bijour bijour, je m'appelle jxde, j'ai quinze balais, et j'ai découvert thub via bazzart.
ce que je pense du forum, ben il est superbe (c'est pour ça que je suis là, héhé ), bravo aux admins et aux membres qui le font vivre depuis un an, chose rarissime de nos jours , so vous pouvez être fiers de vous.
mon personnage est un scénario de coleen rutherford et... voilà. sinon, d'habitude, j'aime (un peu trop) les smileys, là j'me contiens, je devrai pouvoir me connecter 3 fois par semaine environ, et comme j'ai pas beaucoup d’inspiration, j'vais m'arrêter lo, en espérant me faire une petite place parmi vous.

CHAPTER TWO ✿ PART ONE.
la sonnerie de notre petite maison à arrowsic sonna. c'est lloyd qui alla ouvrir, mais visiblement, le visiteur ne lui était pas destiné, puisqu'il héla mon prénom d'une voix froide. depuis qu'ezra, le benjamin de la famille, était arrivé, les relations que j'entretenais avec lloyd s'étaient franchement dégradées. en réalité, je m'étais beaucoup rapprochée de mon petit frère, certainement parce que je ressentais le besoin de le protéger, certainement parce que malgré sa grande gueule, je savais qu'il souffrait du vide constant que causait l'absence de sa jumelle, morte dès la naissance. je pense que j'essayais de combler ce manque qu'il pouvait ressentir, ça marchait, au moins en surface, parce que malgré nos quatre ans d'écart, nous étions toujours ensemble. mais tout ça, au détriment de lloyd. je le délaissais sans doute sans m'en rendre compte, et c'est ce point là, je crois, qu'il vivait mal. « minelys, c'est pour toi. » ─ « j'arrive. » je descendis lentement les escaliers, et je vis, sur le perron, un homme, d'environ quinze ans de plus que moi, très beau, très classe, qui afficha un sourire ultrabright à ma vue. je m'approchai de lui, il me serra la main, et me toisa de haut en bas. lloyd le dévisagea gravement, puis l'inconnu prit la parole en attrapant une mèche de mes cheveux. ouais, normal. « en effet, vous êtes superbe. vous êtes bien mademoiselle lindley? » ─ « ouais c'est elle, qu'est-ce que vous lui voulez? » ─ « c'est bon lloyd, je suis assez grande pour me débrouiller, tu peux nous laisser? » cette fois-ci, c'est moi qu'il dévisagea avant de sortir de la maison en poussant l'homme de l'épaule. je lui priai de l'excuser et lui proposai d'entrer. imprudent, peut-être. mon père ne remarqua même pas qu'un inconnu était entré, mais soit, nous nous installâmes dans la salle à manger, et l'homme, qui continuait de me jauger me mit mal à l'aise. baisse les yeux s'il te plait. « oh pardonnez-moi, quelle impolitesse, je ne me suis toujours pas présenté. je suis mr. rosenbach, et je fais parti d'une grande agence de recrutement de mannequins. un de mes collègues vous a remarquée et m'a donc envoyé quelques clichés de vous, pris à votre insu, j'en suis désolé, cela est-il que vous avez un grand potentiel et que, si vous êtes pour, nous pourrions faire quelques séances d'essais afin de voir si vous vous sentez à l'aise dans le monde du mannequinat en vue d'un contrat. » j'eus comme un bug, et mon regard vint s'égarer sur le visage de ce monsieur, cherchant à déceler le vrai du faux. voyant mon scepticisme, rosenbach me tendit sa carte de visite. « euh, bah, je sais pas trop quoi dire... » en même temps, vu le truc qu'il venait de me pondre, j'avais de quoi être un peu prise au dépourvu. en gros, j'avais été traquée, épiée pendant des jours sans m'en rendre compte. heureusement que lloyd s'était cassé, parce que sinon, rosenbach aurait eu des problèmes. « écoutez, je vous propose quelque chose; si ça vous va, lundi, je passe vous chercher et on fait une séance photo, on en reparle, et je vous laisse un mois pour vous décider. ça marche? » c'était une échappatoire qu'on me proposait là. j'avais une chance de quitter "ce monde" dans lequel je vivais pour quelques temps au moins, prendre l'air, découvrir de nouvelles choses, casser la routine de ma vie à arrowsic. mais en même temps, quitter mes frères, les rutherford... c'était quelque chose de plus difficile à envisager. je pris une grande inspiration, pesant le pour et le contre. allez minnie, réfléchis pas, dis ce que tu penses comme tu sais si bien le faire. « c'est d'accord. je vous attendrai lundi. » une poignée de main et monsieur prenait la poudre d'escampette. je ne réalisai pas encore vraiment la chose, ainsi, je restai là comme une idiote sur le pas de porte, à regarder la BMW de rosenbach s'éloigner. c'est la voix rauque de mon père qui m'arracha de mes pensées. « minelys, viens par ici. c'était qui? qu'est-ce qu'il voulait? » je refermai la porte et rejoignis mon père dans le salon, qui, pour s'entretenir avec moi, avait au moins fait l'effort de se redresser. j'hésitais à lui dire la vérité, parce que j'ignorais totalement quelle serait sa réaction. c'était pile ou face. "fais c'que tu veux de ta vie" ou "t'iras voir personne lundi ma fille, mannequin, tu crois que c'est un métier ça?" « c'était un gars qui recrute des mannequins. je le revois lundi et on verra ce qu'il en est ensuite. » il y eut d'abord un long silence qui s'installa entre nous. mon père posa sa bière au sol, m'étudia un long moment puis pointa son doigt vers moi. ça passe ou ça casse. « t'as intérêt à réussir. parce que ta beauté, c'est tout ce que t'as. » merci daddy, ça fait toujours plaisir.

CHAPTER TWO ✿ PART TWO.
« nan mais c'est mort, bonnie. tu t'en vas pas. » ezra me fixait, sa cigarette a la main, l'air convaincu. non, il n'avait pas dit ça sous forme de "demande". plutôt d'un ton ferme, sur. comme si c'était lui qui décidait et qu'il ne me laissait pas le choix. « tu comprends pas, clyde. ça peut peut-être nous sortir de là, tu comprends? on me tend une main, là, une main pour me sortir d'ici. je peux pas la refuser. » il fit la moue, cette dernière accompagnée d'une désinvolture déconcertante. comme s'il s'en foutait, finalement, tant il était persuadé que je ne pouvais pas quitter arrowsic. « et nous, alors? peut-être que toi, tu sortiras d'ici, mais lloyd et moi, déjà qu'on s'entend pas très bien tous les deux, on est censés rester ici à crever comme des rats avec les deux autres là, l'un qui prend dix kilos en une semaine et l'autre qui fait des comas éthyliques tous les jours? non merci, sans toi, ça va pas être possible. » je laissai un soupire s'échapper. sincèrement, j'aimais ezra plus que tout au monde, mais il ne comprenait vraiment rien. « c'est pas comme si j'allais partir à tout jamais je sais très bien que mannequin c'est pas un métier que je ferai toute ma vie. en attendant, il y a de l'argent à la clé, et cet argent, je compte pas l'utiliser juste à MES fins personnelles. je compte essayer de TOUS vous sortir de là. » il écrasa sa cigarette dans un cendrier, se leva et me serra dans ses bras, signe qu'il se rendait. « c'est sans appel? » je l'enlaçai à mon tour. « oui... mais t'inquiète! c'est bonnie & clyde pour la vie! » je laissai alors mon petit frère tranquille et me dirigeai vers ma chambre, quand lloyd croisa ma route. étrangement, nous nous arrêtâmes tous les deux en chemin, sans bruit, deux mètres nous séparant l'un de l'autre. et tout se passa très vite, lloyd m'attrapa par le poignet, me plaqua contre un mur et me serra contre lui comme jamais il ne l'avait fait. j'eus d'abord peur, genre "bordel mais qu'est-ce qu'il fout?!", puis son étreinte se fit plus douce et machinalement je fus rassurée. « j'ai peur pour toi, minelys. » au fond, ça me faisait du bien de retrouver mon ainé. ça faisait longtemps que je ne l'avais plus eu aussi proche de moi, comme ça. « tu me connais lloyd, ça ira. je t'écrirai souvent. et je passerai vous voir dès que j'en aurai l'occasion. alors ne t'en fais pas. » ─ « justement je te connais et je sais que t'es capable du meilleur comme du pire. alors je suis pas serein à l'idée que tu t'en ailles seule. » ─ « écoute lloyd, je sais que je suis ta petite sœur, que je réfléchis pas toujours et tout, mais je suis grande, maintenant. fais-moi confiance, et ne t'inquiète pas. à mon avis, je serai un minimum encadrée. » il ne répondit pas pendant de longues secondes, puis il lâcha un; « ... je t'aime tellement minelys. je supporterai pas qu'il t'arrive quelque chose. » évidemment, pour moi, son "je t'aime" n'avait qu'une consonance fraternelle. quand bien même à ses yeux c'était beaucoup plus que ça, mais ce détail, je l'ignorais. « je t'aime aussi lloyd. je te l'ai peut-être pas assez dit, mais tu as été un grand frère parfait. sans toi, je serais pas ce que je suis aujourd'hui. » je le poussai doucement pour qu'il me lâche, lui expliquant que je devais à présent annoncer la nouvelle à ma meilleure amie, il se résigna et je quittai la maison, sentant dans mon dos son regard pesant.

CHAPTER THREE ✿ PART ONE.
« minelys, fais pas gaffe à elles, elles disent ça parce que tu es plus belle qu'elles, mais... eh, ça va? » je secouai la tête lentement. deux ans que je travaillais dans l'industrie de la mode. deux années merveilleuses, deux années de découvertes, deux années où le sentiment de liberté et de bien être m'avaient traversés de toute part. jusqu'à aujourd'hui. depuis deux mois la pression était devenue insoutenable. depuis l'arrivée d'un groupe de nouvelles recrues, l'ambiance n'était plus la même. je subissais quotidiennement leurs attaques, j'étais traitée de pute partout où je passais, elles trafiquaient mes déjeuners qui me faisaient vomir, et le stress opérant sur moi, je perdais l'appétit ou je ME faisais vomir toute seule dès que j'avalais un truc aussi infime soit-il. je n'étais plus que l'ombre de moi même. je n'étais plus cette petite boule d'énergie qui redonnait le sourire à quiconque croisait sa route, j'étais devenue une petite chose perdue qui trottait sur la planète à écumer les podiums, comme un robot, comme un objet. mes frères, les rutherford, arrowsic tout entier me manquait. pourtant je ne pleurais jamais en public et je ne me plaignais jamais. je faisais tout pour paraître heureuse. je devais l'être si je voulais réussir. et je me rappelais les mots de mon père "ta beauté, c'est tout ce que t'as". il n'avait peut-être pas tort. « minelys, tu es toute pâle, tu es sure que tu veux défiler? je passerais à ta place pour le final si besoin... » je secouai une nouvelle fois la tête et je me redressai. s'inquiétait-elle réellement pour moi où voulait-elle simplement ma place pour le final? nous étions amies depuis le début, toutefois, paranoïa quand tu nous tiens... je tombai nez à nez avec mon reflet dans un miroir et à cet instant, un mélange de sensations se mélangèrent. j'avais le teint livide, j'étais d'une maigreur à me tirer une balle, mais je me trouvais belle. « si, si, tout va bien, je vais défiler comme d'habitude, ça ira. tu m'excuses? je reviens. » j'embrassai mon amie sur la joue et la quittai, direction les toilettes, où je me vidai les tripes, où je me vidai de ma douleur, du manque, de tout. quand je revins en backstage, mon amie me tendit mon téléphone portable. « ton frère a appelé, je crois... lloyd il me semble. » lloyd? qu'est-ce qu'il voulait...? je le rappelai dans un endroit plus calme et sa voix me fit un bien fou. un bonheur éphémère qui ne tarda pas à s’effondrer. « minnie, tu vas garder ton calme et m'écouter. je t'appelle sans doute pas au bon moment, mais je peux pas faire autrement. ezra est mort. ezra a eu un accident de voiture. » je ne répondis même pas. je raccrochai, simplement. lloyd tenta de me recontacter, mon amie me le fit remarquer, je simulai la sourde d'oreille, et esquissai un sourire. je devais être belle pour défiler. « dis moi, dans combien de temps on entre en scène? » une assistante répondit à ma question sans même s'en rendre compte; EN PLACE LES FILLES, CA VA COMMENCER!

CHAPTER THREE ✿ PART TWO.
j'avais été choisie en plus de deux autres filles pour faire le final. je devais assurer. les spots étaient braqués sur nous trois, les assistantes nous briefèrent un dernier instant, et ce fut à nous. minnie, tu dois le faire. je m'avançai d'un pas déterminé, le regard fixe vers l'horizon. tout allait bien. garde ton calme. et là, bam. dans la foule, j'eus comme l'impression de voir ezra. je trébuchai discrètement. reprends toi bordel! les paroles de lloyd me revinrent en tête. ezra est mort. et là, l'horreur. j'eus un vertige et ma marche se fit titubante, mes paupières se firent lourdes, je m'effondrai, et là, le noir complet, le néant. quand je rouvris les yeux, j'étais à l’hôtel. mon amie-mannequin était assise près du lit et esquissa un sourire en me voyant réveillée. soudain la porte s'ouvrit et quelqu'un jeta un magazine dans la pièce en ricanant. « ... qu'est-ce... que c'est? » mon interlocutrice sembla hésiter un instant et caressa mes cheveux. « je sais pas si c'est une bonne idée que tu voies ça. » comme j'insistai, elle me passa la revue et la première page m'agressa dors-et déjà la rétine. « MINELYS LINDLEY, LE CARNAGE DE LA FASHION WEEK » puis en sous titre « ATTEINTE D'ANOREXIE, ELLE S'EVANOUIT EN PLEIN DEFILE. » ah ouais... comme ça, j'étais anorexique... comment avais-je fais pour ne pas le remarquer? franchement, quand je voyais les photos, ça me semblait évident. une évidence que j'avais nié pendant tout ce temps, une évidence qui venait de chambouler ma vie. j'étais fichée, à présent. le mannequinat, c'était fini pour moi. j'étais renvoyée, rayée, jetée à la poubelle. qu'allais-je faire de ma vie, maintenant? ta beauté, c'est tout ce que t'as. devant ma mine déconfite, mon amie tenta de me consoler. a sa façon, évidemment. « t'en fais pas minelys... ça ira... ils prennent à leur charge ton billet de retour. » j'eus envie de l'insulter. j'eus envie de lui foutre une gifle, de la foutre dehors, de lui hurler dessus qu'elle ne comprenait rien. mais tout ce qui sortit fut des larmes, des larmes douloureuses. « mon petit frère, mon clyde, il est mort... faut que je rentre vite... mon frère est mort... comment je vais faire... » une semaine plus tard, c'était réglé, l'organisation de mon retour à arrowsic était planifié bouclé, et je quittai définitivement le monde de la haute couture non sans déception. mais il le fallait. il fallait que je me remette sur les rails de la vie, la vraie.