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 don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)

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MessageSujet: don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)   don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) EmptyVen 11 Nov - 17:31

don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) Tumblr_lshr5ik7Nv1qlz1qwo3_250 don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) Tumblr_lshr5ik7Nv1qlz1qwo5_250
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it's too late to cry, too broken to move on.


La vie est un jeu. Jeu pénible que quelques pions trop abîmés s’évertuent à terminer. La vie est un jeu, tantôt amusant, tantôt blessant mais la plupart du temps : incompréhensible. Les règles devraient être simples. Tout le monde devrait avoir la chance de les comprendre. Mais ce n’est pas le cas. Personne ne comprend jamais ce mode d’emploi aux mille et une règles façonnées d’une langue inconnue. La langue du destin, sans doute. Une chose est sûre, personne n’arrive à la déchiffrer. C’est effrayant, n’est-ce pas ? Jouer le rôle du cavalier sur l’échiquier géant du monde, c’est un devoir qui demande patience. Malheureusement, ce n’est pas tout ce que cela requiert. La vie est un jeu. Un peu comme un grand jeu d’échec. On avance nos pions un par un dans l’espoir de remporter la partie sur son adversaire. Mais la vérité, c’est qu’on ne sait pas contre qui on se bat. On se bat, c’est certain. Mais avec qui, pourquoi et comment, on l’ignore. N’est-ce pas mieux l’ignorance lorsque la vérité est trop dure à supporter ? Être naïf à du bon : se voiler la face, idéaliser et croire toujours qu’on ne sera jamais hors compétition. Mais on se trompe. Il y aura toujours quelqu’un de plus fort pour écarter notre dernier pion. Lorsque que notre vie en sera là, que deviendrons-nous ? La vie est un jeu. Un jeu d’échec. Une pièce de théâtre où les rôles ont mal été distribués. Mais ce n’est pas tout. La vie, c’est plus que ça. C’est comme le jeu de la mort, mais oui, toi aussi tu le connais… Il s’appelle le jeu du foulard. C’est étrange, suspendre sa vie à un fil en attendant que la respiration nous manque. En attendant l’asphyxie, en attendant le total abandon de notre corps. Ce jeu est cruel. La fin en est le dénouement. Es-tu prêt à suspendre ta vie à ce fil imaginaire ? A donner toutes tes cartes ? A jouer comme le plus parfait des idiots ? Tout le monde ne l’est pas, sais-tu ? Certaines personnes préfèrent lutter et se battre. Croire toujours qu’ils auront le dernier mot. Que tout n’est pas bêtement tracé comme on essaye de nous le faire croire. Le destin, c’est une vaste foutaise. Un truc compact qui nous reste en travers de la gorge. Ce truc insupportable qu’on refuse d’avaler. Comme les gros cachets d’aspirine. C’est trop gros, alors on préfère souffrir plutôt que de suffoquer avec une pseudo-délivrance. On est jamais sûr que cela fera effet… alors pourquoi lutter ? Avoir mal est une sensation que l’homme déteste. Il essaye de la noyer dans diverses choses sans aucun intérêt. La vie… ce foutu jeu qu’on offre à la naissance et auquel on nous force à jouer. Et si j’avais dit non ? Et si j’avais refusé de me battre contre l’inlassable fatalité ? Aurais-je été disqualifié ou seulement forcé à jouer ? Ce sont ses questions qui hantent les esprits les plus sages, ou les plus fous. Le problème, c’est qu’on ne sait plus quand être fou et quand être sage…

Si Keith Simons avait souvent été traité de fou, d’incorrigible tordu, d’homme sans cœur, il ne s’en était jamais véritablement préoccupé. La vie était un jeu et il avait été forcé d’y jouer. Après cela, il ne fallait pas lui demander d’être trop conciliant. Il vivait les choses à sa façon, tant pis ses les gens ne voulaient pas le comprendre. Il avait déjà essayé de s’exprimer, on l’avait simplement abandonné. Il ne savait pas si c’était véritablement sa faute ou si les choses devaient se passer de cette façon. Mais il avait pris ses choses à cœur et pour lui. Depuis, il s’était simplement recroquevillé dans la carapace de son indifférence. Le problème ne venait plus uniquement de lui, le problème était bien plus profond. Il venait du regard des autres, des sourires hypocrites qu’il lisait sur les visages. Il n’était qu’un pion, pas sa faute s’il ne connaissait pas les règles à appliquer. Ce soir là, après le boulot, il avait décidé de se changer les idées. Et au lieu d’aller dépenser son argent auprès de jolie midinette à peine vêtue, il avait décidé de se rendre au Jack’s Lounge. Il avait passé les portes de son pas nonchalant, s’était accoudé au bar les yeux vides. Lorsque le barman s’était placé devant lui avec un regard interrogateur, Keith esquissa un léger sourire amusé. « Quelque chose de fort. Et pas cette pisse que tu me sers d’habitude, je veux en avoir pour mon argent. » Keith n’avait jamais eu a se préoccuper de son argent, mais depuis quelques temps, son travail n’était plus aussi satisfaisant. Peut-être qu’il se faisait trop vieux pour avoir des idées jeunes et dans le coup ? Il n’en savait rien, mais il craignait qu’on le mette à la porte. Il savait que cela aurait été injuste, qu’il avait toujours apporté beaucoup de chose à la boîte… Mais avec les patrons, on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Un verre de vodka fut placé devant ses yeux et il s’en empara maladroitement, la main légèrement tremblante. C’était sans doute le seul critère physique qui pouvait démontrer un certain mal être intérieur. Mais personne n’y faisait attention. Bien trop interloqué par ses regardes vides et ses phrases mordantes. Keith se laissa lourdement tomber sur un tabouret, et vida la moitié de son verre en une fraction de secondes. Laissant ensuite son regard parcourir la salle. C’est là qu’il la vit. Était-ce bien elle ? Non. Ca ne pouvait être qu’une illusion que sa mémoire peu à peu imbibé d’alcool voulait lui mettre sur le nez. Il détourna le regard, se concentrant sur l’intérieur de son verre. Une illusion, rien qu’une illusion…


Dernière édition par Keith Simons le Mar 29 Nov - 13:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)   don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) EmptyDim 13 Nov - 22:44

« Hey O'neil ! Tu as oublié comment on joue, ou quoi ? » Amusée, Rebekah éclata d'un rire franc, et donna la queue de billard à l'une de ses anciennes connaissances. Il était vrai qu'elle n'avait pas eu l'occasion de beaucoup jouer ses huit dernières années, et elle avait perdu la main. Si elle arrivait quand même à rapprocher les boules des huit trous de la table, elle ne marquait que rarement des points. C'était d'ailleurs quelque chose de plutôt étonnant lorsqu'on connaissait le niveau qu'elle avait pu avoir adolescente, mais la jeune femme ne s'en formalisait pas. Elle aurait tôt fait de ré-apprendre à jouer. Faisant signe au barman de leur apporter « un mètre » de shooter, elle retourna s'asseoir à la table où sa bande d'amis était installée. « Peut être bien ! Ce que je n'ai pas oublié, en revanche, c'est comment on boit ! » Alliant le geste à la parole, elle finit sa pinte de bière, et enchaîna automatiquement avec un shooter, comme le reste de la table. Massant doucement sa nuque, elle émit un léger soupir de soulagement lorsqu'elle sentit petit à petit l'alcool dans ses veines. Elle était épuisée de ses premières douze heures de garde, accouplées au décalage horaire avec le Sénégal. Mais Rebekah avait tout de même tenu à sortir pour célébrer son retour avec la plupart de ses amis, même si certains manquaient à l'appel. La plupart des absents avaient eu des empêchements de dernière minute, et le jeune médecin n'avait aucune intention de leur en tenir rigueur. En effet, cela faisait près de huit ans qu'elle n'avait vu aucun d'eux, elle était même étonnée qu'autant ait répondu à l'appel. Elle en était ravie, cependant. La jeune femme n'avait jamais été particulièrement douée pour être seule, et même si la compagnie de ses parents étaient agréables, et qu'elle s'entendait extrêmement bien avec ces derniers, ce n'était pas suffisant pour qu'elle se sente entourée. Mais en compagnie de toute cette clique, c'était tout simplement ce dont elle avait besoin. Ils passaient du bon temps à rire et boire autour de la table de billard, à rattraper le temps perdu, et à raconter ce qu'ils avaient vécu depuis. La plupart avait commencé à fonder un foyer, avec ou sans enfant, et avait désormais une situation bien établie. Rebekah aurait aimé en dire autant. Elle était de retour à Arrosic, et tout laissait présager qu'elle aurait désormais une vie plus stable. Mais y était-elle prête ? Etre de retour ici lui plaisait, et elle n'avait absolument pas été contrainte de revenir dans le Maine. Cependant, sa vie en Afrique lui manquait terriblement. Elle était à peine partie que les gens, les paysages, et l'ambiance qui régnait là-bas lui manquaient terriblement. Elle n'était pas à sa place ici. Ou, en tout cas, elle n'y était plus. Ce n'était pas l'impression qu'elle avait. Mais elle avait cependant pris le parti de considérer pour le moment qu'il s'agissait de vacances, et qu'elle aurait bien le temps de prendre une décision définitive plus tard.

« Rebekah... Keith est là. » Arquant un sourcil, alors qu'elle s'apprêtait à s'enfiler un quatrième, ou cinquième shooter, Rebekah sentit son sang se glacer. Elle avait naturellement pensé à lui en arrivant à Arrosic, comme en arrivant chez ses parents, puisque c'était là qu'elle l'avait rencontré. « Il t'observe, d'ailleurs. » ajouta Britanny. La jeune femme acquiesça d'un signe de tête, et avala deux shooters à la suite. Quelque chose lui disait que ces retrouvailles-là ne seraient pas aussi faciles. Elle ne se rappelait que trop bien de la dernière fois qu'ils s'étaient parlés. Elle ne savait que trop bien combien de ses lettres à elle étaient restées sans réponse. Lorsqu'elle se tourna vers lui, il ne la regardait plus. Une bonne chose. Peut être. Elle avait envie d'aller le voir, et de le serrer dans ses bras. Parce que malgré ce traitement de silence injuste qu'il lui avait infligé, il restait – dans les yeux de 'Bekah au moins – son meilleur ami. Quoiqu'il en dise, quoiqu'il en pense. Elle s'installa alors à coté de lui, et commanda un double-scotch sec. « la boisson des braves » comme les africains aimaient l'appeler. De la bravoure, du courage, elle en aurait besoin ! Du moins, si il se montrait aussi sectaire qu'il savait l'être dans le temps. « Bonsoir Keith. » Naturellement, sa main vint se poser dans le dos de son ami, et elle déposa un doux baiser sur sa joue. Elle risquait de se faire envoyer sur les roses, elle ne le savait que trop bien – il était même capable de lui reprocher de ne pas avoir assez écrit, ou de ne pas l'avoir forcé à venir ce soir, lui qui n'avait même pas daigné lui répondre. Elle hésita à ajouter quoique ce soit. Elle avait tant de choses à lui raconter, tant de photos à lui montrer, et il lui avait tellement manqué. Oui, elle avait fini par cesser de penser à lui, par se faire une raison. Elle l'avait enfoui au fin fond de sa mémoire, mais maintenant qu'il était là... cela lui rappelait combien elle aurait aimé partagé tout ces moments en Afrique en sa compagnie. Sa main toujours posée sur le dos de ce dernier, elle jeta rapidement un coup d'oeil à la table où elle se trouvait précédemment. « Tu m'as manqué. » dit-elle simplement alors que son regard était toujours rivé de l'autre coté. Elle n'avait aucun regret à les abandonner et à passer le reste de la soirée en compagnie de Keith, si il lui laissait cette opportunité. Elle se tourna alors vers lui, et puisqu'il ne semblait pas déterminé à lui répondre, elle décida de lui poser une question directe, non sans avoir trempé ses lèvres dans son verre. « Et moi, est-ce que je t'ai manquée, Keith ? »
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MessageSujet: Re: don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)   don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) EmptyMar 15 Nov - 14:33

Il sentait la présence de cette imbécile dans son dos. Il se la figurait tout sourire, entourée d’amis, heureuse de revenir. Il serrait les dents à imaginer son rire oublié depuis si longtemps, son regard transperçant et ses habitudes bon enfant. Autrefois, elle était tout pour lui. Un rayon de soleil en plein hiver, une épaule sur laquelle pleurer, une amie pour la vie. Mais elle avait abandonné tout ça, elle l’avait abandonné lui. Dans le but d’accomplir des rêves utopiques qu’il avait toujours jugés vains et ridicules. De ces rêves qui ne servent qu’à faire joli et à pourrir la vie. Il n’avait jamais accepté qu’elle s’en aille en le laissant derrière. Rebekah avait été sa sauveuse, au moment où il n’espérait plus rien de la vie, il l’avait rencontrée. Les choses lui avaient semblées plus simples, beaucoup plus faciles à vivre. Il se sentait calme et paisible lorsqu’elle était là. Parce qu’il reportait sur elle toute la tendresse qu’il ressentait pour le genre humain. Il savait qu’il avait eu tort de faire ça, de placer tous ses malheureux espoirs sur une unique personne. En plus, il savait. Elle lui avait toujours parlé de ces voyages humanitaires qui lui titillaient l’esprit. Comment avait-il pu penser qu’il pouvait la retenir ? Keith était froid et arrogant, lorsqu’elle était encore là. Et lorsqu’elle était partie, il était devenu d’autant plus insupportable. Pourquoi serait-elle restée ? Parce qu’il l’aimait ? Peut-être oui, mais il n’avait jamais eu le courage de le dire. Aimer c’était quelque chose qu’il se refusait à faire ou à monter, et peut-être que c’était ce qui avait fait tout foiré. Il prit son verre entre ses doigts et en vida son contenu très rapidement, serrant toujours plus les dents pour éviter de laisser la colère gagner. Il était en colère qu’elle soit là, ici, revenue… Egaré dans ses pensées, il entendu quelqu’un passer sans commande sans faire véritablement attention, il leva la main d’un geste évasif pour qu’on le resserve à son tour. Le barman s’approcha et répondit à sa requête alors que doucement, il sentit une main se poser dans son dos. « Bonsoir Keith. » Il contracta la mâchoire au contact de ses lèvres sur sa joue. Pourquoi lui faisait-elle cela ? Comment pouvait-elle lui faire l’affront de se pointer comme une fleur, comme s’il s’était quitté hier après une joyeuse balade ? Il garda le silence et ne daigna même pas porter son attention sur elle. Nerveusement, sa jambe tremblait de retenue. Il mourrait d’envie de prendre les jambes à son cou, de la planter là avec son stupide bonjour, ses baisers mouillés et ses mains trop douces. Keith but une gorgée de son verre, feintant l’indifférence. Comme s’il n’avait rien entendu. « Tu m'as manqué. » Un rictus amer quitta les lèvres du publicitaire alors que ce-dernier peina toujours à vouloir se tourner vers la jeune femme. Il lui avait manqué ? Tant mieux, après tout, elle l’avait cherché. C’était elle qui était partie. Alors oui, peut-être qu’il n’avait pas répondu à toutes ces lettres, peut-être qu’il avait essayé de tourner la page mais… la clé du problème ne venait pas de lui, c’était elle. Elle avait tout gâché. Totalement fermé, Keith ne voyait pas d’autre vérité que celle qu’il avait confectionnée au fil des années. Tant pis s’il exagérait, tant pis si ce n’était pas vrai, c’était comme ça, point barre. « Et moi, est-ce que je t'ai manquée, Keith ? » Ce ton assuré et cette question posé comme à gamin l’irrita et Keith tourna son regard vers la jeune femme. Il arqua un sourcil et étira ses lèvres en un large sourire narquois et froid. « Si je t’avais manqué, comme tu le dis si bien, tu serais revenue bien avant. » Il n’avait jamais été du genre à faire de longue tirade et à être très conciliant avec les gens. SI Rebekah était l’exception autrefois, aujourd’hui, elle n’était plus qu’une étrangère à ses yeux, il ne la reconnaissait pas et il était sûr qu’elle n’était plus celle qu’il avait connu. Avec dédain, il haussa l’épaule, repoussant cette main qui lui brûlait le dos. Il s’écarta même d’elle, le regard éteint et froid. Ses doigts se nouèrent à nouveau autour du verre qu’il leva jusqu’à ses lèvres mais qu’il repoussa avant même d’en boire une gorgée. « Non, tu ne m’as pas manquée. » C’était un euphémisme que de dire qu’elle lui avait manqué. Elle avait laissé un trou si béant dans sa poitrine qu’on pouvait plutôt dire qu’elle l’avait vidé, étripé, tué à petit feu sans même le savoir. Bien sûr que non, elle ne lui avait pas manqué. Elle avait été semblable à un fantôme. Partout. Dans chaque coin, chaque lieu. Elle était sa détresse personnelle, celle qui causait la perte de son humanité, de sa tendresse. Celle qui le rendait froid et grincheux, suffisant et fier. Il plongea alors son regard dans le sien, glissa sa main sur la sienne et compressa ses doigts avec férocité. Il ne voulait pas lui faire mal, ce n’était pas son but, il n’était d’ailleurs pas conscient de la puissance de sa pression. Il avait simplement besoin de rétablir le contact, de voir s’ils étaient toujours connectés. Et ses doigts, méchamment entremêlé autour des siens, ne firent qu’attiser la haine qu’il avait envers elle et ses stupides rêves. Il relâcha alors la pression, repoussa sa main et détourna le regard. Buvant une gorgée de son verre, le reposant pour ensuite sourire avec arrogance. « Qu’est-ce que tu fais là, O’neil ? Tu t’es perdue ? Je peux te raccompagner à l’aéroport si tu veux. Où tu vas cette fois, dans quel trou du cul du monde veux-tu te perdre ? Où vas-tu aller pour fuir ma présence si indésirable ? » Le problème était là, Keith pensait qu’elle l’avait abandonné parce qu’il n’avait plus d’intérêt à ses yeux. Ou du moins, pas autant qu’il l’aurait voulu.


Dernière édition par Keith Simons le Mar 29 Nov - 13:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)   don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) EmptySam 26 Nov - 20:54

Rebekah ne se faisait pas d'illusion. Elle ne s'attendait absolument pas à ce que Keith lui saute dans les bras. Cela n'avait jamais été vraiment son genre, mais surtout, elle avait conscience qu'il y ait de grandes chances qui lui en veuille. Parce que naturellement, la jeune femme avait eu tort de partir au bout du monde pour réaliser ses rêves, et sauver – littéralement – des milliers de vie. Parce que évidemment, c'était elle qui était coupable d'être resté, et non pas lui – lui qui ne l'avait pas encouragé, lui qui n'avait pas voulu la suivre, lui qui avait tout fait pour qu'elle ne lui écrive plus. Elle avait toutes les raisons de lui en vouloir. N'importe qui à sa place n'aurait pas pris la peine d'aller parler à cet énergumène. Mais il s'agissait de Keith. Et même si il venait de lui rappeler en l'espace de dix secondes combien il pouvait être irascible, il restait l'une des personnes les plus importantes de sa vie. Elle ne cilla pas pourtant. Elle garda son regard sur lui, et conserva son petit sourire. Si il croyait sincèrement qu'il allait la faire fuir aussi facilement, il la sous-estimait vraiment. Elle ne répondit pas, cependant. Parce qu'il n'avait jamais été question de revenir pour elle, pas pour Keith, pas pour sa famille. Il ne se rendait pas compte de combien elle avait trouvé sa place, là-bas. Elle avait eu moins besoin d'être entourée, elle s'était découvert un courage qu'elle ne soupçonnait pas, et elle en avait plus appris sur la vie qu'elle n'aurait pu le faire ailleurs au monde. Mais il ne pouvait le comprendre. Il ne pourrait jamais le comprendre. En grande partie, parce qu'il n'en avait absolument pas envie. Et aussi parce qu'il fallait le vivre pour le croire. Elle se laissa faire également lorsqu'il la repoussa, puis s'éloigna. Vraiment ? En est-il encore là ? Elle secoua légèrement la tête, et humidifia ses lèvres avec son scotch.
Ce fut l'espoir qui s'empara de Rebekah lorsque Keith plongea le regard dans le sien, qui rendit la suite des événements bien plus difficiles que la jeune femme ne le croyait possible. Sentant la force avec laquelle il serrait la main dans la sienne, la jeune femme chercha doucement à la retirer. Ses articulations étaient blanchies par sa force, et si il continuait à accentuer la pression qu'il exerçait, il finirait sans aucun doute par lui broyait les os. Elle ne put s'empêcher de lâcher un juron lorsqu'il relâcha enfin sa main, et décida qu'elle n'avait aucune envie de continuer cette conversation. En tout cas, pas tout de suite. Elle attrapa son verre, et se leva, quand ce dernier ne trouva pas mieux que de lui lâcher un nouveau flot de reproches. Dos à lui, Rebekah se glaça, et hésita quelques secondes à répondre. Elle était fatiguée, tant par le décalage horaire et les heures accumulées, que l'attitude de Keith qui ne semblait absolument pas avoir changé en huit ans. Elle fit alors volte-face, et se retourna vers lui : « A la table d'en face, en fait, Keith. Parce que c'est toi qui la rend indésirable ta présence. » Elle s'approcha un peu plus de lui, et reprit, sur un ton profondément agacé, se penchant vers son oreille. « Et pendant qu'on y est. Ne refais pas l'histoire. C'est toi qui a voulu perdre contact. C'est toi qui n'a pas voulu venir. Tu ne m'as jamais demandé de rester. » Elle se redressa. « Etonnant pour un égoïste comme toi, d'ailleurs. Il n'y a que toi qui existe, et qui compte, pas vrai ? » La jeune femme se mordit la lèvre, hésitant à continuer. Elle était plus discrète sur sa colère, elle était même prête à pardonner, mais elle détestait qu'il oublie qu'elle aussi avait des sentiments, qu'il avait pu la blesser elle aussi. Il savait pourtant combien il pouvait la blesser. Elle ferma les yeux quelques secondes, et d'instinct, sans même y réfléchir, se vit en Afrique, dans les mêmes lieux où elle avait passé ses huit dernières années. Ce n'était pas une vie paisible. Il y avait toujours une urgence à droite ou à gauche. Dans les pays en guerre, même les heures de repos n'en étaient pas puisque l'on ne manquait jamais de se faire réveiller par des coups de feus, ou des outils de guerre plus sophistiqués. Mais pas une seule seconde elle ne s'était sentie aussi peu à sa place qu'elle ne se sentait maintenant. Là-bas, elle était utile au moins. Là-bas, sa présence était bienvenue – demandée, même. Mais ici, tout semblait différent. Peu importait qu'elle soit là ou non. Elle ne remettait pas en cause la sincérité des personnes présentes à cette soirée faite en son honneur, mais c'était différent. Il n'avait pas « besoin » d'elle. Personne n'avait besoin d'elle, ici, et elle se rendait désormais compte que si seule sa famille était vraiment heureuse de le revoir, que Keith n'avait qu'envie de la renvoyer dans un avion, une part d'elle ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi elle était revenue. Elle finit son verre, et le posa sur le bar avec violence, ne manquant pas de le faire claquer. « Dans le Maine. A Arrowsic. C'est là que je vais me perdre, Keith. » Sans un mot de plus, elle se retourna et rejoint sa table d'amis pour une nouvelle partie de billard. Mais cette fois, le coeur n'y était plus.
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MessageSujet: Re: don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)   don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) EmptyDim 27 Nov - 20:24

Tout son être frémissait de colère alors que ces doigts s’accrochaient désespérément à ceux de sa meilleure amie. Elle ne comprenait pas. Elle ne voyait pas ce qu’il cachait, ce qu’il dissimulait derrière son regard impassible et ses répliques acerbes. Elle ne voyait pas combien il lui en coûtait d’être face à elle s’en pouvoir lui dire combien elle lui avait manqué. Pouvait-elle seulement imaginer ce qu’il avait ressentit à son départ ? Keith était persuadé du contraire. Rebekah avait eu la chance d’accomplir un rêve qui lui tenait à cœur, pourquoi aurait-elle pensé à lui, seul et délaissé ? D’autant qu’il n’avait jamais fait preuve d’une grande démonstration de tristesse à l’annonce de son départ, que les nombreuses requêtes qu’elle avait effectuées de son côté demeuraient encore sans réponse et qu’il avait tout bonnement cessé de lui écrire. Mais c’était sa manière à lui d’envoyer des signaux, de lui faire comprendre que sans elle, il serait définitivement perdu. Que son existence ne voulait rien dire et ce depuis si longtemps, qu’elle était la seule chose qui le raccrochait à la vie. Il était désespérant, dans le fond. Incroyablement pathétique. Si sournoisement lamentable. Il jouait au dur, prétendre valoir mieux que les autres, mais dans le fond, il n’était qu’un déchet de cette société. Un homme cultivé par tous ces interdits qu’il avait pourtant peur de transgresser. Keith était un enfant, un enfant délaissé au bord d’une route, abandonné. Par elle, pars tous. Tant et si bien que son venin se répandait avec une fougue trop longtemps enfuie. Il ne voulait pas lui faire mal, mais si c’était le cas, et bien tant pis. Mais au bout d’un moment, il relâcha sa prise, souriant légèrement face au juron qu’elle lâcha à la volée. Keith n’était pas peu fier de son coup, il avait, à sa façon, trouvé un moyen de lui faire ressentir ce qui bouillonnait à l’intérieur de son être. Et encore, il avait été terriblement doux en comparaison du feu qui alimentait ses entrailles. Il n’essaya pas vraiment de la retenir lorsqu’elle s’empara de son verre et qu’elle se redressa. Fuir, partir, c’était visiblement un passe-temps pour elle. Ce qu’il ne put s’empêcher de faire remarquer, légèrement irrité de devoir faire face à une situation telle que celle-là. Il n’avait jamais imaginé la rencontrer à nouveau à Arrowsic et pourtant… « A la table d'en face, en fait, Keith. Parce que c'est toi qui la rend indésirable ta présence. » Keith serra les dents, buvant une gorge de son verre, refusant d’affronter ce regard. Bien sûr qu’il se rendait indésirable, c’était ce qu’on attendait de lui. Il avait toujours été comme ça et les années passées n’avaient fait qu’envenimer ce trait de caractère. Il demeura pourtant silencieux, n’ayant rien à rétorquer à cette assurance énervante. Se penchant un plus vers lui, comme un murmure au creux de son oreille, elle ajouta : « Et pendant qu'on y est. Ne refais pas l'histoire. C'est toi qui a voulu perdre contact. C'est toi qui n'a pas voulu venir. Tu ne m'as jamais demandé de rester. » Le publicitaire ne put retenir un léger rire rauque, offusqué de ces paroles. À quoi s’attendait-elle ? A ce qu’il la supplie ? Elle le connaissait et elle aurait du savoir. Elle aurait du lire que son regard lui intimait de rester, même si ces paroles n’avaient rien d’avenantes. Elle s’était montrée sourde, aveugle et muette face à ses appels à l’aide, comment osait-elle prétendre qu’il ne lui avait jamais demandé de rester ? Il l’avait fait. A maintes reprises, ses silences voulaient tout dire. Et lorsqu’elle l’accusa d’être égoïste, il ne put que s’empêcher de lever son verre bien haut, comme un toast silencieux. Oui, il était égoïste, mais pas suffisamment pour lui infliger sa présence. Et c’était cela qui l’avait forcé à ne rien dire, sans doute. Mais ça non plus elle ne pourrait pas comprendre. Comme rien de ce qu’il pouvait dire ou faire. Keith était un OVNI pour le genre humain, difficile de cerner tout ce qu’il faisait et pourquoi il le faisait. Il n’y avait qu’à supporter et endurer.
S’il aurait pu sursauter lorsqu’elle posa son verre sur le bar, il demeura pourtant inerte, le regard occupé à observer les nombreuses bouteilles qui s’étalaient devant ses yeux. « Dans le Maine. A Arrowsic. C'est là que je vais me perdre, Keith. » A nouveau il serra les dents, incapable de définir ce qu’il était bon de faire ou pas. Il la laissa regagner sa table, s’amuser avec ses ‘amis’, alors que comme toujours ; il restait seul face à lui-même. Mais il se sentait enfermé à l’intérieur de son propre corps, Rebekah avait éveillé trop de choses et il ne parviendrait pas à les retenir. Se redressant d’un bond, il rejoignit l’assemblé d’amis, lançant des regards noirs à ceux qui osaient le saluer. Keith avait fait une croix sur ces gens depuis trop longtemps, ils ne voulaient rien dire pour lui, si ce n’est un dégoût permanent. Il agrippa Rebekah par le bras, pressant ses doigts dans la chair tendre avec encore un peu trop de vivacité et l’entraina un peu plus loin. Il la relâcha et la toisa d’un regard ferme et noir. Laissant un léger sourire sardonique étirer ses lèvres, il croisa ses bras sur sa poitrine et faisant une sorte de moue étrange, il se libéra d’un poids. « Je ne t’ai peut-être jamais demandé de rester, mais j’avais besoin de toi. J’avais besoin que tu restes avec moi. J’avais besoin de savoir que dans ce putain de monde au moins une putain de personne tenait à moi. Et je pensais que c’était toi, cette personne. J’avais besoin de toi Rebekah. Mais dis-moi, tu étais où hein ? Parce oui, tu as raison, je suis égoïste. J’en ai rien à foutre que des cons meurent au quatre coin du monde. Je m’en cogne, c’est la vie. Faut bien faire de la place sur Terre. Et puis au Paradis, ils doivent être tellement mieux, les sauver c’est sans doute la pire chose que tu aies jamais faite. Mais moi… j’avais besoin de toi. Parce que je suis mourant à ma façon et que t’as pas été foutue de le voir ! » Le ton de sa voix était froid et légèrement tremblant. Il la pointa alors du doigt et lâcha de but en blanc : « Je t’aimais et toi, tu m’as tué ! Alors ne te pointe pas comme fleur. Ne me dis pas que je t’ai manqué, ou que j’ai tout fait foirer. C’est toi qui a merdé, Bekah. C’est toi qui es partie. Parce que tu n’en n’avais rien à foutre. Mais… je t’aimais, tellement et… tu me donnes juste envie de vomir aujourd’hui. » Il désigna l’assemblé d’un geste du bras et laissa un rire rauque lui échapper alors qu’il ajoutait finalement : « Une fête ? Et bien, j’espère que tu t’amuses. Parce que là, des tas de gens crèvent dans ton trou du cul du monde et moi, je suis entrain de me consumer par ta faute. Sourie Rebekah, JE TE PARDONNE. Je te pardonne, ouais… » Il essuya un léger postillon sur le bord de son menton, alla jusqu’au bar récupérer sa veste, repassa devant la jeune femme et passa les portes avec énervement. Il se sentait désormais totalement vide, plus rien, le néant…
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MessageSujet: Re: don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)   don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) EmptyLun 28 Nov - 0:26

Décidemment, Keith tenait à lui faire du mal ce soir-là. La violence avec laquelle il l'agrippa fit sursauter la jeune femme, mais celle-ci ne prit même pas la peine de le lui faire remarquer. C'était son but, elle l'avait compris. Elle ne comprenait simplement pas pourquoi, ni comment il pouvait encore lui en vouloir autant après huit ans. Son regard planté dans le sien, elle ne chercha même pas à prononcer le moindre mot. Le visage fermé, les lèvres pincées, elle le regarda jusqu'à ce qu'il daigne parler. Cela ne prit qu'une seconde ou deux, pourtant, ces secondes parurent être des minutes à la jeune femme. Elle ne supportait pas l'idée que, malgré huit années passées loin de lui, malgré huit années où elle avait appris à ne croire qu'en elle-même, et à ne rien attendre des autres, Keith restait l'exception. Elle ne supportait pas ordinairement les gens comme lui, mais avec lui, ça passait. Elle ne ressentait pas vraiment d'attache particulière ici, mais avec Keith à l'horizon, c'était une ancre qui la retenait à quai. Alors, elle écouta ce qu'il avait à lui dire, sans broncher. Elle ne fit pas attention à la douleur qui écrasait son coeur, ni aux larmes qui lui montaient aux yeux. Il ne se livrait pas. Keith détestait parler de ses sentiments, mais là, il lui disait tout. Peut être même trop. Mais quelque part, il se confiait à elle, et c'était délicieusement bon. Elle déglutit lorsqu'elle comprit qu'il avait perçu son départ comme un abandon, alors que c'était tout l'inverse. Rebekah avait toujours, du moment où elle avait décidé de partir au moment où ils avaient perdu contact, gardé l'espoir qu'il finisse par venir la rejoindre – et peut être ainsi se libérer de ses démons. Elle n'était pas partie pour lui, mais elle aurait tant aimer qu'il en bénéficie. Lui aussi, il se serait senti à sa place là-bas. Ou, en tout cas, c'est ce que la jeune femme de l'époque avait tant espéré. A dix huit ans, qu'y-a-t-il de plus beau que de se retrouver au bout du monde avec son meilleur ami ? Mais il n'était pas venu, et ce, malgré les demandes de la jeune femme. Comment pouvait-il croire qu'elle l'avait abandonné ? C'était lui qui l'avait poussé aussi loin de lui qu'il le pouvait. C'était trop facile de le lui reprocher à l'heure actuelle. Elle avait insisté, autant qu'elle l'avait pu. Mais elle avait voulu se préserver, se protéger également. C'était elle qu'elle avait sauvé en partant. Ne se rendait-il pas compte qu'elle serait morte si elle était restée à Arrowsic ? Elle aurait étouffé, c'était certain. Lorsqu'il enchaîna, cependant, sur le fait qu'il se moquait complètement des gens qui mourraient un peu partout, c'est un sentiment de révolte qui s'empara de la jeune femme. Comment osait-il proférer quelque chose comme ça ? Comment pouvait-il se moquer de la mort de femmes, d'hommes, et d'enfants ? Elle ne put s'empêcher de secouer violemment la tête de désapprobation alors qu'elle luttait contre un sentiment de colère et de tristesse à la fois. Bon sang ! Pourquoi est-il si injuste avec elle ? Elle aurait tout fait pour lui. Il était son meilleur ami. Mais ce n'était pas assez, évidemment. Rien n'était jamais assez avec Keith. 'Bekah s'apprêtait à lui expliquer qu'il n'y avait pas que lui sur Terre lorsque ce dernier lui balança qu'il l'avait aimé. La bouche entrouverte, l'urgentiste se figea totalement. Le souffle coupé, c'était comme si son cerveau n'arrivait plus à fonctionner. La nouvelle était complètement inattendu. Fronçant les sourcils, elle rechercha dans ses souvenirs le moindre signe de sentiments plus qu'amicaux, mais rien, elle ne voyait rien. La relation qui les unissait avait toujours été de l'amitié pure et dure. Rebekah n'y avait jamais rien vu de plus, et d'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Keith n'avait jamais essayé de faire que leur relation prenne une tournure différente. Rapidement, pourtant, il trouva le moyen de le lui reprocher. Evidemment, une gamine de dix huit ans était sensée savoir tout de la vie, et deviner ce genre de choses. Evidemment. Rebekah devait être parfaite, sinon cela n'allait pas à Monsieur. Elle ne sut même pas quoi répondre. Les yeux baignés de larme, elle ne chercha même pas à répliquer. Ce qu'il venait de lui balancer était parfaitement inattendu, et terriblement douloureux. Car une part de la jeune femme, même si elle essayait de le dissimuler autant que possible, culpabilisait. Elle écoutait ce que Keith avait à lui dire – et pire que ça, elle l'entendait. Elle comprenait pourquoi il réagissait ainsi, et pourquoi il jouait au connard fini. Et c'était ce qui compliqué le tout, comme toujours.
Reculant doucement jusqu'à ce qu'elle rencontre le mur, la jeune femme l'observa récupérer sa veste, et sortir sans bouger d'un cil. Elle essayait de comprendre ce qu'il venait de se passer. A vrai dire, elle n'était pas vraiment certaine que cela ait jamais eu lieu, et que ce ne soit pas le fruit de son imagination. Peut être avait-elle la fièvre jaune, et délirait-elle ? Oh, si seulement cela avait été possible. Rebekah aurait tout donné pour être en Afrique dans un moment pareil. Mais deux phrases que Keith lui avait dit raisonnaient dans son esprit - « Je t'aimais, tellement » et « des tas de gens crèvent dans ton trou du cul de monde » - et elle ne pouvait rester sans rien dire. Rapidement, quelqu'un qui passait devant elle lui adressa la parole : « Ca va, mademoiselle ? Vous êtes toute pâle... » Serrant les dents, la jeune femme hocha d'un signe de tête et prit la porte à son tour. Elle poussa un profond soupir, compta jusque cinq pour se calmer, et s'apprêtait à aller s'asseoir sur le banc qui se trouvait en face du bar lorsqu'elle aperçut la silhouette de Keith. Elle hésita. Continuer cette discussion ne servait à rien. Et pourtant, au moment même où elle s'était convaincue de retourner à l'intérieur du bar, elle l'interpella. « KEITH ! » hurla-t-elle, se moquant bien d'alerter quelques passants. D'un pas pressé, elle le rejoignit, et planta son regard dans le sien. Elle aurait la voix tremblante, et elle risquait de finir le visage humide. Elle le savait. Elle n'était pas vraiment forte lorsqu'elle se retrouvait en face de quelqu'un qui avait du pouvoir sur elle – et dieu sait que Keith en avait. « Tu me pardonnes de quoi, exactement ? » cracha-t-elle. « D'être partie, c'est ça ? Eh bien, moi je te pardonne pas. Je ne te pardonne pas d'en attendre toujours trop de moi, et de ne pas m'accepter. Oui, je veux sauver le monde ET ALORS ?! Tu crois que ça me plaît ? Tu crois que c'est facile ? Tu sais le nombre de vie que j'aurai pu aider plutôt que de venir ici ? » Sentant les sanglots monter, elle s'arrêta quelques secondes, et prit de grandes inspirations. Quand elle reprit, elle enchaîna déjà sur autre chose. « Et comment tu peux me reprocher d'être partie alors que tu ne m'as jamais dit que tu m'aimais ? Eh quand bien même ! Mes sentiments n'étaient pas réciproques ! Je n'y peux rien ! Mais il faut toujours que je sois à la hauteur. Descend moi de mon piédestal, Keith ! Je ne suis pas celle que tu attends, je ne le saurai jamais. Je ne suis pas parfaite. » Elle déglutit, la voix de plus en plus tremblante tant de haine que de tristesse. Ce n'était certainement pas les retrouvailles qu'elle avait imaginée. « Tu ne t'attendais pas non plus à ce que je t'embrasse après ton speech ou je ne sais quoi ? Parce que dans ce cas, crois moi, quand je te dis que c'est toi qui a tout foiré. Parce que l'espace d'une seconde, j'en aurai presque eu envie. » S'étonnant elle-même de ses propos, pourtant sincères, elle reprit son calme, toujours les yeux humides, et conclut : « Tu n'as qu'à mot à dire, et je retourne d'où je viens, Keith. Ma place n'est pas ici. Crois-moi, je le sais. Alors si tu veux que je reparte... c'est d'accord. Conduis moi à l'aéroport, et je te promets que je monte dans le premier avion pour Dakar. » Et le pire, c'est qu'elle était sincère. Elle ne savait pas ce qui l'avait décidé à revenir – ou plutôt désirait nier le fait qu'il joue un rôle dans cette décision – mais elle regrettait déjà d'être revenue. C'était probablement là la plus grosse erreur qu'elle ait commise.
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MessageSujet: Re: don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)   don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) EmptyMar 29 Nov - 13:36

Keith aurait aimé pouvoir mettre des mots sur ses pensées mais ceux qui frôlaient la barrière de ses lèvres pour s’en échapper n’était jamais qu’un flot de bêtises qui ne ressemblaient à rien. Ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait, aucun mot n’aurait été capable de le traduire. C’était la peine, la douleur, le désarroi. Mais surtout la haine, le désespoir et l’incompréhension. Il avait toujours été incompris, aussi loin qu’il s’en souvienne. Lorsqu’il était un adorable bambin, il s’époumonait pour faire passer le message d’une horrible douleur abdominale et ses parents ne l’avaient jamais compris. Jusqu’à ce qu’ils se rendent à l’hôpital, trop fatigués de l’entendre geindre. Le bébé avait été soigné, et les cris avaient cessés. Il avait eu ensuite la chance de grandir avec une mère aimante qui faisait très attention à lui mais qui ne comprenait ses airs solitaires. Souvent elle lui demandait pourquoi il demeurait seul dans sa chambre, enfermé au milieu de livres qui le faisaient rêvés. Où sont tes copains ? Comment répondre à cette question sans briser le cœur de celle qu’il aimait avait été un lourd fardeau pour lui. Les autres enfants ne l’aimaient pas. Il était renfermé, brutal et trop pensif. Ses réflexions effrayaient ou provoquaient l’hilarité générale. Ce n’était pas un enfant différent, juste rêveur, voilà tout. Et finalement, sa mère s’était envolée. Au pays des anges comme son père avait voulu lui faire gober. Mais il n’était pas but, Keith savait que sa mère n’aurait droit qu’aux vers, enfermée dans son caveau familial. Son père n’avait pas compris que la colère s’était incrusté en lui avait tellement d’ardeur qu’il ne pourrait jamais plus vivre sans. Il ne comprenait pas pourquoi le petit frère et la nouvelle belle-mère était un obstacle. Il ne comprenait rien. Strictement rien. Et il avait du grandir seul, du moins, il l’avait cru au début. Mais le déménagement à Arrowsic n’avait pas eu que des inconvénients. Il l’avait rencontrée, elle, Rebekah. Et elle avait remis un peu de couleur dans sa vie morne et sans intérêt. Elle avait fait de lui un adolescent plus bavard et plus enclin à la confession, bien que toujours mystérieux. Mais elle non plus n’avait pas compris. Compris qu’il s’était désespérément accroché à elle au point de l’aimer de sentiments profonds et sincères qu’il ne parvenait pas à dire. Les mots, les vrais, étaient donc : je t’aime. Mais comment les dire lorsqu’on avait l’impression de ne les avoir jamais reçus en retour ? Keith s’était renfermé. Il l’avait classée, oubliée, enfouie au fond de lui. Et voilà qu’en une fraction de seconde, dans un retour éclair, elle le brisait. Encore. Pour la nième fois. Et c’était d’un pas décidé qu’il avait quitté les lieux, délaissant derrière lui des paroles qu’il serait amené à regretté. Sentant l’air frais lui fouetter le visage, Keith entendait ses déclarations lui bourdonner aux oreilles. Se frappant le front de sa paume de main. Il revoyait les larmes dans ses yeux, sa main s’agripper à son bras si frêle. Il regrettait tout. D’avoir été suffisamment con pour cracher le morceau, d’avoir perdu les pédales au point de la heurter de cette façon. Il n’avait jamais été méchant volontairement, c’était davantage son attitude qui blessait, mais là… Ces déclarations, sa manière si facile de tourner huit années de sa vie en ridicule… Il avait déconné à plein tubes, oubliant les promesses qu’il s’était fait à lui-même. Comme ne jamais blesser les personnes qu’il aimait. Mais peut-être qu’au fond, il ne savait pas ce que c’était d’aimer. Sentiment trop dur, trop lourd, trop compliqué. Pas pour lui, en somme.
« KEITH ! » Lorsque cette voix l’interpella, il refusa de se retourner. N’ayant que peu le courage d’affronter d’aussi beaux yeux humides. Il fit pourtant volte face et glissa son regard dans le sien. Impassible, vide, indifférent. « Tu me pardonnes de quoi, exactement ? » Tout, je te pardonne tout. De m’avoir fait t’aimer alors que je n’en n’avais pas besoin. De m’avoir donné l’illusion de n’être pas seul pour ensuite me prouver le contraire. De m’avoir quitté alors que j’avais besoin. D’avoir oublié ce que c’était qu’être ami avec moi. D’avoir manqué de tact au point de prendre cet air assurant en prétendant que tu m’avais manqué. De m’avoir manqué, aussi tiens. D’avoir fait de moi une loque, encore pire que celle que tu avais trouvé. D’avoir été la seule à me faire sentir vivant. J’en avais oublié combien c’était facile la vie lorsque l’on était malheureux. « D'être partie, c'est ça ? Eh bien, moi je te pardonne pas. Je ne te pardonne pas d'en attendre toujours trop de moi, et de ne pas m'accepter. Oui, je veux sauver le monde ET ALORS ?! Tu crois que ça me plaît ? Tu crois que c'est facile ? Tu sais le nombre de vie que j'aurai pu aider plutôt que de venir ici ? » Un léger rictus déforma les traits de Keith. Il n’avait pas besoin de son pardon, de toute façon et il n’avait pas besoin d’entendre qu’elle aurait préféré être là-bas plutôt qu’ici. Elle n’avait qu’à pas revenir si cela lui déplaisait tellement ! Qu’elle cesse, qu’elle arrête de jouer celle qui déteste sa vie. Elle avait eu tout ce qu’elle avait toujours souhaité, pourquoi prétendre que ça ne lui plaisait pas ? « Et comment tu peux me reprocher d'être partie alors que tu ne m'as jamais dit que tu m'aimais ? Eh quand bien même ! Mes sentiments n'étaient pas réciproques ! Je n'y peux rien ! Mais il faut toujours que je sois à la hauteur. Descend moi de mon piédestal, Keith ! Je ne suis pas celle que tu attends, je ne le saurai jamais. Je ne suis pas parfaite. » « Je m’en suis rendu compte. » Lâcha-t-il avec amertume. Chaque mot de cette phrase avait été un coup porté à son cœur, comme s’il l’on le lacérait au fouet. Il ne lui avait pas dit parce qu’il ne savait pas comment le faire et puis, quand bien même, comme elle le disait si bien, elle ne les partageait pas. Se rendait-elle compte de la difficulté de ce sentiment ? Sans doute que non, pas lorsque c’était quelqu’un comme Keith qui le ressentait. Et bien sûr, il avait conscience de la placer sur un piédestal, mais c’était sa faute, une fois de plus. Elle avait été son messie pendant si longtemps que la considérer autrement relevait du défi. « Tu ne t'attendais pas non plus à ce que je t'embrasse après ton speech ou je ne sais quoi ? Parce que dans ce cas, crois moi, quand je te dis que c'est toi qui a tout foiré. Parce que l'espace d'une seconde, j'en aurai presque eu envie. » Keith émit un léger grognement, détournant les yeux. Ces yeux embués de larmes lui donnaient des frissons dans le dos et jamais il ne s’était plus détestable qu’à cet instant. Il avait tout fait capoter et bien qu’ils soient tout deux fautifs, il ressentait le sentiment désagréable d’être le méchant loup égaré dans la bergerie. « Tu n'as qu'à mot à dire, et je retourne d'où je viens, Keith. Ma place n'est pas ici. Crois-moi, je le sais. Alors si tu veux que je reparte... c'est d'accord. Conduis moi à l'aéroport, et je te promets que je monte dans le premier avion pour Dakar. » Quoi ? Keith reporta son attention sur la jeune femme, la dévisageant silencieusement. Quelque chose dans cette démarche le dépassait totalement. Si elle savait que sa place n’était pas ici, pourquoi revenir ?
Les prunelles de Keith brillaient d’une lueur dévastatrice, observant le visage de la jeune femme, les mains dans la poche de son pantalon, sa veste trainant sur son bras. Il ouvrit la bouche durant une fraction de seconde et la referma aussitôt. Dans un pas vif, il combla le peu d’espace qui les séparait et vint glisser ses doigts dans les cheveux de Rebekah, reposant sa main sur sa nuque et ramena ses lèvres aux siennes. Contrairement à ce qu’il avait pu dire ou faire auparavant, le baiser qu’il lui offrit était empli d’une tendresse enfouie depuis trop longtemps. Il avait également un goût de détresse, à ses yeux. Ses lèvres caressaient les siennes avec délicatesse, alors qu’il fermait les yeux pour imprégner sa mémoire de son moment. Au bout de quelques secondes, il s’écarta, relâcha la prise qu’il avait sur sa chevelure et replanta son regard dans le sien. « Je te pardonne de m’avoir fait t’aimer comme jamais je n’ai aimé. Je te pardonne de ne pas vouloir me le rendre. Je te pardonne tout, peu importe ce que tu imagines. Mais je ne te pardonne de croire que je puisse souhaiter ton départ. » Le son de sa voix était calme, le baiser qu’ils avaient échangés semblaient l’avoir apaisé. Il ne savait pas ce qu’elle en avait pensé et ce que cela provoquerait, mais cela lui importait peu. Ce bruissement de bonheur illusoire lui dénouait les entrailles et lui donnait de nouveau la sensation de respirer. « Si ta place n’est pas ici, que tu ne peux pas vivre ici… Pourquoi tu es revenue ? Ca faisait huit ans, tu n’avais plus de raison de venir. C’est toi qui es monté dans l’avion, toi qui as décidé de tout abandonner alors si tu veux partir, encore, c’est à toi de le décider. Je n’ai rien à dire. » Puis, faisant volte-face, incapable de prolonger cette discussion pendant des heures et des heures, Keith avança sans but précis. Avant de lancer par-dessus son épaule un : « Ne compte pas sur moi pour t’accompagner à l’aéroport, si tu choisis de t’en aller. J’ai pas la force d’assumer un nouveau départ. J’aurais même préféré ne pas dire ce que j’ai dit. Alors, oublie, vis ta vie. Je ne suis rien pour toi, et c’est bien ainsi. » Il retira les mains de sa poche et s’enquit de sa veste pour l’enfiler. Avançant désormais vers l’avenir. Peut-être que cette discussion lui rendrait la liberté dont il s’était lui-même privé. Peut-être qu’il irait mieux. Cherchant son bonnet dans la poche de sa veste et l’enfilant sur le sommet de son crâne, Keith contemplait l’asphalte avec intérêt. Comme découvrant sur ce sol humide, les épisodes de sa vie qu’il pouvait reléguer dans un coin de son esprit pour les enfuir à jamais.
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MessageSujet: Re: don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)   don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) EmptyMer 30 Nov - 23:53

L'espace d'une seconde, Rebekah souhaita qu'il lui dise « oui », et qu'il l'emmène à l'aéroport. Cela serait tellement plus facile ainsi. Elle n'aurait pas à prendre cette édcision elle-même. Elle ne serait pas une nouvelle fois celle qui partait, mais celle qu'on jetait dehors. Elle ne voulait pas rester. Elle était venue pour ses parents qui ne rajeunissaient pas, pour voir si elle se sentait enfin assez forte pour s'installer quelque part, se forcer à avoir des attaches. Elle était revenue aussi pour Keith. Elle en avait conscience maintenant qu'il était devant elle, à l'observer indescriptiblement. Il était son ami. Il l'avait toujours été, et le serait toujours quoiqu'il en pense. Elle serait toujours là pour lui, et cela serait toujours sa présence qu'elle rechercherait lorsqu'elle se sentira seule, mal ou nostalgique. Il ne se rendait pas compte de combien c'était difficile de ne pas pouvoir lui raconter tout ce qu'elle avait vécu, ni même de combien elle aurait aimé partagé tous ces moments avec lui. Mais Keith n'était pas comme ça. Il n'était pas altruiste, ne l'avait jamais été. Ne le serait probablement jamais. Elle l'avait accepté, mais en conservait certains regrets parfois. Leur amitié n'aurait jamais été si amochée si il s'était montrée un peu moins égoïste – ou si elle s'était montée moins altruiste. Elle poussa un léger soupir, et s'apprêta à faire demi-tour vers l'intérieur du bar lorsqu'il fit un pas vif vers elle. Elle eut un léger mouvement de recul. Qu'allait-il faire cette fois ? Mais la douceur avec laquelle il emmêla ses doigts dans ses mèches de cheveux la détendit automatiquement. Elle ferma les yeux lorsqu'elle comprit ce qu'il préparait pour la suite. Elle ne savait pas comment réagir. Devait-elle le repousser ? Se laisse faire ? Elle ne savait pas ce qui le blesserait le moins. Le temps qu'elle tergiverse sur le sujet, les lèvres de Keith s'étaient déjà emparées des siennes, et si elle resta passive quelques seconde, Rebekah se surprit rapidement à répondre avec tout autant de tendresse à se baiser. Elle eut même envie de le retenir lorsqu'il s'écarta. Mais elle ne fit pas un pas. Elle lui devait ça. Elle manquait de tendresse, de sa tendresse également. Mais elle ne partageait pas les sentiments qu'il avait pu avoir pour elle, et elle ne voulait pas risquer de le raviver. Elle ne pouvait effacer cependant la sensation de ses lèvres sur les siennes, de sa nuque sur la sienne, et des frissons qui parcouraient son corps. Doucement, alors qu'il reprenait la parole, elle passa ses doigts sur ses lèvres, comme si elle aurait pu y retrouver sa présence. « (…) mais je ne te pardonne pas de croire que je puisse souhaiter ton départ. » C'est une réelle surprise qui se dessina dans son regard. Elle croyait sincèrement que c'était ce qu'il aurait souhaité. Keith aurait été tranquille loin d'elle, loin de son souvenir. Il n'aurait pas eu à supporter sa présence chaque jour. Ne venait-il pas de lui dire qu'elle lui donnait envie de vomir ? Elle se contenta de sourire légèrement, ne sachant nullement quoi répondre. Il la pardonnait. Oui, elle estimait ne rien avoir à se reprocher, mais il la pardonnait. Il ne lui en voudrait plus – plus pour ça en tout cas, et c'était tout ce qui comptait désormais. Elle le pardonnait également d'être l'idiot du village quand il s'y mettait. Et de l'avoir laissé sans nouvelle aussi si il fallait. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'en ce moment même, elle voulait retrouver leur complicité, l'amitié qu'ils avaient construites, et que tout revienne à la normal entre eux – à moins qu'elle ne veuille également retrouver ses lèvres... elle n'arrivait pas à se décider sur ce point. « Si ta place n’est pas ici, que tu ne peux pas vivre ici… Pourquoi tu es revenue ? Ca faisait huit ans, tu n’avais plus de raison de venir. C’est toi qui es monté dans l’avion, toi qui as décidé de tout abandonner alors si tu veux partir, encore, c’est à toi de le décider. Je n’ai rien à dire. » Ne comprenait-il pas qu'elle n'avait plus le choix ? On avait besoin d'elle ici aux urgences, même si c'était différent de Médecins sans Frontières. Et elle avait besoin de rentrer, ne serait-ce que pour quelques mois. Elle avait besoin de savoir si elle se sentait toujours ici chez elle, si elle était capable de retourner à la vie normale. Et qu'il le veuille ou non, elle était aussi revenue pour lui, quelque part. Ne comprenait-il pas l'importance qu'il avait toujours eu dans sa vie, même si elle avait elle-même essayé de le nier, de se le cacher ? Elle grimaça au « encore », et l'observa. Elle ne savait que lui répondre. Elle ne connaissait pas elle-même la réponse à cette question. Elle avait voulu faire ce qu'on attendait d'elle d'une certaine façon. C'était aussi simple que ça. Elle avait voulu essayé, juste pour dire d'y avoir mis du sien. Mais elle n'y croyait pas, tout simplement.


« Ne compte pas sur moi pour t’accompagner à l’aéroport, si tu choisis de t’en aller. J’ai pas la force d’assumer un nouveau départ. J’aurais même préféré ne pas dire ce que j’ai dit. Alors, oublie, vis ta vie. Je ne suis rien pour toi, et c’est bien ainsi. » Lorsqu'il prononça ces mots, alors que 'Bekah se demandait si elle ferait mieux de rentrer chez elle ou dans le bar, elle ne put empêcher une interjection de sortir de ses lèvres. « Sérieux, Keith ? » Elle poussa un soupir, et s'avança vers lui. Ce fut à son tour agripper son bras sans ménagement – même si elle était à peu près certaine que cela n'avait pas le même effet – et de se planter devant lui. « Sérieux, Keith ? Tu n'es rien pour moi ?» Elle secoua la tête. « Tu n'es rien qu'un idiot, oui ! Je ne serai pas venue te parler si ce n'était pas le cas. » Elle avait plus à lui dire. Si il y avait jamais eu un moment pour lui déclarer son amitié, c'était maintenant. Mais elle ne savait plus comment faire, comment l'on faisait. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas été confrontée à une situation pareille, qu'elle n'avait pas eu à parler de ses sentiments – du moins, pas de ceux aussi personnels. Se mordant légèrement la lèvre, elle chercha comment elle pourrait bien lui faire comprendre qu'il comptait toujours pour elle, que cela n'avait jamais changé. Jamais. « Keith.. » commença-t-elle sans savoir comment continuer. Elle déposa un long et doux baiser sur ses lèvres, puis recula. « Tu n'es pas rien pour moi. » Si elle avait eu quelques doutes sur la raison pour laquelle elle avait apprécié le précédemment baiser, elle n'en avait plus aucun désormais. C'était bel et bien parce que c'était les lèvres de Keith qui étaient venues se promener sur les siennes. Elle ferma les yeux, essayant de se remettre les idées en place. Mais tout ce dont elle rêvait, c'était de sentir les lèvres de Keith contre les siennes, de sentir sa main sur sa nuque, et ses doigts se perdre dans sa chevelure chocolat. Elle ne l'aimait pas, elle n'était pas amoureuse de lui. Du moins, cette pensée n'avait jamais traversé son esprit. Mais ce soir, tout semblait... changé, obscurci, différent. Passant sa main derrière sa nuque, elle s'approcha, et répéta. « Tu n'es pas rien, Keith. » avant de l'embrasser de nouveau, se laissant cette fois porter par ses émotions. Peut être le regretterait-elle le lendemain, ou de même dans une heure. Mais c'était la première chose qui lui donnait l'impression d'être au bon endroit, au bon moment depuis qu'elle était rentrée. C'était la première fois que l'Afrique lui manquait un peu moins, et qu'elle ne sentait pas complètement décalée. Elle ignora la larme qui perla sur sa joue, ne sachant pas si c'était une larme de joie, de tension qui descend, ou de nostalgie, et intensifia le baiser, collant son corps contre celui de Keith. Bon sang. Qu'est-ce qu'il lui avait manqué. Que c'était bon de le retrouver.
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MessageSujet: Re: don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)   don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) EmptyDim 4 Déc - 20:47

Ce sentiment nouveau de bien-être, d’être en phase avec lui-même le désarçonnait complètement. Keith ne s’était jamais senti aussi vide qu’en cet instant, alors que le vent froid lui caressait le visage. C’était un vide nouveau pour lui, un néant qui ne ressemblait à rien de ce qu’il avait déjà connu. Apaisé, il l’était. Perdu, encore plus. Les révélations qu’il avait abandonnées malgré lui l’avaient libéré d’un poids qui lui avait écrasé les entrailles depuis trop longtemps. Il planait au-dessus des étoiles, comme regardant la scène des cieux. Comme si un fragment de son âme s’était brisé et envolé pour mieux s’imprégner de ce moment. Cette sensation lui secouait les boyaux et lui donnait la sensation d’être faible. Il tremblait comme une feuille suspendue à la branche d’un arbre, à peine rattaché, un léger filet pour se tenir accroché, pour avoir des racines. Mais le regret lui faisait lâcher brise, son corps tremblant n’essayait plus de se rattacher à quoi que ce soit. Il semblait épuisé, comme s’il avait combattu des forces obscures et qu’il ne restait de lui qu’une coquille vide. Et c’était exactement cela. Qu’était-ce un homme sans secret ? Si ce n’est une enveloppe charnelle dénuée de tout intérêt ? A cette simple idée, Keith frissonna de plus bel et se mordilla la langue pour ne rien dire de plus. Mais il était déjà trop tard. Les mots qui blessent avaient franchi la barrière de ses lèvres avec une facilité déconcertante, offrant à ses oreilles la torture d’une vérité si longtemps dissimulée. Il l’aimait. Comme les étoiles aiment la lune. Elle était pour lui ce que le soleil est au jour. Une raison de se lever le matin, une raison de sourire, une raison de continuer à vivre. Mais elle l’avait dit : elle ne partageait pas les mêmes sentiments que lui. Elle ne devait éprouver rien de plus qu’un profond mépris pour sa personne. Il n’était rien, personne, un simple fantôme du passé à qui elle devait se heurter. Et lâcher les mots avec une rudesse inopinée n’apaisait pas les tourments de son cœur. La répercussion d’un écho lui tambourinait le crâne.
Il n’était rien pour elle, et c’était très bien comme ça. Mais comment avait-il pu ? Comment avait-il seulement pu prononcer ses mots en connaissant déjà l’impact qu’ils auraient sur lui ? Keith se posa la question une fraction de seconde, se maudissant d’être plus stupide que jamais lorsqu’elle était là. « Sérieux, Keith ? » Ces quelques mots le forcèrent à s’arrêter, regretter déjà de ne pas continuer. Oui, il était sérieux. Sans doute plus sérieux que jamais. Sans doute ne le serait-il jamais plus, même. Il était sérieux, comme à un entretien d’embauche. Les traits tirés, le bonnet sur la tête et les mains dans les poches. Il était sérieux, parce qu’il ne trouvait aucune bonne raison au fait qu’elle puisse voir encore en lui un ami. Il l’avait humiliée devant ses amis, tourné une amitié à la dérision, rien n’aurait été plus normal qu’un rejet complet de la personne qu’il était. On pouvait dire qu’il avait ces circonstances atténuantes, oui, mais cela ne changeait rien. Lorsqu’une main empoigna son bras, c’est un regard vide qu’il tourna vers celle-ci. Observant ces phalanges blanchies par la force que la dame déployait. Un léger sourire compatissant étira ses lèvres. Si Rebekah cherchait à lui faire mal, elle était certainement loin d’un compte. Si elle voulait provoquer une certaine brusquerie : pareil. Keith encaissa, sans un mot. Son attention se reposa sur la jeune femme lorsqu’elle l’interrogea. Oui. Voilà la réponse à question, ne l’avait-elle pas entendu ? « Tu n'es rien qu'un idiot, oui ! Je ne serai pas venue te parler si ce n'était pas le cas. » Oui, c’était un parfait idiot. Qu’on ne lui en veuille pas pour ça, tout était de la faute de son père. Les idiots ne pouvaient engendrés que des idiots et aux yeux de Keith, son père en était le parfait exemple. Tellement idiot qu’il n’avait pas vu les étoiles s’éteindre dans les yeux de son fils, tellement idiot qu’il avait cru que la venue d’un petit frère le comblerait de bonheur… Tous les Simons étaient visiblement cons, incapable d’agir normalement et de considérer les choses avec un réel discernement. Mais Keith chassa l’image de son père de son esprit, et admira les prunelles délicates de la jeune femme. Se perdant dans leur immensité. Une femme pouvait achever un homme rien qu’avec son regard et Rebekah avait tué Keith depuis bien longtemps de cette façon. Lorsqu’elle prononça son nom, il frissonna légèrement, restant digne malgré tout. Droit comme un I, incapable de démonter quelque chose. Et alors qu’il allait lui faire un signe de tête pour lui faire comprendre qu’il avait saisi, elle déposa sur lèvre un long et doux baiser qui lui coupa le souffle. Par réflexe plus que par habitude, il ferma les paupières et sentit son échine lui picoté de toute part. En plus de cette sensation de liberté, il y avait une chaleur montante qui s’épreignait de son corps et son cœur. Comme une renaissance. Lorsqu’elle rompit se contact mordant, Keith ne put retenir un léger grognement mécontent, refusant toutefois d’ouvrir les yeux. « Tu n'es pas rien pour moi. » Tant mieux, ne put-il s’empêcher de penser à maintes reprises. Ô oui, mille fois tant mieux. Pour la première fois depuis des années, il avait la sensation de compter. Et il avait oublié combien cela pouvait faire du bien. Un bien fou même. Et alors que cette phrase claqua une nouvelle fois dans l’air – où était-ce encore un écho lointain de son esprit ? – il sentit une main se glisser derrière sa nuque. Et lorsque leurs lèvres se nouèrent de nouveau, Keith s’abandonna complètement cette fois. Allumé par une sorte de nouvelle flamme, ses bras encerclèrent la taille de la jeune femme, se pressant à elle comme jamais il ne s’était pressé à qui que ce soit. Sa main remonta le long de son dos et vint se mêler à ses cheveux alors qu’il imprégnait le goût de ses lèvres dans son esprit. À nouveau le contact se rompit, mais cette fois, Keith rouvrit les yeux. Contemplant le visage de sa belle avec un dévouement sans limite, toutes attentions portées sur elle. Sa main qui s’était emmêlé dans ses cheveux vint caresser la perle d’argent qui avait sillonnée le long de sa joue. Il déposa un léger et bref baiser sur ses lèvres, avant de caresser sa joue du bout des doigts. « Pourquoi ? » Cette question était ridicule, il le savait, pourtant, il avait besoin de connaître la réponse. Il voulait savoir pourquoi il comptait pour elle, et pourquoi elle l’avait embrassé. Tout cela serait-il regretté demain au levé du jour ? Il n’en savait rien mais déjà un léger goût amer emprisonna sa gorge. « Je t’aime. » avait-il lâché dans un murmure inaudible avant de coller son front au sien avec douceur, portant son regard dans le sien. « Et je suis désolé parce que je me rends compte que… Ce n’est pas tellement toi que j’aime. C’est l’image que je me suis fait de toi. Je t’ai toujours vu comme ma sauveuse, comme quelqu’un de parfait… Je t’ai mis sur un piédestal et j’ai aimé ce mirage. Est-ce que je te connais vraiment, finalement ? Ou n’est-ce qu’une précieuse image que mon imagination à modelé ? Je me plais à croire que… Non, je t’aime. Ca ne peut pas être autre chose. » Keith se rendait compte qu’il s’était menti à lui-même pendant de longues années et qu’il était bon pour lui de voir la vérité en face. A nouveau il l’embrassa, avec plus d’empressement cette fois, forçant la barrière de ses lèvres pour mélanger leurs salives dans une danse effréné. Ce ne fut que lorsque le souffle lui manqua qu’il stoppa le manège déclara : « Ne me donne pas de nouvelles illusions. Je ne veux pas que tu m’embrasses, ou même ne serait-ce que compter pour toi, si ça ne veut rien dire. Si demain tu regrettes, je ne veux pas être là, je ne veux pas le savoir… » L’ignorance, c’est tellement bon. Mais son bras entoura sa taille avec encore un peu plus de force, cherchant à retenir une potentielle évadée.
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MessageSujet: Re: don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)   don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) EmptyDim 4 Déc - 23:49

Chaque « je t'aime » était douloureux. Qu'il se taise. Elle ne l'aimait pas. Ou, en tout cas, elle n'en était pas certaine. Rebekah était perdue, noyée sous le flot des émotions qui la parcourait. Elle ne savait pas si elle avait envie de se blottir contre lui parce qu'il était son meilleur ami, parce qu'il était le premier homme depuis des années à lui dire qu'il l'aimait, ou parce qu'elle le considérait comme plus que son meilleur ami sans s'en être jamais rendu compte. C'était trop de questions à la fois. Elle ne pouvait que gérer l'un des deux : les émotions ou les questions. Et avec les mains de Keith tout contre elle, avec chacun de ses muscles collés contre elle, elle ne réussissait définitivement pas à laisser la raison l'emporter. Elle se laissait emporter par ses hormones, par son palpitant. Avait-elle raison ? Avait-elle tort ? Voulait-elle encore l'embrasser ? Devait-elle partir ? Devait-elle le repousser, arrêter là pour ne pas le blesser ? Peut être. Ce n'était pas un risque qu'elle voulait prendre. Elle ne voulait pas lui faire plus de mal qu'elle ne lui en avait d'ores et déjà fait. Mais comment pouvait-elle se détacher de son corps, s'éloigner encore une seule fois de lui ? Si elle partait, là, maintenant, cela serait pour l'aéroport. Elle en avait la certitude. Elle était trop sujette à ses émotions, trop sensible. Depuis combien de temps ne s'était-elle pas laissée porter ainsi par son coeur ? Longtemps. Trop longtemps. Elle avait vraiment été heureuse en Afrique. Elle s'était sentie plus vivante que jamais. Mais elle avait pris le parti d'enfermer certaines parties d'elle aussi loin qu'elle le pouvait. Sa faiblesse, notamment. Elle avait toujours été sensible aux émotions, elle avait toujours eu besoin de contacts physiques. Elle se força à l'écouter, à ne pas bouger. Mais elle n'était pas à l'aise. Pouvait-il se taire et recommencer à l'embrasser ? Rebekah ne voulait pas entendre ce qu'il avait à lui dire – encore moins quand il lui expliquait qu'il ne l'aimait pas elle. Ah. Il se ravisait. C'était mieux, mais pas tant que ça. Elle s'approcha de ses lèvres lorsqu'il l'embrassa de nouveau. Ah. Enfin. Chaque parcelle de son corps éveillée à ce baiser, elle ne put s'empêcher de répondre avec envie, et de l'approfondir avec passion. Elle se sentait légère, précieuse, importante. Elle jouait avec sa langue, et tant pis si des personnes passaient. Elle qui détestait s'affichait, d'une manière ou d'une autre, qui détestait être au centre de l'attention, s'en moquait bien quand les mains de Keith jouaient avec ses cheveux. Si le froid de la ville ne lui mordait pas les joues, elle aurait probablement eu du mal à se rappeler qu'ils étaient dans la rue – et dieu sait alors ce qu'il serait advenu. « Ne me donne pas de nouvelles illusions. Je ne veux pas que tu m’embrasses, ou même ne serait-ce que compter pour toi, si ça ne veut rien dire. Si demain tu regrettes, je ne veux pas être là, je ne veux pas le savoir… » Rebekah soupira légèrement et puis regarda à droite et à gauche comme si elle cherchait une porte de sortie. C'était le cas quelque part. Elle ne souhaitait pas particulièrement se dérober, mais... elle ne savait simplement pas. Le regretterait-elle demain ? Elle hésita l'espace d'une seconde, puis se décida à prononcer quelques mots, même si elle doutait sincèrement que ce soit ce qu'il veuille entendre. « Demain... » Elle hésita, marqua une pause, et resserra à son tour son étreinte. « Demain, c'est loin, Keith. » Elle ferma les yeux, et se blottit contre lui, sans l'embrasser cette fois. « Je te promets d'être là, demain. Je te promets que tu comptes pour moi. » Elle déglutit. Elle ne savait plus comment on parlait de ses sentiments. Elle ne savait plus comment lui dire qu'elle avait besoin de lui. Elle n'osait pas non plus s'avouer qu'il y avait de grandes chances qu'elle partage les mêmes sentiments que lui – parce que dans une telle hypothèse, cela signifierait qu'elle avait perdu huit années à ses côtés. Oui, peut-être aurait-elle fini par le détester si elle était restée. Peut être aurait-elle fini par le voir comme celui qui l'avait empêché de réaliser ses rêves. Mais peut être aurait-elle du le forcer à venir avec elle, ou rentrer plus souvent. Et si elle s'était trompée ? Si elle avait commis une erreur en partant pour l'Afrique ? Elle releva la tête, et l'observa quelques secondes. « Je... » Elle poussa un soupir, et renonça. « Ramène moi chez toi. » Elle déposa un baiser sur ses lèvres, plus doux, plus réservé. Elle ne voulait pas aller chez lui que pour ça. Elle voulait voir ce qu'il devenait, autrement que par son attitude dans un bar. Elle voulait savoir ce qu'il devenait. Elle ne voulait pas se détacher de lui, mais elle avait également besoin de tout savoir ce qu'il était devenu, sur ce qu'il avait fait de sa vie ses huit dernières années. Elle voulait tout savoir. Elle voulait rattraper tout ce temps perdu. Lorsqu'elle cessa le baiser, elle glissa une main dans la sienne, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde, et l'embrassa de nouveau, incapable de détacher ses lèvres des siennes. Lorsque la porte du bar raisonna derrière eux, 'Bekah recula légèrement. « Je ferai bien d'aller dire au revoir. Attends moi. » lui demanda-t-elle, sur un ton qui ne lui laissait pas vraiment le choix. Elle ne voulait pas partir sans leur dire au revoir, et sans doute, sans les rassurer sur la situation. Mais elle ne voulait pas non plus laisser Keith trop longtemps. Pour peu qu'il redevienne amer, qu'il fasse renaître la rancoeur qu'il avait contre elle, il était capable de partir, et de la laisser derrière lui – du moins, c'était ce que la jeune femme craignait. Et peut être qu'elle n'était pas amoureuse. Peut être qu'elle ne l'aimait pas autant que lui l'aimait, mais elle était tout simplement incapable de passer le reste de la soirée à Arrowsic, et loin de lui. Ca, elle en était certaine.
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MessageSujet: Re: don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH)   don't take what you don't need from me ∳ (BEKAH) EmptyLun 5 Déc - 20:06

Les mots coulaient de ses lèvres sans qu’il ne puisse les retenir, comme un flot de paroles contenues depuis des siècles. Il n’avait pas la sensation d’être éveillé, il pensait même rêver et peut-être était-ce ce sentiment étrange de somnolence qui déliait sa langue. Peut-être était-ce l’étourdie d’un songe qui libérait son inconscient, qui l’ouvrait aux mots comme jamais ça ne lui était arrivé. Mais le corps frémissant de Rebekah collé au sien lui rendait le reflet d’une réalité qu’il ne pouvait négliger. Finalement, non, il ne rêvait pas. Tout ce passait exactement en temps réel et tout ce qu’il disait resterait sans doute graver dans la mémoire de l’urgentiste. Avait-il tort d’ainsi tout lâcher ? La question le hantait mais il était de toute façon trop tard pour faire machine arrière. Keith pensait ce qu’il disait de toute façon. Il ne voulait pas la magie d’une nuit, il la voulait pour la vie. Il avait conscience de baser ses désirs sur une simple utopie, mais c’était la seule chose qu’il restait. Il ne voulait pas attendre demain pour savoir, il ne voulait pas avoir se douter fatiguant incrusté en lui lorsqu’il l’embrasserait. Déjà il ressentait le goût de l’incertitude et de la déception sur ses lèvres alcoolisées, déjà il sentait qu’elle finirait par lui échapper et que, peut-être, tout cela ne durerait pas. Il n’avait plus la force d’espérer, il préféra ne rien s’imaginer, que tout soit clair. Ne pouvait-elle pas simplement lui dire ce qu’il en était ? Bien sûr, il comprenait. On ne disait pas un Je t’aime comme un Bonjour, et c’était pourtant ce qu’il avait fait. Il devait s’attendre à une certaine incompréhension de sa part, ou quelque chose qui y ressemblerait. Demain… Oui, demain. Le doute qu’il entendit dans sa voix le fit grimacer malgré lui, il se sentait déjà floué, trahi malgré elle. « Demain, c'est loin, Keith. » Le publicitaire agita la tête de droite à gauche en signe de dénégation. Demain était à porté de main et peut-être même se trouvait-il dans l’instant. Ne comprenait-elle pas qu’il avait besoin d’être rassuré ? D’avoir une certitude sur ce qu’il attendrait ? Il ne demandait pas la lune, juste un oui, juste un non. Seras-tu là, demain, lorsque je me réveillerai ? C’était la seule question qui lui brûlait les livres, c’est tout ce qu’il voulait savoir. Il n’attendait pas la promesse d’un amour sans faille et éternel, non, il n’y croyait pas de toute façon… Mais son cœur s’emballa légèrement lorsqu’elle se blottit tout contre lui, son souffle se fit plus saccadé, comme étouffé par la force de ses pauvres bras. « Je te promets d'être là, demain. Je te promets que tu comptes pour moi. » Keith ferma les yeux, accepta la promesse. C’était tout ce qu’il voulait, tout ce qu’il avait besoin de savoir. Mais avaient-ils seulement la même définition du ‘demain’ ? Il l’espéra de tout cœur, à un poil tel que son palpitant en eu quelques ratés. Et cela ne fut que se démultiplié lorsqu’elle releva la tête et qu’il se noya dans ses yeux. Ce début de phrase qu’elle ne parvint pas à sortir et qui lui arracha un léger frisson de déception. Il ne voulait pas un Je t’aime. Pas si cela ne voulait rien dire pour elle. Il se contenta de froncés les sourcils, acceptant ce silence emplit de doutes. Pour lui, comme pour elle. Son regard s’obscurcit d’ailleurs lorsqu’elle lui demanda de la ramener chez lui. Keith ne s’attendait pas à cela, Keith ne voulait pas de ça. Coincé depuis trop longtemps, enfuit dans une solitude que seule quelques filles joies ou stripteaseuses en tout genre comblaient par moment, il craignait plus que tout d’ouvrir son monde à sa meilleure amie. Que dirait-elle de ce qu’il était devenu ? Un parfait connard coincé dans son costume cravate, le dédain suintant par tous les pores. Mais il accepta le baiser qu’elle posa sur ses lèvres et répondit en silence d’un simple haussement d’épaule, comme indifférent à la requête. Et lorsque sa main glissa dans la sienne, un léger sourire épanoui glissa sur ses lèvres. « Tu as des petites mains… » N’avait-il pu s’empêcher de faire remarquer, comme si cela avait une quelconque importance. Mais la magie du moment disparu lorsqu’une porte grinça derrière eux. Keith acquiesça simplement lorsque Rebekah lui demanda de l’attendre. Il avait attendu huit ans, qu’était-ce quelques minutes de plus ?

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