Je descendais les escaliers en vitesse. J'avais envie de m'installer sur le canapé, à côté de mon père et d'envoyer des textos. Bref, ne rien faire. J'en avais envie et besoin. Mais, ce n'était pas vraiment le projet de ma mère. Elle me tomba dessus avec un papier à la main. « Tu peux t'en charger s'il te plaît ? » Je prenais le papier. La liste des courses essentielles. Super. Pour le moment tranquille dans la canap, on repassera. « Oh non mais, maman, j'ai pas super envie là... » Elle me foudroya du regard. Comme si j'avais dit une connerie. Ou une horreur à peine audible. « Et moi, j'ai pas super envie de repasser mais, je le fais. » Je soufflais. J'avais compris. Ce n'était pas négociable. Je n'avais plus qu'à prendre de l'argent, mettre mes chaussure, ma veste et filer. Super.

J'arrivais à destination. Après quelques minutes à flâner dans les rues. La musique dans les oreilles. J'étais loin d'être motivé. Et j'allais devoir me taper les sacs au retour. Le pied. Franchement, merci maman. Enfin, j'arpentais les rayons, prenant les articles par automatisme, sans regarder le prix. On prenait les mêmes articles depuis toujours. La même marque de lessive. D'essuie-tout. De pâtes. De papier toilette. De chocolat. De céréales. Ou encore de yaourt. Tout ceci n'était que réflexe et routine. Un truc abrutissant et en monotone en somme.

D'ailleurs, j'étais dans le rayon frai quand mon regard croisa celui d'un petit garçon. Il devait avoir six ans tout au plus. Mais, ce n'était pas là le problème. C'était surtout que j'étais certaine de l'avoir déjà vu. Étrangement, je l'associais à Ashton. Alors que bon, mon frère n'avait pas de fils. Il n'aimait même pas les enfants. Ou du moins, il n'était pas prêt à être père. Et, il fallait le dire, ils l'énervaient très vite. En même temps, Ashton n'était pas un modèle de « comment garder son sang-froid ». Ça c'était une évidence. Je suivais ce petit bout du regard. Cherchant encore et encore son nom. Ou au moins où j'avais pu le voir.

Ce ne fut que quand il sauta au cou de sa mère que la mémoire revient à moi. Le fils de Kathryn. La nouvelle fille qui tournait autour d’Ashton. Enfin, c’était un peu simple d’annoncer les choses comme ça. Parce qu’elle n’était pas vraiment ça. Elle l’appréciait beaucoup. Et elle l’aidait à sortir de ses problèmes d’alcool. Mieux que moi. Pour ça, je lui étais reconnaissante. Mais, en même temps, j’étais certaine qu’elle était attirée par Ashton. Qu’elle voulait qu’il soit plus qu’un ami. Et au fond, le problème était là. Il était encore avec Lou il y a peu. Il était prêt à tout pour l’oublier. Et par conséquent il risquait de la faire souffrir. Mais, paradoxalement, ce n’était pas le comportement de mon frère qui m’inquiétait le plus. J’avais peur que ce soit elle qui l’anéantisse. Qu’elle joue avec lui comme un chat avec sa proie. Je ne connaissais rien d’elle. Je ne pouvais pas avoir confiance.

KATHRYN «GRACIE» FIELDS & ELLA «BABE» CLARKE. Prendre un enfant par la main pour l'emmener vers demain pour lui donner la confiance en son pasPrendre un enfant pour un roi Prendre un enfant dans ses bras Et pour la premire fois sécher ses larmes en touffant de joie Prendre un enfant dans ses bras prendre un enfant pas le coeur Pour soulager ses malheurs tout doucement sans parler sans pudeur...

Bosser, bosser et encore bosser c'était ça le plan de la journée pour Kathryn. Assise devant son ordinateur portable ses lunettes de lectures sur le visage, la jeune femme tentait de travailler du moins d'avancer le plus possible d'être un peu productive, elle y arrivait lentement mais sûrement. «Maman regarde!» Tournant la tête, elle dévisageait son petit homme qui observait sa mère avec l'un de ces regards un regard admiratif et enfantin fier de montrer à sa maman la construction en blocs qu'il venait de réaliser. «C'est vraiment beau mon chéri.» Declan avait toujours le besoin d'être rassuré et c'est normal de vouloir l'être à cinq ans, surtout que Kathryn jouait le rôle de la mère et du père à la fois, le jeune garçon ne connaissait pas l'existence de son géniteur et la jeune femme repoussait le moment où il viendrait qu'à demander de le rencontrer. C'était un amour de jeunesse, ils s'étaient rencontrés à la Fac et Kathryn croyait que c'était l'homme de sa vie, malheureusement la réalité vint la frapper de plein fouet lorsqu'elle apprit qu'elle était enceinte, il avait refusé de s'impliquer dans la vie de l'enfant à venir, et Kathryn bien que blessée avait respectée son choix décidant d'élever son enfant par elle-même. Elle avait du faire d'énormes sacrifices mais le raz de marée avait fini par se calmer et la jeune maman ne regrettait aucunement le fait de l'avoir garder au contraire, c'était à ses yeux sa plus belle réussite. Elle avait réussit des choses jusqu'à présent, mais la mise au monde de son fils était la meilleure chose qui soit, même si cela n'était pas toujours de tout repos, parce qu'après tout qui à dit qu'un enfant de cinq ans était de tout repos? «Maman, j'ai faim...» La jeune femme comprit que c'était tout pour aujourd'hui le boulot, elle ferma son ordinateur et afficha un immense sourire à son fils puis elle se dirigea vers son réfrigérateur une grimace s'afficha sur ses lèvres puis elle déclara; «Désolée moussaillon, on devra partir à la conquête des trucs à manger, il reste plus rien dans le frigo.» Le jeune garçon afficha un petit sourire, puis son sourire se mis à prendre de l'ampleur il devait déjà s'imaginer tel Spider Man arpenter les allées du super-marché à la recherche de nourriture.

«Allez va t'habiller, maman va faire une liste de ce qu'il nous faut pendant ce temps-là.» Le petit s'exécuta sans faire d'histoires, ce qui fit sourire la jeune maman, qui s'empara d'un crayon et d'une feuille de papier puis elle se mis à inscrire ce qu'ils auraient besoin pour la semaine, voir plus. Y'avait ça aussi à surveiller avec un enfant, son alimentation parce que Declan est rendu à un âge où il souhaite tout acheter surtout ce qui comporte le plus de sucre, donc Kathryn devait être aux aguets. Finalement prêts, ils sortirent de la maison et prirent la voiture aussitôt arriver sur le stationnement, telle une véritable lionne protectrice elle prit la main de son fils dans la sienne, puis elle sortit la liste de ses poches, se mettant à la parcourir des yeux. «On prend un panier maman?» Kathryn approuve de la tête, et se dirige vers l'emplacement des paniers puis sourit en disant; «Allez capitaine, on monte à bord!» Cela fit rire le jeune garçon qui se fit installer assis dans le panier, comme ça aucun risques de le perdre de vue. Reprenant une nouvelle fois sa liste, elle déclara à son complice; «Allons dans l'allée des céréales.» «Oh oui, super!» Ils s'y dirigèrent, puis vinrent à la conclusion d'acheter les céréales préférés du petit homme, 1-0 pour Declan qui réussissait à charmer sa mère à tout les coups avec ses grands yeux de biche. (a)Ils firent encore quelque allées jusqu'à ce que Declan se plaigne qu'il était épuisé d'être assis, la jeune femme le sortit du panier à roulettes à contre coeur lui disant de rester prêt d'elle, puis ils continuèrent leurs aventures. Pour finalement s'arrêter dans le rayon des produits congelés, regardant les aliments elle n'avait même pas porter attention sur la jeune femme non loin d'elle. Jusqu'à ce que son regard croise le sien, courtoisement Kathryn lui fit un discret sourire puis son petit singe vint s'accrocher à elle en lui sautant au cou. Cela les fit rire, et la jeune femme dit faiblement; «Eh doucement Spider-man...» Elle remarqua que la jeune femme près d'eux semblait les dévisager, étrangement elle ne lui était pas totalement inconnue, mais elle n'aurait su dire où elle l'avait vue. Elle mis quelque trucs dans son panier prenant le temps de regarder les prix puis sans qu'elle s'y attende, son fils engagea la conversation avec cette adolescente inconnue. «Maman veut pas que l'on achète de la glace au chocolat, elle dit que c'est pas bon pour les dents. Toi, est-ce que ta maman veut que tu achètes de la glace au chocolat?» Kathryn se pinça les lèvres, ayant une envie soudaine de rire devant le côté mignon et innocent de son fils, elle regarda la demoiselle se demandant ce qu'elle allait répondre à cela.