« Coucou journal,

J'espère que tu te souviens de moi parce que ça commence à faire un bon moment que je n'ai pas pris le temps de t'ouvrir et d'y poser mes plus lourdes pensées... Pourtant, aujourd'hui j'ai besoin de laisser pleurer mon stylo. J'ai honte. Honte de tout. Honte de moi. Si tu savais, depuis ce dix septième anniversaire je suis accroc à ces merdes de drogues et alcools et j'arrive pas à m'en sortir. Je fais cette putain de dépression. En plus, j'ai perdu ma meilleure amie. J'en veux à ma "sœur" d'avoir gâché mon adolescence. Je ne m'assume pas. J'en peux plus. Depuis que cette pseudo starlette c'est cassé à New York et avait décidé d'abandonner sa famille tout part en vrille. Mes parents s'engueulaient sans cesse et j'avais peur qu'ils finissent par se séparer... C'était le couple parfait, ils s'aimaient et m'aimaient, enfin m'aimaient bien avant que cette crotte vienne au monde ! Elle est née pour me gâcher la vie finalement. J'ai tout fait pour elle, j'ai pris de mon argent de poche pour qu'elle parte vivre son rêve. J'ai été stupide de vouloir aider cette paumée aussi paumé que la ville où j'habite. Cette pourrie n'a même pas envoyé une lettre ou un simple message pour me souhaiter mon anniversaire, cette gamine qui doit se faire sauter dans tous les sens ne pensaient même pas à moi... Putain, je sais pas ce qu'il m'arrivais je ne me suis jamais sentie délaissée, j'avais mes amis, Iris ma meilleure amie -enfin mon ancienne- et puis la moitié du lycée à mes pieds. Alors tu sais ce que j'ai fais pour compenser ce manque, Journal ? J'ai fais la fête avec toutes les pétasses du quartier, je me suis mise à consommer de la drogue, à boire jusqu'à en faire un coma éthylique et à fumer comme un pompier. Et pas seulement, je me suis mise à coucher avec la moitié de la ville, vieux ou jeunes, filles ou garçons, je m'en fichait tant que ça me procurait du plaisir. Évidemment, mes parents étaient au courant de mes petits ébats chaque nuit avec une personne différente, mais ils ne disaient rien comme s'ils en avaient strictement rien à foutre que je m'envoie en l'air avec des gars qui pourraient être mes pères... De là, j'ai songé à faire une fugue et je suis allée vivre chez ma meilleure amie, Iris. Une petite blonde, grande, belle et mince avec qui je prenais des photos pour m'amuser. Son truc à elle c'était manier l'objectif et à moi c'était de faire ma belle devant, donc nous étions à nous deux une équipe de choc, une équipe qui gagne. Mais j'ai eu le malheur de tomber amoureuse d'elle, je ne lui ai jamais dit, mais j'ai gardé mes distances. Tu t'imagine toi de devoir dire à ta meilleure amie "ah en fait j'ai oublié de te dire que j'ai vraiment envie de te baiser se soir. Oui je suis lesbienne", non je n'avais pas ce courage. Je n'ai jamais assumé cette attirance pour les femmes, mes parents seraient encore plus déçut, eh oui après la fille débauchée, on passe à la fille débauchée et lesbienne. Ma vie était totalement fichue. Et puis manque de pot quelques mois plus tard la petite bactérie de la famille est revenue, triste de voir tous ses rêves tomber à l'eau. J'ai appris qu'elle se faisait vomir en croyant devenir chaque jour parfaite, pauvre Abbey. Mais que dis-je ? Je lui ai réservé le plus beau des accueils, le plus froid. Je n'allais pas sauter de joie alors que ma petite sœur revient, cette fille avec qui je me chamaille depuis l'enfance. Plus on grandit et plus on s'éloigne et son retour à mit un point final à notre "amour fraternel". J'ai coupé les ponts avec elle, je ne veux plus jamais la revoir cette saleté et surtout plus jamais lui parler. Je comprend mieux pourquoi nous n'arrivions pas à nous entendre, nous étions différentes. Enfin, tu comprends le calvaire que j'ai du vivre lors de mon adolescence, mais heureusement tout est terminé. Je vais mieux et je ne déprime plus. Je ne suis pas tout à fait sobre maintenant, mais je me soigne même si je reste encore très attiré par cette poudre blanche... Ah et je ne t'ai pas dis journal, il y a quelques semaines j'ai signé avec une agence de mannequinat. J'ai tous les atouts pour réussir une belle carrière et je ferais en sorte de ne pas gâcher cette chance. Je te préviendrais des prochains scoops mon cher et fidèle ami.

XXX, Sheila. »

☂ I WON'T EVEN SING ALONG.