Sujet: The wounds of love can only be healed by the one who made them. (r) Dim 6 Nov - 21:52
Mais qu’est-ce qu’il pouvait être pénible! Il jacassait sans cesse, avait toujours quelque chose à redire, ou penser tout savoir mieux que les autres. En bref il lui courrait sur le haricot – pour rester polie! Mais qu’est-ce qu’il était sexy... Jilian se mordait les lèvres tout en observant son petit cul moulé dans son pantalon tandis qu’il marchait un peu plus loin dans le hall. « Un cul pareil ça devrait être interdit. » Murmura-t-elle en refermant le dossier qu’elle venait de signer machinalement. « Pardon? » Demanda l’infirmière à coté d’elle, qui pensait sûrement que Jilian lui avait parlé. « Non, rien. » Répondit-elle souriante, en remettant son dossier dans la pile à coté d’elle. Puis elle rapporta son attention sur son petit interne, qui entrait à présent dans la salle de repos un peu plus loin. Brave petit interne, finalement il avait un coté positif, mis à part son fessier; il écoutait bien ce qu’on lui disait. Cela faisait bien quoi? deux semaines qu’il avait été assigné à son service. Et il lui avait immédiatement tapé dans l’œil. Il était son type d’homme; grand, musclé avec une belle gueule. Et même s’il était l’archétype même du tout nouveau diplômé en médecine qui pensait tout connaître de son métier alors qu’il n’était en réalité qu’un bizut sans aucune idée de la vie, Jilian était prête à passer outre ses défauts, juste pour ses pectoraux si parfaitement dessinés. Oui, Jill était terriblement superficielle. Mais quand on en vient au sexe, on préfère toutes se taper un bel éphèbe goujat et crétin, plutôt qu’un laidron intelligent et cultivé. Vous ne me contredirez pas.
Jill l’air totalement innocente emboîta donc le pas au jeune homme et se retrouva rapidement devant la porte de la fameuse salle de repos. Un rapide coup d’œil de chaque coté et hop la voilà qui était entrée. A peine la porte refermée derrière elle qu’elle commençait déjà à retirer sa blouse. « J’ai exactement 20 minutes avant ma prochaine opération. » Sa blouse déjà sur le sol, elle se jeta presque sur l’interne couché sur le lit. Celui-ci loin d’être effrayé, se laissa faire, commençant même à dégrafer le soutien-gorge de la titulaire. Il faut dire qu’en plus d’être déjà torse nu cela faisait depuis qu’il s’était retrouvé sous les ordres du Dr Davies qu’il se laissait faire par elle; il n’avait jamais repoussé la belle ni ses avances. Bien au contraire, il était rapidement entré dans son petit jeu, allant jusqu’à l’inviter à boire un verre la veille. Là, ils n’avaient pourtant rien fait, Jilian ayant été appelée en urgence à l’hôpital juste avant de quitter le bar. Mais n’acceptant pas les défaites, la jeune femme lui avait donné rendez-vous là. C’est comme ça qu’ils se retrouvaient à présent couchés l’un sur l’autre à s’embrasser et se caresser. Mais alors que leur partie de jambe en l’air semblait bien partie, la porte de la salle s’ouvrit soudainement. « Merde! » Jilian était pourtant persuadée de l’avoir verrouillée. Mais à première vu ce n’était pas le cas. Décidément elle n’arriverait jamais à conclure avec lui! Oui, car c’était plus ça qui l’emmerdait sur le moment que le fait d’être surprise en lit avec un de ses élèves. Parce que Jilian était bien connue pour ça, et qu’on en rajoute un peu plus ou un peu moins à sa réputation, elle n’en avait plus rien à foutre. Elle était bien connue pour être la salope nympho qui trompait son mari avec tous les internes baisables qui passaient sous son nez et elle avait accepté cet état de fait, même si en réalité c'était un peu plus compliqué que ça. Mais elle ignorait encore que la situation allait rapidement s’envenimer, en voyant qui venait d’ouvrir la porte.
Sujet: Re: The wounds of love can only be healed by the one who made them. (r) Dim 6 Nov - 21:57
Une vingtaine heure d'avion. Plusieurs escales... Un trajet long et chaotique. Débarquer d'Afrique du Sud n'était pas mince affaire. Surtout avec une patiente gravement malade, qui nécessitait une constante surveillance médicale, mais aussi sa famille à gérer. En toute honnêteté il me tardait de débarquer sur le tarmac de l'aéroport de Miami. Le voyage me semblait interminable. Mais surtout j'étais complètement excité à l'idée de rentrer au pays. Deux longues années que je n'avais plus remit les pied aux Etats-Unis, autant dire une éternité. Ma ville me manquait, mes amis, ma famille... Le retour à la civilisation, à un monde capitaliste. Ça va être brutal. En toute honnête ça me stressait aussi. Il allait sûrement me falloir un temps de réadaptation. Vivre dans des tentes avec des conditions précaires, dures... Et revenir subitement au confort et la luxure, pas évident. Mais c'était surtout revoir mes proches que j'appréhendais le plus. Mes sœurs, mon père...et ma femme. Jilian. La seule dont je n'avais plus de nouvelles depuis quasiment un an. Je ne savais absolument pas à quoi m'attendre. Et autant dire qu'avec un aussi long voyage, j'eus à tout loisir d'imaginer tous les scénarios possibles et inimaginables. De quoi me rendre dingue. Alors c'est avec un réel soulagement, que je posais enfin les pieds sur le sol des Etats-Unis. Après quelques galères administratives, nous fumes conduit en ambulance à l'hôpital où j'allais désormais exercer. Rien de nouveau pour moi, puisque c'était là que j'y avais fait mes années d'internat, puis de résidence. De bons, comme de mauvais souvenirs resurgirent tout à coup à ma mémoire. Ma patiente fut immédiatement prise en main par le personne hospitalier. Une fois assuré qu'elle était entre de bonnes mains, je pus enfin souffler. Je rêvais d'une bonne douche, mais surtout d'un bon lit. Avec tout ça je n'avais même pas eu le temps de me raser. Avec ma barbe d'une dizaine de jours, je devais faire homme des cavernes par ici. Certains de mes anciens collègues eurent d'ailleurs du mal à me reconnaître. Le soucis, c'est qu'ici les rumeurs allaient bon train. Eu peu de temps pour le dire, tout l’hôpital serait au courant de mon retour, Jilian y comprit. Or je voulais être le premier à lui annoncer, et non qu'elle ai à l'apprendre de la bouche d'une infirmière un peu trop bavarde. Évidemment si elle daignait répondre à mes appels, elle aurait su depuis bien longtemps que je revenais aujourd'hui. C'est ainsi que sans plus attendre, je décidai de partir à la recherche de ma moitié. On m'avait informé qu'elle était de service aujourd'hui, mais je ne la trouvais malheureusement nul part. Je demandais alors à une aide soignante. « Excusez moi, vous sauriez où je pourrais trouver le docteur Davies ? » « Si elle n'est pas à son service, vous avez essayer la salle de repos ? La connaissant, c'est par là que je commencerais. » Phrase lourde de sous-entendu, que je ne saisissais pourtant pas. Je remerciais la jeune femme, puis prit la direction de la salle. Lorsque je l'ouvris, je tombais nez à nez sur un couple en train de fricoter, à moitié nus. « Oh désolé.. » Je m’apprêtais à refermer la porte, ne voulant pas les gêner, lorsque je me figeais. Non mais je rêve, où la femme seins à l'air, à califourchon sur ce jeunot torse nu, c'était mon épouse ??? WTF ? « Jilian ? » Mon visage s'était carrément décomposer. Je m'étais imaginé un paquet de scénarios pour nos retrouvailles, mais celui là n'en faisait certainement pas parti. « Non mais c'est qui ce type ? » demanda l'interne agacé, qui attendait apparemment que je dégage. « Son mari » déclarais je froidement. « Et toi tu es ? » Ce fut au tour de l'interne de se décomposer, et il comprit très vite qu'il avait plutôt intérêt à se barrer. Il ramassa ses vêtements en quatrième vitesse et fila sans un mot, me laissant seul avec ma femme. Si j'avais pu me demander si elle m'était restée fidèle durant tout ce temps, plus besoin de me la poser, je m'étais pris la réponse en pleine poire. Et ça faisait mal. « Je vois que tu t'amuses bien. C'était ton petit ami ? »
Sujet: Re: The wounds of love can only be healed by the one who made them. (r) Dim 6 Nov - 21:59
La porte qui s'ouvrait franchement c'était d'un cliché, Jilian soupira en regardant son presque-amant exaspérée. Ca devait être un interne trop fatigué ou qui ne tenait pas le coup, et franchement elle n'avait qu'une envie c'était de lui crier dessus pour qu'il se barre aussi vite qu'il était arrivé. Mais le « Oh désolé.. » qu'elle entendit lui glaça le sang instantanément et là tout ce qu'elle put faire c'est... rien. Elle resta plantée là sans bouger. Non, elle devait rêver, ce devait n'être qu'une coïncidence, ses oreilles lui jouaient un tour. Cela faisait tellement longtemps qu'elle ne l'avait plus entendu - la dernière fois c'était quand elle avait décidé de changer le message de leur répondeur il y a 6 mois - , que ce ne devait être qu'une fausse impression. Mais lorsque cette même voix prononça son prénom, il n'y avait plus de doutes possibles, il s'agissait bel et bien d'Alec. Jill était incapable de bouger, ou de lever la tête, espérant que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve. Qui sait peut être qu'elle était tombée dans les pommes à cause d'une hypoglycémie, et que dans sa chute elle s'était frappé la tête contre le rebord du lit, et à présent elle était dans le coma en train de rêver à cause d'une commotion cérébrale. Parce que tout ceci était tout bonnement impossible, il ne pouvait pas se trouver là; en Amérique, dans cette putain de salle de repos! Il devait être en Afrique, en train de soigner ses gamins chéris! « Non mais c'est qui ce type ? » « Son mari. Et toi tu es ? » C'est à ce moment là que Jilian finit par réagir. Oui enfin, c'est plutôt le fait que Josh - le fameux interne - se barre qui la força à bouger, parce que sinon elle serait sûrement toujours posée sur le lit sans bouger, dans l'espoir que son mari s'en aille. Mais soyons honnête Alec n'était pas un t-rex, et il voyait parfaitement sa salope de femme à moitié nue, même si elle restait parfaitement immobile. La jeune femme tentait par tous les moyens de rester digne, chose plutôt compliquée lorsque l'on est surprise avec un autre homme, les seins à l'air. Elle ne posa pas une seule seconde son regard sur son mari, qui pourtant se trouvait juste devant elle, à à peine un mètre. Elle remit son soutien-gorge et repris sa blouse qui se trouvait aux pieds d'Alec. Et c'est seulement lorsqu'elle se redressa et qu'elle n'était plus qu'à une vingtaine de centimètres de lui qu'elle finit par le regarder. Et là ce fut comme si on lui plantait un couteau en plein coeur. C'était difficile d'expliquer toutes les émotions qui se pressaient en elle, elle avait envie de s'enfuir, de le gifler, de l'embrasser, de pleurer, de hurler. En bref elle ne savait pas comment réagir. « Je vois que tu t'amuses bien. C'était ton petit ami ? » Si Alec était blessé, il venait de faire du mal à Jilian également. Impassible pourtant, parce que trop fière pour montrer quoi que ce soit à celui qui l'avait abandonné pendant un an et qui revenait ici comme une fleur sortie de nul part, elle répondit : « Non, ce n'est pas mon petit ami. » Elle était froide, presque agressive. Alors que cela faisait un an qu'elle n'attendait que son retour au fond. Et maintenant qu'il était là, elle n'y arrivait tout simplement pas, elle était bloquée. Peut être aussi que la situation dans laquelle il l'avait retrouvé n'était pas la plus adéquate pour des retrouvailles... « Qu'est-ce que tu fais ici? » Cela sonnait presque comme des reproches. Et pour être honnête c'en étaient, parce qu'il avait anéanti son monde une fois, et alors que Jilian faisait comme elle pouvait pour l'oublier, il revenait là et détruisait à nouveau tout. Pourquoi avait-il encore ce pouvoir sur elle?!
Sujet: Re: The wounds of love can only be healed by the one who made them. (r) Dim 6 Nov - 22:22
Jilian semblait pétrifiée par ma soudaine présence. Immobile, de dos, peut être attendait elle que je m'évapore ? Que je ne sois qu'un mauvais rêve qui disparaîtrait ? Lorsque son compagnon prit la tangente, elle n'eut pas d'autres choix que de réagir. Mon regard restait fixé sur elle. La décence aurait peut être voulu que je me détourne lorsqu'elle vint ramasser ses affaires, mais ce n'était pas comme si je ne l'avais pas déjà vu genre un millier de fois nue. Qu'on se le dise, cette vision ne m’excitait pas le moins du monde. Ou alors il faudrait être sacrément en manque pour l'être, après ce que je venais d'assister. Bon certes, en manque je l'étais, mais certainement pas à ce point. Jusque là, Jilian avait prit bien soin d'éviter mon regard. Ce n'est que lorsqu'elle fut entièrement rhabillé qu'elle daigna enfin le poser sur moi. Bon sang, ce n'était absolument pas ainsi que je m'étais imaginer nos retrouvailles. Cela aurait dû être un moment joyeux, je ne sais pas, une effusion de sentiment, la joie de se retrouver après tout ce temps. Ça faisait quand même deux ans qu'on ne s'était pas vu ! Au lieu de ça, on se regardait en chien de faïences, parlaient d'un ton froid et agressif...« Non, ce n'est pas mon petit ami. » Propos qui ne me rassuraient pas pour autant. C'est là que je tiltais... Pourquoi cette aide soignante m'avait elle dit que j'aurais de grandes chances de la trouver ici ? Aurait elle prit l'habitude de venir en ces lieux pour coucher avec ce type ? Bien que de ce que j'avais pu en voir, ils ne m'avaient pas l'air franchement complices. Juste deux personnes frustrées qu'on les dérange en tel moment. Lorsque j'avais balancé au jeune homme que j'étais son mari, ça n'avait pas sembler le révolter. Ça lui faisait juste chier que je casse son coup, rien de plus. « Qu'est-ce que tu fais ici? » Bonne question. Dans sa bouche cela sonnait comme des reproches. Apparemment elle ne semblait pas ravie de me revoir. D’accord, elle avait toutes les raisons de m'en vouloir, mais j'aurais quand même penser que ça lui ferait plaisir. Après tout n'était ce pas ce qu'elle me reprochait à la base ? Que je ne rentrais pas ? Et maintenant que j'étais là, quoi ? « Honnêtement, c'est ce que je suis en train de me demander. » N'avais je pas fait là une énorme erreur en revenant ? Clairement, Jilian était passer à autre chose. Je ne répondais pas directement à sa question, mais on s'en fichait. « Je vois que tu ne portes plus ton alliance » Détail qui ne m'avait pas échapper. Et qui avait son importance. Cela en disait long sur ce qu'elle pensait de notre mariage... Pour ma part, la mienne ne m'avait jamais quitter. Elle ornait toujours mon annulaire gauche. Seul lien qui me rattachait encore à Jilian.
Sujet: Re: The wounds of love can only be healed by the one who made them. (r) Lun 7 Nov - 6:05
Normalement, leur histoire n'aurait jamais dû se passer comme ça. Alec aurait dû rentrer il y a un an, et tout aurait continué comme avant. Ils s'aimeraient toujours comme des gamins, Jill admirant son mari pour ce qu'il avait fait pour ces enfants en Afrique, peut être auraient-ils eu un enfant également. Mais il n'était pas rentré il y a un an. Il rentrait avec une année de retard, une année qui avait tout changé. Jilian avait changé. Elle n'était plus la femme aimante et fidèle qu'il avait connue et aimée. Son cœur avait été brisé lorsqu'Alec n'était pas revenu auprès d'elle, et depuis elle s'était débattue pour recoller les morceaux, en vain. Son comportement n'était pas excusable, elle aurait pu continuer à lui parler, à l'attendre, comprendre son choix. Mais Jill en avait été incapable, elle l'avait détesté pour ce qu'il lui avait fait, et lui avait fait payer avec ses infidélités. Infidélités qui par la même occasion lui permettaient de l'oublier pendant quelques heures. Parce que jamais Alec ne quitta ses pensées. Et pourtant, maintenant qu'il était là, elle était incapable de lui montrer ce qu'elle ressentait. C'était trop dur. Elle avait attendu ce moment-là depuis si longtemps, et maintenant qu’il était là, juste là devant elle, elle était tout bonnement incapable de faire quoi que ce soit, ou même de dire quoi que ce soit.
« Je vois que tu ne portes plus ton alliance. » Jilian regarda machinalement sa main, non, elle ne la portait plus. Elle était posée chez eux, ou plutôt chez elle à présent, sur la table de nuit, poussiéreuse parce qu'elle n'osait plus la toucher, comme si elle allait la brûler ou je ne sais quoi. Puis elle regarda la main d'Alec, lui la portait toujours. Cette vision la fit douter, elle qui s'était toujours imaginé qu'il l'oubliait dans les bras d'une belle africaine, finalement cette histoire qu'elle s'était inventée pour se déculpabiliser ne semblait plus tenir debout. Elle respira profondément tentant du mieux qu'elle le pouvait de retenir ses larmes qu'elle sentait monter. Sa gorge serrée l'empêchait de lui répondre et elle avait l'impression qu'elle allait s'effondrer. Il fallait qu'elle se reprenne, elle avait toujours été forte, ne montrant jamais sa peine, elle n'allait pas commencer aujourd'hui! « Tu m'as abandonnée, je t'aimais et tu m'as abandonnée. Tu m'as laissée toute seule ici! » Sa voix se brisa lorsqu'elle lui dit qu'elle l'aimait, et elle ne put stopper ses larmes plus longtemps. Et malgré tout c'était la colère qui l'emportait sur la tristesse dans son ton. Et si elle ne voulait pas s'effondrer en larmes il fallait qu'elle fasse quelque chose alors elle continua en lui criant dessus. « T'avais pas le droit de rester là-bas! J'avais aussi besoin de toi, moi. Et maintenant tu reviens comme si de rien n'était. T'espérais quoi hein?! » Ce que ressentait Jilian était tellement violent que les mots ne suffisaient pas à exprimer ce qu'il se passait en elle, alors sans réellement s'en rendre compte elle s'était mise à frapper Alec en même temps qu'elle lui criait dessus. Ses poings s'écrasaient lamentablement sur sa poitrine, elle qui était minuscule face à lui et tellement frêle, cela en était presque risible. Mais au moins c’était la preuve que Jilian ressentait toujours quelque chose pour son mari. Mais fallait-il encore savoir ce qu’elle ressentait, et à ce moment-là Jiji elle-même l’ignorait.
Sujet: Re: The wounds of love can only be healed by the one who made them. (r) Lun 7 Nov - 18:34
Je connaissais assez bien Jilian pour savoir qu'elle faisait tout pour retenir ses larmes. Elle s'était toujours estimée forte, alors montrer ses faiblesses, très peu pour elle. Surtout pas devant moi, aujourd'hui. Alors quoi de mieux pour contrer ses larmes que l'attaque ? La colère était un bon moyen d'auto-défense. Et c'est ce qu'elle fit. « Tu m'as abandonnée, je t'aimais et tu m'as abandonnée. Tu m'as laissée toute seule ici! » Sa voix se brisa, et finalement les larmes qu'elle essayait désespérément de garder coulèrent. Même un homme au cœur de pierre, le plus dur de la planète ne pouvait rester insensible face à la jeune femme. Ça me touchait profondément. De savoir à quel point j'avais pu la blesser. Et pourtant dieu seul sait que ça n'avait jamais été mon intention. Mais quelque part j'avais décidé que sa souffrance et la mienne était moins importante que celle de mes patients, de tout ces petits gamins qui nécessitaient mon aide. Que c'était une sorte de dommage collatéral. Mettre en péril Jilian et mon mariage, pour le bien du plus grand nombre. Une sorte d'égoïsme dans ma générosité. Tout un paradoxe. Forcément voir Jilian aussi affectée, ça faisait mal. Mais ce qui blessait aussi, était l'utilisation du passé dans sa phrase, « je t'aimais ». Se pourrait il qu'elle ne m'aime plus aujourd'hui ? Silencieux, je la laissais continuer à déverser toute sa colère. « T'avais pas le droit de rester là-bas ! J'avais aussi besoin de toi, moi. Et maintenant tu reviens comme si de rien n'était. T'espérais quoi hein?! » Comme si les mots ne suffisaient pas, elle se mit à marteler de ses petits poings rageurs ma poitrine. La jeune femme frisait l'hystérie. Pour autant je ne tentais rien pour l'en empêcher, la laissant me frapper jusqu'à ce qu'elle en ai marre. Elle avait besoin que ça sorte, si ça pouvait l'aider à se sentir mieux. De toute manière ce n'était pas comme si elle pouvait me faire mal avec sa force de moustique. Physiquement parlant, parce que pour le reste... « Je suis désolé... » furent les seuls mots que je parvins à articuler pour le moment. Jilian semblait s'être finalement calmer. Je plaçais mes mains au niveau des ses poignets pour retirer ses poings de ma poitrine, pour autant je ne la lâchais pas. « C'est bon, tu as fini ? Je veux bien que tu me frappes plus longtemps, mais je pense que c'est toi qui en pâtirait le plus au bout du compte» Très légère tentative d'humour. Me rendant compte que je tenais toujours les mains de la demoiselle, je la lâchais, même si je ne voulais pas briser ce contact. « Tu ne peux pas dire que je débarque comme si de rien n'était. Si tu n'avais pas coupé tout contact avec moi, tu aurais su mes projets... » Léger reproche oui. « Honnêtement, je ne savais pas à quoi m’attendre en rentrant, mais pas à ça...A toi, avec ce...type, en train de... » Je ne pouvais même pas finir ma phrase. Rien que de l'évoquer était pénible. « Le pire dans tout ça, c'est que je n'ai pas le droit de t'en vouloir. Lorsque j'ai pris ma décision de rester, je me doutais bien que tu n'allais pas m'attendre... » Bon en réalité je l'espérais – je veux dire, moi je ne suis jamais aller voir ailleurs, pas une seule fois en deux ans – alors j'aurais aimé qu'il en soit de même de son côté... Mais je savais pertinemment que ça serait beaucoup trop demandé, voilà pourquoi je ne l'avais pas fait d'ailleurs. En revanche, entre s'imaginer qu'elle ai pu me tromper, et le voir en direct, y avait un monde. Je prenais la réalité en pleine tronche. « Je sais que tu penses que je t'ai abandonné, mais je ne l'ai jamais vu de cette manière. Mon cœur a toujours été avec toi. » Malheureusement ça ne suffisait pas.
Sujet: Re: The wounds of love can only be healed by the one who made them. (r) Lun 7 Nov - 21:05
C'était plus fort qu'elle, Jilian n'avait pu retenir ses poings. C'était comme un réflexe, totalement inutile, car même si elle était en train de le frapper, elle aurait bien été incapable de lui faire le moindre mal. D'autant plus que dans l'état où elle se trouvait, elle n'avait plus aucune force physique, chose qui en temps normal était presque déjà le cas... Mais quelque part cela lui permettait d'évacuer le surplus d'émotions qui bouillonnait en elle. « Je suis désolé... » A ces mots, Jill cessa peu à peu ses coups, mais ceux-ci furent réellement stoppés par Alec lui-même, qui se saisit de ses poignets. C'était la première fois qu'il la touchait depuis près de deux ans. Deux ans! Et à ce contact ce fut comme si une décharge lui traversait le corps tout entier. Et à ce moment-là, elle aurait pu se laisser tomber par terre totalement épuisée. Comme si elle ne serait plus jamais capable de se relever. Elle avait juste envie de ça; tout laisser tomber et attendre que ça passe. Mais elle ne le ferait pas, elle était bien trop fière pour ça. « C'est bon, tu as fini ? Je veux bien que tu me frappes plus longtemps, mais je pense que c'est toi qui en pâtirait le plus au bout du compte. » Jilian ne réagit même pas à sa tentative d'humour, elle qui pourtant aimait tant rire en temps normal. « Tu ne peux pas dire que je débarque comme si de rien n'était. Si tu n'avais pas coupé tout contact avec moi, tu aurais su mes projets... Honnêtement, je ne savais pas à quoi m’attendre en rentrant, mais pas à ça...A toi, avec ce...type, en train de... » D'habitude, Jilian trouvait toujours quoi répondre aux reproches qu'on lui faisait à ce sujet. Mais là, elle était incapable de dire quoi que ce soit. Parce qu'elle réalisait peu à peu que c'était inexcusable. Tant qu'Alec était loin, ce qu'elle faisait était facile, mais maintenant qu'il était là, en face d'elle, c'était une autre histoire. « Le pire dans tout ça, c'est que je n'ai pas le droit de t'en vouloir. Lorsque j'ai pris ma décision de rester, je me doutais bien que tu n'allais pas m'attendre... » Et pourtant qu'est-ce qu'elle regrettait à présent de ne pas l'avoir fait... « Je sais que tu penses que je t'ai abandonné, mais je ne l'ai jamais vu de cette manière. Mon cœur a toujours été avec toi. » C'est à ce moment-là qu'elle réalisa qu'elle était la plus fautive des deux et Jilian se sentit mal. Plus qu'un mal psychique, son estomac se tordait et elle eut à peine le temps de se tourner vers la poubelle qu'elle y vomissait déjà. Son corps réagissait à tout ce qu'elle ressentait, c'était nerveux. « Génial... » Murmura-t-elle avant de se redresser. « Je suis désolée, mais je ne peux pas. C'est trop dur. Ma mère m'a abandonnée, mon sœur m'a abandonnée, et mon père n'est qu'un connard sans nom. C'est toi qui m'a sauvée, tu étais tout ce que j'avais. J'étais incapable de vivre sans toi. J'avais réussi à te laisser partir un an, parce que j'avais confiance en toi, je savais que tu me reviendrais. Mais tu n'es pas revenu, tu m'as laissée seule ici. » Jilian était terriblement égoïste, oui, elle le savait bien. Elle n'arrivait juste pas à prendre en compte le malheur des autres, et tout ce qu'Alec avait pu accomplir lorsqu'il n'était pas à ses cotés. Tout ce qu'elle voyait c'est qu'elle était devenue une belle garce, et qu'elle aussi elle venait de briser le cœur de son mari. Ils étaient quittes maintenant... mais ça n'avait jamais été ce qu'elle voulait. Là tout de suite elle aurait voulu remonter dans le temps, et que jamais elle ne se retrouve à baiser le premier interne qu'elle croise. Comme ça, toute cette scène horrible n'aurait pas lieu, ils se seraient seulement retrouvés et tout aurait continué comme si Alec ne l'avait jamais quittée plus d'une semaine. Mais Jill n'avait aucune chance de pouvoir changer ce qu'elle avait fait, c'était trop tard. Et pourtant, qu'est-ce qu'on lui avait répété que ce son comportement n'était pas bien! Mais elle avait été aveugle, et complètement conne, pire qu'une gamine que l'on prive de sortie et qui se venge en devenant invivable. Elle avait haï ses parents pour leur comportement puérile, mais au final, elle n'était pas devenue mieux qu'eux. Après tout ne dit-on pas que l'on est condamné à recréer le même schéma que nos géniteurs?
Puis, sans prévenir Jilian sortit brusquement de la pièce en prononçant un dernier désolé. Se servant de sa longue chevelure comme d'un voile protecteur afin que personne ne voient qu'elle avait pleuré, elle fuyait lamentablement. Elle devait avoir une tête pitoyable, et même si se regarder en face était la dernière chose dont elle avait envie, il fallait bien qu'elle reprenne visage humain. Alors c'est presque au pas de course qu'elle se dirigea aux toilettes. Une fois entrée, elle envoya un rapide message à son collègue de traumato pour qu'il reprenne son opération, elle savait qu'il n'avait rien de prévu, et elle était dans l'incapacité d'opérer dans l'état où elle se trouvait. Cela fait, elle se regarda dans le miroir et la seule chose qu'elle avait envie de faire était de cracher sur son reflet, de toute manière c'est tout ce qu'elle méritait...
Sujet: Re: The wounds of love can only be healed by the one who made them. (r) Mer 9 Nov - 18:53
Mes paroles eurent pour effet de déclencher une réaction physique violente chez Jilian : elle vomit dans la poubelle. Eurk. Hmm que devais je en penser ? Je préférais le temps où je provoquais des réactions beaucoup plus positives lorsqu'elle me voyait, cette petite lueur d'excitation dans les yeux. Les papilles dans le ventre...Mais d'une bonne manière, pas qui vous donnait envie de gerber. Ça me tuait de la voir aussi mal. Tout était de ma faute. Je n'aurais jamais dû la laisser seule. Ce qu'elle me fit très bien comprendre d'ailleurs. « Je suis désolée, mais je ne peux pas. C'est trop dur. Ma mère m'a abandonnée, mon sœur m'a abandonnée, et mon père n'est qu'un connard sans nom. C'est toi qui m'a sauvée, tu étais tout ce que j'avais. J'étais incapable de vivre sans toi. J'avais réussi à te laisser partir un an, parce que j'avais confiance en toi, je savais que tu me reviendrais. Mais tu n'es pas revenu, tu m'as laissée seule ici. » Ah elle savait comment faire pour presser le bouton de la culpabilité. Connaissant sa famille, être comparé à eux n'était vraiment pas flatteur du tout. S'en était presque insultant d'ailleurs. Peut être n'aurais je jamais dû partir. Ou alors revenir au bout d'un an, comme prévu. Ou lui demander de s'installer en Afrique, à mes côtés. Seulement dans toutes ces options, au final, quelqu'un aurait souffert quand même. Que ça soit Jilian, parce qu'elle finirait par m'en vouloir de l'avoir embarqué en Afrique, tous ces enfants qui n'auraient pas bénéficier de mes soins, ou moi, parce que la culpabilité m'aurait rongé, ayant le sentiment d'avoir abandonné ces gosses qui avaient besoin de moi. Et de là, que serait devenu notre couple ? Il en aurait peut être pâti quand même. De toute manière, ce qui était fait, était fait, on ne pouvait plus revenir en arrière. Alors ça ne servait à rien de se prendre la tête avec des « et si ». Cela en serait à en devenir fou. Je ne savais pas quoi répondre à Jilian. Mais de toute manière, elle ne m'en laissa pas l'occasion. Brusquement, sans prévenir, elle sortit de la pièce, pour prendre la fuite. Je mis quelques secondes avant de réagir, et essayer de la rattraper. Mais une fois que je fus dans le couloir, je l'avais déjà perdu de vue. Peut être était ce aussi bien comme ça. Lui laisser de l'espace. Le temps qu'elle encaisse le choc de mon retour. Et que moi aussi je me remette de mes émotions. Tout ce que je rêvais dorénavant, c'était une bonne douche, et un lit. Dormir. Ce long voyage m'avait épuisé. C'est ainsi que je quittai finalement l'hôpital, à regret, direction l'auberge où je trouverais bien une chambre pour passer la nuit.