[size=18]« A life spent making mistakes is not only more honorable, but more useful than a life spent doing nothing. »
La solitude n’a cessé de ronger tout mon être, je ne m’en suis jamais vraiment rendu compte, j’étais sûrement trop obnubilée par mes rêves, et par tout ce qui était éphémères, comme la beauté, le désir, la gloire, le succès. Je n’ai jamais vraiment compris, pourquoi ni quand j’ai commencé à me préoccuper de mon apparence physique, sûrement depuis toujours, je ne suis qu’une pauvre marionnette parmi tant d’autres, j’aspire à être aimée, appréciée et chéri par tout le monde, mais tout ceci n’est qu’une façade que je me donne, je m’oblige des fois à être gentille, patiente et très polie devant les personnes que je ne connais pas, je commence même à m’y perdre un peu, ne sachant plus vraiment qui je suis, cette société dans laquelle je vis, me donne une identité qui n’est pas mienne, j’apprends à me forger un caractère qui n’a peut-être rien à voir avec celui que j’aurai eut si je vivais dans un autre milieu, avec une autre famille, dans un autre pays, une autre culture. Je suis fatiguée de toute cette hypocrisie, de toute cette politesse, de tous ces gens qui ne font qu’une malheureuse petite apparition dans ma vie pour disparaître ensuite à jamais. J’ai découvert depuis peu que mon père avait une double vie, en même temps cela ne m’étonne pas vraiment, j’ai toujours douté de sa fidélité envers ma pauvre mère. Si l’on oublie le fait qu’il soit marié à une autre femme et que celle-ci vit dans un pays voisin. Je dirais que notre famille est tout à fait normal. J’ai un grand frère toujours absent, il est un peu trop sociable, et donc toujours dehors avec ses amis ou alors avec l’une de ses petites amies. Mon paternel lui a tellement d’argent que s’occuper d’une seule famille ne lui suffit pas du tout, non, il faut qu’il y’en ait une autre. Quand je suis née mes parents n’étaient pas officiellement mariés, non en fait, ils se sont mariés en Californie. Trois ans après ma venue au monde. C’est hm, assez délicat à raconter je dois dire. Déménager de la petite ville d’Arrowsic pour partir vivre en Californie, et me familiariser avec ce nouveau mode de vie n’a pas du tout été difficile pour moi, la langue n’a pas changé et puis il y’a plus de soleil.
Mon enfance fut des plus heureuses, et ce grâce à ma chère mère, qui s’est extrêmement bien occupé de moi et également de mon frère. Mon père, lui n’était pas aussi présent que je le voulais, il fallait qu’il visite son autre famille presque chaque mois et ce qui est encore plus bizarre c’est que ses autres enfants et son autre femme, ne savent même pas qu’on existe. Je n’ai donc pas le droit de voir mes demi-frères. Je dois avouer que ça me blesse légèrement. En fait je ne sais même plus quoi ressentir. J’en suis devenue froide. Oui je crois bien que je suis quelqu’un de froid. à l’adolescence, ça avait bien sûr empiré. Nos parents ont commencé à nous chouchouter, à nous dire des mots doux, peut-être pour compenser leur malheur. Je devenais de plus en plus allergique à ça, oui je crois bien que je suis allergique à toute marque d'affection. Bizarre non? Enfin qu'importe. Mon frère lui s’en foutait royalement, tant qu’il lui donnait son argent de poche, tout allait bien dans le meilleur des mondes possibles.
J’étais au collège à l’époque, j’avais quinze ans, et il y’avait ce garçon, pour qui j’avais un petit faible. On a finit par sortir ensemble, il avait quelque chose de spécial, enfin à l’époque j’avais un look assez… sombre on va dire. J’étais d’un pessimisme incroyable, mais je suis quand même arrivée à l’aimer, je lui plaisais aussi, mais je ne crois pas qu’il était sincèrement amoureux de moi, je crois que c’était juste une question d’apparence pour lui. Physiquement j’étais son type de filles, mais ça s’arrête là. Il n’y avait rien de passionnant entre nous, j’étais la seule à ressentir cette alchimie. On va donc dire que j’ai pu expérimenter pour la première fois, l’amour à sens unique. Il ne m’a pas trompé, mais je le sentais lassé, et j’ai finis par l’être moi aussi, alors on s’est séparés.
« Sometimes words cannot explain the feelings of mind, but still i can find the love in your eyes. »
Moi qui ne suis pas vraiment une habituée des pubs, premièrement à cause de mon jeune âge et deuxièmement, parce que je suis assez solitaire, donc je n'ai pas vraiment beaucoup d'amis avec qui je pourrais y aller. Alors, j'ai décidé de m'y aventurer toute seule pour une fois, des vêtements sexy sans tomber dans le vulgaire, du make up et le tour est joué. En entrant, je finis par remarquer un jeune homme que je trouvais très mignon et que j'avais déjà vu auparavant, il est dans une école d'architecture, la même que celle de mon frère, j'ai même fini par me renseigner sur lui, je sais qu'il s'appelle Ermès. Le fait de le revoir dans ce pub, est une opportunité pour moi, je n'avais qu'une envie : aller lui parler. Je le fusillais alors du regard, il était difficile pour lui de ne pas me remarquer. J'ai fini par m'asseoir à côté, il lisait un livre de Salinger, il avait quelque chose de spécial, qui m'attirait vers lui. Après un simple verre, une conversation qui n'avait pas duré plus que quelques minutes, j'ai fini par l'embrasser, cet instant là où j'ai pu pour la première fois goûter ses lèvres ontsûrement été le meilleur. Je ne pouvais résister à ce sourire, à ce regard.. J'étais comme ensorcelée. Je jugeais ensuite qu'il était nécessaire pour moi de m'éclipser vite fait après ce que je venais de faire. De toute façon, je sais où il étudie, alors j'aurais sûrement l'occasion de le revoir.
Après cette rencontre, il yen a eu d'autres. Je trouvais cela amusant, d'apparaître et de disparaître, avoir une relation sérieuse avec lui me terrifiait. Cet amour allait sûrement me consumer si jamais je décidais de m'y donner corps et âme. Comme il faisait partie de la même promotion que mon frère, il était là lui aussi à la cérémonie de remise des diplômes. Il était désormais diplômé, je n'aurai plus du tout la chance de le rencontrer ni de lui parler. Quelque part au fond de moi, j'espérais qu'il se trouve un stage ou alors un travail en ville, comme ça, on ne se perdra pas de vue. Je l'ai entraîné dans un coin, où on pourrait être tranquilles. C'est là qu'il m'a annoncé, qu'il allait partir à New York, oui c'est une grande ville, bien loin du soleil de la Californie. Cette nouvelle m'avait bouleversé, je m'y attendais en fait, mais l'entendre me dire ça, avait eu l'effet d'une claque. Je n'ai rien pu lui dire, je m'étais juste contenter de disparaître encore une fois, comme j'ai toujours su le faire. Depuis, je ne l'ai plus du tout revu et le suivre à New York ne faisait pas du tout partie de mes plans.
Quelques temps après, mes parents ont fini par divorcer, ma mère en avait juste assez de l'hypocrisie dans laquelle elle vivait. Comme elle avait une maison à Arrowsic, on a dû déménager pour vivre là-bas après l'obtention de mon diplôme d'étude secondaire. Mon frère s'est trouvé un stage à Rome en Italie, c'est juste parfait pour lui, il parle bien l'Italien c'est notre langue maternelle après tout, il nous a donc quittés. Quant à moi, je me devais d'être avec ma maman, pour qu'elle ne se retrouve pas seule, j'ai pu intégrer l'université, où je suis des études en Economie. C'est bizarre de se retrouver que toutes les deux à la maison, j'espère qu'elle finira par rencontrer quelqu'un de bien. Il m'arrive de penser à Ermès de temps en temps, il me manque, mais il va falloir m'y résoudre, je ne le reverrai probablement plus jamais.