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 tu es mon soleil, je suis ton tournesol. ☀ joaquinn.

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MessageSujet: tu es mon soleil, je suis ton tournesol. ☀ joaquinn.   tu es mon soleil, je suis ton tournesol. ☀ joaquinn. EmptyVen 15 Juin - 22:38

tu es mon soleil, je suis ton tournesol. ☀ joaquinn. 580270joaquinn1
❝Moi je sais que parfois il vaut mieux rester comme ça, à l'intérieur de soi, refermé. Car il suffit d'un regard pour vaciller, il suffit que quelqu'un tende sa main pour qu'on sente soudain combien on est fragile, vulnérable, et que tout s'écroule, comme une pyramide d'allumettes.❞


Y'a comme un hic. Comme une pièce défaillante derrière ma cage thoracique. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de garagiste pour humains. On ne peut pas aller consulter un garagiste pour huiler un peu plus les organes qui ont du mal à fonctionner. Y'a toujours les chirurgiens, mais eux ils soignent. Et je ne crois pas que mon coeur soit en train de crever. Je crois juste qu'il n'a pas vraiment compris comment marcher. Parfois, il bat presque normalement. D'autres, quand Soledad pose ses doigts sur ma peau par exemple, il s'emballe. Mais la plupart du temps, il est en veille. Y'a pas de sentiments, pas d'envies, rien du tout. Comme un vide. Mais tu sais Luna, quand maman m'a ramassé dans la rue le jour où mes parents ont été tué, je crois qu'elle a oublié de prendre la notice aussi. Ça m'aurait été utile aujourd'hui. Maintenant que tu n'es plus là. Maintenant que plus rien ne va. J'aurais ouvert le livret d'explications au chapitre "comment s'en sortir suite à la mort de votre raison d'être tout en sachant que vous en êtes le coupable". J'aurais sûrement trouvé des recommandations comme "éloignez-vous de tout objet qui pourrait vous servir à vous tuer", "évitez de provoquer la mort de quelqu'un d'autre", "trouvez quelqu'un qui vous fasse oublier toutes les misères du monde". Et tu sais, je crois que j'ai trouvé cette personne là. Avec ou sans notice d'emballage. Je sais que c'est elle qui met un peu de pommade sur mes plaies inconsciemment. Que c'est elle qui me donne l'impression qu'il y a encore de la joie dans ce monde qui tourne de travers. C'est Quinn. Quinn et toutes les facettes incomprises et uniques de sa personnalité. Tu sais, c'est une fille vraiment spéciale. Et si elle n'existait pas, je ne suis même pas sûr qu'on pourrait la reproduire. Elle a quelque chose en plus, quelque chose de différent. Et puis tu sais, elle vit. Elle vit vraiment. Sans se poser de questions. Elle est juste elle même. Et tant pis si elle sort des normes. Tant pis si des gens la jugent ou ne l'aiment pas. J'ai l'impression qu'elle est libre comme le vent. Et pour ça, je la trouve belle. Tu la trouverais belle toi aussi. Et je sais que tu l'apprécierais. J'aurais voulu te la présenter. Peut-être dans une autre vie. Sûrement dans une autre vie. De toute façon, je ne peux pas me résoudre à l'idée de ne pas te retrouver quelque part Luna. Alors même si c'est ridicule, moi j'y crois. À l'au-delà.

Je travaille trop. C'est ce dont mon patron m'accuse. De trop travailler. Ce n'est pas normal qu'il m'accuse de ça. D'autant plus que je ne demande pas à ce qu'il me paie mes heures supplémentaires. Si je travaille, c'est pour être loin de toute cette violence. La violence de mon amour pour Soledad. Et celle de sa maladie, et du fort risque que nous avons de nous perdre l'un l'autre. Même si je ne sais pas qui sera celui de nous deux qui verra l'autre partir. Je n'ai pas envie de savoir à vrai dire. Mais si je travaille sans relâche, c'est pour ne plus y penser. Et pour faire en sorte que notre amour ne grandisse pas davantage. Même si je sais que pour nous deux, le mot amour est à bannir. On ne l'aime pas ce mot-là. Et puis il ne nous correspond pas. Qu'importe de toute manière. Qu'importe ce que nous sommes ou non, la fin de ce "nous" est proche. Et c'est inévitable. Alors tu vois Luna, quand mon patron me donne une journée pour que je me repose, j'ai envie de lui dire que c'est au boulot que je me repose. Que ma vie ne ressemble en rien à du repos. Et qu'il y a cette putain d'épée de Damoclès pendue au dessus de ma tête, et que ça aussi c'est fatiguant. Vraiment fatiguant. Sauf que je ne parle presque jamais de moi. Surtout pas à mon patron. C'est pour ça que je vais voir Quinn, même si je n'envisage pas forcément de me confier. Mais juste de me changer les idées. À chaque fois que je passe du temps avec elle, j'ai l'impression qu'on est hors du monde elle et moi. Tout ce qui est noir devient blanc, tout ce qui est moche devient beau. Et je suis moins froid, plus ouvert, plus calme, plus serein. Je marche dans les rues d'Arrowsic, le visage tendu, fermé. Mais j'arrive à destination. J'entends déjà toutes les petites voix enfantines s'échapper de la cour de récréation. Le portail de l'école est fermé, alors je me poste devant. Et un sourire commence à naitre sur mon visage. Je connais la plupart de ces petites bouilles affolées. Ce n'est pas la première fois que je viens voir Quinn sur son lieu de travail. Cela en étonnerait sûrement plus d'un que je puisse aimer les enfants. Et pourtant. Je trouve qu'ils sont magiques les enfants. Ils ignorent la dure réalité de la vie, mais pourtant, ils sont tellement vrais, tellement naturels. Ce sont des petits soleils sur pattes. Alors, quand un petit bout me reconnait à travers le portail, je ne peux m'empêcher de me sentir déjà mieux, et de lui sourire. "Dis donc mon bonhomme, tu pourrais dire à ta maitresse qu'il y a quelqu'un qui la demande ?" Il acquiesce, puis se met à courir jusqu'au centre de la cour, où Quinn se trouve. Je le vois tirer sur son bras, puis pointer du doigt vers moi. La demoiselle lève alors les yeux, et son regard croise le mien. Et alors que je devine qu'elle fait la morale au petit en lui reprochant d'avoir montré du doigt, je la salue de la main, puis lui fais signe d'être gentille avec mon messager. Sans lui, j'aurais sûrement poireauté quelques minutes de plus. Tu ne la trouves pas belle, Luna ? Regarde la, elle semble complètement épanouie. Et tous ces petits autour d'elle, on dirait des tournesols. Ils la suivent du regard, émerveillés, impressionnés, comme les tournesols suivent le soleil. C'est peut-être l'effet Quinny. Peut-être qu'elle nous transforme tous en tournesol. Et alors qu'elle s'approche du portail pour venir m'ouvrir, je trouve que ma journée s'embellit déjà.
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MessageSujet: Re: tu es mon soleil, je suis ton tournesol. ☀ joaquinn.   tu es mon soleil, je suis ton tournesol. ☀ joaquinn. EmptyJeu 21 Juin - 20:43


    « I CAN'T FALL ASLEEP BUT I SURE CAN DREAM. »
    JOAQUIN&QUINN


    Je levai les yeux vers le ciel, et plissai les paupières pour filtrer la lumière à travers mes cils. Instinctivement, je me mis à sourire, tandis qu’un concerto de cris joyeux s’élevait tout autour de moi. Je n’eus même pas le courage, ni même l’envie, de me dire qu’ils allaient finir par me rendre sourde. Non. Aujourd’hui, je pouvais bien subir tous les hurlements possibles et inimaginables, je serais quand même satisfaite. Le beau temps était revenu - ou presque.
    Enfin ! J’avais prié ciel et terre depuis le début de la semaine pour avoir ne serait-ce qu’une apparition du soleil afin de mettre tous les gosses dehors, et le destin avait finalement fini par se lasser m’entendre me plaindre. Il m’avait offert un ciel calme, certes nuageux, mais accompagné d’un petit soleil timide et d’une température tout à fait acceptable pour un mois de juin. Pas la moindre trace de pluie ou d’averse. J’avais pu sortir mes élèves pour une heure dans la cours de récréation, à jouer à la marelle et à faire de la corde à sauter. C’était peut-être excessif pour une institutrice de penser ce genre de choses, mais d’un certain côté, j’avais dû supporter tous les petits de ma classe pendant de longues journées, tous enfermés dans une pièce, à tourner en rond et à coller leurs nez sur la vitre pour observer la pluie s’abattre sur Arrowsic. J’avais donc des excuses face à mon soulagement, leur attention avait été impossible à mobiliser pour des exercices de mathématiques ou de grammaire. Et puis, j’avais presque terminé mon programme. Les vacances approchaient… Autant vous dire tout de suite que les ateliers-peinture se passent bien la première matinée, mais pas trois jours de suite, surtout quand il s’agit de boucher les récréations parce que la pluie s’abat sur votre petit village perdu. Et, aussi, que vous ne pouvez même pas frôler l’espoir de les faire quand même sortir, puisqu’ils finiraient tous par être noyés sous toute cette flotte. Ou alors que vous seriez dans l’obligation de tous les accrocher sur un fil pour les faire sécher comme du linge.
    La petite Bianca vint me bousculer sans le faire exprès, et elle leva vers moi ses yeux bleus avant de murmurer un petit Pardon maîtresse avant de repartir de plus belle. Je n’eus pas même le temps de réagir qu’un autre vint à ma rencontre, pointant du doigt le grillage. J’ouvris la bouche pour dire quelque chose, mais il commença à me parler d’une petite voix fluette.
    « Maîtresse il y a le monsieur qui veut vous voir ! »
    Je relevai le regard, presque sûre de savoir de qu’il s’agissait. C’était évident, après tout, cela ne pouvait être que lui. Personne ne venait me voir sur mon lieu de travail – j’avais fait comprendre à ma mère, depuis bien longtemps, qu’elle était un peu trop envahissante à mon goût, et puis Matthew et tous les autres avaient développer une étrange allergie aux écoles – et les parents d’élèves ne venaient en aucun cas aussi tôt, surtout pour me voir, moi. Je découvris alors, sans surprise, Joaquin derrière les barreaux, et j’esquissai un sourire avant de me pencher vers le petit messager.
    L’éducation me rattrapa quand je me rendis compte qu’il pointait du doigt mon ami depuis tout à l’heure pour me faire comprendre que c’était urgent, et aussi, au cas où, je ne me souvins plus où était la grille de l’école. Je manquais à mes devoirs de maîtresse. Quand même.
    « Alexander, combien de fois t’ai-je dit de ne pas montr… »
    Le visiteur me fit signe, de loin, d’être gentille et de ne pas lui faire la morale. Je soupirai, puis passait une main dans les cheveux de mon élève en le remerciant d’avoir fait passer le message. Il repartit jouer avec ses amis, et je me redressai avant de m’avancer vers la grille de l’école primaire d’Arrowsic.
    Cela me faisait plaisir de le voir. Vraiment. Les enfants avaient tendance à l’adorer, et je n’aurais pas vu meilleure compagnie pour finir l’après-midi. Sa présence avait quelque chose d’apaisant, quand j’enlevais tous nos moments à retomber dans l’enfance ou à se lancer dans de longues conversations. Sur mon chemin, je sortis mes clefs, et je lui lançai un sourire rayonnant en ouvrant la grille pour lui laisser le passage.
    « Mon sauveur ! » lançai-je d’un ton théâtrale, comme si j’étais à deux doigts de criser à cause de mes élèves.
    Ce n’était pas le cas. Pas aujourd’hui, en tout cas. J’étais presque d’humeur à mettre des bonnes notes.
    Je le fis entrer, et je le pris dans mes bras pour le saluer. Quelques secondes, à peine, de manière à lui dire qu’il m’avait manqué. Je refermai le portail, puis me postai devant lui, mes bras croisés, la mine joyeuse.
    « Tu sais, tu commençais à leur manquer, aux enfants. Ils sont tous là à me demander de tes nouvelles, savoir si tu es parti sauver le monde en ton absence, ou juste prendre des vacances quelques part aux Caraïbes avant de reprendre tes activités de superhéro... » dis-je.
    A croire qu’ils l’aimaient plus que moi. J’étais presque jalouse. En même temps, ils avaient dû me supporter durant toute l’année scolaire, tandis que Joaquin faisait de petites apparitions, de temps à autre, le temps de passer un peu de temps dans l’école primaire. Partager ce que je vis. C’était bien le seul, d’ailleurs, à accorder de l’importance à ma profession, comme je pouvais le faire pour la sienne.
    J’adorais le regarder réparer des voitures. Mais c’était une autre histoire.
    Je ne savais même pas si j’avais le droit de le laisser participer comme cela, le laisser entrer dans l’enceinte de l’école. Personne ne m’avait encore rien dit, et je ne m’étais pas tué à le cacher. Tout le monde l’avait croisé au moins une bonne dizaine de fois dans les couloirs.
    « Comment vas-tu ? » demandai-je.
    Je le détaillai du regard, tandis que les élèves commençaient à prendre conscience autour de nous que le grand Joaquin était de retour au bercail.
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