Je m’étais réveillée seule ce matin. Jamie était avec son père, moi j’étais seule, une nouvelle fois dans mon appartement que j’appréciais beaucoup même si je détestais y rester sans personne à mes côtés. Je savais que ma petite fille était avec son père et ça ne m’inquiètais pas. Ce qui m’énervait un peu c’est qu’elle était aussi avec la copine de Leandro. J’étais jalouse, je devais l’avouer mais je ne devais pas en parler à la personne concerné. De toute façon, les seuls mots que nous échangions ces derniers temps, c’était pour parler de notre fille. Il m’en voulait et il avait totalement raison de m’en vouloir. Mais ça me faisait tellement mais tellement mal. J’avais l’impression que mon cœur allait exploser en millier de morceaux mais je devais garder cette profonde souffrance pour moi seule. Je lui avais avouer mon mensonge, je ne pouvais plus rien faire. Je m’étais excuser à maintes reprises, il n’avait pas voulu m’entendre. Je ne pouvais rien faire de plus et c’était bien ça qui était le plus malheureux. Le fait de ne plus avoir la capacité de faire quoi que ce soit. Et pourtant chaque fois que j’allais porter ou chercher la petite chez Leandro je voyais cette nouvelle fille qui faisait partie de la vie de Leandro. Elle était si parfaite, si gentille, si belle et moi je n’étais qu’une pauvre menteuse qui connaissais Leandro par cœur, qui était son ancienne meilleure amie, la mère de sa fille et celle qu’il avait autrefois aimer. Quelque part au fond de moi, j’espérait que ses sentiments soient toujours présents à quelque part dans son cœur mais je savais que c’était presque impossible suite à ce que je lui avait fait endurer. Je n’avais pas été super gentille avec lui. Je savais que j’aurais dû lui dire la vérité dès le début mais jamais je n’avais été capable de le faire et ce n’est pas parce que je n’en avais pas eu l’occasion.

N’ayant vraiment rien de mieux à faire, je m’étais mise à faire du ménage tout en attendant mon meilleur ami Eamonn qui ne devait pas tarder à arriver. Il devait passer une certaine partie de l’avant-midi avec moi pour qu’ensuite j’aille chercher la petite chez Leandro et madame je-suis-parfaite. Sa présence m’énervait et pourtant elle était toujours là. Je ne savais pas du tout quelle genre de relation ils entretenaient tous les deux et ça aussi ça m’énervait mais Eamonn était là pour me rassurer, pour me dire que tout allait bien aller et que tout allait finir par se régler un jour ou l’autre. Moi, j’étais assez folle pour le croire, pour penser qu’un jour Leandro me pardonnerait pour me dire enfin qu’il m’aimait et ce même si je lui avais menti à propos de Jamie. Je voulais croire qu’un jour, nous serions une vrai famille, vivant avec notre fille, tous les trois ensemble. Nous serions heureux, Leandro et moi serions amoureux. Je rêvais de ça, je rêvais vraiment qu’un jour ça arrive. L’arrivée d’Eamonn me déstabilisa et me sortit de mes pensées. « Salut petite tornade ! » Il me surnommait toujours ainsi et je n’avais jamais vraiment compris pourquoi. Eamonn aimait être unique, il aimait avoir un surnom à lui seul, un surnom que personne, ni même moi ne comprendrait. Je le salua de la tête et ne dit plus un mot. Il savait que je n’allais pas très bien, comme à chaque fois que je devais aller chercher Jamie chez Leandro. Il savait que c’était impossible d’être heureuse sans avoir Jamie ou Leandro à mes côtés. Eamonn était le seul a avoir la capacité de me faire sourire lorsque aucun de ces deux êtres étaient présents à mes côtés, il l’avait toujours été et Leandro avait même été plusieurs fois jaloux.

Mon meilleur ami et moi avions passés la matinée ensemble et je lui avais dit aurevoir quelques heures avant de devoir aller chercher Jamie chez son père. Il m’avait conseille de me reposer, de penser un peu à moi pour une fois et j’avais accepter de le faire. C’est pourquoi il m’avait laisser du temps pour que je prenne soin de moi. Il jugeait que c’était important de le faire et je ne pouvais pas refuser. Ma première idée avait été de me diriger vers la plage. C’était pratiquemment le seul endroit qui m’aidait à me reposer totalement. J’avais donc préparer plusieurs choses qui pourrait m’aider à relaxer et je les avaient tous mis dans un sac. Puis, après avoir pris mes clefs d’auto, je m’étais diriger à l’extérieur et je m’étais rendu à la plage. J’avais évidemment pris une veste, il faisait plus froid ces derniers temps mais même s’il y avait une petite brise, il faisait soleil et c’est pourquoi j’avais pris la peine de prendre mes lunettes soleil ainsi que des magazines pour pouvoir lire un peu, me calmer avant la tempête si on peut dire. Je n’avais pas l’habitude d’être jalouse mais par rapport à Leandro je l’étais et je ne comprenais pas pourquoi. Peut-être parce que pour moi il était et allait toujours être l’homme de ma vie. Ou peut-être que je n’étais pas prête à laisser quelqu’un de plus belle et gentille que moi prendre ma place dans sa vie. La plage, je m’y sentais tellement bien, j’étais enfin calme, les deux pieds dans le sables marchant le long de la mer.

« Bou ! Bou ! Bou ! Bou ! » Je me réveillais en sursaut sans comprendre ce qu’il se passait, ni même où j’étais. Après avoir ouvert les yeux, je vis Tennessee endormie à mes côtés, dans mon lit. Je jetais un œil à l’autre bout de ma chambre et je ne vis pas le petit lit que j’avais installé pour ma petite Jamie. A vrai dire, j’aurais pu le lui installé dans une chambre pour elle toute seule, mais ma sœur et moi hébergeons Tessa, une de ses amies, et je compte bien utiliser cette chambre pour Jamie lorsqu’elle retournera chez elle. Bref, en ne voyant pas le lit de ma fille dans ma chambre, je commençais à paniquer et je retirais rapidement la couverture sur moi en l’envoyant valsé à l’autre bout de la pièce, ce qui réveilla Tennessee. « Graziella l’a pris hier, panique pas. » Ah oui, c’est vrai. Je la regardais avec un petit sourire désolé. J’avais complètement oublié que parfois, Graziella voulait garder la petite dans sa chambre et que c’était ce qu’elle avait fait hier soir. Je soufflais, rassuré, et me reposa tranquillement sur le lit. « J’ai froid. » Je rigolais, même si ce n’était pas spécialement drôle. Je pris ma petite amie dans mes bras pour la réchauffer, n’ayant pas du tout envie d’aller la couverture. Je l’entendis soupirer d’aise, ce qui me fit sourire. « Bou ! Bou ! Bou ! Bou ! » La porte de la chambre s’ouvrit et ma petite tornade de fille déboula dans la chambre et je fus pris d’un fou rire. Ma petite chérie était déguisée en sorcière et elle avait l’air très fière de son déguisement. Elle grimpa sur le lit avec difficulté et avec l’aide de Tennessee, tandis que Graziella se postait dans l’encadrement de la porte. « Elle vous a réveillés ? Je suis désolée, j’ai essayé de la retenir, mais elle est trop excitée par son déguisement. Bon, je vous laisse. » Elle nous lança un grand sourire avant de nous mimer un petit bisou et de sortir de la chambre, en fermant la porte derrière elle. « Bou ! Bou ! Bou ! Bou ! » La petite bougeait dans tous les sens, sûrement pour essayer de nous effrayer avec son déguisement et son maquillage que lui avais fait sa tante. « Yandlo ! » Ma fille cria mon prénom avant de se jeter sur moi pour me faire un bisou, que je lui rendis sur le front, comme j’en avais l’habitude. Jamie m’appelle souvent par mon prénom et même si je lui rappelais qu’elle devait m’appeler « Papa », elle avait du mal et finalement, ça ne me pose pas tellement de problèmes. La pauvre petite a dû être perturbée par tous les changements entre sa mère et moi. Et puis, je dois avouer que ça me fait quand même rire quand elle essaye de dire mon prénom, puisqu’elle n’y arrive pas et étant donné mon accent venu tout droit du Mexique, je n’arrive pas à lui montrer comment le dire.

Après le déjeuner, j’ai enfin réussi à retirer ce déguisement de sorcière sur le dos de Jamie. Elle ne voulait pas le lâcher et c’était difficile de lui expliquer que ce n’était pas aujourd’hui qu’elle devait se déguiser pour aller chercher des bonbons, mais demain, avec sa mère. D’ailleurs, ça me rappelle que je dois ramener la petite chez Jenna en fin d’après-midi, voire début de soirée. « Alors, Jaminita, qu’est-ce que tu veux faire cet après-midi ? » Nous étions installés sur le canapé, elle sur mes genoux. Nous étions seuls puisque Tennessee était parti travailler et ma petite Hermanita était sûrement en cours ou avec des amies. Enfin, tant qu’elle n’est pas avec Alex, tout va bien. « Jaminita ! Jaminita ! Jaminita ! » Je rigolais légèrement devant son air enjoué. Elle avait toujours adoré quand je l’appelais et c’était devenu une habitude, maintenant. Bref, elle ne m’avait quand même pas répondu. Je m’y attendais, mais je n’avais aucune idée de ce que je pourrais lui faire faire cet après-midi. « Oui, Jaminita. Alors… On va voir Mamie et Papi ? » La petite gigote dans tous les sens jusqu’à réussir à descendre, elle attrape son déguisement et me le montre. « Nanoween ! » Je prends son déguisement et le redépose sur le canapé. « C’est demain. D’accord, pas Mamie et Papi. Tu veux aller à la plage ? » Et là, un grand sourire fend le visage de ma petite chérie. Je savais que le coup de la plage allait fonctionner, elle adore la plage. Je la prends dans mes bras et c’est assez rapidement que je lui mets un gilet assez épais et que je mets quelques jouets de plage dans un sac et c’est parti pour la plage. Il fait encore trop froid pour que Jamie se baigne alors elle se contentera de jouer dans le sable.

Arrivés à la plage, Jamie tout excitée se rue sur le sable avec une pelle et quand j’arrive près d’elle, je lui donne le reste de ses jouets. Je reste assis près d’elle à la regarder jouer et s’émerveiller dès qu’elle voit un coquillage, qu’il soit beau ou non. De temps en temps, elle lève la tête pour regarder les gens passer ou pour me faire des grimaces. Elle veut aussi que je joue avec elle, alors je le fais. Pourquoi pas ? Soudain, elle lève la tête et après quelques secondes se lève et part en courant du mieux qu’elle le peut dans le sable avec ses petites jambes. « Jamie ! » Très rapidement et facilement, je la rattrape et l’empêche d’aller plus loin. Mais qu’est-ce qui lui as pris ? Je m’apprêtais à la sermonner mais elle se met à bouger dans les sens. « Maman ! » Je regarde dans la même direction qu’elle et effectivement, je voyais Jenna marcher sur le sable, le regard à l’opposé de nous. Elle n’est pas si loin alors je laisse Jamie la rejoindre, la suivant de près, on ne sait jamais. La petite appelle sa mère lorsqu’elle s’approche d’elle et Jenna la voit enfin. Et elle me voit aussi. Je ne sais même plus quoi dire, ni quoi faire. Je m’étais préparé à la voir ce soir et pas maintenant, je suis comme perturbé. « Jenna… Je… Tu vas bien ? » Je suis assez gêné et je me sens comme un adolescent ridicule. Je suis pathétique. « Jamie est impatiente d’aller chercher des bonbons demain. » Vu que je ne savais pas quoi lui dire, autant parler de Jamie puisque c’est notre seul sujet de conversation depuis toutes ces histoires qui nous ont secoués.