peut-on être heureux et, si oui, à quelle heure ?

RUTHERFORD, COLEEN CHUCK

NOM rutherford. moche comme tout, n'est-ce pas ? sorti de nulle part. j'ai presque honte de le porter et surtout de l'avoir hérité d'un homme pathétique et détestable . ۱ PRÉNOM(S) coleen, j'aime bien mon prénom. il paraît qu'il me va bien et puis c'est toujours mieux que chuck. chuck, c'est mon deuxième prénom. il est un peu bizarre je trouve, sûrement parce qu'il me fait penser à « chucky » vous savez, cette jolie poupée ! ۱ ÂGE vingt ans, tout rond. comme mon frère jumeau, logique hein. ۱ ORIGINE un peu anglaise et américaine. je viens de londres, mes parents étant des londoniens et des britanniques jusqu'au bout des ongles. mais j'ai passé une petite partie de mon enfance ici, à Arrowsic, aux côtés de mes grands parents. ۱ STATUT CIVIL célibataire, si vous êtes intéressé merci de me contacter au... pardon je m'égare. ۱ OCCUPATION études de kiné, ça me branche bien. ou alors je ferais du droit. sauf que pour l'instant j'enchaîne les petits boulots. ۱ GROUPE filthy youth. ۱ AVATAR frida gustavsson ۱ CREDITS fridalove | tumblr.

« Ça peut plus durer, j'en ai marre d'avoir ces gosses dans les pattes. C'est à cause d'eux que ma femme est morte, ces petits avortons qui ne savent rien faire d'autre que de me pourrir la vie ! » Le gorille - papa si vous préférez - gueule comme ça depuis ce matin, il le fait exprès, comme toujours. Sauf qu'il ne sait pas ce qui l'attend. Les jumeaux Rutherford, ça fait toujours la grasse matinée, et puis être réveillé par un gars à moitié la tête dans le sac hurlant au téléphone, c'est tout sauf agréable. Trois. Deux. Un. « L'eau, ça mouille. » Un grand cri retentit dans toute la maison. Hilare, je cours m'enfermer dans ma chambre, mon frère sur les talons. Ce matin dès qu'il a eu le dos tournée, on a eu le temps d'installer un grand seau d'eau au-dessus de la porte. Et dès qu'il l'a ouvert, ça n'a pas raté. C'était une vengeance. La punition ? Rien à faire. Je m'étais bien amusée. Que ça lui serve de leçon. Je tapais dans la main de mon frère, un grand sourire sur les lèvres. Décidément, c'était la seule personne sur qui je pouvais compter en ce bas-monde. Père étant parfois trop bourré ou alors trop en colère contre nous pour être parfaitement honnête. Il n'avait jamais osé levé la main sur nous mais lui préférait les mots. Sauf que même si il était adulte, nous nous étions deux enfants beaucoup plus matures que les autres par rapport à leurs âges, deux frère et sœurs, deux jumeaux. Un tout.

[...]

Je me tournais et me retournais dans mes draps, fixant parfois mon regard sur le plafond quelques secondes en essayant vainement de chercher le sommeil. Tentant de fermer les yeux, mais les cris qui me parvenaient du couloir, m'en empêchait sans cesse. Swann avait encore voulu jouer le feu, et faire tourner en bourrique notre géniteur, et qui le cherchait le trouvait. Je me demandais ce qu'il venait d'inventer, encore. J'entends leurs voix. Les deux voix que je connaissait si bien. L'une que j'affectionnais particulièrement. « VA DANS TA CHAMBRE ! » Vlan. Une porte qui claque. Et j'entends les pas lourds de mon père s'éloigner. Une ombre de sourire sur mon visage et je repousse la couette pour me sortir de mon lit. Doucement, sans faire de bruit pour ne pas déranger « l'Autre », je rejoins sa chambre et me glisse dans ses draps. « Tu es irrécupérable. » Un murmure à peine inaudible, plus pour moi qu'autre chose. Je le serre un peu contre moi et arrive enfin à trouver le sommeil, auprès de ma moitié. L'enfance. Que de plus heureux que ce sentiment d'innocence, de sécurité et d'amour. L'enfance est une période de la vie que personne n'oubliera jamais. L'enfance est ce qu'il y a toujours de plus beau dans la vie des gens.

[...]

Il est vrai que j'ai toujours vécu dans la capitale de l'Angleterre. On se faisait parfois des balades Swann et moi dans les rues de Londres et il m'achetait de la barbe à papa. Même si on n'avait le même âge, il se prenait toujours un peu pour mon grand frère. Sauf que cette époque là fut vite révolue. Très vite, chaque jour de plus en plus, je le voyais devenir quelqu'un de populaire, quelqu'un qu'on appréciait. Il ramenait ces copains à la maison. Il ramenait parfois des filles. Tandis que moi, je restais seule avec un livre à la récréation. Je n'aimais pas aller vers les autre, je jouais parfois au foot avec mon frère et ses potes et je me défendais pas mal mais c'était tout. Les filles refusaient de me parler parce qu'elle jugeait que j'étais bizarre et que j'étais pas une vraie fille car je savais taper dans un ballon. Gamines... Tandis que les garçons me rabaissaient sans cesse disant que je ne pouvais pas comprendre parce que j'étais une fille. Malgré ça, ils étaient bien contents de m'avoir pour goale ou simple joueuse. Parce que j'en marquais des buts. Idiots... Swann ne comprenait pas. Il s'en fichait à vrai dire, mais je veillais sur lui de loin. Lui il avait tout pour plaire, les filles lui couraient après, il avait de bons copains et moi j'avais que mes yeux pour pleurer. Et encore, j'aurais préféré mourir foudroyée que de montrer le moindre petit signe de quelconque faiblesse.

« Coleen, Swann ! Mes chéris... » Je courais dans les bras de grand-mère tandis que Swann se tenait derrière moi, se forçant à sourire et à paraître sage. Grand-père ébouriffa les cheveux de celui-ci tandis que grand-mère angoissait déjà et demandait ce qu'on voulais bien manger. J'adorais mamie et papi, et passer mes vacances à Arrowsic avec eux était toujours un bon moment, toute excuse était bonne pour ne pas rester une seconde de plus en compagnie de notre géniteur. Cette ville était juste superbe et presque tout le monde se connaissait dans les environs. Et par conséquent, tout le monde connaissait mon frère aussi. Chaque jour, je voyais défiler des gens différents. Des filles sérieuses, des poufs...Je crois que Swann était très populaire partout où il allait. A l'adolescence, son charme devenait de plus en plus évident et les filles tombaient à ses pieds comme des mouches. Pour moi, cette période fut assez difficile. J'étais réservée et tout le monde s'en apercevait. Ce fut aussi la période de mon premier petit copain. Premier petit ami pas vraiment fréquentable. Il fréquentait une autre. Première grosse claque. Dans sa face à lui.

[...]

Mes doigts dansaient sur le clavier du grand piano à queue qui trônait dans le salon. C'était une sorte de libération pour moi que de pouvoir sentir sous mes doigts les touches de l'instrument. C'était grand'pa qui m'avait appris à jouer puis après, ce fut vite devenu quelque chose d'indispensable. Je n'étais pas vraiment douée ni dotée d'un quelconque don mais la musique en général me faisait rêver et c'est pourquoi ce fut une réelle découverte pour moi. L'Autre détestait la musique. Sûrement parce qu'elle lui rappelait maman. Mais cela n'excusait pas tout. Ding Dong. « Swann, va ouvrir c'est pour toi. » J'entendis ses pas se diriger vers la porte. N'y faisant pas vraiment attention, je continuais de répéter et de déchiffrer une nouvelle partition. Quelques éclats de voix. Sans importance, jusqu'à que j'entende mon frère hurler mon prénom. Il était sympathique mais qu'est-ce qu'il pouvait être chiant parfois. Mais je ne dis rien, découvrant avec surprise qui se tenait dans l'encadrement de la porte. « Minnie ! » Minelys. Elle se jette dans mes bras et je ressere doucement son étreinte. Dès ma première venue à Arrowsic, elle était là. Je n'avais pas vraiment osé lui parler mais c'est elle qui avait fait le premier pas. On s'était découvert pleins de points communs. Il fallait dire qu'elle n'avait pas vraiment eu beaucoup de chances dans sa vie. Mais c'était sans doute la seule super copine que j'ai eu jusqu'à maintenant. Et j'étais soulagée de l'avoir elle, parce qu'elle était extraordinaire.

[...]

« Beau. » « Hideux, ouais. » Elle me foudroya du regard mais ne dit rien. Ce jeu qu'elle appréciait était vraiment lassant. Le « jeu » consistait à rester assise dans une cachette et en regardant passer des garçons, dire si ils étaient canons ou au contraire horrible. Minnie adorait ce jeu. Souvent quand elle trouvait « la perle rare » elle allait directement lui parler et souvent, elle gagnait un rendez-vous, hop comme ça dans la poche. En moins de deux. Moi il me fallait au moins une semaine voire une vie entière pour pouvoir aller me planter devant un garçon et lui demander son numéro de téléphone. Je n'étais pas vraiment jolie et au contraire elle, elle dégageait ce charme fou auquel vous ne pouviez dire non. Nous étions le jour et la nuit. .Le blanc et le noir. Différentes mais semblables. Un peu comme des sœurs. « Canoooooon en vue ! » Avant même que je n'ai eu le temps de lui donner mon avis, elle était déjà au bras de ce mystérieux inconnu. Franche et sans complexe. Je le regardais en esquissant un faible sourire. Parfois je l'enviais de pouvoir faire ce qu'elle veut sans vraiment réfléchir avant. Sans vraiment savoir dans quoi elle se lançait mais étant toujours satisfaite, elle ne regrettait jamais rien. C'était une battante.

« Swann...» « Cole, ne me retiens pas, ma décision est prise. Je pars. » Une larme roula sur ma joue, donnant le feu vert à ses amies. Je sanglotais doucement. Ma moitié avait décidé de partir à Arrowsic. Définitivement. Me laissant seule ici. « Pourquoi tu me laisses là ? » Il reposa ses affaires et soupira. Il prit mon visage entre ses mains et je levais mes iris bleutés vers les siens. « Viens avec moi. » Je me détachais doucement et secouais la tête de gauche à droite. « J'peux pas. » Rien ne me retenait vraiment ici, mais je savais qu'ici ou là-bas ma vie ne serait pas forcément meilleure. Lui il avait un don pour pouvoir être à l'aise partout où il allait mais moi je n'avais pas cette force là. Je le regardais faire sa valise, fourrant ses habits dans des valises et dans des sacs. Je fermais les yeux, essuyait rageusement mes yeux embués de larmes. « Je viendrais sûrement te rendre visite. Passe le bonjour à Minelys de ma part. » Il me sourit, sourire auquel je répondis, et cela me réchauffa un peu le cœur. Je nouais un de mes foulards autour de son cou, caressait son visage, passait une dernière fois mes bras autour de son cou et le serrait contre moi. Je me détachais un peu à contrecœur et disparaissait, ne sachant pas vraiment si j'allais retourner à Arrowsic ou pas. Pire, je ne savais pas vraiment si on se reverrait.

[...]

Cela faisait quelques semaines que Swann était parti. Et je ressentais déjà le besoin d'aller lui rendre visite. Je lui rendais visite tout les week-ends ou presque. C'était dur de vivre sans lui, la maison semblait vide, presque déserte. J'essayais de renouer un peu avec mon père et ça marchait pas mal, lui étant la seule âme à qui je parlais et que je découvrais un peu plus chaque jour, j'avoue qu'au fond il n'était pas méchant. Le téléphone sonna. « COLEEN ! » « J'ARRIIIIIIVE ! » Je vint au petit trot décrocher. « Coleen, j'écoute. » « Coucou, c'est Swann. » « Swann, l'amour de ma vie. » J'entendis son rire. Entendre sa voix me faisait tellement de bien. J'échangeais quelques politesses avec lui et le ton de sa voix ne sous-entendait quelconque mauvaise nouvelle, mais j'aurais sûrement du me douter de quelque chose. « Elle est morte. » Je rigolais doucement, croyant d'abord qu'il blaguait mais le silence qui suivit me fit vite revenir à la réalité. « Minnie...accident...voiture... » Je n'arrivais presque pas à comprendre tout ce qu'il disait mais les quelques bribes que j'arrivais à intercepter me faisait monter les larmes aux yeux. Je posais une main sur le téléphone pour ne pas que mon frère puisse entendre mes sanglots. Ce n'était pas possible. Pas elle. Elle ne le méritait pas, elle n'avait pas le droit de m'abandonner en plein chemin. Elle m'avait promis. Une promesse vieille de quelques années déjà. Pleins de pensées se bousculaient dans ma tête tandis que les larmes continuaient à couler. Mon père, sûrement alerté par mon silence, vint me prendre dans ses bras. Il ne savait pas pourquoi j'étais dans cet état mais il me prit quand même dans ses bras. Je le resserrais contre moi, raccrochais et passa une bonne demie-heure à sangloter dans les bras de mon géniteur.

[...]

Quelques mois c'était écoulés depuis la terrible nouvelle. Avion direction nulle part. Enfin si. Nouveau départ. Nouvelle vie. Nouvel envol. Pour la peine, j'ai même embrassé mon père avant de monter dans l'avion. Après un deuil, c'est toujours dur, je le comprenais maintenant. C'est pourquoi j'essaye de tourner la page. Je n'ai pas vraiment envie de voyager partout dans le monde, juste aller retrouver mon frère à Arrowsic. Rester près de lui et vivre comme je l'ai toujours fait. Essayer de m'ouvrir plus au autre, essayer d'avoir une vie sociale, amoureuse et professionnelle stable. Et même si la nuit je fais des cauchemars, je vais mieux. Je rencontre des gens, je discute, j'ai des gens qui me soutiennent. Notamment mes grand-parents. Puis de toute façon, je vais vivre ma vie. Décision un peu irréfléchie. Obstacles ? Dangers ? Même pas peur.

; d'après le journal et les souvenirs
de Coleen Chuck Rutherford.

PSEUDO OU PRÉNOM Sothida ۱ ÂGE je suis plus jeune que mon perso ۱ COMMENT AS-TU OUVERT LA PORTE DE THUB ? jésus m'a chuchoté son adresse à l'oreille et puis après j'ai tiré la chevillette et la bobinette céda. ۱ TU LA TROUVES COMMENT LA DÉCORATION CHEZ NOUS ? moche horrible hideuse caca, j'ai des gouts de merde je sais. c'est sûrement pour ça que je me suis inscrite. ۱ PARLE MAINTENANT OU TAIS-TOI À JAMAIS Pourquoi Mickey Mousse ? Parce que Mario brosse. ( d'accord je sors ) ۱