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❥ giovanni lorenzo lazio

A quoi bon commencer par la naissance ? Parce que c’est le commencement de tout ? Connerie ! Toujours un sens, toujours un ordre, un cycle. Toujours des règles. Je me fous des règles, je ne les ai jamais respecté. Jamais. Et puis même si je le voulais, je ne me souviens pas de ce jour, vous vous en souvenez, vous, peut-être ? Tout ce que je sais, c’est que ma mère, la névrosée, voulait une fille et qu’elle a perdu, parce que c’est moi qui suis sorti de son ventre rond. Et je suis à peu près sur de ne pas en être une.

Settembre (Septembre) 1996 ; Il était 18h et j'avais sept ans. J'avais déjà sept à 15h. En fait, j'avais sept ans depuis deux mois. J'étais haut comme trois pommes me disait ma mère, mais moi je trouvais ça vachement petit trois pommes. Je suis sûr que j'étais haut comme quatre au moins, mais elle ne voulait pas se l'avouer, elle voulait que je reste son Gio'bambino. Ma grand-mère, elle, disait que j'étais déjà têtu comme une mule et moi je trouvais ça vachement moche une mule. Finalement, je ne sais pas ce que je préférais, les pommes ou la mule ? Bref, tout ça pour dire que j'avais une famille, une famille qui m'aimait. Pour les Italiens, la famille, c'est sacré, on n'y touche pas si on ne veut pas perdre ses doigts. Ca, c'était le dicton préféré de ma mère et je le trouvais plutôt sympa moi aussi. Je n'avais ni frère, ni soeur et ça me convenait parfaitement. J'étais bien à ma place de fils unique, pas besoin de partager mes jouets ni les bisous de maman. Le pied.
On était presque beau dans notre petite maison de pauvres, un remix de la petite maison dans la prairie, la classe à l'italienne. Le seul hic, c'était mon père. Il caressait ma mère avec des coups de poings et je pensais que c'était normal, que tous les papas du monde frappaient les mamans parce qu'un jour, je lui ai posé la question.



Et il m'avait fait son sourire de papa, le fameux. Celui qui vous rassure et vous sécurise. Alors, je l'ai cru. Mais quand un soir, j'ai vu ma mère se cacher dans la cuisine pour pleurer, j'ai compris qu'elle n'aimait pas beaucoup ce jeu et qu'elle perdait tout le temps. Depuis ce soir-là, j'ai décidé d'être un gagnant, de ne jamais perdre qu'importe le jeu, parce que perdre faisait visiblement mal.


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