Sujet: Eve - I'm a loser baby, so why don't you kill me ? Lun 11 Juin - 14:11
EVELYN FORD
« D'accord Eva était une grosse connasse qui lui rendait la vie impossible avec son mélange de paranoïa ménagère et de mysticisme oriental, mais ça n'impliquait pas l'assassinat. »
NOM: Ford ⊰PRÉNOM: Evelyn. Si vous êtes flemmards Eve est ultra convenable. ⊰ÂGE: 26 ans. MÉTIER/ÉTUDES: Propriétaire de chambres d'hôtes, en attendant de trouver un job à Arrowsic. ⊰STATUT CIVIL: Célibataire ⊰CRÉDITS: tumblr ⊰AVATAR: jourdan dunn.
please, tell me your story. i’m listening.
Une bande son hip-hop atténue les cris qui retentissent depuis la cuisine. J'arrive pas à y croire. J'arrive pas à me faire à l'idée que demain, plus rien ne sera comme avant. Au petit matin, il n'y aura plus le bruit de la douche, plus le bourdonnement du rasoir électrique d'Henry Ford. Il n'y aura plus le shampoing anti-pelliculaire près de la baignoire, ni la confiture à la rhubarbe que lui seul aimait. Pourtant, Henry avait été un brave type. Il avait conquis une féministe engagée et endurcie depuis qu'un médecin lui avait annoncée son incapacité à procréer, et qui ne s'était jamais imaginée mariée. Ce morceau de 2pac couvrait une énième dispute et la délibération du divorce. Les Ford n'étaient plus. On parlera à présent de Jane Howard, et de son ex-mari Henry. Et moi je pouvais dès à présent ajouter à mon statut d'adoptée celui de victime d'un foyer mono-parental. Je scrute alors le plafond à travers ma frange trop longue, allongée sur mon lit et m'y perds, cherchant à tâtons un échappatoire à cette crise familial. Alors je m'endors, en espérant qu'à mon réveil, tout cela ne représentera qu'un mauvais rêve. « Eve, tu es là ? » Soudain, j'entends la petite voix de ma mère à travers le bois de la porte. J'ouvre les yeux brusquement, et l'invite à entrer. Elle s'avance, et je peux voir ses yeux abimés par le mascara qui a trop coulé sur ses pommettes. Une petite larme chatoie encore sa joue, avant de venir mourir dans le creux de son cou. Elle est là, assise sur mon lit, à côté de moi, dévastée, et je n'arrive pas à bouger. Le silence règne, et seul mon CD tournant en boucle depuis trois heures comble l'absence de paroles. « Je suis désolée Eve. Tu mérites pas une famille déchirée » Ses mots lui font mal. C'est si dur de se rendre compte que l'on a passé des mois et des mois à prouver aux services sociaux que son couple est le plus aimant des couples, pour finalement laisser assister sa fille adoptive à ce genre d'aléa. Je tourne mon regard et le laisse se baigner dans les prunelles de Jane. Parfois je n'arrive pas à l'appeler maman, parce que j'ai pris conscience de trop de choses. Mais aujourd'hui, j'ai envie de lui prouver qu'elle sera le seul modèle maternelle, et le meilleur que je n'ai jamais eu. Alors je prends sa main, et la serre très fort entre mes paumes, avec un sourire rassurant, et je lui fais comprendre que moi, je ne compte pas l'abandonner.
••
Le problème de la vie est qu'elle est souvent portée par une personne atrocement nommée routine. Et même quand elle désire nous surprendre, elle reste infecte. J'aurais tellement voulu que ma patronne m'apporte, ce matin-là, un superbe plateau aux motifs de la boutique déco d'en face, avec une tasse de thé, des petits gâteaux sablés en forme de trèfle, et mon joli contrat renouvelé. A la place elle m'appela à six heures du matin en me prévenant d'une voix faussement gentille que je n'avais pas à peiner pour arriver à l'heure au bureau, et que je pouvais savourer pleinement ce congé éternel qu'elle m'offrait avec plaisir. Si elle avait été devant moi, je l'aurai insultée des noms les plus infâmes que la Terre ait pu entendre et l'aurai étouffée avec mon oreiller. Ma mère me regarde, laissant échapper un sourire d'entre ses lèvres souriantes. Je sais pas franchement pourquoi elle sourit, d'ailleurs. Futilités. Puis elle me tend une cigarette. J'hésite, et finis par la prendre et l'allumer dans la même seconde. Plus doucement, elle m'imite, avant de lâcher, en même temps que sa fumée: « Je vois quelqu'un. » Je ne dis rien, et tapote mon misérable tabac cancérigène pour déposer les cendres consumées dans le petit bocal servant de cendrier. Je ralentis mes mouvements, imprégnant peu à peu mon corps de cette nouvelle. « Humhum. » J'attends la suite. Je lui fais implicitement comprendre que j'ai besoin qu'elle m'en dise plus, sans pour autant devoir le lui demander. J'ai pas envie de montrer à quel point je suis jalouse de cet homme, qui s'apprête à prendre ma mère pour lui seul. « Je vais emménager chez lui. A la fin de la semaine, je te laisserai la maison. » Je sais que ma mère est le genre de femme à réfléchir longuement avant de se laisser désirer par un homme, et encore plus lorsqu'il est question de s'installer avec un être du sexe opposé. Je sais qu'elle mérite aussi cet amour, qu'elle a besoin d'être aimée, malgré cette façade indépendante et pleine de convictions. Et je sais encore plus qu'elle sera heureuse, que cela la rend heureuse. Et moi je suis jalouse de ce bonheur qui empeste dans ce salon rustique, qui détériore mes viscères, qui capture ma mère et qui me l'arrache. Je me sens abandonnée, à nouveau. Alors j'écrase mon mégot, l'aplatissant de toutes les forces que je peux puiser dans mes doigts, et rehausse mon regard, le portant sur ma mère. « Je suis contente que t'aies enfin trouvé quelqu'un. Tu aurais pu m'en parler plus tôt, tu sais. Je m'occuperais de la maison. Je pensais faire quelques petits travaux et en faire des chambres d'hôtes, en attendant de retrouver du boulot. » Puis je me lève, laissant les pieds de ma chaise grincer contre le parquet, et quitte la pièce.
••
« Je t'aime. » Et là, c'est le chaos qui enfume mon esprit encore plus que le joint qui tombe dans mes mains. J'ai envie de faire semblant d'être sourde, de faire comme s'il n'avait rien dit. Je n'ai pas envie de le regarder, de croiser son visage charnel et désireux. Je n'ai pas non plus envie d'utiliser mes talents de menteuse indicible et lui répondre par ces trois mêmes mots, qui sonneraient comme trois fausses notes à l'unissons. Je n'ai pas envie d'improviser, comme un morceau de jazz réussi, ni de lui dire un bas “moi aussi”. Pourtant je tourne mes yeux vers ses prunelles, je lui fais ce sourire bourré de mon altruisme dévoué, et je lui réponds que moi aussi, je l'aime. Pourtant je ne lui fais pas confiance. Je ne fais confiance à personne. Je suis cette philanthrope désenchantée, qui use de ses atouts féminins, parfois jusqu'à l'indécence, qui a reçu une philosophie féministe, baignée dans le plaisir de la bisexualité assumée et qui abrite des sentiments constipés au sein de ses tripes broyées par l'impassibilité. Ce gars, là, allongé dans son lit, qui me pique le joint du bord de mes lèvres, c'est presque rien pour moi. C'est juste une relation, peut-être la plus longue, un moyen de ne pas se sentir seule chez moi, de ne pas déjeuner seule au snack du coin de la rue, de ne pas aller au cinéma seule, de ne pas pleurer seule devant un film romantique, de ne pas être seule au musée. Je désirais combler un manque, mais certainement pas mes espérances vis à vis de l'amour. « J'ai envie que toi aussi, tu me le dises, sincèrement. » Je commençais à perdre mes moyens. Les joues plissées qui formaient quelques secondes plus tôt un sourire parfait, enjôleur, et assuré se relâchent, et je dois forcer pour les garder en place. Il devient encore plus niais que Bridget Jones. Ce sont les filles, les sentimentales, les sensibles, celles qui réclament des poèmes à l'eau de rose, déclarés au milieu de pétales rouges parfumés. Et il comprend. Il comprend que je ne peux pas prononcer ces mots, parce que tout ça me dépasse, et m'effraie. J'ai peur qu'un jour on m'abandonne à nouveau, mais d'une autre façon cette fois; qu'on m'abandonne comme ma mère, livrée à moi-même, seule. Alors il soupire. Peut-être qu'il espère que cela viendra, qu'un jour je trouverai la force de les dire, de les clamer, ces mots. Mais je peux pas. Je me lève soudain, m'extirpant de ces draps blancs et propres, impeccables, qui reflètent la lumière naturelle à travers les fenêtres de vers braquées vers le bâtiment d'en face. J'enfile cette robe, un peu trop serrée aux hanches, boucle mes chaussures, puis je le regarde, un peu perdue, mais décidée. Décidée à m'en aller. J'ai cette boule à l'estomac. Non pas parce qu'il va me manquer, parce que je vais regretter d'avoir rompu avec lui, non. Je sais très bien que le mieux aurait été de le quitter avant que les choses ne deviennent floues et incontrôlables. J'ai cette gorge nouée, parce que je m'apprête à le blesser. Et je hais blesser les autres. Je soutiens son regard, je lui dis sans aucunes paroles qu'il doit m'oublier, que c'est terminé. Et je souris, avant de refermer la porte, de refermer une énième page, où les derniers mots ne sont que des gribouillages.
welcome to our world. nice to meet you.
J'aime les pandas, les cupcakes, les chaussures, et mes culottes contiennent 5% d'élastane.
Dernière édition par Evelyn Ford le Mer 13 Juin - 17:50, édité 4 fois
Sujet: Re: Eve - I'm a loser baby, so why don't you kill me ? Lun 11 Juin - 18:14
Possible Imran Eli, non, elle serait trop ennuyeuse. j'aime bien faire des personnages abrutis et sans intérêts -> (même si elle est cool, j'ai besoin d'un côté looser). Merci
DOUBLE-COMPTE : fernando & louis. MESSAGES : 1576 ARRIVÉE : 10/06/2012 LOCALISATION : arrowsic, le p'tit trou.
Sujet: Re: Eve - I'm a loser baby, so why don't you kill me ? Mer 13 Juin - 18:16
Weeeesh, je l'aime plutôt bien ta petite choupette Breeef, ma petite je te valide, tu as dix jours pour rp blabla je vais pas te faire un discours hein Voilà voilà