La définition officielle du mot « famille » est très simple : c’est le groupe formé par le père, la mère, et leurs enfants. Si je m’appuie sur ce sens, alors je n’en ai plus depuis bien longtemps. Je n’étais qu’une enfant quand mes parents se sont séparés, et je ne l’ai pas appris de la plus jolie des façons. Quand on est petit, on a tendance à être curieux et à vouloir braver tous les dangers, aussi petits soient-ils, comme se cacher dans le couloir et écouter les conversations quand nos parents nous demandent de retourner dans nos chambres. Cette conversation n’était pas entre papa et maman, mais entre papa et mon frère, Alec, qui avait alors dix ans. J’aurais peut-être du écouter les ordres ce jour là, la nouvelle serait arrivée à moi de manière moins brutale. « Papa ? Qu'est ce qui se passe ? Pourquoi maman elle pleure, et elle fait ses valises, on s'en va ? » Je n’entendais pas très bien d’où j’étais, mais ce que j’avais compris n’était déjà pas joyeux. « Je... Comment dire... Ta mère et moi avons décidé de nous séparer. Elle va aller vivre ailleurs dorénavant, dans une autre maison. » Imaginez-vous le choc que cela pouvait être : j’étais sensée être en train de jouer dans ma chambre, tranquillement, mais au lieu de cela j’étais dans le couloir. Je ne pouvais pas aller voir mon père et lui poser aussi des questions, j’avais peur qu’il me gronde. Normal quand on a huit ans. Je me souviens encore de cette tristesse qui m’a envahie quand, en marchant pour regagner ma chambre, je me rendais compte que tout allait changer. Je ne savais pas pourquoi ils ne voulaient plus être ensemble, pas pour l’instant, mais je leurs en voulais de ne pas penser à nous, leurs enfants. Pensaient-ils vraiment qu’à nos âges, cela ne pouvait pas nous affecter ? C’est ce que pensent souvent les adultes « ils sont jeunes, ils ne comprennent pas encore, ils s’en remettront rapidement ». Et bien ce n’est pas vrai, cela influe sur ce que nous sommes, sur la personne que nous allons devenir. Contrairement à Alec, ça a plutôt agi négativement sur moi. Je n’étais qu’une petite chose fragile qu’on a brusquée trop tôt. Je m’étais assise au coin du mur, ma joue gauche posée sur mes bras eux-mêmes posés sur mes genoux repliés, quand la porte s’ouvrit doucement. « Ma chérie… Tu vas bien ? » C’était ma mère. Elle avait fini de faire sa valise, elle allait partir maintenant. Je ne lui répondais pas. « Maman doit vous laisser, mais elle va venir vous voir, d’accord ? » Je ne prenais même pas la peine de la regarder, et j’aurais eu le même comportement s’il avait s’agit de mon père. Elle déposa un baiser sur le haut de ma tête avant d’ajouter avec une pointe de regret qu’elle nous aimait et qu’elle serait toujours fière de nous. Moi, des larmes commençaient déjà à rouler sur ma joue tant la tristesse s’était emparée de mon être.
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Le temps a passé, et avec les disputes de mes parents, nous avons fini par comprendre que ma mère avait fait une faute impardonnable quand on est mariée et qu’on a des enfants. Elle avait trompé notre père, et pas sur une courte durée. Elle avait vu quelqu’un en même temps et ce, pendant longtemps… Et en rentrant chaque soir, elle avait osé nous parler comme si de rien était, et elle avait trouvé le courage de dormir dans le même lit que son mari. Ça me dégoûtait, je me sentais trahie, mais d’un autre côté… Je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’il devait forcément y avoir une raison, que si elle avait agi ainsi, c’est parce qu’elle s’était sentie abandonnée à un moment ou à un autre. Ou que la flamme qui avait alimenté sa relation avec mon père s’était juste… éteinte. Quoi qu’il en soit, j’étais devenue une adolescente très jolie et très populaire, dont le père la pense toujours innocente, quand en réalité, elle a perdu sa virginité depuis un moment. Je ne pouvais pas rester la gentille petite fille que mes parents auraient voulu que je sois : ils n’étaient même pas fichus de prendre soin de nous correctement… Je préférais être avec mon père, mais il nous laissait tellement de libertés que je finissais par lui en vouloir. Je fais partie de ces personnes jamais contentes et devenues ingrates parce que pourries gâtées. Pourquoi ne sévissait-il jamais ? J’avais ma théorie : il se rendait compte qu’ils nous avaient fait du mal avec notre mère et pensait qu’en nous donnant tout ce qu’on désirait, on allait mieux vivre. Mais ce n’était pas du tout la bonne solution… J’aurais préféré qu’il continue à nous engueuler en cas de besoin, qu’il continue à faire comme si de rien était afin que je ne vois pas de différence, que je ne puisse pas diviser ma vie en « avant » / « après », le slash étant leur divorce. Je changeais de copain toutes les deux à trois semaines — une semaine, ça ferait « te-pu » — et je ne rapportais pas de très bonnes notes, contrairement à Alec. Lui, je l’admire. Il avait su garder la tête haute et il continuait à jouer son rôle de grand frère. Il était beau garçon sans être un vrai salopard, il était intelligent et prêt à faire de bonnes études, et il nous protégeait même s’il n’était pas d’accord avec ce qu’on faisait. Je l’admirais tout comme je l’enviais. Et je l’envie encore parfois. Il était la Réussite même, avec un grand « R ». S’il n’avait pas autant été là pour nous, papa m’aurait reniée depuis longtemps pour mon comportement superficiel à cette époque. Il m’aurait reniée parce que d’un certain côté, j’étais comme ma mère.
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Vient un temps où nos vies changent radicalement, mais à cause de nos propres erreurs et pas celles des autres. Quand il arrive, on a du mal à y croire, on le rejette et on s’accroche à autre chose. Mais cette chose n’est elle-même pas fixée, alors ça ne sert à rien : on se retrouve toujours coincé dans ce tourbillon qui nous emmène ailleurs dans la vie. En ce qui me concerne, il a été doux et violent à la fois. J’avais vingt cinq ans quand je me suis rendue compte que je n’avais rien fait de ma vie, que mon seul diplôme en poche était le bac, sans mention bien évidemment. Mon père avait continué à me voir comme une enfant à cause de cela et même si j’avais mon propre appartement, je dépendais de lui. J’étais incapable de me débrouiller seule… Plutôt que de faire comme les autres, c’est à dire me focaliser sur mes études, j’avais choisi la fête et les garçons, sans penser aux conséquences possibles. Elles étaient là, les conséquences : j’étais une jeune adulte, sans diplôme, dont la réputation était celle d’une fille facile… Cela m’avait convenu pendant longtemps mais le problème est que j’ai fini par gagner en maturité, et que cela ne m’allait plus. Alors un jour, j’ai décidé d’aller voir mon père, et je lui ai parlé de mes projets. Je voulais refaire des études : des simples, parce que je n’ai jamais été travailleuse et patiente, mais je voulais être indépendante, me débrouiller par moi-même. Je voulais m’occuper des petits enfants. Le top aurait été d’avoir une des petites classes du primaire, m’occuper des enfants qui commencent à comprendre les choses et les aider comme j’aurais voulu qu’on m’aide quand j’avais leur âge… Mais je n’étais pas sûre de pouvoir être assez patiente avec eux. Alors je me suis tournée vers un cursus plus spécialisé dans les plus petits. Mon père a payé mes « études », et je suis allée à tous les cours, sans en sécher aucun même quand j’en avais la très forte envie parfois. Le cursus était sur deux ans, et à la fin de ces deux années, j’ai fini par avoir mon diplôme. J’ai postulé pour devenir maîtresse dans la petite école maternelle d’Arrowsic, et pour la première fois depuis longtemps, j’ai pu voir de la fierté dans les yeux de mon père. Ma mère est venue me voir aussi… Cela n’a pas été aussi joyeux qu’avec mon autre parent, mais pendant quelques minutes, j’avais retrouvée cette complicité qui nous avait unies durant ma petite enfance. Cela faisait un an que je travaillais là-bas, et ma réputation a changé. Je n’étais plus la traînée, mais la femme responsable à qui on confie nos enfants quand ils ont trois ans. Cette voie me correspondait vraiment, j’avais un contact très facile avec les enfants. C’est à partir de ce moment là que ma relation avec ma famille s’est globalement améliorée, principalement avec mon père et mon frère. Je n’étais pas médecin, comme Alec, mais mon loyer, je le payais avec ce que je gagnais. Pour la première fois, je me sentais enfin comme une adulte.
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J’étais enfin prête à entreprendre des évènements sérieux dans ma vie comme, maintenant que j’ai un travail, me marier et avoir des enfants. Mais pour cela, il faut déjà se trouver un copain qui sera digne de devenir un fiancé, un copain digne de vivre avec vous pour au moins vingt ans, afin d’éviter que nos enfants ne vivent la même chose que moi. À vingt-huit ans, je me sentais prête pour continuer sur la lancée de ce nouveau départ. Je ne voyais plus les hommes pour une seule nuit ou pour une relation de deux semaines, à peine. Je les voyais pour essayer de voir lequel serait le mieux pour moi. Il y avait cet homme, le matin, qui faisait son jogging en même temps que moi. On parlait ensemble de temps en temps, et j’avoue ne pas avoir été indifférente à son charme. Il s’appelait Josh. Un jour, nous avons échangé nos numéros et il m’a invitée à boire un café. Tout s’est merveilleusement bien passé : il était fraîchement arrivé en ville pour aider sa vieille grand-mère, il était galant, et il avait fait des études de finance. Progressivement, nous avons augmenté la fréquence de nos rendez-vous qui prenaient de plus en plus une tournure amoureuse. La suite n’est pas bien difficile à deviner, nous avons fini par nous mettre ensemble, et même mon père semblait l’apprécier (pourtant, ses filles, c’est sacré). Je pensais vraiment avoir trouvé l’homme qu’il me fallait. J’avais vingt-huit ans, c’était parfait… Nous marier dans deux ans, et avoir notre premier enfant peu après… J’allais peut-être un peu vite dans l’imaginaire, mais c’était comme ça que je le voyais. Tout semblait parfait jusqu’au jour où le test de grossesse s’est révélé positif. Tous ces plans que j’avais inconsciemment construits s’étaient effondrés. La première personne a qui ‘en ai parlé fut mon frère, j’avais une grande confiance en lui, je comptais sur lui pour me soutenir… Mais dans la même conversation, il m’a appris qu’il partait en Afrique. En AFRIQUE, de l’autre côté de la planète, alors que j’avais terriblement besoin de lui ! Je ne me souviens pas avoir cherché à comprendre, je l’ai laissé partir en nous laissant tous, même ma belle-sœur. Puis j’ai du le dire à mon père, et contre attente, il ne l’a pas mal pris. Il a fait ce que mon frère avait refusé : il m’a aidée et soutenue dans la mesure du possible. Mais comme si être enceinte n’était pas suffisant, Josh est parti. Alors que je le croyais responsable et prêt à tout pour moi et son enfant, car c’est lui qui m’a mise en cloque, il a fui et a quitté Arrowsic aussi vite qu’il était arrivé. Je me suis retrouvée presque seule, en deux mois seulement. L’accouchement est arrivé, et je bénis le ciel d’avoir un père aussi compréhensif qui est resté à mes côtés. Il s’agit d’une petite fille que j’ai appelée Beth. Beth Aurore Davies. Aurore car j’ai toujours voulu donner un nom français à l’enfant que j’aurais, mais en deuxième position parce qu’il est moins beau quand on le prononce avec l’accent américain. J’ai régulièrement envoyé des photos à Alec, afin qu’il voit l’évolution de sa nièce, mais j’ai gardé les mots gentils pour les personnes présentes, avec moi, à Arrowsic. C’est égoïste, mais il avait été absent dans un des moments les plus difficiles de ma vie. Malgré toute l’estime que je lui porte, je lui en voulais.
Elle a aujourd’hui 18 mois, et même si je l’élève seule, me sentant parfois dépassée, et que mon travail de maîtresse de maternelle ne me rapporte pas beaucoup d’argent, c’est chaque jour un petit bonheur. Elle est adorable et j’espère au fond de moi qu’elle ne fera pas les mêmes erreurs que j’ai pu faire par le passé.
reveal yourself.
Tout d'abord, hello cher peuple :D Je m'appelle Flora, et j'ai 17 ans (les 18 approchent héhé enfin ça changera pas des masses, mais passons) et je suis au lycée, en série scientifique, à Paris. Que vous dire ?... J'adore la musique, je joue du piano depuis un peu moins de 10 ans, et je joue aussi de la guitare (et de la basse électrique, mais c'est le même genre). Et je suis contre le sport dés que je peux être concernée de près ou de loin ._____. Mon histoire avec THUB est assez complexe. J'étais en train de faire le point sur ma vie RPG (je dois être la seule à faire ça xD), et je me suis rappelée qu'un jour, j'avais été inscrite sur un forum « THEY HIDE UNDER BEDS » où on avait carrément crée des comptes facebook. Je n'étais pas restée longtemps avant de déserter... Je suis donc venue vérifier, et il semblerait que ce soit effectivement ce forum. Mais c'était il y a un an, aux touuuuuus débuts du forum... Donc ça remonte. Enfin je continue mon histoire parce que j'adore raconter ma vie : en farfouillant un peu, bah je me suis demandé pourquoi est-ce que j'étais partie — je me souviens de la raison, plutôt personnelle — et me revoilà, en forme, prête à vivre pleinement cette fois-ci, cette jolie aventure J'ai passé beaucoup de temps à réfléchir pour ne pas m'inscrire sur un coup de tête, j'ai lu beaucoup de scénarios et je suis tombée amoureuse de celui d'Alec J. Davies Je crois que j'ai tout dit : désolée, je suis très bavarde
Dernière édition par Zaïra P. Davies le Sam 12 Nov - 16:25, édité 8 fois
Sujet: Re: Zaïra ✖ “ A real friend is someone who walks in when the rest of the world walks out ” Sam 12 Nov - 1:08
Oh t'as connu l'époque -très brève- du facebook de thub ? TROP LA CLASSE. Tu étais qui ? Flora, c'est trop cute comme prénom. Je peux t'appeler fleur ?
Sujet: Re: Zaïra ✖ “ A real friend is someone who walks in when the rest of the world walks out ” Sam 12 Nov - 1:18
*est allée voir sur facebook* Oui oui je crois que je me souviens de toi. Ça remonte à longtemps quand même j'avoue. Du coup j'ai revu les anciens facebook des anciens membres, ça fait trop bizarre. Enfin bref merci pour cette minute nostalgie.
Sujet: Re: Zaïra ✖ “ A real friend is someone who walks in when the rest of the world walks out ” Sam 12 Nov - 1:20
Merci encore
Oui, moment nostalgie x) moi aussi je suis allée checker les comptes facebook cet aprem x) avec tous nos statuts fakes, nos photos fakes, ... T'étais qui toi ?