Sujet: Wonderful tonight | Elizabeth Lun 12 Sep - 5:22
FLASHBACK
Une heure avant
« Tu viens avec Elizabeth à la soirée bénéfice? » demanda l'une des plus vieilles - toujours aussi réactive et pétillante, néanmoins! - infirmière de l'hôpital. Apparemment, elle s'était prise d'affection pour eux deux, pour leur couple en général, sans que Ross n'ait rien eu à faire pour le mettre de l'avant. « Elle a pu se libérer, oui! » « Tant mieux! Ça va vous faire du bien! Je vous verrai là-bas, donc! » Elle disparut dans le couloir sans qu'il n'ait le temps de lui souhaiter une bonne fin de journée et secoua la tête en riant alors qu'il se faisait toujours avoir. Malgré sa taille proéminente, elle savait se glisser mieux que personne entre les chariots de réanimation et les médecins débordés afin de faire son travail du mieux qu'elle le pouvait. Après avoir consulté sa montre, Ross en conclut qu'il n'avait pas le choix de partir maintenant s'il voulait avoir le temps de prendre une douche avant de partir, d'autant plus qu'Elizabeth était déjà rentrée depuis plus d'une heure.
Lorsqu'il coupa le contact du véhicule ce soir-là, Ross attrapa le bras de sa compagne avec douceur avant de lui voler un baiser délicat. « T'es magnifique, ce soir. » murmura-t-il avant de caresser doucement sa joue et de sortir de la voiture. Il en fit le tour afin d'ouvrir la portière côté passager et tendit la main avec élégance pour l'aider à s'extirper de l'habitacle. Posant une main sur la taille d'Elizabeth en l'entraînant avec lui vers la salle de réception de l'hôpital, il replaça sa cravate et son veston de sa main libre. Hochant la tête ici et là pour saluer les gens qu'il connaissait, il comprit que tous ceux qui se trouvaient là ne le prendraient jamais pour le petit gars des fonds de ruelle qu'il avait été avant. Jamais. Fier de ce qu'il avait pu accomplir et de ce tournant à 180 degrés qu'avait pris sa vie lorsqu'il avait décidé d'accepter cette bourse d'étude que lui offrait NYU, c'était au coeur de soirées comme celles-là qu'il comprenait réellement ce que voulait dire le fait d'appartenir à une autre classe sociale. Il avait beaucoup de chance d'avoir à son bras une femme aussi charmante qu'Elizabeth, d'autant plus qu'ils ne venaient vraiment pas du même monde. Elle lui avait laissé sa chance, il avait su la saisir. « Ross et Elizabeth Bradford! Je suis heureux de vous voir. » « Peter Wilham! J'espère te retrouver à l'intérieur un peu plus tard, ça fait un bail! » Ross donna une tape amicale sur l'épaule de celui qu'il n'avait pas vu depuis des années, mais ne s'attarda pas afin de ne pas encombrer l'entrée de la salle.
« Je vais chercher des rafraîchissements. Je reviens. » fit-il en effleurant sa joue de ses lèvres, se glissant finalement à travers la foule de gens réunis pour la soirée bénéfice. Le moment le plus attendu de la soirée était bien évidemment les enchères puisque certains objets se vendaient parfois à des prix exorbitants malgré leurs fonctions pour le moins inconnues. Il parvint à saisir deux coupes de champagne et fouilla la salle des yeux afin de retrouver la chevelure blonde et impeccablement coiffée de sa femme, ce qui ne sut tarder. Il la retrouva en quelques enjambées et lui tendit sa coupe avant d'attraper sur l'une des tables un prospectus des heures à venir. « Tu savais que c'était le docteur Bronfman qui allait faire le discours de bienvenue, cette année? » demanda-t-il en arquant un sourcil, visiblement étonné. Pédiatre, il était on ne peut plus touché par la cause des enfants, mais même si la soirée bénéfique au profit de la leucémie était un évènement qui l'interpellait davantage, Ross avait cru qu'il refuserait d'y participer activement, d'autant plus qu'on venait de diagnostiquer chez la plus jeune de ses filles une leucémie lymphoblastique aigüe. Ross n'était pas certain d'avoir le courage nécessaire pour faire une chose pareille, si leurs rôles avaient été échangés et il ne pouvait qu'admirer la détermination et le courage dont faisait preuve son collègue.
Sujet: Re: Wonderful tonight | Elizabeth Mar 13 Sep - 5:23
Les yeux rivés vers la fenêtre, vêtue de sa dernière trouvaille c'est-à-dire une robe noir simple, mettant en valeur sa silhouette fine, ainsi qu’une coiffure sortant de l’ordinaire légèrement « garçon nette» Elizabeth ne pouvait pas s’empêcher de sourire de satisfaction. Encore une fois, elle était invitée à une soirée bénéfice représentant une cause spécifique, elle adorait ce genre de cérémonie, ça lui rappelait qu’elle avait toujours sa place dans le domaine de la médecine, pas qu’elle n’en doutait non, bien au contraire mais ça faisait toujours plaisir. Surtout qu’elle était toujours accompagnée par le plus bel homme de la terre, du moins à ses yeux. Sortant de ses rêveries, elle eut un petit sourire posant son regard dans les prunelles foncées de son mari. «T’es magnifique, ce soir» Il avait toujours eut les mots pour lui arracher ce sourire malgré les années. Elle profita de ce petit moment de tendresse, puis eut un petit rire en le voyant sortir de la voiture et la contourner pour lui ouvrir la portière, avec un immense sourire elle prit doucement sa main et sentit l’air frais sur son visage, la soirée s’annonçait parfaite, et ça elle le sentait. Dans un geste agile, elle se retrouva légèrement contre lui, sentant la main de son mari contre sa taille. Tranquillement, ils s’avancèrent étant prêt à entrer quand une voix les interpella, « Ross et Elizabeth Bradford! Je suis heureux de vous voir. » « Peter Wilham! J'espère te retrouver à l'intérieur un peu plus tard, ça fait un bail! » Elizabeth connaissait cet homme brièvement, par l’entremise de Ross, elle afficha un sourire amical tout en lui souhaitant également le bonsoir, puis finalement ils réussirent à entrer. La jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de regarder la décoration de la salle, la disposition des tables, c’est une femme après tout non? « Je vais chercher des rafraîchissements. Je reviens. »
«D’accord» finit-elle par lui répondre dans un murmure, puis elle le regarda s’extirper dans la foule, ce qu’elle le trouvait beau, mais surtout elle le sentait à sa place et ça, ça lui faisait extrêmement plaisir. Saluant des gens d’un signe de tête ou encore d’un sourire, elle aussi se trouvait à sa place, du moins elle avait appris à prendre cette place qui lui était dut avec les années. Finalement, son homme revint avec deux coupes de champagne, elle afficha un sourire amusé puis finit par le remercier, pourquoi ce sourire amusé, pensez-vous? Pour la seule et unique raison que la belle demoiselle ne supportait pas énormément le champagne, elle pouvait en consommer mais avec modération. « Tu savais que c'était le docteur Bronfman qui allait faire le discours de bienvenue, cette année? » La jeune femme porta la coupe à ses lèvres délicatement puis après cette fine gorgée, elle approuva d’un signe de tête en disant; «Oui, j’avais entendu ça brièvement. Mais je n’étais pas certaine vu sa situation familiale délicate…» Elizabeth afficha une expression légèrement triste, qui se transforma en expression d’admiration en fait, elle trouvait cela courageux, de la part de cet homme, père de famille touchée de près par cette maladie, faire une soirée bénéfice en ce nom. «Il est courageux, ça il n’y a pas de doutes…» Elle s’empara du prospectus quand Ross eut terminé de le consulter, pour finalement l’enfouir dans son sac à main, une vilaine habitude qu’elle avait prise, elle conservait les prospectus d’à peu près tout les soirées où ils étaient allés. Relevant les yeux vers son mari, elle le regarda sans rien dire, mais en réalité ça signifiait " quoi j’y peux rien" Elle eut un petit rire, puis reprenant son sérieux, elle finit par lui annoncer; «Vous êtes très beau, ce soir monsieur Bradford. » Un petit sourire malicieux orna son visage d’ange, puis elle se contenta de prendre une nouvelle gorgée de son breuvage alcoolisé. «Oh! Elizabeth, vous êtes magnifique...» Se tournant légèrement, elle eut un doux sourire en voyant ce petit bout de femme à la taille proéminente, mais tout de même d’une certaine beauté, une beauté naturelle. «Merci, je vous retourne le compliment, votre robe est splendide.» Parce qu’évidemment, dans des soirées de ce genre les commentaires sur les tenues vestimentaires étaient à l’honneur.
Sujet: Re: Wonderful tonight | Elizabeth Mer 14 Sep - 0:20
« Oui, j’avais entendu ça brièvement. Mais je n’étais pas certaine vu sa situation familiale délicate… » « Au moins, il va savoir de quoi il parle quand il va mettre l'accent sur l'importance des dons individuels en médecine ... » avoua-t-il en haussant les épaules, sa flûte de champagne entre les doigts. Il savoura d'ailleurs l'alcool en une petite gorgée rafraichissante et eut un sourire entendu en voyant Elizabeth faire de même. Elle était tellement belle ainsi vêtue et coiffée et personne n'aurait pu nier son appartenance à la haute sphère de la société, surtout pas à Arrowsic. On voyait bien que sa robe griffée ne venait pas de la plus modeste boutique du coin et qu'elle ne l'avait pas achetée à rabais dans une friperie, mais cette élégance lui allait tellement bien. « Il est courageux, ça il n’y a pas de doutes… » Resserrant sa prise sur sa hanche en fermant les yeux pour déposer un baiser sur son front en la serrant contre lui, il ne put qu'acquiescer. « J'aurais passé le flambeau, à sa place. » Ce n'était pas parce qu'il faisait habituellement - et à chaque année - le discours de bienvenue qu'il se devait de le faire cette année-là aussi. C'était courageux, certes, et si cette expérience personnelle de vie pouvait encourager les gens et les compagnies à donner davantage, pourquoi ne pas tenter? C'était horrible de devoir se fier au malheur des autres pour obtenir les fonds nécessaires à son service ou aux nouvelles machines indispensables pour la santé et le bien-être de leurs patients, mais Ross n'avait jamais rien vu d'aussi efficaces. Une histoire qui fait pleurer est également une histoire qui fait donner et ce n'était pas prêt de changer.
Découragé de la voir glisser dans son sac à main l'horaire de la soirée, il secoua la tête, visiblement amusé. Il n'eut toutefois pas besoin de lui faire part de son agrément puisqu'il croisa son regard et qu'il préféra le lui transmettre d'un clin d'oeil. « Vous êtes très beau, ce soir monsieur Bradford. » « Je n'avais pas le choix de miser sur ma tenue avec une femme comme toi à mon bras. » blagua-t-il alors qu'il se savait relativement doué pour les compliments. Elizabeth était excessivement belle et ce n'était certainement pas Ross qui la pousserait à douter de ce fait indéniable. « Pas trop vite ... Je vais devoir te ramener comme une princesse, sinon ... » plaisanta-t-il en la voyant prendre goût au champagne. « Oh! Elizabeth, vous êtes magnifique... » Ross se retourna lorsqu'il entendit la voix de l'infirmière, un sourire on ne peut plus avenant aux lèvres. « N'est-ce pas que j'ai de la chance ... » fit-il amoureusement en plongeant quelques secondes son regard dans les prunelles de sa bien-aimée. « Merci, je vous retourne le compliment, votre robe est splendide. » « Tu es rayonnante, vraiment. » avoua-t-il en reportant son attention sur l'une des aînées du personnel de l'hôpital. « J'ai bien peur que le champagne ne m'affecte plus que les autres, je vais aller chercher une bouteille d'eau. Je vous revois plus tard, mes enfants. » fit-elle en tapotant l'épaule de Ross avant de s'éloigner entre les tables. Ross, détendu, la suivit des yeux avant de se retourner vers sa femme et de délaisser sa taille. « Elle est adorable. Je comprends pourquoi les enfants l'adorent. » fit-il simplement comme si c'était une évidence qui venait tout juste de s'imposer à son esprit. En vérité, il le savait depuis toujours puisqu'il n'avait eu qu'à la voir aller pour comprendre que sa douceur et sa générosité feraient plaisir en ce lieu de douleurs et d'attente. « Je n'ai pas vraiment eu le temps de te demander comment s'est passée ta journée avec tout ça. C'était bien? »
Sujet: Re: Wonderful tonight | Elizabeth Dim 18 Sep - 23:48
« J'aurais passé le flambeau, à sa place. » Passez le flambeau? Elizabeth aurait certainement fait la même chose, elle n’aurait sûrement pas été capable de le faire. Mais en même temps, elle savait qu’avec ce message les gens seraient touchés donc donneraient plus pour la cause. Elle ne pu s’empêcher de soupirer doucement en sentant la main imposante de son mari contre sa hanche, et de ce baiser si réconfortant contre son front, qui lui fit fermer les yeux, affichant un petit sourire réconfortant. « Je n'avais pas le choix de miser sur ma tenue avec une femme comme toi à mon bras. » Son sourire s’élargit quelque peu, pourtant elle n’avait pas payée une très grande fortune pour sa robe et le reste, mais elle savait être très élégante ça il n’y avait pas de toute. Bien que la demoiselle se disait qu’elle devait faire attention au champagne, elle en prenait goût comme à chaque fois, et son mari lui fit la mention suivante; « Pas trop vite ... Je vais devoir te ramener comme une princesse, sinon ... » Se n’était pas la première fois, qu’il l’a ramenait comme une princesse. Ça c’était produit lors d’une fête chez les parents de cette dernière, une petite discorde avait fait en sorte qu’Elizabeth avait abusé de l’alcool plongeant sa frustration dans ce liquide, mais rapidement elle avait déçu les membres de sa famille sous le regard impuissant de son mari, qui l’avait soigneusement porté dans leur chambre, la belle s’était endormie aussitôt. La plus âgée des infirmières du département vint complimenter le jeune couple, qu’elle admirait tant, ce qui fit extrêmement plaisir à Elizabeth, qui ne se gêna pas pour lui retourner les compliments. «J'ai bien peur que le champagne ne m'affecte plus que les autres, je vais aller chercher une bouteille d'eau. Je vous revois plus tard, mes enfants.»
Elizabeth acquisse de la tête, lui souriant encore une fois, la regardant s’éloigner, elle espérait tant d’être un peu comme cette femme en vieillissant, une femme droite, pleine de gentillesses et de projets. Aux paroles de Ross, la jeune femme posa son regard sur lui, sans rien ajouter;« Elle est adorable. Je comprends pourquoi les enfants l'adorent. » C’était vrai, que les enfants l’adorent, elle avait ce don pour rendre les moments les plus tragiques, plus serins voir meilleurs. « Je n'ai pas vraiment eu le temps de te demander comment s'est passée ta journée avec tout ça. C'était bien? » Madame Ross, afficha un tendre sourire à son mari, même si c’était une question « routinière » c’était toujours agréable de sentir qu’on se souciait de soi. Elle approuva d’un signe de tête et répondit; «Oui c’était bien… Une bonne journée, comme à l’habitude, mais c’était bien.» Elle repensa à sa journée et eut un sourire amusé pendant quelque secondes puis poursuivit; «J’ai même empêchée un remake de la deuxième guerre mondiale.» Elle lâcha un petit gloussement signe qu’elle se retenait de toute ses forces pour ne pas éclater de rire et reprit d’un ton plus sérieux; «C’est encore Miller & Carlson qui faisaient une scène, durant la pose du dîné.» Un roulement des yeux de la part, de la jeune femme démontra son amusement mais également son exaspération face à la situation. Puis elle lui retourna la question; «Et toi alors? Ta journée c’est bien passée?» Ses yeux bleus, étaient toujours sur lui, leurs journées à l’hôpital était exigeantes étant physiquement que mentalement, donc c’était essentiel pour elle de demander comment il allait. Elle reprit une petite gorgée de son verre, tout en l’écoutant attentivement. Puis elle regarda légèrement à côté d’elle et déposa sa coupe sur la table sans occupants.
Puis d’une main agile elle entrelaça les doigts de sa main délicate avec ceux de son mari, Elizabeth était une femme extrêmement tactile donc. Elle était même très jalouse, et ça Ross le savait. Elle tentait du mieux qu'elle le pouvait de le camoufler mais c'était plus fort qu'elle, elle n'aimait pas trop que les autres femmes tournent autour de lui, Ross avait toujours la facilitée pour parler aux femmes, ce qui en charmaient plus d'unes. Elle devait apprendre à lui faire confiance, jamais elle ne doutait de son infidelité ou son amour, ça jamais! Mais la jalousie est une preuve d'amour non? Du moins sans tomber dans la jalousie excessive évidemment.
Sujet: Re: Wonderful tonight | Elizabeth Mar 20 Sep - 23:19
« Oui c’était bien… Une bonne journée, comme à l’habitude, mais c’était bien. » « Tant mieux. » fit-il simplement avec un sourire attendri, étant très bien placé pour comprendre ce qu'elle voulait dire par une « bonne journée ». Lui-même avait parfois un peu plus de temps pour classer ses dossiers ou pour passer prendre un café en sa compagnie, mais ce jour-là avait été de ceux qui ne lui laissaient aucun moment de répit. Il n'avait pas eu une seule minute à lui et ceux qui blâmaient la rapidité des médecins en auraient eu pour leur réfutation en suivant les enchaînements de patients qu'il avait eu le loisir de faire. « J’ai même empêché un remake de la deuxième guerre mondiale. [...] C’est encore Miller & Carlson qui faisaient une scène, durant la pose du dîner. » Ross poussa un soupir en haussant les épaules, visiblement exaspéré par toutes ces mises en scènes. « On ne peut pas dire qu'ils allègent l'ambiance, ces deux-là! Je suis heureux de voir que tu les as remis à leur place. » avoua-t-il avec un petit sourire avant de faire une légère pression sur sa hanche. Ross avait la chance de ne pas croiser les deux zigotos souvent, mais il devait au moins admettre qu'ils alimentaient les conversations, en bien ou en mal, tout dépend des points de vue.
« Et toi alors? Ta journée s’est bien passée? » « J'ai vu mieux. Parfois, je me demande vraiment où ils vont chercher les gosses qui nous servent d'externes. On croirait certains sortis tout droit de la garderie. » soupira-t-il en repensant à la théorie relativement simple qu'il avait dû apprendre à celui qui, visiblement, ne resterait pas longtemps en médecine. Ross faisait partie des premiers à vouloir leur donner une chance parce qu'il était bien placé pour savoir que certains n'avaient besoin que d'un coup de pouce dans un moment particulièrement difficile pour prouver au monde entier qu'ils avaient les aptitudes requises. Lui-même avait eu besoin d'être guidé et lancé sur le chemin qui était le sien, mais il n'avait toutefois pas pris pour acquis que tout lui était dû; là était toute la différence. Les jeunes qui obtenaient des bourses aujourd'hui - pas tous, encore heureux! - se croyaient davantage intelligents, pensaient réussir sans même lever le petit doigt simplement parce qu'ils avaient été choisis alors qu'ils ne se rendaient pas compte que tout pouvait dégringoler à la vitesse d'une avalanche dès lors qu'ils diminuaient la cadence. Ce n'était pas nécessairement grave de ne pas toujours être au meilleur de ses capacités lorsqu'on suivait un cours ou lorsqu'on tentait de retenir les procédés cliniques ou les questions à poser aux patients lorsqu'on était étudiant, mais lorsqu'on devenait un véritable médecin, sans personne pour nous dicter quoi faire, quoi dire et comment agir, ce n'était plus le temps de commencer à s'y intéresser. « J'aimerais que ces jeunes aiment la médecine autant que nous. » avoua-t-il en un souffle rauque, presque nostalgique de ses propres années universitaires. Il n'y retournerait pour rien au monde, mais les temps changeaient et il n'était pas certain que ce soit pour le mieux. Il avait tout donné pour poursuivre son rêve et il avait dû se battre contre des préjugés, des classes sociales et des gens qui le croyaient inférieurs de par le taudis dans lequel il avait habité avec sa famille; il n'était pas certain que le gamin contre lequel il s'était énervé ce jour-là en aurait fait autant.
Il la laissa faire lorsqu'elle entrelaça ses doigts aux siens et but une nouvelle gorgée de champagne en laissant son regard faire un rapide tour de la salle. « Au fait! C'est vrai que vous avez eu un blessé par balle aux urgences, aujourd'hui? C'est l'étudiante de McKinley qui a crié ça sur tous les toits en arrivant. » Amusé, Ross se détendait tranquillement et avait eu toute la misère du monde à croire les propos de la jeune fille. Après tout, les balles perdues étaient rares à Arrowsic et c'était l'une des raisons pour lesquelles il avait voulu quitter New York. S'éloigner et refaire sa vie. S'éloigner et enfin respirer.