Sujet: To find yourself just look inside the wreckage of your past ♣ sasha Lun 27 Fév - 0:03
« (…) J’lui ai encore fait du mal… Elle a pleuré &… putain…elle a perdu notre… enfant… » Dans le cabinet de ton psychologue, tu énumères les évènements passés, & plus particulièrement lorsque ton chemin a, une nouvelle fois, croisé celui de ton ex petite-amie. Pour la première fois depuis longtemps, il fallait que tu parles à quelqu’un, que tu extériorises, que tu mettes des mots sur tes sentiments. & finalement ? La peur est prioritaire. La colère aussi, envers toi & ton comportement stupide. L’homme griffonne des mots sans doute incompréhensibles pour n’importe qui, sur son bloc-notes, témoin de toutes les atrocités que tu as déjà commises. & tout en analysant ses moindres faits & gestes, tu continues ton récit sur cette journée qui ne daigne quitter ton esprit. Ça te hantait déjà, aujourd’hui c’est pire que tout. Jamais tu n’as dormi aussi mal. Jamais tu n’as éprouvé autant de remords. Mais il est trop tard pour ça… & tu comptes réellement sur le psychologue pour te sortir de ta merde. La séance s’achève toutefois si vite. Tu aurais certainement eu besoin de quelques minutes en plus. Peu importe. Debout, tu serres la main du médecin & quitte la pièce.
La salle d’attente est vide. Le psychologue est désormais seul, sûrement installé à son bureau. Alors je m’autorise quelques minutes de pause & m’assois sur l’une des chaises en plastique peu confortable. Jambes croisées, je glisse mes lacets dans mes chaussures, sans jamais les nouer. & je réajuste mon gilet. J’ignore quelle est cette sensation qui me déstabilise & me pousse presque à passer le reste de mon après-midi cloitré ici. Mais putain, j’ai besoin de reprendre le contrôle sur moi-même. Alors je me redresse. & mes pupilles sont inévitablement attirées par une photo abandonnée sur le sol. Aucunement curieux – normalement – je me penche néanmoins & attrape le cliché. Des enfants. Très jeunes. Les couleurs sont magnifiques mais je ne réussis pas à être attendri par la scène représentée. Ça me bousille. J’ai de plus en plus l’impression de ne pas avoir de cœur, d’être fait d’air, de poussières. Juste une coquille incassable, vide. Un long soupir s’échappe de mes lèvres tandis que je retourne la photographie. Au dos, deux écritures différentes. « Ma Zoé, tu me manques, j'aurais aimé que tu sois près de moi », ponctué d’un cœur joliment dessiné. & plus bas, une calligraphie plus mature, plus stricte, mais pas moins féminine : « Zoé & Sasha Cubbins ». Ce sont donc les noms de ces enfants ? Sasha Cubbins. Comme mon élève ? Interloqué, je quitte la bâtisse du psychologue & m’apprête à fermer la porte avant d’être finalement percuté par un corps plus frêle que moi, à en juger par la faible secousse ressentie. Grognon, je lève mes yeux & les plonge dans ceux de mon agresseur. Sasha. & merde…
Que vient-elle foutre ici ? Récupérer son bien, peut-être – encore faudrait-il que ce soit effectivement à elle ? & bordel, que risque-t-elle de penser, en me voyant sortir du cabinet ? Je n’ai pas envie de répondre à ses éventuelles questions… Mais j’aimerais qu’elle réponde aux miennes. Sourire aux lèvres, je joue à l’homme sûr de lui & lance un dernier regard en direction de cette photo. Puis je la glisse dans la poche arrière de mon jean. « J’ai l’impression d’te voir partout toi dis donc… » Amusé, je m’écarte un peu de l’immense plaque dorée gravé au nom de mon psychologue ancrée dans le mur. & mon dos s’appuie nonchalamment contre ce béton poussiéreux, de même que mes fesses & ma semelle droite. « Tu viens lui parler de tes amis imaginaires ? Ah… ou c’est déjà fait peut-être ? » J’esquisse un sourire presque moqueur. Se souvient-elle de notre soirée ? Sans doute trop alcoolisée, Sasha a déblatéré des paroles que je n’aurais jamais dû entendre. Je suis bien trop sarcastique pour les garder dans un coin de ma tête sans y faire allusion, tôt ou tard. & d’ailleurs, ma mémoire est excellente ; elle risque de le remarquer de suite, j’ai retenu le moindre détail. Les mains enfoncées dans mes poches, je la fixe sans ciller. Mes pensées sont toutefois distraites lorsque mes doigts entrent en contact avec ce petit sachet. Hier soir, j’avoue avoir abusé. J’me suis drogué comme je ne l’avais jamais fait. & j’étais bien. Étrangement bien. J’aurais aimé ne jamais retrouver cette putain de réalité. J’aurais aimé garder l’esprit loin d’Arrowsic & loin de tous ces obstacles accumulés. Ma vie ne retrouvera jamais de clarté, c’est impossible. & je reste convaincu que je paierai mes atrocités jusqu’à ma mort. Mais si ça doit se passer ainsi, alors j’espère ne pas vivre des années encore. Putain c’que mes réflexions sont sombres. & pourtant – paradoxalement –, j’me sens capable d’affronter d’innombrables tempêtes. J’ai les épaules assez larges, non ?
Sujet: Re: To find yourself just look inside the wreckage of your past ♣ sasha Lun 27 Fév - 2:22
Plusieurs années se sont écoulées depuis ma dernière visite chez le psychologue mais j’ai l’impression que c’était hier. Le bureau n’a pas changé, les bibelots n’ont pas bougé comme si tout ce temps n’était en fait qu’une simple seconde. Je ne veux pas que cette période me rattrape mais j’ai peur. Putain, j’ai vraiment trop peur que tout recommence. Je ne sais pas ce que ça pourrait signifier si je revoyais cette gamine qui était en fait ma jumelle. Parler avec le psychologue me soulage mais ne m’apaise pas totalement. Je suis faible mais je veux me battre contre ce choc. Cette présence n’était que le fruit de mon imagination de petite fille. Elle ne reviendra pas. Le manque sera toujours présent et l’invention d’une sœur imaginaire ne serait absolument pas la solution. Je ne veux pas être folle… Le psychologue me dit de ne pas succomber à la panique, mais comment ? Comment dois-je faire ? Agir comme si je n’avais jamais rien appris ? Merde, c’était ma sœur. Je connaissais son prénom sans jamais l’avoir entendu, je connaissais son visage - donc le mien- sans jamais avoir su que j’avais une jumelle. Je voudrais connaitre le fin mot de tout ça mais j’ai aussi très peur de la réponse. J’ai peur de tout.
Rentrée chez moi, je ne veux qu’une chose, me changer les idées. Un film, un livre, qu’importe, je ne dois pas réfléchir. Je cherche mon téléphone dans mon sac et je suis désagréablement surprise de ne pas y trouver ma photo. « Putain ! » Mon cœur s’emballe et mon cerveau retrace mon parcours, mes faits et gestes. Je l’avais avant de partir. Je l’ai toujours sur moi depuis que je l’ai trouvée. Je fonce vers ma voiture après avoir retourné mon sac et constate qu’elle n’y est pas non plus. Il n’y a qu’un endroit où j’ai pu l’égarer, le cabinet du psychologue. Qu’importe, j’y retourne. Je ne veux pas la laisser… Peut-être quelqu’un l’aura ramassée et donné au médecin… J’espère. Pied au plancher, je conduis un peu trop vite jusqu’au centre-ville. Une place rapidement trouvée, je cours jusqu’au cabinet et sans faire attention je percute quelqu’un. « Pardon, je n’vous… » Mes yeux fixent la personne et un sourire malicieux s’empare de mes lèvres. Si je croyais aux signes et autres conneries du genre, j’aurais dit que le destin veut nous rassembler. La ville est petite et on croise souvent les mêmes personnes, cette solution semble plus probable. Mon regard s’attarde inexorablement sur ses vêtements. Il est beau. L’enfoiré. « Donne-moi… » Je grogne alors qu’il la planque dans sa poche. Il l’a récupérée à l’intérieur. Monsieur Fawkes va donc consulter un psychologue… Il en sort. Bordel. Lui aussi a besoin de se confier à quelqu’un ? A-t-il des problèmes graves ? Ma curiosité à son égard revient au galop et semble exacerbée grâce à ce nouvel élément. Cependant, lui demander de but en blanc pourquoi ne serait pas la meilleure des idées. Je ne veux pas le blesser, le faire se braquer.
Seulement, il a ma photo. Savait-il qu’elle était à moi ? Maintenant, il doit s’en douter. Va-t-il s’en servir pour m’emmerder comme à son habitude ? Je croise mes bras et le scrute. Je me fous du temps que je passerai à récupérer cette photo, je ne partirai pas sans. Et si je pouvais avoir quelques petits indices sur Blake au passage, je ne dirai pas « non ». Je suis encore plus intriguée par cet homme. Pourquoi agit-il de cette façon sur moi. Je devrais juste m’en foutre. A la prochaine séance j’en parle à mon psychologue. Ou non. « J’ai l’impression d’te voir partout toi dis donc… » « Quel bonheur » je souffle en papillonnant prenant un air niaiseux à souhait. Il n’a pas l’air perturbé de savoir que je viens de le découvrir sortant de chez un psychologue. Peut-être n’en a-t-il pas honte ? Moi, j’ai du mal. J’ai peur que les gens sachent pourquoi, qu’ils me prennent pour une cinglée et… « Tu viens lui parler de tes amis imaginaires ? Ah… ou c’est déjà fait peut-être ? » Et là, j’ai envie de pleurer. Je le fixe, poings et dents serrés. Comment peut-il être si… méchant ? Manquer totalement de tact ? Je suis sûr qu’il en fait exprès. Le con n’a rien oublié de notre petite soirée et de mes mots trop secrets. Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal, ses mots ou son sourire mesquin. « Oh oui, j’ai fêté mon anniversaire avec tous mes amis imaginaires, fallait que j’lui raconte ! » Je ne sais même pas comment j’arrive à lui dire tout ça. Ce sujet me blesse tellement, me fout une de ces trouilles. Et ce connard se moque de moi. Voilà à tout prix ce que je veux éviter des gens. Les moqueries. Il est comme tous les autres. Un abruti. Pourquoi je m’acharne à vouloir connaitre des choses de lui ? Les cons ne m’intriguent pas, les enfoirés ne m’intéressent pas, alors pourquoi lui ? « Et toi ? tu venais lui confesser tes viols ? tes meurtres ? » Je le regarde avec dédain, me retenant de craquer à chaque instant. J’ai envie de lui mettre ma main à la figure et de fondre en larme. Tristesse, colère. La séance d’aujourd’hui a été éprouvante alors je n’ai pas envie qu’il en rajoute une couche. Je sens mes mains trembler et ma voix reste peu assurée malgré tout. « Ou alors tu viens lui demander de t’aider à comprendre pourquoi t’es un connard qui passe ton temps à s’moquer des gens ? Tu n’respectes que toi hein ? Les autres tu prends un malin plaisir à leur faire mal et les écraser ? » Depuis que je le connais, il a toujours voulu montrer sa dominance, sa suprématie. Il gagnait par tous les moyens. Je ne suis rien pour lui, il aime juste me foutre plus bas que terre avec ses putains de réflexions et ses regards moqueurs. A-t-il oublié que les humains n’étaient pas tous sans cœur ? Il me blesse et j’en ai marre. « Maintenant tu m’files ma photo ? A-t-il lu les quelques mots derrière ? Que va-t-il comprendre ? Putain, je me sens bizarre. J'ai peur qu'il me pose des questions. Ne veut-il pas rester insensible encore et se foutre de ce que tout ça peut bien représenter ? Je ne sais pas pourquoi mais je pense qu'il va faire tout le contraire de ce que j'espère... « ou j’appelle mes amis imaginaires pour qu’ils te bottent le cul. Attention, y’en a un paquet, ils sont méchants. » Si seulement. Jamais personne ne me défendra. Moi. Uniquement. Et je ne semble pas assez forte. Il me l’a montré plusieurs fois.
Sujet: Re: To find yourself just look inside the wreckage of your past ♣ sasha Mar 28 Fév - 16:32
Les geôles renferment normalement les pires criminels, ceux qui ne méritent que de pourrir au fond d’un trou, sans aucune faveur. Pourquoi as-tu été acquitté ? Dehors, tu bénéficies d’une liberté incontestable. En apparence. Parce que la réalité est tout autre. Ton corps est une prison. Une prison qui détient toutes tes atrocités & qui, sans scrupules, te les rappelle chaque matin dès que tes yeux fixent ton reflet dans ce putain de miroir. Tu ne te vois pas comme les autres te voient, loin de là. À l’allure d’une illusion diabolique, l’image de ton double a les traits tirés, durs. Ses yeux sont noirs, remplis de cruauté & d’acharnement. Tes mains, ensanglantées, te plongent dans un passé véritable & inchangé. C’est ça, ton quotidien. Une ombre dégueulasse qui t’poursuit jusqu’au bout, qui te hante & te rend d’ailleurs infecte. Parce qu’à défaut d’utiliser encore & encore tes poings, tu privilégies maintenant tes mots & tes sarcasmes. Sans jamais prêter attention aux ressentis de tes interlocuteurs. Ils n’ont malheureusement pas un cœur aussi absent que le tien, & tu as tendance à l’oublier, parfois.
« Donne-moi… » La photo est directement enfoncée dans la poche arrière de mon jean. Un sourire satisfait étire mes lèvres & je croise mes bras contre mon torse. Pourquoi lui donnerais-je cette photo ? Parce qu’elle lui appartient ? Cet argument peut paraitre plausible pour la majorité d’une population. Pour moi, ce n’est que l’occasion idéale d’en découvrir davantage & ainsi instaurer malhonnêtement une sorte de… chantage ? À première vue, Sasha est une jeune femme sans histoire & pleine de vie. Je l’imagine sage, à l’université, toujours prête à répondre aux interrogations de ses professeurs. Je n’aurais jamais soupçonné ce besoin de parler à un psychologue. « Oh oui, j’ai fêté mon anniversaire avec tous mes amis imaginaires, fallait que j’lui raconte ! » Ses réflexions enfantines m’amusent autant qu’elles m’exaspèrent. Puis putain, cette gamine interprète si mal ses mensonges qu’il m’est tout bonnement impossible d’y croire ne serait-ce qu’une seconde : ses poings se serrent, sa mâchoire se crispe. & je devine sans mal qu’inconsciemment, j’ai touché un point sensible. Inutile de te bercer d’illusion, poupée, ton air détaché disparait d’ores & déjà derrière ta colère & ta douleur… Je me contente de sourire. & je glisse à nouveau mes mains dans les poches de mon pantalon noir. Ça doit être l’une des rare fois où je prends soin de mon apparence, d’ailleurs. Mes pensées divaguent. « Et toi ? tu venais lui confesser tes viols ? tes meurtres ? » Son regard me déplait. & son petit air de gamine sûre d’elle fout mes nerfs dans un état de rage malaisément dissimulable. Elle va payer, réellement. Mais pour le moment, j’étouffe une raillerie. & mes sourcils se froncent peu de temps après, crachant toute cette haine qui me traverse. « Fais gaffe à c’que tu dis, on est pas du même monde » Les oreilles trainent, à Arrowsic, & je n’ai aucune foutre envie qu’un petit enfoiré entende cette conversation & déblatère d’innombrables rumeurs à mon sujet. J’ai déjà subi ce genre de scène à New-York – même si ce n’était pas totalement faux – & ça n’a rien d’agréable. Je n’ai violé personne. En revanche, j’me sens responsable de la mort de cet enfant… Je l’ai tué. « Ou alors tu viens lui demander de t’aider à comprendre pourquoi t’es un connard qui passe ton temps à s’moquer des gens ? Tu n’respectes que toi hein ? Les autres tu prends un malin plaisir à leur faire mal et les écraser ? » En partie, j’avoue être tourmenté par mes fâcheuses tendances à toujours briser les gens que je rencontre. Mais principalement, je demande de l’aide à propos de ces sept dernières années. Car ce que j’ai fait est & restera bien pire que tout, bien pire que la plupart de mes moqueries ou sarcasmes. Mais ça, Sasha l’ignore. Sa précédente plaisanterie est réelle. Je suis un criminel. « Ow, apparemment j’ai visé juste ? Je n’ai fait que ressasser notre conversation, j’pensais pas que ça te mettrait dans un état pareil. Calme toi ma puce, sinon j’vais être obligé de te calmer moi-même » C’est qu’elle mordrait, la garce ! Mais je ne m’y attarde pas davantage, trop curieux de savoir qui est cette Zoé. & finalement, n’est-ce pas évident ? Les bébés ont certainement le même âge, en plus de porter le même nom de famille. Sasha a donc une sœur jumelle… ? Pourquoi ne l’ai-je jamais vu ? J’ai toujours pensé que la gémellité était un phénomène très étrange, avec une fusion plus forte que tout.
« Maintenant tu m’files ma photo ? ou j’appelle mes amis imaginaires pour qu’ils te bottent le cul. Attention, y’en a un paquet, ils sont méchants. » Combien compte-t-elle de réflexions enfantines ? Honnêtement, le jour où on me bottera le cul n’est pas arrivé. Ses menaces me laissent indifférents, & si je n’avais pas déjà l’impression de l’avoir d’ores & déjà anéantie, je l’aurais enfoncé plus bas que terre. Pour une fois cependant, je ferme ma gueule & me contente ainsi de passer le bout de ma langue contre mes lèvres. Cela m’évite de prononcer d’innombrables absurdités. « C’est qui, Zoé ? » Petit à petit, je me décolle du mur & m’approche de la jeune femme. J’inverse la tendance, & à force de m’avancer dans sa direction, Sasha se retrouve dos appuyé contre le béton poussiéreux – dommage pour sa veste noire. Qu’importe. Ma paume, posée à plat près de son visage, l’empêche presque de partir mais ne la bloque pas totalement. Elle reste partiellement libre. « Si tu m’vois comme un assassin, tu ferais mieux de me répondre, tu crois pas ? On sait jamais c’que j’pourrais t’faire… » De ma main libre, je frôle son menton & relève ainsi son visage. Mes yeux se plongent dans les siens, & j’esquisse un large sourire. « En fait je vais reformuler ma question. J’suis suffisamment perspicace pour deviner qu’c’est ta sœur, mh ? Elle vit loin d’Arrowsic ? » D’après le mot, Sasha aimerait voir cette Zoé à ses côtés & éprouve en plus de cela un réel manque. Cette situation m’intrigue, alors qu’elle ne devrait foutrement pas. Je dois juste avoir ce besoin irrépressible d’assouvir ma curiosité… ou plutôt, de détourner l’attention. Parce que je n’ai aucune envie de passer mon temps à inventer quelconques justifications quant à ma présence chez le psychologue. Lui avouer mes fautes ? Mon incarcération ? & la perte de cet enfant ? Plutôt crever.
Sujet: Re: To find yourself just look inside the wreckage of your past ♣ sasha Mar 28 Fév - 23:21
Son attitude m’énerve. Le moindre de ses gestes me donne envie de le frapper. Il a ma photo et je ne supporte pas. Il se moque délibérément de moi et je sais que je n’ai aucun moyen de le toucher. Il semble de glace. Le pire, il parait s’amuser de mes confessions. Est-ce humain ? Je pense. Les humains sont des connards. Peut-être ne se doute-t-il pas de l’importance de tout ça. Les enfants avec des amis imaginaires c’est plutôt banal, ça se tasse. Mais moi, c’est différent. Différent depuis peu. Je sais que ma sœur est morte. Et que la gamine que je voyais, c’était elle. J’aurais pu en rire, me moquer de moi-même… Seulement c’est impossible. C’est trop important, trop récent. Et le fait que Blake, un putain d’inconnu s’en serve contre moi, ça me bouffe. Moi, j’ai juste envie de le connaitre et jamais l’envie d’utiliser ses confessions contre lui n’aurait pu me traverser. J’essaie d’être ironique à ce sujet mais je n’y parviens pas. Ma colère et ma tristesse doivent se lire sur mon visage. Il s’en fout de me blesser, ça semble être son but même. Pourquoi donc ai-je eu envie de le connaitre déjà ? Je me sens stupide. Tellement stupide de vouloir quelque chose de ce mec. Il m’avait prévenu. J’aurais dû l’écouter.
« Fais gaffe à c’que tu dis, on est pas du même monde » J’hausse mes sourcils. Il me provoque et je n’ai aucun droit de répondre ? Son comportement est exécrable. En effet, on n’est pas du même monde. Je préfère de loin ma solitude que son monde de connard. Il n’est qu’un égoïste qui s’attaque à plus faible que lui sans aucun scrupule. N’a-t-il aucune compassion ? Sûrement que non. Plus je le croise, plus je remarque qu’il est une personne infecte. Pourtant, il semble perturbé. Je le sais, je le sens. Etait-il comme ça par le passé ? Pourquoi ce foutu besoin de parler à un psychologue. Il cache quelque chose et je devrais agir comme lui, chercher à savoir et le blesser avec ça. Il le mérite. « Ow, apparemment j’ai visé juste ? Je n’ai fait que ressasser notre conversation, j’pensais pas que ça te mettrait dans un état pareil. Calme toi ma puce, sinon j’vais être obligé de te calmer moi-même » Ses mots m’énervent. Il est tellement mesquin. Je soupire franchement et le fixe. Je sais qu’il n’a aucunement peur de moi, j’aurais beau l’attaquer, le regarder méchamment, il ne faiblira pas. Etre triste et anéantie face à lui ? Non plus. Rien ne semble l’adoucir, le toucher. Surtout pas une inconnue comme moi. « Me calmer ? Ah oui et comment ? avec tes sarcasmes ? tes mains ? » De quel droit me parle-t-il de la sorte. N’a-t-il aucun respecte pour moi ? Sûrement. J’en ai marre de rester là face à lui. Je veux ma photo et me casser d’ici. De lui et de ses moqueries sur mon passé…
« C’est qui, Zoé ? » L’enfoiré a lu. J’aurais dû m’en douter ! Je le hais… Je le hais putain. Coincé entre lui et le mur, je couine désagréablement. J’aurais aimée être dans cette position mais dans une toute autre situation. Là, j’ai juste envie qu’il me laisse tranquille. « Si tu m’vois comme un assassin, tu ferais mieux de me répondre, tu crois pas ? On sait jamais c’que j’pourrais t’faire… » Je ricane. « J’pense que si tu étais un assassin tu m’aurais tué bien avant. Et t’façon, qu’est c’que ça peut t’faire de savoir qui est Zoé ?! » Ses doigts me frôlent et je dégage vivement sa main. Son sourire m’insupporte, ses moqueries me donnent envie de vomir. « En fait je vais reformuler ma question. J’suis suffisamment perspicace pour deviner qu’c’est ta sœur, mh ? Elle vit loin d’Arrowsic ? » Mes deux mains plaquées sur son torse, je le pousse comme je peux et me dégage de son emprise. Je ne supporte pas qu’il s’immisce dans ma vie. Surtout pas de cette façon. Il aurait été gentil, agréable, peut-être que j’aurais pu répondre sincèrement, sans me sentir agressée. Là, c’est juste affreux. Il sait qu’un truc cloche, il sait que ma sœur me manque puisque je l’ai écrit et il ose s’attaquer à ça. « T’es bon en devinettes ! Bravo. » Que croit-il ? Que je vais répondre ? Il se fourre le doigt où je pense. Jamais je lui dirais. Surtout pas s’il garde cette attitude hautaine et infecte. « Pourquoi j’te répondrais ? Ca t’concerne pas. Si j’te demande c’que tu fous chez le psy, tu vas m’répondre ? J’pense pas non. » Je croise mes bras sous ma poitrine et continue de le fixer. Je pourrais très bien partir vers ma voiture et le laisser là. Seulement, il a ma photo. Hors de question que je la lui laisse. Je ne partirai pas sans l’avoir récupérée. Comment faire ? Je soupire en cherchant une idée pour récupérer ma photo. Je m’approche doucement de lui. Je suis conne, j’aurais dû rester coincée contre le mur, tout près de lui, je n’aurais eu qu’à glisser ma main dans sa poche arrière pour l’avoir. Là, ça va être plus compliqué. « J’veux qu’tu m’rendes ma photo. Ca t’sert à quoi d’la garder hein ? T’es pervers, t’aimes les bébés ? Ou alors tu gardes ça juste pour m’faire chier, m’faire mal ? Mais pourquoi ? Tu m’connais même pas. T’as décidé que j’étais celle qui subirait tes sarcasmes ? Tu veux pas trouver quelqu’un d’autre ? » J’en ai marre. Je l’avais foutu sur un piédestal alors que je n’aurais pas dû. J’ai fait quoi de mal pour mériter qu’il agisse comme ça avec moi ? J’ai été méchante ? Non ? Chiante ? Peut-être mais est-ce que je mérite qu’il se moque de mes problèmes ?
Sujet: Re: To find yourself just look inside the wreckage of your past ♣ sasha Mer 29 Fév - 18:55
Il y a des secrets que l’Homme ne peut confier, par crainte de voir sa carapace s’effriter, ou par crainte de finir seul & faible à jamais. Parfois, la seule alternative ne se résume qu’à se glisser dans la peau d’un acteur, d’un comédien, & d’ainsi jouer la scène d’une vie qui n’est pas la sienne. Toi, tu préfères mettre en œuvre ton propre personnage, foutrement proche de la vérité… avec d’innombrables non-dits. Tu ne cherches qu’à écrire le prochain acte de ton existence. Une existence plus sage, plus sereine & peut-être plus posée. Hélas, tu échoues avant même avoir essayé. Parce qu’un simple contact avec l’inconnu te pousse à devenir odieux & bien plus encore. Sasha est une âme que tu ne cesses de torturer sans réelles raisons. Elle mérite du respect, mais elle t’a trop souvent défié pour que tu daignes rester à ta place. Comme toujours, tes démons te forcent à montrer ton côté dominant & surtout excessivement vicieux. C’est injuste. Ne vois-tu pas qu’à tout moment, elle risque de craquer au point de peut-être déverser des torrents de larmes accentués par de multiples insultes ? Cette photo lui tient à cœur, visiblement. Alors abandonne tes saloperies & sort ton cœur des décombres. Sois un type bien, pour une fois… Même si cela ne sert que d’illusion éphémère. Deviens quelqu’un de bien & rend lui son putain de cliché ! Parce qu’en fin de compte, tu n’as pas envie d’en savoir plus à son sujet, si cela engendre quelques révélations de ton côté. Certains secrets sont juste faits pour être conserver, & rester inavoués à jamais. Il y a des choses que tu gardes enfermées au plus profond de ton être, tu peux ainsi comprendre qu’il puisse en être de même pour ta jeune sportive, n’est-ce pas ?
« Me calmer ? Ah oui et comment ? avec tes sarcasmes ? tes mains ? » Pris dans un immoral engrenage, je peine à ignorer cette fierté qui me pousse à jouer avec elle. Sasha est prise au piège, coincée entre mon corps & le mur poussiéreux. Elle souffre. Je me déteste. Comment puis-je être aussi dégueulasse avec cette nana, qui pourtant ne m’a jamais rien fait ? Je m’efforce de lui sourire, de paraitre sûr de moi & d’ainsi la soumettre à mes moindres sarcasmes. J’ai suffisamment de puissance pour l’anéantir. Mais je ne pensais honnêtement pas en arriver là. J’ignorais que cette histoire d’amis imaginaires la foutrait dans un tel état, tout comme j’ignorais que cette photo lui était si importante. Mon but premier ne devait se limiter qu’à de l’espièglerie. J’ai tout foiré. & je me perds dans un tourbillon de désobligeance. « Ma bouche… ? » Mes mains ? Insinue-t-elle que je suis capable de la faire taire en abusant de violence ? Quelques années auparavant, je n’aurais pas hésité. Aujourd’hui, je tente d’utiliser d’autres solutions sans jamais laisser transparaitre mes erreurs passées. Même si finalement, Sasha me colle l’étiquette d’un mec à abattre. Assassin ? Violeur ? J’ai presque envie que de répondre que je n’ai fait que battre ma copine. « J’pense que si tu étais un assassin tu m’aurais tué bien avant. Et t’façon, qu’est c’que ça peut t’faire de savoir qui est Zoé ?! » Sa main vire la mienne en un rien de temps. Amusé, je la glisse nonchalamment dans la poche de mon jean. & j’avoue ne pas être concerné par cette Zoé. Je n’ai aucune raison d’insister. & je n’ai aucune raison de la heurter davantage, c’est inhumain. Bouche entrouverte, je m’apprête à répondre, mais c’est sans compter la force avec laquelle ses paumes me propulsent en arrière. Sans résister, je me décale & lui permet donc de fuir. « Ce n’est qu’une simple question » Le bout de ma bottine racle le sol sans ménagement. Cette fille commence sérieusement à me gonfler, éveillant par conséquent mes nerfs. Toute mon énergie est pompée, & j’essaye ainsi de me calmer.
« T’es bon en devinettes ! Bravo. Pourquoi j’te répondrais ? Ca t’concerne pas. Si j’te demande c’que tu fous chez le psy, tu vas m’répondre ? J’pense pas non. » En effet, je ne risque pas de lui apporter quelconques précisions sur ma présence chez le psychologue. Chaque personne à son passé. Je devrais juste apprendre à respecter celui de Sasha, sans l’encombrer avec mes questions visiblement déplacées. Pourtant, je n’ai fait que m’intéresser à l’identité du deuxième enfant. Un long soupir s’échappe de ma gorge, & je m’appuie de nouveau contre le mur. L’air frais caresse ma peau désagréablement. De multiples frissons l’envahissent, sous mes vêtements. « Bon, très bien, je me fous de savoir qui est Zoé. Oublie ma question. Ça te va comme ça ? » J’esquisse un faux sourire & détourne mon regard. Les gens s’agglutinent sur le trottoir & déambulent les uns entre les autres. L’heure affichée sur la mairie, juste en face, m’annonce qu’il est déjà seize heures. Peut-être le temps d’aller rechercher les enfants à l’école, ou que sais-je encore. Mes yeux bleus vagabondent sur les plus jolies femmes & s’amourachent de leurs courbes délicieuses. Je ne suis qu’un homme après tout. & ce fut bien évidemment la voix de la jeune Cubbins qui me ramena sur Terre. « J’veux qu’tu m’rendes ma photo. Ca t’sert à quoi d’la garder hein ? T’es pervers, t’aimes les bébés ? Ou alors tu gardes ça juste pour m’faire chier, m’faire mal ? Mais pourquoi ? Tu m’connais même pas. T’as décidé que j’étais celle qui subirait tes sarcasmes ? Tu veux pas trouver quelqu’un d’autre ? » Assassin, puis violeur, & enfin pédophile ? Mes poings se serrent. Je n’ai jamais touché à un enfant & je serais d’ailleurs sans scrupules quant au fait de détruire ce genre de pervers complètement détraqués amoureux des bambins ! Sasha me dégoute d’imaginer de telles choses. Elle mériterait juste que je lui retourne mon poing en plein visage. Mais je m’abstiens. & je souffle profondément pour tenter d’évacuer toute ma putain de colère. « J’étais loin de me douter que ça t’blesserait comme ça, d’accord ?! J’t’ai posé une question, j’t’ai pas jugé. De nous, tu es celle qui balance le plus d’horreurs ! » & avec un peu d’impartialité, elle se rendrait compte que je ne suis pas loin de la vérité. Mes questions ont été mal tournées, mon comportement ne fut sans doute pas approprié. Certes ! Mais je ne lui ai pas manqué de respect comme elle a pu le faire en accumulant les éventuelles raisons de ma présence ici. Ma main s’enfonce dans la poche arrière de mon pantalon & je lui tends sa photo. « J’ai mieux à faire que passer mon temps à t’persécuter, crois-moi. Tu n’es pas ma cible. & au passage, tu ne me connais pas non plus. Tiens, prends ta photo, t’es bien stupide de penser que j’espérais la garder » Je l’avoue, j’aime embêter Sasha & quelques autres élèves qui participent à mes cours. En revanche, je n’ai aucune raison de lui faire du mal. Mon comportement a joué en ma défaveur ; elle n’a juste pas su interpréter mes paroles. Qu’importe. La jeune femme récupère sa photo, & je m’écarte à reculons.
Sujet: Re: To find yourself just look inside the wreckage of your past ♣ sasha Jeu 1 Mar - 17:31
A chaque fois que le hasard me met sur le chemin de Blake, son comportement m’interpelle. La contradiction en moi augmente de plus en plus et ça m’énerve. Il me rend faible, s’attaque à moi et me blesse semblant y prendre un malin plaisir. Ne voit-il pas qu’il me fait souffrir et que ça n’est pas bien ? Il n’a pas l’air de s’y attarder. Peut-être jouit-il de la souffrance des autres. En ce moment, je dois être une de ses proies. J’aimais ses taquineries auxquelles je répondais, là, c’est trop blessant. Il joue avec l’image de ma sœur, avec « mes amis imaginaires ». Oui j’ai parlé en étant complètement bourrée mais n’a-t-il pas pu comprendre que c’était justement quelque chose de dur à dire pour moi ? Que j’avais lâché l’information avec le trop plein d’alcool ? Après tout, il ne peut pas savoir tout ce qui se cache derrière cette histoire d’ami imaginaire. Il n’est pas devin. Mais ma déception et ma tristesse ne prennent pas ça en compte. « Ma bouche… ? » Je fixe cette dite bouche et passe ma langue sur mes lèvres. « ça dépend comment tu l’utilises… » S’il s’en sert pour parler et cracher d’autres sarcasmes, ça ne sert à rien. Il y a d’autres moyens bien plus efficaces, du moins, de mon point de vue. Seulement, je ne sais même pas si de simples caresses prodiguées par ses lèvres seraient suffisantes pour me calmer. Je n’aime pas entendre le prénom de ma sœur sortir de ses lèvres. Il ne sait pas. Il ne voit pas que j’ai juste envie de pleurer rien qu’en y pensant. « Ce n’est qu’une simple question » Une simple question qui a l’effet d’un poignard sur moi. J’ai mal. Loin de lui, je souffle et passe mes doigts dans mes cheveux pour me calmer.
« Bon, très bien, je me fous de savoir qui est Zoé. Oublie ma question. Ça te va comme ça ? » J’acquiesce. Je me doutais bien qu’il se fichait de savoir. Il n’est pas là pour m’écouter, ni me consoler. Il cherche juste des indices, des choses qui pourraient me blesser. Je m’agace et m’énerve de plus en plus. Je veux ma photo. Je n’ai rien d’elle alors qu’il me laisse au moins ça putain. Je l’attaque, sortant conneries sur conneries. Depuis le début j’essaie de connaitre sa personnalité et je ne sais tellement rien que j’ai pu l’imaginer en tueur ou même violeur. J’exagère certainement, je ne le connais pas mais je sais qu’il ne fait pas partie de ces gens-là. Je ne saurais dire exactement pourquoi. Un ressenti. Il n’est peut-être pas un assassin mais il me tue rien qu’avec ses mots. « J’étais loin de me douter que ça t’blesserait comme ça, d’accord ?! J’t’ai posé une question, j’t’ai pas jugé. De nous, tu es celle qui balance le plus d’horreurs ! » Je serre les dents. Il n’a pas tort. Aucunement. Je crache des choses sur lui mais je ne le pense absolument pas. Je soupire vivement et plante mes yeux dans les siens. Je ne dois pas me laisser impressionner par leur froideur. « Je sais. Je sais qu’j’ai dit des saletés. Et j’m’en excuse. » Je ne voulais pas en arriver là mais rien ne semble l’atteindre. Il semble si froid et à nouveau, je me demande pourquoi. Sa présence chez le psychologue me prouve qu’il a quelque chose à cacher, qu’un truc le tracasse. Il n’est pas comme ça naturellement. Ça semble évident. « J’ai mieux à faire que passer mon temps à t’persécuter, crois-moi. Tu n’es pas ma cible. & au passage, tu ne me connais pas non plus. Tiens, prends ta photo, t’es bien stupide de penser que j’espérais la garder » Changement d’attitude. Il redevient sec et franchement méchant. Après tout, il ne fait que répondre à mes conneries. La main tremblante, j’attrape le cliché et le regarde. Je ferme les yeux et ravale mes larmes avant de la ranger précieusement dans mon sac. Je devrais partir. Oui. Mais je ne bouge pas. Je le regarde reculer. «Blake. Attends. » J’ai envie de me frapper. Je le retiens alors qu’à l’instant, j’avais juste envie de partir. Pourquoi j’agis comme ça ? Je me jette dans la gueule du loup délibérément. « Tu t’doutais pas que ça m’blesserait… Alors pourquoi j’ai juste l’impression qu’tu veux m’taquiner avec ça ? » Ma voix est basse. Les passants me bousculent alors je m’approche quelque peu de Blake et du mur. « J’suis pas ta cible… Peut-être mais pourquoi à chaque fois que tu m’vois, il faut que tu m’en mettes plein les dents ? J’t’ai rien fait. Tu sais, moi si j’voulais t’connaitre c’est pas pour t’embêter avec ça. Mais toi, j’ai l’impression qu’tu t’amuses du fait que j’peux être blessée… Quand on veut connaitre des choses sur les gens... C'est pour les aider, ou juste les écouter... Pas... » Je souffle. Pourquoi donc je lui dis tout ça. Il n’en a certainement rien à faire. Je ne veux même pas lui faire pitié. Je veux juste qu’il arrête de me faire mal. A ce sujet. « T’as trouvé ma photo chez le psy… tu peux pas d’douter qu’si j’vais parler c’est que j’ai un problème ? Pourtant toi aussi tu vas chez le psy. Il y a donc quelque chose qui te bouffe à l’intérieur. Pourquoi tu comprends pas qu’tu dois pas t’attaquer à ça ? Tu aimerais que j’le fasse avec toi ? Avec c’qui te tue ? » J’hausse faiblement les épaules. Si jamais j’avais trouvé quelque chose sur lui chez le psychologue, je n’aurais pas voulu le taquiner avec ça. On ne sait jamais ce qu’il s’est passé avant… Les lèvres pincées, je le fixe. « Je… J’espère que ça ira pour toi… » J’ai de la peine pour lui. Qu’importe la raison qui fait qu’il se confie, c’est qu’il souffre. Et je ne souhaite ça à personne au monde, même pas à lui qui me blesse volontairement.
Sujet: Re: To find yourself just look inside the wreckage of your past ♣ sasha Dim 4 Mar - 0:53
La photo retrouve sa propriétaire. L’épine douloureusement plantée dans son myocarde s’évade, & tu imagines ainsi la jeune femme plus sereine & peut-être plus apaisée. Dans tes mains se trouvaient son point sensible, ce qu’il ne fallait toucher sous aucun prétexte. Mais sans scrupules, tu t’es amusé & l’a torturée en énonçant le prénom de cette petite Zoé. Tu le sais, que parfois, il y a des sujets à ne pas aborder. Mais comment aurais-tu pu deviner que tu en visais son centre ? Ta fierté surdimensionnée t’assure que tu n’es pas responsable de son état déluré. Sasha s’énerve & crache les pires horreurs. En prison, tu as rencontré de véritables assassins, & tu en es foutrement loin. Tout comme tu n’te glisses pas dans la catégorie des violeurs ; ces types tabassés à longueur de journée par les caïds. Ces types qui ne méritent qu’un allé simple sur Dame Chaise Électrique. Une fois, tu t’es d’ailleurs prêté à quelques coutumes. & tu as permis à tes émotions de fondre violemment sur le visage de ces connards. Juste pour ressentir un semblant de soulagement, ou pour alléger ta conscience en constatant les dégâts que d’autres ont causés.
«Blake. Attends. » Dos à elle, je déambule pourtant parmi les habitants pressés d’Arrowsic. Les mains stagnent dans les poches de mon jean. Pourquoi devrais-je l’attendre ? Sasha ne signifie rien pour moi, & je suis fatigué d’entendre ses suppositions déplacées à mon sujet. J’ai toute une vie à me reprocher… & je n’ai besoin d’aucune aide pour cela. Tous les jours, j’affronte mon reflet dans le miroir. Tous les jours, les pires adjectifs me qualifient. Je n’ai fichtrement pas besoin qu’elle en rajoute. Mais elle ignore tout, alors je ne la blâme pas… sauf peut-être pour son indélicatesse & son attitude de jeune effrontée. « Tu t’doutais pas que ça m’blesserait… Alors pourquoi j’ai juste l’impression qu’tu veux m’taquiner avec ça ? » Petit à petit, je stoppe mon ascension & me tourne dans sa direction. Mon dos bute une énième fois contre le mur poussiéreux & j’hausse mes épaules. J’ai du mal à comprendre ses choix. Pourquoi insiste-t-elle ? Pourquoi ne rebrousse-t-elle pas chemin ? Bras croisés contre mon torse, je plonge finalement mes yeux azurs dans les siens. « Ta réponse est dans la question. J’pensais pas que ça te blesserait » N’est-ce pas suffisant, comme réponse ? Ça me bouffe d’être obligé de me justifier sur mon comportement. J’agis mal, je dis n’importe quoi. C’est vrai & je l’assume parfaitement. J’ai seulement perdu l’habitude de côtoyer les gens & je refuse que Sasha m’insulte sans en connaitre la véritable raison. Le jour où la triste réalité éclatera, elle aura bien évidemment le droit de me regarder avec mépris – sans pour autant me provoquer. « J’suis pas ta cible… Peut-être mais pourquoi à chaque fois que tu m’vois, il faut que tu m’en mettes plein les dents ? J’t’ai rien fait. Tu sais, moi si j’voulais t’connaitre c’est pas pour t’embêter avec ça. Mais toi, j’ai l’impression qu’tu t’amuses du fait que j’peux être blessée… Quand on veut connaitre des choses sur les gens... C'est pour les aider, ou juste les écouter... Pas... » Elle a tort, je ne cherche pas à en savoir plus uniquement pour la blesser. Ce ne fut pas mon but premier ; j’estime toutefois l’avoir assez répété. Ainsi las de devoir me défendre, j’encaisse & acquiesce d’un signe de tête. Poliment ensuite & le sourire aux lèvres, j’interpelle une charmante demoiselle & lui demande une cigarette – elle-même tire de sa bouche délicate sur l’un de ces bâtonnets nocifs qui m'donne fichtrement envie. Elle sourit, & dégaine son paquet pour m’en offrir une. Ses doigts m’offrent évidemment une flamme digne de ce nom & j’embrase mon poison avant qu’elle ne s’échappe.
« T’as trouvé ma photo chez le psy… tu peux pas d’douter qu’si j’vais parler c’est que j’ai un problème ? Pourtant toi aussi tu vas chez le psy. Il y a donc quelque chose qui te bouffe à l’intérieur. Pourquoi tu comprends pas qu’tu dois pas t’attaquer à ça ? Tu aimerais que j’le fasse avec toi ? Avec c’qui te tue ? » Jamais je ne supporterai qu’on s’attaque à mes problèmes, ou à mes faiblesses. Je peux donc comprendre ses répulsions & ses interrogations qui ne visent qu’à me faire réfléchir. Parce que les réponses sont finalement évidentes. Nous sommes dans le même cas, elle & moi. Nous ne cherchons qu’à protéger nos secrets, qu’à les garder enfermés dans un coin de notre esprit. Un coin inviolable & impénétrable. « C’est pas marqué sur la photo que tu es là pour ça. Putain, heureusement que j’ai pas réagi comme ça à chaque question qu’tu m’as déjà posé ! » Chaque être humain a ses points sensibles. & chaque interrogation est susceptible de heurter une quelconque fragilité. Malheureusement, j’ai mis le doigt sur un sujet non-abordable. Mais puisque je suis prévenu, j’éviterai de prononcer des mots concernant cette petite Zoé. « Je… J’espère que ça ira pour toi… » Avec une lenteur inéluctable, je tourne mon visage dans sa direction. Mes sourcils froncés miment l’incompréhension. Pourquoi me souhaite-t-elle d’aller bien après tout ce que j’ai pu lui dire ? « De même pour toi… » Je tente d’abandonner ma rancœur & me montre en tant que mec bien & respectable. Un faible sourire étire mes lèvres & j’y porte d’ailleurs ma cigarette. Ça fait longtemps, étrangement, que je n’ai pas fumé ce genre de « drogue douce », privilégiant d’autres merdes bien plus ravageuses. Le nuage grisâtre frôle cependant les parois de ma gorge, me détruit & me pousse à grimacer. « Pourquoi tu persistes à rester près de moi ? Tu n’penses pourtant que des horreurs ; en plus d’être un assassin, j’suis… comment tu dis ? Un connard & j’te fais du mal à la moindre occasion » J’estime ma question pertinente. Pourquoi Sasha m’a-t-elle retenu ? Pourquoi a-t-elle tenu à prolonger notre soirée, quelques jours auparavant ? « ‘J’ai envie de te connaitre’, ça m’parait un peu léger… surtout quand l’mec en question a autant de défauts à tes yeux » À ses yeux, & aux yeux d’innombrables autres personnes, autant se rendre à l’évidence. J’ai beaucoup de défauts… & mes qualités cachées ne semblent vouloir quitter leur adorable cocon. « Bref. Je n’compte pas m’attaquer à toi, sois rassurée. Mais si tu veux me connaitre, va falloir t’habituer à c’que j’te pose moi aussi des questions. Donnant-donnant » & maintenant ? Va-t-elle renoncer à l’envie de pénétrer mon jardin secret ?
Sujet: Re: To find yourself just look inside the wreckage of your past ♣ sasha Lun 5 Mar - 15:37
Rassurée alors que ma photo se trouve enfin en ma possession, j’aurais pu partir. Seulement, je l’interpelle et le prie de m’attendre. Pourquoi ? Je ne sais pas. Il m’a fait mal, il m’a agacé mais je veux encore lui parler. Je me sens foutrement conne de vouloir sa présence, pourtant peu rassurante. De plus, il ne semble pas avoir envie de rester avec moi. Mais, comme à chaque fois, je le retiens. Naïve ? Folle ? Curieuse ? Tout à la fois ? Peut-être. J’essaie juste de le faire parler un peu. Comprendre pourquoi il agit comme ça alors que je ne lui ai rien fait. Juste envie de m’emmerder ? J’imagine… Au fond, c’est blessant quand moi, je me retrouve fascinée par lui et son putain de caractère qui m’embrouille. Il m’intrigue. Son côté mystérieux me perturbe et tout est accentué maintenant que je sais qu’il consulte un psychologue. Quelque chose a dû le toucher profondément, le marquer à vie pour qu’il agisse de la sorte. Seulement, je n’ai aucune idée du « pourquoi ». je suis sûrement trop curieuse et c’est déplacé de vouloir le connaitre, connaitre ses faiblesses. Mis lui n’a-t-il pas posé des questions sur Zoé ? Il n’a eu aucune réponse… Pourquoi en aurais-je ? « Ta réponse est dans la question. J’pensais pas que ça te blesserait » Evidemment. Tu es stupide Sasha. Ça ne date pas d’aujourd’hui. Je suis nulle avec les gens et je ne comprends jamais leurs agissements. J’aurais juste aimé un dialogue avec lui, infime peut-être. Juste pour le connaitre un peu. Mais je m’y suis mal prise, depuis le début. Puis s’il est comme moi, à ne pas vouloir que les gens l’approchent, pourquoi me laisserait-il entrer dans sa vie ? «Pourtant tes petits sourires en coin m’montrent juste que tu cherches à m’blesser justement… » Je ne suis pas sa cible ? Pourtant j’ai l’impression, parfois, d’être une souris entre les pattes d’un chat qui ne voudrait que s’amuser de la faiblesse de sa proie. Je me doute qu’il aurait pu faire pire mais rien que ses quelques mots m’ont blessé.
« C’est pas marqué sur la photo que tu es là pour ça. Putain, heureusement que j’ai pas réagi comme ça à chaque question qu’tu m’as déjà posé ! » Honteuse, je baisse les yeux. Certes, ça n’était pas marqué mais putain… Je soupire. « Ok. T’as raison. C’est pas marqué. Maintenant, tu sais. C’est un sujet tabou. » Mes yeux fixent les siens à nouveau. « Mais comme tu ne sais effectivement rien de moi, tu aurais pu y aller un peu moins directement. Tu sais pas sur quoi tu peux tomber. » Après tout, moi non plus je ne sais pas sur quoi je peux tomber avec lui et pourtant j’ai fait des suppositions plus que déplacées et vraiment violentes. Je fais des conneries, j’en paie les conséquences, non ? Il ne manque pas de me le rappeler et finalement, il n’a pas tort. « T’as pas réagi aussi vivement pour mes questions, sûr. Mais chez Karen, t’as perdu tes moyens aussi. Ça arrive et on dirait qu’entre nous ça arrive vraiment trop souvent. » On s’est peu vu et presque à chaque fois il y a eu des chamailleries et des mots déplacés. Cet espèce de jeu devient réellement dur, pour moi plus que pour lui j’imagine. Aujourd’hui, c’est la goutte de trop pour moi et mon cœur en souffre. Même s’il ne pouvait pas imaginer, j’aurais aimé qu’il ait plus de tact. Seulement, pourquoi en avoir avec quelqu’un qui ne représente rien ?
Je n’arrive même pas à lui en vouloir de ses mots déplacés. J’en ai eu aussi. Même sur le ton de l’ironie, je suis allée trop loin et je m’en rends compte. Je ne lui souhaite aucun malheur au fond. Qu’importe ses actes, il mérite le bonheur ? comme tout le monde. Je ne le connais pas, je ne sais pas ce qu’il a pu subir. Ne pas juger trop vite. Peut-être que ce sentiment bizarre que je ressens en sa présence m’induit en erreur… « De même pour toi… » Surprise, je souris faiblement. Je ne m’attendais pas à cette réponse de sa part. « merci… » Je le fixe alors qu’il fume. Je ne sais pas ce que j’attends. Rien, tout. Mes doigts serrent la lanière de mon sac et je détourne finalement le regard vers ma voiture. Peut-être devrais-je le laisser tranquille. Ma langue humidifie doucement mes lèvres alors que je pose à nouveau les yeux sur lui dans le but de lui dire « au revoir ». « Pourquoi tu persistes à rester près de moi ? Tu n’penses pourtant que des horreurs ; en plus d’être un assassin, j’suis… comment tu dis ? Un connard & j’te fais du mal à la moindre occasion » Intérieurement, je grogne. Pourquoi faut-il qu’il me pose cette question ? N’ai-je pas déjà répondu au bar ? « ‘J’ai envie de te connaitre’, ça m’parait un peu léger… surtout quand l’mec en question a autant de défauts à tes yeux » Doucement, mes lèvres se pincent. Comment lui apporter une réponse pertinente alors que moi-même, j’ai du mal à m’expliquer pourquoi j’agis comme ça. Me pense-t-il stupide de m’accrocher comme ça ? Peut-être. Et je ne lui en voudrais même pas car je le pense aussi. « Bref. Je n’compte pas m’attaquer à toi, sois rassurée. Mais si tu veux me connaitre, va falloir t’habituer à c’que j’te pose moi aussi des questions. Donnant-donnant » Evidemment. Ce serait tellement égoïste de ma part de vouloir en savoir plus sur lui et ne rien lui donner en retour ? Gênée et ne sachant quoi répondre, je défais l’élastique dans mes cheveux et les laisse tomber sur mes épaules. Du bout de ma chaussure, je joue avec un petit cailloux et, finalement, je me décide à parler. « oui j’veux te connaitre. C’est nul comme explication je sais. J’t’ai déjà dit que c’était l’bordel en moi à c’propos. » Un peu plus sûre de moi, je lève les yeux vers lui et le fixe. « C’est un truc que j’m’explique pas. Et puis j’pense pas que t’es un violeur ou un assassin. J’ai dit ça ironiquement même si au fond j’sais qu’c’est nul. » Dos contre le mur, je quitte finalement le bleu de ses yeux pour me perdre dans la foule de la place. « T’es un connard… parce que… parce que j’me suis énervée. Puis même si t’en es un ou pas. Y’a un truc chez toi qui m’intrigue, qui… t’es mystérieux et ça m’trouble. Y’a quelque chose dans ton regard. J’sais pas. » Mon regard se perd sur son visage et je finis par rire. Mon discours est tellement bizarre et je ne serais même pas surprise qu’il parte en courant. Le pauvre. « Et… j’suis d’accord pour qu’tu m’en poses aussi des questions… mais juste si t’en as envie… moi j’ai envie d’te connaitre mais toi ? tu l’veux réellement ? » A quoi servirait le dialogue s’il ne veut pas vraiment en connaitre plus sur moi ? Il n’a vraiment pas eu l’air intéressé auparavant…