nom : Davenport. Ҩ prénom : Ethan Teddy. Ҩ âge : 24 ans. Ҩ origines Américaines (Arrowsic). Ҩ statut civil : Célibataire. Ҩ occupation : Garde forestier. Ҩ avatar : Paul Wesley. Ҩ crédits : paulwesleyrocks.tumblr.

Il fait beau, le soleil distribue un peu de chaleur et de lumière en ce matin frais de novembre. Les arbres arborent de magnifiques feuilles rouges ou oranges, qui bientôt joncheront le sol et le recouvriront d'une petite couche qui croustillera sous nos pieds. Mains dans les poches, je marche sans bruit, guettant les alentours, veillant sur ma forêt. Les petits animaux qui la peuplent ont l'habitude de me voir, tous les matins, ils s'écartent de mon chemin, trop apeurés pour s'approcher un minimum de moi. À leur place, j'agirai de la même manière, quand on voit les cruautés que l'homme est capable de faire. Levant les yeux pour observer le ciel à travers les feuillages, j'aperçois un petit écureuil, les yeux écarquillés et pétillants. "Bonjour toi." Au son de ma voix, il grimpe sur une branche un peu plus haut. "N'aies pas peur, je ne te ferai aucun mal tu sais." Sa petite tête se penche sur le côté, et je ne peux m'empêcher de sourire. Il reste immobile un instant, puis disparait finalement à travers les feuilles. Mon sourire se transforme en une petite moue, et je reprends finalement ma marche. Je saute par dessus le petit ruisseau qui traverse la forêt, et enfin j'aperçois mon petit chez moi. Un chalet, mignon et chaleureux. Petit certes, mais il comporte tout ce dont j'ai besoin. Une petite cuisine équipée, un salon avec une petite stéréo et une télévision, une salle de bain avec douche, et ma chambre comportant un lit double et une petite armoire. La plupart de mes meubles sont en bois, et ont été fait par mes soins. Je n'ai jamais été très doué à l'école, à part pour les travaux pratiques. Ce n'est pas pour rien qu'aujourd'hui j'ai cette vie là. Une vie en pleine nature, dans ce petit recoin de paradis. Ce n'est pas toujours rose, car parfois je croise des braconniers et je dois utiliser la manière forte pour qu'ils aillent voir ailleurs, mais la plupart du temps, ma forêt est paisible. Les oiseaux chantent, le vent fait danser les feuilles, et moi je suis là, seul mais heureux de cette vie qui est la mienne. Pourtant, si aujourd'hui la solitude est une de mes fidèles amies, cela n'a pas toujours été le cas.

14 septembre 1992
Maman était grosse comme une baleine à l'époque. Elle n'était jamais de bonne humeur, même si papa tentait de lui rendre la vie plus facile. Elle arrêtait pas de crier, de claquer les portes, d'aller s'enfermer dans la salle de bain. Et à chaque fois que je faisais un tout petit pas de travers, j'en prenais pour mon grade. Pourtant, papa m'avait averti. Il valait mieux pour ma survie que je sois sage comme une image, ou bien que je reste enfermé dans ma chambre sans ne plus en bouger. Alors la plupart du temps, c'est ce que je faisais. J'étais d'ailleurs dans ma chambre quand c'est arrivé. Maman a crié, sauf qu'au départ je n'y avais pas fait attention. Elle criait tellement souvent qu'au fond, une fois de plus ou de moins, cela m'était strictement égal. Sauf que, d'ordinaire, papa restait calme et serein. Mais cette fois-ci, il était le plus paniqué des deux. Il parlait fort et vite, je l'entendais courir dans tous les sens. "Ethan, vite, maman a perdu les eaux !" Perplexe, je lâchai mon oiseau en papier, fronçant les sourcils. Maman a perdu les eaux, qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Tout de même inquiet par la voix tremblante de papa, je descendis les escaliers à toute vitesse, apercevant ainsi une flaque d'eau en plein milieu du salon. Mon premier réflexe fut de lever la tête, m'attendant ainsi à découvrir une fuite d'eau provenant de la salle de bain, mais non. Mon regard se posa ensuite sur maman, qui enfilait une veste à toute vitesse. "Tu as perdu quoi ? C'est quoi cette flaque ?" Je la questionnai du regard. "Elle arrive, habille toi mon coeur !" Maman était sur le point d'accoucher. Il suffisait de me le dire, au lieu de tourner autour du pot. Ni une, ni deux, j'attrapai une veste, des chaussures et mon ancien doudou, courant ensuite jusqu'à la voiture. Je comptais offrir le petit ourson qui m'avait accompagné depuis ma naissance à ma petite soeur, en espérant qu'elle l'apprécie autant que j'avais pu l'apprécier.

J'étais assis là, dans cette salle d'attente, une infirmière à mes côtés pour me surveiller. Je tenais mon doudou, impatient de pouvoir le remettre à ma petite soeur. J'étais prêt à faire un frère parfait. À protéger cette petite princesse, à lui préparer ses petits déjeuners, à l'accepter dans mon lit quand elle ferait des cauchemars, à prendre sa défense devant les parents même si je devrais prendre pour elle, mais surtout à l'aimer le plus fort possible. L'infirmière me regardait sans rien dire. Je levai innocemment les yeux vers elle, car j'avais compris qu'elle aurait préféré assister à l'accouchement plutôt que de me garder. Je restais donc également silencieux, bien trop intimidé pour ouvrir la bouche. Les minutes passèrent, les heures même, à vrai dire, je ne me rendais plus vraiment compte du temps qui défilait. J'avais même fini par m'endormir sur ma chaise, mon doudou serré contre moi. C'est la voix de mon père qui me réveilla. "Ethan, tu veux venir voir Loneleï ?" J'hochai la tête, encore à moitié endormi. Mon père me prit par la main, et m'entraina dans la chambre de ma mère. Elle tenait dans ses bras comme une toute petite poupée. Papa me déposa sur le rebord du lit. C'est alors que je l'aperçus, pour la première fois. Elle semblait dormir. Mais elle était tellement belle, dans son petit pyjama rose, beaucoup trop grand pour elle. Doucement, par peur de la réveiller, je posai mon ourson à ses côtés, en murmurant tout bas. "C'est pour toi, ma petite fleur." D'une main légère et tendre, je caressais du bout des doigts la joue si lisse de cette petite merveille. "Maman, je peux lui faire un bisou ?" Doucement, ma mère hocha la tête. J'approchai lentement mes lèvres de son front, l'embrassant avec délicatesse avant de me reculer tout aussi lentement. C'est ainsi que ce petit bout de fille était venue ensoleiller ma vie.