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 Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic

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Mattia Jarvis
Mattia Jarvis
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MessageSujet: Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic   Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic EmptyMer 2 Mai - 16:26

Passant les portes des vestiaires, les joueurs de tennis se pressaient les uns contre les autres, chacun étant pressé de rentrer chez lui. La journée avait été longue, bien longue. Depuis le matin, ils n'avaient cessé de taper la balle. Seule une pause pour aller en cours de philosophie avait entravé leur journée tennistique. Et pour dire, chaque étudiant avait été ravi d'aller en cours. Même Mattia. Même en détestant les cours de philo. Mais la matinée avait été tellement rude -Ted s'étant démené pour leur faire comprendre comment bien réussir un lift- que même la philo, d'habitude si ennuyeuse, avait fini par attirer leur attention. Bien plus que les autres jours. Le prof avait dû être heureux de voir qu'il avait réussi à capter l'attention des quelques sportifs présents dans la salle parmi tout ces lycéens.

N'empêche qu'en rentrant dans les vestiaires, le jeune Jarvis s'était pressé de rejoindre le banc, et de s'y écrouler. Littéralement. Epuisé. Il du rester un moment comme ça, à essayer d'arrêter de penser à tout ces muscles qui le faisaient tant souffrir. Aujourd'hui, il avait encore honte de le dire, mais il venait de découvrir encore quelques muscles jusque-là inconnus. Il s'étira un peu, et leva les yeux vers son casier. Il était à deux mètres. Loin, trop loin, pour rester coucher et attraper son portable. Merde! Il poussa un soupir, et se releva alors, essayant de ne pas trop penser à son corps, meurtri par trop d'heures de sport. Jetant un coup d'oeil autour de lui, il aperçut ses camarades dans le même état que lui. Pour dire, les vestiaires, d'habitude entourés d'un brouhaha incessant étaient aujourd'hui plongés dans un calme inhabituel.. Plongeant alors la main dans son casier, il en sortit son téléphone portable. Il avait reçu un nouveau message. Son coeur fit un bond, et fut aussitôt déçu quand il lut de qui il provenait. Même séparé d'Ella, il espérait toujours recevoir un petit message d'elle. Un petit signe de vie. Surtout après qu'il l'ait tué comme il l'avait fait. Mais non. A la place, il avait le droit à un sms, non signé, d'une personne qui ne pouvait être autre que Lydéric.

Lydéric.. Ce type, il l'avait rencontré lors d'une soirée où il était allé sans avoir d'autorisation. Parce qu'il était énervé contre son beau-père, Mattia avait décrété ce soir-là, une bouteille de tequila dans les mains, de tout faire pour l'emmerder. Tout. Tout. Tout. Et il avait rencontré Lydéric, peu de temps après. Celui-ci avait trouvé en Mattia la proie idéale pour faire tout ces petits trafics. C'était amusant, excitant pour lui. Il enfreignait les lois, et ne se faisait pas chopper. Et le meilleur dans tout ça, c'est qu'il enfreignait les lois au nez et à la barbe de son beau-père. Il ramenait chez lui certaines choses illégales, et pas une seule fois, ce connard ne l'avait remarqué. Non, il était bien trop occupé à l'emmerder sur d'autres détails, beaucoup moins graves. Comme par exemple; pourquoi t'as eu une heure de colle putain? Bah ouais, tiens, pourquoi... Pour t'emmerder enfoiré! Et même que j'ai de la drogue dans le sac, mais que tu le vois même pas !! Bref, jamais, il ne s'était fait chopper. Ni par un flic. Ni par le monstre. Et il avait continué, pressé de le faire par Lydéric. Un bonhomme à qui on évite aussi de dire non.

Oui, sauf que voilà, c'était amusant avant. Amusant et excitant. Avant. Plus maintenant.

Maintenant, ce jeu devenait de plus en plus dangereux. Parce qu'il devenait grand, que d'ici peu, il espérait pouvoir devenir joueur professionnel de tennis, et qu'il avait peur de rater sa carrière à cause d'une histoire comme ça. Ca, c'était une première raison. Mais il y en avait une deuxième. Ella était enceinte. Enceinte. Elle attendait un bébé de lui. Et s'il avait peur d'une chose en ce moment, c'était que ce chien l'apprenne. Déjà qu'en apprenant que Mattia avait mis sa petite amie enceinte, il avait déjà un pied dans la tombe, mais si en plus, il savait ce qu'il faisait dans ces activités extra-scolaire, là, c'est sûr, Mattia était déjà tué, et enseveli sous terre.

Lisant et relisant son sms, Mattia finit par prendre une décision. Aussi solennellement que le jour où il avait décrété tout faire pour emmerder son beau-père, il se dit que cette fois, il allait arrêter toutes ces conneries. Il inspira un grand coup, et prit ses affaires pour se rendre sous la douche. Il avait juste le temps de se débarbouiller avant d'arriver à l'heure au rendez-vous qu'il lui avait donné.

Arrivant devant la maison de Lydéric, Mattia jeta un coup d'oeil à sa montre. Il n'avait que dix minutes de retard, ça allait. Il arpenta les derniers mètres jusqu'à la maison, et c'est en posant son doigt sur la sonnette qu'il ressentit un vilain coup à l'estomac. Celui-ci se tordait, s'amusant à le torturer. Ouais, là, Mattia commençait à avoir un peu peur. Peut-être qu'il aurait mieux fait de lui envoyer un petit sms pour lui dire C'est fini, j'arrête tout. Ouais, il aurait dû. Il aurait déjà moins stressé que là. En tout cas, maintenant, c'était trop tard. La sonnette avait retenti. Le bonhomme n'allait pas tardé à montrer le bout de son nez. Alors, les yeux rivés sur la porte, Mattia attendait, son sac de tennis sur son épaule, que Lydéric vienne ouvrir. Si seulement il n'était pas là.. Mattia était en retard. Il y avait de grandes chances que Lydéric ne soit pas à l'intérieur, et ait dû partir pour un rendez-vous. Oui. Il devait sûrement être absent. Espérant, le lycéen fit demi-tour, prêt à s'en aller pour de bon. Sans ne jamais revenir mettre les pieds ici. Jamais.
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MessageSujet: Re: Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic   Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic EmptySam 12 Mai - 11:53


Ce matin-là je m'étais levé en appelant le "boulot" pour prévenir que je ne pourrais pas venir, prétextant une maladie quelconque pour justifier mon absence. J'en avais pas mal dernièrement, mais étrangement... mon patron ne me faisait jamais chier. Surtout depuis que je lui avais dit que je savais où il habitait et que je connaissais les horaires de sa femme. Ça l'avait refroidit. Normalement même. Bref, si je ne pouvais pas venir aujourd'hui, c'était simplement parce que je devais quitter la ville pour me rendre ailleurs afin de récupérer ma marchandise, que je refourguerais à ma petite recrue Mattia qui se chargerait de vendre ça à ses gentils copains. M'improviser dealer était la première étape de mon projet pour la ville. La suite viendrait plus tard, lorsque j'aurais commencé à me monter un petit réseau. J'essayais au passage de happer quelques personnes des villages alentours afin d'augmenter mes chances d'arriver à mes fins. Je sais bien que je devrais me montrer discret et éviter de faire des vagues afin de ne pas attirer l'attention sur moi. Mais c'était tout simplement impossible. La vie ici était longue et ennuyante et il fallait à tout prix que je trouve de quoi m'occuper. Comme la peinture ou le théâtre n'étaient pas vraiment fait pour moi, je me distrayais à ma façon, avec ce que je savais si bien faire. C'est-à-dire monter une affaire et me faire du blé. L'interdit ça me connaissait et personne ici ne soupçonnerait quoi que ce soit. Comment un père célibataire pourrait causer du tord à Arrowsic, hmm ? Impossible, voyons ! Seul Mattia pouvait s'en douter. Et Abbey, évidemment. Voir même Ella. Mais je tenais ces trois là sous ma coupe, je ne risquais donc rien. Ils savaient ce dont j'étais capable et je doutais qu'ils veuillent tester mes limites.

Bref, alors que j'étais sur le chemin du retour j'envoyais un sms à Mattia pour lui dire de me rejoindre chez moi. Je ne donnais pas plus de détails par téléphone, c'était toujours trop risqué. Mais il savait que j'allais lui redonner de la cam toute neuve et que j'allais le pousser à tout vendre. Et je devais avouer qu'il se débrouillait plutôt bien. Je ne savais pas pourquoi il faisait ça et je me foutais bien des raisons. Tout ce qui comptait c'était qu'il bossait bien et qu'il réagissait bien à la pression que je lui mettais. Il n'avait pas non plus essayé de m'entourlouper sur le fric récolté pour le moment, alors, tout allait bien. S'il y avait des gens pour se droguer, il y en aurait d'autres pour mes futurs projets, c'était certain. Arrivant à la maison, je posais le tout sur la table basse et m'installais sur mon canapé, allumant la télévision. Il n'y avait plus qu'à attendre que le "blondinet" ne débarque. Mais le temps passait, et toujours rien. Je commençais à m'impatienter sérieusement. Il n'aurait tout de même pas eu la folle idée de me poser un lapin ?! J'espérais pour lui que non, car je n'appréciais pas du tout. Et je devrais agir en conséquence, afin que ça ne se reproduise plus. On me reprochait d'être violent et détraqué, mais aussi, si les gens arrêtaient de me contrarier je ne le serais certainement plus ! Enfin... peut-être. Je regardais ma montre et lui envoyait un second message, trahissant mon agacement face à son retard. Je n'avais pas que ça à foutre que de l'attendre ! Les minutes continuaient de s'écouler et je sentais ma colère grimper en flèche, ma mâchoire se contractant. Déjà 9 minutes de retard. Oui je sais, ça pouvait paraitre insignifiant pour autrui. Mais pas pour moi. Le business n'attendait pas, et moi non plus je n'attendais pas ! Il aurait dû arriver à l'heure précise, pas avant, pas après. Là c'était désormais 10 minutes de trop. Quand enfin, la sonnette retentit dans la maison. Je décidais de le faire mariner un peu et prit mon temps avant de me lever pour m'approcher de la porte. Mais lorsque je vins l'ouvrir, j'hallucinais. Il était en train de s'en aller ! Il se foutait royalement de ma gueule celui-là ! Mais alors, bien comme il faut.

« Mattia ! » Ma voix était agressive, signe que je n'étais pas de bonne humeur. J'ouvrais grand la porte et tel un père autoritaire je lui pointais du doigt l'intérieur de la maison pour lui faire signe de rentrer. « Et un conseil.. GROUILLE-TOI ! » Je le fusillais du regard, vraiment mécontent. Au moment où il passa devant moi, je lui envoyais une tape derrière la tête. Et pas des plus douces. Je claquais la porte derrière lui et tout en marchant en direction du salon je reprenais la parole, criant à moitié : « Qu'est-ce que tu me fais là ? T'arrives en retard et en plus tu te casses ? Si je t'ai dis de venir c'est que je suis là sombre crétin ! Me refais jamais un coup comme ça ! » Je plantais mon regard dans le sien histoire de m'assurer que le message était bien passé. Puis je m'installais sur le canapé et commençait à sortir la marchandise pour lui expliquer un peu ce qu'il allait devoir vendre et les prix. « Le business ça rigole pas Mattia. Va falloir te rentrer ça dans la tête, c'est pas un petit délire entre potes, d'accord ? Si tu te fais chopper par les flics, t'es dans la merde, t'en a conscience de ça ? » Je soupirais, agacé par son comportement. J'avais l'impression qu'il prenait ça trop à la légère. Et je commençais à douter de sa loyauté. S'il se faisait chopper il n'était pas censé révéler mon nom. Mais ma confiance était légèrement ébranlée et j'allais devoir remédier à ça.
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Mattia Jarvis
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MessageSujet: Re: Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic   Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic EmptyDim 13 Mai - 11:08

Tournant le dos à la porte d'entrée, Mattia s'en allait. Il plongea la main dans la poche de son jean, et en ressortit son téléphone portable. Justement, il avait reçu un message de Lydéric. Depuis un petit moment déjà. Il était sur le point de le lire, le coeur battant, espérant pouvoir lire quelque chose du style laisse tomber, j'ai trouvé quelqu'un d'autre, lorsqu'il entendit un « Mattia ! » agressif. Son coeur fit un bond dans sa poitrine, s'accélérant à une vitesse folle. Il se retourna aussitôt, et aperçut, Lydéric, présent sur le seuil de sa maison. Une main sur la porte d'entrée, l'autre lui indiquant l'intérieur de la maison, celui-ci reprit alors d'une voix tout aussi agressive, et peu sympathique « Et un conseil.. GROUILLE-TOI ! »

Il y a des gens comme ça. Des gens qui présentent une telle force de caractère que vous êtes obligés de leur céder. Il suffit d'un de leur regard pour vous glacer le sang. Et quand ces gens commencent à élever la voix, vous préférez faire tout pour brosser leurs poils dans le bon sens, quand leur regard ne vous tétanise pas sur place. Sous ses airs de tennisman sûr de lui, Mattia était en quelque sorte un froussard. Il avait peur de quelques personnes. La première, c'était son beau-père. Car lui, avec son air hautain, ses gestes violents, il pouvait interagir sur toute sa vie; privée, professionnelle, il avait la main mise sur tout. La deuxième, c'était Ashton. Car lui, il devait sans doute vouloir le tuer à l'heure actuelle pour avoir un peu trop bien engrossé sa soeur. La troisième, c'était Lydéric. Car lui, même s'il n'avait jamais eu affaire au Lydéric mécontent, il se doutait bien, au vue de son attitude et de ses activités qu'il ne laisserait rien passer.
C'est pour toutes ces raisons qu'en entendant ces mots, l'estomac de Mattia se noua. Remonter jusqu'à la porte d'entrée fut dur; son corps devait y aller, mais son cerveau lui envoyait sans cesse des informations de fuite. Mais son corps luttait, et bien vite -bien trop vite à son goût-, il passa à côté de Lydéric. Il fut accueillit par une grande claque derrière la tête. Il se retourna alors vivement vers lui et lui lança un regard noir. Ce n'était pas parce qu'il l'intimidait, et qu'il ne pouvait faire aucun geste contre lui que Mattia n'allait pas exprimer son mécontentement. Celui-ci fit claquer la porte, et commença à l'enguirlander. « Qu'est-ce que tu me fais là ? T'arrives en retard et en plus tu te casses ? Si je t'ai dis de venir c'est que je suis là sombre crétin ! Me refais jamais un coup comme ça ! » Son regard vint se planter dans le sien, et Mattia, gêné, baissa le regard.

Regarder en face un type énervé à qui on allait dire 'merde' dans peu de temps, c'est très dur. Alors, Mattia préférait l'éviter, et regarder ailleurs, en essayant de ne pas se déconcentrer sur son objectif final. Tout ces boyaux se tordaient dans tout les sens; Mattia avait l'impression que le stress confondait ses organes avec des éponges.

Il suivit Lydéric jusqu'au salon, où celui-ci s'installa sur le canapé, et commença à sortir la marchandise. La fameuse marchandise. Celle qui lui donnait envie de gerber. La drogue, c'était de la merde. Lui, le tennisman qui prônait des valeurs de travail, et de courage, il vendait cette merde. La vendre, c'était pire que d'en prendre. Il se sentait ridicule, débile, et surtout, assassin. Il vendait du poison qui tuait les gens, à petits feux. Et ça, il ne pouvait pas se le pardonner.

Lydéric commença à parler. Mattia, toujours debout, regardait ailleurs. Un point, une dizaine de centimètres plus loin que la marchandise. « Le business ça rigole pas Mattia. Va falloir te rentrer ça dans la tête, c'est pas un petit délire entre potes, d'accord ? Si tu te fais chopper par les flics, t'es dans la merde, t'en a conscience de ça ? » Il l'entendit soupirer. Très bien. Si il en avait marre de lui, s'il n'avait pas confiance, qu'il aille trouver quelqu'un d'autre pour faire cette plus grosse connerie! Trouvant le courage de parler, Mattia ouvrit la bouche. « ouais » répondit-il vaguement. Oui, il en avait conscience. Et oui, justement, c'était aussi pour ça qu'il voulait en finir. Hormis le fait de mettre en danger les gens, ça devenait aussi dangereux pour lui et pour sa carrière. Mattia leva la main et passa sa main dans ses cheveux, à l'endroit même où la main de Lydéric s'était abattu sur son crâne, et qui lui faisait mal. Allez. Il lui fallait du courage. Simplement du courage pour affronter ce taré!

Relevant lentement les yeux vers Lydéric, Mattia ajouta alors. « Et d'ailleurs, c'est pour ça.. » Sa voix était coincée, enrouée. Bon sang, ce n'était pas le moment qu'elle le lâche. Vous remarquerez que c'est toujours à ces moments-là, aux moments où l'on doit assurer que notre corps nous lâche. Pour Mattia, c'était pareil. Il avala sa salive, et après un énième effort de concentration, il jeta un regard à Lydéric, en répétant. « C'est pour ça que, -il eut du mal à terminer sa phrase-, ça m'interesse plus. » C'était fait. C'était sorti. C'était dit. En quatre mots, il venait de signer son arrêt de mort. Il se sentait mal. Mal. Mal. Mal. Parce qu'il était stressé, parce qu'il avait peur de sa réaction, parce qu'à ce moment-là, la seule chose qui lui venait à l'esprit, c'était de fuir, suivi d'un Mais t'es idiot de lui avoir dit en face mattia!. Le dire devant lui, c'était idiot, et suicidaire. Il aurait mieux fait de lui laisser un message sur son téléphone. Peut-être qu'après tout, il s'en fichait de lui. Il allait facilement retrouver un larbin. Les gamins paumés dans l'adolescence, ça courrait les rues, non? Et à penser ça, il se haïssait d'imaginer quelqu'un d'autre dans la même merde que lui à faire ce saleté de travail, qu'il avait pourtant apprécié faire pour emmerder son beau-père.
Posant son regard sur la droite de Lydéric, la tête haute, Mattia espérait ne pas trop le regretter. Au moins, il savait où se trouvait la porte d'entrée. Si Lydéric se levait et faisait un pas vers lui, il s'enfuira. Fuir, c'est parfois la meilleure des solutions.
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MessageSujet: Re: Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic   Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic EmptyMer 16 Mai - 11:33


J'ignorais le regard noir qu'il me lançait alors que je venais de lui filer une tape derrière la tête. A mes yeux il n'était qu'un gosse insignifiant, un simple moyen de mettre mes projets en œuvre. Ses humeurs je m'en foutais, et le respect n'avait jamais vraiment fait partie de mon vocabulaire. Qu'il soit content ou mécontent me passais loin au-dessus de la tête, tout ce que je voulais c'était qu'il fasse son boulot correctement. Une fois dans le salon, mon ton monta aussitôt alors que je cherchais à le remettre en place pour qu'il ne me refasse plus un coup pareil. Je n'aimais pas attendre et j'aimais encore moins être prit pour un con. Son regard se baissa et j'esquissais un maigre sourire, satisfait. Je préférais ça à ses regards de "badboy". Je savais ainsi que j'avais toujours de l'emprise sur lui et c'était bien tout ce qui comptait. Tant qu'on effraie quelqu'un, tant qu'on le tient par la crainte, on ne risquait rien. Ou quasiment rien. Du moment où il commençait à tenir tête, il fallait se montrer méfiant et vigilant afin d'anticiper une trahison ou quelque chose de la sorte. Manquerait plus qu'il me balance aux flics et j'étais mal. Très mal. Mais je me gardais bien de lui fournir ce détail, refusant qu'il puisse avoir sur moi une quelconque influence. Je m'installais sur le canapé et tout en déballant la marchandise je continuais de parler afin de bien lui faire rentrer dans la tête que tout ça, ça ne rigolait pas. Je ne sais pas trop comment il appréhendait les choses. Voyait-il en tout ça un jeu, une distraction attrayante ? Faisait-il ça pour jouer les caïd à l'école ? Ou bien avait-il vraiment décidé de se lancer là-dedans ? Je n'en savais trop rien mais je doutais de la dernière option depuis quelques minutes. Il ne semblait m'écouter que d'une oreille, distrait, et ça m'agaçais. Je cherchais son regard, mon ton se faisait dur afin d'attirer son attention. Ma dernière phrase sembla faire tilt puisqu'il releva la tête vers moi, redescendant de son petit nuage de pensées. Ce n'était pas trop tôt. Mais la suite ne présageait rien de bon. « Et d'ailleurs, c'est pour ça.. » Je me redressais sur le canapé et levait le regard pour le fixer dans le sien, fronçant les sourcils. Je n'aimais pas du tout ce début de phrase, mais alors pas du tout. Je préférais lui laisser le bénéfice du doute et restais alors silencieux pour l'inciter à continuer. Mais qu'il fasse vite, il avait usé mon stock de patience pour la journée. « C'est pour ça que ... ça m'interesse plus. » Je clignais des yeux et restais muet encore quelques secondes, comme si j'attendais qu'il retire ce qu'il venait de m'annoncer. Mais non, il restait bêtement planté là, sérieux. Ma peau devint soudainement brûlante alors que la colère grondait en moi. Il se foutait de ma gueule ? J'éclatais finalement de rire. Un rire nerveux. « Tu te fous de ma gueule ? » Non, il ne se foutait pas de ma gueule. Mon visage devint alors dur tandis que je me levais et contournais la table basse pour m'approcher de lui. Je le toisais, fâché. « Où est-ce que tu te crois Mattia ? Ça ne marche pas comme ça ici. Y a pas de va et viens, tu travailles pas dans un fast-food. Tant que je décide de te garder, je te garde et toi tu bosses. » Je marquais une pause, songeur. Je reprenais : « J'suis pas vraiment un "patron". Je suis bien plus que ça et le mot "démission" n'existe pas dans ce business là. Il fallait y réfléchir avant de te lancer là-dedans mon ptit gars. » Je lui lançais un dernier regard et retournais m'asseoir, contrôlant comme je pouvais la fureur qui montait en moi, véritablement énervé par le comportement de ce gamin. Ce n'était pas un jeu. « J'espère que c'est bien clair ? » Il valait mieux que ça le soit. Parce que s'il continuait à s'entêter, j'allais me fâcher. Pour de vrai.
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Mattia Jarvis
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MessageSujet: Re: Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic   Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic EmptyDim 20 Mai - 12:45

A voir le regard qu'il lui lançait une fois sa bombe à moitié lâchée, Mattia sut que c'était du suicide. Il jouait au kamikaze; un jeu pas drôle du tout, et très dangereux. Et pourtant, il en avait eu de l'excitation à faire ce petit job. Dès que le monstre gueulait, lui, il se sentait fier de lui cacher un truc énorme, quelque chose qu'il ne pouvait même pas imaginer, et qui le mettrait sûrement dans une colère noire s'il l'apprenait. Ainsi, Mattia avait cultivé son petit jardin, souriant dans le dos du monstre, en ayant envie de lui cracher dessus un putain si tu savais ce que je fais. Mais il ne savait rien, rien de rien, et c'était amusant de se savoir en quelque sorte fort.

Ceci dit, en face de Lydéric, Mattia ne se sentait plus fort du tout. Ce qu'il désirait par-dessus tout, c'était de le lâcher, d'abandonner ce job qu'il haissait maintenant, et de se consacrer à sa seule carrière. Alors, planté là, debout, Mattia finit par cracher le dernier morceau. D'une manière élégante, il annonça qu'il ne voulait plus le faire. Le boss le regarda dans les yeux, incapable de parler pendant quelques secondes; ce silence ne présageait rien de bon, et Mattia priait pour qu'il se remette enfin à parler. Pire que tout, le rire sortit de sa bouche. « Tu te fous de ma gueule ? » Si seulement.. Le lycéen hocha la tête. Il recula d'un petit pas en le voyant se lever, et contourner la table basse. Le rire n'était qu'une illusion; ce type était en colère. Il n'était plus très loin de lui maintenant, mais la peur le clouait sur place. Pourtant, il aurait aimé partir, et courir vers cette fichue porte pour retrouver enfin la liberté. Ses yeux ne le lâchèrent pas; il scruta chaque coin de son visage fâché. « Où est-ce que tu te crois Mattia ? Ça ne marche pas comme ça ici. Y a pas de va et viens, tu travailles pas dans un fast-food. Tant que je décide de te garder, je te garde et toi tu bosses. » Il s'arrêta un instant. « J'suis pas vraiment un "patron". Je suis bien plus que ça et le mot "démission" n'existe pas dans ce business là. Il fallait y réfléchir avant de te lancer là-dedans mon ptit gars. » Et cette fois, enfin, il retourna s'asseoir. Le tennisman se sentit mieux. Plus loin il était, mieux il se portait. Avalant sa salive avec difficulté, le cerveau de Mattia ne cessait de répéter, tel un échos, les paroles de Lydéric.

Son « J'espère que c'est bien clair ? » le sortit de ses pensées. Il hocha alors la tête. Oui, c'était clair. Mais ce n'était pas pour cette raison qu'il allait continuer à faire ce putain de boulot. Il n'en voulait plus. Il ne supportait plus l'idée de refiler ce truc immonde.

Parce que finalement, la réaction de Lydéric ne fut pas si catastrophique, Mattia prit son courage à deux mains, et ouvrit de nouveau la bouche, après avoir laissé quelques secondes de silence. « C'est clair » Il frotta avec sa main droite le bas de son visage, et continua alors « Mais même si tu veux me garder, je ne bosserai pas. » Première fois qu'il changeait de style pour le parler; mais la phrase était sortie toute seule. Comme souvent, c'est la première phrase qui est la plus difficile; c'est celle qui amorce la suite. Une fois déclenchée, la suite en découle. « Je veux plus le faire. Ca ne m'amuse plus; et ça m'ennuie même. » Sa gorge se serra lorsqu'il croisa son regard. Il porta machinalement sa main à sa bouche, prêt à se ronger un ongle; chose qui trahissait son anxiété. Se rendant compte de ce qu'il faisait, il rabaissa sa main. Soupirant un dernier coup, il lâcha, regardant un meuble présent juste derrière Lydéric. « T'as beau décidé, tu ne peux pas me forcer -il posa enfin son regard sur lui- quoi que tu veuilles, c'est fini, j'arrête de faire tes petits boulots »

Avec tout ce qu'il venait de dire, Mattia savait que Lydéric allait s'énerver. Tant pis, il prenait le risque; mais néanmoins ce risque l'effrayait. Il avait beau faire le grand, là, face à lui, il n'en restait pas moins qu'il en avait peur. Et l'idée de s'enfuir était toujours présente dans son esprit; si seulement ses jambes voulaient bien le laisser courir.
En attendant, Mattia décida à se bouger un peu. Il lui avait dit tout ce qu'il avait eu envie de lui dire; il n'avait plus qu'à s'en aller, et à laisser Lydéric diriger ça. Alors, Mattia commença à prendre le chemin de la porte d'entrée, après un dernier regard à son ex-boss.
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MessageSujet: Re: Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic   Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic EmptyMar 22 Mai - 15:23


Je me délectais de son silence et de son regard fuyant. Il faisait moins le fier, hein ? Et j'adorais ça. La soumission, la peur, la crainte... Autant de facteurs qui me mettaient de bonne humeur. Ça me rassasiait et me calmait. Ou m'excitait, selon la situation et la personne en face de moi. Mais Mattia n'était pas vraiment mon genre de femmes, ahah ! Je retournais donc m'asseoir et continuais à déballer la marchandise, lui demandant finalement si je m'étais bien fait comprendre. Je ne voudrais pas qu'il y ait un quelconque malentendu. Ça finit toujours mal après. Et j'étais aujourd'hui d'humeur plutôt charitable, je préférais lui éviter tout malheur. Il m'était trop utile. « C'est clair » Voilà qui était pleinement satisfaisant ! Je hochais la tête de bas en haut, sourire conquis sur les lèvres. Bien et maintenant, concentrons-nous sur l'essentiel. Mais Mattia n'avait en réalité pas dit son dernier mot, malheureusement pour lui. « Mais même si tu veux me garder, je ne bosserai pas. » Je me figeais quelques secondes, pas certain d'avoir bien comprit sa phrase. Je relevais lentement le visage, tout sourire ayant disparu. Mes lèvres étaient closes et mon regard froid, le visage interdit. A quoi jouait-il à la fin ? Il n'avait de toute évidence pas conscience d'où il avait mit les pieds. Pauvre fou. « Je veux plus le faire. Ça ne m'amuse plus; et ça m'ennuie même. » J'étais en totale hallucination. Pendant un instant je me demandais même si je n'étais pas en train de rêver. Cet inconscient était-il réellement en train de me tenir tête ? Je répétais dans un murmure : « Ça ne t'amuse plus .. ? » Se croyait-il en plein milieu d'une partie de monopoly ? Gamin immature en manque de sensations, gamin stupide ! Voilà ce qu'il était. Un sale petit adolescent qui pensait faire de la vie son terrain de jeu. Mais à force de trop jouer, on finit par déraper. Il était venu sonner à la mauvaise porte car moi, je ne m'amusais jamais. Et j'allais vite lui faire comprendre. Je me levais, mécontent mais détendu, le tout me donnant un regard tout sauf rassurant. « T'as beau décidé, tu ne peux pas me forcer. Quoi que tu veuilles, c'est fini, j'arrête de faire tes petits boulots » J'éclatais de rire alors que la colère venait ronger ma peau. L'idiot. Il pensait pouvoir m'échapper comme ça, mais il se trompait. Oh si seulement il avait conscience d'à quel point il se méprenait sur mon compte ! Je n'allais pas lui foutre mon poing dans la figure, l'insulter et le faire déguerpir en refusant de le revoir un jour. Non, bien sûr que non. Je ne laissais personne me filer entre les doigts. Parce que j'avais la main mise sur tous ceux qui rentraient dans ma vie. C'était ainsi. Je fonctionnais toujours selon cet adage : dominer ou être dominé. Et alors qu'il osait s'éloigner, prenant la direction de la sortie, je m'approchais du meuble et ouvrait le troisième tiroir, extirpant des torchés pliées un Smit&Wesson 422. Une merveille pour le tir à la cible. J'aurais préféré éviter d'en arriver là, mais Mattia ne m'en avait pas laissé le choix. Je n'étais guère réputé pour ma patience légendaire ou ma compréhension. Non, moi j'étais plus du genre : radical. Mais toujours efficace ! Je levais le bras et pointait l'arme en direction de sa tête alors qu'il me tournait dos. Je lançais : « Je vais m'occuper de remédier à ton ennui, crois-moi. » Et tandis qu'il faisait volte-face, je m'approchais de lui, restant cependant à une distance suffisante. Un sourire inquiétant était venu étirer mes lèvres et je le dévisageais, une lueur de folie pétillant dans mes yeux. Le simple contact avec la gâchette me rendait dingue. J'étais capable d'appuyer sans aucune raison apparente. Je faisais partie de ces hommes qui perdaient la raison lorsqu'on leur donnait entre les mains le pouvoir de décider entre la vie ou la mort. Bien fou celui qui avait inventé les armes à feu. « Et si nous retournions nous installer dans le salon, qu'en dis-tu ? Nous serons mieux pour discuter je crois, non ? » Je voyais le regard de Mattia braqué sur l'arme et ça m'amusait, faisant monter en moi l'euphorie. « Bel objet n'est-ce pas ? Il fait des miracles, crois-moi. » Et histoire d'en rajouter une couche, je penchais la tête sur le côté et d'une voix doucereuse j'ajoutais : « Testé et approuvé. » Si c'était vrai ? Je vous laisse imaginer comme bon vous semble.
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Mattia Jarvis
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MessageSujet: Re: Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic   Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix | Lyderic EmptySam 26 Mai - 18:10

Tournant le dos à Lydéric, Mattia avait prit le chemin de la porte d'entrée, prêt à quitter, joyeusement, cette maison. Il avait bien vu le visage de Lydéric se crisper, son sourire s'affaisser. Il n'avait pas relevé non plus quand Lydéric avait répliqué, réitérant sa phrase, la tournant sous forme de question. Il avait même eu peur lorsque celui-ci avait finalement décidé de se lever. Peur qu'il vienne lui coller son poing dans la figure. Mais au lieu de ça, rien de rien. Il avait rit, s'était levé, mais n'avait pas pris la direction de Mattia. C'était donc pleinement soulagé que Mattia lui avait tourné le dos, allant d'un pas décidé vers la porte d'entrée. Ce n'était pas si dur tout compte fait! Il semblait être compréhensif! Il posa la main sur la porte, un léger sourire aux lèvres; heureux de ne pas voir Lydéric bondir sur lui.

Finalement, ce dernier finit par réagir, le hélant. « Je vais m'occuper de remédier à ton ennui, crois-moi. » Mattia soupira. Ah ouais? Il fit alors demi-tour, prêt à lui répondre en blaguant. Mais le sourire qu'il affichait à l'instant s'estompa lorsqu'il vit l'engin que Lydéric pointait sur lui. Ses yeux s'élargirent. Son sourire disparut. Son coeur se mit à battre plus fort. Et machinalement, il leva quelque peu les mains pour les mettre devant lui. Un geste idiot; comme si ses mains pouvaient faire bouclier, et empêcher une hypothétique balle d'atterrir dans son corps. La respiration de plus en plus bruyante, effrayé, Mattia laissa échapper un  « oh » Il avait volontiers envie de lui dire fais pas ça. Et le pire, c'est qu'il s'approchait dangereusement de lui, à tel point que, de plus en plus paniqué, Mattia recula d'un pas, heurtant avec son dos la porte fermée. Cette chose-là, ce pistolet, il n'en avait jamais vu un. Et en d'autres circonstances, ici, à Arrowsic, il aurait rit, prétextant que c'en était un faux. Personne n'avait d'arme à Arrowsic! Personne !! Mais le fait que ce soit Lydéric Wade qui le tenait en mains ne laissait aucun doute quant à la nature de cet objet; c'était forcément un vrai. Et ça, c'était pire qu'effrayant.

« Et si nous retournions nous installer dans le salon, qu'en dis-tu ? Nous serons mieux pour discuter je crois, non ? » Mattia essaya de détacher son regard de l'arme, et durant quelques secondes, il le reporta son Lydéric. Vous allez me dire, qu'est-ce qu'il y a de plus effrayant qu'une arme? C'est simple; l'homme qui la tenait entre ses mains, le visage heureux, un large sourire dessus, ses yeux pétillants. Cette vision était plus qu'apeurante. A tel point que le regard de Mattia se reposa de nouveau sur l'arme. « Bel objet n'est-ce pas ? Il fait des miracles, crois-moi. » Et là, le pire du pire; il lâcha d'une voix toute douce « Testé et approuvé. » Cette fois, le regard peureux de Mattia se reposa sur Lydéric, essayant de déceler si cette dernière phrase était véridique ou non. Après tout, il ne le connaissait pas avant. Il ne savait pas d'où il venait, il ne savait pas ce qu'il faisait vraiment comme boulot...

Le regard toujours rivé sur l'arme, Mattia répondit un « baisse ça, j'ai compris ». Sa gorge était serrée, et sa voix tellement faible qu'il n'était pas sûr que Lydéric l'ait entendue. Les jambes tremblantes, le jeune tennisman se demanda s'il allait réussir à marcher jusqu'au canapé. Il fit un pas en avant, déglutissant avec difficulté. Le regard toujours braqué sur l'arme qu'il avait en mains, il essaya de passer le plus loin possible de Lydéric, préférant raser les murs plutôt que de s'approcher de lui. En quelques secondes, il s'écroula sur le canapé, soulagé de voir que ses jambes tremblottantes ne l'avaient pas lâché pour atterrir jusque-là. Il garda toujours le regard rivé sur l'arme que tenait toujours Lydéric. Dans un murmure, il ajouta alors « mais t'es qui? » Ce type l'effrayait. Il l'effrayait encore bien plus que le monstre en lui-même. C'était pour dire. Il frotta doucement ses mains sur son jean, histoire d'enlever toute la sueur qui s'immisçait sur ses paumes. Il ne savait même plus quoi dire, quoi faire. Son rêve, c'était de sa sauver de là. Mais même avec toute la volonté du monde, il s'en sentait incapable; ses jambes l'en empêcheraient. Assis sur le canapé, il se contenta donc de sentir ses jambes trembler. Tout comme il sentait son coeur battre la chamade. Et doucement, il releva ses yeux remplis de peur vers ce fou de Lydéric. Son envie de lui hurler dessus était grandissante. Mais même l'impulsivité de Mattia se retrouvait oppressée devant la présence de ce canon tourné vers lui. Mais que ce mec était taré! Il devrait se faire interner, il devrait se retrouver entre quatre murs, asile ou prison, qu'importe! Mais qu'il se trouve loin de cette ville, merde!
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