Fernando Gautier-Perez DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
| Sujet: ₰ you'll stay on the ground. Mer 25 Avr - 12:56 | |
| le hasard au cœur du rp. Quinn S. Hepburn-Wilde & Sheila Jill Strugatsky Encore et toujours de la pluie. Ces temps-ci, ça n'arrête plus mais qui aime rester cloîtré à la maison ? Personne. Alors, on décide d'aller à la patinoire, pour se dégourdir les jambes ou rencontrer de beaux garçons. Oups, une bousculade, un bleu sur les fesses. Mmh, ça sent la dispute dans l'air. Tu aurais dû rester à la maison Quinn, tu vas surement te prendre une saucée, mais cette fois, ce ne sera pas la pluie. Mais vas-tu te laisser faire ? Mmh, cela reste à voir. En tout cas, cela risque de tourner bien vite au vinaigre, car aucune femme ne se laisse marcher sur les pieds de nos jours. Il n'est pas question d'avoir la journée patinoire gâchée.
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Invité Invité
| Sujet: Re: ₰ you'll stay on the ground. Dim 13 Mai - 20:06 | |
| « LET'S BANG, AND YOU'LL STAY ON THE GROUND. » ▬ SHEILA&QUINN |
« Bon, Quinn, je vais finir par croire que tu es incapable d’en faire parce que ton cerveau est trop lourd. » Je relevai la tête et fusillai du regard Matthew qui se tenait devant moi, les bras croisés, la mine amusée. Abruti. Comme si mon Q.I. pouvait avoir une quelconque influence sur mon évident manque d’équilibre. (Qui, je le précise, existe même quand je suis pieds-nus sur une surface plane.) Je pris une grande inspiration, puis avançai lentement sur la glace, comme si celle-ci menaçait de se fendre sous mes patins. Mes efforts furent salués par un soupir moqueur de la part de mon partenaire. Encore. J’allai finir par lui en mettre une, sincèrement. Voire même lui sauter à la gorge pour lui déchiqueter la veine jugulaire à l’aide de mes dents pour lui promettre une mort certaine, lente et douloureuse. Ou même fracasser son crâne avec ces patins qui me bousillent les pieds au fur et à mesure de mon avancée. Je gardai cette idée dans mon esprit, tandis que l’autre imbécile s’amusait à se pavaner sous mes yeux en patinant gaiement, allant faire un tour de piste le temps que j’aligne trois pas. Je n’aurais jamais dû lui proposer de m’accompagner à la patinoire, et je l’avais deviné à l’instant même où il avait commencé à se moquer de moi quand je lui avais confié que je n’en avais jamais fait de ma vie. Cependant, rester chez moi avec mon petit frère de cinq ans à regarder la pluie s’abattre sur Arrowsic avait été une perspective des plus déprimantes, et j’avais donc cherché par tous les moyens possibles – et inimaginables – une excuse pour sortir, et si possible sans me prendre la pluie dans la figure. L’idée de la patinoire était venue toute seule quand j’avais passé en revu tous les lieux de ma ville. Harceler mon acolyte pour qu’il m’accompagne également, parce que c’était généralement ce que je faisais tout le temps. J’étais étonnamment forte pour me retrouver dans des situations déplaisantes tout en étant à la base du plan. Un jour, j’utiliserais correctement mon cerveau. J’ai bon espoir. « Tu peux aussi m’apprendre, tant qu’on y est, au lieu de te plier en deux à chaque fois que je fais trois pas. » dis-je d’une voix acide, les sourcils froncés par la concentration. « Non. Ca ne serait plus drôle. » « Imbécile. » « Quelle démonstration d’amour, je suis touché, Quinny-chérie. » Une succession de jurons me chatouilla la langue, mais je les ravalai tant bien que mal. Je continuai à galérer toute seule sur mes patins tout en l’ignorant avec superbe, et celui-ci s’amusa à patiner en marche arrière tout en lisant un message sur son téléphone portable. Je ne comprendrais jamais comment il fait pour être aussi à l’aise avec ses pieds, ni même comment je fais pour encore le supporter. Question d’habitude, je suppose. Et ce dans les deux cas. Il s’arrêta brusquement, et il me réceptionna avec professionnalisme quand je vins me heurter contre lui – parce que non, on ne m’a toujours pas montré comment freiner avec ces engins. Me dégageant directement de son emprise, je lui lançai un nouveau regard mauvais tandis que son attention était accaparée par son mobile. « Charlie a fini un montage pour la bande son de la dernière vidéo, faut absolument qu’on aille l’écouter. » Il croisa mon regard – noir – puis m’adressa un sourire d’ange. « Allez, on se casse d’ici, on va écouter ça et après on traine quelque part. De toute manière t’es nulle en sport je vois pas pourquoi tu t’a… » « Je reste ici. » décrétai-je en le coupant. « Vas y tout seul, moi je m’entraine pour les Jeux Olympiques. » Ma fierté était en jeu, quand même ! Je ne supportais pas d’être lamentable quelque part, surtout en face d’un Matthew complètement achevé de rire qui n’en a rien à faire que je galère. Au cours de la dernière demi-heure, il avait piqué mes nerfs à vif et j’avais eu le temps d’envisager plus de vingt manières différentes pour me venger, tout de plus en plus meurtrières. Il acquiesça sans sourciller. Il avait dû deviner que je n’étais pas encline à me battre avec lui cette après-midi là, et que la meilleure chose à faire était de me laisser ruminer dans mon coin. Il serra mon bras comme pour me dire au revoir, puis rejoignit l’autre côté de la patinoire en un temps record pour rendre ses patins. C’est seulement une fois hors de ma vue que je me rendis compte que j’aurais mieux fait de ranger ma fierté dans un coin et de le suivre. J’étais là, toute seule, au milieu d’une foule de personnes sachant patiner et qui tournait dans le même sens. Je me sentais bien seule à être l’unique nulle de la salle. (Ou presque. Mais les autres semblaient très bien cacher leur faiblesse, ou bien étaient protégés par une personne sur qui compter en cas de chute.) Il ne me fallut que dix secondes pour me lancer à sa suite – avec un peu de chance j’aurais le temps de le rattraper – mais je remarquai que trop tard la personne qui patinait dans ma direction. Ma maigre tentative d’esquive me fit récolter un bleu sur le genou. Je me retrouvai les quatre fers en l’air en un temps record. D’abord sonnée, je remarquai ensuite que la personne que je m’étais pris de plein fouet était également par terre, et que les personnes prenaient bien le soin de nous contourner sans pour autant proposer leur aide. « Vous auriez pas pu faire attention ? » articulai-je, le cerveau toujours dans l’état de choc post-chute. Qu’est ce que je n’avais pas dit. J’aurais mieux fait de me la boucler, oui…
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