre, tu sais. Et puis à chaque fois que je la vois, je fuis comme un voleur. Et j’avoue que ça m’énerve, mais en même temps je ne sais pas comment faire. » En écoutant son petit frère, Lucy constatait que l‘amour rendait fou la plupart des gens contaminés par ce sentiment et qu‘à partir du moment où notre cœur était touché, c‘était l‘amour qui dominait notre vie sans qu‘on ne puisse rien y faire. « Ne te prends pas la tête en te demandant ce qu’elle va penser de toi, ce que tu dois lui dire exactement. Ne cherche pas à te contrôler, il faut simplement que tu te sentes à l’aise et tu y arriveras. Il faut que tu lui laisses un chance Jay, que vous voyez dans un endroit où tu ne peux pas fuir. » Elle ne savait pas vraiment si elle était de très bons conseils aux yeux de Jay ou même si elle l’aidait mais, elle voyait les choses ainsi et elle espérait vraiment que cette petite chanceuse aurait enfin le cœur de l’adolescent et surtout, qu’elle en prendrait très soin.

Visiblement, le brunet estimait qu’il avait suffisamment parlé de lui puisqu’il s’intéressa à la blondinette et à la vie qu’elle avait quitté. « Et toi alors ? Raconte-moi ta vie à New-York ! » Lucy eu un magnifique sourire à l’entente de 'New York' et surtout en vue de l’enthousiasme enfantin de Jay. Elle ne pouvait pas prétendre qu’il ne c’était rien passé durant quatre ans ou même que sa vie avait été ennuyante, ça serait mentir. [color=#B19AB5]« Oh et bien pour commencer, en élève studieuse j’ai arrêté les cours trois mois après mon arrivée. »[:COLOR] Jay avait toujours connu une Lucy excellente élève mais, qui détestait l’école, durant toute son adolescence, elle n’avait cessé de dire que ce n’était pas pour elle. « Après quoi, on m'a embaucher dans une agence de mannequin. » L’agence de mannequin, ou le début d’une nouvelle vie, c’était à partir de ce moment là que tout avait changé dans la vie de la blondinette et c’est à ce moment là de son récit qu’elle eu des étoiles pleins les yeux. « Durant quatre ans, je n’ai pas vu le temps passé, j’appréciais chaque secondes d’ennui tant elles étaient rares. J’avais l’impression d’être un monde parallèle, différent de tout ce que j’avais connu jusqu’à présent. » elle ne pouvait s’empêcher d’être émerveillée en repensant à toutes les choses qu’elle avait vécu là-bas et même les souvenirs qui semblait être les plus affreux pour certain comme son premier, sa première fois, sa première boite, pour elle c’était magique, elle ne voulait rien oublier de ce qu’elle avait vécu et certainement pas ses erreurs. Tout ce qu’elle avait connu là-bas était ce qui avait fait d’elle la femme qu’elle était aujourd’hui et elle n’avait aucun désir de changer. « Je sortais tous les soirs, je travaillais tous les jours ou presque et quand je dormais quatre heures, j’étais heureuse. A New York, je vivais ce dont j’avais toujours rêvé. » C’était étrange de parler à l’imparfait de quelque chose qui lui semblait si proche, elle avait envie de parler au présent mais, elle était à Arrowsic et non à New York, elle ne savait pas quand elle remettrait les pieds dans sa ville favorite, peut-être jamais, elle n’en avait aucune idée mais, elle lui manquait. « Malgré tout, j’ai eu le temps de tomber amoureuse. » Comme quoi Jay n’était pas le seul mais, la voix tremblante de Lucy en pensant à Chaz laissait deviner que ce n’était pas rose. Elle ignorait pourquoi elle avait mentionné ce détail. Certainement parce qu’au milieu de cette vie de fou, elle avait trouvé le moyen de s’encombrer avec le sentiment le plus sadique qu’il soit. Même en baisant un con différent tous les soirs, elle avait eu le malheur d’avoir un coup de foudre qui durait depuis quatre ans.

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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyDim 22 Mai - 0:46



“Changer le monde commence par se changer soi-même.„

Cette nuit sombre et calme me paraissait si belle et si parfaite. Jamais je n’avais aimé une nuit autant que ce soir-là. Tout me paraissait si plaisant, si facile, si parfait. Je ne comprenais pas, mais je ne cherchais pas à comprendre. Je ne pouvais pas détruire cet environnement qui avait la douce odeur du bonheur. J’en profitais, pour une fois. C’était la première fois que je réussissais à apprécier quelque chose à Arrowsic. C’était assez étrange, d’aimer cette ville. Je n’avais jamais ressenti cela auparavant, et c’était très déroutant. Je me demandais bien si j’allais finir par apprécier cette ville un jour. Peut-être oui. Peut-être étais-je tellement borné que je ne voyais pas la beauté d’Arrowsic ? Ou peut-être étais-je trop aveuglé. Je n’en savais rien. J’essayais de m’imaginer, à quarante ans, vivre ici. J’avoue que cette idée ne me déplaisait pas tellement. Finalement, Arrowsic n’était pas si horrible que ça. Mais pour moi, âgé de seize ans, c’était un calvaire. Alors peut-être bien que j’aimerais cette ville un jour, mais pas pour le moment. Pour le moment, je rêve de grandeur et de gloire, de puissance et de domination. Et ce n’est pas ici que j’aurais tout ça.

La voix de Lucy m’interrompit brutalement dans mes pensées. Waou, c’était une de ces nouvelles, que je ne m’apprêtai pas à entendre. Sous le choc, je n’osais plus bouger. Même d’un cheveu. D’habitude, ça ne m’aurait pas touché. Mais là, c’était Lucy, et je ressentais comme une tristesse pour elle. D’ailleurs, c’était assez étrange. Je n’avais jamais connu son père, ou très peu. Pas assez en tout cas pour me forger une idée sur lui. Il était habitué à ce que je vienne chez sa fille, mais cela s’arrêtais là. Je n’avais jamais cherché à le connaitre, après tout, à l’époque, cela ne m’intéressait pas de connaitre les grandes personnes, ce qui n’était pas le cas aujourd’hui. J’inspirais un grand coup. Elle m’avait annoncé cela avec une neutralité stupéfiante, ce qui était étrange de sa part. Je crois qu’elle ne voulait pas s’étendre sur le sujet, en tout cas, je pouvais le deviner. Je la connaissais assez pour dire qu’elle n’avait pas besoin que j’ouvre la bouche. De toute façon, je n’étais qu’un idiot incapable de dire quelque chose de censé face à des situations sérieuses. Je me demandais ce que ça faisait, de perdre un être proche. J’avais beau essayé de deviner, je n’y arrivais pas. Je n’avais personne à qui penser, de toute façon. Je n’avais presque pas d’amis. Peut-être deux. Enfin bon. Je ne pouvais pas essayer de ressentir ce qu’elle ressentait, pour la simple et bonne raison que je ne le pouvais. Je me sentais tellement impuissant et pathétique. Je ne disais rien, ce qui ne devait pas la surprendre. Le silence était mon meilleur ami. Je ne pouvais pas la réconforter, ni me présenter mes condoléances parce qu’elle savait très bien que ça ne me touchait pas personnellement. Et je pense qu’elle n’en avait pas besoin. Au lieu de ça, je posai ma main sur la sienne et la serra très fort. C’était comme ça que je communiquais, et c’était bien plus fort que des mots. « J’aurais pu repartir à New York, mais, je me suis laissée rattraper par le passé. » A vrai dire, je ne comprenais pas vraiment cette phrase. Que voulait-t-elle dire par là ? C’était assez flou, mais je devinais que quelque chose d’important s’était passé, pour qu’elle reste. Ou peut-être qu’elle était en deuil. En fait, je ne lui posais pas de questions. Tout ce que j’avais compris, c’est que Lucy n’appréciait pas forcément Arrowsic mais qu’elle y restait tout de même pour une raison qui m’échappait.

Ensuite, nous replongions dans un silence harmonieux. Parfois, il n’était pas nécessaire de parler. Vraiment pas. Je n’éprouvais d’ailleurs jamais la sensation de vouloir parler. Je préférais contenir ma langue pour des moments vraiment importants. Je ne supportais pas parler pour ne rien dire. Je trouvais ça d’une inutilité énorme. Et puis, même quand je parlais, c’était une catastrophe alors. Je ne comprenais pas les moulins à parole, vraiment. C’était plus exaspérant qu’autre chose. Enfin bon, je ne comprendrais jamais, de toute façon. J’avais fini ma cigarette, et j’étais en train d’écraser le bout qu’il restait avec mon pied, laissant une odeur âcre. Je posais ensuite mes coudes derrière moi, et scrutait la lune qui semblait dominer dans le ciel. C’est qu’elle était vachement grosse cette lune. Et si belle aussi. Jamais je n’avais autant apprécié le ciel que ce soir-là.

C’était la première fois que je parlais de ma relation avec Sharly avec quelqu’un. Et j’avoue que cela me faisait le plus grand bien. De plus, j’étais content que ce soit avec Lucy, car elle m’était d’une précieuse aide. J’écoutais ses moindres paroles avec une attention suprême, sans doute que ses conseils m’intéressaient grandement. J’avais besoin de ça. J’avais besoin d’une grande sœur qui me mettait sur la bonne route. J’avais besoin de tout ça pour pouvoir m’améliorer et évoluer. Car jusque-là, je n’avais été qu’un grand enfant perdu. Et parfois, ça fait du bien d’être redirigé par quelqu’un, surtout si ce quelqu’un est une personne que vous appréciez beaucoup. Je ne savais pas si ça allait changer quelque chose avec Sharly, mais en tout cas, je l’espérais. Elle avait raison sur toute la ligne. Et moi, je ne devais que l’écouter. Après tout, qu’avais-je à perdre ? Et j’écoutais, avec une concentration extrême, jamais je n’avais été aussi concentré que ce soir-là. Retrouver Lucy me donnait des sensations de renouveau, et de bien-être. Et c’était tellement plaisant, que je me réjouissais de sa venue. Et je me rendis compte à quel point elle m’avait manqué et à quel point elle m’était indispensable. Elle me posait des questions embarrassantes, auxquelles je n’arrivais pas à répondre. Elle me faisait prendre conscience à quel point j’étais pathétique et ridicule. « Non, je ne pense pas. Mais tu vois, j’ai tellement une mauvaise image de moi que j’ai l’impression que tout le monde me voit comme je me vois. » Je parlais en toute sincérité. Cela faisait tellement de bien, d’avoir une discussion franche et sincère. J’apprenais à me connaitre, à me comprendre aussi, et tout ça, grâce à Lucy. En à peine quelques heures. Elle était définitivement indispensable à mes yeux. Je lui étais vraiment reconnaissant, pour tout ce qu’elle faisait pour moi, et pour tout le bien qu’elle m’apportait. Je lui souriais, même si je doutais qu’elle me voit très bien. « Merci Lucy. » Ce n’était que des mots, me direz-vous, mais pour moi, c’était beaucoup plus pour ça. Ce simple mot de politesse lui expliquait tout. Absolument tout.

Le récit de Lucy était agréable à mes oreilles. Elle devait probablement avoir une vie fantastique, vu le ton enjoué qu’elle prenait. Et je l’enviais… tellement. Cependant, je ne pouvais pas m’empêcher d’être heureux pour elle. Elle le méritait. Elle méritait ce bonheur et cette vie frénétique. Je ne pouvais que m’intéresser à ce qu’elle disait, tellement cela me captivait. Tous ses mots semblaient si magiques et si passionnés. Et c’est alors que je me mis à penser, que, moi aussi, j’aurais le droit à cette once de bonheur, un jour. « Waou, ça devait vraiment être génial ! Tu penses que tu vas y retourner ? » J’étais comme un petit enfant qui écoutait son histoire préférée. Pour une fois que quelque chose m’intéressait. Mais, en tout cas, cela me divertissait beaucoup. Je ne ressentais ni le besoin de bailler, ni le besoin de rentrer chez moi. J’étais bien, là, sur le trottoir, aux côtés de Lucy. « Malgré tout, j’ai eu le temps de tomber amoureuse. » Cette phrase retentit dans mes oreilles plus que les autres phrases. J’essayais de m’imaginer Lucy avec quelqu’un, et cela était étrange. Elle était ma grande sœur. J’avais comme une envie de la protéger de tous les « mauvais » garçons, en quelque sorte. J’étais assez curieux, à vrai dire. C’est pourquoi je lui demandai : « C’est vrai ? Et qui est l’heureux élu ? » Je ne devais sans doute pas le connaitre, c’était une simple question de curiosité. La vie de Lucy faisait ressortir chez moi une âme de savant, comme si je cherchais à tout savoir, comme si je voulais la connaitre sur le bout des doigts, encore une fois.
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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyMer 25 Mai - 21:21

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Comme je le disais, je suis mal partie.




La main de Jay sur celle de Lucy était bien plus efficace que n’importe quel mot idiot pour plaindre la mort de son père. Il était là et il respectait le désir de la blondinette de ne point s’étendre sur le sujet. Parler de la mort, c’était une chose qui horripilait la jeune femme et ce, depuis qu’elle avait laissé sa mère mourir devant ses yeux sans même lever le petit doigt. Non, elle n’en n’avait pas peur mais, elle ne voyait pas l’intérêt d’en parler, il n’y avait rien à dire. Il en était de même pour son père, il était mort et l’histoire s’arrêtait là. Bien sûr, elle souffrait terriblement de cette perte et elle ressentait un vide immense en elle. La demoiselle avait versée un nombre de larmes que personne ne pouvait imaginer et les nuits à hurler, seule dans son lit, elle ne cherchait plus à les compter. Mais, voilà, c’était la vie et même si la douleur était déchirante, même si l’absence d’un proche pouvait sembler insurmontable , la blondinette ne voulait pas en parler. Il fallait croire que ses années à New York avait rendu la jeune Holden encore plus secrète qu’elle ne l’était en ce qui concernait ses sentiments les plus intimes. Enfin, jusqu’à présent, Jay avait toujours eu accès à son cœur, il avait toujours su ce qu’elle ressentait au plus profond d’elle-même -hormis ce qui concernait sa mère- mais, à l’époque elle était bien plus jeune, la vie était tout de même bien plus facile. En réalité, elle était encore incapable de mettre des mots sur la douleur qu’elle ressentait et elle était bien contente que Jay soit là, qu’il respecte son silence. Des petits frères comme lui, il n’y en avait pas d’autre.

Enfin, les deux jeunes avaient fait du silence leur meilleur ami sans que celui-ci ne soit gênant. Ils étaient bien là, dans cette rue d’Arrowsic, à regarder le ciel, ils étaient ensemble pour la première fois depuis quatre ans. Maintenant, il y en aurait d’autres des moments comme ceux-là. En effet, comme la blondinette l’avait si bien dit à l’adolescent, le passé la retenait ici, elle n’était pas prête de retourner dans la ville qu’elle chérissait tant. Le passé… c’était tellement vague et tellement précis à la fois. Elle savait de quoi elle parlait quand elle utilisait ce terme alors que pour Jay ce n’était qu’un mot bien vaste. Elle voulait trouver le pourquoi du comment sa mère avait été aussi infâme, comment elle avait déraillée, quelle problème elle avait pu avoir dans sa vie. Elle ne savait pas comment s’y prendre, il y avait peu de chance qu’elle trouve quelque chose dans les vieux papiers de sa mère mais, ça ne changeait rien, elle voulait retourner le passé, comprendre son histoire. Enfin… elle n’était plus tout à fait sûre de ce qu’elle voulait au fil des jours, au fil des photos et des vieux papiers trouvés. Elle ne savait plus ce qu’elle voulait parce que le soir, dans son lit, elle se disait qu’elle devrait vivre au présent mais, elle savait aussi que son présent était aussi pitoyable que le passé. Bref, rien n’était clair pour elle et par conséquent elle ne pouvait expliquer à Jay ce qui se passait dans sa petite tête blonde.

Le silence fut rompu pour laisser place à une conversation concernant le jeune Walker. Enfin, il s’agissait surtout des sentiments qu’il éprouvait pour une jeune demoiselle. Lucy était plus qu’heureuse qu’il lui fasse encore confiance après toutes ces années et elle s’efforçait de lui donner les meilleurs conseils qu’il soit sans savoir s’il allait les suivre ou non. Mais, il fallait que ça se passe bien pour lui, pour eux. Elle refusait que quoique ce soit gâche l’histoire d’amour à laquelle Jay et cette fille avait le droit. Plus la blondinette écoutait son petit frère, plus cela était une certitude, tout simplement parce qu’elle ressentait l’amour qu’il avait pour cete fille dont elle ignorait le prénom. « Non, je ne pense pas. Mais tu vois, j’ai tellement une mauvaise image de moi que j’ai l’impression que tout le monde me voit comme je me vois. » Il parlait en tout sincérité et c’était bien ce qui inquiétait Lucy. Pourquoi avait-il une si mauvaise image de lui ? Il n’était en rien un garçon détestable. Certes, elle ne l’avait pas vu depuis quatre ans mais, elle doutait qu’il ait changé au point de devenir le pire des connards. Elle avait bien remarqué, au début, qu’il pouvait se montrer arrogant et fier mais, ce n’était qu’une carapace. Son petit frère, le garçon à côté de qui elle était assise n’était pas détestable et ça, elle en était persuadée. « Peut-être qu’elle t’aidera à changer cette mauvaise image que tu as de toi… » Elle n’ajouta rien d’autre, parce qu’elle avait tout dit ou presque. Elle n’avait pas besoin de lui rappeler qu’il fallait vraiment qu’il tente sa chance avec elle, qu’il prenne le risque de l’amour, il l’avait certainement compris avec tout ce qui avait pu se dire précédemment. Cependant, la belle blonde n’avait pas osé lui demander pourquoi il avait une si mauvaise image de lui, elle voulait le savoir mais, elle avait peur de le mettre mal à l’aise alors, une nouvelle fois, elle laissait la question sous silence, peut-être qu’elle lui demanderait par la suite. « Merci Lucy. » La blondinette esquissa un beau sourire en entendant ces quelques mots qui l’avaient tiré de ses songes. "Merci", chez Jay ça voulait dire beaucoup et elle comprenait ce qu’il avait voulu exprimer en disant ce petit mot bien poli. La jeune femme passa délicatement son bras autour des épaules du brunet, l’attirant vers elle, afin de pouvoir avoir un contact avec ce petit bonhomme qui ne l’était plus tout à fait. « Tu n’as pas à me remercier. » elle avait dit cela avec sa voix maternelle, la même qu’elle utilisait à l’époque et cela ne voulait pas dire qu’elle n’était pas touchée, bien au contraire. Par ces mots, elle expliquait simplement à son petit frère qu’elle était là et que c’était normal il n’avait pas à lui dire merci pour quelque chose qui était naturelle, qui était en elle et qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de faire. Il aurait bien pu la détester, elle aurait toujours cherché à l’aider. Une nouvelle fois, parce qu’il était Jay Walker.

Par la suite, les choses s’étaient orienter vers la belle blondinette qui se lança dans un récit sur sa vie de New-Yorkaise. Elle avait des étoiles pleins les yeux, une voix enjouée et des souvenirs pleins la tête. Elle était comme une gosse persuadée d’avoir vécu le plus beau jour de sa vie, comme une gosse qui aurait embrassé son amoureux pour la première fois. Mais, toute cette excitation était parfaitement justifiée, durant quatre ans, Lucy avait vécu autre chose que ce qu’elle avait connu à Arrowsic et pour la première fois, elle s’était sentie vivante, pas importante mais, vivante. C’était certainement un infime sentiment mais, c’était déjà beaucoup au yeux de la demoiselle. « Waou, ça devait vraiment être génial ! Tu penses que tu vas y retourner ? » La curiosité du jeune homme eu le dont de faire rire la blondinette même s’il venait de mettre le doigt sur une question sensible et surtout sans réponse. Au moins, il s’intéressait et rien que pour ça, Lucy ferait l’effort de lui répondre, bien qu’elle n’était pas sûre de ce qu’elle allait dire. « J’aimerais beaucoup y retourner, oui. Mais, je vais prendre mon temps et cette fois, je réfléchirais avant de partir. » Oui, si elle arrivait à décoller d’Arrowsic d’ici un certain temps, elle prendrait le temps d’y réfléchir à deux fois et de ne pas prendre le risque de se retourner une nouvelle fois, de peser le pour le contre de voir qu’elle vie il lui fallait. Il y avait tellement de choses qui jouaient… enfin, si elle devait repartir, elle préviendrait Jay cette fois.

Puis, la conversation pris brièvement une autre direction. L’amour, encore. Pourquoi Lucy en avait-elle parlé ? Était-elle capable d’avouer à Jay combien elle souffrait d’amour, combien elle aimait cet homme et combien elle se sentait anéantie par ce même homme ? Pouvait-elle dire à Jay qu’il avait tous les droits sur elle, cet homme ? Qu’elle ne broncherait pas, peu importe ce qu’il lui faisait ? Comment lui expliquerait-elle le fait que cela faisait à présent quatre ans qu’il jouait avec son coeur et qu’il faisait de sa vie sentimentale des montagnes russes ? Devait-il lui dire ce qui c’était passé à Arrowsic ou encore la nuit qu’ils avaient passé à New York ? Pourquoi avait-elle abordé ce sujet si elle ne pouvait pas lui dire ? Elle ne savait pas, elle ressentait simplement le besoin de lui en parler, le besoin d’un avis extérieur, de quelqu'un qui en connaissait pas Chaz et qui n’était pas passé dans son lit. Elle avait besoin de Jay et de personne d'autre en fait. « C’est vrai ? Et qui est l’heureux élu ? » La curiosité de Jay avait le dont de détendre totalement la belle blondinette, de la faire sourire. Lui parler de Chaz semblait alors plus facile. Néanmoins, elle ne savait si son beau photographe était heureux d’être l’élu mais, il l’était et il devait composé avec tout comme elle devait vivre avec cette amour aux proportions exagérées et surdimensionnées. « Bien évidemment que c’est vrai, tu crois que je pourrais te mentir ? » Ce n’était qu’une petite taquinerie, une chose qu’elle ne se permettait pas avec n’importe qui et c’était aussi un moyen de se détendre un peu plus avant de parler de son plus gros.. Problème ? « C’est un photographe, il s’appelle Chaz. Il a pris le rôle de meilleur ami depuis quatre ans… »Elle n’avait pas besoin d’en dire plus pour que son petit frère comprenne que ce photographe était toujours son meilleur ami et non son petit ami. Elle n’ajouta rien, elle attendait simplement la réaction de son petit frère, s’il devait en avoir une.

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MessageSujet: Re: Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay)   Comme je le disais, je suis mal partie. (Jay) EmptyDim 5 Juin - 18:49



“Changer le monde commence par se changer soi-même.„

Oui. Revoir Lucy me faisait énormément de bien. Beaucoup plus que je ne l’aurais pensé. Jamais je n’aurais pensé être aussi heureux de revoir une personne, moi qui ne m’attachais jamais. Il faut croire que Lucy faisait partie de ces exceptions. Et ce soir-là, je me sentais bien. Inhabituellement bien. Comme si plus rien ne pouvait me toucher. Comme si j’avais l’esprit apaisé. Comme si tout allait bien dans ma vie. Comme si je vivais en fait. Tout me semblait si facile, si simple, si normal. C’était comme si je retrouvais une once d’humanité dans cette vie minable, et tout ça, grâce à elle. Elle me donnait l’impression d’être humain, et important. Elle me donnait l’impression d’exister. Avec elle, je n’étais plus ce garçon que l’on fuyait ou que l’on ignorait inconsciemment. Ce soir-là, je me rendis compte que Lucy était vraiment importante à mes yeux, que je pouvais compter sur elle, et que c’était réciproque. Je savais aussi très bien que notre relation allait avoir des tumultes, à cause de nos expériences respectives, et aussi à cause de mes changements de comportement. Cependant, je savais que ça n’allait pas tout gâcher entre nous, car ce qu’il y avait entre nous était tout simplement incassable.

« Tu n’as pas à me remercier. » Cette phrase eut le don de me faire sourire. Il est vrai qu’elle avait toujours été là pour moi, enfin, avant sa disparition, mais je pensais qu’il était important que je la remercie. Car je lui en étais extrêmement reconnaissant. La vie qu’elle vivait à New York m’intéressait beaucoup. Il faut croire que j’aimais les histoires des autres, car la mienne était ennuyante à mourir. J’aimais m’échapper dans des choses qui ne me concernaient pas, car je trouvais ça tellement plus captivant. Et puis, je réapprenais à la découvrir, car il le fallait bien, à présent. Je ne pouvais pas m’empêcher de tout savoir sur Lucy, car elle était comme ma sœur. Et on veut toujours tout savoir sur sa sœur. C’était ainsi, je n’y pouvais rien, et je ne voulais pas lutter contre ça. Pour une fois que je m’intéressais à quelqu’un, je n’allais pas perdre cette occasion. Je comprenais parfaitement pourquoi elle voulait repartir. Cette ville était morbide à souhait. Cependant, je ne voulais pas qu’elle parte. Je ne voulais pas qu’elle parte parce qu’elle était vraiment importante pour moi, et que la retrouver me procurait énormément de bien. Non, je ne voulais pas. Vraiment pas. Mais je ne voulais pas le lui avouer.

Quand elle me parla de l’homme qu’elle semblait aimer, cela me faisait tout bizarre. Elle ne se confiait pas beaucoup à moi, enfin pas en question d’amour. J’étais beaucoup trop jeune pour comprendre ces choses-là, cependant, j’étais content qu’elle l’ait fait ce soir-là. Malheureusement, je ne savais pas quoi lui dire. Je n’étais vraiment pas doué pour donner des conseils, moi qui ne faisait que constamment des bêtises. Je ne pouvais rien lui dire, et cela me tuait complètement. Je me sentais inutile. Dans la pleine nuit, j’essayais de distinguer son regard. Voulait-elle que je dise quelque chose ? Ou voulait-elle que je me taise ? Moi, je ne savais pas quoi faire. Alors je lui dis : « Tiens bon, ma Lucy. Je sais qu’un jour, tu y arriveras. » Je posais ma main sur la sienne, à nouveau. Je la soutenais de tout mon cœur, bien que j’avais du mal à comprendre la relation qu’elle partageait avec ce soit disant Chaz.

Nous plongions ensuite dans un silence profond et calme, comme si nous nous étions dit tout ce que nous avions à dire. Les ténèbres nous engouffraient dans une certaine mélancolie dans la vie. Et nous étions là, sans bouger, le corps amorphe, la bouche vide, et la tête pleine de pensées. Le vent balayait nos cheveux avec une délicatesse sourde, parcourant nos corps de doux frissons. Et, parmi cette nuit à la fois effrayante et réconfortante, dans ce calme impressionnant, je m’approchais de mon amie que je n’avais pas vue depuis six ans, une amie qui m’était très chère, et elle me prit dans ses bras, comme elle l’avait toujours aussi bien fait. La fatigue nous prenait de plus en plus, sans que nous puissions lutter. Alors, sans un bruit, nous nous allongeâmes dans cette rue, dans ce silence, dans cette ville qui n’était pas la nôtre, mais où nous nous sentions connectés, pour toujours.

SUJET TERMINÉ.

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