Got a secret, can you keep it ? Swear this one you'll save, better lock it, in your pocket, taking this one to the grave.

J'allais finir par mourir, ce job allait - avec le temps - être la cause de ma mort, assurément. Remplacer, remplacer et encore remplacer, comme si une maladie avait attaqué tous les serveurs excepté moi. Assise contre sur l'un des tabourets du comptoir, je sirotais calmement un moka, attendant patiemment qu'un client ne daigne se pointer le bout du nez. Un mercredi soir, dix heure passé, encore une heure et j'allais enfin pouvoir partir, me faire couler un bon bain et y passer le restant de mes jours. Poussant un profond soupir je me levai et me dirigeai vers la cuisine où le cuistot lisait tranquillement le journal, café en main. J'avais envie d'une pointe de tarte, une délicieuse pointe de tarte au citron et j'étais à l'endroit parfait où la trouver. J'étais là, fourchette d'une main, assiette de l'autre à manger mes émotions lorsque la clochette de porte - annonçant l'entrée d'un client - retentit. Je roulai des yeux, déposai ma tarte près du réfrigérateur et me dirigeai vers la pièce tout juste à coté.

Elle semblait perdue. Les yeux mouillés de larmes, elle semblait chercher une place où s'installer, sans doute décompresser. Je lui laissa le temps de s'assoir et profitai du moment pour replacer mes chaussures que j'avais - question d'être confortable - détachés. La jeune femme faisait peine à voir, elle avait l'air dans la lune, comme perdue dans ses pensés et des grosses larmes lui coulaient doucement le long des joues. Lentement, je m'approchai de sa table et avec cette curiosité habituelle, je pris place face à elle. « Est-ce que tout va bien ? » Ce n'était point mes affaires, je ne la connaissais pas et mon défaut de ' je veux tout savoir ' comme le disait si bien mon père, avait prit le dessus, encore une fois. Seulement je ne pouvais pas non plus la laisser seule avec ses petits ou gros problèmes, quels qu'ils soient. Je l'observai longuement, un mince sourire du genre compassion aux lèvres. Cheveux bruns, longs, elle avait le visage d'un petit ange, le genre de visage auquel il est impossible de faire mal, mais avec un petit air pincé. À bien la regarder, je finis par déduire qu'elle était jeune, du moins plus jeune que moi. Dix-sept ans, peut-être dix-huit tout au max. « Désolé, c'est pas du tout mes oignons, seulement je tenais à savoir si vous étiez ok. » grimaçais-je, un peu mal à l'aise.

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« Ne vous inquiétez pas, disons que j'ai une violente dispute avec mon frère pour faire simple. » J'hochai de la tête, ne trouvant pas directement quoi dire puis lui offrit un mince sourire désolé. Que pouvais-je répondre à ce genre de phrases, j'étais enfant unique, jamais je n'avais connus ce qu'était d'avoir des frères, des sœurs et ni-même un cousin ou une cousine. J'étais la seule enfant de la famille, tout simplement. « Vous savez-quoi ? Restez un peu ici, c'est complètement mort et puis au moins pendant ce temps, vous n'avez pas à vous quereller avec votre demi-frère. » Elle m'offrit un petit sourire et tenta un regard sur la carte des desserts. « Je prendrai bien une part de tarte au citron, et un café au lait, s'il vous plait. » Un hochement suivit d'un sourire, je me levai et me dirigeai vers la cuisine où le cuisto lisait encore le journal. « T'es sans doute bien occupée, alors je vais me servir. » marmonnais-je avec sarcasme. Je regardais doucement l'eau de la machine couler dans la tasse lorsqu'un vibrement retentit non-loin derrière. Dans un soupir je me tournai et attrapai d'une main rapide mon portable. ' Dix nouveaux messages. ' affichait-il, dont six de Nolan. En un autre soupir je le remit sur le comptoir, prit d'une main le café de l'autre l'assiette de tarte, puis me dirigeai vers la salle à manger.

« Voilà pour toi. » Un grand sourire au lèvre je déposai ce qu'elle avait demandé sur la table. À mieux la regarder, elle semblait un peu plus calme, même si je pouvait toujours lire la tristesse dans son regard. Je n'avais beau rien savoir sur elle, j'étais incapable de voir quelqu'un triste, sans donc même m'inviter je me laissai tomber sur le banc face à elle et soupirai. « Je vais sans doute avoir l'air folle, mais si vous avez besoin de vous confier, je suis là. Je suis du genre à détester voir des personnes tristes ou dans un état négatif, alors aussi bien apporter mon aide. » Elle ouvrit la bouche, prête à parler, lorsque la sonnerie de la porte retentit, annonçant un client et je du me lever rapidement en faisant signe à la jeune femme de m'attendre. Le jeune couple qui avait fait entré quelque secondes auparavant avait s'était installé au comptoir et je me dirigeai en cette même direction pour prendre leur commande. Un simple café, que je leur versât sans tarder puis je me rendit à nouveau à la table où j'étais un peu auparavant.