Sujet: REED&VALENTYNE ▶ oups, sorry for the pan. Dim 11 Sep - 0:23
→ tumblr ; armchair cynics ▶ bang
« Strange cook... »
Valentyne était en train d'écrire les derniers mots de sa copie quand la sonnerie retentit. Juste à temps, pensa-t-elle alors. Les élèves commencèrent à ranger bruyamment leurs affaires pour se lever, pour ensuite poser leurs copies sur le bureau du professeur de français. L'adolescente fit la même chose mais, d'une manière plus lente. Elle avait le temps, se disait-elle. Elle se leva alors doucement, attendant par la même occasion que sa classe quitte entièrement la salle pour sortir tranquillement, et posa sa copie sur le bureau du professeur comme l'avait fait ses camarades quelques minutes auparavant. « ▬ Au revoir, monsieur. » Dit-elle avec un large sourire, en commençant à se diriger vers la sortie de la classe. « ▬ Valentyne ? » Dit alors le professeur de français tout en se levant de sa chaise. « ▬ Oui monsieur ? » Demanda l'adolescente s'arrêtant au seuil de la porte. « ▬ As-tu commencé ton exposé à propos du roi de France Louis XIV ? » Dit-il en rangeant les copies dans une pochette pour ensuite le ranger dans son sac. « ▬ J'allais justement à la bibliothèque pour le terminer. » Fit-elle en souriant. « ▬ Bien, bien. Bon, nous nous verrons donc demain. Au revoir. » Dit-il, satisfait que comme toujours son élève préférée faisait en temps et en heure ses travaux. « ▬ A demain. » Dit-elle en quittant cette fois-ci la salle de classe. Il n'y avait que quelques minutes qui s'étaient écoulées depuis la sonnerie, pourtant le lycée semblait déjà vide. C'est vrai que c'était la dernière heure de cours mais, la jeune femme fût étonnée par la vitesse qu'avait les élèves à vouloir quitter l'établissement. Elle se dirigea donc vers la bibliothèque du lycée, et comme elle s'y attendait, il n'y avait personne. Elle s'apprêta à se diriger vers le bureau de la bibliothécaire mais, elle semblait être absente. Surement en train de prendre une tasse de café avec le professeur de sport, pensa Valentyne. La Bartholomew était heureuse que la bibliothèque était aussi vide, l'endroit devenait calme et reposant. Tout ce qu'elle appréciait pour travailler. Elle partit à la recherche de livres qui pourraient l'aider dans son exposé, et continua son travail. Et puis après ça le trou noir. Elle se réveilla, la tête sur son exposé. Elle releva la tête, enlevant par la même occasion une de ses feuilles qui était resté collée à son visage. La jeune femme regarda immédiatement sa montre et vit l'heure. Son visage afficha une mine très surprise et elle commença alors à ranger ses affaires précipitamment. Elle prit son sac et courut vers la sortie de la bibliothèque. Par chance la bibliothécaire était plutôt tête en l'aire, et avait laissé la porte ouverte ce qui permit à la jeune Bartholomew de sortir. Seulement elle ne pouvait pas être trop chanceuse. Les portes du lycée McDonell étaient bien-sûr fermées. Elle regarda alors immédiatement dans son sac, et pour continuer dans la malchance, elle avait oublié son portable chez elle. Elle soupira complètement désespérée et en conclut que pour le moment elle devrait resté un petit moment ici. Peut-être que son frère s’inquiéterait pour elle, et viendrait la chercher ici ? Qui sait. Elle commença donc à se balader dans le lycée, parcourant les couloirs sans idée fixe où aller. Quand elle sentit une agréable odeur lui chatouiller les narines. Elle suivit donc instinctivement cette odeur, et se trouva devant la porte des cuisines, elle posa sa main sur la poignet, et étrangement la porte était ouverte. Ne devait-elle donc pas normalement être fermée ? Et puis surement à cause de la fatigue et de la faim, Valentyne ne se posa pas davantage de questions et entra. Elle posa son sac sur une table, et commença à détailler cette pièce que normalement aucuns élèves ne pouvaient voir. Quand soudain, elle sentit une présence derrière elle, qui se rapprochait de plus en plus. Qui pouvait être là à cette heure-ci ? Surement un voyou ! Alors sans réfléchir, l'adolescente prit la première chose qu'elle trouva : Une casserole. « ▬ Ne me touchez pas ! » Cria-t-elle en flanquant un bon coup de casserole sur la tête de l'inconnu. Etant donné l'obscurité, la jeune femme ne put voir son visage mais, sentit que la personne tomba au sol suite à son coup. Elle se précipita vers les interrupteurs, et hop : La lumière fût. Elle voulait voir qui était la personne qu'elle venait d'attaquer mais, quand elle se rapprocha, elle devint immédiatement rouge de honte. C'était le cuisinier. Oups. Valentyne se précipita alors vers l'homme, se mettant au sol près de lui, et lui prit sa tête pour la mettre sur ses genoux. « ▬ Oh non ce n'est pas vrai... » Marmonna-t-elle apeurée. « ▬ Monsieur ! Monsieur ! Je vous en prie ! Réveillez-vous ! Monsieur ! » S'écria-t-elle en tapotant doucement la joue de celui-ci.
Sujet: Re: REED&VALENTYNE ▶ oups, sorry for the pan. Mer 14 Sep - 13:41
La cuisine d'une habitation, qu'il s'agisse de celle d'un appartement ou de celle d'une maison " ça " plus grande, n'était faite que pour préparer de la nourriture destinée à être mangée et non pas dégustée. La nuance était certes infime et bon nombre d'être humains présents sur cette Terre n'y voyaient probablement pas de différence majeure, mais, pour Reed qui ne vivait que pour son art, il y avait tout un monde entre se nourrir bêtement et déguster avec intelligence et bon goût des mets savamment préparés. Or, il avait toujours été catégorique là-dessus : même le plus minimaliste des desserts avait besoin de beaucoup d'espace et de matériel performant pour naître des matières premières qui le constituaient ; deux choses que les cuisines de particuliers n'avaient pas. Ainsi, lorsque l'envie de faire de la grande cuisine se faisait tellement forte qu'il ne parvenait plus à lutter contre, se rendait-il dans les cuisines du lycée après sa fermeture, histoire de renouer, le temps d'une nuit, avec les habitudes et autres manies de grand chef qui avaient été les siennes jadis mais que son emploi de cuistot pour toute la ribambelle d'adolescents boutonneux et rebelles qui fréquentaient le lycée ne lui permettait plus de pratiquer durant ses heures de travail, en journée. De plus, venir cuisiner la nuit dans cet endroit désert avait du bon pour ses nerfs toujours incroyablement irrités. Seul et dans le silence le plus total, il pouvait cuisiner pendant des heures et veiller ainsi à maintenir au top de sa forme son niveau d'excellence, de technique et de créativité ; trois atouts indispensables pour un jour peut-être revenir sur le devant de la scène gastronomique et qu'il ne voulait donc sous aucun prétexte perdre ou négliger au profit d'un sommeil de toute façon presque toujours peuplé de cauchemars ...
Ce soir là, sous l'unique lumière de son plan de travail, il avait décidé de revoir sa technique sur 3 entrées différentes qui, bien que débouchant sur des résultats finis petits, propres et tout en sobriété, avaient tout de même réussi à lui faire mettre tous ses outils sans dessus dessous. Et puisqu'il était perfectionniste à l'excès, hors de question pour lui de ne pas recommencer jusqu'à ce que tout soit parfait ; ce qui revenait grosso-modo à dire que toute une partie du reste de la cuisine non éclairée se voyait dors et déjà envahie de plats terminés et prêts à être dégustés alors que la nuit n'en était pas encore à sa moitié et qu'il n'y avait bien évidemment personne pour avaler tout ça. Personne dites-vous ? Archi-concentré sur la finition de l'une de ses présentations, Reed, genoux pliés pour se maintenir à la même hauteur de l'assiette face à lui, n'entendit pas que des bruits pas se rapprochaient de l'entrée principale des locaux. En revanche, il entendit bel et bien le grincement de la porte qui couina sur ses gonds et se redressa vivement, l'oreille aux aguets, irrité à la simple idée d'envisager qu'on puisse venir l'emmerder jusqu'ici, alors que tout - depuis l'heure avancée de la nuit jusqu'au fait que l'établissement soit fermé - avait été fait pour lui assurer une solitude irréprochable.
Il hésita quelques secondes face à son plat qui n'attendait plus qu'un trait de sauce pour finir abandonné sur une table, lui-aussi, quand son besoin de tirer les choses au clair l'incita à se rendre dans l'entrée de la cuisine, histoire de prendre connaissance de ce qui avait bien pu provoquer ce bruit. Bien évidemment, connaissant sa terre sacrée par cœur, il n'eut pas besoin d'allumer la lumière sur son passage, ce qui ne joua pas en sa faveur lorsqu'il arriva, d'un pas décidé mais de toute évidence pas assez méfiant, dans l'ombre de la silhouette d'une étrangère qui, par réflexe, s'arrangea pour lui donner un violent coup de casserole en se retournant. Sonné, Reed ne parvint pas à garder l'équilibre et se sentit chavirer jusqu'à rencontrer le sol où il s'écrasa comme une masse. Trou noir ... Il ne reprit ses esprits que quelques minutes plus tard, tandis qu'une main tremblante lui tapotait la joue et que des genoux dans son dos le maintenaient dans une position inconfortable. Tout d'abord ébloui par la lumière, il battit des cils en essayant de se protéger les yeux de ses mains, mais l'engourdissement qu'il ressentait rendit impossible tout geste un peu trop vif. Peut-être s'était-il fait plus mal qu'on n'aurait pu le croire de prime abord ? Il se sentait bizarrement pâteux, comme s'il avait trainé derrière lui une gueule de bois carabinée ...
« A-a-arrêtez ! » Bégaya-t-il difficilement tandis que ces petits coups nerveux contre sa joue raisonnaient dans sa tête comme autant de bruits de gong assourdissants. « Arrêtez ! » Lourdement, il tenta de se redresser, mais rien n'y fit, la tête lui tournait toujours trop. Son agresseur ne l'avait visiblement pas loupé et avait frappé pile au mauvais endroit. Alors, à grande peine, il parvint à ramener l'une de ses mains contre son front et se tint la tête de cette façon en se laissant retomber de tout son poids contre les genoux qui lui servaient d'oreiller. Tant pis pour l'inconfort, il ne se sentait pas encore en mesure de reprendre une position assise. « Qu'est ce que c'est que ce bordel au juste !? » Râla-t-il alors, en réalisant que le visage qui se penchait sur le sien n'était rien d'autre que celui d'une gamine apparemment embarrassée et à l'air contrit. « Qu'est ce que tu fous là, toi ? »