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 PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort.

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MessageSujet: PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort.   PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort. EmptyMar 15 Mai - 17:42

PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort. Tumblr_m351v4Y4vE1r0btqdo1_500
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Il parle trop fort, sa voix épaisse résonne quelque part dans ma boîte crânienne, et ses explications s'embrouillent à mesure qu'il les étale devant ma bouille déconfite, alors, je peux pas m'empêcher de fixer ces poils disgracieux qui sortent de ses narines, je les observe sans pouvoir en détacher mon regard dépité. Il me verse un peu de vin chérot dans un verre à pied encore plus chérot, évite soigneusement d'introduire Paul au centre de la conversation, et je crève devant notre refus volontaire de voir la réalité vaseuse. Moi j'ai envie de parler de son fils, de lui dire qu'il est un peu mon idéal masculin, qu'à chaque fois que je croise son regard, j'ai envie de courir de toutes mes forces pour tenter d'y échapper, parce que j'sais pertinemment que je me perdrai dedans, que j'y laisserai une partie de mon âme raisonnable. Mais Mark, il veut uniquement me baiser.

Ce con a laissé une photo en noir et blanc de son fils, juste derrière son épaule, et je m'abandonne à cette contemplation perverse de mon amour perdu ; de Paul Mulligan, il ne me reste que des photos, des souvenirs, des odeurs. « T'es jolie quand même, Olive. » Je tourne à peine la tête, obsédée par cette putain de photo qui trône à l'instar d'une récompense après une course effrénée, mais Paul, il est plus censé être ma médaille. N'arrête surtout pas de parler Mark, parce que sinon, je serais tentée de faire des trucs pitoyables, comme pleurer par exemple. Et j'ai pas envie de perdre cette pseudo-assurance qui n'a jamais berné personne, devant le papa de Paul. Figée comme une statue sur ma chaise, je l'écoute débiter ses mots insensés, je le regarde vociférer sa merde, et j'attends patiemment qu'on aborde le sujet tabou, mais je sais déjà que mes espoirs sont réduits à néant. Comme une conne, j'espère encore.

Paul est partout. Des lèvres de Mark aux dessins de contrebasse affichés sur les murs du salon, Paul est partout. C'est peut-être ce qui me plaît tant dans cette maison dénuée de chaleur, je sais qu'en venant tremper mes lèvres dans du vin que je trouverai dégueulasse, en venant sucer un vioque presque sénile, en renonçant à mes principes de merde, j'y verrai les dessins de Paul, j'oublierai pas son archet, ses partitions, j'abandonnerai pas l'image indélébile qu'il m'a laissée. Je m'écorcherai la langue à force de répéter qu'on s'est trop aimés.

On me ressert un peu de vin, il blablate à propos de trucs dérisoires, et je garde les yeux rivés sur cette photographie de toi, sur ton sourire qui m'a interpelée dès la première fois, sur ton regard singulier qui me plaisait tant. Et je souris comme une niaise en me disant que putain, j'ai quand même décroché le gros lot en effleurant tes lèvres, en sentant tes mains sur mon corps dénudé. Et puis, je verrouille de nouveau mon cœur, je bloque l'accès de mes sentiments à Mark parce qu'il aime pas quand je suis trop sentimentale, quand je dégouline de cet amour dégueulasse, qui t'était autrefois réservé. C'est bête mais j'ai encore envie de croire en nous, en ce couple éphémère et éblouissant qu'on était sûrement, à ces poussières d'étoiles qu'on a laissées derrière nous, en gravant dans la pierre notre amour indestructible. Peut-être que je suis utopique, que l'enfance ne n'a jamais vraiment quittée, peut-être que la barbapapa et le pop-corn me sont montés au cerveau, qu'ils ont anéanti toutes ces connexions nerveuses qui m'empêchaient de devenir totalement cinglée. Et puis de toute façon, la folie, c'est beau.


Dernière édition par Olivia Swan le Mer 16 Mai - 23:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort.   PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort. EmptyMer 16 Mai - 17:58

(On sait jamais je préfère prévenir. Paul parle très "cru", le rp est en plus à la première personne alors ça l'est aussi dans la narration. Donc les âmes assez pures évitez de lire. M'enfin c'est pas non plus un truc super sale avec du sang partout hein, mais on sait jamais. Surtout pour les jeunes.) (Dit la jeune lolol.)


PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort. Tumblr_m12mjeQx341qcuc0qo1_500
« Quand l'amour sème, s'aiment pour un soir
Ceux qui reviennent du désespoir »


Il pleut. Le ciel pleure pour moi, il me pisse dessus toute ma bêtise inassumée. Ma main se pose sur la vitre du bar, glaciale. Je décide d’y coller ensuite ma joue, sentant l’alcool me brûler la peau, anesthésier mon corps. On me secoue un peu, beaucoup. Je ne bouge pas du tout. Levant juste les yeux au ciel, le voyant gris, le voyant bas, prêt à me tomber sur la gueule pour me donner la bonne grosse claque que je méritais. Et ça me fait rire. Un éclat cristallin se répercutant en un écho dans la pièce silencieuse depuis le début de mes rêveries. Je me tort de rire, en deux, en trois, pourquoi pas en quatre. Je me laisse tomber sur le côté, glousse un peu avant de convulser et pousser ceux qui veulent m’aider. « Bande de cons j’ai pas besoin de puceaux comme vous pour m’aider. » Sifflais-je, préférant insulter les innocents que mon reflet pitoyable dans la vitre d’en face. Je me lève, frappe des poings sur la table sans trop de raison puis lance quelques injures avant de frapper je-ne-sais-qui et jeter mon verre sur une salope.

Personne ne sait pourquoi je sors aussi fulminant. Mais ils avaient prit l’habitude. Et moi aussi, je m’habituais à cette image imprimée dans mon esprit. Glissant sur mes lèvres en un son distinct, seules paroles pures, censées, que j’arrivais à articuler, depuis le début de cette vie. « Olivia » est son nom, azur sont ses yeux, déchu est mon cœur. Les gouttes tombent, sur mon front, sur mon nez, sur mon cou. Elles glissent et s’écrasent fatalement sur le gravier. Je reste, stoïque, sous l’air glacial et la mélancolie du temps. Je sens en moi s’engouffrer remords et nostalgie, je sens en moi une affreuse envie de courir jusque chez elle pour frapper sa porte à m’en briser les os. Putain que t’es conne. Je crierais à m’en brûler les poumons. Putain qu’on est cons. Je lâcherais en même temps qu’un coup de poing dans cette foutu porte, obstacle à nos deux corps.

Mais je suis con. Je suis un con, j’ai un pauvre honneur, une pauvre virilité à conserver, une pauvre image de salopard à entretenir. Alors je me contente de choper une petite pute qui traine par là et de la baiser. Simplement. Il n’y a pas d’autre mot pour définir cette dégradation charnelle. Rien n’est apprécié, rien n’est crié sous l’union de nos deux corps. Parce qu’elle est souillée, cette gosse, et que je viens aplatir mes mains sur son visage pour ne plus avoir à le regarder. La pauvre, pauvre humiliée qui s’égosille faussement pour me faire croire que j’étais bon au lit –chiottes. Mais je n’étais bon qu’avec elle, je n’aimais ça qu’avec elle. Ici, ça puait la superficialité, ça puait l’alcool, la drogue. Ca puait ma déréliction. Et j’en riais encore. Dans les chiottes, avec une gamine, seins nus. Je m’esclaffe. Pensant à elle, à ce nous éternellement éphémère.

« J’te dis pas salut sinon ta virginité sera jalouse. Bah ouais j’lui ai pas dit au revoir à elle. » Un rictus, je profite de ses sanglots pour m’échapper. Je n’ai pas envie de retourner boire comme-ci il ne s’était rien passé. Je n’ai pas envie de fumer, sniffer, avaler, déglutir, pour oublier. J’ai simplement besoin de m’enfoncer un peu plus dans ma solitude en m’isolant dans ma maison.

Et pourquoi pas retrouver un peu de son parfum dans mes draps qu’elle avait si souvent occupé.

Seulement voilà. Papa était là, et voilà avec lui la belle. C’est sûr que je ne m’y attendais pas. C’est sûr que j’étais un peu sur le cul. Je balance les clefs, l’entend murmurer de belles paroles. Je me dis, d’abord, que c’était encore pour l’une de ses petites catins du soir. C’est pourquoi je crie à l’entrée : « Papa va dans la chambre pour te vider puis après payes là, j’ai pas envie d’écouter tes faux essais à la Apollinaire. Ça ne te va pas et ça ne te rendra pas plus beau. Ni moins con. » Puis j’arrive dans la salle, étonné par le mutisme de mon père. Mais celui-ci s’explique promptement. Sa sale gueule me tirant les traits du visage, creusant ma ride du lion et offrant à mon père sûrement le plus beau spectacle de sa vie. Celui d’un fils ébranlé par le spectacle d’une cupidité encourageant la névrose juvénile. Un énième rire de défense transperce le silence, je les toise, eux et leur stupidité encadrant ma vie de connard. C’est la constante chute de ma vie, entrainée par ce duo de fêlés. « … Olivia tu fous quoi ici ? » Puis je me tourne vers le paternel. C’est bien plus facile de lui cracher ma jalousie à la gueule, puis de lui étaler du bout de mes doigts quelques insultes acerbes.

C’était bien plus facile, car lui, je ne l’aimais pas.

« Et toi là ? Tes petites putes ne veulent même plus te sucer c’est ça ? Alors tu te tournes vers mes… » Petite pause. Petite hésitation. Qui m’arrache un air insatisfait. « Mon. Ex. C’est sûr qu’elle doit te préférer niveau bourses. Les tiennes doivent être bien remplies. Hahaha. » Bras écartés, je me recule, voulant briser ce petit théâtre de boulevard. Un court air de musique fait vibrer ma gorge, sale mélodie déçue qui se devait d’être écrite. Imprimée dans le beau carnet albâtre. Dans ce dernier témoignage d’amour ayant survécu à ma vie de petit péteux.

Dernier compagnon incitant ma survie. Pauvre mère au ciel pleurant le masochisme de son fils, imbécile, souffrant du bonheur, jouissant de la mélancolie.
Artistique.


Dernière édition par Paul Mulligan le Ven 18 Mai - 20:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort.   PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort. EmptyMer 16 Mai - 23:39

« On peut finalement se demander si le hasard existe vraiment? Peut être que toutes les personnes que l'on croise marchent dans notre périmètre avec l'espoir incessant de nous rencontrer? En y repensant, c'est vrai qu'elles paraissent souvent essoufflées. » FOENKINOS.

Insoluble équation à trois inconnues qui danse bestialement dans mes yeux, flamme libidineuse qui ne lui est pas destinée. Mark qui explose avec ses mots doucereux, et il gesticule l'ancêtre, avec des gestes maladroits et gauches qui contrastent aigrement avec la pétulance qu'il me dégueule au pieu.

Pinard dispendieux qui parvient pas à ruiner la clarté de mes pensées, corps fébrile qui refuse de lâcher prise, de s'abandonner dans ce décor incongru. Des larmes, des gifles qui se perdent, et le sentiment d'être étrangère à ce monde impertinent qui résonne à la manière d'une marche funèbre à l'intérieur de ma caboche. Marionnette dénaturée par la perte d'un être cher, enfant désabusée du vingt-et-unième siècle. Et le sentiment de m'être trompé de prince charmant acquiert cette ampleur démesurée, alors que je contemple les poils grisonnants qui dépassent de la chemise entrouverte de Mark Mulligan.

Je joue peut-être un peu avec une vieille bague déformée à mon annulaire gauche. Réflexions haineuses qui prennent possession de mon être décharné, pensées vagabondes qui s'insinuent à l'intérieur de mon âme abîmée. Paul aurait jamais les couilles de me l'offrir cet anneau insignifiant, et j'offre un rictus écœurant à Mark en faible compensation. Je reste hermétique à ses mots qui ne devraient pas m'être destinés, le fric devrait brûler ma peau nue après la baise dénuée d'amour, mais les billets ne pleuvent pas. Enfermée dans ma prison intérieure, je hurle comme une forcenée, mais la foule y reste insensible. « Papa va dans la chambre pour te vider puis après paye-la, j’ai pas envie d’écouter tes faux essais à la Apollinaire. Ça ne te va pas et ça ne te rendra pas plus beau. Ni moins con. » Cœur affolé qui manque un battement, sang qui tape dans les veines. Comme une conne, j'ai envie d'y croire, j'ai pas envie de me réveiller en sueur dans mes draps moites, et criser pendant des heures en prenant conscience de ton insupportable absence. Ta lâcheté me saute à la gueule et j'ai juste envie de te protéger, j'essaie encore de te trouver des excuses, j'analyse mon comportement de salope névrosée qui t'a tant lassé.

« … Olivia tu fous quoi ici ? » Quelques mots qui me sont jetés à la figure. Je te regarde Paul, et j'en crève. T'aurais pas pu devenir moche ? Je sais pas, faire un lifting qui aurait raté et j'aurais pu me marrer, ça aurait été la grosse poilade dans cette maison de bourges. C'est bizarre hein, mais j'ai tellement de mal à associer Paul et laid dans la même phrase. Et puis, t'enchaînes ces phrases dénuées de sens, que j'ai pas envie de comprendre. J'émergerai pas de ce rêve tout doux Paul, mais d'ordinaire, tu parles pas et je ne fais que te contempler, j'imprime ton regard dans ma tête pour pas me noyer. Mais tes paroles aigres me donnent la gerbe.

« J'sais pas, je passais dans le coin et je me disais que ça pourrait être drôle de visiter la chambre de ton gentil papa. » que je dis ironiquement, alors qu'une foutue douleur corrosive me dévore de l'intérieur. « Parle pas de ce que tu connais pas, Paul. » que je réponds évasivement à sa délicate intervention concernant les bourses de papa Mulligan.

L'entendre prononcer ex avec cette rage à peine contenue a absorbé mon pseudo-délire de réconciliation sur le lit, et j'ai juste envie de lui refaire la face à ce con. De lui enseigner le quart du dixième de la souffrance que j'ai pu ressentir en le voyant partir au loin, me remplaçant allègrement par une blonde peut-être mieux foutue, moins conne, moins niaise. J'ai essayé pourtant Paul, j'ai essayé de croire en nous, d'entretenir ces délicieuses fragrances qui avaient envahi mon appartement, me rappelant inexorablement notre folle histoire d'amour trop éphémère pour être authentique, j'ai eu envie de nous donner une chance. Mais quand je vois ta gueule de salopard satisfait de ses conneries, j'abdique devant tant de démence.
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MessageSujet: Re: PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort.   PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort. EmptySam 19 Mai - 1:18


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« Des lierres au bout des ongles s'enchaînent à mes poignets
Je suis sale à ma tombe, mon amour tu me hais. »


C’est mademoiselle confusion qui me rend visite. C’est un mélange de tout dans un trop de rien. Un bon cocktail qui se forme dans mon estomac. Une bonne gerbe d’amour et de rancœur qui me ronge le corps. C’est un bon Paul, un bon con, un bon salopard mal baisé, mal baisant. C’est une bonne conne dans toute sa splendeur qui m’agresse les yeux par sa beauté. J’en viens à décortiquer le portrait de mon père, j’en viens à apprécier la sueur coulant sur son front et les quelques poils blancs lui recouvrant le menton. J’apprécie sa présence hideuse comme je suis horrifié par l’autre présence délicieuse. La regarder est comme goûter de nouveau à l’ivresse de ses lèvres, crachant le bonheur, aspirant mon univers. Petite succube aux ailes albâtres tâchées couleur sang, couleur passion, couleur pute. Pute dans le lit de ce con, pute dans les draps de mon géniteur. Pute qui ne méritait que mes bras autour de sa frêle silhouette égarée.

Puis je voudrais crier. Crier à m’en déchirer la mâchoire. Condamnant leurs deux existences à un mutisme parfait. Je voudrais souffler à son visage mon amour, puis glisser dans son cou ma mélancolie. Pour cacher ensuite dans le creux de ses mains toutes nos bizarreries. Je voudrais lui faire écouter les douces sonorités d’un cœur abimé par la bêtise. Et pourquoi pas lui chanter notre puérilité, pour enfin l’insulter d’une passion folle. Follement froissée par l’amour.

« J'sais pas, je passais dans le coin et je me disais que ça pourrait être drôle de visiter la chambre de ton gentil papa. » Chaque mot est une étreinte brisée, une belle griffure sur ma joue irritée par cette saloperie. J’ai un sale rictus, aussi sale, aussi dégueulasse, que mes mains, que mon corps. Que mon être. Mais je l’efface, bien que le dégout soit là. Et recouvre toute ma souffrance par un voile de mépris qui semble bien m’aller au ton. « C’est sûr que tu connais l’endroit par cœur. Bon et quand mon père en aura aussi marre de toi, tu vas chercher à baiser son père aussi ? J’te préviens va falloir aimer les cadavres hein. De toute façon vu la gueule du mec que tu suces, c’est tout comme. » J’entend un « Oh » de mon père, j’entend quelques insultes, la mention d’un fils indigne, qui ne sait même pas voir encore la beauté de sa copine et qui préfère aller se saouler dans les bars. J’entend des conneries et ça me sort par les oreilles, par le nez, par la bouge, par les yeux. Ça m’arrache un coup dans le vent, violence brassant le rien comme je le faisais avec mes sales insultes éphémères. « C’est bon toi là. Tu vas pas continuer à la draguer, et devant moi en plus ! Putain si t’as tellement envie de la sauter dis-lui carrément, j’crois bien que c’est réciproque et qu’elle n’est venue que pour ça. Et pour me foutre les boules aussi. Mais ne crois surtout pas que c’est pour ta gueule. »

Ma seconde remarque fuse. Elle prend effet sur le visage de mon père qui vire écarlate, la colère lui colorant la peau. Ça me fait sourire, un peu. Mais promptement, celui-ci s’évapore avec cette réponse glaciale. « Parle pas de ce que tu connais pas, Paul. » Puis c’est à mon tour de fulminer, de serrer poings et dents pour ne pas frapper les assiettes déposées sur la table. Mon père se lève, homme noble au sang souillé qui lance une banalité que je n’écoute pas, puis il part. Esquive ridicule face à la vérité un peu trop marquante pour ce vieux sans âge. Je m’oblige alors à croiser son regard, car il n’y a rien d’autre qu’elle désormais dans cette pièce. Pièce semblable à tout ce qui nous définissait. C’était elle et moi. Nous, et notre gros bordel. Une soupe aux sentiments amers avec un petit vin amoureux. Petit Balzac sous mes yeux, je préférerais les fermer, pour ne plus avoir à me regarder dans cette pièce. « Haha ! T’es bien drôle toi ! Parce que tu me connais peut-être ? J’suis sûre que tu connais mieux l’autre vieux. Alors il est meilleur que moi ? T’as pas besoin de répondre. J’m’en branle. Au sens figuré, bien sûr. » Mes mains viennent se plonger dans mes poches, pauvre mine vaniteuse pendant à ma gueule. « Bon, et t’as pas envie de partir, non .. ? Ou tu veux encore un peu me cracher ton venin à la gueule ? » Je recule un peu, car je savais son regard redoutable et sa voix saisissante. Je savais que les délicates notes articulées par Mademoiselle Olive avaient le don de me faire regretter.

Regretter d’être moi-même.

« Allez, fais pas la timide. J’t’ai déjà vu nue et mon père aussi. Alors niveau pudeur et retenue t’as pas besoin d’en avoir beaucoup ici. »
Provocations inutiles. Futiles. Puériles. Tout ça pour ne pas crever. Pour ne pas dériver. Dans cet univers utopique et amoureux qu’on s’était forgés.

Dans ce nous.

Ce nous, sans toi.

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MessageSujet: Re: PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort.   PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort. EmptyDim 20 Mai - 20:31

« Dans mes nuits froides, j'attends que tu m'appelles enfin
Que tes bras trouvent le temps de courir vers les miens
A combler tes absences, à briser les falaises
A t'aimer en silence sur ma lune à misère. » MELISSMELL.


Les souvenirs précaires de notre nous chimérique martèlent mon crâne, et l'envie de me boucher les oreilles est difficilement répressible. J'ai gardé l'ébauche de notre insupportable perfection ancrée en moi. Ce goût âpre, cette saveur aigre qui emplit ma bouche et me refile la gerbe.

L'estomac aux bords des lèvres, j'incarne la poupée rafistolée bien incapable d'aimer de nouveau.

Tes mots dansent en moi à la manière d'un captivant ballet, et leur chorégraphie trop élaborée pulvérise cette volonté puérile de te rester indifférente, tranche mes desseins de gamine abandonnée, réduit à néant ma frêle ténacité. Tu parles trop peut-être, mais c'est plus rassurant que tes insoutenables silences. J'ai besoin de cette sécurité tu sais, même illusoire, j'ai envie d'y croire encore. J'ai été assez conne pour envisager une hypothétique existence sans ta nonchalance, sans ton insouciance, ton obsession pour le fric. T'es mon âme sœur Mulligan, mais abruti comme tu es, tu t'obstines à le nier, je m'en fous, je te forcerai à m'aimer.

Ta vulgarité me saute à la gueule, me prend à la gorge et l'inévitable parvient encore à me surprendre, je te reconnais pas tu sais. On sait tous que t'en as une grosse. J'ai beau chercher comme une cinglée, ressasser le passé, je comprends toujours pas ce qui nous a menés dans cette cuisine qui pue l'opulence, comment on en est arrivés là. T'as envie de me faire mal, Paul, mais t'y parviendras pas, j'ai fini par être immunisée contre toi, je suis pleine d'anticorps anti-Paulicien. A force de te côtoyer, te toucher, t'aimer, j'ai bien compris que t'espérais toujours mieux, que je te suffisais plus. L'alternative, je finirai bien par mettre le doigt dessus et ce jour-là, tu m'échapperas pas. Et tes phrases continuent de doucement valser en moi. « C’est sûr que tu connais l’endroit par cœur. Bon et quand mon père en aura aussi marre de toi, tu vas chercher à baiser son père aussi ? J’te préviens va falloir aimer les cadavres hein. De toute façon vu la gueule du mec que tu suces, c’est tout comme. C’est bon toi là. Tu vas pas continuer à la draguer, et devant moi en plus ! Putain si t’as tellement envie de la sauter dis-lui carrément, j’crois bien que c’est réciproque et qu’elle n’est venue que pour ça. Et pour me foutre les boules aussi. Mais ne crois surtout pas que c’est pour ta gueule. » Monologue assassin.

« Te fatigue pas mon amour, c'est déjà fait. » Réponse obscure, à l'image de mon âme engluée dans l'opacité de la vie. « C'était putain de trop bon. Je sais pas de qui tu tiens au pieu Paul, mais certainement pas de ton père. » que je balance évasivement en posant une main fébrile sur celle, plus pâle, de Mark Mulligan. « Ça serait rigolo que je devienne ta belle-mère, tu crois pas ? Tu pourrais me trouver un surnom niaiseux non ? Genre Olie, c'est mignon, ça me plaît bien. » L'esquisse d'un rire hypocrite effleure ma gorge.

Et puis, tu le fais fuir avec tes paroles souillées, il dégage le vioque nous laissant dans une belle merde, tous les deux, juste toi et moi sans aucun artifice. Deux âmes dénuées, dépouillées, qui s'affrontent faiblement pour un gain inexistant.

Et je te regarde, je vous contemple toi et toute cette complexité qui t'entoure, je crois être incapable de percer cette nappe de brouillard, moi je suis bonne qu'à t'aimer en silence. T'es chiant à être si parfait, Paul. Je crois que si t'étais pas mon Paul, je serais tentée de te planter un pieu dans l'coeur. « Bon, et t’as pas envie de partir, non .. ? Ou tu veux encore un peu me cracher ton venin à la gueule ? » Toi, moi dans cette pièce insalubre et nos aigreurs, le mélange est dégueulasse. J'ai pas envie de partir, tu vois bien que si j'avais envie de me tirer, j'abandonnerais mon rôle de cactus inutile. Toxine salvatrice que sont ses paroles de salopard qui se déversent en moi doucement, lentement. « J'ai l'air d'être venue cracher mon venin ? J'ai l'air de vouloir te récupérer, me faire baiser par un connard incapable d'aimer correctement ? » Et je hurle comme une démente, je crise à m'en faire péter les vertèbres, j'enrage, j'évacue ce mal rance qui s'insinue en moi depuis que t'as déserté. « Allez, fais pas la timide. J’t’ai déjà vu nue et mon père aussi. Alors niveau pudeur et retenue t’as pas besoin d’en avoir beaucoup ici. » « Vue la gueule que tu tires, je parie que t'as pas vu de vagins depuis bien quelques semaines. Tu t'es réorienté ailleurs, t'as fait une surconsommation de vaseline ou quoi ? Ça me frustrerait de savoir que ma remplaçante est en fait un remplaçant, et qu'il s'appelle Gérard, ouais, ça me ferait un tantinet chier. »

T'as même réussi à faucher ma délicatesse, ma douceur que je gardais volontairement intactes. Le matin, tu venais déjà voler ma tiédeur corporelle. Je t'ai trop aimé, crétin. Et quand je te dévisage, quand je distingue les minuscules ridules qui se forment autour de tes yeux, je me dis qu'on vieillira pas ensemble, tu finiras par avoir ma peau.

J'hésite encore entre t'enlacer et te frapper.
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MessageSujet: Re: PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort.   PAUL - je danse avec l'amour, je danse avec la mort. Empty

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